Le 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique a reçu un nouveau type de blindé

Le 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique a reçu un nouveau type de blindé

 

par Laurent Lagneau – Zone militaire – publié le 28 novembre 2022

http://www.opex360.com/2022/11/28/le-1er-regiment-de-chasseurs-dafrique-a-recu-un-nouveau-type-de-blinde/


En janvier, le Centre de formation et de perception interarmes [CFPIA] du 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique [RCA], installé au camp de Canjuers [Var] a reçu les vingt premiers Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation].

En effet, et comme cela avait été le cas pour le Véhicule blindé multirôles [VBMR] Griffon quelques mois plus tôt, il revenait alors au 1er RCA d’assurer l’instruction des futurs utilisateurs du Jaguar, en particulier les légionnaires du 1er Régiment Étranger de Cavalerie [REC], qui alors sur le point de tourner la page de l’AMX-10 RCR.

« Le 1er RCA participera aux formations en qualité de formateurs, mais aussi de contrôleurs de la formation, avec notamment le contrôle final des équipages lors des tirs de fin de formation », avait en effet précisé l’armée de Terre, à l’époque.

Évidemment, les pilotes ayant déjà l’expérience de l’AMX-10RCR ont un temps de formation réduit, même si le Jaguar, avec sa boîte automatique et son excellente manoeuvrabilité, avec ses six roues motrices et un train arrière directeur, suppose de changer les habitudes de conduite.

« Avec l’AMX-10RC, il fallait freiner et accélérer en même temps pour bien prendre un virage. Avec le Jaguar, c’est presque comme une voiture civile », avait témoigné un brigadier du 1er REC, dans une vidéo de l’armée de Terre.

Mais outre la conduite, le futur pilote du Jaguar doit se familiariser avec l’électronique embarquée, dont des « caméras proximales qui balaient les environs du blindés sur 360°, le dispositif permettant de faire varier la pression des roues, le système de suspensions, etc. D’où, sans doute, le besoin d’un « véhicule école » dédié.

Ainsi, ces derniers jours, le 1er RCA a dévoilé le « Jaguar Kiosque », dont l’existence n’avait jamais été mentionnée jusqu’à présent. La différence avec l’EBRC « classique » est que ce véhicule-école est doté d’une cabine à la place de la tourelle. Cependant, l’armée de Terre n’a pas livré plus de détails à son sujet. On en ignore donc le coût… et le nombre d’exemplaires commandés.

Cela étant, dans l’avis budgétaire qu’il en rendu lors de l’examen du projet de loi de finances [PLF] 2023, le député François Cormier-Bouligeon a avancé que « malgré certaines difficultés concernant le développement du Jaguar en 2021 [tourelle], le calendrier de livraison devrait être globalement respecté avec la livraison d’une vingtaine de Jaguar supplémentaires d’ici la fin de l’année 2022, faisant suite à celle des vingt premiers exemplaires fin 2021 ».

Pour rappel, le Jaguar dispose d’une autonomie de 800 km et peut rouler à la vitesse de 90 km/h sur route. Aérotransportable, il est armé d’un canon de 40 mm télescopé, de missiles Akeron MP [ex-MMP, fournis par MBDA, ndlr] et d’une mitrailleuse téléopérée de 7,62 mm. Pour le moment, 300 exemplaires seront mis en service au sein des unités de cavalerie légère de l’armée de Terre. Après le 1er REC, ce sera au tour du Régiment d’Infanterie Chars de Marine [RICM] d’en être équipé.

Dans l’armée de Terre, la tactique s’apprend aussi à coups de dés

Dans l’armée de Terre, la tactique s’apprend aussi à coups de dés

par – Forces opérations Blog – publié le

Plusieurs dizaines d’officiers de l’armée de Terre et de cinq nations alliées se sont retrouvés cette semaine à Paris pour échanger sur le thème du wargame. Une rencontre orchestrée par l’École de guerre-Terre (Edg-T) et le Centre de doctrine et d’enseignement du commandement (CDEC), et qui avait pour point d’orgue une compétition remportée ex-æquo par des équipes française et allemande. 

« Que le meilleur tacticien gagne »

Le temps d’une journée, la guerre s’est jouée à coups de dés et de cartes entre nations alliées. Une dizaine de binômes de l’armée de Terre et d’homologues venus d’Allemagne, du Royaume-Uni, d’Italie, des États-Unis et de Belgique se sont retrouvés à l’Hôtel des Invalides pour un tournoi international de wargaming, le premier du genre organisé en France. Quatre séries de trois duels se sont succédé, chaque fois sous la supervision d’un observateur français ou étranger. L’environnement retenu ? Mémoire 44, un jeu basé sur la Seconde Guerre mondiale ni trop ciblé, ni trop complexe, donc fédérateur.

À la fois « grand moment de partage » et « petit moment de challenge », cette rencontre était une rare occasion d’échanger les bonnes pratiques, de brasser les idées et de progresser dans la construction d’une culture commune du wargaming. « Bonne nouvelle, nous avons à peu près tous la même vision. Des synergies vont pouvoir se développer grâce à cette compétition », relève le directeur de l’Edg-T, le colonel Sébastien Chênebeau. 

Génératrice de précieux retours d’expérience, la rencontre a également permis de constater l’état d’avancement de chaque pays. « Les Américains ont un système extrêmement développé, les Allemands sont très en avance et collaborent déjà beaucoup avec d’autres pays », constate le colonel Chênebeau. Avec la Belgique, notamment, qui a recours au wargaming dans la préparation des opérations et dans la formation des officiers admis au Collège de Défense. Nativement engagée en coalition, la Belgique utilise ces outils « nécessaires et très utiles » depuis plus de 20 ans, note un officier supérieur belge. 

Les militaires français souhaitent à leur tour renforcer cette petite communauté installée dans l’OTAN, elle-même à l’origine d’une initiative liée au wargame. Cette première rencontre parisienne aura permis de déceler « des pistes de travail intéressantes » avec les participants étrangers. L’initiative en appelle d’autres, plusieurs pays ayant exprimé le souhait de revenir en 2023.

Former les décideurs de demain

Qu’importe les variantes nationales, le jeu de guerre répond systématiquement au même enjeu : la faculté à pouvoir se préparer à un conflit sans avoir à déployer ses moyens sur le terrain. Lointain parent du Kriegspiel inventé au XIXe siècle par l’armée prussienne, le wargame s’est d’emblée imposé comme un « mode de préparation des opérations à très bas coût et à l’excellent rendement », souligne le colonel Chênebeau.

Un temps remisé au second plan, le jeu de guerre « est revenu sur le devant de la scène depuis cinq à dix ans ». Dans l’armée de Terre, cela fait trois ans que certains travaillent intensivement à son développement avec l’objectif de « former les officiers de l’armée de Terre à la complexité d’opérations que l’on percevait déjà à l’époque et qui nous est maintenant révélée ». Idem côté belge, où le réinvestissement engagé il y a deux ans est là aussi marqué par l’émergence d’une nouvelle génération d’officiers « gamers ». 

À côté des solutions créées par et pour les militaires, le jeu de guerre est porté depuis longtemps par des initiatives issues du monde civil

Si le jeu de guerre « ne nous fera pas gagner la guerre à lui seul », il permet d’établir de nouveaux garde-fous, d’affûter le sens tactique et, globalement, de mieux préparer les décideurs, résume le colonel. Le chef d’escadron Guillaume est l’un des deux membres du binôme français déclaré vainqueur. Passionné de wargame depuis toujours, cet officier de l’arme du train y voit à son tour « un outil d’entraînement » générateur d’ « apprentissage permanent ». 

Rétablir l’usage du wargame s’est avéré être « une bonne intuition », estime le directeur de l’Edg-T. Tous ses officiers-stagiaires y jouent durant une quarantaine d’heure lors de leur année de formation. « Ils ont le droit d’échouer, ils ont le droit de réessayer, ils ont le droit de tester de nouvelles choses ». In fine, cette succession d’échecs et de succès aboutit à développer « une banque de données » de situations qui aidera l’officier à développer son intuition et à prendre la bonne décision une fois sur le terrain. 

Des évolutions thématiques et techniques

Souvent centré sur le triptyque infanterie-cavalerie-artillerie, le jeu de guerre dépasse aujourd’hui le domaine conventionnel pour toucher à d’autres capacités, à d’autres modes d’affrontement. Le contexte sécuritaire participe à faire évoluer les scénarios de départ tout en restant dans le cadre de la doctrine française, précise le chef de bataillon Guillaume.

En parallèle à une offre grand public en croissance, l’armée de Terre crée et fait évoluer ses propres outils. Centrés sur une capacité et/ou une doctrine, ils n’ont pas vocation à être commercialisés. Le partage entre Alliés est par contre encouragé. Le jeu « Duel Tactique » est l’un d’entre eux. Né d’une initiative interne, il a notamment été pensé pour la manœuvre de grandes unités de 5000 à 60 000 hommes.

Ce précurseur a très rapidement fait des émules au sein des stagiaires. L’un d’eux a créé LogOps, un jeu, qui, comme son nom l’indique, se concentre sur la logistique opérationnelle. Compatible avec Duel Tactique, il est axé sur la gestion des ressources suscite un intérêt croissant au regard du conflit russo-ukrainien. « Quand on voit ce qui se passe en Ukraine, on a bien raison de travailler la logistique. Quand on voit les taux de pertes en matériels et en hommes, la régénération que cela demande et les menaces qui pèsent sur les arrières, nous ne pouvons pas faire l’économie de cela », commente le colonel Chênebeau.

D’autres projets sont en cours d’élaboration. Ce sont, par exemple, des outils permettant de jouer une crise sur le territoire nationale. Un autre devrait soutenir la prise en compte croissante des manœuvres d’influence et des opérations non cinétiques. Le voisin belge poursuit une logique identique et a entrepris d’étendre le champ au théâtre ukrainien dans un premier temps puis, début 2023, au combat en zone urbaine. 

Au-delà, le jeu de guerre pourrait un jour se dématéraliser. L’Edg-T travaille avec quelques entreprises du secteur, dont Thales et Airbus, pour numériser ses jeux. Plus loin encore, ces jeux pourront embarquer une brique d’intelligence artificielle « de manière à les automatiser et à gagner en rapidité ». « Il y a un enjeu de vitesse de décision qui est de plus en plus important. Il faut absolument que l’on y réponde », conclut le colonel Chênebeau.

Réserves: faire du chiffre certes mais surtout donner des moyens pour recruter, équiper et former

Réserves: faire du chiffre certes mais surtout donner des moyens pour recruter, équiper et former

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 23 novempbre 2022

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Le ministre des Armées entend bien accorder une part de choix à la question des réserves dans la prochaine loi de programmation militaire. A plusieurs reprises, il a cité comme objectif le chiffre de 100 000 réservistes. Dans le JDD de dimanche dernier, il a ainsi précisé  que son objectif est d’avoir « 1 militaire de réserve pour 2 militaires d’active ». Effectivement, si le nombre de militaires (hors gendarmerie) est d’environ 205800 (chiffres de 2020), ce sont donc bien 100 000 réservistes qui sont espérés.

Question: s’agit-il de réservistes opérationnels? Oui, les réservistes citoyens ne sont pas concernés.

Question 2: passer de 40 000 à 100000, est-ce que ça signifie multiplier le budget des réserves par 2,5? « La règle de trois s’applique pour la masse salariale, pas pour les équipements. On en saura plus au moment de la LPM ».

Bouger les curseurs.
Lundi a eu lieu la première réunion du groupe de travail sur les réserves (photo ci-dessus MinArm).

Ce groupe de travail préfigure par ailleurs d’autres groupes de travail thématiques qui permettront d’alimenter et d’enrichir la LPM. Il fait partie des 6 groupes de travail mis en place par Sébastien Lecornu et préfigure une nouvelle méthode de co-construction de la Loi de programmation militaire. Les autres thématiques retenues pour ces groupes de travail sont : alliances et partenariats stratégiques, économie de guerre et équipement du combattant (capacitaire), environnement de travail et conditions de vie du militaire et de sa famille, espace et cyber, mémoire combattante.

Pour atteindre l’objectif de « 1 militaire de réserve pour 2 militaires d’active », il a identifié une quinzaine de mesures concrètes que le groupe de travail expertisera dans les prochaines semaines : en particulier le recul des limites d’âge et l’adaptation des critères d’aptitude médicale, la pleine utilisation des réservistes au quotidien dans nos unités militaires, le développement de la réserve sur des compétences rares, la reconnaissance des réservistes et des employeurs qui encouragent leur engagement.

A noter l’ITW du général Gaspari : « La Garde nationale doit relever l’objectif du doublement de la réserve ». Il y parle de la Garde nationale et de l’objectif de 180 000 réservistes opérationnels (Armées et Intérieur).

La mission d’assistance de l’UE en soutien à l’Ukraine devrait être opérationnelle d’ici trois mois

La mission d’assistance de l’UE en soutien à l’Ukraine devrait être opérationnelle d’ici trois mois

 

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Placée sous le commandement du vice-amiral français Hervé Bléjean, actuel directeur de la capacité militaire et de conduite [MPCC] au sein du Service européen pour l’action extérieure [SEAE], cette mission doit permettre de former 15’000 soldats ukrainiens [dont 3000 spécialistes], sur le territoire des États membres volontaires. Son quartier général principal sera établi en Pologne tandis qu’une centre secondaire devrait être installé en Allemagne.

« La durée initiale du mandat de la mission, à caractère non exécutif, sera de deux ans, et le montant de référence financière pour les coûts communs pour cette période sera de 106’700’000 euros », avait précisé le Conseil de l’UE, en octobre. Cette somme sera financée par la Facilité européenne pour la paix, laquelle devrait par ailleurs faire l’objet de nouvelles contributions de la part des États membre, « 3,1 des 5,7 milliards de sa dotation pour 7 ans » ayant déjà « été mobilisés pour les fournitures d’armements à Kiev », a indiqué M. Borrell, ce 15 novembre.

Quoi qu’il en soit, celui-ci s’est félicité de la rapidité à laquelle EUMAM Ukraine se met en place. « Dans moins de trois mois, cette mission sera opérationnelle. C’est un temps record pour les Européens », a-t-il souligné, avant de prendre part une nouvelle réunion des ministres de la Défense de l’UE.

Et cela est d’autant plus à souligner que l’EUMAM Ukraine est la plus importante mission d’assistance militaire de l’histoire de l’UE.

Alors que la France, via Sébastien Lecornu, son ministre des Armées, a déjà indiqué qu’elle formerait 2000 soldats ukrainiens sur son sol, l’Allemagne entend en accueillir 5000. Telle est en effet l’annonce faite ce 15 novembre par Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense. Ils seront formés « dans un large éventail de compétences », a-t-elle précisé.

L’Espagne a également fait part de sa disponibilité pour former jusqu’à 2400 soldats ukrainiens par an [soit 400 tous les deux mois, ndlr] à Tolède. Reste à voir quels seront les autres pays européens qui contribueront à cette mission, sachant que certains d’entre-eux participent déjà à l’opération britannique « Interflex », lancée en juin dernier, avec l’objectif de former 10’000 recrues ukrainiennes tous les 120 jours sur des sites de la British Army.

Les Armées préparent un Exercice d’hypothèse d’Engagement Majeur baptisé ORION

Les Armées préparent un Exercice d’hypothèse d’Engagement Majeur baptisé ORION

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 15 novembre 2022

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L’exercice interarmées HEMEX ORION se déroulera en France du mois de février au mois de mai 2023. Cet exercice s’inscrit dans le cadre de la préparation opérationnelle des armées à une hypothèse majeure (conflit de haute intensité).

HEMEX (Exercice d’hypothèse d’Engagement Majeur) ORION (Opération d’envergure pour des armées Résilientes, Interopérables, Orientées vers la haute intensité et Novatrices) est un exercice inédit qui vise à entraîner les armées françaises dans un cadre interarmées et multinational, selon un scénario de haute intensité réaliste et exigeant qui prend en compte les différents milieux et champs de conflictualité (lutte informationnelle, cyber, espace…). Ce type d’HEMEX pourrait avoir lieu tous les trois ans. 

Le scénario.

Le scénario a bénéficié d’un apport d’une société canadienne, le groupe Calian. Voir mon post ici.
L’Etat Arnland est déstabilisé par des milices et groupes armés, soutenus par l’Etat Mercure. Une résolution de l’Onu permet un engagement militaire pour venir en aide à cet Etat. D’où l’intervention de forces alliées pour soutenir les autorités d’Arnaland.
Mais une phase de confrontation majeure et symétrique va ensuite être initiée avec l’Etat Mercure qui va progresser dans le territoire d’Arnland, forçant à une action d’arrêt majeure.
A noter qu’une GREY CELL sera chargée de « simuler les organisations gouvernementales d’Arnland », pays qui va être attaqué et en partie envahi, ce qui provoquera des mouvements de réfugiés, des déplacés et des prisonniers de guerre (voir mon post ici).

ORION 2023, un exercice en 4 phases imaginé dès l’été 2020:

▪️ La planification, qui a débuté en mai 2022,  est toujours en cours, même si les grandes lignes d’ORION sont arrêtées.
▪️ ORION commencera avec une phase d’entrée en premier, fin février – début mars. 7 000 militaires seront engagés dans le sud de la France (de Sète à Castres) et en Méditerranée, avec des opérations amphibie pour l’une (port de Sète) et aéroportée pour l’autre (aéroport de Castres), ainsi que dans le cadre d’opérations aériennes et aéronavales.
▪️ Une phase civilo-militaire aura lieu de la mi-mars à la fin mars, autour de 5 thèmes: 1) soutien civil à l’engagement des armées via des acteurs publics et privés, 2) droit et normes: les contraintes, 3) RH et réserves, 4) rétroaction sécuritaire sur le territoire national, 4) communication et lutte informationnelle.
▪️ Engagement majeur : avril – mai (10 000 à 12 000 militaires) dans l’est de la France.

Les capacités.

Terre: l’AdT sera présente pour toutes les phases, mobilisant ses forces pour les ops amphibie et aéroportée, les rétro-activant pour la phase sur le territoire national  (protection des infrastructures, par ex), puis engageant la 3e division (et des éléments de la 1ere) pour une manoeuvre défensive puis une contre-attaque, le tout en liaison avec une division US qui jouera sa partition en simulation. Cette phase s’inscrira dans le « théâtre opérationnel hybride partagé » (TOHP).

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Air: voir le détail sur les deux diapos ci-dessous. L’idée est de faire évoluer l’AA dans un environnement aérien contesté. 

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Mer: la marine et les marines partenaires (pour tester l’interopérabilité) vont mettre en jeu une force amphibie et un groupe aéronaval (force bleue) et une force ennemie (force rouge). Pour la marine, Orion commencera avec une opération amphibie d’envergure sous menaces et avec des tentatives de déni d’accès (forces navales rouges, mines, forces à terre). 

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Selon un rapport, le déficit d’entraînement des pilotes de l’armée de l’Air et de l’Espace est « préoccupant »

Selon un rapport, le déficit d’entraînement des pilotes de l’armée de l’Air et de l’Espace est « préoccupant »

 

http://www.opex360.com/2022/10/27/selon-un-rapport-le-deficit-dentrainement-des-pilotes-de-larmee-de-lair-et-de-lespace-est-preoccupant/


 

Sans doute que les pilotes français ont envié leurs homologues britanniques étant donné que les occasions de tirer des missiles air-air sont rares. Très rares même, d’après le député Frank Giletti [RN], rapporteur pour avis sur les crédits destinés à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] pour 2023.

D’abord, M. Giletti estime que, dans la perspective d’un engagement de haute intensité et au regard de l’attrition constatée durant la guere en Ukraine et des exercices récemment menés, le format « Rafale Air » mériterait d’être porté à 225 exemplaires [au lieu de 185, comme le prévoit l’actuelle Loi de programmation militaire, ndlr] afin de gagner en crédibilité. « Seul ce format permettrait de sanctuariser les aéronefs dédiés à la posture de dissuasion nucléaire tout en conférant la capacité à l’armée de l’air et de l’espace à pleinement accomplir ses autres missions », soutient-il.

En outre, fait-il observer, les équipements dits « missionnels » sont « en nombre largement insuffisant alors qu’ils sont pourtant essentiels au bon accomplissement des missions de combat ». Ainsi, « le faible nombre actuel des pods de désignation laser – une trentaine aujourd’hui pour l’armée de l’air et de l’espace et la marine, 67 à l’horizon 2025 – implique pour les aviateurs des opérations de montage-démontage de ces pods d’un avion à l’autre », relève M. Giletti.

Enfin, il est aussi nécessaire de « rehausser significativement les stocks de missiles, notamment les missiles air-air de type Mica ou Meteor », selon lui. Et cela d’autant plus, avance-t-il, que le « le stock actuel de missiles est si faible que les aviateurs ne peuvent en tirer qu’un seul en entraînement dans toute leur vie d’aviateur, comme cela [lui] a été indiqué […] dans le cadre de ses travaux ».

Qui plus est, poursuit le parlementaire, il « est également notoire que les aviateurs français ont pu être contraints par le niveau des stocks de munitions lors de certains engagements. Ceci n’est naturellement pas tenable dans un conflit de haute intensité ».

Cela étant, au-delà des occasions pour les pilotes de l’AAE de tirer des missiles air-air dans le cadre de leur préparation opérationnelle, M. Giletti s’est inquiété de la réduction – drastique – du nombre d’heures de vol que ceux-ci doivent effectuer chaque année. Ce qui avait d’ailleurs été prévu par le général Frédéric Parisot, le numéro deux de l’AAE, lors d’une audition parlementaire, en juillet. Et cela, en raison de la cession d’un total de 24 Rafale à la Grèce et à la Croatie ainsi que du retrait des Mirage 2000C.

Quoi qu’il en soit, selon les normes édictées par l’Otan, un pilote de chasse doit effectuer un minimum de 180 heures de vol par an.

Or, un pilote de combat de l’AAE ne devrait voler que pendant 147 heures en 2023 [voire aussi en 2024], contre 162 heures en 2022. Les pilotes de transport ne sont pas mieux lotis, avec 189 heures prévues pour l’an prochain, alors que la norme Otan est de 320 heures.

« L’activité aérienne par pilote diminue pour la chasse et l’aviation de transport en 2023. Cette situation résulte d’une part de la cession-export des Rafale à la Croatie qui limite le nombre de cellules disponibles et la capacité de production d’heures de vol, et d’autre part des aléas techniques sur des flottes [C130H] ou en montée en puissance [A400M]. L’activité des hélicoptères est maintenue. De fait, ces contraintes ont conduit à repousser la rejointe des normes [cible LPM] », a expliqué le ministère des Armées au député, qui, au passage, a dit n’avoir pas pu obtenir les chiffres relatifs à la disponibilité technique des aéronefs, malgré sa qualité de rapporteur.

En tout, pour M. Giletti, ce « déficit d’entraînement est particulièrement préjudiciable, alors que le contexte stratégique actuel requiert bien au contraire un durcissement de la préparation opérationnelle » et que les derniers engagements [Sahel, Levant] « ne mobilisent guère les compétences requises dans des combats de haute intensité, de sorte que ces dernières ne peuvent s’acquérir que par l’entraînement ».

La France envisage de former et d’entraîner des militaires ukrainiens en Pologne

La France envisage de former et d’entraîner des militaires ukrainiens en Pologne

http://www.opex360.com/2022/09/28/la-france-envisage-de-former-et-dentrainer-des-militaires-ukrainiens-en-pologne/


 

« Dans ces territoires, il y aura des changements cardinaux du point de vue juridique, du point de vue du droit international et du fait de toutes les conséquences respectives [des mesures prises] pour assurer la sécurité. […] Notre système juridique va envisager toutes les options, et, bien sûr, nos législateurs, nos organes exécutifs et nos équipes juridiques sont prêts », a d’ores et déjà prévenu Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, le 27 septembre.

De son côté, le vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Dmitri Medevdev, qui fut également Premier ministre et président par le passé, a fait valoir que la défense ce ces territoires annexés sera renforcée, ce qui passer par les « possibilités offertes par la mobilisation » partielle décrétée la semaine passée mais aussi par l’emploi de « toutes les armes russes, y compris les armes stratégiques et celles reposant sur de nouveaux principes ». Et d’avertir : « La Russie a le droit d’employer l’arme nucléaire, si c’est nécessaire, dans des cas prédéfinis, en strict respect des principes de la politique gouvernementale en matière de dissuasion nucléaire ».

Évidemment, il est hors de question pour Kiev de reconnaître une quelconque légitimité à ses référendums d’annexion. « Nous agirons pour protéger notre peuple : à la fois dans la région de Kherson, dans celle de Zaporijjia, dans le Donbass [et aussi] dans les zones actuellement occupées de la région de Kharkiv et en Crimée », a assuré Volodymyr Zelenski, le président ukrainien, dans un message vidéo diffusé le 27 septembre.

En outre, la diplomatie ukrainienne a de nouveau appelé à une hausse significative de l’aide militaire occidentale. « L’Ukraine appelle l’UE, l’Otan et le G7 à augmenter immédiatement et significativement la pression sur la Russie, notamment en imposant de nouvelles sanctions dures et en augmentant significativement l’aide militaire à l’Ukraine », a-t-elle dit, avant de demander plus de « chars, d’avions de combat, de l’artillerie longue portée et des systèmes de défense aérienne. »

Cela étant, il est probable que la situation reste figée en l’état… et que l’on aille vers un « conflit gelé ». Ce « n’est pas du bluff », a en effet lancé Vladimir Poutine, le chef du Kremlin, au moment d’évoquer le recours à l’arme nucléaire si les « intérêts de la Russie sont menacées », lors de son allocution télévisée du 21 septembre dernier.

Quelle que soit l’évolution de la situation [conflit gelé ou poursuite des combats], les forces ukrainiennes resteront sur mobilisées. Et elles auront besoin de renforcer leurs capacités et de se régénérer afin de pouvoir tenir dans la durée. D’où l’intérêt de la proposition de l’Union européenne visant à mettre sur pied une mission d’entraînement et de formation à leur profit, sur le même modèle que celles déjà établies au Mali, en Centrafrique ou, plus récemment, au Mozambique.

Cette mission d’assistance militaire, proposée par Josep Borell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, a obtenu un premier feu vert politique lors d’une réunion des ministres de la Défense des 27 États membres, le 30 août dernier. La France y « prendra toute sa part », avait alors indiqué le ministère des Armées.

Les détails de cette future mission – qui devrait s’appeler « EUTM Ukraine » – sont encore à préciser. Mais selon une information du quotidien Le Monde, Paris aurait l’intention d’envoyer un détachement d’instructeurs militaires en Pologne.

« Le ministère des Armées a choisi d’appuyer la mission de formation des soldats ukrainiens décidée cet été par l’Union européenne et a arrêté les grands principes de sa participation. Les militaires français devraient s’installer en Pologne, où ils dispenseront des entraînements de cinq semaines dans des camps militaires dédiés », a en effet avancé le journal du soir, dans son édition du 28 septembre. Et de préciser que « l’état­-major aurait fait part de sa volonté d’aller vite et d’être opérationnel avant la fin 2022 ».

Pour rappel, dans le cadre, cette fois, de l’Otan, la France est la nation-cadre du bataillon multinational déployé en Roumanie [mission Aigle] et dispose d’unités placées sous commandement britannique en Estonie [mission Lynx]. En outre, l’armée de l’Air & de l’Espace envoie régulièrement des Rafale et des E-3F Awacs patrouiller dans l’espace aérien polonais. Enfin, des soldats ukrainiens ont été accuillis à Canjuers, afin de se former à l’utilisation des CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] promis à Kiev.

A priori, l’EUTM Ukraine devrait se concentrer sur l’entraînement d’unités ukrainiennes déjà constituées et proposer des formations dans des domaines spécifiques, tels que le déminage, la médecine de guerre et le soutien logistique. Elle viendrait ainsi compléter l’opération « Interflex » qui, menée par le Royaume-Uni, avec le concours d’une plusieurs pays européens, vise à former 10’000 recrues de l’armée ukrainienne tous les 120 jours. À noter que le Danemark et l’Espagne ont également l’intention de former des soldats ukrainiens sur leurs propres sites militaires.

A la découverte de la géographie des espaces d’entraînement de l’armée de Terre

A la découverte de la géographie des espaces d’entraînement de l’armée de Terre

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 23 septembre 2022

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Il y a quelques jours, j’ai consacré un post à un projet de réaménagement du bivouac La Fayette sur le camp de Coëtquidan (lire ici). Il s’agit de construire des infrastructures pour accueillir 174 soldats et leurs véhicules dont des VBCI et des Griffon

J’y reviens pour préciser les raisons qui poussent au réaménagement de ce bivouac.

La catégorisation des espaces d’entraînement a évolué ces derniers temps dans l’armée de Terre. Elle a réparti les espaces d’entraînement en trois niveaux principaux en vue de permettre l’entraînement des unités opérationnelles du groupe à la division :
– au niveau local : les espaces d’entraînement de niveau 1 complexes haute intensité régimentaire (ou EE1 CHIR). Ce sont Ce sont les camps de proximité des garnisons mais qui sont aussi des complexes de haute intensité régimentaire qui permettent d’optimiser l’entraînement de la section (unité de 20 à 40 hommes), des groupes ou équipages et l’entraînement individuel ;
– au niveau régional : les espaces d’entraînement de niveau 2 (EE2 Hi Ready) qui permettent l’entraînement au niveau compagnie ou sous-groupement interarmes. Les espaces de niveau 2 sont au nombre de huit en France : Coëtquidan, Fontevraud, la Courtine, Valdahon, le Larzac, Caylus, les Garrigues et l’Espace montagne. Ils bénéficient d’un effort de développement de leurs infrastructures de préparation opérationnelle pour optimiser l’entraînement et le contrôle, à moins de 250 km de leur garnison, des compagnies et sous groupement interarmes (SGTIA) et de leur unités subordonnées (soit 150 à 200 hommes).
Coëtquidan est désormais classé niveau 2, ce qui oblige à des réaménagements et la construction de nouvelles infrastructures.
– au niveau national : les espaces d’entraînement de niveau 3 qui permettent l’entraînement des grandes unités interarmes et participent à leur mise sur pied dans le cadre de la préparation d’un engagement majeur. La liste des EE3 comporte Mourmelon, Sissonne, Suippes, Mailly, Canjuers (au sud). Les quatre grands camps de Champagne-Picardie forment un espace d’entraînement cohérent unique en Europe, capable de supporter l’effort d’entraînement et la mise sur pied de guerre d’un système divisionnaire (unité interarmes de classe 25 à 30 000 hommes).

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Pour chaque niveau, des standards ont été définis, tant en terme d’installations de tir, de bâtis ou aménagements destinés à l’aguerrissement, de zones de manœuvre, de capacités d’hébergement, de moyens de simulation, etc.

Tous ces espaces d’entraînement sont sous la responsabilité du commandement de l’entraînement et des écoles du combat interarmes (le COM E2CIA). 

Il existe aussi des espaces d’entraînement outre-mer (les EE OME) dont 3 sont déjà de niveau 2 (Côte d’Ivoire, Djibouti et EAU) et 2 autres (Guyane et Nouvelle Calédonie) atteindront ce standard vers 2030.

Enfin, des espaces d’entraînement spécialisés sont disponibles:
– des espaces d’entraînement et d’expérimentation des forces spéciales à Pau, Souge et Bayonne,
– un espace montagne à Modane,
– un espace d’entraînement 3D.

Les futurs aspirants de l’EMAC signent leurs contrats avant leur rentrée à Guer

Les futurs aspirants de l’EMAC signent leurs contrats avant leur rentrée à Guer

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 9 septembre 2022

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Les élèves de l’Ecole militaire des aspirants de Coëtquidan (EMAC) feront leur rentrée officielle demain samedi, à l’Ecole militaire, en présence du CEMAT, le général Pierre Schill, et du général commandant la DRHAT.

154 élèves sont dans la filière « encadrement commandement » et 35 dans la filière pilotes; ils passeront un an à Coëtquidan avant leur passage en école d’application.

Un autre groupe, de la filière spécialistes, rassemble des élèves qui font trois mois de formation militaire avant de rejoindre directement leur affectation. Sur un an, ce sont près de 160 élèves OSC spécialistes qui seront formés.

Jeudi après-midi à Rennes, 12 futurs OSC ont signé la partie administrative de leurs contrats. Pour le commandant Stéphane Rouault qui commande le CIRFA de Rennes, « c’est une excellente année » pour le recrutement EMAC.

Sur ces 12 nouveaux engagés, on compte 9 OSC encadrement, 2 OSC pilotes et un OSC spécialiste (logistique) qui va rejoindre Saumur. 

En effet, dans le cadre d’un « surge » du recrutement des OSC, deux petits groupes d’élèves spécialistes seront formés à Saumur et à Angers.