Armement : la fabrication de poudre relancée en France
À la traîne sur la production de poudre, la France a décidé d’ouvrir une nouvelle poudrerie à Bergerac, en Gironde. Une usine destinée, notamment, à fournir le front ukrainien et à renflouer les stocks de l’armée française.
Par Thibaud Hue – Capital – publié le
Alors que l’Iran a attaqué Israël à l’aide de 200 drones et missiles, dans la nuit de samedi à dimanche, et que la Russie poursuit son offensive en Ukraine, la communauté internationale craint une nouvelle escalade. C’est dans ce contexte que la France relance son intérêt pour la poudre. En effet, une nouvelle poudrerie est en construction à Bergerac, dans le département de la Dordogne, rapporte Franceinfo. Du matériel militaire indispensable pour pouvoir alimenter les canons en obus.
Pour pouvoir honorer, notamment, l’aide promise à l’Ukraine pour défendre ses positions face au Kremlin, l’armée française doit pouvoir produire plus et les objectifs de production ne sont pas encore atteints. «On a tous fait le constat que si on voulait aller plus vite, sécuriser, il fallait qu’on maîtrise la totalité du processus», a affirmé Emmanuel Macron à la chaîne, alors qu’il posait la première pierre de l’usine sur le site Eurenco, jeudi 11 avril. Depuis quelques années, la poudre était pourtant beaucoup moins plébiscitée et la dernière poudrerie girondine a fermé ses portes en 2007. La production avait alors été délocalisée en Suède.
1 200 tonnes de poudre produites chaque année
La France n’est d’ailleurs pas le seul pays à subir cette tension d’approvisionnement. Les autres pays européens affichent également des besoins supérieurs. L’une des matières indispensables à la confection de la poudre, la cellulose de coton, fabriquée en Chine et en Inde, voit d’ailleurs ses prix flamber à cause de la forte demande. Eurenco affirme posséder suffisamment de réserves pour tenir un an et souhaite accélérer la production et la livraison de sa poudre en multipliant par dix les capacités du groupe.
Cette nouvelle poudrerie va également dynamiser le secteur avec l’embauche de 400 salariés et 500 millions d’euros d’investissement. Une bonne nouvelle pour le chef de l’Etat, «content» de voir de nouveaux emplois se créer à Bergerac. Près de 1 200 tonnes de poudre devraient être produites dans l’usine, suffisamment pour tirer 80 000 obus et permettre aux soldats ukrainiens de se battre pendant une quinzaine de jours sur le front.