Comment les pompiers se préparent aux risques biologiques atypiques

Comment les pompiers se préparent aux risques biologiques atypiques

par Morgan Meyer, Mines Paris – PSLRevue Conflits – publié le 12 septembre 2024


Un colis contenant une poudre suspecte, une personne soupçonnée d’avoir la maladie d’Ebola, un attentat biologique… Les sapeurs-pompiers doivent être préparés à de tels risques biologiques atypiques.

Mais contrairement aux risques biologiques courants, comme la grippe saisonnière (qui peut être dangereuse, mais pour laquelle des vaccins et des traitements existent), les risques biologiques atypiques sont rares. Comment, alors, se préparer à de tels risques – qu’ils soient naturels, volontaires ou accidentels ?

Se former aux risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques

Se préparer et s’entraîner pour faire face à un acte de bioterrorisme ou à un cas d’Ebola ne va pas de soi. Au niveau gouvernemental, le plan Biotox, qui fait partie du plan Vigipirate, définit les actions à mener dans le cas d’une suspicion ou d’un acte de bioterrorisme (mesures sanitaires, prévention, surveillance, alerte, etc.).

Pour se préparer concrètement au risque biologique, les pompiers peuvent se former aux risques « NRBC » (les risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques). Toutefois, le risque biologique est actuellement défini comme une sous-catégorie du risque chimique dans ces formations. « Le risque biologique […] ne fait pas l’objet de formations dédiées » explique un groupe de pompiers dans un article récent.

Dans cette publication, les pompiers estiment que malgré leurs formations, il y a toujours un « manque de connaissances […] corrélé à la difficulté de perception du risque et à l’absence de doctrines ». Ceci rend difficile l’identification d’un risque biologique.

Un projet franco-allemand incluant scientifiques et pompiers

Comment peut-on détecter la présence d’un virus ou d’une bactérie ? Comment décontaminer des surfaces potentiellement contaminées par ces derniers ? Comment rendre opérationnels sur le terrain les gestes et procédures à suivre pour faire face au risque biologique ?

Ces questions sont au cœur d’un vaste projet franco-allemand intitulé Mesures de décontamination visant à restaurer les installations et l’environnement après une libération naturelle ou volontaire de microorganismes pathogènes. Le projet ne rassemble pas seulement des scientifiques de différentes disciplines, comme des biologistes et des sociologues, mais aussi, et surtout, il intègre les primo-intervenants : les sapeurs-pompiers.

Le scénario d’un cas d’Ebola en juillet 2024, durant les JO…

Pour se préparer aux risques biologiques, les pompiers peuvent mobiliser un allié utile : les scénarios. Dans le cadre du projet mentionné, j’ai pu suivre la genèse d’un tel scénario et pu l’observer en action. Le script du scénario est le suivant :

On est à l’été 2024, les Jeux olympiques ont lieu et il y a un pic d’Ebola dans certains pays. Comme le risque d’attentats est important et que les feux de forêts sont plus fréquents en été, les pompiers français sont épaulés par leurs collègues allemands.

Le 31 juillet 2024, l’aéroport de Marseille alerte les pompiers, car le passager d’un vol Paris-Marseille présente des symptômes sévères de fièvre hémorragique. On suppose qu’il a contracté la maladie d’Ebola. S’en suit toute une chaîne d’opérations faisant intervenir les sapeurs-pompiers français et allemands : prise en charge et évacuation de la victime dans un sarcophage, sécurisation de la zone d’intervention, détection de l’agent biologique, décontamination de différentes surfaces…

Un pompier recouvert d’une combinaison nettoie un camion en l’aspergeant d’une substance blanche.
La décontamination d’une ambulance.
Maria Viola Zinna

Un exercice sur le terrain, bien loin des imaginaires des films

Entre le scénario version papier et le scénario grandeur nature qui s’est déroulé sous mes yeux, l’écart fut important. Le scénario a dû être adapté aux réalités du Centre de formation des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône, situé à Velaux, où l’exercice final s’est déroulé le 1er mars 2024.

Pas d’aéroport, pas d’avions, pas d’hôpital en vue. Au lieu de cela, une version recomposée et réduite de cette réalité, avec une ambulance, une victime jouée par un sapeur-pompier, des tentes et différents équipements. Au lieu du virus d’Ebola, des chercheurs de l’Institut Pasteur ont déposé un virus inoffensif pour l’humain.

On est loin de la scénarisation du risque biologique dans la culture populaire (comme dans les films L’armée des 12 singes ou 28 Jours plus tard ou le jeu vidéo Resident Evil). Dans le scénario élaboré par les pompiers, il n’y a pas de héros, pas de société entière à sauver, pas de personnes malveillantes qui relâchent des microorganismes.


Exercice simulant un risque biologique (cas d’Ebola), 1ermars 2024, Centre de formation des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône.


Transformer l’urgence en une « caractéristique normale de la vie »

Mises à part ces adaptations, les pompiers ont toutefois « joué le jeu ». Ils et elles ont réalisé le zonage pour sécuriser un certain périmètre, ont enfilé leurs combinaisons de protection et ont fait des prélèvements (voir la vidéo ci-dessus). Pour décontaminer, ils ont testé une nouvelle mousse de décontamination développée par le CEA avec un partenaire industriel.

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L’exercice a permis de normaliser et d’anticiper le risque biologique car, de façon générale, ce type d’exercices transforme l’urgence comme intervalle et « champ d’action distinct » en une « caractéristique normale de la vie […] qu’il faut anticiper et à laquelle il faut se préparer ».

Ce faisant, l’exercice présente l’avantage de combiner deux types de savoirs : les savoirs théoriques, transmis lors de formations et via des textes comme le Guide national de référence risques chimiques et biologiques, et les savoirs tacites qu’il faut apprendre « sur le tas », comme la maîtrise d’équipements techniques ainsi que le fait de savoir mettre et enlever une combinaison.

Du réel et du fictif

Trois choses m’ont surpris pendant mes observations. Premièrement, l’exercice était à la fois réel et fictif. Réel, car il s’agissait de vrais pompiers manipulant et testant de vrais équipements, tout en prenant l’exercice très au sérieux.

Mais l’exercice était aussi fictif, car le virus présent était inoffensif et l’aéroport de Marseille réduit à un élément discursif. L’exercice présentait une version réduite et simplifiée du scénario – une « version de l’urgence », pour reprendre les termes de deux géographes.

Tous les éléments étaient préconfigurés et disciplinés, sauf un : le vent. Ce dernier a partiellement détruit une tente et a rendu le zonage difficile. « S’il y a du vent, comme aujourd’hui, il peut être difficile d’installer le zonage. Mais le vent c’est le chef, il faut donc s’adapter », expliquait la capitaine Diane Borselli au public. Même lors d’un exercice dans un centre de formation, l’imprévisible et la nature peuvent faire irruption.

Trois pompiers sont en combinaison de protection. L’un des trois est en train d’aider un autre à enlever sa combinaison.
Le déshabillage en « peau de lapin ».
Maria Viola Zinna

Quand la rapidité des gestes d’intervention côtoie la lenteur du déshabillage

Deuxièmement, les gestes des pompiers étaient maîtrisés et rapides. L’organisation était quasiment militaire. Tous les gestes étaient rapides, sauf les gestes pour enlever les combinaisons de protection.

Comparé aux autres gestes, on avait l’impression d’assister à une scène au ralenti. La raison de cette « lenteur » ? Afin d’enlever une combinaison potentiellement contaminée, il faut l’enlever en « peau de lapin », c’est-à-dire en déroulant délicatement la combinaison de l’intérieur vers l’extérieur.

Dernière surprise, dans mes observations, très peu d’éléments se rapportent à la culture du risque, l’identité sociale et la psychologie des pompiers.

En effet, les préoccupations traditionnellement mises en avant dans les travaux en sciences humaines et sociales sur les pompiers n’étaient que peu perceptibles durant l’exercice. Car pour se préparer aux risques biologiques atypiques, les pompiers se posent une question, elle aussi, atypique : Comment construire une fiction réaliste et comment s’équiper et s’entraîner pour y faire face ?


Le programme « Mesures de décontamination visant à restaurer les installations et l’environnement après une libération naturelle ou volontaire de microorganismes pathogènes – DEFERM » est soutenu par l’Agence nationale de la recherche (ANR), qui finance en France la recherche sur projets. L’ANR a pour mission de soutenir et de promouvoir le développement de recherches fondamentales et finalisées dans toutes les disciplines, et de renforcer le dialogue entre science et société. Pour en savoir plus, consultez le site de l’ANR.

Morgan Meyer, Directeur de recherche CNRS, sociologue, Mines Paris – PSL

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

Le 2e régiment de dragons change de chef avant une séquence olympique exigeante

Le 2e régiment de dragons change de chef avant une séquence olympique exigeante

La cérémonie de passation de commandement du 2e régiment de dragons entre le colonel Sébastien Barnier, quittant le commandement, et le colonel Rémi Scarpa, prenant son commandement, s’est déroulée au quartier De Gaulle, à Fontevraud-L’abbaye, le jeudi 27 juin .

Le 2e régiment de dragons, seul régiment d’appui contre les menaces Nucléaires, Radiologiques, Biologiques et Chimiques (NRBC) de l’armée de Terre, a changé de chef de corps.

Le 116e chef de corps est le colonel Rémi Scarpa qui succède au colonel Sébastien Barnier.

Âgé de 44 ans, le colonel Rémi Scarpa a effectué sa scolarité à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr avant de servir dans des régiments d’infanterie. Il a pris part à plusieurs opérations extérieures (Afghanistan, Liban, Côte d’Ivoire…). On connaît son goût pour l’histoire et l’écriture qui l’a amené à publier plusieurs livres pour faire connaître l’action des armées, ainsi que la richesse de ses traditions. Chevalier de la Légion d’honneur, trois fois cité, il est titulaire de la croix de la Valeur militaire.

Sous les ordres de son nouveau chef, le 2e RD va assurer, conjointement avec les autres unités et les forces de sécurité intérieure, la sécurisation des JOP 2024. Le régiment saumurois va en effet déployer un escadron d’une centaine d’hommes en région parisienne pour des missions de reconnaissance NRBC (en amont des épreuves et pendant) et de décontamination approfondie. Le régiment sera « bien sollicité », selon le colonel Barnier.

Cette mission « olympique » a été précédée d’une phase d’entraînement qui s’est inscrite dans le cadre de la coopération interministérielle, en lien par exemple avec les laboratoires spécialisés de la préfecture de police de Paris; ces entraînements ont eu lieu tant à Fontevraud qu’en région parisienne.

Et l’avenir?

Une fois la séquence olympique passée, le 2e RD entamera une période otanienne très dense sur les années 2024 et 2025, puisque l’unité sera en 2026 corps leader de la composante NRBC de l’Otan.

C’est aussi durant cette période que le 2e RD va percevoir sa future « bête de comme », le Serval, pour la reconnaissance et les missions de décontamination au profit des unités engagées sur le terrain.

Derrière Cold Response, le 2e régiment de dragons prêt à « resplendir » si l’OTAN l’exige

Derrière Cold Response, le 2e régiment de dragons prêt à « resplendir » si l’OTAN l’exige


Clap de fin pour l’exercice Cold Response 2022, lancé mi-mars en Norvège. Seule unité française spécialisée dans les menaces NRBC, le 2e régiment de dragons de l’armée de Terre y aura contribué à la défense collective des troupes engagées et des populations. Sa mission continue, sur fond de guerre en Ukraine et d’activation de la Force de réaction de l’OTAN, dans laquelle le régiment mène le pilier NRBC. Entre la neutralisation d’un laboratoire clandestin et la désinfection d’un avion de ligne – toutes deux fictives -, son commandant, le colonel Thierry Pern, revient sur les enjeux de cet exercice et son rôle au sein du dispositif OTAN.

Le 2e RD est régulièrement intégré dans la Force de réaction de l’OTAN (NRF). Quelles sont vos missions ? Quels moyens maintenez-vous en alerte cette année et en coordination avec quels pays ?

COL Pern : Cette année, je commande la Task Force NRBC de la NRF, composée, hormis le 2e RD, d’Espagnols, Roumains, Slovaques, Polonais, Bulgares et Hongrois. Ce commandement résulte de deux années de préparation qui ont culminé par une étape de certification. Je suis ensuite placé sous la responsabilité de l’Allied Joint Force Command [JFC] de Brunssum, donc le niveau interarmées et interalliés responsable de la tenue de mon alerte. Depuis le début de la crise ukrainienne, cette alerte NRF a été désignée comme étant une réserve stratégique du SHAPE, le commandement suprême interalliés à la tête de plusieurs JFC.

Cette réserve stratégique comprend cinq unités complémentaires de commandement, de logistique, d’unités multifonctions NRBC et d’unités d’appui NRBC spécialisées dotées de capacités particulières d’analyse en laboratoire. Ces unités ont différents contrats opérationnels afin d’être capables de se déployer dans un délai compris entre deux jours et, actuellement, 30 jours. Cette composante NRBC intervient en complément des capacités génériques détenues par tout soldat, aviateur ou marin de l’Alliance. Nos capacités vont contribuer à prévenir et restaurer le danger grâce à des outils concrets de prélèvement, d’identification et de décontamination.

En ce moment, sept nations contribuent à la TF NRBC en complément de mon régiment. En terme de volume, le 2e RD comprend environ 1100 spécialistes NRBC, en ce y compris la réserve. Je n’engage pas la totalité dans cette Task Force. Pour Cold Response, j’avais deux unités déployées sur le terrain, en plus de moyens logistiques et de commandement. De même, les contributions de ces alliés peuvent évoluer au moment où l’on va se déclencher. Chacun décidera alors du niveau de flexibilité, en décidant éventuellement d’allouer un peu plus de moyens. L’alerte NRF n’est par ailleurs pas un bloc insécable. Aujourd’hui, on me demande d’être ‘activé’, c’est donc le dernier ‘clic’ avant un déploiement. Ce dernier ne s’effectuera pas forcément d’un seul bloc. Selon la mission attribuée, je vais sélectionner les éléments nécessaires et les capacités sur lesquelles il faut porter l’effort. Il y a une réelle flexibilité dans le choix des unités. Le 2e RD en comprend plusieurs, chacune d’un volume d’environ 120-125 militaires.

J’ajouterai qu’il n’y a pas de différences fondamentales entre les nations de la TF NRBC. Nous appliquons tous une même doctrine OTAN définissant des principes généraux. Derrière, nous avons évidemment des matériels différents mais complémentaires. Un pays disposera, par exemple, de moyens de reconnaissance blindés. Celui qui n’en dispose pas agira différemment mais, au fond, face aux risques et aux menaces NRBC, tout le monde va finalement se protéger de façon comparable, nous allons tous détecter et identifier le danger selon des méthodes comparables. Surtout, nous nous entraînons régulièrement ensemble. Ce fût le cas l’été dernier à proximité de Fontevraud avec cinq pays de l’OTAN, l’occasion notamment de tester nos moyens de communication.

Découverte et neutralisation d’un laboratoire clandestin de fabrication d’armes biologiques, mission réalisée en coopération avec la CBRN School norvégienne

Quelques mois plus tard, vous voilà déployés en Norvège pour l’exercice Cold Response 2022. Quels en sont les axes d’effort, les scénarios joués et quels sont les moyens envoyés ?

COL Pern : Durant les premiers jours et à l’occasion de l’exercice Brilliant Jump, nous avons surtout joué des missions de déploiement logistique et de soutien. Ce n’est peut-être pas spectaculaire mais cela reste fondamental d’être en mesure de déployer nos capacités de façon cohérente pour que, lorsqu’on arrive, les transmissions radio fonctionnent, que nos gens aient reçu leur dotation, leurs munitions, leurs solutions de décontamination, leurs appareils spécifiques. Il est avant tout essentiel que tous puissent vivre et durer sur le terrain dans un climat difficile.

Pour Cold Response, nous avons commencé par travailler sur différents scénarios dans une logique de montée en puissance. Ce fût tout d’abord de l’instruction dans de nouveaux milieux, sur de nouveaux matériels. Ensuite, nous nous sommes concentrés sur des savoir-faire métier avec nos partenaires norvégiens. Nous avons ainsi travaillé sur des vignettes NRBC en partenariat avec l’école NRBC norvégienne. C’est seulement au bout de deux semaines de montée pédagogique que nous avons basculé sur de l’intégration interarmes, interalliés et interarmées dans des scénarios complexes où, en plus des savoir-faire métier, nous retrouvions l’environnement tactique marqué par une situation de combat qui évolue, par une pression chronologique, par la fatigue. Cette phase finale était donc la plus exigeante.

Au bout, l’exercice ne s’arrêtait pas le 1er avril. Suivra alors une phase d’analyse après action émaillée de questionnements. Avons-nous été efficients ? Où sont nos marges de progrès ? Qu’est ce qui a bien fonctionné et doit être conservé ? Le tout avec l’objectif d’être au moins aussi bons la prochaine fois. Le tout aussi en conservant une posture strictement défensive, puisque notre mission ne relève en rien de la mise en œuvre d’armes dites « de destruction massive » mais bien de se préparer aux menaces allant de l’action délibérée de l’ennemi sur base de son armement à l’exploitation par cet ennemi de structures à risques, comme le tissu industriel.

Désinfection et restauration d’un VAB NRBC du 2e RD

Cold Response intervient sur fond d’invasion de l’Ukraine par la Russie. Au travers de la NRF, la TF NRBC a été activée pour la première fois, qu’est ce que cela signifie concrètement pour vous, vos soldats et les nations placées sous vos ordres ?

COL Pern : Cette activation est en effet une première depuis la mise sur pied de la NRF en 2004. Nous concernant, j’ai envie de dire que nous avons le ‘calme des vieilles troupes’, résultat du travail d’entraînement et de certification mené depuis des mois. Étant d’alerte depuis plusieurs semaines, cette annonce ne résonne donc pas comme un coup de tonnerre pour nous. Concrètement, l’activation se traduit par une révision ligne par ligne de nos tableaux d’effectifs, de nos matériels. Et si l’un ou l’autre dragon est, par exemple, en stage de formation, nous déterminons si, en cas de déclenchement, il faut battre le rappel ou le remplacer par quelqu’un d’autre. De même, nous déterminons si tel ou tel matériel tombé en panne le mois dernier doit être remplacé ou réparé au plus vite. L’entretien d’un véhicule sera parfois anticipé. En dehors de ce travail de fourmi, il n’y a pas eu d’affolement lors de l’activation.  

Je suis d’ailleurs très serein parce que ce qui peut m’être demandé sur ordre en cas de déploiement vient exactement d’être joué en Norvège. Nous avons joué la phase de projection, nous avons nos armes, nos munitions, nos équipements de protection. Les stocks de consommables propres au domaine NRBC, tant en régiment qu’ailleurs, sont constitués. Notre consommation étant élevée, nous disposons d’une logistique qui nous est spécifique. Et c’est bien pour cela que j’accorde une grande importance à la logistique spécialisée NRBC. Enfin, n’oublions pas que le 2e RD n’est pas ‘propriétaire’ de la capacité NRBC française. Chaque soldat, marin ou aviateur détient aussi des moyens de protection individuels et collectifs.

Aujourd’hui, le 2e RD est donc prêt à répondre à un éventuel appel de l’OTAN ?

COL Pern : Tout à fait fait, nous sommes prêts à être fidèle à la devise du régiment, qui est « Donnez m’en l’occasion et je resplendirai ». Mes soldats sont impatients d’être engagés. Ils ont travaillé dur pour cela et n’attendent que l’opportunité de montrer qu’ils sont prêts.