Quand l’US Army se prépare pour « un combat à la loyal », ça tourne au carnage

Quand l’US Army se prépare pour « un combat à la loyal », ça tourne au carnage

Par Philippe Chapleau – Lignes de défense – Publié le 22 mai 2019

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/

 

 

 

Il y a trois ans, le Chairman of the Joint Chiefs of Staff (l’équivalent du CEMA aux USA), le général Dunford, préconisait de ne pas envoyer les troupes américaines dans des « fair fights« , des combats « équitables », « à la loyale », aucunement asymétriques mais opposant des adversaires aux moyens et tactiques conventionnels. Lire ici.

Devant une commission du Sénat, Dunford avertissait que les troupes américaines devaient s’engager dans un combat conventionnel seulement si elles étaient plus flexibles, puissantes, entraînées et réactives et seulement si elles disposaient d’un avantage initial (meilleur équipement, meilleur entraînement, meilleur moral, meilleur soutien etc). 

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Aujourd’hui, les troupes US s’entraînent « pour ce qu’elles redoutent: un combat à la loyale » comme le dit un article paru dans Military.com. Cet article aborde la question de l’entraînement de l’US Army pour préparer ses unités à affronter des adversaires russes ou chinois dans un engagement conventionnel de haute intensité. Il s’agit tout simplement de l’emporter dans une bataille où l’ennemi peut lancer des attaques terrestres, aériennes, cyber et électromagnétique.

L’auteur a passé une semaine au National Training Center de Fort Irwin, en Californie, avec les soldats de la 2e ABCT (Armored Brigade Combat Team) de la 3e division d’infanterie. 

Son article est captivant; il décrit le réalisme d’un exercice récent où l’unité blindée s’est fait étriller par l’OPFOR constitué par le 11e régiment de cavalerie blindé, équipé de 200 véhicules, de 40 drones et d’hélicoptères de combat (photo ci-dessous de ses M113 avec tourelle):

 

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La résistance du 11e régiment (le Black Horse) a été féroce, comme l’ont reconnu les officiers de la 2e ABCT.

Un lieutenant-colonel admettait que son bataillon a été réduit à deux Bradley, lors de la prise de la ville fictive de Razish: « Cet endroit est fait pour nous vaincre« . 

Le même constat est fait par un capitaine: « C’était le chaos. Un peu horrible même« ; les 15 blindés de sa compagnie ont été mis hors-jeu (détruits donc) et les pertes ont été terribles. Des pertes que les directeurs de l’exercice n’ont pas voulu préciser au journaliste de Military.com

A voir ici une vidéo de l’entrainement: