La frégate multimissions Normandie a fictivement coulé un sous-marin allemand lors d’un exercice de l’Otan

La frégate multimissions Normandie a fictivement coulé un sous-marin allemand lors d’un exercice de l’Otan

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À l’image, la frégate multi-missions Normandie dans un fjord proche de la ville de Bergen (Norvège) durant l’exercice de lutte anti-sous-marine TG 20.1. Proche de Bergen (Norvège) le 12 février 2020.

 

Étant donné la proximité de la Norvège avec le passage dit « GIUK » [Groenland, Royaume-Uni, Islande], crucial pour les lignes d’approvisionnement entre l’Amérique du Nord et l’Europe, les sous-marins russes sont très actifs dans cette région. Aussi, la lutte anti-sous-marine est l’un des volets de Nordic Response.

Dans le cadre de cet exercice, la Marine nationale a déployé un avion de patrouille maritime Atlantique 2, la frégate multimissions [FREMM] Normandie, le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] « Améthyste » et le chasseur de mines de type tripartite [CMT] Andromède. À noter qu’une section de fusiliers marins du bataillon Destroyat a pris place à bord du navire d’assaut amphibie américain USS Guston Hall.

Si l’on ne connaît pas les modalités exactes de Nordic Response, l’Associated Press a toutefois rapporté qu’un sous-marin allemand de type 212 s’est vu donner le rôle « d’attaquant ». Visiblement, il s’en est très bien acquitté puisqu’il est parvenu à « torpiller » fictivement le porte-avions italien ITS Giuseppe Garibaldi. En revanche, il n’a pas réussi à surprendre la FREMM Normandie, commandée par le capitaine de frégate [CF] Thomas Vuong.

Par souci de réalisme, l’équipage de la frégate française n’avait pas été prévenu de l’attaque que le sous-marin allemand s’apprêtait à lancer. Or, celui-ci, malgré sa discrétion [le Type 212 passe pour être très silencieux…] n’a pas échappé à sa vigilance. « Nous avons repéré son périscope […] puis il a plongé à nouveau », a confié le CF Vuong.

L’hélicoptère embarqué NH-90 Caïman a alors immédiatement décollé afin de localiser précisément le sous-marin de la Deutsche Marine avec son sonar actif basse fréquence FLASH SONICS [Folding Light Acoustic System for Helicopters].

De son côté, la FREMM a également utilisé ses capacités de détection, lesquelles reposent sur un sonar de coque ainsi que sur le système CAPTAS 4, constitué d’un sonar remorqué à immersion variable [VDS] et à très basse fréquence de type UMS-4249 et d’une antenne linéaire munie d’hydrophones.

La combinaison de telles capacités a donc permis de déterminer avec précision la position du sous-marin allemand et… de l’attaquer [fictivement] avec des torpilles MU-90, lancées par la FREMM Normandie.

« La frégate et son hélicoptère ont localisé le sous-marin avec suffisamment de précision pour être sûrs qu’il n’aurait pas survécu si de véritables torpilles avaient été tirées », rapporte l’Associated Press.

Selon le CF Vuong, les sous-mariniers allemands ont une meilleure connaissance des « fjords profonds et étroits » de la Norvège que les marins français. « C’est leur terrain de jeu. Donc ils connaissent les cachettes », a-t-il ajouté.

La lutte anti-sous-marine est sans doute le domaine le plus compliqué du combat naval dans la mesure où elle suppose d’avoir la connaissance la plus fine possible du milieu marin. Celui-ci varie selon plusieurs facteurs, comme la température, la salinité ou encore la topographie du fond des océans, ceux-ci étant constitué de plusieurs couches de masses d’eau dont certaines peuvent être des « cuvettes de non-détection » pour un sous-marin. « Les fjords constituent un environnement particulier, avec un profil de température différent de celui que l’on connaît dans l’Atlantique », a d’ailleurs souligné le « pacha » de la FREMM Normandie.

Photo : FREMM Normandie – Marine nationale