L’armée de Terre se dote d’un « commandement des actions spéciales »

L’armée de Terre se dote d’un « commandement des actions spéciales »

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Ce qui ne fut pas le cas en 2016, lors de la mise en oeuvre du plan « Au Contact » de l’armée de Terre. À l’époque, il fut décidé de transformer la BFST en « Commandement des Forces Spéciales Terre » [CFST]. Fort de 2500 militaires environ, il réunissait le 1er RPIMa, le 13e RDP et le 4e Régiment d’Hélicoptères de Forces Spéciales] ainsi que le Groupement d’appui aux opérations spéciales [GAOS], une compagnie de commandement et de transmissions [CCTFS] et l’Académie des forces spéciales [Centre Arès].

Seulement, en raison de l’évolution de la conflictualité et de la nécessité de prendre en compte les menaces liées aux guerres hybrides et l’influence, le dernier plan de transformation de l’armée de Terre, dévoilé en avril dernier, prévoit de faire évoluer à nouveau le CFST.

Ainsi, en plus des unités sur lesquelles il exerçait déjà sa tutelle, il sera rejoint par le Centre interarmées des actions sur l’environnement [CIAE] ainsi que par le Centre terre pour le partenariat militaire opérationnel [CPMO]. En clair, il s’agit de lui donner les moyens de développer ses « capacités hybrides et d’influence » et de mener des missions relevant des « PSYOPS » [opérations psychologiques]. En outre, il travaillera en lien avec les 6e et 43e BIMa [Bataillons d’Infanterie de Marine], implantés respectivement au Gabon et en Côte d’Ivoire.

La conséquence est que, depuis le 1er janvier, le CFST s’est effacé au profit du « Commandement des Actions Spéciales Terre » [CAST]. Selon les succinctes explications données par l’armée de Terre, celui-ci intègre donc trois nouvelles capacités, à savoir les opérations d’influence, le partenariat militaire opérationnel et la cyberdéfense.

D’autres grandes unités sont appelées à évoluer, quand elles ne l’ont pas déjà fait. Ainsi, certains commandements issus du modèle « Au Contact » vont se muer en structures dédiées à des missions bien précises, comme le Commandement du numérique et du cyber ou encore le Commandement de l’appui et de la logistique de théâtre, qui chapeautera trois brigades [logistique, génie, maintenance].

Enfin, à l’image du CAST, le Commandement du Renseignement [COM RENS] va voir ses prérogatives élargies et deviendra le « Commandement des actions dans la profondeur et du renseignement » [CAPR]. Il sera rejoint par la 4e Brigade d’Aérocombat [BAC] ainsi que par les 1er et 54e Régiments d’Artillerie [RA].

L’armée de Terre va « régionaliser » ses deux divisions

L’armée de Terre va « régionaliser » ses deux divisions

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S’agissant des « effets » que l’armée de Terre aura à produire, le général Schill énumère la « protection et la résilience en métropole et en outre-mer », la « solidarité stratégique en Europe et au Moyen-Orient » ainsi que la « prévention » et « l’influence », en particulier en Afrique et dans l’Indo-Pacifique ».

Pour répondre à ces trois finalités, la transformation de l’armée de Terre se fera selon quatre axes : « Être et durer » , « Protéger », « Agir » et « Innover ».

Le premier axe met l’accent sur « l’école du commandement », les ressources humaines [avec un plan de fidélisation, la création d’une fondation Terre et la réappropriation de « l’infrastructure de contact » et sur la notion « d’économie de guerre », laquelle vise surtout à faire un effort particulier en matière de maintien en condition opérationnelle [MCO] et à amorcer la reconstitution de stocks.

L’axe « Protéger » passera, en partie, par une territorialisation de la réserve, la création d’un état-major interarmées du territoire national [EMIA-TN] et un renforcement du dispositif de l’armée de Terre dans les outre-mer. Il s’agira aussi de « diffuser l’esprit de défense » en s’adressant à la jeunesse.

Quant au volet innovation, certaines de ses mesures ont déjà été mises en œuvre [comme avec la création de l’École des drones, par exemple]. S’il sera beaucoup question de robotique [avec Vulcain] et de munitions téléopérées [MTO], il s’agira de faire de l’armée de Terre une « armée du cyber », avec la création d’une École militaire de l’influence [en 2024], de deux compagnies « cyber », de quatre unités d’influence et d’une section « guerre électronique » dans chaque régiment. En outre, les coopérations seront privilégiées, avec le club « CAESAr », la livraison « CaMo » à la composante terrestre de la défense belge ou encore le MGCS [avec l’Allemagne et, désormais, l’Italie]. À noter que le CEMAT évoque des « développement partenariaux » dans le domaine des « feux à longue portée ».

Enfin, l’axe « Agir » supposera sans doute des changements structurels importants. Celui-ci repose sur trois concepts : « Partenaire au large », « Nation-cadre de la défense collective » et « armée du non-contournement ». Les deux divisions de l’armée de Terre [la 1ère et la 3ème] se verront chacune confier une tâche bien définie.

Ainsi, la 3ème Division sera « l’outil de la prévention et de l’influence ». Et, à ce titre, elle sera sollicitée pour des « partenariats militaires opérationnels » dans l’océan Indien et en Afrique. De son côté, la 1ère Division se concentrera sur l’Europe.

Pour rappel, la 1ère Division comprend la 27e brigade d’infanterie de montagne, la 9e brigade d’infanterie de marine, la 7e brigade blindée et la brigade franco-allemande. La 11e brigade parachutiste, la 6e brigade légère blindée et la 2e brigade blindée relèvent de la 3e Division, qui compte trois autres « éléments organiques », à savoir le 2e régiment de Dragons [spécialiste du NRBC], le 31e régiment de génie et le 54e régiment d’artillerie. Probablement que la composition de ces deux grandes unités va évoluer en raison de leur « régionalisation ».

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