La nouvelle de la remise en liberté de l’homme ayant mortellement fauché après un refus d’obtempérer la majore Mélanie Lemée, trois ans après ce drame qui n’avait pas entraîné de minute de silence à l’Assemblée nationale, révolte sa famille, ses camarades et la communauté des forces de l’ordre ainsi que de nombreux compatriotes.

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Yassine El Azizi, 30 ans, n’est en effet plus en détention provisoire. Une nouvelle demande de mise en liberté auprès de la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Agen été acceptée ce mercredi 19 juillet détaille La Dépêche du Midi. Le meurtrier de la Gendarme a été placé sous bracelet électronique. Il reste mis en examen pour “homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique, conduite sans permis en récidive et sous l’emprise de stupéfiants détention de stupéfiants”, mais son jugement tarde à venir.

Dans Ouest France, les parents de Mélanie Lemée, qui résident dans l’Orne, dénoncent “une décision inacceptable et scandaleuse”.

L’APNM Gendarmes et Citoyens a publié un communiqué sur son site.

Cette décision intervient au bout d’un délai d’instruction incompréhensible pour une affaire au demeurant très simple” écrit l’APNM.

“Ces magistrats se voilent apparemment derrière l’application de règles procédurales pour faire bénéficier du droit à circuler sous contraintes un multirécidiviste meurtrier de gendarme. Qu’ils soient rassurés, la libération d’une racaille ne provoquera aucune émeute, aucune marche interdite et aucune récupération politique de la part de députés non soumis. La paix sociale est garantie. En attendant, les parents et les proches ont le sentiment amer que Mélanie vient d’être tuée une seconde fois ! 

développe encore l’association professionnelle nationale militaire.

Il y a quelques jours, on célébrait le triste anniversaire de la mort de Mélanie LEMEE, jeune gendarme de 25 ans,…

Publiée par APNM Gendarmes et Citoyens sur Jeudi 20 juillet 2023

Sur les réseaux sociaux, aussi, beaucoup de Gendarmes, d’anciens Gendarmes ou de citoyens soutenant les forces de l’ordre, font part de leur colère après cette décision.

Rappelons que La Gendarme Mélanie Lemée, 26 ans, de la brigade de proximité d’Aiguillon (compagnie d’Agen) a été mortellement fauchée le 4 juillet 2020 par cet automobiliste peu avant 21 heures à Port-Sainte-Marie dans le Lot-et-Garonne (47). 

Le chauffard qui a tué la jeune femme roulait à une vitesse estimée entre 130 et 160 km/h a révélé la procureur d’Agen lors d’une conférence de presse.

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La magistrate a confirmé que ce délinquant routier conduisait non seulement sans permis, -il a été annulé en 2019- mais de surcroît était sous stupéfiants. L’individu s’était débarrassé selon nos informations de pochons de stupéfiants pendant la poursuite et avait été néanmoins trouvé porteur de 165 grammes de cocaïne avait détaillé la cheffe du parquet lors d’une conférence de presse. 

Le chauffard avait refusé d’obtempérer une première fois à des Gendarmes sur la RD 813 à Colayrac (47). Puis, alors qu’il se dirigeait vers Agen, il avait effectué un demi-tour à la vue d’un contrôle de la Police nationale et était revenu à hauteur des Gendarmes qui avaient alors placé un stop-stick (herse) sur la chaussée.

En effectuant une manœuvre pour éviter l’obstacle, il avait alors percuté la Gendarme qui était sur le bas-côté. 

Grièvement blessée aux jambes dont l’une a été arrachée, elle avait succombé à ses blessures sur place. 

Le chauffard avait été interpellé dans la foulée.

Ce drame avait suscité une énorme émotion au sein de l’Arme et n’est pas sans rappeler la mort du major Christian Rusig en 2016 dans l’Ariège et celle du major Daniel Brière à Peille près de Nice (06) en octobre 2012. 

Un hommage national en mémoire de la Gendarme, judokate émérite par ailleurs, avait eu lieu à Bordeaux, en présence de Gérald Darmanin. Le ministre de l’Intérieur s’était d’ailleurs rendu sur place au lendemain du drame. 

Originaire de l’Orne (61), la Gendarme Mélanie Lemée, a d’abord été réserviste opérationnelle dans l’Orne entre 2014 et 2015 puis a réussi le concours. A l’issue de sa scolarité, elle été affectée à la brigade d’Aiguillon le 4 juillet 2016. Quatre ans jour pour jour avant sa mort. Celle qui avait réussi l’OPJ en octobre 2019 a aussi été une judokate de haut niveau.

Ancienne pensionnaire du pôle judo de l’Insep, elle avait subi une grave blessure et a renoncé à devenir professionnelle. Elle a néanmoins poursuivi la compétition mais au sein de la Gendarmerie. Membre de l’équipe de France militaire, elle avait participé à de nombreuses compétitions et avait décroché le 15 février 2017 son deuxième titre de championne de France militaire de judo ( catégorie + de 78 kilos) organisé au sein de l’escadron de gendarmerie mobile de Tarbes. Elle avait déjà remporté ce titre en mars 2016 à Lorient.

Elle a été nommée chevalier de la Légion d’honneur et a été décorée de la médaille militaire. Elle a donné son nom à la 109ème promotion de l’école de Chateaulin.

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