Le capitaine de GendarmerieRomain D. a été condamné ce mardi 10 octobre par la cour d’assises d’appel du Rhône à sept ans d’emprisonnement pour avoir tué en 2018 un homme à la suite d’un refus d’obtempérer alors qu’il commandait la brigade deBaie-Mahault en Guadeloupe.
L’officier avait été condamné en première instance par la cour d’assises de la Guadeloupe à Basse-Terre en 2021 à cinq ans d’emprisonnement dont 3 avec sursis pour “violences volontaires avec arme ayantentraîné la mort sans intention de ladonner”. La juridiction guadeloupéenne avait requalifié les faits en écartant le meurtre. Le parquet général de Guadeloupe avait alors interjeté appel de la décision, de même que l’accusé, bien décidé à être acquitté. La juridiction rhodanienne l’a reconnu coupable de meurtre mais n’a pas suivi l’avocat général qui avait requis l’énorme peine de 15 ans de réclusion criminelle! Le jeune officier, âgé de 32 ans, marié à une fille de Gendarme et père de trois fillettes, a été incarcéré.
Le 11 mars 2018, il avait mortellement blessé lors d’une opération anti délinquance un homme soupçonné de cambriolages qui se trouvait au volant d’un véhicule volé, une arme à feu à portée de main. L’automobiliste avait fait vrombir le moteur, déclenchant l’usage de son arme, après sommations de l’officier. Ce dernier avait été appelé personnellement par une victime du vol de sa voiture et il avait décidé d’intervenir avec un subordonné.
Il avait alors tiré sept balles, dont deux, tirées à 1 mètre de distance de la victime, l’ont atteinte en plein cœur et en pleine poitrine, perforant son artère coronaire, son foie et ses poumons.
A la tête de la plus grosse brigade
Yannick Locatelli, la victime était un habitant de Cagnes-sur-Mer, (Alpes-Maritimes) qui vivait sous un faux nom en Guadeloupe et qui était recherché par le parquet de Grasse (06) dans une affaire de stupéfiants. Il était père de deux jeunes fillettes.
Ses derniers mots ont été : “j’ai voulu devenir Gendarme pour protéger la population, pas pour ôter des vies”. Le capitaine Romain D. a clamé son innocence jusqu’au bout mais n’a pas convaincu les jurés. Depuis hier soir, ce père de famille dort en prison et sa femme ainsi que ses proches et ses camarades sont dévastés. Ce Saint-cyrien qui s’était préparé à cette terrible hypothèse n’est désormais plus militaire et va purger sa peine, entouré de criminels et de délinquants, lui le désormais ex-soldat de la loi.
L’institution l’a soutenu tout au long de cette longue procédure, en l’affectant à la Direction générale à l’issue de sa condamnation en première instance lui interdisant de porter une arme, et nul doute que ses camarades vont lui témoigner leur soutien et leur affection dans cette terrible épreuve.
Romain D. fils d’un officier de l’armée de terre, avait choisi la Gendarmerie à sa sortie de Saint-Cyr. Bien noté, il avait commandé une brigade en Bretagne avant de se voir confier la plus grosse unité de Guadeloupe à Baie-Mahault.
La Voix du Gendarme témoigne de sa solidarité à son épouse et à sa famille.
Rappelons que la Gendarmerie est confrontée à un refus d’obtempérer toutes les demi-heure … et que plusieurs militaires ont trouvé la mort lors de refus d’obtempérer.
La nouvelle de la remise en liberté de l’homme ayant mortellement fauché après un refus d’obtempérer la majore Mélanie Lemée, trois ans après ce drame qui n’avait pas entraîné de minute de silence à l’Assemblée nationale, révolte sa famille, ses camarades et la communauté des forces de l’ordre ainsi que de nombreux compatriotes.
Yassine El Azizi, 30 ans, n’est en effet plus en détention provisoire. Une nouvelle demande de mise en liberté auprès de la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Agen été acceptée ce mercredi 19 juillet détaille La Dépêche du Midi. Le meurtrier de la Gendarme a été placé sous bracelet électronique. Il reste mis en examen pour “homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique, conduite sans permis en récidive et sous l’emprise de stupéfiants détention de stupéfiants”, mais son jugement tarde à venir.
Dans Ouest France, les parents de Mélanie Lemée, qui résident dans l’Orne, dénoncent “une décision inacceptable et scandaleuse”.
“Cette décision intervient au bout d’un délai d’instruction incompréhensible pour une affaire au demeurant très simple” écrit l’APNM.
“Ces magistrats se voilent apparemment derrière l’application de règles procédurales pour faire bénéficier du droit à circuler sous contraintes un multirécidiviste meurtrier de gendarme. Qu’ils soient rassurés, la libération d’une racaille ne provoquera aucune émeute, aucune marche interdite et aucune récupération politique de la part de députés non soumis. La paix sociale est garantie. En attendant, les parents et les proches ont le sentiment amer que Mélanie vient d’être tuée une seconde fois ! ”
développe encore l’association professionnelle nationale militaire.
Il y a quelques jours, on célébrait le triste anniversaire de la mort de Mélanie LEMEE, jeune gendarme de 25 ans,…
Sur les réseaux sociaux, aussi, beaucoup de Gendarmes, d’anciens Gendarmes ou de citoyens soutenant les forces de l’ordre, font part de leur colère après cette décision.
Rappelons que LaGendarme Mélanie Lemée, 26 ans, de la brigade de proximité d’Aiguillon(compagnie d’Agen) a été mortellement fauchée le 4 juillet 2020 par cet automobiliste peu avant 21 heures à Port-Sainte-Marie dans le Lot-et-Garonne (47).
Le chauffard qui a tué la jeune femme roulait à une vitesseestimée entre 130 et 160 km/h a révélé la procureur d’Agen lors d’une conférence de presse.
La magistrate a confirmé que ce délinquant routier conduisait non seulement sans permis, -il a été annulé en 2019- mais de surcroît était sous stupéfiants. L’individu s’était débarrassé selon nos informations de pochons de stupéfiants pendant la poursuite et avait été néanmoins trouvé porteur de 165 grammes de cocaïne avait détaillé la cheffe du parquet lors d’une conférence de presse.
Le chauffard avait refusé d’obtempérer une première fois à des Gendarmes sur la RD 813 à Colayrac (47). Puis, alors qu’il se dirigeait vers Agen, il avait effectué un demi-tour à la vue d’un contrôle de la Police nationale et était revenu à hauteur des Gendarmes qui avaient alors placé un stop-stick (herse) sur la chaussée.
En effectuant une manœuvre pour éviter l’obstacle, il avait alors percuté la Gendarme qui était sur le bas-côté.
Grièvement blessée aux jambes dont l’une a été arrachée, elle avait succombé à ses blessures sur place.
Le chauffard avait été interpellé dans la foulée.
Ce drame avait suscité une énorme émotion au sein de l’Arme et n’est pas sans rappeler la mort du major Christian Rusig en 2016 dans l’Ariège et celle du major Daniel Brière à Peille près de Nice (06) en octobre 2012.
Un hommage national en mémoire de la Gendarme, judokate émérite par ailleurs, avait eu lieu à Bordeaux, en présence de Gérald Darmanin. Le ministre de l’Intérieur s’était d’ailleurs rendu sur place au lendemain du drame.
Originaire de l’Orne (61), la Gendarme Mélanie Lemée, a d’abord été réserviste opérationnelle dans l’Orne entre 2014 et 2015 puis a réussi le concours. A l’issue de sa scolarité, elle été affectée à la brigade d’Aiguillon le 4 juillet 2016. Quatre ans jour pour jour avant sa mort. Celle qui avait réussi l’OPJ en octobre 2019 a aussi été une judokate de haut niveau.
Ancienne pensionnaire du pôle judo de l’Insep, elle avait subi une grave blessure et a renoncé à devenir professionnelle. Elle a néanmoins poursuivi la compétition mais au sein de la Gendarmerie. Membre de l’équipe de France militaire, elle avait participé à de nombreuses compétitions et avait décroché le 15 février 2017 son deuxième titre de championne de France militaire de judo ( catégorie + de 78 kilos) organisé au sein de l’escadron de gendarmerie mobile de Tarbes. Elle avait déjà remporté ce titre en mars 2016 à Lorient.
Elle a été nommée chevalier de la Légion d’honneur et a été décorée de la médaille militaire. Elle a donné son nom à la 109ème promotion de l’école de Chateaulin.
Largement diffusées et commentées, les images des violences contre les Gendarmes à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres ce samedi 25 mars lors de la manifestation interdite contre le projet de “super bassines”, parlent d’elles mêmes. Elles illustrent le bilan très lourd des affrontements qui ont fait des blessés de part et d’autres. Selon le parquet de Niort, les Gendarmes déplorent 47 victimes dont deux ont été hospitalisés en urgence absolue et qui sont désormais en urgence relative. 45 plaintes ont d’ailleurs été déposées par les militaires. Du côté des manifestants, sept personnes ont été prises en charge par les secours dont deux sont dans un état très grave. Pour l’une d’elles, un homme âgé de 30 ans et victime d’un traumatisme crânien, le pronostic vital est engagé. Pour leur part, les organisateurs évoquent de leur côté un chiffre de 200 manifestants blessés dont 40 graves. Un Gendarme mobile présent à Sainte-Soline témoigne de cette offre violence inédite et estime qu’il “s’agit d’un miracle s’il n’y a que 45 blessés et pas de mort parmi les Gendarmes”.
Il était en première ligne. Engagé dès vendredi soir avec son escadron pour les contrôles de zone, ce vieux “moblo” totalisant 25 ans de mobile et cinq ans de “GD” en peloton de surveillance et d’intervention (PSIG), est lui même blessé. Souffrant comme nombre de ses camarades d’un traumatisme sonore, il a déposé plainte comme 44 autres militaires. En transit pour Paris où il sera mobilisé ce mardi pour les manifestations contre les retraites, il a eu le temps de nous livrer son témoignage. “J’étais avec mon escadron en protection de la bassine lorsque nous avons subi un véritable déluge de feu alors même que nous n’avions pas lancé la moindre grenade, nous avons reçu toutes sortes d’objets et d’armes artisanales comme des flèches fixées dans des tubes en PVC avec un dispositif pyrotechnique pour les projeter comme des obus, des cocktails molotov, des parpaings, nous avons pris cher mais nous avons tenu” souffle ce militaire ayant baroudé partout y compris en opérations extérieures. “Je n’avais jamais vu ça, sauf à Mayotte mais à Sainte-Soline, c’était beaucoup plus long, ça a duré une éternité” poursuit le Gendarme qui décrit les manifestants comme “très bien équipés en protection, presque mieux que nous pour certains”. “Très vite, nous avons constaté que les assaillants étaient insensibles aux gaz, ce sont les grenades GM2L qui les ont fait reculer et en même temps ils ont été à court de munitions” détaille le “moblo” qui est “convaincu qu’avec les grenades offensives et les GLI F4- interdites après le drame de Sivens pour les premières et en 2020 pour les deuxièmes– et les GM2L avec lancement à la main -ce qui est proscrit-, les adversaires auraient été maintenus à distance et n’auraient pas pu atteindre les véhicules et n’auraient pas pu les incendier”.
“Il est convaincu qu’avec les grenades offensives et les GLI F4- interdites après le drame de Sivens pour les premières et en 2020 pour les deuxièmes– et les GM2L avec lancement à la main -ce qui est proscrit-, les adversaires auraient été maintenus à distance et n’auraient pas pu atteindre les véhicules et n’auraient pas pu les incendier”.
Pour lui, “c’est un miracle qu’il n’y ait eu que 45 camarades blessés et pas de mort parmi les Gendarmes”. “Mais le moral est là, et les jeunes Gendarmes ont bien tenu le coup, même si j’ai lu de l’inquiétude dans leur regard au début des affrontements, mais après, ils ont fait preuve d’une motivation incroyable en se donnant l’objectif d’empêcher les adversaires de passer” témoigne le gradé qui a vu une “super cohésion avec les Gendarmes départementaux pour les interpellations et l’approvisionnement en munitions, avec des motards transportant des caisses de grenades sur leurs genoux”.
3000 Gendarmes contre 6000 manifestants dont 1500 ultra-violents
Face à 6.000 manifestants, dont 1.500 très violents, venus pour certains de l’étranger en découdre, avec de l’armement et des protections, près de 3 000 gendarmes, dont vingt escadrons de gendarmerie mobile, des cavaliers de la garde républicaine, des Gendarmes sur des quad et des moyens spécialisés, dont les forces aériennes de Gendarmerie, mais aussi des Gendarmes de la Garde républicaine sur des quads ont été engagés. Les Gendarmes ont été agressés dès samedi matin, par des groupes d’individus encagoulés, équipés et armés, très mobiles et déterminés à rejoindre le chantier de construction de la bassine. Le niveau de violence est monté de plusieurs crans en puissance jusqu’en milieu d’après-midi, puis tel un cyclone, a redoublé d’intensité après une accalmie.
De nombreux objets saisis en amont
En amont de la manifestation, de nombreuses opérations de contrôle ont permis de procéder à d’importantes saisies d’objets constituant des armes ou des armes par destination, tels que des des cocktails molotovs ou de quoi en fabriquer des haches, des boules de pétanque, des frondes, des lance-pierres, des parpaings, bref, toute la panoplie du parfait pacifiste!
Pour la première fois, des quads ont été utilisés par les Gendarmes (Photo DR)
Photo DR
Plusieurs véhicules de Gendarmerie ont été brûlés (Photo DR)
La liste d’aptitude des généraux de Gendarmerie est désormais connue. 16 généraux de brigade de Gendarmerie obtiennent une troisième étoile dont 14 en première section (comme en 2022). Comme en 2022, 25 colonels seront nommés généraux en 2023, dont 24 en 1ère section.
Une septième femme, la colonelle Nelly Jegaden, en poste à l’état-major de la région Hauts-de-France à Lille, et ancienne commandante de la section de recherches de la Gendarmerie de l’air, accède aux étoiles. Elle est la troisième sous-officière après Anne Fougerat et Frédérique Nourdin à être nommée générale.
La liste d’aptitude est une proposition de noms mais, concrètement, ils ne sont nommés qu’en conseil des ministres. Il arrive comme en 2021 que des colonels, non inscrits sur la liste d’aptitude, soient nommés en cours d’année.
Généraux de division
1ère section
Les généraux de brigade
Ronan de Lorgeril : chargé de mission à la direction générale. Après avoir commandé le groupement de gendarmerie départementale de la Marne, il a été commandant adjoint de la région de Gendarmerie Grand-Est, chargé de mission à l’inspection générale de la Gendarmerie nationale.
Marc de Tarlé : commandant l’OCLDI, office central de lutte contre la délinquance itinérante, ancien adjoint au sous-directeur de la police judiciaire, chef du bureau des affaires criminelles et commandant de la section de recherches d’Orléans. Il est un des rares généraux de Gendarmerie issu de l’École navale. Ce bordache a commandé l’escadron de gendarmerie mobile de Sélestat (Bas-Rhin) et la compagnie de Lorient.
Jacques Diacono : chef de la division des enquêtes internes à l’IGGN. Ancien chef de l’OCLAESP, l’office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique, ce Saint-Cyrien a notamment commandé la section de recherches de Marseille.
Le général Bertrand François (Photo Facebook école de Gendarmerie de Dijon)
Bertrand François : chef de la mission sûreté de la Gendarmerie nationale. Il a été adjoint à la direction de la coopération internationale (DCI) et a été le premier commandant de l’école de Gendarmerie de Dijon. Il a commandé le groupement de la Haute-Savoie.
Le général Jean-Pierre Gesnot (Photo Facebook GTA)
Jean-Pierre Gesnot : adjoint au directeur des personnels militaires de la Gendarmerie, ancien commandant de la Gendarmerie des transports aériens et chef du bureau personnel officier (PO), il a commandé le groupement de gendarmerie départementale de Seine-Maritime (76). Issu du recrutement officier de réserve de Gendarmerie, il a été commandant de peloton à l’EGM 13/9 de Calais, a commandé l’EGM 32/1 d’Aubervilliers et la compagnie de Louhans (71).
Le général Gosset (Photo LVDG)
Eric Gosset : adjoint au commandant de la région SUD et de la zone de Gendarmerie sud, cet ancien commandant de la Gendarmerie prévôtale, du groupement de gendarmerie départementale de Corse-du-Sud et de la section de recherches de Paris a aussi été chef d’état-major de l’inspecteur général des armées Gendarmerie.
Laurent Le Gentil : commandant en second la Gendarmerie des Pays de Loire. Ancien sous-directeur de la gestion du personnel, ce Saint-Cyrien a commandé le groupement d’Ille-et-Vilaine et la compagnie de Saint-Martin en Guadeloupe.
Le général Luchez alors colonel en Martinique (Photo Facebook Gendarmerie Martinique)
Dominique Luchez : chef de la division des signalements et de la déontologie de l’IGGN, ancien commandant de la Gendarmerie de Martinique. Ce mosellan a commandé le groupement de gendarmerie départementale de la Moselle, a été chef du département sous-officiers à la DGGN et a été à la tête du 2 e puis du 1 er groupement d’élèves-officiers à l’EOGN.
Il a commencé comme commandant de peloton à l’escadron de gendarmerie mobile de Besançon, puis commandant de l’EGM de Nîmes avant de prendre la tête de la compagnie de Nancy.
Emmanuel Miglierina : sous directeur Europe à la direction de la coopération internationale. Attaché de sécurité intérieure à l’ambassade de France à Rome, ce Saint-Cyrien parlant parfaitement l’Italien a commandé la Gendarmerie de Nouvelle-Calédonie, le groupement de gendarmerie départementale de l’Eure et la compagnie de Menton (06).
Le général Laurent Phelip (Photo archives LVDG)
Laurent Phelip : directeur du commandement spécialisé pour la sécurité nucléaire (Cossen). Ce Lyonnais, Saint-Cyrien, a notamment commandé le GIGN où il a servi à plusieurs reprises et le groupement des Bouches-du-Rhône (13). Il a commencé comme commandant de peloton à l’EGM de Baccarat avant de rejoindre le GIGN à. Il a ensuite commandé la compagnie d’Avignon. Il a aussi servi au cabinet du ministre de la Défense et a été chef du bureau de la Défense et de la sécurité nationale à la DGGN.
Le général Pierre Poty (Photo Facebook Gendarmerie de la Réunion)
Pierre Poty : commandant la Gendarmerie de la Réunion, ancien commandant en second de la Gendarmerie de Guyane et adjoint au sous directeur de l’anticipation opérationnelle. Celui qui est l’un des rares à arborer sur sa tenue le galon de caporal d’honneur de la Légion étrangère, a commandé le groupement du Gard et la section de recherches de Rennes. Issu du recrutement officier de réserve (armée de Terre), il a commencé comme commandant de peloton à l’EGM d’Aurillac, a commandé l’EGM 13/9 de Calais, la compagnie de Corte (2B), et a été chef de la section terrorisme indépendantisme au bureau de la lutte anti terroriste de la DGGN.
Le général Yann Trehin (Photo Facebook GGD38)
Yann Trehin : commandant le groupement de Gendarmerie de l’Isère après avoir été adjoint commandement à la région Centre-Val de Loire et commandant du groupement de la Charente. Saint-Cyrien, il a été aussi officier communication à la DICOD.
Le général Villeminey (Photo Gendarmerie Corse)
Jean-Luc Villeminey : commandant de la Gendarmerie de Corse, commandant le groupement de Corse du sud, ancien sous-directeur de l’emploi des forces. (SDEF) et ancien commandant du groupement de l’Isère. Saint-Cyrien âgé de 50 ans, a commencé comme commandant le peloton d’intervention de l’EGM 22/8 de Belfort avant d’être officier instructeur à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan. Il a ensuite commandé la compagnie de Palaiseau (78) . Il a été aussi adjoint au chef du bureau des affaires réservées du cabinet du DGGN, chef de la section du haut encadrement du bureau du personnel officier à la DPMGN et adjoint au chef du bureau du personnel officier.
2ème section
Les généraux de brigade
Le général Philippe Durand (Photo Facebook ESOG Montluçon )
Philippe Durand : adjoint à la direction de la coopération internationale de sécurité, ancien commandant de l’école de Montluçon, ancien adjoint au directeur du CHEMI.
Le général Didier Rémond
Didier Rémond : chef du département de la sécurité nucléaire au ministère de la transition écologique, ancien commandant en second du service de la Transformation de la Gendarmerie. Didier Rémond a commencé comme sous-officier.
Général de brigade
1ère section
Les colonels
Lucien Barth : commandant en second la Gendarmerie de Corse, ancien commandant en second de la Gendarmerie de Martinique, ancien commandant du groupement de la Nièvre.
Le colonel Bisognin (Photo Facebook GGD 62)
Jérôme Bisognin : conseiller pour les affaires intérieures au SGDSN, secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, ancien commandant du groupement du Pas-de-Calais. Il a aussi commandé un groupement d’instruction à l’EOGN et a été chef de l’unité de coordination de la lutte contre l’insécurité routière.
Antoine Breart de Boisanger : Chargé de mission Jeux Olympiques et Grands Événements et précédemment adjoint au commandant du CNO, le centre national des opérations. Cet ancien commandant du groupement de la Dordogne, de la compagnie de Montpellier et d’un escadron du GBGM où il a été chef d’état-major adjoint, a été sous-directeur adjoint de la défense, de l’ordre public et de la protection et attaché de sécurité intérieure pour les ambassades de France Afghanistan Turkménistan et Tadjikistan. Il est issu du recrutement officier des armées (OA), et a été chef de section dans le Génie à Charleville-Mézières.
Le colonel Quentin de Bennetot (Photo Facebook groupement d’Indre-et-Loire)
Quentin Cotton de Bennetot : officier à la cellule anticipation stratégique et orientation du cabinet du major général des armées, ancien commandant en second du GIGN et du groupement d’Indre-et-Loire. Saint cyrien, il a été aussi commandant en second du groupement de Loire-Atlantique et attaché de sécurité intérieure en Turquie. Il a commencé comme commandant de peloton d’intervention en gendarmerie mobile avant d’intégrer le GIGN où il a passé dix ans avant d’y revenir comme commandant en second. Le colonel Cotton de Bennetot va intégrer le cercle très restreint des généraux chuteurs opérationnels, les généraux Olivier Kim, Hubert Bonneau et Lionel Lavergne.
Charles Dudognon : commandant en second du COMSOPGN, commandant du soutien opérationnel de la Gendarmerie. Il a notamment commandé le groupement de la Mayenne. Issu du recrutement officier de réserve de l’armée de Terre, il a été commandant de peloton à l’escadron de gendarmerie mobile d’Amiens et a commandé la compagnie d’Elbeuf (76).
Stéphane Fauvelet : officier adjoint commandant au commandant de la région de Gendarmerie Pays de Loire à Nantes depuis l’été 2022. Il était auparavant chef de la division formation du centre national d’entraînement des forces de Gendarmerie (CNEFG) à Saint-Astier. Ancien commandant de groupement de gendarmerie mobile, il est un pilier de Saint-Astier où il a commandé le département rétablissement de l’ordre.
Photo LVDG
Rudy Gaspard : commandant du groupement de la Gendarmerie départementale de l’Ain, ancien chargé de mission au sein de la division des audits internes et des études de l’IGGN après avoir commandé le groupement de gendarmerie départementale du Cher. Saint-cyrien, il est issu du recrutement officier des armes et a commencé dans l’armée de Terre comme chef de section au 2e régiment du génie de Metz et dans la Gendarmerie comme commandant de l’escadron de gendarmerie mobile de Toulouse avant de commander la compagnie de Nîmes.
Le colonel Guisset (Photo Facebook Gendarmerie de l’Aude)
Philippe Guisset : chef de la division des opérations de la région de Gendarmerie Sud à Marseille. Il a commandé le groupement de l’Aude (11) et la Gendarmerie de Saint-Pierre-et-Miquelon. Il aussi été officier communication à Bordeaux.
François Heulard : commandant l’Institut de recherches criminelles de la Gendarmerie (IRCGN). Il a commandé la section de recherches de Dijon (21), la compagnie de Metz et le peloton d’intervention de l’escadron de gendarmerie mobile de Thionville. Véritable “expert”, il a été chef du département environnement-incendies-explosifs et de la Division criminalistique physique et chimie de l’IRCGN.
Guillaume Jacquet : commandant de l’école de Gendarmerie de Fontainebleau. Il a commandé (comme son père) le groupement de gendarmerie départementale des Deux-Sèvres.
La colonelleNelly Jegaden (Photo DC/LVDG)
Nelly Jegaden : adjointe police judiciaire zonale au commandant de la région de Gendarmerie des Hauts-de-France. Ancienne commandante de la section de recherches de la Gendarmerie de l’air et première femme commandante de section de recherches, Nelly Jegaden a commencé son parcours comme sous-officier à la brigade de Perros-Guirec après sa formation à Montluçon. Elle a un parcours atypique entre la police judiciaire – section de recherches de Lille, bureau PJ à Metz, formation à la PJ à l’EOGN, bureau enquêtes PJ de l’IGGN – et le régiment … cavalerie ! Cavalière émérite (galop 7), Nelly Jegaden a été la 1ère femme officier au régiment de cavalerie, où elle a été officier adjoint organisation emploi au centre d’instruction en charge des équipes sportives.
Le colonel Stéphane Lacroix (Photo Facebook Gendarmerie du Gard)
Stéphane Lacroix : attaché de sécurité intérieure au Qatar. Il a commandé le groupement de gendarmerie départementale du Gard après avoir été chef du bureau Afrique du Nord – Moyen-Orient à direction de la coopération Internationale (DCI) et conseiller technique du directeur de la Police fédérale irakienne.
Le colonel Bruno Makary (Photo Facebook Gendarmerie Charente-Maritime)
Bruno Makary : sous-directeur de la gestion du personnel à la DPMGN. Il a commandé le groupement de gendarmerie departementale de la Charente-Maritime, la compagnie des Îles du Vent en Polynésie et le peloton d’intervention de l’EGM 41/3 d’Orléans. Il est issu du recrutement officier de réserve et a servi dans l’armée de Terre au régiment de livraison par air et au 2ème régiment du Génie.
Le colonel Bertin Malhet lors de sa prise de commandement au CNEFG (Photo Facebook CNEFG)
Bertin Malhet : commandant du CNEFG, centre national d’entraînement des forces de Gendarmerie. Il a commandé le groupement de gendarmerie départementale du Pas-de-Calais et l’escadron départemental de sécurité routière de l’Oise. Ce spécialiste du maintien de l’ordre a été à la tête du groupement de gendarmerie mobile IV/7 de Dijon, de l’EGM de Joué-les-Tours et a été commandant de peloton à l’EGM de Blois. Issu du recrutement officier de réserve, il a été ORSA au 2e régiment de Hussards, comme commandant de peloton de reconnaissance blindée, de peloton antichar, et de peloton de recherche humaine en profondeur.
Le colonel Philippe Mirabaud lors de sa prise de commandement de la GTA (Photo A/C Cabaret GTA)
Philippe Mirabaud : commandant la Gendarmerie des transports aériens (GTA), ancien conseiller Gendarmerie et technologie et numérique du ministre de l’Intérieur et ancien commandant du groupement du Nord. Polytechnicien, fils du préfet Pierre Mirabaud, qui a été notamment délégué à l’Aménagement du territoire et à l’action régionale (Datar), le colonel Mirabaud a commencé sa carrière comme chef de section au 1er régiment d’infanterie. Il a commandé la compagnie de Rambouillet mais est surtout un scientifique diplômé de Télécom Paris. Il a été chef de projet télécoms à la DGGN, responsable de la stratégie de transformation pour les réseaux télécoms et les centres informatiques et chargé de mission cyber sécurité et numérique au cabinet du DGGN.
Le colonel Monguillon (Photo Facebook Gendarmerie de la Marne)
Dominique Monguillon : commandant du groupement I/V de gendarmerie mobile de Sathonay-Camp (69). Ancien commandant en second du commandement des réserves de la Gendarmerie et ancien commandant du groupement de gendarmerie mobile III/7 de Reims.
José-Manuel Montull : commandant la division renseignements de l’office anti stupéfiants (OFAST). Il a notamment commandé les sections de recherches de Bordeaux et de Pau et la compagnie de Compiègne.
Le colonel Munoz (Photo Gendarmerie de Vaucluse)
Salvador Munoz : sous-directeur adjoint de l’organisation et des effectifs, ancien commandant du groupement de Vaucluse. Ancien sous-officier, il a été lieutenant à Gex (01) et a commandé la compagnie d’Epinal (88). Il a aussi été chef du détachement Gendarmerie au centre de coopération policier et douanier d’Hendaye.
Le colonel Payrar (Photo Linkedin)
Marc Payrar : adjoint au haut fonctionnaire de défense au ministère de l’écologie. Il a notamment commandé le groupement de la Vendée. Il a aussi été chef de détachement au Sahel pendant 8 mois. Saint-Cyrien, il a commencé son parcours dans l’armée de Terre en tant que chef de section dans l’infanterie et a notamment servi au 9ème RiMa et au 110 ème RI à Donaueschingen en Allemagne puis comme officier de renseignement à l’OTAN. Il a commandé la compagnie de de Gendarmerie de Paris puis celle de Strasbourg et a été adjoint à l’attaché de sécurité intérieure à Londres.
Le colonel Christophe Perret (Photo Facebook Gendarmerie de la Haute-Marne)
Christophe Perret :sous-directeur de l’action internationale à la direction des affaires européennes et internationales du ministère de l’Intérieur. Saint-Cyrien, il a commandé le groupement de gendarmerie départementale de la Haute-Marne et la compagnie de Trévoux (01). Il a été adjoint au chef du bureau des affaires criminelles de la DGGN et attaché de sécurité intérieure à Tunis (Tunisie). Il a commencé sa carrière comme commandant de peloton au sein de l’escadron de gendarmerie mobile d’Aubervilliers (93). Il a servi en Bosnie pendant onze mois au sein des Nations Unies.
Le colonel Gonzague Arnaud Prouvost (Photo Facebook Gendarmerie Indre-et-Loire)
Gonzague-Arnaud Prouvost : chef du département personnel officier (BPO) à la DGGN, ancien commandant du groupement d’Indre-et-Loire à Tours. Saint-Cyrien, il a commandé l’escadron de gendarmerie mobile de Marmande et la compagnie d’Etampes (91).Il a aussi été chef du bureau Amérique à la direction de la coopération internationale.
Le colonel Rollin (Photo Gendarmerie du Nord)
Lionel Rollin : commandant le groupement de gendarmerie départementale du Nord. Il a dirigé l’unité de coordination des forces mobiles (UCFM) au ministère de l’Intérieur, commandé le groupement de gendarmerie mobile de Rennes, a été commandant en second du 1er régiment d’infanterie de la Garde républicaine et a commandé la compagnie de Nancy ainsi que l’escadron de gendarmerie mobile de Nîmes. Issu de l’armée de Terre, ce saint-cyrien a été instructeur à l’école des sous-officiers d’active de Saint-Maixent et chef de section dans les transmissions à Nancy.
Christophe Vercellone : sous-directeur de l’architecture et des infrastructures techniques à la direction numérique du ministère de l’Intérieur. Il a notamment commandé le groupement de gendarmerie départementale des Pyrénées-Atlantiques et la compagnie de Lorient.
Le colonel Jean-François Voillot le jour de sa prise de commandement (Photo Facebook GGM II/1)
Jean-François Voillot : commandant du groupement de gendarmerie mobile II/1 de Maisons-Alfort où il a succédé au général Richard Caminade, il a été chef d’état-major du commandement de la Gendarmerie d’outre-mer et chef du groupement tactique (GTG) de gendarmerie mobile de Guyane. Il a été également pendant deux ans adjoint au chef de la composante police de l’opération MINUSMA au Mali. Issu de l’école de l’air, il a commandé un peloton de gendarmerie mobile à Marseille, la compagnie de Gassin Saint-Tropez, a été chef de département balistique et chef de l’unité nationale d’identification et d’investigation de l’IRCGN.
2ème section
André Gachié : chef de division à la région de Gendarmerie sud à Marseille, ancien commandant du groupement de l’Aube (10).
Une bonne entente entre magistrats et policiers n’est pas toujours évidente. Mais ils se sont récemment retrouvés unis dans la rue, pour manifester contre la réforme de la police judiciaire engagée par le gouvernement. L’auteur, naturellement concerné, développe un aspect du problème : le crime organisé.
. La lutte contre le crime organisé en France est aujourd’hui handicapée sous le poids de plusieurs facteurs conjugués, dont la convergence ne laisse pas d’inquiéter au regard des enjeux portés par un phénomène invasif et subversif. Dans la somme des évènements préoccupants qui doivent ici être évoqués, figurent bien entendu la réforme annoncée de la police nationale et de son organisation territoriale.
Mais cette réforme n’est jamais que la conséquence de postulats et de positions de fond porteurs de renoncement et d’abdication. Les limites actuelles de la lutte contre le crime organisé, sont de trois ordres, et les perspectives d’évolution positive doivent être situées à l’aune de la capacité des pouvoirs publics à les surmonter à court ou moyen terme.
Au plan politique?
Il convient de s’interroger sur le degré de détermination du pouvoir : suffisant ou non ? La réponse est comme souvent contenue dans la question. Un auteur qui fait autorité en la matière soulignait que le crime organisé était un garant, paradoxal mais nécessaire, de l’ordre public. Le pouvoir politique, quel qu’il soit, a-t-il vraiment intérêt à organiser la lutte contre le crime organisé qui, irriguant les quartiers sensibles (appelés aussi quartiers de reconquête républicaine), assure un équilibre économique souterrain et un ordre public extérieur qui n’est finalement rompu que par des règlements de comptes violents ? Ces derniers apparaissent ainsi comme des symptômes d’un mal profond contre lequel il est complexe de lutter, sauf à risquer des troubles encore plus graves à l’ordre public, qui non sans raisons peuvent rendre les pouvoirs publics démunis et par conséquent prudents.
La place insuffisante du renseignement criminel. .
On doit constater l’extrême concentration de l’outil renseignement à des fins exclusivement préventives, certes indispensables pour l’identification et l’éradication des menaces contemporaines, le terrorisme et la radicalisation notamment. Mais rien ne justifie qu’il soit à ce point cantonné, il doit concerner au contraire toute matière définie comme stratégique, et l’action anticriminelle doit donc intégrer le renseignement opérationnel. On rappellera à cet égard que l’un des fondements des écoutes (interceptions administratives de communications, article L 241 du code de sécurité intérieure) est la prévention du crime organisé, et que ces investigations, qui permettent souvent de faire le lien avec les investigations judiciaires, doivent permettre une véritable anticipation du crime organisé. Au plan criminologique, il est difficilement compréhensible que des territoires d’ampleur limitée ne puissent faire l’objet d’une surveillance plus étroite de ceux qui y sont les tenants des activités liées au crime organisé. Car il ne s’agit pas de la très grande majorité de la population, mais tout au plus de quelques groupes, le plus souvent familiaux, au demeurant bien connues, déjà poursuivies et condamnées.
Obsèques de Pierre-Marie Santucci, un des piliers du clan de la « brise de mer ». En Corse, le crime organisé n’est pas structuré en familles mafieuses. Les groupes se forment et se déforment au gré des assassinats des chefs de clans et des arrestations. Photo DR
; Au plan juridique et judiciaire, Il faut rappeler ce qu’est l’infraction d’association de malfaiteurs : « Tout groupement formé ou entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’un ou plusieurs crimes ou délits punis d’au moins cinq ans d’emprisonnement » (article 450-1 du code pénal). Cette infraction est dite infraction « obstacle », ce qui signifie qu’elle est en principe destinée à appréhender des comportements criminels préparatoires à la commission d’infractions, et par conséquent à les empêcher. Or on doit constater aujourd’hui qu’elle n’a plus cette fonction pratique et opérationnelle de prévention ou d’anticipation. Elle est devenue une simple référence technique et juridique, en décrivant un mode de participation criminelle intermédiaire, inférieure en gravité à la bande organisée et supérieure à la simple réunion d’auteurs ou de complices, permettant au juge d’apprécier la gravité des faits et de moduler la peine. Il est toutefois temps de redonner à cette infraction de prévention judiciaire sa véritable vocation, en lien avec le renforcement de l’efficacité du renseignement précédemment évoqué.
La politique pénale et l’exécution des peines
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En ce qui concerne la politique pénale, c’est-à-dire la définition des choix prioritaires pour lutter contre la criminalité, on doit constater une certaine dilution d’objectifs, tout à la fois légitimes mais trop nombreux pour permettre l’émergence d’une lutte véritablement efficace contre la criminalité organisée. La situation globale du point de vue de la sécurité intérieure faisant apparaître de nombreuses fragilités sectorielles, il est d’autant plus complexe de faire émerger une véritable priorité à la lutte contre le crime organisé, qui est à l’origine d’une délinquance importante (vols avec violences, fraudes, trafics de stupéfiants, trafics d’armes traite d’êtres humains notamment).
Les circulaires de politique pénale des différents gardes des Sceaux depuis plus de dix ans en attestent, qui énoncent une pluralité de priorités qui deviennent relatives. Sur le fond, le recours aux qualifications criminelles en matière de trafics de stupéfiants, et la priorité donnée aux enquêtes judiciaires au long cours, permettant la remontée des réseaux et l’identification de leurs responsables à l’étranger, devrait prendre le pas sur les investigations en flagrance et les seules saisies dans ce cadre. La politique de harcèlement des points de trafics est assurément nécessaire, mais elle est toutefois le signe d’une approche délibérément tournée vers l’ordre public davantage que sur un véritable travail de police judiciaire fondée sur les investigations et le démantèlement des réseaux.
Le prononcé et l’exécution de peines particulièrement sévères apparaissent aujourd’hui indispensables pour assurer une véritable dissuasion des trafiquants, et notamment des importateurs. On peut aujourd’hui considérer que l’écosystème du trafic des stupéfiants intègre dans ses charges l’appareil répressif et ses décisions, qui n’est pas toujours assez dissuasif au regard des profits engendrés. Il est donc urgent de redéfinir le niveau des peines prononcées, en se souvenant notamment de l’existence de qualifications criminelles, et de veiller à leur exécution effective. Sur ce dernier point qui conduit à interroger l’efficacité dissuasive du régime juridique de l’exécution des peines, le prononcé de périodes de sureté étendues, allant jusqu’aux deux tiers des peines prononcées (tout en respectant la Constitution) pourrait constituer une avancée nécessaire.
La réforme de la police judiciaire
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Pas plus que toute autre institution, la police judiciaire ne peut échapper à l’évaluation de ses performances et à la nécessité de se réformer. Mais il est bon de rappeler que sa mission est de lutter contre les formes les plus graves de la criminalité, et notamment le crime organisé, ce qui en fait un service spécialisé et original, par essence différent de la sécurité publique, dont l’activité de police judiciaire concerne la délinquance du quotidien. Son organisation territoriale est fondée sur des structures dont l’aire géographique est importante, directions zonales et offices centraux épousant celle des bassins de criminalité. Elle repose sur une expertise et une disponibilité spéciales pour conduire des enquêtes complexes et au long cours, reposant sur le recueil et le traitement de l’information et du renseignement criminel, l’analyse minutieuse de données de connexion et de téléphonie, la mise ne place de techniques spéciales d’enquête, la coopération avec des services étrangers.
Extrait du « Progrès de Lyon » (20 décembre 1974), après l’arrestation du gang des Lyonnais. Collection personnelle.
; La police judiciaire présente donc une spécificité qui n’est pas soluble dans une police départementalisée. On ne peut décemment réduire la lutte contre le crime organisé à la répression des règlements de comptes dans les quartiers de reconquête républicaine. Sauf au prix d’une confusion entre les causes et les effets, la maladie et ses symptômes.
La réforme en cours a pourtant pour objectif de placer les services de police judiciaire sous l’autorité de directeurs départementaux de la police nationale, à côté des autres services de sécurité publique, de police aux frontières et de renseignement territorial. Elle est ainsi porteuse de risques majeurs pour la police judiciaire : la dilution de ses moyens au sein de la sécurité publique ; la réduction de son champ d’action à l’échelon d’un département ; le transfert de la direction des enquêtes du juge au préfet, avec pour conséquence possible la neutralisation des enquêtes mettant en cause des élus ou des personnalités locales
Sans réel débat interministériel, sans opposition d’une chancellerie apparemment peu inquiète, ces dangers ont été dénoncés par les procureurs généraux qui ont demandé la suspension de la réforme, exerçant à cet égard leur mission de surveillance de la police judiciaire.
Le choix ainsi fait par les pouvoirs publics revient de fait à donner la priorité au maintien de l’ordre public ou à la lutte par ailleurs nécessaire mais non exclusive contre la petite et moyenne délinquance. On peut ainsi gager que les engagements pris par le ministère de l’intérieur de maintenir les effectifs actuels des services de police judiciaire ne pèseront pas lourd face aux exigences du renforcement de la sécurisation des quartiers sous la pression des élus, et de la politique du chiffre qui est le non-dit de cette réforme.
Le crime organisé est aujourd’hui « un défi actuel, un défi majeur » selon les mots de laure Beccuau, procureur de la république de Paris, qui s’exprimait dans un entretien au « Monde ».
Il reste aux pouvoirs publics de s’en convaincre et de faire face à cette menace qu’il faut affronter, et cesser d’éviter.
Interdit de Sainte Geneviève, le capitaine Moreau porte plainte contre X
Auteur de deux livres très critiques sur le fonctionnement de la Gendarmerie et de la Justice, le capitaine Hervé Moreau a déposé plainte contre X après avoir appris qu’il ne pourrait pas participer, dans une semaine, à la traditionnelle cérémonie de la Sainte Geneviève.
La couverture du nouveau livre auto-édité du capitaine Hervé Moreau, « Candidat libre » (2022).
par Pierre-Marie Giraud – L’Essor du gendarme – publié le 23 novembre 2022
Patronne de la Gendarmerie depuis soixante ans, la Sainte Geneviève est fêtée chaque année par les gendarmes qui le souhaitent lors d’une messe, suivie d’un déjeuner de tradition. Le capitaine Hervé Moreau a quitté le service actif en mai 2021 après avoir publié quelques mois auparavant « Vérités d’un capitaine de Gendarmerie », un livre auto-édité vendu jusqu’à présent à quelque 18.000 exemplaires. Ce livre, qui rompait le devoir de réserve, lui a valu un blâme de la ministre des Armées en février 2021, puis 40 jours d’arrêt de rigueur à la veille de son départ de l’Arme.
Le capitaine Moreau vient de publier « Candidat libre » dans la maison d’édition qu’il a fondée (La librairie du capitaine). Il assure l’avoir déjà vendu à près de 2 000 exemplaires en une semaine. Il s’est présenté (sans étiquette) à la députation ce printemps dans la 5e circonscription de la Côte d’Or où il a été commandant en second (2015 – 2019) de la compagnie de Beaune. Il a été éliminé dès le 1er tour obtenant 6,93 % des voix. Il devait participer à la cérémonie de la Saint-Geneviève, prévue le 30 novembre dans le ressort de son ancienne compagnie, marquée par une messe en l’église de Nuits-Saint-Georges, suivie d’un déjeuner de tradition à la Maison de cette localité bourguignonne fameuse pour ses grands crus.
Invité par l’UNPRG
Il avait été invité en effet par le président de la section de Beaune de l’Union nationale des personnes en retraite (UNPRG) a participer à la cérémonie, puis au déjeuner de tradition de la Saint-Geneviève. Il renvoie donc son coupon-réponse, accompagné d’une chèque de 60 euros, au secrétariat de la compagnie de Beaune. Quelques jours plus tard il reçoit un coup de fil du président de la section de Beaune qui lui fait savoir que la chef d’escadron, commandant la compagnie de Beaune, ne souhaite pas sa présence à la Sainte-Geneviève. Visiblement, assure le capitaine Moreau à L’Essor, ce refus « vient du plus haut niveau de la Gendarmerie« .
Du coup, l’ancien officier de Gendarmerie se rend le 17 novembre à la compagnie de Beaune pour y déposer plainte contre X. Une plainte qui vise évidemment la direction de la Gendarmerie qu’il accuse « d’abus de pouvoir manifeste et de discrimination« à son encontre. « Et ce n’est pas la première fois« , soutient-il. Le capitaine Moreau révèle en effet dans « Candidat libre » qu’il n’avait pas accéder, il a neuf mois, à l’Ecole des sous-officiers de Chaumont où il devait remettre les insignes de grade à un jeune élève gendarme dans le cadre de son baptême de promotion.
Interrogée par L’Essor, la direction de la Gendarmerie « ne fait pas de commentaire ».
Dans la soirée du 1er juillet, la Gendarmerie nationale a annoncé le décès accidentel d’un membre du GIGN, survenu quelques heures plus tôt lors d’une formation au pilotage de paramoteur [ULM], à Goussainville [Eure-et-Loir].
« Douleur et vive émotion suite au décès de notre camarade du GIGN [Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale] lors d’un stage de formation. Âgé de 33 ans, il était marié et père de famille. Nos sincères condoléances et tout notre soutien à sa famille, ses proches et à ses camarades », a fait savoir la Gendarmerie, via les réseaux sociaux.
Plus tard, témoignant de « son plus vif soutien à sa famille », le GIGN a précisé qu’il s’agissait du capitaine Jérôme Favier, chef de la section 3 de sa Force intervention. Cet « officier de 33 ans, brevet GIGN n°1311, chuteur opérationnel, laisse d’ores et déjà un vide qui ne pourra se combler », a déploré l’unité d’élite de la Gendarmerie.
Après des études de droit, Jérôme Favier avait suivi les traces de son père, le général Denis Favier, figure du GIGN qu’il commanda à deux reprises [1992/1997 et 2007/2011], avant d’être nommé directeur de la Gendarmerie.
Ayant intégré l’École d’officiers de la Gendarmerie nationale [EOGN] en 2015, Jérôme Favier avait d’abord servi au sein de la gendarmerie mobile, avant de passer avec succès la sélection du GIGN en 2018. Lors des adieux aux armes de son père, il avait été le porte-drapeau de l’Arme, rappelle l’Essor de la Gendarmerie.
D’après les informations de l’Écho Républicain, l’accident qui a coûté la vie au capitaine Favier est survenu alors qu’il était à deux jours de passer son brevet de pilote, dans le cadre d’une formation assurée par « Uranus Paramoteur ». Afin d’en déterminer les circonstances exactes et les causes, des investigations seront conduites par la Gendarmerie des transports aériens [GTA] ainsi que par le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile.
À la suite des exactions commises à Bucha, une équipe technique du ministère de l’Intérieur chargée d’apporter son expertise en matière d’identification et de recueil de preuves aux autorités ukrainiennes est arrivée en Ukraine ce lundi matin. En accord avec les autorités ukrainiennes, elle pourra également contribuer à l’enquête de la CPI.
Elle est composée de deux médecins légistes et d’une quinzaine de gendarmes de l’Institut de recherches criminelles de la Gendarmerie Nationale (IRCGN), experts des scènes de crime et d’identification des victimes. Ils disposent notamment de compétences reconnues en balistique, explosifs, prélèvement et traitement ADN, et empreintes digitales. Cette équipe sera en mesure de mettre en place une chaîne d’examen et d’identification de corps. Elle déploiera enfin un LAB’ADN, dispositif d’analyses génétiques rapide et projetable. Ce matériel a été développé par l’IRCGN.
Coopération entre le CNEF de Saint-Astier et la garde nationale ukrainienne (Photo Ambassade de France en Ukraine)https://ua.ambafrance.org/Cooperation-entre-la-Gendarmerie-nationale-et-la-Garde-nationale-d-Ukraine
Le colonel (ER) Philippe Cholous, spécialiste du maintien de l’ordre, auteur du livre “l’ordre et la liberté, approche militaire de l”‘art méconnu du maintien de l’ordre”, et conseiller de “La Voix du Gendarme” se penche sur un aspect quelque peu oublié des commentateurs et experts : les enjeux déterminants de l’ordre public dans la guerre en Ukraine.
Tribune du colonel Philippe Cholous
La situation actuelle en Ukraine marque le retour d’un conflit armé international en Europe pour la première fois depuis 1999, à seulement 1 000 kilomètres de la France. Pour l’opinion internationale, cette guerre de haute intensité conventionnelle et symétrique, replace logiquement le nécessaire respect du droit des conflits armés au cœur des préoccupations sécuritaires sur ce théâtre. Par ailleurs, la protection des populations de la zone de contact et l’assistance aux déplacés de la région, sont également des soucis majeurs pour les acteurs diplomatiques et humanitaires.
Pour autant, au-delà de ces enjeux évidents, l’indispensable respect du droit ukrainien et du droit international des droits de l’homme par les autorités en charge de l’application des lois, ne doit surtout pas être perdu de vue. L’Ukraine est un pays immense et par conséquent, les régions occupées et contrôlées par des forces armées excèdent de loin les seules zones d’affrontement. C’est pourquoi, les autorités politico-militaires russes comme ukrainiennes se doivent dès à présent de prendre en compte :
D’une part le fait que loin de suspendre les activités criminelles, les conflits armés facilitent au contraire leur développement ;
D’autre part le fait que dans ce type de crise, le maintien de l’ordre et l’application de la loi, reviennent souvent et par défaut à des autorités militaires, paramilitaires, civilo-militaires ou de circonstance.
Centre d’entraînement de formation internationale de la garde nationale d’Ukraine de STARE au sud-est de Kiev. L’instructeur CNEFG teste le bouclier Ukrainien…(Photo Facebook CNEFG)
Or, dans un monde médiatisé et judiciarisé, la prise en compte par les parties au conflit du maintien de l’ordre, de la sécurité publique, de la police aux armées et de la police judiciaire, constituent autant de conditions impératives du succès final de leurs opérations militaires.
La question de la mise en œuvre du volet policier des missions de contrôle de zone imparties à chacun.
Il ne nous appartient bien évidemment pas ici de prendre partie ni de juger nos frères ukrainiens ni nos frères russes dans un affrontement géopolitique global dont les enjeux nous dépassent.
En revanche et s’agissant du conflit actuel, il nous faut souligner un réel danger d’exactions parce qu’il peut y avoir un flou dans la répartition des responsabilités régaliennes ou d’occupation. En premier lieu, il convient de noter que tant les forces armées ukrainiennes que russes, sont organisées selon un modèle qui a longtemps prévalu en Europe de l’Est et qui diffère de celui existant en Europe de l’Ouest. En effet, ces deux pays disposent de forces hybrides, ne disposant pas de l’étendue des compétences des forces de type Gendarmerie et en cela distinctes, certaines à statut militaire et d’autres à statut civil, pouvant légalement intervenir soit au combat, soit dans des missions de police (par exemple, la Garde nationale en Ukraine, les Troupes de l’intérieur de la Fédération de Russie, ou encore les OMON). A ces forces, s’ajoutent à l’Ouest des unités de combattants volontaires internationaux et à l’Est des milices de défense issues des populations russophones. Or ce type de forces non institutionnelles et non conventionnelles, sont par nature partisanes. Elles ne sont par ailleurs ni formées au droit des conflits armés, ni au droit international des droits de l’homme, ni au droit national, encore moins aux exigences de l’ordre public ou de la police judiciaire élémentaire.
A l’heure où les forces russes semblent avoir atteint leurs objectifs initiaux et où s’engagent les batailles décisives d’une part pour le contrôle de la côte Sud, d’autre part entre le principal corps de bataille ukrainien et l’armée russe à l’Ouest du Donbass, va commencer à se poser avec une acuité grandissante la question de la mise en œuvre du volet policier des missions de contrôle de zone imparties à chacun. Ne nous y trompons pas, il s’agit là d’un facteur second mais essentiel de la projection de puissance, qui contribuera à décider à moyen ou long terme, de la défaite ou de la victoire des uns et des autres sur la scène internationale.
La force de sécurité et de protection à l’entraînement dernièrement (Photo Fabrice Balsamo DICOM)
Un détachement de Gendarmes du GIGN (groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale) est en Ukraine depuis bientôt une semaine. Huit militaires de la Force Sécurité/Protection (FSP) sont arrivés mercredi dernier à l’ambassade de France à Kiev où sont affectés en permanence cinq gardes de sécurité diplomatique (GSD) en charge de la protection de l’ambassade et du personnel diplomatique. Ce détachement du GIGN est parti mardi 22 février, par la route, depuis sa base de Satory (Yvelines).
Ce lundi, ces Gendarmes ont accompagné et sécurisé le déménagement de l’ambassade de France qui s’est déplacée de Kiev à Lviv, dans l’ouest du pays, du fait des “risques et des menaces” qui pèsent sur la capitale ukrainienne.
Les Gendarmes déployés appartiennent majoritairement à la Force Sécurité/Protection (FSP). Ils sont accompagnés, selon nos informations, d’autres militaires du groupe spécialisés, notamment dans les communications.
Le GIGN peut être sollicité pour un plan RESEVAC
Les Gendarmes de FSP, surnommée dans le jargon du GIGN la “protec” sont rodés à ce type de mission à haut risque. Ce sont ces mêmes militaires qui sont projetés “en tout lieu” et en “tout temps” partout dans le monde pour préserver les intérêts diplomatiques français. Interopérables avec leurs camarades des autres armées, ils sont déployés en permanence en Irak, Lybie, Mali, Arabie saoudite, Centrafrique ou encore Burkina Faso, détaille Gendinfo qui a consacré un reportage à la “protect” du GIGN. Ces Gendarmes veillent à la sécurité des ambassades et des diplomates, mais également à celles des ressortissants français lorsque la situation le commande. En cas de déclenchement d’un plan RESEVAC (Évacuation des ressortissants), le GIGN peut être sollicité pour s’occuper de nos compatriotes et les sécuriser au sein de l’ambassade, en attendant leur rapatriement.
Un an et demi de formation
Les membres de la “Protec” ont une formation spécifique.
“Pour former un membre de la Protec, il faut environ un an et demi. Après, c’est de la formation continue et de l’entraînement. Quand on n’est pas en mission, on suit des stages permettant d’acquérir des capacités qui seront indispensables à l’étranger : conduite rapide, investigation, secourisme, parachutisme, neutralisation de colis piégés, sports de combat ou encore télé-pilotage de drone, et bien d’autres. Les besoins sont énormes, car nous sommes le plus souvent déployés en petites équipes autonomes, sans soutien direct, et nous devons donc savoir nous débrouiller par nous-mêmes dans des situations dégradées”, explique Sébastien, un membre du groupe dans Gendinfo.
Les Gendarmes de la FSP interviennent aussi depuis l’année dernière dans la formation des gardes de sécurité diplomatique (GSD) avec un module spécifique.