A la découverte de la géographie des espaces d’entraînement de l’armée de Terre

A la découverte de la géographie des espaces d’entraînement de l’armée de Terre

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 23 septembre 2022

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Il y a quelques jours, j’ai consacré un post à un projet de réaménagement du bivouac La Fayette sur le camp de Coëtquidan (lire ici). Il s’agit de construire des infrastructures pour accueillir 174 soldats et leurs véhicules dont des VBCI et des Griffon

J’y reviens pour préciser les raisons qui poussent au réaménagement de ce bivouac.

La catégorisation des espaces d’entraînement a évolué ces derniers temps dans l’armée de Terre. Elle a réparti les espaces d’entraînement en trois niveaux principaux en vue de permettre l’entraînement des unités opérationnelles du groupe à la division :
– au niveau local : les espaces d’entraînement de niveau 1 complexes haute intensité régimentaire (ou EE1 CHIR). Ce sont Ce sont les camps de proximité des garnisons mais qui sont aussi des complexes de haute intensité régimentaire qui permettent d’optimiser l’entraînement de la section (unité de 20 à 40 hommes), des groupes ou équipages et l’entraînement individuel ;
– au niveau régional : les espaces d’entraînement de niveau 2 (EE2 Hi Ready) qui permettent l’entraînement au niveau compagnie ou sous-groupement interarmes. Les espaces de niveau 2 sont au nombre de huit en France : Coëtquidan, Fontevraud, la Courtine, Valdahon, le Larzac, Caylus, les Garrigues et l’Espace montagne. Ils bénéficient d’un effort de développement de leurs infrastructures de préparation opérationnelle pour optimiser l’entraînement et le contrôle, à moins de 250 km de leur garnison, des compagnies et sous groupement interarmes (SGTIA) et de leur unités subordonnées (soit 150 à 200 hommes).
Coëtquidan est désormais classé niveau 2, ce qui oblige à des réaménagements et la construction de nouvelles infrastructures.
– au niveau national : les espaces d’entraînement de niveau 3 qui permettent l’entraînement des grandes unités interarmes et participent à leur mise sur pied dans le cadre de la préparation d’un engagement majeur. La liste des EE3 comporte Mourmelon, Sissonne, Suippes, Mailly, Canjuers (au sud). Les quatre grands camps de Champagne-Picardie forment un espace d’entraînement cohérent unique en Europe, capable de supporter l’effort d’entraînement et la mise sur pied de guerre d’un système divisionnaire (unité interarmes de classe 25 à 30 000 hommes).

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Pour chaque niveau, des standards ont été définis, tant en terme d’installations de tir, de bâtis ou aménagements destinés à l’aguerrissement, de zones de manœuvre, de capacités d’hébergement, de moyens de simulation, etc.

Tous ces espaces d’entraînement sont sous la responsabilité du commandement de l’entraînement et des écoles du combat interarmes (le COM E2CIA). 

Il existe aussi des espaces d’entraînement outre-mer (les EE OME) dont 3 sont déjà de niveau 2 (Côte d’Ivoire, Djibouti et EAU) et 2 autres (Guyane et Nouvelle Calédonie) atteindront ce standard vers 2030.

Enfin, des espaces d’entraînement spécialisés sont disponibles:
– des espaces d’entraînement et d’expérimentation des forces spéciales à Pau, Souge et Bayonne,
– un espace montagne à Modane,
– un espace d’entraînement 3D.

L’armée de Terre a créé un nouveau galon à quatre chevrons pour les « sergents-chefs BM2 »

L’armée de Terre a créé un nouveau galon à quatre chevrons pour les « sergents-chefs BM2 »

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Ainsi, cette réforme s’est notamment traduite par le remplacement du Brevet supérieur de technicien de l’armée de Terre [BSTAT] par un « Brevet militaire de deuxième niveau » [BM2], qu’un sous-officier peut obtenir au bout de cinq ans de service [contre 7 à 10 ans pour le BSTAT, ndlr].

« Un sergent ne peut plus attendre sept ans pour être formé au niveau auquel il est d’ores et déjà employé. C’est pourquoi le nouveau brevet militaire du 2e niveau […] deviendra un passage imposé du cursus des sous-officiers de recrutement direct et semi-direct, dans leur cinquième année de service en tant que sous-officier. La réussite du BM2 entraînera dans l’année la promotion au grade de sergent-chef », avait alors expliqué la Direction des ressources de l’armée de Terre [DRHAT], en décembre 2020.

L’une des conséquences de cette mesure est l’apparition d’un nouveau galon à quatre chevrons pour distinguer les sergents-chefs titulaires de l’ancien BSTAT ou qui viennent d’obtenir leur BM2.

Après avoir créé le galon de caporal-chef de première classe, l’armée de Terre se distingue par rapport à la Marine nationale et à l’armée de l’Air & de l’Espace, qui comptent chacune dix grades pour leurs sous-officiers et militaires du rang… Mais elle se rapproche de plusieurs armées de l’Otan, à commencer par l’US Army et la British Army, dont l’équivalent pour « sergent-chef BM2 » est « Sergeant First Class » [code Otan : OR-7].

Parmi les autres armées de l’Otan, l’Esercito Italiano a aussi un tel grade, appelé « Sergente maggiore capo ». Justement, l’armée française avait institué le galon de « sergent-major » en 1776. Puis il fut remplacé par celui de « sergent-chef » en 1928, avant de réapparaître entre 1942 et 1962 pour désigner le sous-officier responsable de la comptabilité de la compagnie. Il a été définitivement supprimé en 1971. Sans doute serait-il opportun de le remettre au goût du jour pour ces « sergents-chefs BM2 »?

 

Quoi qu’il en soit, les premiers galons de « sergent-chef BM2 » ont été remis par le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] à l’occasion d’une visite de commandement au 61e Régiment d’Artillerie [RA] de Chaumont, le 5 septembre.

Photo : armée de Terre

Sentinelle: 225 000 militaires, 2 milliards d’euros entre 2015 et 2021

Sentinelle: 225 000 militaires, 2 milliards d’euros entre 2015 et 2021

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 12 septembre 2022

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La Cour des comptes estime « plus pertinent » que la mission Sentinelle ne soit plus confiée aux militaires (photo J. Legall, OF). Elle a fait cette recommandation dans un rapport publié ce 12 septembre

Petit rappel

Au lendemain des attentats de janvier 2015, pour faire face à la menace terroriste, le Président de la République a décidé d’activer l’opération Sentinelle, permettant de déployer jusqu’à 10 000 militaires pendant un mois sur le territoire national. De 2015 à 2021, ce sont près de 225 000 militaires qui ont été requis pour mettre en œuvre, sous commandement militaire, des mesures décidées par l’autorité civile, à la suite d’un dialogue civilo-militaire qui associe ministère des armées et ministère de l’intérieur.

En 2017, la Cour avait déjà établi un premier rapport sur la mise en œuvre de l’opération Sentinelle, complété en 2020, par un examen des moyens affectés à la lutte anti-terroriste. Après sept années de reconduction, et une situation de la menace terroriste qui a évolué, ce rapport livre un bilan actualisé de l’opération Sentinelle et réfléchit au bon emploi des armées sur le territoire national.

Dans ce dernier rapport de 52 pages, la Cour note qu’entre 2015 et 2020, la force Sentinelle est intervenue plus de 18 400 fois, dont seulement six fois sur des actes de nature terroriste.

Par ailleurs, la Cour estime que l’opération Sentinelle a coûté deux milliards d’euros cumulés de 2015 à 2020, voire trois milliards d’euros si l’on tient compte des jours pendant lesquels les militaires ne patrouillent pas.

Conséquence: 
« Il appartient donc aux FSI (forces de sécurité intérieures) de reprendre des secteurs d’activité qui leur reviennent en priorité et pour lesquels elles sont mieux équipées qu’en 2015 dans la mesure où les moyens humains et matériels ont été significativement renforcés pour leur permettre de faire face à la menace terroriste. »

Les futurs aspirants de l’EMAC signent leurs contrats avant leur rentrée à Guer

Les futurs aspirants de l’EMAC signent leurs contrats avant leur rentrée à Guer

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 9 septembre 2022

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Les élèves de l’Ecole militaire des aspirants de Coëtquidan (EMAC) feront leur rentrée officielle demain samedi, à l’Ecole militaire, en présence du CEMAT, le général Pierre Schill, et du général commandant la DRHAT.

154 élèves sont dans la filière « encadrement commandement » et 35 dans la filière pilotes; ils passeront un an à Coëtquidan avant leur passage en école d’application.

Un autre groupe, de la filière spécialistes, rassemble des élèves qui font trois mois de formation militaire avant de rejoindre directement leur affectation. Sur un an, ce sont près de 160 élèves OSC spécialistes qui seront formés.

Jeudi après-midi à Rennes, 12 futurs OSC ont signé la partie administrative de leurs contrats. Pour le commandant Stéphane Rouault qui commande le CIRFA de Rennes, « c’est une excellente année » pour le recrutement EMAC.

Sur ces 12 nouveaux engagés, on compte 9 OSC encadrement, 2 OSC pilotes et un OSC spécialiste (logistique) qui va rejoindre Saumur. 

En effet, dans le cadre d’un « surge » du recrutement des OSC, deux petits groupes d’élèves spécialistes seront formés à Saumur et à Angers.

A Coëtquidan, c’est la rentrée pour 18 stagiaires du Mastère spécialisé® CyberDéfense et Champs Immatériels

A Coëtquidan, c’est la rentrée pour 18 stagiaires du Mastère spécialisé® CyberDéfense et Champs Immatériels

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 6 septembre 2022

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Le Mastère spécialisé® CyberDéfense et Champs Immatériels fait sa rentrée ce lundi sur le site de l’Académie militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan (à Guer, dans le Morbihan). Ce Mastère est dirigé par Didier Danet.

Axée sur la protection du cyberespace, cette formation est dispensée au sein de l’AMSCC depuis 2015 pour répondre à l’enjeu stratégique de sécurité des champs immatériels.

La promotion 2022-2023 intègre cette année 18 stagiaires : officiers supérieurs des armées, officier supérieur de la gendarmerie, ingénieur militaire des armées et ingénieurs civils du Minarm. Ils sont titulaires d’un Master 2 ou d’un titre d’ingénieur et accèdent à un cursus de 1 à 2 ans selon les profils.

À l’issue de cette formation, ces futurs cyber combattants seront capables d’intégrer les dimensions numériques et informationnelles dans les travaux de renseignement, de planification et de conduite d’opérations défensives et offensives. Parce que la guerre dans le cyberespace est aujourd’hui indissociable du monde physique, ces combattants agissent dans l’ombre pour faire face aux attaques multiples.

Pour recruter plus de réservistes, le ministère des Armées pourrait revoir ses critères d’aptitude physique

Pour recruter plus de réservistes, le ministère des Armées pourrait revoir ses critères d’aptitude physique

http://www.opex360.com/2022/09/05/pour-recruter-plus-de-reservistes-le-ministere-des-armees-pourrait-revoir-ses-criteres-daptitude-physique/


 

Doubler le nombre de réservistes opérationnels : tel est l’un des objectifs que le président Macron a donné au ministère des Armées lors de son allocution prononcée à l’Hôtel de Brienne, le 13 juillet dernier.

Évidemment, seule la réserve opérationnelle de niveau 1 [RO1] est concernée par le propos du chef de l’État, celle de niveau 2 ne concernant que les anciens militaires soumis à une obligation de disponibilité de cinq ans après avoir quitté l’uniforme. Environ 30’000 sont ainsi susceptibles d’être mobilisés.

Selon des chiffres publiés en 2019, la RO1 comptait 38’500 volontaires ayant signé un contrat d’engagement à servir dans la réserve [CESR], dont 60% au titre de l’armée de Terre. Reste donc à en recruter autant dans les mois à venir. Et ce ne sera pas forcément simple, notamment en raison des impératifs professionnels.

Dans un entretien publié par le quotidien Le Figaro, ce 5 septembre, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a avancé quelques pistes. Et la première consisterait à revoir certains critères d’admission au sein de cette RO1, en particulier ceux ayant trait à l’aptitude physique.

« Pour augmenter le nombre de réservistes, il faut aussi réfléchir aux critères d’admissibilité physique ou de santé. Certains concitoyens sont refusés pour leur poids ou leur âge. Or, ils peuvent être détenteurs d’une compétence cyber, par exemple, essentielle! », a en effet affirmé le ministre.

Pour déterminer l’aptitude physique d’un candidat à un engagement, on établit le SIGYCOP [membres Supérieurs, membres Inférieurs, état Général, Yeux, sens Chromatique, Oreilles et Psychisme], chacune de ses variables pouvant prendre une valeur allant de 1 à 6 [sauf pour le C et le P]. Les chiffres ainsi obtenus permettent ainsi d’évaluer son profil médical… et de l’orienter vers une spécialité. Ainsi, pour servir dans les troupes aéroportées, il faut un « score » de 2123321.

Par ailleurs, M. Lecornu a aussi estimé que les 40’000 réservistes relevant de la RO1 ne « sont pas toujours suffisamment bien utilisés ». D’où une « réflexion profonde » en cours pour revoir son organisation. « En cas de menace hybride ou de crise, les réserves peuvent jouer un rôle majeur pour permettre aux armées de monter en puissance, y compris en suppléant les militaires d’active appelés à d’autres tâches », a-t-il ajouté.

Aussi, a continué le ministre, « il faut bien identifier nos besoins ». Et le Service de santé des armées [SSA] devrait être prioritare. Il « soutient la condition opérationnelle de nos soldats mais il a aussi été mobilisé au moment des attentats ou durant la crise covid. Démultiplier les réserves au sein du SSA est une priorité. Je vais lancer un appel aux forces médicales civiles et propser une nouvelle génération de contrat d’engagement dans la réserve », a-t-il ainsi expliqué.

Cela étant, et outre les critères d’aptitude physique, M. Lecornu a fait part de son intention de consulter « bientôt le patronat et les syndicats » au sujet de la « disponibilité octroyée aux réservistes ». Celle-ci, a-t-il poursuivi, pourrait « par exemple s’apprécier en fonction du contexte
de crise ». Enfin, il a aussi avancé l’idée d’une « territorialisation » des réserves, « notamment dans les départements sans unité militaire d’active ». Ensuite, a-t-il conclu, il se posera sans doute « la question d’aller au-delà du doublement de l’effectif global ».

Cependant, l’un des axes d’effort que le ministre n’a pas cité est celui de la fidélisation des réservistes. Un rapport parlementaire publié en 2021 avait relevé que le « taux d’attrition » des réservistes de la RO1 de l’armée de Terre était de 20 à 22%…

Le ministre de l’Intérieur veut impliquer les militaires dans le « redressement » des jeunes délinquants à Mayotte

Le ministre de l’Intérieur veut impliquer les militaires dans le « redressement » des jeunes délinquants à Mayotte

http://www.opex360.com/2022/08/23/le-ministre-de-linterieur-veut-impliquer-les-militaires-dans-le-redressement-des-jeunes-delinquants-a-mayotte/


 

En 2020, le ministre de la Justice, Éric Dupont-Moretti, reprit cette idée à son compte. « Je souhaite effectivement qu’il y ait un partenariat Justice/Armée pour certains mineurs, pour certains jeunes majeurs parce que je ne peux pas me résoudre à ce que de jeunes français sifflent la Marseillaise, crachent sur notre drapeau. Mais je dis également que quand on regarde un gamin, issu de l’immigration en particulier, comme un Français, il devient français », expliqua-t-il alors.

Cette proposition fit son chemin. Moins d’un an après, et malgré le quelques réserves exprimées par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [« Les armées sont faites pour faire la guerre, elles ne sont pas faites prioritairement pour participer à l’éducation ou à la ‘correction’ […] de la jeunesse délinquante », avait-il dit aux sénateurs, ndlr], les ministères de la Justice et des Armées signèrent un protocole visant à « favoriser l’insertion sociale et professionnelle de jeunes Français confiés par l’autorité judiciaire à la Protection judiciaire de la jeunesse [PJJ] ».

Et il était alors question d’expérimenter de « nouveaux domaines d’action », comme la création d’un « parcours d’inspiration militaire dans le projet pédagogique d’un établissement de la PJJ ». Ce qui se concrétisa, en décembre 2021, par une initiative menée en partenariat avec l’association IRVIN et l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, au profit de jeunes du Centre Éducatif Renforcé [CER] d’Évreux, lequel prend en charge des « mineurs délinquants ou en situation de grande marginalisation, et qui doivent répondre au risque de récidive et d’incarcération ». Si le ministère de la Justice a communiqué au moment de son lancement, il a été beaucoup plus discret par la suite.

Cela étant, lors du débat entre les deux tours de la dernière élection présidentielle qui l’opposait à Marine Le Pen, Emmanuel Macron évoqua un encadrement des jeunes délinquants par les militaires.

« Pour les mineurs on a fait la réforme de l’ordonnance qui permet une justice qui passe beaucoup plus vite. Il faut le permettre d’avoir de la rétention soit dans un environnement militaire, ce qui est une de mes propositions, soit des travaux d’intérêts généraux sous contrôle pour en particulier les plus petits délinquants », avait en effet affirmé M. Macron.

Lors d’un déplacement à Mayotte, département français [depuis 2011, ndlr] rongé par de graves problèmes de pauvreté, d’immigration et de délinquance, et alors que le Garde des Sceaux venait d’annoncer la création prochaine d’un centre éducatif fermé [CEF], le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a fait savoir qu’il ferait des propositions au président de la République pour ouvrir des « lieux de rééducation et de redressement » pour les jeunes délinquants, lesquels seraient encadrés par des militaires.

« Le président de la République, dans sa campagne, a proposé quelque chose qui n’a pas beaucoup été discuté : des lieux encadrés par des militaires, qui sont des lieux de rééducation, de redressement d’une partie des enfants, des adolescents très jeunes, qui n’ont pas de parents, ou si peu. On l’a vu un peu à la Réunion, on le voit beaucoup ici à Mayotte », a déclaré M. Darmanin, le 22 août.

Et de justifier une telle mesure par les confidences faites « en aparté » par les policiers et les gendarmes affectés à Mayotte, ceux-ci lui ayant expliqué qu’ils faisaient face à des « mineurs de 11 ans, de 10 ans, de neuf ans », armés de « machettes » et de « haches ». « Aujourd’hui, les magistrats, et c’est bien normal, les libèrent, puisqu’on ne met pas les enfants en prison [qui est l’école du vice quand on a cet âge-là], mais il faut pourtant leur offrir un lieu de sanction et d’éducation, j’allais dire de rééducation », a poursuivi le ministre de l’Intérieur.

Voilà ce qui ne manquera pas de faire penser aux « Bataillons d’infanterie légère d’Afrique [BILA] » qui, selon la loi du 21 mars 1905 sur le service militaire, étaient essentiellement constitués de conscrits ayant fait l’objet de plusieurs condamnations prononcées par la justice…

Quoi qu’il en soit, le département de Mayotte relève des Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien [FAZSOI], qui comptent environ 1600 militaires et 300 civils de la défense.

La Marine nationale y dispose d’une base navale, dont la mission principale est « d’assurer la permanence de la lutte contre l’immigration clandestine », explique le ministère des Armées. Quant à l’armée de Terre, elle y a affecté le Détachement de Légion étrangère de Mayotte [DLEM], basé à Dzaoudzi. Cette unité, forte de 270 hommes [dont une centaine de permanent, les autres étant en Mission de Courte Durée de 4 mois], compte une compagnie de commandement et de logistique [CCL] et une compagnie de combat. En outre, elle arme le Centre d’instruction et d’aguerrissement nautique.

Aussi, il reste à voir comment la proposition de M. Darmanin, si elle est acceptée, pourra être mise en œuvre… Le ministère des Armées n’ayant, a priori, pas été consulté [en tout cas, M. Lecornu n’a pas encore commenté les propos de son collègue de l’Intérieur], il est possible que ce « lieu de redressement » ainsi annoncé soit tenu par des gendarmes, qui ont gardé leur statut militaire…

Photo : Pierrot75005 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0

L’armée de Terre parle de recruter 10’000 jeunes par an pour effectuer un service militaire de six mois

L’armée de Terre parle de recruter 10’000 jeunes par an pour effectuer un service militaire de six mois

http://www.opex360.com/2022/08/03/larmee-de-terre-parle-de-recruter-10000-jeunes-par-an-pour-effectuer-un-service-militaire-de-six-mois/


 

Mais cela ne fait pas tout… Ainsi, l’amiral américain Arleigh Burke conseillait-il d’ajouter une « brassée de sabres » à l’armement des « destroyers » auxquels il a donné son nom… En clair, la technologie est une chose… mais sans la force morale, c’est à dire sans la combativité du soldat, du marin ou de l’aviateur, son apport s’en trouvera limité. « La force de la cité ne réside ni dans ses remparts, ni dans ses vaisseaux, mais dans le caractère de ses citoyens », disait Thucydide…

D’ailleurs, le président Macron a repris cette citation de l’historien grec pour illustrer l’importance de la force morale, à laquelle il a consacré quasiment la moitié de l’allocution qu’il a prononcée à l’Hôtel de Brienne le 13 juillet dernier. Et à cette occasion, il a aussi demandé aux Armées de donner une « nouvelle ambition » à « nos réserves », en donnant l’objectif de « doubler le volume de la réserve opérationnelle ».

Pour la seule armée de Terre, cela signifie qu’il lui faut recruter 24’000 réservistes opérationnels supplémentaires… et de déterminer la nature des missions qui leur seront confiées.

« Je tiens à trancher, au sein de l’armée de Terre, la question de savoir si la réserve est une armée à part, chargée de missions à part, ou si elle est une partie de l’armée de Terre exécutant les mêmes missions que les autres. Il incombe aux divers échelon de responsabilité, notamment à l’échelon régimentaire, d’en décider », a déclaré le général Schill, lors de son audition à l’Assemblée nationale.

En tout cas, le CEMAT a son idée sur cette question. « Je défends une autre vision de l’emploi de nos 24’000 réserviste. L’armée de Terre a a des ressources, composées des hommes et des femmes d’active, ainsi que des hommes et des femmes de réserve. Avec ces ressources, elle accomplit ses missions. S’il se trouve que, dans l’environnement des Jeux olympiques de 2024, la 3e compagnie d’active du 3e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] est déployée avec des réservistes en son sein parce que le chef de corps en a décidé ainsi, tant mieux ! Ce modèle est celui d’une réserve pleinement intégrée », a-t-il dit aux députés.

Et d’insister : « Plutôt que de cantonner les unités de réserve dans un métier de base de l’armée de Terre – l’infanterie légère, pour faire très court –, on pourrait faire le choix de les spécialiser dans le métier de chaque régiment, par exemple en affectant un escadron de reconnaissance à chaque régiment de cavalerie ou une unité de franchissement à chaque régiment du génie ».

Quoi qu’il en soit, passer de 24’000 à 48’000 réservistes opérationnels suppose de revoir l’organisation des unités et, surtout, de faire un effort en matière de recrutement et de formation, d’autant plus que le général Schill a défendu l’idée de « faire le nécessaire pour professionnaliser » la réserve opérationnelle de l’armée de Terre.

Or, d’après le CEMAT, « pour déployer une compagnie de réserve sur le territoire national dans le cadre de la mission Sentinelle, il faut investir […] trente jours de formation par militaire et de nombreux autres pour chaque échelon. Tout cela pour qu’une telle compagnie ne soit disponible qu’une quinzaine de jours par an, compte tenu de la possibilité de ne mobiliser chaque réserviste que trente jours par an. Par conséquent, la volonté d’augmenter l’activité des unités de réserve induit une déperdition des activités de la réserve du point de vue opérationnel ».

La solution la plus évidente pour tenir l’objectif fixé par le président de la République tout en étant la plus rationnelle au niveau de l’efficacité militaire serait « d’employer la réserve opérationnelle de deuxième niveau [RO2] dans le cadre de l’obligation de service de cinq ans applicable à quiconque quitte les armées, soit 15’000 personnes chaque année pour l’armée de Terre », a fait valoir le CEMAT. Seulement, elle ne permettrait pas de renforcer le lien « armée-nation », qui est aussi une priorité.

Aussi, a-t-il continué, il faudrait « recruter des jeunes qui ne souhaitent pas consacrer leur vie à la défense ni devenir soldats professionnels ». Qui plus est, « ces jeunes soldats à temps partiel présente[raient] des avantages du point de vue de la résilience de la Nation. On peut supposer que, ayant accompli dans leur vie une démarche d’engagement, ils se proposeront pour apporter leur aide dans une situation difficile ou catastrophique. Par ailleurs, les recruter permet une forme de brassage, notamment géographique », a ajouté le général Schill.

D’où la proposition qu’il a soumise au ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et au général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA]. Proposition qui viendrait s’ajouter aux dispositifs existants, comme le Service militaire volontaire [SMV], qui a une vocation davantage tournée vers le social, au même titre que le Service militaire adaptée [SMA] dont il s’est inspiré.

« J’ai donc proposé […] que l’armée de Terre recrute 10’000 jeunes par an dans le cadre d’un service de six mois, qui servirait d’instrument pour augmenter les effectifs de la réserve. Comme nous ne pouvons pas le faire à organisation inchangée, je lui proposerai d’implanter de nouveaux bataillons dans de nouveaux espaces, que nous pourrions appeler ‘Volontaires du territoire national’ », a-t-il expliqué aux députés.

Seulement, 10’000 « volontaires du territoire national » représentent l’équivalent – environ – vingt bataillons. Ce qui suppose de disposer des casernes nécessaires [au plus une dizaine, ndlr]… Or, avec les réformes conduites entre 2008 et 2015, beaucoup ont été cédées – souvent pour l’euro symbolique – aux collectivités locales… Ce qui a créé des « déserts militaires ».

S’agissant de ces « nouveaux espaces », le général Schill a expliqué qu’ils pourraient être implantés à « proximité d’agglomérations importantes dans un désert militaire, mais aussi [dans] un bassin de population où se trouvent des jeunes susceptibles d’être intéressés par un service de six mois ou par un engagement dans la réserve pas trop loin de chez eux. » Et d’ajouter : « Faire appel à eux permettrait aussi de territorialiser une partie de l’armée de Terre. Ces unités pourraient, en effet, être des unités territoriales, placées sous le commandement de l’officier général chargé de la zone de défense correspondante ».

Le CEMAT a dit avoir chiffré le coût d’une telle proposition… mais il s’est gardé de le préciser aux députés. « Il faut financer des infrastructures, peut-être en lien avec les collectivités territoriales, qui doivent en tirer un bénéfice localement, et assumer un coût de fonctionnement qui n’est pas négligeable, dès lors que 2000 cadres et gradés d’active sont nécessaires », a-t-il seulement indiqué. En outre, a-t-il fait valoir, ce projet « pourrait aussi constituer une contribution de l’armée de Terre à la phase trois du service national universel [SNU] pour, in fine, intéresser tous les jeunes ».

Quoi qu’il en soit, et du seul point de vue de l’efficacité militaire, le général Schill n’est pas favorable à un retour de la conscription. La « priorité étant de garantir l’efficacité opérationnelle, je considère […] que le recours à des soldats professionnels est la bonne solution en matière d’opérationnalisation de l’outil militaire. Du point de vue de la nécessité de se préparer à une forme de menace ou d’action sur le territoire national, […] la bonne solution est la réserve, à hauteur de quelques dizaines de milliers de personnes, même si son organisation actuelle n’est pas optimale », a-t-il dit.

Et d’insister : « Généraliser la conscription, du point de vue de l’efficacité militaire, je n’y suis pas favorable, non sans être conscient de son intérêt pour diffuser l’esprit de défense, assurer le brassage des populations et satisfaire la volonté d’engagement de la jeunesse » car « si on fait du militaire, avec de l’encadrement militaire, il faut viser une finalité militaire. Sinon, il s’agit d’une pièce de théâtre, consistant à faire comme si on était à l’armée, en faisant semblant de donner et d’exécuter des ordres ».

L’US Army a de sérieux problèmes de recrutement

L’US Army a de sérieux problèmes de recrutement

 

http://www.opex360.com/2022/07/23/lus-army-a-de-serieux-problemes-de-recrutement/


Ainsi, en 2016, le chef du Pentagone, qui était alors Ashton Carter, lui avait demandé de revoir ses « normes de recrutement » afin de s’assurer qu’elles n’étaient pas « trop restrictives », notamment s’agissant du surpoids, de la forme physique, de tatouages et de consommation passée de marijuana. Faute quoi, avait-il dit, l’US Army « risquerait de s’isoler du reste de la population ».

En outre, M. Carter avait expliqué qu’il était de plus en plus difficile de recruter de nouveaux soldats dans les États du nord-est… alors que les forces armées amériaines avaient moins de peine à trouver des candidats à un engagement dans leurs « viviers traditionnels », à savoir le monde rural et les États du sud.

Et M. Carter de souligner que les « enfants de militaires » avaient deux fois plus de chance que les autres de s’engager dans l’US Army, qui, selon ses termes, « commençait à ressembler à une entreprise familiale ». D’où la nécessité pour celle-ci, avait-il estimé, d’avoir une approche « moins décourageante vis-à-vis de certaines catégories de personnes dont le nombre croît rapidement ».

Six ans plus tard, la situation ne s’est pas améliorée… Et elle risque même de se dégrader davantage, selon le général Joseph Martin, chef d’état-major adjoint d l’US Army.

Ainsi, a-t-il dit lors d’une audition parlementaire, cette semaine, 10’000 recrues vont manquer à l’appel pour l’exercice 2022. Et, selon des projections pour 2023, le déficit devrait s’aggraver, avec plus de 28’000 postes qui ne seraient pas pourvus. Au total, et si ces prévisions se révèlent exactes, cela équivaut à l’effectif de neuf à dix brigades [Brigade Combat Team, BCT] de l’armée américaine… Ce qui est significatif.

Pour expliquer cette situation, le général Martin a évoqué les conséquences de la pandémie de covid-19, la concurrence du secteur privé et la réduction du vivier de recrutement, la part de la population potentiellement apte pour s’engager étant passée de 29 à 23%. Et il a aussi souligné le fait que de « moins en moins d’Américains manifestent un intérêt à servir ». En clair, le « vivier » de candidats potentiels – que se partagent aussi l’US Navy, les Marines et l’US Air Force – se réduit comme peau de chagrin.

S’agissant de l’impact de la crise covid, et au-delà des aspects économiques, l’US Army fait valoir que l’enseignement à distance s’est traduit par une « baisse du niveau académique et de la forme physique », ce qui joue évidemment sur l’aptitude des candidats potentiels à un engagement.

D’après CNN, l’armée américaine pourrait baisser une nouvelle fois ses normes de recrutement, l’idée de ne plus exiger un diplôme d’études secondaires pour s’engager ayant été avancée. Cependant, cette orientation n’est pas privilégiée. C’est ce qu’a en effet laissé entendre Christine Wormuth, la secrétaire à l’US Army, dans un entretien donné à l’Associated Press.

« Nous sommes confrontés à une question fondamentale : devons-nous abaisser les normes pour atteindre nos objectifs ou devons-nous revoir nos objectifs pour maintenir une force professionnelle de qualité? », a demandé Mme Wormuth. Et pour elle, la qualité doit primer sur la quantité. Sauf que cela ne résoud pas le problème, sauf à réduire le format de l’US Army, ce qui aurait des conséquences capacitaires et opérationnelles.

Pour gagner de la masse, l’armée de Terre annonce une « profonde mutation » de sa réserve opérationnelle

Pour gagner de la masse, l’armée de Terre annonce une « profonde mutation » de sa réserve opérationnelle

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Lors de son allocution prononcée à l’Hôtel de Brienne, le 13 juillet, le président Macron a insisté sur la notion de « force morale », à laquelle il a consacré la moitié de son intervention. Et à cette occasion, il a fait une brève allusion à la réserve opérationnelle, appelée à se développer dans les mois à venir.

« Je vous demande de faire davantage, en donnant à nos réserves une nouvelle ambition, en doublant le volume des réserves opérationnelles des armées », a en effet déclaré M. Macron, avant d’enchaîner sur la nécessité pour les armées d’investir « plus et mieux dans le grand projet de Service national universel ».

Actuellement, et selon des chiffres de 2019, les armées, directions et services comptent un peu plus de 38’500 réservistes, dont environ 60% ont souscrit un contrat d’engagement à servir dans la réserve [CESR] de l’armée de Terre. Et d’après celle-ci, 2’700 d’entre eux sont mobilisés quotidiennement, dont 500 dans des « missions de sécurité ».

À noter qu’il ne s’agit-là que la Réserve opérationnelle de niveau 1 [RO1]. Pour rappel, la Réserve opérationnelle de niveau 2 [RO2] peut mobiliser – théoriquement – jusqu’à 30’000 anciens militaires d’active soumis à une obligation de disponibilité pendant cinq ans.

Quoi qu’il en soit, dans la Vision stratégique [appelée « Supériorité opérationnelle 2030] qu’il avait élaborée à l’époque où il était à la tête de l’armée de Terre avant d’être nommé chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard avait fait du développement de la Réserve opérationnelle une de ses priorités.

Ainsi, soulignant la nécessité de gagner de la « masse », ce document précisait que les réservistes opérationnels de l’armée de Terre allaient être davantage sollicités pour la « contribution terrestre aux missions de protection du territoire national ». Et, lors d’une audition parlementaire, le général Burkhard était allé plus loin en rappelant le concept de « Défense opérationnelle du territoire » [DOT].

La réserve opérationnelle pourrait assurer des « missions de sécurisation du territoire » ou « faire quelque chose du type de la défense opérationnelle du territoire – ce qui nécessiterait de la former à d’autres missions, comme se battre contre un ennemi infiltré […] ou défendre des points sensible [ou] être intégrée pour partie dans la relève des unités engagées dans un combat de haute intensité », avait expliqué le général Burkhard, en juillet 2020.

Depuis, la guerre en Ukraine a conforté cette réflexion. D’où la brève allusion faite par M. Macron au sujet des réservistes… Allusion qui, en réalité, annonce de vastes changements. Ou, plutôt, une « profonde mutation », comme l’a indiqué le général Patrick Poitou, le commandant « Terre » pour le Territoire national [TN], dans éditorial publié dans le dernier numéro de Terre Information Magazine [TIM].

« Face à l’extension des champs de conflictualité et dans la perspective d’affrontements plus durs, la transformation du modèle de nos réserves est aujourd’hui nécessaire pour consolider davantage sa réactivité et sa crédibilité. Cette évolution est aussi portée par le besoin de disposer d’un volume de forces plus conséquent », écrit ainsi le général Poitou.

L’hypothèse d’un engagement majeur [ou de haute intensité] n’étant désormais plus à écarter, cela « appelle un changement d’appréciation dans la place accordés aux réservistes dans notre société : reconnaissance de son rôle clé dans la protection et la résilience du territoire national, légitimation de son investissement dans les dispositifs dédiés à la jeunesse, valorisation et attractivité de son engagement citoyen, consolidation – y compris par voie légale – de sa disponibilité au service de la France, attribution de ressource budgétaire dédié », détaille le commandant « Terre » pour le TN.

Et cela suppose donc un « changement culturel concernant leur rôle dans la défense de la nation », continue-t-il. Ainsi, le niveau de formation des réservistes opérationnels devra être adapté aux exigences des missions qui leur seront désormais confiées. De même que leurs équipements. Le modèle d’organisation de cette réserve opérationnelle devrait aussi évoluer afin de renforcer son autonomie et sa disponibilité ainsi que sa préparation en vue d’une « mobilisation massive en cas de crise majeure ».

« Véritable défi assujetti à un effort significatif de la Nation, cette ambition repensée pour nos réserves se situe à la convergence des objectifs de cohésion nationale et de supériorité opérationnelle de l’armée de Terre », conclut le général Poitou.

Doubler le nombre de réservistes opérationnels de niveau 1 comme l’y invite le président Macron ne sera pas forcément simple, ne serait-ce que pour des raisons de disponibilité… Aussi, l’armée de Terre entend adapter son offre d’engagement en fonction des publics concernés [urbains, ruraux, étudiants, salariés, etc].

Cela suffira-t-il, sachant que le « taux d’attrition » des réservistes opérationnels [de niveau 1, ndlr] de l’armée de Terre serait de l’ordre de 20 à 22%, selon un rapport parlementaire publié en mars 2021?

« À horizon 2030, l’armée de Terre devra disposer d’une réserve mieux formée, susceptible de réaliser des missions plus complexes pour répondre à des besoins opérationnels sur le territoire national dans le cadre d’un potentiel conflit de haute intensité. Dans cette optique, l’armée de Terre ne doit pas décourager les réservistes qui le souhaitent de participer à des opérations extérieures, sur le modèle de ce que fait l’armée britannique [entre 10 et 30 % des réservistes opérationnels de l’Army partiraient en OPEX] », avait par ailleurs souligné les députés Christophe Blanchet et Jean-Français Parigi, les auteurs de ce documen [.pdf].

Et d’ajouter : « Un juste équilibre doit être trouvé entre l’objectif de s’appuyer sur une réserve mieux formée et l’objectif d’ouverture, avec, au besoin, les moyens budgétaires afférents. Il n’est pas exclu qu’une hausse du budget d’activité n’améliore par ailleurs la fidélisation des réservistes. Corrélativement, il faudra consentir des investissements pour équiper et véhiculer cette RO1 rénovée. »