Un « pacha » et un « grand chef » corses au sommet de l’armée et de l’Otan

Un « pacha » et un « grand chef » corses au sommet de l’armée et de l’Otan

Par Paul Ortoli- Corse Matin -30 juillet 2018

https://www.corsematin.com/article/article/un-pacha-et-un-grand-chef-corses-au-sommet-de-larmee-et-de-lotan

 

L’amiral Jean Casabianca et le général André Lanata – Photos CEMAA/SIRPA

L’amiral Jean Casabianca, né à Ajaccio, promu numéro deux de l’armée ; le général André Lanata, originaire  du Nebbiu, sera l’un des piliers français à l’Otan

La Corse, terre de soldats. Cette réputation ne se dément pas, avec deux insulaires promus à des postes prestigieux, cet été, l’un dans les sommets de l’armée française, l’autre dans les hautes sphères de l’Otan.

L’actuel chef d’état-major de l’armée de l’air, le général André Lanata, 56 ans, vient d’être nommé commandant suprême pour la transformation à Norflok, le QG de l’Otan en Virginie (États-Unis).

Il rejoindra ses pénates américains à la rentrée pour endosser l’uniforme de l’une des deux plus hautes fonctions de l’organisation internationale qu’avait quittée le général de Gaulle mais que Nicolas Sarkozy avait choisi de réintégrer.

Au cœur de ses nouvelles missions, la transformation de l’Otan ; la « préparation de l’avenir de l’alliance atlantique qui compte vingt-neuf nations afin de proposer les capacités de demain pour faire face aux grands enjeux », détaille-t-il.

Au-delà de la lutte contre le terrorisme, d’autres fronts s’ouvrent tels que le « cyberespace ou la question spatiale : mais il s’agit d’embrasser l’ensemble du spectre des menaces ».

Sa nomination est la suite logique d’une carrière sans faute, initiée avec un brevet de pilote de chasse en 1984, en pleine guerre froide. Ont suivi 3 300 heures de vol au sein de 146 missions de guerre, notamment au Tchad via l’opération Epervier, en Irak et en ex-Yougoslavie, principalement en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo.

Quittant l’habitacle des Mirage 2000D, il a ensuite commandé l’escadron de chasse « Champagne » puis, sous d’autres tropiques, la base aérienne de Djibouti avant d’intégrer l’état-major de l’armée de l’air dont il est finalement devenu le « grand chef », il y a trois ans.

« Vol de nuit »

Trois années « sous le signe de l’engagement », marquées selon lui par la lutte contre le terrorisme, dans un « contexte sécuritaire où l’armée de l’air a eu un rôle déterminant, notamment au Sahel ou au Levant, puisqu’elle a pu frapper l’ennemi au lendemain des attentats du Bataclan ». Un signe qui indique que l’armée de l’air incarne « l’image d’une nation restant debout ».

Pour ce lecteur de « Saint-Ex » qui a dévoré comme tout pilote qui se respecte Vol de nuit, les « aviateurs ont montré qu’ils protégeaient les Français en prenant les menaces à la racine ». Ces réussites sur les différents théâtres d’opérations se basent, selon le général André Lanata, sur la « qualité des hommes et des femmes : les Français peuvent être fiers de leur armée de l’air ».

Le militaire, qui a gagné ses ailes de général de brigade en 2008, dit suivre la devise du héros de la grande Guerre, Guynemer, qu’a embrassée l’armée de l’air toute entière : « Faire face. »

« Né en Corse de père et de mère corse », ce père de famille de cinq enfants passionné de randonnée (« avec une préférence pour la vallée de la Restonica ») et de plongée sous-marine revient dans la demeure familiale du Nebbiu « à chaque vacance ».

Chez les Lanata, l’armée de l’air est une tradition familiale : André est le fils de Vincent Lanata, chef d’état-major de l’armée de l’air durant la première guerre du golfe et qui a accompli une carrière militaire prestigieuse.

Ce « doublé » est une première dans l’histoire de l’armée de l’air française.

« Amirale nustrale »

Des cieux aux abysses, il n’y a parfois qu’un pas. Un autre insulaire, l’amiral Jean Casabianca, 58 ans, vient d’être promu, quant à lui, major-général des armées, autrement dit numéro deux, coordonnant directement les travaux de l’état-major entre l’air, la mer et la terre, soit une machine de 23 000 soldats.

Une consécration pour cet ancien sous-marinier alors que le budget de la défense vient d’être revu à la hausse par le gouvernement.

« Nous avons bâti la loi de programmation militaire avec une double philosophie, réparer le matériel usé, préparer l’avenir », détaille le haut gradé qui fut le conseiller marine de Michèle Alliot-Marie, d’Hervé Morin avant de devenir le chef de cabinet de Jean-Yves Le Drian, puis des ministres des armées Sylvie Goulard et Florence Parly.

« Aujourd’hui, la France est engagée au Sahel, au Mali, au Tchad, au Niger, mais aussi en Méditerranée, en Syrie, au Liban, en Irak ou dans l’océan indien », énonce le « Pacha », non sans oublier l’opération Sentinelle, en collaboration avec la police et la gendarmerie, qui lutte contre le « terrorisme djihadiste militarisé » sur le territoire national.

« Nous avons modifié notre mode d’action en développant l’imprévisibilité, sans trop rester sur les sites et en étant capable d’agir en bloquant les frontières si une bande décide de s’enfuir », détaille l’amiral Casabianca.

Le soldat de demain ? « Je ne sais pas s’il sera hyperconnecté, mais son environnement le sera et la cybermenace existe, alors il devra se défendre et maîtriser le numérique », avance-t-il depuis son bureau parisien de chef de cabinet militaire.

« Depuis deux siècles, un tableau représentant la signature, le 15 mai 1768, par le duc Etienne de Choiseul, du traité de Versailles qui voit Gênes céder l’île à la France, y est en place », précise l’« amirale nustrale » qui y voit, en bon marin, une « base stratégique offerte à la France face aux Anglais campés à Minorque et Gibraltar ».

Le jeune Napoléon Bonaparte, qui naîtra un an plus tard, écrira à Paoli que c’était le temps où la patrie périssait.

« L’hôtel de Brienne a été, de 1800 à 1805, la résidence de Lucien Bonaparte, ministre de l’Intérieur, puis la résidence de Madame Mère avant de devenir celle du ministre des armées ou de la défense selon les gouvernements », poursuit ce natif d’Ajaccio, fier, malgré un curriculum vitae long comme le bras, d’y écrire qu’il a usé les bancs de l’école primaire Forcioli-Conti, du groupe scolaire Saint-Jean et du lycée Fesch où il a obtenu son bac.

« Mon grand-père maternel était boucher derrière la cathédrale d’Ajaccio, tandis que mon grand-père paternel, qui était dans l’infanterie marine, décéda dans l’entre-deux-guerres, ce qui fit de mon père et de ses trois frères des pupilles de la Nation », ajoute ce père de quatre enfants qui revendique une double origine à Argiusta-Moriccio (Taravo) et Sant’Antonino en Balagne.

Du haut de ses vingt ans d’embarquement sur huit sous-marins, six bâtiments de surface et 20 000 heures sous les mers qui l’ont mené à réaliser des opérations spéciales, notamment pendant le conflit irako-iranien, et à se spécialiser dans la question nucléaire, le pacha garde les pieds sur le plancher des vaches : « Je suis un fils d’Ajaccio. »

In Memoriam Premier-maître Arnaud Peyrony-Rapatout

In Memoriam Premier-maître Arnaud Peyrony-Rapatout

Mise à jour  : 26/07/2018 – Direction : Sirpa Marine

https://www.defense.gouv.fr/marine/a-la-une/in-memoriam-premier-maitre-arnaud-peyrony-rapatout

Le Premier-maître Arnaud Peyrony-Rapatout, du commando de Penfentenyo, est décédé ce samedi 21 juillet dans un accident de circulation, alors qu’il était en mission en République de Djibouti.

A 20 ans, il entre dans la Marine comme matelot à l’école de maistrance, avant de choisir la spécialité de fusilier marin en 2002. Après une première affectation au Groupement de fusiliers marins de Toulon en 2002, il passe et réussit le stage commando en 2003. Sa première partie de carrière se déroule essentiellement au commando de Penfentenyo, au sein duquel il se spécialise dans le renseignement et avec lequel il est notamment déployé en Côte d’Ivoire et en Afghanistan. De 2012 à 2014 il intègre le commando Kieffer. Après avoir obtenu le certificat de chef de groupe commando, il retrouve le commando de Penfentenyo en 2015, et participe à des opérations en Guyane française et au Levant.

Le Premier-maître Arnaud Peyrony-Rapatout était titulaire de la Médaille Militaire, de la Croix de la Valeur Militaire avec trois citations, de deux citations avec attribution de la médaille d’or de la Défense nationale avec étoile de bronze, d’une citation avec attribution de la médaille d’or de la défense nationale avec étoile d’argent, de la Médaille d’Outre-mer avec plusieurs agrafes (République de Côte d’Ivoire, Sahel et Moyen-Orient), de la médaille de la Défense nationale échelon or, et de la médaille de la protection du territoire avec agrafe Trident. Le premier-maître Arnaud Peyrony-Rapatout est promu au grade de maître-principal à titre posthume.

Il était père d’un enfant.

Deux cérémonies militaires seront organisées pour lui rendre un dernier hommage, en République de Djibouti et en métropole, en présence de sa famille et de ses frères d’armes.

Sources : Marine nationale
Droits : Ministère de la Défense

 

 

En 2019, la Marine nationale va gagner sept équipages et en perdre cinq

En 2019, la Marine nationale va gagner sept équipages et en perdre cinq

Par Laurent Lagneau – Zone militaire Le 25-07-2018

http://www.opex360.com/2018/07/25/2019-marine-nationale-va-gagner-sept-equipages-perdre-cinq/

 

Le central opérations de la frégate – Photo : Marine nationale

Conformément à ce qu’avait annoncé son chef d’état-major, l’amiral Christophe Prazuck, la Marine nationale doublera, en 2019, les équipages de ses frégates multimissions [FREMM]. Du moins, et selon les dernières « mesures d’organisation et d’adaptation de la défense », ce sera le cas pour deux d’entre-elles, à savoir les navires « Aquitaine » [basé à Brest] et « Languedoc » [Toulon]. Sans doute que le tour des FREMM Provence, Auvergne et Bretagne (qui vient d’être réceptionnée par la DGA) viendra plus tard.

« Dans mon plan stratégique [Mercator, ndlr], je souhaite doubler les équipages de FREMM, à l’instar de ce qui est pratiqué dans les sous-marins, afin de garantir aux équipages de la prévisibilité sur leurs programmes d’activité », avait expliqué l’amiral Prazuck, lors d’une récente audition parlementaire, après avoir admis que la Marine avait été « trop loin » dans la réduction des équipages de ses nouvelles frégates.

En outre, il est également prévu de créer un deuxième équipage pour le patrouilleur de service public [PSP] « Flamant », qui, basé à Cherbourg, est mis en œuvre par 20 marins, ainsi que pour les bâtiments de soutien et d’assistance hauturier « Seine » et « Garonne ».

Afin de permettre l’armement, la conduite des essais et la « montée en puissance opérationnelle » de nouvelles unités en vue de leur admission au service actif, les mesures annoncées pour 2019 prévoient la création d’un « noyau d’équipage » pour la première frégate multimission de défense aérienne « Alsace » ainsi que pour le sous-marin nucléaire d’attaque Duguay-Trouin (type Barracuda). La livraison de ces deux navires est attendue en 2021.

Marins, le monde change, nous devons nous y préparer sans attendre. C’est pourquoi je vous présente aujourd’hui le plan stratégique « Mercator ». C’est le cap que je fixe afin de répondre aux menaces du futur et de garder l’avantage… pic.twitter.com/GWHxHdZqKp

— Chef d’état-major de la Marine (@amiralPrazuck) 20 juillet 2018

Enfin, il est également question de créer un équipage pour armer le troisième patrouilleur léger guyanais (PLG), commandé en septembre dernier pour renforcer les moyens navals affectés aux Antilles.

Au chapitre des dissolutions, cinq équipages disparaîtront en 2019, donc ceux de la frégate anti-sous-marine « Primauguet », de la frégate anti-aérienne « Cassard », du SNA « Saphir », du remorqueur ravitailleur « Taapé » et du Bâtiment de soutien de région « Élan ».

Par ailleurs, pour cause de Brexit, Brest va accueillir le centre de renseignement de l’opération européenne Atalante [Security Center – Horn of Africa ou MSCHoA], dans le cadre d’un accord conclu avec l’Espagne (laquelle va « récupérer » l’état-major des opérations navales de l’UE, alors basé à Northwood, au Royaume-Uni. Comme son nom l’indique, ce centre a la mission d’évaluer « la situation maritime et les risques de piraterie dans la zone de la corne de l’Afrique. »

S’agissant de la « manœuvre transformation », l’École de Maistrance, qui forme les officiers mariniers à Brest, ouvrira une antenne à Toulon et la chaîne sémapahorique sur la façade Atlantique sera renforcée. Enfin, il est aussi question de renforcer la brigade de gendarmerie maritime à Nice et de créer un peloton de sûreté maritime et portuaire de gendarmes maritimes à Calais.

 

 

 

Une cinquième FREMM pour la Marine nationale

Une cinquième FREMM pour la Marine nationale

Par Justine Boquet – Air & Cosmos – 25 juillet 2018

http://www.air-cosmos.com/une-cinquieme-fremm-pour-la-marine-nationale-113515

 

La première FREMM, l’Aquitaine, a été réceptionnée par la Marine nationale en 2012. © Ministère des Armées

La Marine nationale est désormais dotée d’une cinquième frégate multi-missions.

Le ministère des Armées a annoncé que la DGA avait réceptionné le 18 juillet la frégate Bretagne. Il s’agit de la cinquième FREMM commandée par la Marine nationale. Au total, ce sont huit frégates qui doivent venir renforcer les moyens de la Marine. « La LPM 2019-2025 prévoit la livraison de la sixième frégate de lutte anti-sous-marine (Normandie) en 2019 et les deux derniers bâtiments de la série (Alsace et Lorraine), avec des capacités renforcées en défense aérienne, seront livrés à la Marine en 2021 et 2022 », détaille le Ministère des Armées. Ce deux dernières frégates pourront mettre en œuvre des missiles Aster 30 en complément des Aster 15.

La livraison de FREMM à la Marine nationale permet de renforcer les moyens des forces armées dans le domaine de la lutte anti-sous-marine et dote la Marine d’une capacité de frappe en profondeur avec les missiles de croisière navals MdCN. « Navires très polyvalents, furtifs et dotés d’une capacité de frappe unique en Europe, les FREMM constituent l’ossature de la flotte de surface dans les différents domaines de lutte à la mer », annonce le MinArm.

Afin de mener à bien leurs missions, les FREMM peuvent emporter un hélicoptère de combat Caïman Marine, capable de mener des opérations de lutte anti-sous-marine.

Outre l’arrivée des FREMM au sein de la Marine nationale, il est également prévu que deux frégates de taille intermédiaire (FTI) soient livrées avant 2025. En parallèle, trois frégates de type La Fayette devraient être rénovées.

 

Le SNLE Téméraire a retrouvé l’île Longue

Le SNLE Téméraire a retrouvé l’île Longue

Par Philippe Chapleau – Lignes de défense – 23 juillet 2018

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/

Le sous-marin lanceur d’engins Le Téméraire est sorti du bassin 8 de la base navale de Brest, le vendredi 20 juillet, après 20 mois de travaux. Adapté au missile M51, il a pris la direction de l’Île-Longue pour être réarmé.

Lu dans Ouest-France samedi:

 

Avec les premières sous-marinières françaises

Avec les premières sous-marinières françaises

Quatre femmes officiers viennent de rentrer de leur première patrouille à bord du sous-marin nucléaire lanceur d’engins « Le Vigilant ».

Ces pionnières, âgées de 27 à 40 ans, témoignent de leur « fierté » d’être intégrées à ces missions ultra sensibles.

 

Brest

De notre envoyée spéciale

« Le Vigilant » est rentré, sa coque noire luit au soleil, un dauphin barbote autour de lui, jouant avec l’une de ses amarres. Dans la rade de Brest, l’île Longue est l’antre ultra secrète des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) qui assurent la permanence en mer de la dissuasion nucléaire de la France. Mais lundi, dans la base sous-marine, les vedettes ne sont ni le monstre de 12 000 tonnes ni le cétacé. Quatre femmes officiers viennent d’effectuer leur première patrouille à bord d’un SNLE. Deux mois et demi en mer inconnue pour des pionnières et leurs compagnons de l’équipage rouge du « Vigilant ».

La médecin Pauline, 31 ans, l’enseigne de vaisseau Harmonie, 27 ans, officier pour la « sécurité plongée », et l’enseigne de vaisseau Camille, 29 ans, officier « lutte sous la mer » se présentent, l’une après l’autre. La capitaine de corvette Karen, 40 ans, mère d’un garçon de 8 ans, ingénieure « atomicienne », n’est pas présente, retenue à Paris pour les répétitions du 14-Juillet.

De ce bouleversement culturel dans un monde exclusivement masculin, les jeunes femmes s’attachent à banaliser la portée, préférant évoquer une « évolution » normale et leur « fierté d’être intégrées ». D’abord intimidées, derrière leur regard un peu cerné, les jeunes sous-marinières finissent par laisser apparaître leur caractère déterminé et la passion pour leur métier. Elles mettent en avant leur longue préparation, depuis que l’ancien ministre de la défense Jean-Yves Le Drian a annoncé en 2014 « l’expérimentation ». Jusqu’à deux ans de formations complémentaires et d’entraînements sur simulateur.

« J’ai dû enlever ma casquette de médecin pour prendre celle de dentiste »

« J’étais médecin généraliste et j’ai acquis des compétences sur le plan chirurgical, en formation dentaire et en hygiène nucléaire », explique la médecin Pauline, passée par l’École du service de santé des armées de Bordeaux. Et cela lui a servi ! « J’ai dû enlever ma casquette de médecin pour prendre celle de dentiste. Soigner une grosse carie qui faisait souffrir un jeune matelot. Le voir repartir au quart et tenir deux, trois semaines de plus a été une satisfaction. » Si elle a reçu une formation en chirurgie, c’est pour réaliser des interventions à bord, comme une appendicite, car il n’est pas question pour un SNLE, qui doit rester indétectable, de remonter à la surface. En quarante-cinq ans de dissuasion, il n’y a eu que quinze évacuations sanitaires.

Habituée à la « lutte sous la mer » à bord d’une frégate multimissions, l’enseigne de vaisseau Camille est devenue un as de la détection grâce aux sonars, les oreilles du sous-marin, celui-ci devant rester caché en permanence. « Il faut être très joueur face à des sous-marins très agiles, et très combatif aussi car la recherche peut être longue », explique-t-elle, reconnaissant que son travail s’apparente à « une chasse ». L’enseigne de vaisseau Harmonie se montre très aguerrie, elle aussi. Seule femme à bord d’une frégate de défense aérienne, elle commandait 24 garçons. La production de l’eau et de l’air, les bars, les huiles, la mécanique n’ont aucun secret pour elle. « J’ai fait le tour de tous les postes de chef de quart pour connaître le sous-marin par cœur, raconte-t-elle. La période en simulateur a permis d’éloigner la pression. »

« À bord, il n’y a pas de vie privée. On est dans une vie professionnelle 24 heures sur 24 »

Avant d’embarquer, il a pourtant fallu lever les doutes. Sur des questions d’ordre pratique. Les femmes auraient-elles des douches réservées et des passe-droits ? Les hommes pourraient-ils continuer à faire du sport en short ? « L’habitabilité du SNLE permet le logement, il n’y a pas eu d’aménagement spécifique. Les officiers sont logés en chambre individuelle ou pour deux. Les réticences ont été levées très vite », explique le capitaine de frégate Mathieu, commandant en second du « Vigilant ». L’arrivée de femmes à bord pouvait aussi inquiéter les épouses de sous-mariniers. « On a fait des dîners entre officiers avec les conjoints avant de partir », rassure l’enseigne de vaisseau Harmonie. « À bord, il n’y a pas de vie privée. On est dans une vie professionnelle 24 heures sur 24 », ajoute le commandant en second, se montrant ferme sur les codes comportementaux.

Des femmes de militaires sur le front du quotidien

Après cette expérience, le commandement de l’escadrille de SNLE va continuer à féminiser « progressivement » les sous-marins. Un deuxième équipage partira à l’automne avec deux femmes à bord, tandis qu’une dizaine d’autres sont en formation.

Un taux de féminisation qui reste bas

► « L’armée française est la quatrième armée la plus féminisée au monde. Le taux de féminisation, à 15 %, reste cependant bas et insatisfaisant, et il diminue au fur et à mesure qu’on s’élève dans la hiérarchie », a rappelé la ministre des armées Florence Parly le 8 juillet.

► Le personnel féminin représente 14,7 % des officiers, 17,4 % des sous-officiers, 12,8 % des militaires du rang et 28,3 % des volontaires, selon le bilan social 2016 du ministère des armées.

► La Marine nationale compte 14,9 % de femmes. Cinq femmes sont commandantes et 36 ont commandé depuis 1993. Aucune femme n’est brevetée commando marine.

► Les actuels sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) ne sont pas adaptés pour accueillir des femmes mais la prochaine génération de SNA, type Suffren, en service en 2019, est conçue pour la féminisation.

 

Le Bataillon de marins-pompiers de Marseille adopte la posture feux de forêts renforcée

Le Bataillon de marins-pompiers de Marseille adopte la posture feux de forêts renforcée

Destimed.fr – mercredi 4 juillet 2018

http://destimed.fr/Le-Bataillon-de-marins-pompiers-de-Marseille-adopte-la-posture-feux-de-forets

Comme chaque été le BMPM ainsi que les SDIS de la zone Sud adopte une posture feux de forêts renforcée. Même si le BMPM intervient toute l’année sur des feux de végétations, l’augmentation naturelle du risque en période estivale conduit à la mise en place d’une organisation spécifique dans un cadre national et zonal. La météo pluvieuse du printemps a simplement accordé un répit au mois de juin et pour les premiers jours de juillet.

Cette année, le Bataillon met 47 camions citernes feux de forêts (CCF) en ligne et 2 hélicoptères bombardier d’eau (HBE), dont 1 mutualisé avec le SDIS 13. Les engins de lutte contre les feux urbains sont mobilisables en cas de menaces des biens en zones périurbaines. Les moyens nautiques, dont le nouveau bateau pompe « Capitaine de corvette Paul Brutus », pourront être également engagés en renfort depuis la mer. Chaque jour, près de 400 marins-pompiers veillent sur la ville, 170 supplémentaires sont dédiés à l’armement des moyens feux de forêts, en fonction des risques météorologiques ou de la pression opérationnelle. A cela, il faut rajouter 160 marins-pompiers mobilisables en cas d’attentats sur la ville. Si la posture renforcée est mise en place aujourd’hui, le risque feu de forêt a nécessité une préparation matérielle et humaine dédiée avec des objectifs précis. Depuis le début de l’année, un programme d’entretien technique des CCF a été rigoureusement appliqué et, depuis fin mars 2018, l’ensemble des marins-pompiers a participé à des sessions d’entraînement, tant sur le terrain que sur simulateur. Début avril, le BMPM et la ville de Marseille ont réalisé une campagne médiatique sur les obligations légales de débroussaillement (OLD) des particuliers, essentielles pour protéger les personnes et les biens en cas de sinistre. Cet été, une campagne d’affichage, réalisée avec le soutien de la ville de Marseille et de la métropole, appuiera l’action des marins-pompiers en visant notamment l’implication des marseillais et des touristes dans la préservation du patrimoine.

Un Bataillon hors norme, pour une ville hors norme

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(Photo Philippe Maillé)

Le BMPM, plus grande unité de la Marine nationale, c’est 2 420 militaires, hommes et femmes, luttant chaque jour contre la quasi-totalité des risques recensés par la sécurité civile à Marseille, 2e plus grande ville de France (à l’exception du risque d’avalanche). Le BMPM assure également la sécurité de l’aéroport de Marseille-Provence, des usines d’Airbus Helicopters, ainsi que de la quarantaine de navires à quai et en rade de Fos/Port-de-Bouc ou dans le port intramuros de Marseille, qui constitue le plus grand port de France. Le BMPM, 1ère unité en nombre. d’interventions par millier d’habitant, réalise chaque année près de 122 000 interventions soit 134 interventions pour 1 000 habitants (moyenne nationale : 63). Le BMPM, unité combinant statut et savoir-faire militaires avec compétences de la sécurité civile, reconnue comme SDIS, est capable de faire face à tous les risques en moins de 10 minutes dans sa zone de compétence.

Un savoir faire unique et polyvalent

·Un bataillon polyvalent : secourisme / feux urbains / feux de forêt / feux de navires reconnu parmi les SDIS et participant aux opérations extérieures.
·Des pompiers militaires pour la deuxième ville de France et des sites stratégiques, à l’instar de Paris.
·Des marins-pompiers pour le 1er port de France, et le 2e de la Méditerranée.
·Le Bataillon, c’est une force militaire de marins-pompiers spécialisée dans la sécurité civile des navires en mer et dans les ports, au service de la Nation et en renfort de l’Europe.
·Un bataillon ayant tutelle sur tous les marins-pompiers des bases navales de la Marine.

Le BMPM, un des leaders de la sécurité en France

Le Bataillon de marins-pompiers de Marseille fait partie des référents nationaux pour la formation incendie et à la survie en mer, et à ce titre réalise de nombreux échanges, formations et stages d’aguerrissements au profit d’unités militaires et d’entreprises civiles. Des formations variées permettent aux stagiaires d’acquérir un savoir-faire pointu en matière de secourisme, de survie en mer, d’incendie (feux urbains, industriels et de navire), ou encore de prévention, encadrées par des formateurs marins-pompiers à la solide expérience opérationnelle et aux méthodes pédagogique reconnues. Le BMPM accueille chaque année en caserne, à bord des engins incendie et sanitaires ou au centre d’entraînement (Cetis) plus de 7 000 de stagiaires, civils et militaires.

Le BMPM en chiffres

- 352 866 appels au Cossim en 2017
- 121 824 interventions en 2017
- 134 interventions pour 1 000 hab. (record national)
- 334 interventions par jour
- 10 min : délai d’intervention
- 84% des interventions = secours à personnes

Bulletin ACORAM Languedoc-Roussillon 18 juin 2018

Bulletin ACORAM Languedoc-Roussillon 18 juin 2018

 

 

 

Nous vous proposons cet excellent bulletin de nos amis de l’ACORAM du Languedoc-Roussillon :

 »Ce numéro 35 du Lima-Roméo met à l’Honneur nos PMM et leurs instructeurs qui se dévouent pour notre Marine Nationale.

Inculquer des notions de bases marines à nos jeunes compatriotes demande des efforts et de la patience.

Qu’ils en soient chaleureusement remerciés : ce numéro en est une petite attention à leur égard.

Un chapitre mémoriel lié à une des PMM a trouvé sa place.

Et deux chapitres pour vous faire sourire. »

Secrétaire et Trésorier ACORAM Languedoc)-Roussillon

CDC (R) Philippe-Yvon Manfredi

 

Lire et télécharger : Bulletin ACORAM LR – Lima – Roméo N°35 18-06-2018

 

CNN MCO assurera la maintenance des avisos A69 de la Marine nationale pour 10 ans de plus

CNN MCO assurera la maintenance des avisos A69 de la Marine nationale pour 10 ans de plus

Photo : Le PHM « Commandant Birot » (c) Marine nationale

Filiale du groupe Engie, CNN MCO s’est récemment vu à nouveau confier, par la Direction générale de l’armement [DGA] et le Service de soutien de la Flotte [SSF], le Maintien en condition opérationnelle [MCO] des 9 avisos de type A69 mis en œuvre par la Marine nationale. Le montant de ce contrat, valable pendant 10 ans, est de 50 millions d’euros.

« CNN MCO va donc accompagner ces navires dont l’âge moyen est de 34 ans jusqu’à leur fin de vie avec des opérations progressives de retrait du service actif » et « interviendra depuis ses structures Toulonnaise et Brestoise, la flotte restant répartie entre ces deux ports », explique l’entreprise, via un communiqué.

Le programme des avisos A69 [ou classe d’Estienne d’Orves, ndlr] a été lancé en 1969. Au total, 17 navires ont été construits par la DCN [Naval Group] à Lorient, entre 1976 et 1984, pour la Marine nationale. Au début des années 2000, six d’entre-eux ont été revendus à la marine turque. Et deux autres ont été démantelés au chantier naval de Gand en 2015.

Selon les prévisions, deux de ces avisos (renommés « Patrouilleurs de Haute-Mer, PHM), à savoir les « Lieutenant de vaisseau Lavallée » et « Commandant l’Herminier », seront retirés du service en 2018/2019. Un troisième – le « Lieutenant de vaisseau Le Hénaff » – devrait connaître le même sort en 2019/2020.

« CNN MCO proposera au Service de Soutien de la Flotte des solutions économiques et fiables tenant compte de la durée de vie résiduelle de chaque navire jusqu’à l’arrivée de leurs remplaçants prévue par le programme BATSIMAR à l’horizon 2025 pour les premières unités », assure l’entreprise.

Selon le rapport annexé de la Loi de programmation militaire 2019-25, « 6 patrouilleurs outremer ainsi que les 2 premiers bâtiments de surveillance et d’intervention, destinés aux façades métropolitaines, seront livrés » à la Marine nationale d’ici 2025. Au total, cette dernière « disposera ainsi de 19 patrouilleurs en 2030, dont 11 nouveaux bâtiments auront été livrés en 2025 ».

L’entreprise brestoise s’occupe également du navire océanogaphique « Beautemps-Beaupré » et vient d’obtenir un contrat portant sur l’entretien des chasseurs de mines tripartites (CMT) de la marine belge.

 

Les essais de ravitaillement en vol du Rafale par un A400M Atlas sont « concluants »

Les essais de ravitaillement en vol du Rafale par un A400M Atlas sont « concluants »

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En décembre dernier, Airbus a annoncé qu’un avion A400M « Atlas » avait été en mesure de ravitailler en vol six F/A-18 Hornet de l’Ejército del aire au cours d’une seule mission. Au total, 11,6 tonnes de carburant furent délivrées, via une perche centrale [HDU – Hose Drum Unit] et deux nacelles fixées sous voilure.

Six mois plus tard, la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais en vol » a annoncé avoir effectué des essais « concluants » ayant consisté à vérifier la capacité de l’A400M de ravitailler des Rafale en vol. Et cela, avec l’appui du Centre d’expertise aérienne militaire (CEAM)

Pour rappel, l’armée de l’Air a reçu son premiers A400M capable de ravitailler des avions de combat en vol [le MSN 62, ndlr] en novembre 2017.

« Au cours de ces essais, le ravitaillement du Rafale par l’A400M dans tout le domaine de vol (altitude, vitesse) y compris dans les modes dits dégradés de l’aéronef (panne simulée d’un moteur et des commandes de vol), a été évalué. Les essais ont été réalisés de jour et de nuit, y compris avec jumelles de vision nocturne, dans plusieurs configurations Rafale (aéronef léger, centré arrière et à fort indice de trainée) », explique la DGA.

Ces essais concluants permettront à la DGA d’autoriser très prochainement l’A400M à ravitailler en vol des Rafale. Une campagne similaire est prévue en 2019 pour, cette fois, valider cette capacité de l’avion d’Airbus pour les Mirage 2000.

Désormais, indique la DGA, l’armée de l’Air « examine les conditions de la mise en service dans un contexte opérationnel de cette nouvelle capacité, en mettant en place les moyens de sa mise en œuvre (procédures, soutien technique, formation…). » Ainsi, l’A400M pourra soulager les avions ravitailleurs C-135FR/KC-135 sur les théâtres extérieurs.

En configuration « ravitailleur », l’A400M peut emporter 63.500 litres de carburants, voire 78.000 litres grâce à deux réservoirs supplémentaires.

Mais la DGA a également annoncé que l’A400M serait bientôt en mesure de ravitailler en vol des hélicoptères. Ce qui n’est pas le cas actuellement étant donné que, étant obligé de voler à une vitesse comprise entre 200 et 240 km/h pour délivrer du carburant à des voilures tournantes, l’appareil génère trop de turbulences dans sillage.

Cela fait plusieurs mois que les ingénieurs d’Airbus tentent de trouver une solution. Et ils l’ont sans doute trouvée. « Une prochaine version de nacelle spécifique permettra [à l’A400M] de ravitailler les hélicoptères », a en effet indiqué la DGA.