Comment la Marine espère retrouver l’épave du sous-marin « La Minerve »

Comment la Marine espère retrouver l’épave du sous-marin « La Minerve »

Le navire avait mystérieusement disparu en 1968. L’Ifremer a commencé les recherches au large de Toulon, avant deux autres campagnes courant 2019.

Par Guerric Poncet – Le Point – Publié le | Le Point.fr


Photo de 1965 montrant le sous-marin « La Minerve » dans le port de Marseille.© STF / AFP

Dans l’incroyable caverne des sous-marins nucléaires

Dans l’incroyable caverne des sous-marins nucléaires

Grand angle – Réputés invulnérables, ces monstres des mers continuent à fasciner. Reportage à Cherbourg avant l’arrivée sur les écrans, du film «Le chant du loup».



Par 24heures.ch – Publié le 16 février 2019

On appelle la «nef» le gigantesque atelier couvert de cinquante mètres de haut, mais n’entre pas qui veut dans cette cathédrale industrielle. C’est ici, sur le chantier d’assemblage de Naval Group, à Cherbourg (F), que s’achève, sous haute protection, la construction du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Suffren, premier d’une série de six prévus dans le cadre du programme Barracuda, dont le coût total avoisine 9 milliards d’euros.

L’été prochain, le Suffren, long tube de 99 mètres (pour 8,8 mètres de diamètre) à la carapace noire et lisse, sera mis à l’eau. Des «marcheurs», sorte de mille-pattes mécanique géant sur lequel repose le submersible de 5000 tonnes, déplaceront celui-ci très lentement sur une centaine de mètres jusqu’au bassin où il sera mis à l’eau et subira une batterie de tests. Ensuite, après plusieurs mois d’essais en mer, le SNA sera remis à la marine nationale française en été 2020, avec trois ans de retard par rapport au calendrier initial.


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Trois autres sous-marins de la classe Suffren – le Duguay-Trouin, le Tourville et le De Grasse – seront livrés durant la période de la loi de programmation militaire (2019-2025). Le cinquième SNA de la série, le Rubis, a été commandé en mai. Le sixième, le Casabianca, le sera cette année pour être livré en 2029. Ils devraient rester en service jusqu’en 2062.

70 jours d’autonomie

Depuis 1899, la France a construit 107 sous-marins, dont 16 nucléaires. Ces derniers ont tous été assemblés dans cette vaste nef Maxime-Laubeuf, du nom d’un illustre ingénieur naval: six sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la classe Redoutable (en service jusqu’en 2008), quatre SNLE de la classe Le Triomphant (mis en service entre 1997 et 2008 et qui seront en activité jusqu’en 2035) et six SNA de la classe Rubis (73,6 mètres de long, 2500 tonnes). Ces derniers, entrés en phase opérationnelle entre 1983 et 1993, auront donc progressivement été remplacés par les Barracuda à l’horizon 2030. Par rapport à la génération précédente, «les nouveaux SNA iront plus vite, plus loin et plus longtemps», résume Vincent Martinot-Lagarde, le directeur du programme Barracuda.

Tandis que les océans redeviennent des espaces de confrontation entre puissances, les sous-marins demeurent une capacité clé, en raison de leur invulnérabilité, de leur autonomie et de l’armement qu’ils emportent. Leur nombre progresse d’ailleurs de 6% annuellement, notamment en Asie. Pour parer aux nouvelles menaces, les principales nations navales ont engagé la modernisation de leurs forces nucléaires sous-marines – États-Unis, Royaume-Uni, Russie, Chine – tandis que de nouveaux acteurs océaniques ont décidé de se doter de submersibles de dernière génération, comme l’Inde, le Brésil et l’Australie. Ce dernier pays a passé avec la France le «contrat du siècle», 34 milliards d’euros, pour acquérir douze Barracuda dotés de moteur diesels. «Des débouchés à l’exportation indispensables à la pérennité de nos activités», insiste Alain Morvan, le directeur du chantier Naval Group de Cherbourg.

Les nouveaux SNA seront plus furtifs et capables d’une meilleure détection sous-marine. Des mâts optroniques, ne pénétrant pas la coque, se substitueront aux traditionnels périscopes. Le système de combat a été amélioré. La «vitesse tactique», c’est-à-dire celle à laquelle les submersibles pourront naviguer tout en restant complètement discrets, sera de deux fois supérieure à celle des Rubis. La profondeur de plongée dépassera les 350 mètres et l’autonomie théorique sera d’environ septante jours (contre quarante-cinq jours pour la génération précédente), cette durée à la mer étant seulement limitée par l’emport des vivres, voire de munitions. Selon Naval Group, maître d’œuvre industriel des Barracuda, ceux-ci gagneront aussi en manœuvrabilité grâce à des barres en X, visibles à l’arrière du bateau.

Dans le grand hall d’assemblage, le Suffren est en cours d’achèvement. À la fin de novembre, les plaques recouvrant la partie supérieure de la coque n’avaient pas été mises en place et le submersible ressemblait à un opéré du cœur, raccordé à de multiples câbles et tuyaux pour le fournir en énergie. Il ne sera pleinement autonome que lorsque, une fois mis à l’eau, auront été effectuées les opérations de chargement du combustible nucléaire, dans un bassin spécial géré par la Direction générale de l’armement (DGA), maître d’ouvrage du programme Barracuda. Pas très loin du Suffren, la partie avant et la partie centrale du Duguay-Trouin sont enserrées dans des échafaudages. La partie arrière du deuxième SNA se trouve encore dans un hall attenant, de même que des sections de coque du Tourville, posées sur le sol à la verticale.

Une conception numérique

La construction est modulaire. Chaque partie du sous-marin – coque, structures, chaufferie, appareil moteur, systèmes de combat et d’exploitation du navire – est réalisée dans l’un des huit sites de Naval Group en France, avant d’être intégrée à Cherbourg. Le navire est fabriqué par tronçons, telles d’épaisses tranches qui sont ensuite mises bout à bout. Des blocs internes – réacteur, propulsion, auxiliaires – sont réalisés en atelier et leur fonctionnalité dûment vérifiée, avant d’être introduits dans la coque épaisse du sous-marin.

Ces masses de 40 tonnes reposant sur des berceaux ressemblent à des «compressions» géantes du sculpteur César, incroyables enchevêtrements de tuyaux, de pompes et de valves. Elles doivent s’intégrer au centimètre près et sont isolées de la coque par des amortisseurs pour réduire l’empreinte acoustique du sous-marin.

«Le sous-marin est l’objet le plus complexe fabriqué par l’homme. Un Barracuda est constitué de 750 000 pièces et nécessite 400 compétences», relève Alain Morvan, de Naval Group. Quelque 3500 employés travaillent sur le site, dont 2000 – parmi lesquels 500 en sous-traitance – sur les SNA. «Ces bateaux sont les premiers dont la conception a été complètement numérique», ajoute-t-il. Concentrés de haute technologie, «système naval de systèmes», les submersibles ont bénéficié des savoir-faire les plus innovants. Dans les deux salles de réalité virtuelle du site, les techniciens munis de lunettes spéciales et de pointeurs laser peuvent se déplacer dans une maquette numérique du bateau, détailler et «manipuler» chaque pièce.

Outre le soutien aux SNLE assurant la dissuasion nucléaire, la surveillance et le renseignement, particulièrement dans les zones littorales – les missions classiques des SNA – les Barracuda auront deux capacités nouvelles. D’une part, le missile de croisière naval (MdCN), armement stratégique capable de frapper des cibles à terre à une distance de 1000 kilomètres. D’autre part, un caisson situé à l’arrière du kiosque et pouvant embarquer un propulseur sous-marin et une dizaine de commandos des forces spéciales.

Deux équipages de 63 personnes (contre 70 pour les Rubis) se succéderont à bord. Le premier sera complet cet été. Mais un noyau de sous-mariniers expérimentés a déjà été constitué. Ils accompagnent le chantier et s’entraînent. Grâce à un niveau d’automatisation inédit, toutes les installations du bateau pourront être pilotées à partir de deux pupitres seulement.

«Quatre personnes sont nécessaires, là où il en fallait quinze auparavant», explique Vincent Martinot-Lagarde. Par ailleurs, les conditions de vie à bord ont été améliorées (chambres, sanitaires…) et la mixité prise en compte. Des femmes, déjà présentes en petit nombre dans les SNLE, rejoindront les équipages des SNA nouvelle génération.

@Le Figaro (24 Heures) Créé: 16.02.2019, 12h22

Succès des premiers tirs d’expérimentation du missile air-air METEOR réalisés par des Rafale

Succès des premiers tirs d’expérimentation du missile air-air METEOR réalisés par des Rafale

http://www.opex360.com/2019/02/15/succes-des-premiers-tirs-dexperimentation-du-missile-air-air-meteor-realises-par-des-rafale/

30 Rafale à bord du Charles de Gaulle

30 Rafale à bord du Charles de Gaulle

Un groupe aérien conséquent embarqué sur le Charles de Gaulle © Marine Nationale

Par

http://www.air-cosmos.com/30-rafale-a-bord-du-charles-de-gaulle-120363


Le porte-avions Charles de Gaulle est déployé en Méditerranée avec son groupe aéronaval pour l’exercice Fanal 2019. A cette occasion un groupe aérien particulièrement conséquent a été embarqué avec 30 Rafale.

Trente avions de combat Rafale M, deux avions de commandement et de contrôle E-2C Hawkeye, un hélicoptère Dauphin et un hélicoptère NH90. C’est l’important groupe aérien déployé sur le pont du porte-avions Charles de Gaulle et pouvant être identifié sur une photo publiée par la Marine Nationale (Probablement prise depuis le second Dauphin). Le groupe aérien comprend plus généralement une vingtaine de Rafale sois l’équivalent de deux flottilles. Pour rappel, 42 Rafale M au total ont été livrés à la Marine Nationale. 

Le Charles de Gaulle est actuellement déployé en Méditerranée avec l’ensemble de son groupe aéronaval (GAN) dans le cadre de l’exercice Fanal 2019. Selon l’état major des armées, il s’agit d’un entrainement opérationnel de grande ampleur visant à faire évoluer l’ensemble du GAN dans l’intégralité de son spectre d’emploi. 

Il s’agit de l’ultime étape de la remontée en puissance du Charles de Gaulle depuis la fin de son chantier de rénovation à mi vie à l’été 2018. Le bâtiment s’est d’abord entrainé seul pour préparer son équipage, puis avec son groupe aérien embarqué pour qualifier et entrainer les pilotes. Fanal 2019 permet donc d’entrainer l’ensemble du GAN qui comprend habituellement une frégate de défense aérienne, une frégate à vocation anti sous-marine, un sous-marin nucléaire d’attaque et un bâtiment de ravitaillement à la mer. L’ensemble est commandé par un état major embarqué à bord du Charles de Gaulle. Les Etats-Unis, l’Espagne et l’Italie participent également à l’exercice. 

Pleinement qualifié, le GAN doit être déployé en 2019 dans l’océan indien et en Asie. 

La France et l’Australie signent le « contrat du siècle » pour 12 sous-marins

La France et l’Australie signent le « contrat du siècle » pour 12 sous-marins

©LUKAS COCH/EPA/MAXPPP – Le Premier ministre australien Scott Morrison et la ministre des Armées Florence Parly lors de leur poignée de main concluant la signature du « partenariat stratégique » entre les deux pays

Les 12 sous-marins au cœur d’un « partenariat stratégique » entre la France et l’Australie seront bien construits à Adélaïde (sud de l’Australie), après la signature d’un contrat de 50 milliards de dollars. Florence Parly, ministre des Armées, s’est réjoui du « plus important investissement consenti en matière de défense en temps de paix par l’Australie ».

Canberra et Paris ont formellement signé lundi leur « partenariat stratégique », qui implique un colossal contrat de 50 milliards de dollars pour la construction de 12 sous-marins destinés à la marine australienne, censé refléter les ambitions de l’Australie dans le Pacifique.

Le Premier ministre australien Scott Morrison a salué un « plan très ambitieux » lors d’une cérémonie à Canberra en présence de la ministre française des Armées, Florence Parly. Il a rappelé qu’il s’agissait là du « plus important investissement consenti en matière de défense en temps de paix par l’Australie ».

Le « contrat du siècle »

Naval Group (ex-DCNS) avait été choisi en 2016 pour la livraison de ces 12 sous-marins nouvelle génération, remportant au terme d’années de négociations ce « contrat du siècle » qui est la pierre angulaire de ce partenariat franco-australien.

Le groupe naval est chargé de la conception et de la construction des douze navires et du chantier naval. Celle du premier bateau débutera avec la prochaine décennie, pour une première livraison en 2030. Le contrat va créer environ 2 800 emplois en Australie, selon le Premier ministre de l’État d’Australie-Méridionale Steven Marshall, et occuper 500 personnes en France.

Certains critiques déplorent le fait qu’il ait tardé à être conclu car les eaux au nord et à l’est de l’Australie sont déjà le théâtre d’une âpre bataille d’influence entre les États-Unis, la Chine et les puissances régionales. Pékin a des prétentions territoriales sur l’essentiel de la mer de Chine méridionale, une zone de navigation vitale pour le commerce mondial.

Des investissements « immenses pendant des décennies »

Les spécialistes australiens des questions militaires espèrent que ces sous-marins permettront à l’Australie d’opposer une force de dissuasion crédible en cas d’action hostile.

« Il faut beaucoup de confiance de la part de l’Australie pour parier sur la France, et beaucoup de confiance de la part de la France pour partager avec l’Australie des compétences qui sont tellement au cœur de notre souveraineté, de notre autonomie stratégique et qui résultent d’investissements immenses pendant des décennies », a déclaré la ministre des Armées lors de la cérémonie devant le ministère australien de la Défense à Canberra.

Les futurs sous-marins australiens, de classe Barracuda de la Marine nationale, remplaceront les actuels Collins d’ancienne génération. Ils seront construits à Adélaïde (sud).

La France et l’Australie signent le « contrat du siècle » pour 12 sous-marins

 

La marine va rechercher l’épave du sous-marin « Minerve »

La marine va rechercher l’épave du sous-marin « Minerve »

Le submersible français avait disparu en 1968 au large de Toulon avec ses cinquante-deux membres d’équipage.


Le submersible « Minerve », à quai dans le port de Marseille, le 1er janvier 1965. AFP

Par Nathalie Guibert – Le Monde – Publié le 5 février 2019

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/02/05/la-marine-va-rechercher-l-epave-du-sous-marin-minerve_5419664_3210.html

 

Grande nouvelle pour les familles des marins disparus de la Minerve, le sous-marin français qui avait disparu au large de Toulon en 1968 : le ministère des armées a annoncé, mardi 5 février, que les recherches allaient reprendre pour retrouver l’épave.

Un communiqué de la ministre des armées, Florence Parly, précise que les opérations seront confiées à la marine nationale avec le concours de l’Ifremer et du Service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM).

« Consciente de la souffrance des familles, que le temps ne saurait effacer, la ministre renouvelle sa compassion aux familles des cinquante-deux marins disparus dans l’accomplissement de leur devoir et salue leur mémoire », indique Mme Parly, tout en tenant « à souligner que, malgré les progrès technologiques, des recherches par plus de 2 000 mètres de fonds restent complexes et sans certitude d’aboutir ».

La disparition tragique du sous-marin argentin San-Juan et de ses quarante-quatre membres d’équipage, le 15 novembre 2017, avait eu un grand écho dans la communauté militaire sous-marine du monde entier. Le San-Juan avait implosé sous l’effet de la pression à la suite d’une avarie, et gisait par 870 mètres de fond, à 400 kilomètres au large de la Patagonie. Le drame avait tenu l’Argentine en haleine jusqu’à ce que, le 16 novembre 2018, une entreprise privée américaine localise l’épave.

Deux campagnes de recherche infructueuses

En France, les sous-mariniers se sont alors souvenus du drame du 27 janvier 1968, quand la Minerve, un sous-marin d’attaque de 58 mètres à propulsion diesel-électrique de la classe Daphné, avait coulé à une vingtaine de kilomètres au large de Toulon au cours d’un exercice. Le navire pourrait se trouver entre 1 000 et 2 000 mètres de profondeur.

Evoquant le San-Juan, les familles des cinquante-deux militaires disparus de la Minerve avaient interpellé Mme Parly. « Les Argentins ont retrouvé le San-Juan, après un an de recherches. Nos compatriotes savent-ils qu’un sous-marin de notre marine nationale a aussi disparu et que nous ne cherchons pas, nous, à savoir où il est ? », ont demandé Christophe Agnus et Hervé Fauve, respectivement le fils de l’ingénieur machine du navire, le lieutenant de vaisseau Jean Agnus, et le fils du commandant, le lieutenant de vaisseau André Fauve.

Lors de la disparition de la Minerve, la marine française avait mené des recherches durant cinq jours. Une autre campagne infructueuse avait eu lieu durant treize jours en 1969, avant que le dossier ne soit classé secret-défense, et les familles abandonnées au silence.

« Nous accueillons avec une grande satisfaction, et beaucoup d’espoirs, la décision de Mme Florence Parly (…), déclare Christophe Agnus, au nom des familles. Nous apprécions aussi le souhait de la ministre d’associer étroitement les familles à toutes les étapes de cette campagne de recherche. Une première réunion à l’état-major de la marine, ayant lieu dès lundi prochain, montre le changement important et la prise en compte de la douleur des familles. Une ouverture qui vient enfin après cinquante et un ans de silence de l’Etat, sur un dossier classé secret-défense pendant un demi-siècle, et qui est la récompense d’un travail de mémoire des familles, soutenu par quelques élus de la région toulonnaise. »

Des techniques plus performantes aujourd’hui

La Minerve est ainsi le seul sous-marin militaire du monde dont on ne connaît pas la position parmi ceux qui ont disparu depuis la seconde guerre mondiale, fait valoir Christophe Agnus. Les familles des morts ne demandent que « le respect », plaide-t-il, en pouvant localiser le tombeau de leurs proches sur une carte marine. Emmanuel Macron avait ouvert les archives en juin 2017. Christophe Agnus, qui les avait déjà consultées seul en 2007 à l’invitation de Nicolas Sarkozy, n’y avait rien découvert.

En 1968, les techniques de recherche étaient beaucoup moins performantes. La campagne 2019 « commencera par des essais techniques de quelques jours en février, dans la zone de présence possible de la Minerve, déterminée par l’analyse des enregistrements sismiques de l’implosion du sous-marin lors de sa disparition », indique le ministère. Et elle continuera, en juillet, pour bénéficier de conditions météorologiques favorables. Les moyens annoncés comprennent des bâtiments porteurs de sondeurs multifaisceaux, des drones sous-marins et un mini-sous-marin capable de photographier à grande profondeur.


La frégate anti-aérienne « Cassard » a réalisé une saisie « record » d’héroïne en mer d’Arabie

La frégate anti-aérienne « Cassard » a réalisé une saisie « record » d’héroïne en mer d’Arabie

 


Depuis qu’elle a appareillé de Toulon, il y a trois mois, la frégate anti-aérienne [FAA] de type F 70 « Cassard », admise au service actif le 29 juillet 1988, n’a pas chômé. Après avoir participé à un entraînement avec les Forces françaises stationnées à Djibouti, elle a répondu à une demande d’assistance médicale émise par le paquebot italien Aidablu, alors en transit dans le golfe d’Aden, le 13 novembre dernier.

Une semaine plus tard, le navire de la Marine nationale a porté assistance à l’équipage d’un navire de commerce, le Durban Queen, qui était en train de sombrer après avoir chaviré dans les eaux du golfe arabo-Persique. L’intervention de son hélicoptère embarqué, un Panther, a ainsi permis de sauvé 12 marins indiens lors de trois « rotations ».

Ensuite, la frégate Cassard a participé à l’exercice « Pearl of the West » qui, organisé par la marine koweïtienne, prévoyait une « simulation de lutte asymétrique.

Et, le 30 décembre, après avoir reçu à son bord l’amiral Christophe Prazuck, le chef d’état-major de la Marine nationale, le navire français a intégré le Carrier Strike Group 3 [CSG-3] et ainsi assuré l’escorte du porte-avions américain USS John C. Stennis. À cette occasion, il a pris part à l’exercice « Intrepid Sentinel », aux côtés, notamment, des frégates HMAS Ballarat de la Royal Australian Navy, HMS Dragon de la Royal Navy.

« L’intégration du Cassard au CSG3 a permis de préparer les interactions à venir du carrier strike avec le groupe aéronaval du porte-avions Charles De Gaulle », a alors fait valoir la Marine nationale.

Après cet épisode, la frégate Cassard a mis le cap vers la base navale de Bombay, en Inde, qui accueillait pour la première fois un navire français. « Cette escale s’inscrit dans un cadre plus large de consolidation du partenariat stratégique franco-indien en matière de défense, scellé par le président de la République et le premier ministre indien lors de leur rencontre en mars 2018 », a expliqué la Marine.

Puis, la frégate française a intégré la Force opérationnelle combinée 150 [Combined Task Force 150 – CTF-150], mise en place au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, afin de s’attaquer aux trafics de stupéfiants dans une zone allant de la mer Rouge à l’Océan Indien. Et c’est dans le cadre de cette nouvelle mission qu’elle a réalisé une saisie « record » de 670 kg d’héroïne lors d’une inspection à bord d’un boutre, en mer d’Arabie.

« La frégate anti-aérienne Cassard était en mer d’Arabie dans le cadre de la Task Force 150. Elle a procédé à un contrôle sur un boutre qui n’avait pas de pavillon », a en effet indiqué l’État-major des armées [EMA].

Une prise qu’a saluée Florence Parly, la ministre des Armées. « J’adresse toutes mes félicitations à l’équipage de la frégate anti-aérienne Cassard déployée depuis près de 3 mois en océan Indien, qui a intercepté 670kg d’héroïne le 31 janvier. Une saisie record qui porte un coup dur au financement du terrorisme », a-t-elle déclaré, via Twitter.

En 2017, la frégate légère furtive Surcouf, également engagé dans la CTF-150, avait saisi 400 kg d’héroïne, soit 4 millions de doses. Mais elle avait dû s’y prendre à deux fois pour obtenir ce total.

 

Ne dites plus « Bâtiment de projection et de commandement » mais « porte-hélicoptère amphibie »

Ne dites plus « Bâtiment de projection et de commandement » mais « porte-hélicoptère amphibie »


http://www.opex360.com/2019/01/16/ne-dites-plus-batiment-de-projection-et-de-commandement-mais-porte-helicoptere-amphibie/

 

Depuis le début des années 2000, on a l’habitude de dire que le « Mistral » est un « Bâtiment de projection et de commandement » ou BPC. Eh bien il faudra s’y faire : désormais, les trois navires de ce type actuellement en service au sein de la Marine nationale seront désormais désignés par l’appellation « Porte-hélicoptère amphibie » [ou PHA]. Telle est la surprise que l’on découvre à la lecture du « Dossier d’information Marine » [DIM] qui vient d’être rendu public.

Mais ce n’est pas la seule car d’autres types navires ont changé d’appellation. Ainsi, il ne faudra plus dire « Bâtiments multi-missions » [B2M] pour désigner les « D’Entrecasteaux », « Bougainville » et Champlain [ainsi que le futur Dumont d’Urville] mais « Bâtiment de soutien et d’assistance outre-Mer » [BSAOM]. Même chose pour les « Bâtiments de Soutien et d’Assistance Hauturiers » [BSAH] qui deviennent des « Bâtiments de Soutien et d’Assistance Métropolitains » [BSAM]

Les patrouilleurs légers guyanais [PLG], dont le troisième de la série, « La Combattante », entrera en service en août prochain, seront des « Patrouilleurs Antilles-Guyane » [PAG]. Bâtiment d’expérimentations et de mesures [BEM], le Dupuy de Lôme, dont la mission est de collecter du renseignement, deviendra plus simplement un « Bâtiment d’expérimentations ».

Les changements d’appellation concernent également les futurs navires de la Marine. Ainsi, le programme BATSIMAR [Bâtiments de Surveillance et d’Intervention MARitimes] ayant été scindé en deux, les « Patrouilleurs océaniques » [PO] prendront la relève des « patrouilleurs de haute-mer » [PHM] de type A-69, qui, autrefois, étaient appelés « avisos », tandis que les « Patrouilleurs outre-Mer » [POM] remplaceront les P-400.

Le programme FLOTLOG [pour Flotte Logistique] sera désigné par le sigle « BRF », pour « Bâtiments ravitailleurs de forces ». Pour rappel, ces navires remplaceront les actuels « Bâtiment de commandement et de ravitaillement » [BCR].

Enfin, un autre changement concerne les « Frégates de taille intermédiaire » [FTI], dont cinq exemplaires sont attendus par la Marine nationale entre 2022 et 2030. À l’avenir, il faudra les appeler des « Frégates de défense et d’intervention » [FDI].

Photo : Marine nationale

Sous-marin : le chantier classé « secret défense » du Barracuda

Sous-marin : le chantier classé « secret défense » du Barracuda

 

Cinq sous-marins Barracuda ont été commandés à Naval Group à Cherbourg (Manche).

Vidéo de France 3

À Toulon (Var), des recrues de la Marine s’entraînent à manœuvrer un sous-marin. Ils s’exercent à réagir en cas d’introduction d’eau. Ils se trouvent dans un simulateur extrêmement réaliste. Dans plus d’un an, ces marins navigueront sous les flots à bord du premier sous-marin nucléaire de type Barracuda, du nom d’un poisson carnassier. Pour l’instant, le mastodonte d’acier est en plein chantier à Cherbourg (Manche), dans un hangar gigantesque pour contenir ses 100 mètres de long. Ce géant des fonds marins a été commandé il y a douze ans par la Marine nationale pour remplacer progressivement ses six sous-marins nucléaires d’attaque.

Une opération complexe

« C’est un bateau qui va deux fois plus vite à sa vitesse tactique et qui peut être déployé plus longtemps« , détaille Vincent Martinot-Lagarde, directeur du programme Barracuda à la direction générale de l’armement. Il mènera les missions habituelles de ses prédécesseurs : participation à la dissuasion nucléaire, protection de convois militaires et des côtes, renseignement. Il sera néanmoins doté en plus d’un module capable d’embarquer des nageurs de combat et leur matériel.

Autre point fort, ses capacités de frappe contre la terre. Fabriquer un sous-marin de ce type est l’une des opérations les plus complexes réalisées par l’homme. 700 000 pièces à assembler, 160 kilomètres de câbles et des soudures capables de résister aux très hautes pressions des profondeurs. Il devrait prendre la mer en 2020. L’Australie a commandé 12 sous-marins inspirés du Barracuda, un contrat à 35 milliards d’euros.

Pour l’amiral Prazuck, Pékin raconte des carabistouilles au sujet de son missile balistique antinavire DF-21D

Pour l’amiral Prazuck, Pékin raconte des carabistouilles au sujet de son missile balistique antinavire DF-21D

http://www.opex360.com/2018/12/17/pour-lamiral-prazuck-pekin-raconte-des-carabistouilles-au-sujet-de-son-missile-balistique-antinavire-df-21d/

 

Depuis maintenant plusieurs années, il est fait grand cas du missile chinois Dong Feng 21 [DF-21], présenté comme étant un « tueur de porte-avions ». Selon les données disponibles, cet engin balistique anti-navire [ASBM], opérationnel depuis 2010, aurait une portée comprise entre 900 et 1.550 km. De quoi tenir théoriquement un groupe aéronaval à distance, voire de changer l’équilibre des forces dans le Pacifique aux dépens de la marine américaine.

Seulement, une fois lancé, un missile balistique suit une trajectoire suborbitale pour ensuite plonger vers sa cible. Or, cette dernière doit être immobile. D’ailleurs, et sauf erreur, on n’a jamais encore vu un DF-21 détruire un objectif en mouvement, comme peut l’être un porte-avions évoluant à 20-30 nœuds et doté de capacités anti-missiles et de contre-mesures électroniques.

D’où le scepticisme qu’a affiché l’amiral Christophe Prazuck, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], alors qu’il était interrogé par une commission parlementaire franco-britannique au sujet de l’avenir des capacités anti-navires.

« Le missile chinois DF-21 […] a fait l’objet d’une grande publicité. Ce dernier serait un missile balistique qui mettrait en œuvre un auto-directeur », a commencé par rappeler l’amiral Prazuck. « Tout cela est très mystérieux, et il y a une certaine contradiction à associer balistique et auto-directeur. Il y a fort à parier que le concept n’est pas mûr », a-t-il ajouté, avant d’estimer que, « toutefois, ces armes, offensives, sont à prendre en considération. » Mais sans doute parlait-il des missiles russes Yakhont et Kalibr

Car, plus tard, le CEMM a une nouvelle fois affiché son scepticisme à l’égard du DF-21, lequel fait partie, selon lui, des « concepts en développement dont on parle parfois et qui participent d’une stratégique d’influence. »

« Par exemple, mettre en avant un missile de nature balistique, qui volerait à une vitesse faramineuse et serait doté d’un autodirecteur me paraît étonnant du fait des phénomènes d’échauffement créés par de tels niveaux de vitesse », a expliqué l’amiral Prazuck.

« De plus, a-t-il continué, guider un objet qui irait à très grande vitesse vers une cible mouvante comme un bateau me paraît plutôt compliqué et, pour tout dire, je n’y crois pas. »

Les Chinois « possèdent des missiles supersoniques, j’en conviens. Pour le reste, je pense que nous nous situons davantage dans le domaine de l’imagination ou d’objectifs futurs », a estimé l’amiral Prazuck.

Cependant, a encore ajouté le CEMM, ces « développements ont certaines conséquences et, pour moi, cela implique d’investir dans des radars dits ‘plaques’ dans le cadre de notre programme de frégate de taille intermédiaire [FTI] ». Ces sytèmes permettent en effet de voir « en permanence à 360°, à l’inverse des radars tournants, pas assez réactifs face à un missile hyper-véloce », a-t-il précisé.

Interrogé ensuite par un député britannique, l’amiral Prazuck a développé deux arguments pour expliquer son scepticisme face aux missiles balistiques anti-navires prétendument développés par Pékin. Le premier est logique. « Je constate que les Chinois construisent des porte-avions, ce qu’ils ne feraient pas s’ils étaient certains de pouvoir en couler un à tous les coups », a-t-il dit.

Le second argument avancé par le CEMM est technique. « Un missile balistique est d’abord conçu pour atteindre une cible immobile. Supposons que l’on invente un missile volant à Mach 6, tiré à 1.000 kilomètres d’un porte-avions. Un tel missile mettrait 6 minutes pour atteindre le porte-avions. Imaginons aussi que ce dernier se déplace à une vitesse de 20 nœuds, c’est-à-dire qu’il parcourt dix mètres par seconde. Autrement dit, en 6 minutes, il se serait déplacé de 3,6 kilomètres. Dès lors, tirer de manière purement balistique, même à Mach 6, ça n’a pas de sens contre une cible mobile », a-t-il expliqué.

D’autant plus que, a poursuivi l’amiral Prazuck, la « seule manière d’ajuster la cible en phase terminale est d’actionner des espèces de gouvernes. Mais dans ces conditions, la vitesse est un facteur limitant. Pour mettre en œuvre un autodirecteur, il faut réduire la vitesse de manière significative, de telle sorte qu’il ne s’agit plus d’un missile hyper-véloce. » Dès lors, l’on aurait affaire à missile « volant à Mach 1 ou Mach 2, comme c’est le cas aujourd’hui, ce que nous savons intercepter », a-t-il conclu.