L’armée française quitte le Mali après plus de neuf ans d’intervention

L’armée française quitte le Mali après plus de neuf ans d’intervention

 

L'armee francaise quitte le Mali apres plus de neuf ans d'intervention
L’armée française quitte le Mali après plus de neuf ans d’intervention © AFP/Archives/FLORENT VERGNES

Le point – Source AFP Publié le

Barkhane : Le Groupement tactique « Monclar » déjoue une attaque jihadiste sur l’axe Gao-Niamey

Barkhane : Le Groupement tactique « Monclar » déjoue une attaque jihadiste sur l’axe Gao-Niamey

par Laurent Lagneau – Zone militaire – publié le 13 août 2022

http://www.opex360.com/2022/08/13/barkhane-le-groupement-tactique-monclar-dejoue-une-attaque-jihadiste-sur-laxe-gao-niamey/


 

Peu avant de céder le commandement de la force Barkhane au général Bruno Baratz, le général Laurent Michon avait dit craindre un « coup d’éclat » des groupes armés terroristes [GAT] dans les derniers jours du retrait des troupes françaises du Mali.

Ce 13 août, et alors que celui-ci est sur le point de s’achever [avec, la semaine passée, le transfert de 150 conteneurs et d’un quarantaine de véhicules de Gao vers Niamey, au Niger], le Groupement tactique « Monclar », armé par la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère [DBLE] a repéré un groupe de combattants jihadistes dans les environs de la localité de Tassiga, située sur à une quarantaine de kilomètres de la frontière nigérienne.

Armés de fusils-mitrailleurs et se déplaçant à motos, les jihadistes cherchaient à se renseigner sur le dispositif de sécurité déployé par les militaires français dans le secteur. Mais ils n’ont guère eu le temps de poursuivre leur activité. Une fois repérés, ils ont ouvert le feu sur les légionnaires du GTD Monclar, qui ont immédiatement riposté.

« Dans sa riposte, Barkhane a mis hors de combat deux d’entre-eux, n’essuyant aucune perte de son côté », a indiqué l’État-major des armées [EMA], peu après cet accrochage. Et d’ajouter : « La mission première de Barkhane de lutter contre les groupes armés terroristes se poursuit aux côtés de ses partenaires sahéliens, en parallèle de la ré-articulation en bon ordre et en sécurité de son dispositif hors du Mali ».

Il s’agit de la seconde intervention de Barkhane contre un GAT en une semaine. En effet, dans la soirée du 6 août, la force française a mené une opération dans la région de Talataï, située à environ 200 km au nord-est de Gao, pour « neutraliser » un cadre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, JNIM ou RVIM, lié à al-Qaïda].

Par ailleurs, selon le dernier compte-rendu hebdomadaire des opérations de l’EMA, le GTD Monclar a mené, la semaine passée, une opération de sécurisation de la ville de Gao et de ses alentours, l’objectif étant de « protéger la force, dans le cadre de la ré-articulation du dispositif, ainsi que la population contre de potentielles exactions des GAT présents dans la région ». Cette mission a reposé un « dispositif léger et discret », composé de deux groupes d’infanterie et d’une unité de tireurs d’élité, appuyé par un hélicoptère d’attaque Tigre.

« Si la réarticulation prend du temps, c’est parce que nous souhaitons le faire en sécurité, en bon ordre et selon le mode d’action que nous avons déterminés, nous ne nous faisons rien imposer. […] Nous faisons les choses extrêmement sereinement », a récemment fait valoir le général Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA, à l’antenne de franceinfo.

Photo : État-major des armées

Ancien du 1er RPIMa, le général Bruno Baratz prend la direction des opérations françaises au Sahel

Ancien du 1er RPIMa, le général Bruno Baratz prend la direction des opérations françaises au Sahel

http://www.opex360.com/2022/07/29/ancien-du-1er-rpima-le-general-bruno-baratz-prend-la-direction-des-operations-francaises-au-sahel/


 

Dégradation des relations entre Paris et Bamako, arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner, sollicité par la junte malienne, lutte informationnelle quasiment incessante contre Barkhane, avec des conséquences sur le terrain, illustrées par la difficile progression d’un convoi logistique français entre Abidjan et Gao ou encore par la mise en scène macabre à Gossi, montée en puissance de certaines organisations jihadistes, à commencer par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], décision de M. Macron de retirer les troupes françaises du Mali, etc. Si sa prise de commandement devait intervenir à un moment « essentiel », probablement que le général Michon ne soupçonnait pas l’ampleur des difficultés qu’il allait devoir affronter.

Et nul doute que la partie ne sera pas plus facile par son successeur, le général Bruno Baratz, à qu’il vient de transmettre la direction des opérations françaises au Sahel.

« C’est avec une grande fierté que j’ai l’honneur de prendre le commandement de l’opération Barkhane. La période qui s’ouvre, plus incertaine que jamais, nous exhorte à l’humilité et à l’audace », a d’ailleurs déclaré le général Baratz, au moment de prendre ses nouvelles fonctions.

 

Fils d’un gendarme originaire d’Oloron Sainte-Marie et passé par l’École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan [promotion « général Georges Hamacek » – 1989-92] puis par celle de l’École d’application de l’Infanterie [alors implantée à Montpellier, ndlr], le général Baratz a accompli l’essentiel de sa carrière militaire dans les forces spéciales, plus précisément au sein du 1er Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] dont il devint le chef de corps en 2010.

Engagé à plusieurs reprises dans les Balkans, en Afrique, en Afghanistan et en Guyane [au titre de l’opération Harpie, menée contre l’orpaillage clandestin], le général Baratz a exercé différentes fonctions en état-major.

Breveté de l’enseignement militaire supérieur et titulaire d’un « master » spécialisé en management des risques internationaux obtenu en 2005 à HEC, Bruno Baratz a notamment été chef de cabinet du chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] et commandant des Éléments français au Sénégal, avant de prendre la tête du Commandement des forces spéciales Terre [CFST] en 2020. À noter qu’il a publié deux livres : « Le business en Irak, entre risques et opportunités » et « L’économie mondiale en mouvement, vers un nouvel environnement géo-économique ».

Le général Baratz prend les rênes de Barkhane à un moment où le retrait du Mali est sur le point de s’achever, où les attaques de GSIM se rapprochent de Bamako et où la menace jihadiste s’étend au golfe de Guinée… Mais surtout, il lui reviendra d’appliquer une nouvelle feuille de route pour les opérations françaises au Sahel, avec un effectif réduit à 2’400 militaires.

« Nous opérons une réarticulation de notre dispositif en nous retirant du Mali parce que le cadre politique n’est plus là […], pour élargir notre dispositif, au-delà du Sahel, au golfe de Guinée et les pays de la deuxième ceinture qui ont à faire face maintenant à des groupes terroristes qui sont en train de s’étendre et de bousculer toute la région », a encore expliqué le président Macron, lors de son déplacement à Yaoundé [Cameroun], le 26 juillet.

Sur une base nigérienne reculée, les légionnaires français se font discrets

Sur une base nigérienne reculée, les légionnaires français se font discrets



Sur une base nigérienne reculée, les légionnaires français se font discrets
©   AFP/BERTRAND GUAY

Le Point – Source AFP – Publié le https://www.lepoint.fr/monde/sur-une-base-nigerienne-reculee-les-legionnaires-francais-se-font-discrets-16-07-2022-2483473_24.php


Présence militaire française en Afrique : comment la France compte réellement s’y prendre

Présence militaire française en Afrique : comment la France compte réellement s’y prendre

TOURNANT. Dans une déclaration au ministère des Armées, la veille du 14 Juillet, le président Macron a ouvert la porte à une offre militaire française rénovée en Afrique.

Dans le nord du Mali, les soldats francais de l'operation Barkhane ont laisse les cles de la base de Tombouctou aux Forces armees maliennes fin decembre 2021, mettant fin a neuf annees de presence. La ville avait ete liberee par les Francais en 2013.
Dans le nord du Mali, les soldats français de l’opération Barkhane ont laissé les clés de la base de Tombouctou aux Forces armées maliennes fin décembre 2021, mettant fin à neuf années de présence. La ville avait été libérée par les Français en 2013.  © FLORENT VERGNES / AFP


Par Le Point Afrique – Publié le

https://www.lepoint.fr/afrique/presence-militaire-francaise-en-afrique-comment-la-france-compte-reellement-s-y-prendre-14-07-2022-2483266_3826.php


Un coup d’accélération. Le président français, Emmanuel Macron a ouvert la porte mercredi, à la veille du 14 Juillet, à une transformation de l’offre militaire française en Afrique, vers un dispositif plus discret, qui imposera de fait de revoir l’ensemble des dispositifs français en Afrique. Ce changement de cap intervient alors que l’armée française est en passe de quitter le Mali à la fin de l’été et qu’elle a des milliers de militaires impliqués dans la lutte antidjihadiste au Sahel.

Dans sa traditionnelle allocution au ministère des Armées, le chef de l’État français a affirmé sa volonté de « réussir à bâtir dans la durée une intimité plus forte avec les armées africaines, reconstruire une capacité à former, ici et là-bas », tout en restant en deuxième ligne, et alors que Paris veut préparer ses armées aux conflits de haute intensité comme celui d’Ukraine. Le président Macron a par ailleurs évoqué la nécessité d’un « continuum entre notre offre diplomatique, nos actions rénovées pour le partenariat africain, nos actions de développement » en Afrique. « C’est un changement de paradigme profond », a-t-il martelé.

Les ministres des Armées, Sébastien Lecornu, et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, sont attendus dès le 15 juillet au Niger pour expliquer aux différents partenaires les grandes lignes de la nouvelle stratégie. M. Lecornu se rendra le lendemain en Côte d’Ivoire. Avant un déplacement, fin juillet, du président Macron dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne.

En effet, la France, ancienne puissance coloniale d’une partie des pays du continent, y maintient une forte présence militaire. Outre son engagement au Sahel, en pleine restructuration, elle a des éléments déployés au Sénégal, au Gabon, en Côte d’Ivoire et à Djibouti.

Changement de paradigme

Alors que le chantier d’une refondation de la stratégie militaire française en Afrique est en cours d’élaboration depuis de longs mois, le bras de fer entre Paris et Bamako, puis la guerre en Ukraine sont devenus des facteurs d’accélération de la réflexion. La France entend tirer les leçons de son engagement au Mali, notamment pour éviter les écueils passés. « Nous avons certes fait monter en puissance l’armée malienne, mais nous avons parfois agi à sa place. C’est terminé », a récemment confié à l’AFP le commandant de Barkhane, le général Laurent Michon, qui sera remplacé en août par le général Bruno Baratz.

Hier partenaire clé de Bamako, la France, ancienne puissance coloniale, est désormais persona non grata. La junte au pouvoir depuis 2020 a poussé dehors l’armée française et a fait appel aux Russes, via la sulfureuse société paramilitaire Wagner, même si Bamako s’en défend. Le bilan est mitigé : si l’opération Barkhane, qui a succédé à l’opération Serval en 2013, a obtenu de beaux succès tactiques en supprimant de nombreux chefs djihadistes et en entravant la marge de manœuvre des groupes armés, l’État malien n’a jamais transformé l’essai en apportant des réponses politiques. Conséquence : les violences continuent de s’intensifier et le sentiment antifrançais a gagné du terrain.

« On change de paradigme, avec une présence partenariale plus discrète. Aujourd’hui, se déployer avec une armada n’est plus dans l’air du temps », résume le colonel Hubert Beaudoin, sous-chef opérations de Barkhane.

Désormais, l’armée française offrira son soutien, mais en deuxième ligne. Une manière de réduire la visibilité de son action, qui agit comme un irritant dans les sociétés africaines, tout en maintenant une présence dans cette zone d’influence historique.

Une nouvelle feuille de route qui reste à définir

Une fois désengagée du Mali, la France aura divisé par deux sa présence au Sahel en ne maintenant que 2 500 militaires environ dans la région. Mais Paris affirme depuis des mois ne pas renoncer à la lutte antiterroriste et discuter avec les pays du Sahel et du golfe de Guinée pour préparer de nouvelles formes d’intervention.

Au Niger, les Français maintiendront un PC dédié avec plus d’un millier d’hommes et des capacités aériennes pour fournir un appui feu et du renseignement dans le cadre d’un « partenariat de combat » avec les forces armées nigériennes (FAN), déployées avec 250 soldats français à proximité de la frontière avec le Mali face aux djihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe État islamique. « Aujourd’hui, on inverse complètement la relation partenariale : c’est le partenaire qui décide de ce qu’il souhaite faire, des capacités dont il a besoin et qui commande lui-même les opérations effectuées avec notre appui », explique le général Hervé Pierre, commandant du PC Partenariat. « C’est la meilleure des voies pour continuer à agir efficacement à leurs côtés sans alimenter les délires de certains sur les réseaux sociaux », insiste-t-il.

L’état-major est en revanche peu disert sur les autres coopérations à la carte (partenariat de combat, formation, conseil, appui) proposées aux pays de la région, notamment aux pays du golfe de Guinée (Bénin, Togo…). « Des échanges sont en cours entre les capitales africaines, Paris et les capitales européennes », commente seulement le commandant de Barkhane.

L’état-major français de l’opération qui succédera à Barkhane sera pour l’heure maintenu à N’Djamena, au Tchad, avec lequel la France a un accord de défense. Mais ses effectifs seront allégés.

Quant au Burkina Faso, il est « preneur de notre aide, mais reste frileux de nous voir densifier notre présence terrestre au-delà de Sabre », un contingent de forces spéciales françaises basé dans la région de Ouagadougou, souligne un haut gradé.

Au-delà d’aider à contenir les violences djihadistes qui menacent de s’étendre jusqu’au golfe de Guinée, l’enjeu pour Paris du maintien d’une présence militaire française est d’éviter un déclassement stratégique, à l’heure d’une compétition accrue sur la scène internationale. En Afrique de l’Ouest, les Russes mènent une stratégie agressive d’influence à coups de campagnes massives de désinformation antifrançaise. « Les attaques menées par Wagner sur les réseaux sociaux dépassent largement le Mali et se répandent en Afrique », avertit le renseignement militaire de Barkhane. « On a redécouvert ce danger, mais c’est un des ressorts de la guerre. » Or, « la France, acteur diplomatique et militaire incontournable dans la région, justifie en Afrique de l’Ouest comme nulle part ailleurs dans le monde son statut de puissance moyenne d’influence globale », fait valoir dans un récent rapport Elie Tenenbaum, chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Au Mali, qui veut noyer son chien l’accuse d’être un mercenaire

Au Mali, qui veut noyer son chien l’accuse d’être un mercenaire

par Philippe Chapleau – Lignes défense – publié le 12 juillet 2022

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


La junte militaire malienne ne manque pas d’air: elle considère que les 49 soldats ivoiriens interpellés dimanche à l’aéroport de Bamako sont « des mercenaires » et elle a décidé de les « mettre à disposition des autorités judiciaires compétentes » selon le communiqué qui suit:

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Le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga, a assez cyniquement expliqué que « le dessein funeste des personnes interpellées était manifestement de briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel ».

Le statut des Ivoiriens arrêtés ne correspond en rien à la définition du mercenariat selon la Convention de l’Organisation de l’unité africaine invoquée par Bamako.

Ces militaires appartiennent à l’armée régulière ivoirienne et étaient en mission officielle comme l’a précisé le porte-parole de la mission des Nations unies au Mali (Minusma). Selon lui, les militaires interpellés faisaient partie d’ »éléments nationaux de soutien » logistique à la Minusma qui sont « des effectifs nationaux déployés par les pays contributeurs de troupes, en soutien à leurs contingents », « une pratique communément appliquée dans les missions de maintien de la paix ». Un document ivoirien en témoigne:

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En outre, comme le résume un humanitaire français sur Twitter: « Invoquer la convention de l’OUA sur le mercenariat en Afrique contre la RCI, alors qu’en même temps, on paye à prix d’or les tueurs de Wagner qui mènent des exactions majeures contre sa propre population, il faut vraiment être nés avant la honte, quoi... ».

Enfin, l’activité de protection de la compagnie aérienne « Sahelian Aviation Services »(SAS, qui travaille entre autres pour la Minusma), assurée par les Ivoiriens, sera confiée aux forces armées maliennes. Contre rétribution bien sûr.

Otan : Si nécessaire, la France envisage de déployer l’équivalent d’une brigade en Roumanie

Otan : Si nécessaire, la France envisage de déployer l’équivalent d’une brigade en Roumanie

par Laurent Lagneau – Zone militaire –  publié le  7 juillet 2022

http://www.opex360.com/2022/07/07/otan-si-necessaire-la-france-envisage-de-deployer-lequivalent-dune-brigade-en-roumanie/


 

Lors du somment de l’Alliance atlantique, organisé les 29 et 30 juin derniers à Madrid, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis enverraient jusqu’à 5’000 militaires de plus [soit l’équivalent d’une brigade de l’US Army] en Roumanie, où la France assure le rôle de « nation cadre » du groupement tactique multinational qui, composé essentiellement par le bataillon « fer de lance » de la Force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force], y a été déployé après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Pour rappel, placé sous le commandement de l’Otan et opérant dans le cadre de la mission Aigle, ce bataillon de 800 militaires [dont 500 Français et 300 Belges] a donc pris ses quartiers sur la base Mihail Kogalniceanu, près de Constanta. Il a été par ailleurs renforcé par un détachement de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], lequel met en oeuvre un système de défense aérienne « MAMBA » [ou SAMP/T pour Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre].

À l’avenir, ce « Battle group forward presence » [BG FP] rejoindra le camp de Cincu, qui est actuellement en train d’être construit par le détachement « génie » de la mission Aigle [nom de la contribution française à ce bataillon, ndlr], renforcé par ses sapeurs néerlandais, roumains et américains.

Cela étant, à Madrid, et après avoir souligné la « réactivité » des forces françaises pour se déployer à Constanta, le président Macron fait part de la volonté de Paris de « renforcer encore » le dispositif actuellement en place afin de « répondre aux besoins de nos alliés européens en tant que de besoin, comme celasera le cas au niveau d’une brigade en Roumanie ». Et d’insister : « Comme pour les autres alliés qui sont nations-cadres pour les différents déploiements, la France a décidé de prendre cet engagement à l’égard de la Roumanie et de l’ensemble des alliés ».

Pour le moment, et selon une infographie qu’il a diffusée la semaine passée, l’Élysée n’a évoqué que des « éléments préfigurateurs d’un état-major de brigade renforçables sur très cout préavis » ainsi que des « éléments de renforcement, en alerte, projetables en urgence à partir de la France ».

 

Ainsi, et comme l’a décidé M. Macron, la France doit « pouvoir élever » son engagement en Roumanie « au niveau d’une brigade, si la situation le réclamait », c’est à dire déployer plusieurs milliers de soldats. « L’état-major [des armées] est en train de planifier cela », a précisé Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, dans un entretien donné au quotidien Les Échos, le 4 juillet.

Lors de sa première audition à l’Assemblée nationale depuis qu’il a pris ses nouvelles fonctions, M. Lecornu est revenu sur le rôle de « nation cadre » tenu par la France en Roumanie. Un « rôle clé », a-t-il souligné, qui « passe par une défense du ciel et la construction d’une base militaire à Cincu, qui permettra d’accueillir un certain nombre de forces interalliées », dont, éventuellement, un brigade.

« Si malheureusement besoin en était », il faudra « élever notre capacité au « niveau de type brigade », ce qui « est là aussi complétement inédit depuis la fin de la Guerre Froide », a déclaré M. Lecornu.

Par le passé, une brigade était composée de deux régiments… Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, puisqu’une brigade type de l’armée de Terre [dite « interarmes »] en compte au moins six.

Cependant, et contrairement ce qu’a soutenu le ministre, un tel déploiement ne serait pas « inédit » puisque l’armée de Terre a déployé environ 5’200 soldats au plus fort de l’opération Serval, en février 2013. Soit, justement, l’équivalent d’une brigade.

Le commandant de Barkhane redoute un « coup d’éclat » des jihadistes dans les derniers jours du retrait du Mali

Le commandant de Barkhane redoute un « coup d’éclat » des jihadistes dans les derniers jours du retrait du Mali

http://www.opex360.com/2022/07/05/le-commandant-de-barkhane-redoute-un-coup-declat-des-jihadistes-dans-les-derniers-jours-du-retrait-du-mali/


 

Dans un entretien accordé à RFI, le général Laurent Michon, le commandant de la force Barkhane, s’attend à un éventuel « coup d’éclat » des groupes jihadistes sur l’axe Gao-Niamey quand les derniers convois quitteront le Mali pour se rendre au Niger.

« La menace terroriste demeure évidemment avec un certain nombre de groupes toujours très actifs. Le corridor de Gao à Niamey est un corridor très emprunté par beaucoup de monde. Il est essentiel au pays. […] Nous l’utilisons très fréquemment. Cette menace menace existe toujours sur cet axe important, mais elle n’est que ponctuelle, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de contrôle possible de l’axe par les groupes terroristes comme cela peut arriver dans d’autres parties du pays, au centre notamment », a commencé par expliquer le général Michon.

Cependant, a-t-il continué, il est « toujours possible que certains groupes terroristes tentent de faire croire qu’ils chassent Barkhane en agissant ponctuellement de façon symbolique ». Aussi, « nous nous préparons à de tels coups d’éclats », a-t-il assuré. « Nous ne pourrons pas les empêcher, mais ils demeureront, j’imagine, assez difficile à conduire pour ces groupes », a-t-il dit.

Une inquiétude que le général Michon n’est pas le seul à exprimer. Ainsi, un officier de la cellule « renseignement » de Barkhane a expliqué à l’AFP qu’un « vide sécuritaire » va se créer après le départ de la force française… « Chacun va essayer d’occuper l’espace. Et l’un des moyens d’occuper au moins l’espace des perceptions serait de nous porter un coup. Dans toute opération, qu’elle soit de petite ou de grande envergure, la phase de désengagement est toujours la plus dangereuse », a-t-il confié.

Quoi qu’il en soit, une fois cette manœuvre de désengagement terminée, il devrait rester encore 2500 militaires français au Sahel. Ce chiffre n’est pas gravé dans le marbre : étant donné que Barkhane va désormais essentiellement se concentrer sur le soutien aux armées locales, tout dépendra de ce que décideront les pays de la région au sujet de leur coopération avec la France en matière de lutte contre les groupes terroristes.

Enfin, le général Michon ne considère pas la présence au Sahel du groupe paramilitaire russe Wagner comme étant la première des menaces, même si celle-ci est en partie la cause du retrait de Barkhane du Mali.

« La vraie menace est évidemment constituée des groupes terroristes. Et j’entends par groupes terroristes leurs chefs ou leurs colonnes vertébrales qui ont une vraie stratégie d’exportation, qui l’ont écrite, et qui l’appliquent de façon très volontariste », a-t-il dit. « C’est une menace envers les populations, envers la stabilité des pays. C’est bien celle-là que nous combattons ensemble avec les Européens qui veulent bien venir avec nous soutenir les pays africains qui en souffrent », a-t-il conclu.

L’armée française vue par les étrangers

L’armée française vue par les étrangers

https://mediascitoyens.org/larmee-francaise-vue-par-les-etrangers/

Fleuron de notre industrie et fierté de notre pays. L’armée française a été classée cinquième, selon une étude américaine datant de 2021, derrière les États-Unis, la Russie, la Chine et le Royaume Uni mais juste devant la Corée du Sud et l’Allemagne. Ce n’est pas rien tout de même mais comment notre armée est elle perçue dans le monde.

Essayons d’y voir un peu plus clair sur ces enjeux géo-politique ou géo-stratégiques.

Des capacités limitées

L’armée de terre Française compte plus de 200 000 soldats et plus de 60 000 personnel civils. Sa capacité en terme d’armement est …

Ceci l’aide t-elle à être crédible vis-à-vis des autres grandes nations ? Ceci est une question importante dont il faut nuancer la réponse.

Toujours selon une étude américaine très sérieuse, la France pourrait être un allié de poids dans un conflit entre l’Europe et la Russie, ceci dans le cadre de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord). Sa capacité à combattre serait pourtant limitée !

L’armée Française a vu ses coupes budgétaires augmenter au fil des ans et ses effectifs diminuer. Ceci est un constat que la communauté internationale ne remet pas en cause. Les métiers de l’aéronautique par exemple, ou encore la cyberdéfense, ont du mal à susciter des carrières militaires chez les jeunes.

L’armée Française, toujours selon une étude américaine est l’une des principales puissances militaire en Europe.

Notre armée n’est pourtant pas en déclin, voyons comment tout ceci est perçu hors de nos frontières.

Vu d’ailleurs

A l’étranger, l’armée Française est à son rang mondial. Mais comme lors de la crise de la Covid, des dysfonctionnements pourraient apparaître lors d’un conflit. Cependant, notre armée peut se permettre de mettre en avant l’un des fleurons de notre industrie. La guerre en Ukraine a révélé certains dysfonctionnements de l’armée Russe, un conflit entraînant la France montrerait il un même dysfonctionnement de notre armée ? De nombreux étrangers se posent sérieusement la question.

L’ armée de l’air

L’armée de l’air et de l’espace compte 47 000 personnes, dont 42 000 militaires.

Un parfait exemple de notre puissante armée de l’air est le Rafale qui est donné par beaucoup de spécialistes comme l’un des avions les plus performants au monde.

Rafal en exercice

Vu de l’étranger, le chasseur domine et de loin, la scène internationale. En concurrence directe avec les chasseurs américains comme par exemple le F-35, le Rafale n’a rien à leur envier.

L’armée de l’air est considérée par les étrangers comme un corps d’armée exceptionnel, présent en plusieurs zones du globe.

La marine

La marine nationale compte près de 42 000 militaires dont 6 000 marins réservistes opérationnels

porte avion, fleuron de la marine Française

Là encore, des sous-marins de renom et des équipements exceptionnels, des porte-avions comme le Charles de Gaulle et des portes-hélicoptères. Notre pays connait les enjeux et connait l’importance de posséder du matériel à la pointe de la technologie. Là encore, vu de l’étranger, notre flotte marine impressionne, dissuade même, ce qui est essentiel. N’oublions pas que nous possédons l’arme nucléaire pouvant être tirée de la terre, de la mer ou des airs. Ce positionnement force le respect de chaque état étranger.

Là encore, la marine est considérée par les étrangers comme un corps d’armée exceptionnel.

L’armée Française hors de l’hexagone

Comment est perçue la présence Française hors de notre territoire ? Pour bien comprendre, il faut savoir que ses missions sont de deux types :

Les « OPEX » ou Opérations Extérieures

Au mali par exemple, dans le cadre de l’opération Barkhane est perçue comme nécessaire par les étrangers. N’oublions pas que cet opex fait suite à l’opération Serval demandée par les maliens eux-même, servant à enrayer la progression des jihadistes associés à Al-Qaïda au Maghreb islamique.

Comme nous l’avons précisé un peu plus haut, cette réponse est à nuancer puisque l’opération Barkhane a montré ses limites, durement critiquée par certains. La cause est juste et l’apport de formations aux soldats maliens est cependant très appréciée. De plus la guerre française au Mali est exemplaire selon les experts américains, ceci avec peu de moyen.

Des propos nuancés donc mais nous parlons ici de près de 9 ans de guerre, le mouvement serait il en train de s’essouffler ? Les avis se radicalisent peu à peu comme si nous nous étions habitués aux combats…

Les forces en présence

Se sont des positionnements stratégiques, de contrôle et de dissuasion dans des zones spécifiques de la planète. Nos soldats positionnés forcent le respect. Sur cet échiquier géostratégique, toutes les grandes puissances essaient de tirer leur épingle du jeu. Concernant l’armée française et ses différents positionnements, personne ne les contestes. Un équilibre entre toutes les plus grandes puissances est simplement à réfléchir pour permettre que la stabilité de la planète perdure.

Conclusion

Des propos nuancés donc mais globalement, nous pouvons nous apercevoir que les différents contingents français sont relativement bien vus par les étrangers. La défense est un sujet sensible et qu’il faut savoir aborder avec beaucoup de prudence. Des pions placés ici et là par chacun en respectant le mieux possible un intérêt commun qui est la stabilité de notre planète.

Au Sahel, l’armée française sera désormais « en soutien »

Au Sahel, l’armée française sera désormais « en soutien »

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 5 juillet 2022

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Voici la transcription d’un entretien réalisé par Daphné Benoit de l’AFP avec le général Laurent Michon, le commandant de l’opération Barkhane. L’armée française compte changer de mode d’action au Sahel après son retrait du Mali, offrant désormais d’intervenir « en soutien » et non plus en substitution des armées locales, selon le commandant de la force française Barkhane. Les militaires français ne seront plus que 2 500 environ au Sahel à l’issue de ce repli, qui ouvre une phase de coopération renforcée avec les autres pays de la région, en fonction de leurs besoins.

Près de cinq mois après la décision de la France de retirer ses troupes du Mali, où en est-on de ce désengagement hors norme?
Nous estimons que nous serons capables de quitter le Mali d’ici la fin de l’été comme demandé par la président de la République. Nous avons démonté les camps de Gossi et Ménaka et sommes passés en-dessous de 2 000 hommes au Mali. Et nous sommes maintenant en train de désengager la base de Gao. Au total, 4 000 containers et un peu moins d’un millier de véhicules doivent partir du Mali. Le dispositif de recueil au Niger est en place. Il ne s’agit pas de redéployer Barkhane au Niger, mais sur le plan logistique, on a besoin de passer par ce pays. La menace terroriste n’est pas si importante sur l’axe Gao-Niamey. Les groupes armés reprennent du poil de la bête, notamment l’EIGS (Etat islamique au Grand Sahara) car nous n’agissons plus contre sa colonne vertébrale. Donc la menace existe toujours, mais elle est plus maîtrisable car ce corridor est très fréquemment utilisé par la Minusma, l’armée malienne et (la force française antijihadiste) Barkhane. Pour moi, ce désengagement n’est pas un échec. Repartons des missions confiées: mettre l’ennemi à la portée des forces maliennes. L’armée malienne est passée de 7 000 à 40 000 hommes et Barkhane a participé à cette montée en gamme, tout en aidant à ce que les garnisons (…) cessent d’être submergées par les groupes terroristes, à qui nous avons fait baisser la tête.

 

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Comment va évoluer la présence militaire française au Sahel et en Afrique de l’Ouest?

Après le retrait du Mali, il devait rester environ 2 500 soldats français au Sahel à la fin de l’été. Mais cela dépendra avant tout des souhaits des Etats africains (…). Des échanges sont en cours entre les capitales africaines, Paris et les capitales européennes. Nous et les Européens allons vers davantage d’opérations de coopération, conditionnées de façon plus stricte aux demandes des pays africains, et qui viendront +en soutien de+ et non pas +à la place de+. Le Mali est un bon exemple: nous avons certes fait monter en puissance l’armée malienne (…) mais nous avons parfois agi à sa place. On a créé en mars un PC de partenariat à Niamey, qui a pour but de travailler avec des officiers africains insérés. C’est une forme de continuité, en réalité. Au Niger, cela fait plus d’un an qu’il y a un groupement français (à la frontière malo-nigérienne, ndlr) sous les ordres du général nigérien qui commande cette zone d’opération.

S’agit-il de moins prêter le flanc à des critiques contre l’ancienne puissance coloniale ?

La manipulation des populations existe, des mensonges énormes sont répandus selon lesquels nous armerions les groupes terroristes, nous kidnapperions des enfants, nous laisserions des charniers. Il est facile d’agiter un bouc émissaire auprès de personnes qui vivent des situations extrêmement difficiles sur le plan sécuritaire et humanitaire. Il y a eu une manœuvre de désinformation sur les réseaux, avec des mercenaires de Wagner qui ont enfoui des cadavres à Gossi (pour accuser les militaires français, ndlr). Pour la première fois, l’armée française a décidé d’expliquer comment les choses se passent en vrai, en déclassifiant et en montrant des images de drone. Ils vivent sur le pays, pillent, commettent des exactions, ont mis la main sur l’appareil de commandement de l’armée malienne et font des choses dans le dos des chefs. La meilleure réaction (…), c’est le respect de nos propres valeurs, c’est être clairs sur ce qu’on fait et laisser les journalistes africains et européens venir voir, faire du fact-check. La meilleure arme, c’est l’information vérifiée, recoupée.