Un haut fonctionnaire du Sénat soupçonné d’espionnage au profit de Pyongyang

Un haut fonctionnaire du Sénat soupçonné d’espionnage au profit de Pyongyang

http://www.opex360.com/2018/11/27/un-haut-fonctionnaire-du-senat-soupconne-despionnage-au-profit-de-pyongyang/

 

L’on savait que l’écrivain et chroniqueur Yann Moix éprouvait de l’intérêt pour la Corée du Nord, au point d’emmener l’acteur Gérard Depardieu à Pyongyang pour assister à la parade militaire marquant le 70e anniversaire du régime nord-coréen, en septembre dernier. Mais, visiblement, ils ne furent pas les seuls Français à faire le voyage : Benoît Quennedey, un haut fonctionnaire du Sénat était en effet également de la partie.

Président de l’Association d’amitié franco-coréenne et auteur de plusieurs ouvrages plutôt conciliants à l’égard de Pyongyang, cet administrateur du Sénat, est actuellement soupçonné d’avoir collecté et transmis des informations susceptibles de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation à la… Corée du Nord. Il a ainsi été interpellé et placé en garde à vue par la Direction générale de la sécurité intérieure [DGSI] le 25 novembre au soir, dans le cadre d’une enquête ouverte en mars par le parquet de Paris.

Habitué à intervenir sur les plateaux de la chaîne russe RT France, qui le présente comme « expert en relations internationales », ce haut fonctionnaire, diplômé de l’École nationale d’administration [ENA], est administrateur principal de la Division des Affaires administratives et financières relevant de la direction de l’architecture et des jardins du Sénat. Quelles informations a-t-il pu recueillir et livrer à la Corée du Nord dans le cadre de son travail? Mystère…

Quoi qu’il en soit, les policiers de la DGSI ont perquisionné le bureau occupé par ce haut fonctionnaire, ce qu’a confirmé, Gérard Larcher, le président du Sénat. « Il y a eu une perquisition aujourd’hui mais il n’y a aucun commentaire s’agissant d’une procédure judiciaire », a-t-il dit.

Ce n’est pas la première affaire d’espionnage qui concerne le Sénat cette année. En mai, l’hebdomadaire Le Point avait en effet révélé que des micros-espions avaient été découverts dans le bureau de M. Larcher. Un des policiers du service de la protection fut placés en garde à vue pendant 6 heures, puis remis en liberté. L’enquête conduite alors cherchait à s’assurer que ce dernier ne travaillait pas pour le compte d’une officine privée ou d’une puissance étrangère.

Les États-Unis espionnent Airbus selon la DGSI

Les États-Unis espionnent Airbus selon la DGSI

l’aéronautique est l’un des secteurs qui intéressent particulièrement les Américains selon une note de la DGSI. Remy Gabalda-AFP

Dans une note remise à l’exécutif, et que Le Figaro a pu consulter, la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dénonce des manœuvres américaines destinées à piller les fleurons français de secteurs stratégiques.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/11/13/01016-20181113ARTFIG00310-comment-les-etats-unis-espionnent-nos-entreprises.php

Le document de six pages, daté du 12 avril dernier se présente comme un «panorama des ingérences économiques américaines en France». «Les acteurs américains déploient une stratégie de conquête des marchés à l’export qui se traduit, à l’égard de la France en particulier, par une politique offensive en faveur de leurs intérêts économiques», écrivent les analystes de la DGSI.

«Les entreprises françaises évoluant dans ces secteurs font l’objet d’attaques ciblées, notamment par le biais de contentieux juridiques, de tentatives de captation d’informations et d’ingérence économique.» Dans cette note, l’aéronautique apparaît comme la première cible. «Airbus fait actuellement l’objet d’audits de conformité en matière de lutte contre la corruption. C’est dans ce cadre qu’interviennent en son sein des cabinets d’avocats américains (qui) disposent, depuis 2015, d’un accès privilégié à des données stratégiques du groupe». Ainsi, «les informations de toutes natures saisies auprès des cadres d’Airbus permettent de cartographier tous les intermédiaires et contacts du groupe, ainsi que ses axes de développement à l’international».

«Les Américains coopèrent très fortement avec la France et les services alliés au niveau opérationnel contre le terrorisme islamique et l’espionnage chinois ou russe, mais 60 % de leur activité reste centrée sur la recherche de renseignements stratégiques», écrit la DGSI.