Une seconde tranche de 50 Leclerc XLR pour l’armée de Terre

Une seconde tranche de 50 Leclerc XLR pour l’armée de Terre

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Nexter s’est vu notifié le 29 décembre la rénovation d’une nouvelle tranche de 50 chars Leclerc, conformément au calendrier annoncé. Avec la tranche initiale actée en juin 2021, le programme est désormais à mi-chemin de sa cible en terme de commandes.

Des 200 exemplaires de série attendus à l’horizon 2029, 18 seront livrés cette année. Les 100 Leclerc restant seront commandés après 2023. Du côté des forces, la Direction générale de l’armement et la Section technique de l’armée de Terre poursuivent les essais de qualification à partir du prototype livré fin décembre.

Le travail de rénovation, confié en 2014 à Nexter, porte sur quatre volets distincts. Hormis son entrée dans la bulle SCORPION via le système d’information du combat SCORPION (SICS) et la radio CONTACT, le Leclerc XLR reçoit un tourelleau téléopéré T2B conçu par l’armurier belge FN Herstal et une protection renforcée contre les mines et roquettes. Il intègre, enfin, une nouvelle conduite de tir lui conférant la capacité à tirer des munitions à effet ou déclenchement programmable.

Cette opération est l’un des deux pans du programme de rénovation à mi-vie (RMV) du char Leclerc, désormais adossé plutôt qu’intégré au programme SCORPION. L’autre relève de sa pérennisation par le traitement d’obsolescences lourdes, en particulier celles relatives au moteur V8X et à la turbomachine, ainsi qu’au système de visionique, qui évoluera vers une nouvelle version.

Les immobilisations conjoncturelles qui en découleront auront un impact sur la disponibilité du parc. Un écueil que, selon le dernier projet de loi de finances, l’armée de Terre entend atténuer grâce au maintien en service de 25 chars jusqu’en 2025.

AMX-Men par Michel Goya

AMX-Men

 

par Michel Goya – La Voie de l’épée – publié le 5 janvier 2023

https://lavoiedelepee.blogspot.com/


Commençons par les termes. On appellera « char de bataille », ce qui est communément appelé « char » ou « tank », un engin porteur d’un canon lourd – au minimum de 75 mm- et fortement protégé, ce qui induit un engin d’au moins une trentaine de tonnes et l’usage de chenilles, pour également d’une bonne mobilité tout terrain.

On considère communément que l’armée ukrainienne disposait au début de la guerre d’un peu moins de 900 chars de bataille, tous ex-soviétiques et pour une large majorité des T-64 modernisés en version BM Bulat et surtout BV (plus de 600) avec une petite minorité de T-72 de différents modèles et quelques T-80. Contrairement à la France, l’Ukraine a eu également la sagesse de conserver des chars de bataille en stock, au moins un millier de T-64 et de T-72 à la disponibilité il est vrai très incertaine.

L’Ukraine a reçu ensuite 40 T-72 M de la part de la Tchéquie et 250 T 72 M, M1 et PT-91 de la Pologne, des engins rapidement utilisables par l’armée ukrainienne, car, à quelques détails près, déjà utilisés. On peut y ajouter une part des 533 chars de bataille russes capturés à ce jour selon le site OSINT Oryx et également utilisables pour ce qui ont été remis en état. On notera à cet égard, l’importance de la Tchéquie et de la Slovaquie, qui ont conservé la capacité de réparer et de moderniser à grande échelle – environ 150 chars/mois- des engins ex-soviétiques et servent largement d’atelier de réparation pour les Ukrainiens.

De l’autre côté, Oryx comptabilise 441 chars de bataille ukrainiens, toutes origines confondues, perdus au combat. Comme toujours, il s’agit là de pertes documentées et donc inférieures à la réalité. Notons par ailleurs que même parmi ceux qui n’ont pas été détruits, dix mois de guerre et de surutilisation ont induit une grande usure des matériels. Le taux d’indisponibilité du parc restant doit être élevé et s’accroître. En résumé, l’Ukraine a perdu définitivement plus du tiers de ses chars de bataille et qu’un bon tiers doit être en mauvais état. Il y a donc en la matière, comme dans toutes les matières en réalité, urgence et après l’artillerie et la défense sol-air, le débat se porte maintenant sur la fourniture d’engins blindés et notamment de chars de bataille occidentaux.

Le problème est que les pays occidentaux ne fabriquent plus que très peu de chars. Tous leurs modèles datent de la guerre froide et seule l’Allemagne est capable de fabriquer un ou deux châssis de char lourd par mois, châssis qui peut servir pour construire un Léopard 2 ou un PzH 2000, l’obusier fourni à l’Ukraine. Dans les autres pays, on se contente de réparer et moderniser l’existant. Les pays ouest européens hésitent également à engager au loin leurs parcs réduits d’engins de gamme 60 tonnes au service, à la maintenance et à la logistique compliqués. On a préféré, en fait l’Allemagne, qui produisent encore un peu, et les États-Unis qui ont des stocks, mais pas la France qui n’a ni l’une ni l’autre de ses capacités, agir en « roque » en fournissant Léopard 2 et Abrams aux pays est européens qui acceptaient de fournir des chars ex-soviétiques.

C’est dans ce contexte que la France vient de jouer un coup diplomatique en proposant d’envoyer les premiers chars de conception occidentale en Ukraine (après le renoncement de l’Espagne en août). Dans les faits, l’AMX-10RC n’est pas vraiment un char de bataille. L’AMX-10 Roues-Canon et pour les derniers modèles également « Rénové » est un engin de reconnaissance, rapide, mobile et suffisamment léger (moins de 20 tonnes) pour être assez facilement déployé. Il se trouve, performance française, qu’on a pu adjoindre un canon de 105 mm sur ce véhicule léger. C’est ce qui nous permis de l’employer de fait comme « char de bataille déployable » dans presque toutes les opérations extérieures depuis quarante ans, tandis que les vrais chars de bataille français, les AMX-30 B2 et surtout les Leclerc, ne l’étaient que pendant la guerre du Golfe, au Kosovo et au Liban.

C’est un excellent engin dans son rôle, très utile par sa mobilité opérationnelle pour servir dans les unités de « pompiers » en arrière du front ou exploitation « cavalière » d’une brèche de celui-ci, comme pendant la bataille de septembre dans la province de Kharkiv. Il est plus simple à utiliser qu’un Leclerc et bien moins complexe à nourrir et entretenir, sauf peut-être pour les munitions de 105 mm qui sont spécifiques et dont on ignore les stocks en France. Il n’est pas fait cependant pour le combat face à des chars de bataille, aux canons plus lourds et de plus grande allonge, et se trouve bien moins protégé que ces derniers face à tout l’armement antichar du champ de bataille moderne.

Comme tout ce que l’on fournit, l’AMX-10 RC n’est également disponible qu’à peu d’exemplaires. Au début de 2021, il y avait 250 AMX-10 RC dans l’ordre de bataille théorique français (mais combien de réellement opérationnels ?) et a commencé depuis cette époque à être remplacé par l’EBRC (Engin blindé de reconnaissance et de combat) Jaguar à raison de 3 par mois environ. À moins de prendre dans l’ordre de bataille, et même ainsi, on pourra difficilement engager plus de quelques dizaines d’unités. On pourra par la suite fournir les AMX-10 RC au fur et à mesure des livraisons des Jaguar, mais il y a intérêt à accélérer la production de ces derniers.

En résumé, la France va envoyer de quoi équiper dans les semaines qui viennent un bataillon des brigades de reconnaissance ou peut-être des brigades de chars ukrainiennes d’un bon engin plutôt rustique, endurant et mobile dont ils sauront sans doute faire un excellent usage, mais qui ne va pas changer le cours de la guerre. Au passage, on communique beaucoup moins sur la livraison des Bastion APC de la société Renault Trucks, un excellent véhicule léger de transport de troupes blindé, un besoin au moins aussi important pour les Ukrainiens que les chars de bataille alors qu’ils subissent de lourdes pertes en étant obligés d’utiliser des pick-up non protégés. Là encore, on n’évoque cependant que quelques dizaines d’unités. La France fait de l’artisanat.

Le plus important est sans doute ailleurs. Pour une fois, la France apparaît en pointe dans un domaine dans ce conflit, même si c’est un peu exagéré, et espère y jouer un rôle moteur. On verra si c’est suivi d’effets. Si l’Allemagne décidait d’engager des Léopards 2 A4 en Ukraine ou si les États-Unis y déployaient des Abrams M1 ou M2, on pourra se féliciter d’avoir initié le mouvement à peu de frais. Le problème est qu’il sera difficile d’expliquer pourquoi on n’engage pas non plus de chars Leclerc.

La France va livrer des chars AMX-10RC à l’armée ukrainienne

La France va livrer des chars AMX-10RC à l’armée ukrainienne

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Ces derniers mois, l’Ukraine a réclamé, non sans insistance, des chars de conception occidentale, notamment des M1 Abrams américains et, surtout, des Leopard 2 allemands.

D’ailleurs, à Berlin, la demande de Kiev a fait débat… la coalition gouvernementale étant divisée sur ce sujet. En effet les libéraux et les écologistes y sont favorables… tandis que les sociaux-démocrates ont affiché leurs réticences, à commencer par le chancelier Olaf Scholz.

Selon ce dernier, livrer des Leopard 2 à l’armée ukrainienne pourrait « conduire à une escalade avec la Russie »… Et la Bundeswehr n’en a pas de trop… En outre, et au-delà des considérations pratiques [formation, logistique, maintenance, etc], il a jusqu’à présent rejeté l’idée que l’Allemagne soit le seul pays occidental à s’engager dans une telle voie.

Cela étant, Kiev a également demandé des chars Leclerc à la France. « L’examen de la demande est en cours », a confié Étienne de Poncins, l’ambassadeur de France en Ukraine, lors d’une audition parlementaire, en novembre dernier.

Récemment, le Premier ministre ukrainien, Denys Shmyhal, a remercié la France pour la livraison des dix-huit CAESAr… et affirmé que son pays serait aussi « très reconnaissant » pour des chars Leclerc.

Lors de sa visite à Kiev, le 28 décembre, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, n’a pas fait d’annonce sur la fourniture de nouveaux matériels aux forces ukrainiennes. Cependant, il a exclu, du moins a priori, la livraison de chars Leclerc, dont l’entretien serait trop complexe au regard des besoins immédiats de l’Ukraine.

Mais Kiev aura bien des chars de conception occidentale. En effet, ce 4 janvier, à l’issue d’un entretien avec Volodymyr Zelenski, son homologue ukrainien, le président Macron a annoncé que des AMX-10RCR prendrait prochainement la direction de l’Ukraine.

La France va livrer à l’Ukraine des « chars de combat légers », a en effet indiqué l’Élysée. « Le président a souhaité amplifier » l’aide militaire déjà apportée à Kiev « en acceptant de livrer des chars de combat légers AMX-10 RC », a précisé la source. Et de souligner que « c’est la première fois que des chars de conception occidentale sont fournis aux forces armées ukrainiennes ».

Pour rappel, conçu dans les années 1970, l’AMX-10RC est un char à roues d’une quinzaine de tonnes armé d’un canon de 105 mm F2 BK MECA L/48 [38 obus] et d’une mitrailleuse AA 7,62 NF1.

En service au sein de l’armée de Terre depuis 1981, il va être progressivement remplacé par l’Engin blindé de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar, dans le cadre du programme Scorpion. Pour le moment, seul le 1er Régiment Étranger de Cavalerie [REC] est déjà opérationnel sur ce nouveau char.

Cela étant, et d’après les « Projets annuels de performances » publiés par le ministère de l’Économie et des Finances, la flotte d’AMX-10RC était en difficulté en 2020.

Le « parc AMX-10RC a été affecté par des problèmes techniques sur les boîtes de vitesse », pouvait-on lire dans l’un de ces documents. Et si ces difficultés étaient alors sur le point d’être résorbées, ce parc « restera structurellement en difficulté en raison de son âge et d’un approvisionnement difficile en rechanges », avait-il prévenu.

Guerre en Ukraine : Des chars T-14 Armata déployés par l’armée russe dans le Donbass?

Guerre en Ukraine : Des chars T-14 Armata déployés par l’armée russe dans le Donbass?

 

http://www.opex360.com/2022/12/26/guerre-en-ukraine-des-chars-t-14-armata-deployes-par-larmee-russe-dans-le-donbass/


 

Or, depuis le début de la guerre en Ukraine, ces nouveaux équipements ont été très discrets… quand leur utilisation n’a pas eu d’effet tangible. C’est le cas, par exemple, du missile hypersonique Kinjal qui, mis en œuvre par le MiG-31K, n’a aucune suite décisive sur la suite des combats.

Cependant, en octobre, Moscou a assuré avoir engagé quatre Su-57 « Felon » pour « détruire » des système de défense aérienne ukrainien. Ce qui n’a pas pu être confirmé de manière indépendante. Cela étant, ce ne serait pas totalement incongru, au moins deux appareils de ce type [alors à l’état de prototype] ayant été déployés en Syrie en 2018. Quoi qu’il en soit, la force aérospatiale russe en attend 76 exemplaires [soit de quoi équiper trois « régiments »] et les premiers appareils de série lui auraient été livrés.

Quant au S-70 Okhotnik-B, conçu pour opérer au côté du Su-57 « Felon », il n’a plus trop fait parler de lui depuis que le consortium aéronautique russe OAK a fait part de son intention de le produire en série, en août 2021, avec des livraisons prévues en 2024.

Dans le domaine de la robotique, on sait que les forces russes ont déployé le robot démineur Uran-6 dans le Donbass, région du sud-est de l’Ukraine passée presque entièrement sous leur contrôle. Mais rien n’indique, à ce jour, qu’elles aient engagé des robots armés Uran-9 [ou Platform-M].

S’agissant des chars, le plus récent envoyé au combat est le T-90M « Proryv-3 », doté d’un canon lisse 2A46M-4 de 125 mm, d’un système de contrôle de tir automatisé « Kalina », d’une protection active « Relikt » et d’une mitrailleuse téléopérée de 12,7 mm. Au moins deux ont été détruits par l’armée ukrainienne, qui en a capturé deux autres. Au total, les forces russes en ont perdu au moins sept.

Aussi, jusqu’à présent, le T-14 Armata n’a pas été déployé en Ukraine, pas plus, d’ailleurs, que le véhicule de combat d’infanterie T-15. L’an passé, et après des essais effectués en Syrie, un responsable russe avait assuré que vingt premiers chars seraient livrés d’ici la 2021. « Des travaux sont actuellement en cours pour produire un lot pilote avant la fin des essais d’État afin d’en obtenir une évaluation opérationnelle », au sein des troupes, avait-il confié à l’agence TASS.

Qu’en est-il désormais? Fin novembre, une vidéo montrant au moins un T-14 Armata sur un terrain d’entraînement situé dans la région de Kazan [Volga] a été diffusée via les réseaux sociaux. Même si la date à laquelle elles furent prises étaient inconnu, il n’en fallut pas davantage pour nourrir la spéculation sur un éventuel engagement de ce char en Ukraine…

Pour rappel, et comme le souligne Marc Chassillan, spécialiste des blindés, dans le dernier hors-série du magazine RAIDS sur les chars de combat, le T-14 « Armata » est un char à « l’architecture révolutionnaire », car en « rupture totale avec les engins » qu’il va remplacer, grâce à la combinaison de trois éléments : « une forte augmentation des classes de masse, l’adoption d’armements principaux téléopérés et l’installation généralisée de systèmes de protections actives ».

Dans le détail, affichant une masse de l’ordre de 57 tonnes, le T-14 Armata est propulsé par un moteur Diesel CTZ A85-3A à seize cylindre disposés en « X », d’une puissance de 1500 ch. Mis en oeuvre par un équipage de trois hommes prenant place dans une capsule blindée à couches multiples, séparée des munitions, il est équipé d’une d’une tourelle téléopérée portant un canon de 125 mm, et d’une suite de capteurs, de radars, de caméras à haute résolution ainsi que du système de protection active de type Afganit. Son armement est complété par des missiles anti-char Sokol, une mitrailleuse de 12,7 mm et d’un canon de 30 mm.

 

Un mois après la diffusion de la vidéo filmée à Kazan, le journaliste [et propagandiste] russe, Vladimir Soloviev, a affirmé avoir vu des T-14 Armata dans le Donbass. Et de publier des photographies prises à cette occasion sur ses réseaux sociaux.

Seulement, rien ne permet de confirmer cette information actuellement. En outre, selon l’analyste américaine Rob Lee, du Foreign Policy Research Institute, les images produites par M. Soloviev auraient a priori été prises à… Kazan.

 

 

Cela étant, la semaine, M. Poutine a parlé d’une « situation extrêmement difficile » dans les région annexée par la Russie en septembre dernier, savoir Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia. De quoi motiver l’envoi de T-14 dans le Donbass, à supposer que ces chars soient totalement opérationnels?

En attendant, début décembre, la chaîne russe NTV a annoncé l’envoi de 200 T-90M dans la région de Louhansk. Ces chars proviendraient directement de l’usine d’Uralvagonzavod, implantée à Nijni Taguil.

Photo : Archive

L’Ukraine a bien demandé des chars Leclerc à la France

L’Ukraine a bien demandé des chars Leclerc à la France

L’ambassadeur de France à Kiev a confirmé cette requête, qui n’a pas abouti

 

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Un char Leclerc.

 

L’Ukraine a bien demandé que la France lui fournisse des chars Leclerc. Evoquée dans l’Opinion, l’information a été confirmée par l’ambassadeur de France à Kiev, Etienne de Poncins, lors de son audition devant la commission de la défense de l’Assemblée nationale en novembre, dont le compte rendu a été rendu public ce mardi.
« Une demande a été faite concernant des chars Leclerc. Son examen est en cours. Pour de telles questions, le dialogue a lieu directement entre les deux présidents », a assuré le diplomate. Il vient de publier Au cœur de la guerre (XO Editions), le récit très vivant de son expérience dans les premiers jours du conflit.

La demande ukrainienne ne semble pas avoir reçu une réponse positive de la part d’Emmanuel Macron. Pas plus que d’autres nations occidentales, la France ne souhaite, pour l’instant, livrer de tels engins de combat très puissants à l’armée ukrainienne. Pour des raisons politiques, par crainte de l’escalade, mais aussi — plus prosaïquement — à cause de la réticence de l’état-major à se séparer de ses Leclerc, dont un peu moins de 200 seraient opérationnels.

Des chars Leclerc, la France en a pourtant envoyé un escadron dans la région… mais en Roumanie

Mission Aigle. Comme le dit un parlementaire,« nous ne sommes pas hyper-épais »… La France a livré à Kiev 18 canons Caesar, deux lance-roquettes LRU et deux batteries antiaériennes Crotale. Des chars Leclerc, la France en a pourtant envoyé un escadron dans la région… mais en Roumanie. Treize de ces blindés lourds, du 1er régiment de chasseurs de Verdun, participent à la mission Aigle de « renforcement de la posture dissuasive et défensive de l’Otan », dont la Roumanie est membre.

L’Ukraine souhaite également disposer de systèmes de défense sol-air SAMP/T-Mamba. Or, l’armée de l’air française n’en possède que huit — dont un déployé, lui aussi, en Roumanie. Chaque Mamba peut mettre en œuvre quatre lanceurs, armés de huit missiles Aster30. C’est finalement l’Italie qui devrait livrer l’un de ses systèmes, de conception franco-transalpine.

 

Char franco-allemand du futur : Le torchon brûle entre Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall

Char franco-allemand du futur : Le torchon brûle entre Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall

 

http://www.opex360.com/2022/12/11/char-franco-allemand-du-futur-le-torchon-brule-entre-krauss-maffei-wegmann-et-rheinmetall/


 

Pour le moment, ce programme, lancé en 2017 sous la direction de l’Allemagne, reste bloqué à la phase d’étude d’achitecture, dite « SADS Part 1 », régulièrement prolongée, le temps de trouver un accord entre les industriels concernés sur le partage des tâches. Ne devant initalement pas participer à ce projet mais imposé par Berlin, Rheinmetall s’oppose à Nexter, associé à Krauss-Maffei Wegmann [KMW] au sein du groupe franco-allemand KNDS, au sujet de l’armement de ce futur char de combat, appelé à remplacer le Leclerc et le Leopard 2.

Plus précisément, Rheinmetall cherche à imposer son canon de 130 mm L/51 associé à un chargeur automatique de « pointe » tandis que Nexter veut pousser sa solution ASCALON. Mais ce point n’est pas la seule pomme de discorde… le principe de cette coopération reposant sur un partage industriel équitable [soit à 50-50] entre la France et l’Allemagne.

Cependant, fin novembre, La Tribune a indiqué qu’un accord venait d’être trouvé par les Nexter et Rheinmetall… Mais, pour le moment, et contrairement pour le SCAF, aucune annonce officielle n’a été faite.

Et pour cause : selon l’hebdomadaire économique Wirtschaftswoche, qui s’appuie sur les confidences de responsables « proches du dossier », il n’y a « pas de réel progrès sur aucun point crucial » en raison de « divergences persistantes » entre Rheinmetall et KNDS.

« Il s’agit de répartir le travail sur ce projet de 100 milliards d’euros entre les trois industriels [Nexter, Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall] de manière à ce que l’Allemagne n’obtienne pas plus que la France au final », a résumé l’une des sources du magazine allemand. Et celle-ci d’ajouter : « Le différend dure depuis maintenant longtemps car les gouvernements n’incitent pas les industriels à trouver un accord, contrairement pour le SCAF. Or, sans cette pression, un accord semble actuellement pratiquement impossible ».

En effet, les positions des uns et des autres semblent inconciliables en l’état… Surtout entre les deux industriels allemands impliqués dans le programme.

Lors du dernier salon d’EuroSatory, dédié à l’armement aéro-terrestre, Rheinmetall a dévoilé un nouveau char de combat, le KF-51 « Panther », en le présentant comme un potentiel successeur du Leopard 2.

« Dans toute l’Europe, environ 1’000 des 8’000 chars de combat seront remplacés d’ici 2030. Avec notre nouveau Panther, nous voulons livrer au moins la moitié de ce volume, soit environ 500 unités », expliquera Armin Papperger, le Pdg de Rheinmetall, dans les pages du quotidien Handelsblat. Difficile de ne pas y voir la volonté du groupe de Düsseldorf de mettre la main sur le programme franco-allemand, si ce n’est de le torpiller.

Cependant, dans un entretien accordé au magazine « European Defence Matters » [.pdf], publié par l’Agence européenne de Défense [AED], M. Papperger s’est défendu de vouloir concurrencer le MGCS.

« Le Panther est notre réponse aux exigences actuelles. Au vu de la la situation sécuritaire en Europe aujourd’hui, je suis très heureux que nous ayons décidé de le développer. […] Les concepts des chars existants ont 40 ans pour la plupart. De nombreux pays envisagent de renouveler leurs anciens systèmes, ce qui est plus urgent que jamais » mais « nous voyons le Panther comme un pont vers le MGCS, qui d’ailleurs ne sera disponible qu’au milieu de la prochaine décennie au plus tôt. De plus, il offre une alternative aux pays qui ne souhaitent pas participer à ce programme », a soutenu M. Papperger, assurant que le char franco-allemand « bénéficiera [des] technologies » de Rheinmetall.

Sauf que, et même si KNDS a développé l’ »Enhanced Main Battle Tank » [EMBT], Ralf Ketzel, le Pdg de Krauss-Maffei Wegmann [et par ailleurs administrateur de Nexter] n’est pas du tout de cet avis… Au point de tirer à boulets rouges sur Rheinmetall, dans les colonnes du quotidien Münchner Merkur.

« Le but du projet MGCS n’est pas seulement de construire un nouveau char. Nous pouvons le faire rapidement. Il s’agit de développer une technologie toute nouvelle, avec la mise en réseau et l’utilisation de systèmes pouvant être mis en oeuvre sans équipage », a d’abord rappelé M. Ketzel. Et pour lui, l’arrivée de Rheinmetall dans ce programme a conduit à une « complexité considérablement accrue » tout en « affaiblissant » sa direction.

« KMW est le leader européen des systèmes pour les chars lourds. La décision a été prise en Allemagne d’intégrer également Rheinmetall. En France, en revanche, Nexter est le seul partenaire qui accompagne l’armée française dans tous ses aspects. Dans un projet commun franco-allemand, il aurait été naturel de miser sur Nexter et KMW. L’implication de Rheinmetall n’est donc pas claire pour moi », a insisté Ralf Ketzel.

Et celui-ci est allé en encore plus loin. « Nous portons un regard très critique. [Avec le KF-51 « Panther »], Rheinmetall se lance dans un domaine où nous envisageons une coopération franco-allemande. […] Aujourd’hui, l’un des trois partenaires propose sa propre solution. D’un point de vue économique, c’est logique. Mais si vous violez un partenariat au sein d’un consortium, vous ne pouvez plus en faire partie », a-t-il déclaré. En clair, à ses yeux, le groupe de Düsseldorf n’a plus sa place dans le programme MGCS.

Quant au KF-51 en lui-même, le Pdg de KMW a été très sévère à son endroit. C’est « essentiellement un concept de char conventionnel construit autour d’un canon de 130 mm, avec une coque de Leopard 2. Il n’a rien de nouveau », a-t-il dit, avant de décocher d’autres flèches.

« Le Leopard est et restera à la pointe de la technologie dans un avenir proche. Nous nous attendons à ce que le Leopard reste l’épine dorsale des forces terrestres de nombreuses armées pour les décennies à venir. Le KF-51, en revanche, est davantage un projet PowerPoint 3D », a taclé M. Ketzel. « Au final, la question décisive sera : Voulons-nous abandonner la coopération fonctionnelle entre les 14 nations européennes qui utilisent le Leopard au profit d’un nouveau char qui n’offre pas du tout le bond technologique attendu? », a-t-il demandé.

Guerre en Ukraine : la Russie envoie 200 de ses chars les plus modernes, des T-90M, dans le Donbass

Guerre en Ukraine : la Russie envoie 200 de ses chars les plus modernes, des T-90M, dans le Donbass


Un T-90 en exercice, en 2017.
                                        Un T-90 en exercice, en 2017. Alexander NEMENOV / AFP

 

Ces chars de combat ont été acheminés vers la «République de Lougansk». D’après la Russie, son blindage lui permettrait de résister aux missiles antichars, dont le Javelin américain.

Un renfort de poids sur le front du Donbass. Mercredi 7 décembre, la chaîne de télévision russe NTV a annoncé la livraison de 200 chars T-90M aux combattants séparatistes de la région de Lougansk, comme l’a repéré le très sérieux blog de défense Army Recognition. Les images de la chaîne montrent une longue colonne de ces véhicules blindés partant de leur usine de Ouralvagonzavod, dans la ville de Nijni Taguil, en plein centre de la Russie.

«L’armée russe a reçu de nouveaux chars T-90M. Des véhicules de combat – environ 200 unités – ont déjà été livrés dans la zone de l’opération militaire spéciale. Ils renforceront les unités existantes des forces armées russes», a confirmé sur Telegram le journaliste spécialiste des questions de défense Evgeniy Poddubny. Depuis plusieurs semaines, l’armée ukrainienne avance lentement mais sûrement dans la république autoproclamée de Lougansk.

Plus puissant, plus mobile, plus résistant

L’arrivée de ces chars d’assaut sur le front n’est pas négligeable pour l’armée russe. Par leur nombre déjà : 200 unités, c’est plus que le nombre de chars Leclerc opérationnels dont dispose actuellement la France. Par leur qualité, surtout. Le T-90M est aujourd’hui le char russe le plus moderne en activité – le T-14 Armata, joyau de la cavalerie russe, n’étant pas encore en service. C’est en fait une modernisation du T-90A réalisée dans les années 2010. Il avait été dévoilé au monde lors de l’édition 2017 de l’exercice militaire Zapad.

                                     Un T-90 à la parade en 2020. Dimitar DILKOFF / AFP

Dans le détail, le T-90M possède une meilleure mobilité, une plus grande puissance de feu et une protection plus efficace que son prédécesseur. D’après le général d’armée Oleg Leonidovich Salyukov, commandant en chef des forces terrestres russes, son blindage, dit réactif, est capable de résister aux missiles antichars guidés, et notamment le Javelin, fourni en nombre par les États-Unis à l’armée ukrainienne.

Les chars russes, cibles privilégiées des Ukrainiens

Depuis le début de la guerre, les usines russes tournent à plein régime pour fournir massivement des T-90 à leur armée sur le front ukrainien. Si, au début de la guerre, les unités de blindés russes engagées en Ukraine étaient surtout composées de vénérables chars T-62, T-64, T-72 ou T-80 datant de l’ère soviétique, les T-90, dont les premières versions ont été mises en service en 1992, sont de plus en plus nombreux sur le champ de bataille.

Mais ils paient, eux aussi, un lourd tribut : sur les plus de 1500 chars russes détruits, endommagés, abandonnés ou capturés, comptabilisés par le site Oryx depuis le début de la guerre, au moins 34 d’entre eux sont des T-90, dont sept T-90M. En septembre dernier, le ministère ukrainien de la Défense avait même annoncé la capture d’un char T-90M «en parfait état», dans la région de Kharkiv.

UE : La généralisation des moteurs électriques à partir de 2035 risque de poser des problèmes aux armées

UE : La généralisation des moteurs électriques à partir de 2035 risque de poser des problèmes aux armées

 

http://www.opex360.com/2022/11/24/ue-la-generalisation-des-moteurs-electriques-a-partir-de-2035-risque-de-poser-des-problemes-aux-armees/


 

Ainsi en est-il de la voiture électrique, qui a dû s’effacer devant les moteurs thermiques, alors que l’on comptait pourtant plus de bornes de recharge à New York que de pompes à essence au début du XXe siècle!

Depuis, la motorisation hybride est [ré]apparue, l’un des premiers véhicules avec un tel mode de propulsion ayant été la « Vélo Gonnet », sortie en 1952. Et, dans le même temps, les moteurs électriques ont fait des progrès… Quitte à prendre l’avantage sur ceux à essence? Cela reste encore à prouver. En tout cas, et en l’état actuel des choses, le propriétaire d’une Citröen 2CV qui passerait « à l’électrique » ne gagnerait pas au change puisqu’il n’aurait plus qu’une autonomie de 90 km en ville [à condition de rouler à 40 km/h de moyenne] et de 70 km sur route alors que le moteur thermique de sa « Deuche » consommait 4 à 6 litres au 100 km.

Quoi qu’il en soit, en 2035, plus aucune voiture à moteur thermique ne pourra être vendue dans l’Union européenne. Et cela vaudra aussi pour les véhicules hybrides, l’enjeu étant de réduire drastiquement les émissions de CO2. Et cela ne pourra qu’avoir de lourdes répercussions sur l’industrie, et pas seulement pour les constructeurs automobiles : leurs sous-traitants seront évidemment impactés pour la plupart, à commencer par les fonderies, qui produisent les pièces mécaniques. En outre, des savoir-faire seront immanquablement délaissés, même si le secteur des engins lourds [camions, machines agricoles, engins de chantier, etc] n’est pas [encore?] concerné.

Cependant, la décision de l’UE pourrait avoir des répercussions sur les… véhicules militaires. C’est en effet ce qu’a suggéré le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une récente audition au Sénat.

« Le problème reste de savoir quelles normes seront applicables aux forces armées. S’il n’est pas question de sacrifier la défense de la France, la question est toutefois pertinente, car les grands industriels délaisseront de plus en plus le thermique au profit de l’électrique, ce qui remettra en cause notre capacité à conserver une industrie productrice de moteurs thermiques », a en effet affirmé le CEMA. « Le sujet sera de souveraineté et de responsabilité », a-t-il ajouté.

Cela étant, le ministère des Armées est déjà engagé dans une démarche de réduction de sa consommation de produits pétroliers. Et il est même question de développer un groupe motopropulseur hybride pour le véhicule blindé multirôles [VBMR] Griffon, cette techonologie présentant plusieurs avantages opérationnels [réduction de la signature thermique et sonore, capacité d’esquive renforcée, besoins logistiques moindres, etc…].

Mais le signal envoyé par l’UE risque de compliquer les choses… comme le Maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces blindés. Car si les industriels n’ont plus intérêt à maintenir les compétences en matière de propulsion hybride ou thermique, comment et où seront fabriquées leurs pièces de rechange? Et, surtout, à quel prix?

En attendant, pour répondre aux besoins énergétiques croissants de ses véhicules de la gamme SCORPION, dus à l’électronique qu’ils embarquent et à leur masse plus élevée, l’armée de Terre a confié un projet au pôle GAI4A [« Groupement Académies, Industries, Ingénieurs d’Ile-de-France pour l’Innovation au profit de l’Armée de Terre »] afin de mettre au point des « algorithmes de commande robustes, de planification de trajectoires sûres et à moindre coût énergétique ». Pour schématiser à grands traits, il vise à fournir une aide à la « conduite économique, écologique et sûre couplée à l’hybridation du matériel roulant ». Mais pas seulement.

« Pour un véhicule donné et pour divers scénarios, il s’agit d’évaluer l’optimisation énergétique pour les 4 concepts suivants : conseils de conduite au pilote via un algorithme de consommation optimale, mise en place de plusieurs sources d’énergie sur le véhicule [hybridation], amélioration de la connaissance du parcours, reconnaissance et pilotage de la trajectoire d’un convoi de véhicules par le véhicule de tête », détaille l’armée de Terre.

Un plan B pour faire durer le Leclerc jusqu’en 2050

Un plan B pour faire durer le Leclerc jusqu’en 2050

– Forces opérations Blog – publié le

Si une sortie du programme MGCS n’est pas à l’ordre du jour, l’armée de Terre planche néanmoins sur un plan B pour en compenser les éventuels retards et conserver son parc de chars Leclerc une décennie de plus.

« L’actualité confirme que la capacité ‘char de bataille’ demeure indispensable pour les engagements les plus durs, car elle détermine l’aptitude au combat de rencontre et à la reprise de l’initiative. Il est donc primordial de proposer un successeur au char Leclerc », rappelait le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Pierre Schill, mi-octobre lors d’une audition parlementaire.

Ce successeur, ce sera « idéalement » le système de combat terrestre principal (MGCS) en cours de développement par le trio franco-allemand Nexter-KMW-Rheinmetall. L’enjeu reste de pouvoir livrer « à l’horizon 2030-2035 » pour permettre au Leclerc de tirer sa révérence « au plus tard en 2040 ». Si le ministre des Armées et son homologue allemande ont convenu fin septembre de progresser sur le sujet, les négociations industrielles difficiles ont reporté d’un an le lancement de la prochaine phase.

Un décalage qui, s’il se prolonge ou se répète, pourrait déboucher sur un report de l’échéance de livraison, motivant l’armée de Terre à trouver une solution pour éviter une rupture de capacité. « Nous réfléchissons à une nouvelle feuille de route de nos capacités char : le point central de décision sera celui de la fin de vie du Leclerc », complétait le CEMAT. Toute éventuelle glissade calendaire de MGCS pourrait ainsi imposer « de réexaminer la portée de la modernisation des Leclerc », indiquait le général Schill.

Lancée cette année, la rénovation à mi-vie des Leclerc repose sur leur intégration dans la bulle SCORPION, l’amélioration des fonctions protection et agression et le traitement de certaines obsolescences lourdes. Les 18 premiers chars rénovés, sur une cible de 200 unités, seront livrés l’an prochain. D’après le CEMAT, ce périmètre « a minima » fixé dans la perspective du MGCS pourrait être élargi « avec un horizon à 2050 ».

Pour gagner une décennie de durée de vie, ce rétrofit supplémentaire devrait notamment porter sur des briques non prises en compte actuellement. Seul exemple cité par le CEMAT, la numérisation des moyens d’observation vient s’ajouter à l’annonce, une semaine plus tôt, de la volonté d’intégrer un système « hard kill » sur le Leclerc. Un dispositif de protection active disponible sur étagère mais auprès de fournisseurs étrangers. Pour une solution souveraine, il faudra attendre les résultats du projet de technologie de défense Prometeus conduit par Nexter et Thales, et dont l’un des débouchés envisagés serait… le programme MGCS.

Crédits image : armée de Terre

La mission Aigle va prendre de l’épaisseur

La mission Aigle va prendre de l’épaisseur

– Forces opérations Blog – publié le

Le volet terrestre de la mission Aigle va prendre de l’épaisseur. Une compagnie d’infanterie sur VBCI, ainsi qu’un escadron de chars Leclerc seront déployés prochainement en Roumanie, succédant au contingent formé depuis l’été par la 11e brigade parachutiste.

« Le président de la République a décidé de rehausser notre posture défensive (…) sur le flanc est de l’Europe en déployant une compagnie renforcée de véhicules de combat d’infanterie ainsi qu’un escadron de chars Leclerc », déclarait cet après-midi le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, en commission Défense du Sénat.

« Nous continuons, dans le cadre de nos mission de défense, de dissuasion, de protection du flanc oriental de l’Europe, d’accompagner ces pays, notamment la Roumanie », a continué le ministre des Armées. À première vue, ce renforcement sera effectif durant les premières semaines de 2023.

Le scénario, dans les cartons depuis longtemps, aura mis du temps à être adopté. Il concerne à première vue la 7e brigade blindée, l’une des brigades lourdes de l’armée de Terre, dont les régiments sont appelés à relever le contingent armé depuis l’été par le 8e régiment de parachutistes d’infanterie de marine (8e RPIMa) et ses appuis de la 11e BP.

Au rang des premiers concernés, les Diables Rouges du 152e régiment d’infanterie. Plus de 200 d’entre eux sont passés fin septembre par le centre d’entraînement aux actions en zone urbaine (CENZUB-94e RI) de Sissonne en vue de leur déploiement en Roumanie.

De source militaire, les VBCI du « 15.2 » seraient notamment accompagnés d’un escadron du 1er régiment de chasseurs. Un escadron repose en théorie sur quatre pelotons à quatre chars. La 2e brigade blindée prendrait la suite plus tard dans l’année, activant entre autres ses 12e régiment de cuirassiers et 501e régiment de chars de combat.