Trois Supercarriers se rencontrent dans l’Atlantique : une opération colossale

Trois Supercarriers se rencontrent dans l’Atlantique : une opération colossale

Dans l’Atlantique, trois supercarriers américains ont mené une opération logistique majeure, transférant une énorme quantité de munitions entre les navires. Découvrez les détails de cette manœuvre technique et stratégique unique.

Par Laurène Meghe – armees.com – publié le 2 septembre 2024

Trois Supercarriers Se Rencontrent Dans Latlantique
Image du jour – Trois Supercarriers se rencontrent dans l’Atlantique : une opération colossale – © Armees.com

 

Le 22 août dernier, une rencontre exceptionnelle s’est déroulée en plein océan Atlantique. Trois supercarriers américains, l’USS Dwight D. Eisenhower, l’USS Harry S. Truman, et l’USS Gerald R. Ford, se sont rejoints pour une opération logistique de grande envergure : le transfert de 1 360 tonnes de munitions. Voici les détails techniques et stratégiques d’une manœuvre sans précédent qui a mobilisé des centaines de marins et des tonnes de matériel.

En bref :

  • Trois supercarriers américains, l’USS Dwight D. Eisenhower, l’USS Harry S. Truman et l’USS Gerald R. Ford, ont effectué une manœuvre logistique complexe en Atlantique.
  • 1 360 tonnes de munitions ont été transférées grâce à 1 764 livraisons par hélicoptères MH-60S Seahawk, avec un accent particulier sur la sécurité.
  • L’opération a impliqué une coordination minutieuse entre les navires, soulignant la capacité de l’US Navy à gérer des opérations complexes en mer.
  • L’exercice a démontré la puissance de projection de la flotte américaine, renforçant la suprématie des supercarriers sur les océans.
  • Cette rencontre stratégique a permis de tester les limites de l’équipement et des équipages, avec un accent particulier sur la sécurité et l’efficacité opérationnelle.

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Un ballet aérien précis et risqué

L’opération de transfert s’est étalée du 22 au 30 août et a nécessité l’utilisation intensive de hélicoptères MH-60S Seahawk pour effectuer pas moins de 1 764 livraisons de munitions entre les navires. Les escadrons impliqués incluaient les « Tridents » de HSC-9, les « Dragon-Slayers » de HSC-11, et les « Dusty Dogs » de HSC-7 pour le transfert des munitions du Dwight D. Eisenhower au USNS William McLean. Cette phase critique a mis l’accent sur la sécurité, avec des briefings réguliers pour garantir que chaque mouvement d’équipement lourd et d’explosifs se déroule sans accroc.

Le Maître principal aviation ordonnancier Jerome Ruffins, en charge du département des armements, a déclaré : « Nous déplaçons beaucoup de matériel lourd et d’explosifs, donc la sécurité est primordiale ». Les officiers, sous-officiers et premiers maîtres patrouillaient constamment sur le pont d’envol, dans le hangar et dans les magasins pour s’assurer que les protocoles de sécurité étaient respectés.

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Une coordination militaire de haut niveau

Commander Kent Davis, responsable du département des armements sur l’USS Dwight D. Eisenhower et surnommé « Gun Boss », a salué l’effort collectif nécessaire pour mener à bien cette mission : « C’était un énorme effort pour toute l’équipe de se rassembler et de faire en sorte que cela se produise ». Les marins ont travaillé jour et nuit pour s’assurer que chaque transfert se déroule en toute sécurité, en renforçant les protocoles de sécurité et la formation des équipages.

L’opération a comporté deux types de ravitaillements : le « Vertical Replenishment » (VERTREP) et le « Connected Replenishment » (CONREP), permettant de mener à bien ces 1 764 transferts en toute sécurité et efficacité. L’importance de l’opération a été soulignée par le Chef aviation ordonnancier Alexis Armstrong, qui a comparé ces transferts à un événement sportif majeur : « Les déchargements et chargements, c’est comme notre Super Bowl ».

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Un exercice stratégique en haute mer

Cette rencontre de supercarriers ne s’est pas limitée à une simple démonstration de force logistique ; elle a également servi de terrain d’entraînement stratégique pour l’US Navy. En pleine mer, loin des bases terrestres, les équipages ont dû faire preuve d’une excellente coordination et d’une adaptation rapide aux imprévus, démontrant ainsi leur capacité à opérer dans des environnements exigeants.
Le succès de cette opération souligne non seulement la compétence des équipages, mais aussi la puissance de projection de la flotte américaine. Ces exercices sont essentiels pour maintenir l’efficacité opérationnelle et tester les limites des équipements et du personnel.

Ce rassemblement de supercarriers, appuyé par le navire de transport sec USNS William McLean, met en lumière la puissance maritime des États-Unis et leur capacité à mener des opérations à grande échelle. Une démonstration de force qui réaffirme la suprématie américaine sur les océans du globe.

Source officielle : https://www.navy.mil/Press-Office/News-Stories/Article/3891375/bombs-away-ike-completes-tri-carrier-ammo-off-load/


Laurène Meghe

Rédactrice spécialisée en économie et défense armées. Je couvre également les domaines des enjeux industriels et politique, y compris les relations entre les entreprises et leurs partenaires financiers.

Industrie de la défense : Verney-Carron pourra bénéficier de l’aide de réservistes de l’armée

Industrie de la défense : Verney-Carron pourra bénéficier de l’aide de réservistes de l’armée

Par Paolo Garoscio –  Publié le 19 juillet 2024

ndustrie de la Défense : Verney-Carron pourra bénéficier de l'aide de réservistes de l'armée

Un partenariat stratégique pour la réserve industrielle

Le 17 juillet 2024 marque une date importante pour l’industrie de défense française. Emmanuel Chiva, délégué général pour l’armement, et Hugo Brugière, PDG de Verney-Carron, ont signé une convention de partenariat à Saint-Étienne, Loire. Cette collaboration pionnière permet à une entreprise de l’industrie française de défense de bénéficier pour la première fois du renfort de réservistes, mettant en lumière un nouveau modèle de réactivité industrielle en période de crise.

La convention, établie pour cinq ans, s’inscrit dans la dynamique de montée en puissance de la Base industrielle et technologique de défense (BITD). Le ministère des Armées joue un rôle central en avançant la rémunération ainsi que les cotisations et prestations sociales des réservistes, tandis que Verney-Carron s’engage à rembourser ces sommes. Les réservistes, mobilisables sur des missions spécifiques grâce à leurs compétences, peuvent ainsi renforcer rapidement les cadences de production lors de crises majeures, répondant ainsi efficacement aux besoins étatiques.

Emmanuel Chiva a souligné l’importance de cette convention en déclarant : « Ce partenariat inédit renforce notre capacité à répondre rapidement et efficacement aux besoins de défense nationale en période de crise » . Hugo Brugière a ajouté : « Verney-Carron est fier de contribuer à l’effort national en intégrant des réservistes au sein de nos équipes ».

La réserve industrielle de défense : un atout pour la BITD

La Réserve industrielle de défense (RID) est un dispositif innovant ouvert aux professionnels possédant des compétences industrielles, visant à renforcer les chaînes de production et le maintien en condition opérationnelle de l’industrie d’armement en cas de crise. Destinée prioritairement aux ouvriers qualifiés, techniciens et ingénieurs, la RID englobe également des compétences en fabrication, usinage, chaudronnerie, contrôles non destructifs, et qualité produit.

Les réservistes s’engagent sur une base de 10 jours par an, avec un dépassement autorisé pour la formation, l’entretien des compétences et la mise en situation. Leur statut de militaire, avec une rémunération calculée sur la même base qu’un militaire d’active du même grade, leur permet d’intégrer les équipes de la BITD ou des industriels étatiques tels que le SMITer, le SLM, le SIAé, et le SIMu.

Le dispositif ambitionne de constituer un vivier de 3 000 réservistes industriels, prêts à être déployés chez les industriels de la BITD en cas de besoin. Pour intégrer la réserve, plusieurs conditions sont requises : être actif dans l’industrie civile ou récemment retraité des domaines industriels, être de nationalité française, être en règle avec le service national, et être apte médicalement. De plus, les candidats doivent s’engager à respecter la charte de déontologie du réserviste.


Paolo Garoscio

Journaliste chez EconomieMatin. Ex-Chef de Projet chez TEMA (Groupe ATC), Ex-Clubic. Diplômé de Philosophie logique et de sciences du langage (Master LoPhiSC de l’Université Paris IV Sorbonne) et de LLCE Italien.