La Maison-Blanche, résidence et bureau du président des États-Unis, est un monument emblématique de l’histoire et du pouvoir américain. Mélange de grandeur architecturale et de symbolisme politique, elle incarne l’essence même de la nation américaine.
L’Architecture de la Maison-Blanche : Un symbole de pouvoir et d’histoire
La Maison-Blanche, résidence officielle du président des États-Unis, est bien plus qu’un simple bâtiment : c’est un symbole de l’autorité présidentielle et de l’histoire américaine. Son architecture incarne la grandeur de la nation tout en intégrant des éléments classiques et modernes qui la rendent unique. L’édifice de plus de 5 100 m2, situé au 1600 Pennsylvania Avenue à Washington D.C., est un mélange de style néoclassique, de design pratique et de symbolisme politique.
Les origines architecturales
La conception de la Maison-Blanche débute au XVIIIe siècle, sous la direction de George Washington, premier président des États-Unis. Cependant, c’est l’architecte irlandais James Hoban qui est choisi pour réaliser le projet. Hoban s’inspire des bâtiments palladiens, notamment du Leinster House à Dublin, pour créer une résidence digne du chef de l’État américain. Le style néoclassique, qui reflète les idéaux de la Rome antique, a été choisi pour incarner l’autorité, la rationalité et l’équilibre.
La structure de la Maison-Blanche
La Maison-Blanche est constituée de plusieurs éléments distincts. Le bâtiment principal, avec ses murs en pierre calcaire, présente une façade symétrique, caractéristique du style palladien. Il se compose de trois étages : le rez-de-chaussée, l’étage principal et l’étage supérieur. L’entrée principale, ornée d’un porche à colonnes, est flanquée de chaque côté par des fenêtres en arc de cercle, un autre élément typique du style classique. L’édifice comprend également de nombreux salons et bureaux qui servent aux fonctions politiques et diplomatiques. Le bureau Ovale, situé au premier étage, est l’un des espaces les plus célèbres du bâtiment, un lieu où le président prend ses décisions et accueille des dignitaires étrangers. À proximité, on trouve la salle à manger d’État, la salle de réception diplomatique et les salons de l’Executive Residence.
Les évolutions architecturales
Au fil des siècles, la Maison-Blanche a subi plusieurs modifications et agrandissements. Après l’incendie de 1814, lors de la guerre de 1812, le bâtiment est presque entièrement détruit. La reconstruction permet de conserver le plan initial tout en apportant des améliorations. Les modifications les plus notables au cours du XIXe et du XXe siècle ont été réalisées lors des mandats de Theodore Roosevelt, Franklin D. Roosevelt et Harry S. Truman, ce dernier étant responsable de la rénovation complète de l’intérieur. Les jardins et les terrains environnants ont également évolué. Le plus célèbre d’entre eux est le Jardin de la Rose, situé à l’arrière du bâtiment, qui constitue un espace de détente tout en étant utilisé pour des événements officiels et des cérémonies.
La Maison-Blanche et la symbolique
La Maison-Blanche ne se limite pas à ses fonctions de résidence et de bureau. Elle incarne aussi la représentation du pouvoir exécutif américain. Ses colonnes majestueuses, ses jardins soignés et ses vastes espaces intérieurs sont autant de preuves de la stabilité, de la continuité de la nation américaine. En tant que centre névralgique du pouvoir, la Maison-Blanche est aussi un lieu de visibilité internationale. Chaque modification ou rénovation est scrutée de près et devient un moyen de marquer les changements dans l’histoire politique du pays. La Maison-Blanche est donc bien plus qu’un simple bâtiment : elle est le cœur battant de la politique américaine et un symbole fort de la république.
Tout est affaire de rapport de forces à la guerre. Pour les Ukrainiens en guerre, la seule perspective d’obtenir une « meilleure situation à la fin » est de modifier le rapport de forces militaires en 2025 afin de reprendre l’offensive en fin d’année et de libérer le plus possible de territoire occupé. À défaut de pouvoir modifier ce rapport de force, il n’y aura sans doute pas d’autre option stratégique pour Kiev que de limiter les dégâts en négociant la moins mauvaise paix possible.
Partisan affiché d’un règlement rapide du conflit ou du moins d’un arrêt prolongé des combats, Donald Trump a clairement indiqué son intention de forcer l’exécutif ukrainien à privilégier la mauvaise paix immédiate à la possible victoire lointaine. Les États-Unis fournissant environ la moitié de tous les équipements et munitions qu’utilisent les soldats ukrainiens, il lui suffira de réduire cette aide pour rendre la victoire impossible pour eux. Les États européens, qui tous ensemble ne fournissent qu’environ 30 % de l’aide militaire à l’Ukraine et sans grande possibilité d’en augmenter le volume, sont quant à eux plus ou moins obligés de suivre le mouvement quel qu’il soit. Tout en donnant toujours l’image d’un soutien ferme à l’Ukraine dans la poursuite de son combat, ils anticipent déjà d’avoir à jouer un rôle dans l’application d’une forme de paix possible.
À travers plusieurs déclarations de son entourage, la forme de paix envisagée par le nouveau président des États-Unis semble être un armistice sur les positions actuelles en Ukraine. Il n’est pas du tout évident que Vladimir Poutine accepte cette idée alors que ses troupes ont l’initiative des opérations et que rien ne l’oblige vraiment à s’arrêter là, mais Volodymyr Zelensky a déjà commencé à y préparer son opinion publique en évoquant la fin possible de la « phase chaude » de la guerre, remettant à une phase « diplomatique » (entendre « hypothétique ») la libération des territoires occupés.
Tout en continuant le combat afin au moins d’arrêter l’avancée russe, le président ukrainien s’efforce désormais d’obtenir en échange de l’arrêt éventuel des combats de véritables garanties de sécurité contre la Russie là où Donald Trump et son entourage n’envisagent que des garanties de respect de l’armistice et sans participation américaine. On a vu rétrospectivement la valeur des garanties de sécurité purement théoriques données à l’Ukraine en échange de son renoncement à son arsenal nucléaire dans le mémorandum de Budapest en 1994. Il ne peut y avoir de vraies garanties de sécurité sans soldats présents sur le territoire. Alors même que les éventuelles négociations ne sont pas commencées, on explore donc déjà l’hypothèse d’un déploiement de forces en Ukraine tout de suite après l’arrêt des combats et on voit déjà assez clairement les fortes limites de l’exercice.
Le premier problème est celui du volume de forces nécessaire, sachant que là encore les États-Unis, qui ont fourni 80 % des moyens des coalitions sous leur direction depuis 1990, ne veulent pas en être. L’entourage de Donald Trump évoquait 200 000 soldats déployés le long du front en Ukraine et de la frontière avec la Russie. C’est évidemment irréaliste, mais il faudra sans doute réunir une masse d’environ 40 à 50 000 hommes, compte tenu de l’immensité de l’espace à couvrir, ce qui nécessitera la constitution d’une force coalisée, soit onusienne afin de faire venir des contingents du monde entier, soit européenne avec une large participation des membres de l’Union et peut-être quelques États extérieurs. Le plus important n’est cependant pas de réunir ces hommes mais bien de savoir à quoi ils serviront.
La première idée serait de « maintenir la paix » en s’interposant entre les belligérants, à la manière de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) depuis 1978. Une mission onusienne serait forcément de ce type, avec la formation par exemple d’une Mission des Nations Unies en Ukraine (MINUKR), mais pourrait être également européenne, le point commun étant de toute façon qu’elle ne servirait à rien, comme effectivement toutes les autres missions évoluant dans le cadre du chapitre VI de la Charte des Nations Unies. Quand on n’a pas le droit de combattre sauf en légitime défense, on ne protège rien d’autre que soi-même (au mieux) et une telle force n’empêcherait pas plus les Russes de pénétrer en Ukraine que la FINUL avec les Israéliens au Liban. Cette force inutile pourrait donc recevoir l’aval de la Russie, et de toute façon on n’imagine pas le déploiement d’une force en Ukraine sans l’accord des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, dont la Russie. Cela pourrait satisfaire aussi les États-Unis, qui de toute façon ne participent jamais à ce genre de force, ainsi que les États européens, comme l’Allemagne ou l’Italie, qui eux au contraire aiment bien y participer lorsqu’ils veulent montrer qu’ils font quelque chose « pour la paix » mais sans prendre de risques, même si tout déploiement militaire prolongé, même le plus inoffensif – à tous les sens du terme – implique des pertes. La mise en place d’une telle force n’offrirait en revanche aucun intérêt pour les Ukrainiens. On ne voit pas dès lors pourquoi ils l’accepteraient.
Les Ukrainiennes préféreraient, et de loin, une force de protection, autrement dit une force qui combattrait en cas d’attaque russe, à la manière des bataillons déployés dans le cadre de la présence avancée renforcée de l’OTAN sur son flanc Est. Notons dans ce cas que les pays volontaires seraient beaucoup moins nombreux. Il s’agirait sensiblement des mêmes qui envisageaient il y a peu d’envoyer éventuellement des soldats en soutien à l’arrière des forces ukrainiennes. On aurait ainsi probablement une brigade française de quelques milliers de soldats, peut-être une britannique et des brigades multinationales avec des bataillons baltes, scandinaves et polonais, peut-être canadiens. Il n’y aurait sans doute pas de quoi réunir 40 000 hommes, mais à la limite peu importe puisque cela signifierait surtout que les États fournisseurs s’engageraient de fait à entrer en guerre avec la Russie si celle-ci attaquait et tuait leurs soldats. Ce serait effectivement pour le coup très dissuasif, et les Ukrainiens ne manqueraient pas de rappeler qu’un tel déploiement réalisé avant février 2022 aurait sans doute empêché la guerre. On imagine cependant les débats internes difficiles dans les pays européens avant de s’engager dans ce qui serait une entrée de l’Ukraine dans l’OTAN de fait, sinon en droit. Inutile de préciser que si l’Ukraine serait sans doute très heureuse de cette solution, il n’en serait pas de même de la Russie et on ne voit pas très bien dans ce cas comment Vladimir Poutine l’accepterait.
En conclusion, on est encore loin d’un armistice quelconque en Ukraine et encore plus loin d’un déploiement de forces étrangères visant à le faire respecter.
Le 22 décembre dernier, Donald Trump a annoncé son intention de nommer Elbridge Colby sous-secrétaire à la Défense chargé des questions politiques. La nouvelle n’a pas retenu outre mesure l’attention des grands médias. Pourtant, la nomination de ce réaliste révèle peut-être la ligne stratégique de Donald Trump lors de son prochain mandat.
Elbridge Colby n’est pas un inconnu. Au cours du premier mandat de Donald Trump, il avait présidé à l’élaboration de la Stratégie de défense nationale de 2018. Constatant l’accroissement du désordre mondial et l’impossibilité d’établir en définitive un ordre international libéral, ce document procédait à un recentrage, reconnaissant que «la compétition stratégique entre États, non le terrorisme [était] désormais la préoccupation première de la sécurité nationale des États-Unis » et désignant la Chine comme principale concurrente. Dans ce contexte, la modernisation de la défense devait assurer aux États-Unis les capacités nécessaires pour assurer sa prépondérance et « maintenir la paix par la force« , « to preserve peace through strength« , formule que Donald Trump se plaît actuellement à répéter, lorsqu’il évoque, par anticipation, la stratégie internationale qu’il compte mettre en œuvre.
Elbridge Coby, Deputy Assistant Secretary of Defense, (U.S. Army photo by Monica King/Released)
Un réaliste à la Défense
Formé à Harvard et à l’École de droit de Yale, Elbride Colby est avant tout un intellectuel et un penseur réaliste des relations internationales. Après avoir travaillé comme analyste au Center for Naval Analyses (CNA) et au Center for a New American Security (CNAS), Colby avait été pressenti pour jouer un rôle éminent dans la campagne de Jeb Bush, candidat à la primaire présidentielle de 2016, avant d’être finalement éconduit par l’entourage néoconservateur de ce dernier.
Aujourd’hui, si sa désignation comme sous-secrétaire à la Défense peut sembler éclipsée par la nomination à des postes de premier plan de personnalités politiques notoires, comme Michael Waltz ou Marco Rubio, l’influence intellectuelle qu’il exercera pourrait se révéler plus déterminante au fond pour définir le positionnement stratégique des États-Unis, conduisant certains observateurs à considérer, par anticipation, que Colby pourrait être le « cerveau » de la doctrine Trump.
Le cerveau de la doctrine Trump
Cofondateur de L’Initiative de Marathon, association visant à sensibiliser ses compatriotes à la nécessité de repenser la politique internationale des États-Unis dans le contexte d’un retour à la compétition des grandes puissances, Elbridge Colby a pu exposer ses vues les plus constantes dans The Strategy of Denial, publié en 2021. Opposé à la guerre en Irak comme à la multiplication des engagements extérieurs des États-Unis, qui ne peuvent conduire, selon lui, qu’à une déperdition d’énergie et à un surinvestissement vain, il croit primordial de concentrer les efforts américains sur un théâtre central, l’Asie, qui rassemble la moitié de la population mondiale et génère l’essentiel de la croissance globale, en vue d’un objectif principal, empêcher la Chine de bâtir une sphère de prospérité sous son contrôle et de faire ainsi prévaloir son hégémonie.
Faisant sienne, en quelque sorte, la stratégie d’offshore balancing conçue par le réaliste offensif John Mearsheimer, il estime que, pour faire pièce aux ambitions chinoises, qui ne se jouent décisivement ni en Ukraine ni au Proche-Orient, les États-Unis doivent être en mesure de coordonner leur action avec les puissances géographiquement proches de la Chine et peu enclines à accepter son ascension, en l’occurrence l’Inde, le Japon, l’Australie et même le Vietnam.
Tandis que, dans l’espace Indo-Pacifique, l’Amérique se chargerait de dissuader la Chine d’imposer son hégémonie économique, les États européens se trouveraient mécaniquement conduits à prendre davantage de responsabilités au sein de l’Alliance atlantique.
La Chine est le véritable adversaire des États-Unis
Elbridge Colby se démarque enfin d’autres stratèges américains en ce qu’il ne conçoit pas comme inévitable la perspective d’une guerre avec la Chine. Sa lecture de la compétition des grandes puissances n’est pas simplement militaire, comme tendrait à l’affirmer un John Mearsheimer, mais accorde une place primordiale aux enjeux géoéconomiques, dans le sillage du théoricien du changement hégémonique qu’était Robert Gilpin.
Soucieux de préserver la paix et la capacité des États-Unis à négocier avec son compétiteur sans provoquer de guerre majeure, Elbridge Colby affirme que « le moralisme » est, en fait, inférieur à « la moralité d’une politique étrangère réaliste« .
Au Sahel où le retrait français a laissé le champ libre aux GAT (Groupes armés terroristes), la situation est désormais hors contrôle. Face aux massacres de civils les armées locales sont totalement dépassées quand elles ne sont pas complices. Quant aux mercenaires russes, ce n’est pas en multipliant les crimes de guerre qu’ils pourront faire croire aux populations qu’ils sont animés de la « parcelle d’amour » qui était si chère à Lyautey et aux grands coloniaux français…
Il faut bien voir que la catastrophe actuelle résulte de deux principales erreurs de diagnostic faites par les décideurs parisiens :
1) Avoir cautionné la cuistrerie de ceux de leurs « experts » officiels qui qualifiaient systématiquement de jihadiste tout bandit armé ou même tout porteur d’arme.
Alors que nous étions face à un « cocktail » de revendications ethniques, sociales et politiques opportunément habillées du voile religieux, et que le trafic était devenu le poumon économique de populations subissant les effets d’une désertification accélérée par la démographie. D’où la jonction entre trafic et islamisme, le premier se faisant dans la bulle sécurisée par le second.
2) Avoir ignoré les constantes ethno-historico-politiques régionales.
Un tel refus obstiné de prendre en compte les réalités ethniques s’explique à la fois par l’idéologie et par l’ignorance. Avec pour conséquence que des solutions aussi hors sol que simplistes ont été plaquées sur la complexe, mouvante et subtile alchimie humaine sahélienne.
En effet, dans ces immensités où le jihadisme surinfecte de vieilles plaies ethno-historiques, présenter comme solution un processus électoral est une farce tragique car il n’aboutit qu’à un sondage ethnique grandeur nature. Quant au discours convenu prônant la nécessité de combler le « déficit de développement » ou encore la « bonne gouvernance », il relève du charlatanisme politique…
En 2025, si, après avoir été honteusement « éjectée » du Sahel à la suite de l’accumulation des erreurs commises par Emmanuel Macron, la France décidait d’y revenir, ses dirigeants devraient alors bien réfléchir. Ils ne devraient en effet plus voir la question régionale à travers le prisme des idéologies européo-centrées, des automatismes contemporains et des « singularités » LGBT.
Tout au contraire, il s’agirait pour eux de replacer les évènement dans leur contexte historique régional à travers cette longue durée qui, seule, permet de comprendre qu’ils sont liés à un passé toujours prégnant et qui conditionne largement les choix des uns et des autres.
La nomination de Kash Patel par le président élu, Donald Trump, au poste de directeur du FBI a suscité de vives réactions le soir du samedi 30 novembre. L’actuel directeur du FBI, Christopher Wray, qui occupe le poste depuis 2017, sera donc licencié. Les médias américains ont qualifié Patel de « choix extrêmement controversé ».
Le talk-show « Morning Joe » de MSNBC, le qualifie de « personnification de la colère MAGA contre le ministère de la justice et le FBI ».
Les conservateurs, eux, ont appelé Patel à « nettoyer le FBI », agence corrompue et inefficace selon eux.
Patel, « un combattant MAGA » et un fervent « Défenseur de la Vérité » :
Patel, 44 ans, est un avocat expérimenté en matière de sécurité nationale, de renseignement et de lutte contre le terrorisme. Au cours de la première administration Trump, il a été le directeur principal de la lutte contre le terrorisme au Conseil de sécurité nationale, puis chef de cabinet du secrétaire à la Défense par intérim, Christopher Miller, de 2020 à 2021.
L’avocat a commencé sa carrière en tant que défenseur public dans le comté de Miami-Dade en Floride, après avoir fréquenté l’Université Pace à New-York et avoir obtenu un certificat en droit international à la Faculté de droit de l’University College de Londres.
En 2014, Patel est devenu procureur fédéral à la Division de la sécurité nationale du ministère de la Justice et a joué un rôle prépondérant dans la poursuite des membres d’Al-Qaïda et de l’EI et d’autres groupuscules terroristes.
Avant de rejoindre la première administration Trump, Patel a été conseiller à la sécurité nationale et conseiller principal à la House Permanent Select Committee on Intelligence (HPSCI), où il rendait compte au président du comité, le Représentant Devin Nunes, républicain de Californie. Dans ce rôle, il a contribué à superviser l’enquête de la Chambre sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle de 2016.
Kash Patel a surtout mis en lumière les agissements de l’agence, notamment la surveillance exercée par le FBI sur la campagne et le premier mandat du président Trump. Il a été également « membre de l’équipe de transition » de Donald Trump, conseillant l’administration sur les potentielles nominations au cabinet.
Trump a annoncé la nomination de Patel sur son réseau Truth Social :
« Kash est un brillant avocat, enquêteur et combattant de l’America First, qui a passé sa carrière à dénoncer la corruption, à défendre la justice et à protéger le peuple américain (…). Il a joué un rôle essentiel dans la découverte du canular « Russie, Russie, Russie », en se faisant le défenseur de la vérité, de la responsabilité et de la Constitution ».
En revanche, cette nomination a attisé la colère des premiers détracteurs de Trump et des libéraux, à l’instar de l’ancien conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, qui a appelé le Sénat à rejeter la nomination de Kash Patel, comparant cette décision au règne de terreur de Jospeh Staline. Dans une déclaration à NBC News, dans l’émission « Meet the Press », Bolton a déclaré :
« Trump a nommé Kash Patel pour être son Lavrentiy Beria. Heureusement, le FBI n’est pas le NKVD (Commissariat du peuple aux affaires intérieures) … Le Sénat devrait rejeter cette nomination à 100% des voix ». (Source : John Bolton compares Kash Patel to Stalin’s right-hand man after Trump’s FBI nomination, par Andrea Margolis, Fox News, 1er décembre 2024).
La déclaration de Bolton fait référence directe à Lavrentiy Beria, qui était le chef de la police secrète soviétique sous Staline. Beria est une figure historique, tristement connue, pour avoir organisé et mis en œuvre une surveillance, répression et purges ethniques à grande échelle sous le régime stalinien.
De son côté, Andrew McCabe, qui a été brièvement le directeur par interim du FBI, sous Trump en 2017, avant d’être renvoyé pour avoir « prétendument divulgué des informations aux médias et manque de loyauté », a qualifié la nomination de Patel de : « plan visant à perturber, à démanteler, à distraire le FBI » :
« C’est une terrible nouvelle pour les hommes et les femmes du FBI et pour la Nation, qui dépend d’un FBI très performant, professionnel et indépendant. Le fait que Kash Patel soit totalement incompétent pour ce poste n’est même pas un sujet à débattre » a déclaré McCabe sur CNN. (Source : Kash Patel’s nomination sparks enthusiasm, anxiety ; future of the FBI appears uncertain, par Andrea Margolis, Fox News, 30 novembre 2024).
Fervent partisan de la doctrine « MAGA », Kash Patel est un critique féroce de la corruption des élites gouvernementales et de l’État profond. Sa critique systématique du Bureau, dans le passé, a fait fureur.
En 2023, Patel a publié un livre intitulé « Government Gangsters : The Deep State, the Thruth and the battle for Our Democracy », qui a pointé les rouages mis en place « par les principaux acteurs et leurs tactiques au sein de la bureaucratie gouvernementale permanente ».
Dans une interview accordée en septembre dernier au Shawn Ryan Show, Patel a mentionné l’empreinte du FBI, qu’il a qualifiée « d’énorme » :
Quelles sont les mesures concrètes à adopter pour rétablir la confiance dans le FBI ?
Le poste de directeur du FBI nécessite l’aval du Sénat. Dans un post publié samedi soir sur X, Mik Davis, allié de Trump, a qualifié Patel « d’incontestablement qualifié » pour le poste :
« J’ai été le conseiller principal du président de la commission judiciaire du Sénat, Chuck Grassley, chargé des nominations- le poste chargé de la confirmation du directeur du FBI. Kash Patel sera confirmé par le Sénat. Il apportera des réformes indispensables à un FBI corrompu et défaillant » (Source : Trump nominates Kash Patel to serve as FBI director : Advocate for truth, par Andrea Margolis, Peter Pinedo, Fox News, le 30 novembre 2024).
La déclaration de Trump indique que Patel travaillera avec Pam Bondi, la candidate au poste de procureur général, pour réformer le FBI :
« Ce FBI mettra fin à l’épidémie croissante de criminalité aux États-Unis, démantèlera les gangs criminels de migrants et mettra fin au fléau du trafic d’êtres humains et de drogue à travers la frontière. Kash travaillera sous la direction de notre procureure générale Pam Bondi, pour ramener la fidélité, le courage et l’intégrité du FBI».
En effet, la nomination de Patel laisse entrevoir des changements majeurs que l’agence devrait probablement subir au cours du second mandat de Donald Trump.
Le FBI est devenu pour beaucoup d’Américains une arme politique et sociale, dévoyé de sa mission première qui est la lutte contre le crime et la sécurité du peuple américain. La crise de légitimité et la défiance grandissante à l’égard de l’agence nécessitent une révision totale de la culture du Bureau.
Cette révision de la « Culture Maison » passe aussi par une révision de la politique RH.
Nicole Parker, une ancienne agente spéciale du FBI a mentionné en 2023, dans une interview à The Hill les raisons pour lesquelles elle avait qui quitté son poste au mois de novembre de cette même année, du fait de la politisation et des dérives grandissantes qui règnent à l’agence.
Lors de son passage au FBI, elle a déclaré avoir participé à des enquêtes telles que la fusillade de 2018 au lycée Marjory Stoneman Douglas de Parkland, en Floride, ou des enquêtes financières portant sur « des combines à la Ponzi de plusieurs millions de dollars », des agressions sexuelles et autres affaires d’extorsions.
Selon Parker, les « priorités et les principes directeurs » du FBI ont changé pendant qu’elle y travaillait : « les problèmes de politisation se succèdent » au sein du FBI.
Elle cite à ce titre l’exemple d’agents portant des gilets du FBI qui se sont agenouillés avec des manifestants de Black Lives Matter à Washington, D.C., en juin 2020 :
« Bien que les agents aient droit au premier amendement, ils ne sont pas libres d’exprimer publiquement tout soutien politique potentiel lorsqu’ils sont en service et qu’ils portent l’équipement officiel du FBI», a-t-elle fait valoir. Mme Parker a déclaré qu’il était « consternant » que les agents n’aient pas été réprimandés pour cela.
Elle a également affirmé que le FBI avait abaissé les critères de recrutement. Le bureau « Diversité et Inclusion », l’ODI (Office of Diversity and Inclusion), doit être réévalué en raison de son instumentalisation politique.
Le FBI doit relever ses normes de recrutements et réévaluer à la hausse les critères de sélection des candidats, en se basant uniquement sur « la méritocratie » et non la couleur de peau ou le genre.
De même, le siège du FBI doit être considérablement réduit et les agents de « la Centrale » doivent être davantage sur le « terrain » pour lutter efficacement contre le crime.
Ce témoignage fait écho aux propos de Kash Patel, qui promet de rétablir l’intégrité du FBI s’il est confirmé sans ses fonctions. Dans son livre Patel appelle à une refonte très claire de l’agence :
« Les choses vont mal. Le FBI a gravement abusé de son pouvoir, menaçant non seulement l’État de droit mais aussi les fondements mêmes de l’autonomie gouvernementale, socle de notre démocratie. Ce n’est pas la fin de l’histoire. Le changement est possible au FBI et il est désespérément nécessaire. Le fait est que nous avons besoin d’une agence fédérale qui enquête sur les crimes fédéraux et cette agence sera toujours exposée au risque de voir ses pouvoirs abusés ».
Kash Patel plaide pour un licenciement des « acteurs corrompus », une « surveillance agressive » du Congrès sur l’agence, une refonte complète des procureurs spéciaux et le déménagement du FBI hors de Washington D.C.
« Le plus important est de faire sortir le FBI de Washington. Il n’y a aucune raison pour que l’agence nationale chargée de l’application de la loi soit centralisée dans le marigot. Conserver le FBI dans son gigantesque bâtiment, au siège de Washington ne fait que favoriser une culture de l’Entre- Soi institutionnel et inciter les hauts dirigeants du FBI à perdre de vue leur mission première pour se lancer dans des jeux politiques, s’attirer les faveurs de politiciens et cultiver leurs relations avec la presse pour faire avancer leur carrière ».
Angélique Bouchard
Diplômée de la Business School de La Rochelle (Excelia – Bachelor Communication et Stratégies Digitales) et du CELSA – Sorbonne Université, Angélique Bouchard, 25 ans, est titulaire d’un Master 2 de recherche, spécialisation « Géopolitique des médias ». Elle est journaliste indépendante et travaille pour de nombreux médias. Elle est en charge des grands entretiens pour Le Dialogue.
*Pseudonyme d’un haut fonctionnaire français, docteur en sciences politiques
« La prospective est un art difficile surtout lorsqu’elle concerne l’avenir » (Pierre Dac). Surtout si l’on ne fait pas l’effort indispensable pour anticiper l’évènement en amont et s’y préparer sans tabou en n’écartant aucune hypothèse, y compris les plus invraisemblables. Telle n’est pas la démarche suivie dans les principales chancelleries occidentales, y compris en France des deux côtés de la Seine. L’approche tactique et médiatique l’emporte sur l’approche stratégique et prospective. L’émotion sur la raison. La morale sur le réel. Les choses ont bien changé en ce bas monde au cours des trois décennies du XXIe siècle. Une sorte de changement de paradigme pour changement d’époque. Hier, les diplomates pratiquent naturellement la prévision au quotidien avec un certain succès. Aujourd’hui, ils excellent dans l’imprévision et l’impréparation au monde de demain avec une constance qui force le respect.
La diplomatie de la prévision au temps passé
Il fut un temps révolu où gouverner, c’était prévoir. Outre la gestion des dossiers courants, le travail des diplomates comportait une dimension prospective importante. Il leur revenait de toujours se poser la question du jour d’après et de penser l’impensable afin de s’y préparer. Afin de les épauler, voire de les suppléer dans cette fonction, le ministre des Affaires étrangères, Michel Jobert met en place le Centre d’analyse et de prévision (CAP) dont il confie la direction à un brillant esprit, Thierry de Montbrial en 1974. Cette structure a pour mission d’étudier, en toute indépendance intellectuelle, toutes les options envisageables le plus en amont possible sur quelques dossiers choisis. Dans les couloirs feutrés du Quai d’Orsay, on sait qu’un diplomate surpris est un diplomate désarmé. En ce temps-là, les surprises dites stratégiques sont rares à l’exception notable de la chute du mur de Berlin et de l’effondrement de l’Union soviétique. C’était il y a trente-cinq ans. L’impression prévaut alors que les diplomates affectés à l’administration centrale ou dans les cabinets ministériels (cellule diplomatique de l’Élysée en particulier) sont prêts à parer à toute éventualité, disposant en permanence de plans B dans leurs tiroirs. Ainsi, la diplomatie, rarement prise au dépourvu, peut jouer son rôle traditionnel d’amortisseur des chocs géopolitiques. Et cela pour le plus grand bien de l’image de notre pays dans le monde. Depuis, les choses ont bien changé.
La diplomatie de l’imprévision au temps présent
Il est un temps bien présent où gouverner, c’est subir. L’Ukraine c’est sauve-qui-peut depuis l’élection de Donald Trump comme 47e président des États-Unis. Alors que certains (peu nombreux) mettent en garde contre une impréparation de notre diplomatie consécutive au retour à la Maison Blanche de l’homme à la mèche blonde sur le dossier ukrainien, d’autres (plus nombreux) n’en ont cure. Pourquoi perdre inutilement son temps à galoper dans les nuages alors que Kamala Harris est donnée favorite ? Pris de court, comme d’affreux gamins, ces prévisionnistes à la petite semaine nous font le coup de la fameuse surprise stratégique[1]. Et, ils tirent aujourd’hui frénétiquement la sonnette d’alarme alors que le train Trump est déjà parti et que l’Europe ne pourra le prendre en route. Pour eux, elle devrait sortir de sa torpeur habituelle en proposant une offre des Vingt-Sept leur permettant de ne pas subir un nouveau Munich russo-américain[2]. Mais, ils oublient que l’on manœuvre difficilement le mammouth bruxellois dans l’urgence et sur des questions de stratégie. Leurs suppliques risquent de rester à l’état de vœux pieux. Comme dit l’autre, il aurait fallu y penser plus tôt. L’Europe continuera de rester un nain politique pour longtemps encore. Alea jacte est ! Ainsi se présente une Europe – et la France également – pratiquant avec une constance qui force le respect tout l’art de la diplomatie de l’imprévision, de la négligence coupable.
Du choc du « non-savoir »
« C’est dire que la prévision est autant un art qu’une science, dont la pratique suppose une combinaison harmonieuse de savoirs et d’expérience » (Thierry de Montbrial). Le résultat est là. La conjugaison des erreurs et des aveuglements politico-diplomatiques se paie, le moment venu, intérêt et principal. Rien ne sert d’invoquer le Dieu pas de chance pour s’exonérer de ses responsabilités dans la mauvaise appréciation d’une échéance internationale : élections, guerre, paix, révolutions, catastrophes humanitaires, climatiques… De ce point de vue, les résultats des dernières élections présidentielles aux États-Unis constituent un cas d’école tant le bon sens fut absent des prévisions intangibles de la bien-pensance des deux côtés de l’Atlantique. Ils méritent d’être enseignés dans les écoles initiant à la diplomatie pratique, dans les universités de notre Douce France et à Sciences Po Paris. Des dangers de la diplomatie de l’imprévision !
[1] Sylvie Kaufmann, « L’électrochoc Trump secoue l’UE », Le Monde, 14 novembre 2024, p. 35.
[2] Michel Duclos, « Une « offre européenne » sur l’Ukraine doit être mise au point au plus vite », Le Monde, 14 novembre 2024, p. 32.
Donald Trump a déclaré mardi qu’il entend nommer Pete Hegseth (44 ans), chroniqueur pour Fox News depuis 2014 et vétéran de la Garde nationale américaine (il y servait avec le grade de capitaine), pour occuper le poste de secrétaire à la Défense.
D’autres noms étaient cités comme candidats potentiels à la Défense: le représentant Mike Rogers de l’Alabama, président républicain de la commission des forces armées de la Chambre des représentants ; le lieutenant-général à la retraite Keith Kellogg ; la sénatrice Joni Ernst, républicaine de l’Iowa et Robert Wilkie, ancien responsable du Pentagone qui était à la tête des Anciens combattants pendant le premier mandat de Trump.
Pete Hegseth, une fois sa nomination confirmée par le Sénat, pourrait réaliser la promesse de campagne faite par le président élu de débarrasser l’armée américaine des généraux qu’il accuse de privilégier des politiques progressives en matière de diversité.
Déjà dans le collimateur de Pete Hegset: le chef d’état-major interarmées, le général de l’armée de l’air Charles Quinton Brown. Pete Hegseth a en effet accusé C.Q. Brown, qui est afro-américain, de « poursuivre les positions radicales des hommes politiques de gauche ». Pete Hegseth, dans son dernier livre publié au mois de juin (au titre éloquent: « The War on Warriors: Behind the Betrayal of the Men Who Keep Us Free »), s’en est pris à C.Q. Brown, se demandant si ce dernier aurait été nommé à son poste s’il n’avait pas été noir: « Etait-ce en raison de sa couleur de peau ou de ses compétences? Nous ne saurons jamais mais douterons toujours, ce qui, à première vue, peut sembler injuste pour C.Q.. Mais comme il est celui qui a fait de la carte raciale l’une des plus importante, cela a peu d’importance », a écrit Pete Hegseth.
En annonçant sa décision, Donald Trump a chanté les louanges de Hegseth, un vétéran de l’Army national guard qui, selon son site internet, a servi en Afghanistan, en Irak et à Guantanamo Bay, à Cuba. « Pete est coriace, intelligent et il croit véritablement en l »America First », a dit Donald Trump dans un communiqué. « Avec Pete aux commandes, les ennemis de l’Amérique sont prévenus. Sa grandeur sera rendue à notre armée et l’Amérique ne cédera jamais. »
Pete Hegseth a dit avoir quitté l’armée en 2021, après avoir été considéré comme un extrémiste par une institution qui ne voulait plus de lui.
Dans un post du 27 octobre (« Etats-Unis: en attendant l’épuration dans l’Institution militaire« ), je m’interrogeais: « Trump veut-il la peau des chefs militaires américains? ». La réponse devient de plus en évidente. L’inquiétude règne déjà au Pentagone, où les craintes de voir Donald Trump évincer des officiers et des fonctionnaires du DoD qui seraient, selon lui, déloyaux, sont vives (voir mon article du 8 novembre où je rappelle que Donald Trump a promis de « virer les bureaucrates voyous », « les ripoux et les cafteurs de la Défense et de la sécurité nationale où ils sont nombreux »).
L’Europe aussi dans le collimateur Les pays européens ont certainement aussi de quoi s’inquiéter. Visiblement, pas de mansuétude à attendre du futur Secrétaire à la Défense. « Obsolète, surpassée en puissance de feu, envahie et impotente »: voilà le portrait de l’Europe selon Hegseth.
« Pourquoi l’Amérique, le ‘numéro d’urgence » de l’Europe depuis un siècle, devrait-elle écouter des pays bien-pensants et impotents, qui nous demandent d’honorer des accords de défense dépassés et unilatéraux à la hauteur desquels ils ne parviennent plus à se hisser?», s’est aussi demandé le très Natosceptique Pete Hegseth dans son récent livre.
En démocratie, donc en France, tout le monde a le droit de s’exprimer et de faire part de ses opinions. Encore faudrait-il qu’elles soient valablement étayées et émises par des associations relativement objectives ou des personnalités au-dessus de tout soupçon.
Dans le cas présent, il s’agit d’un mouvement d’humeur émis par des associations de gauche voire d’extrême-gauche et de personnes de même tendance et bien peu connues du grand public d’ailleurs et qui s’insurgent contre l’érection de la statue du général Marcel Bigeard à Toul, sa ville natale. Une affaire amorcée par une pétition lancée le 10 mars 2024 et relancée par une manifestation le 25 mai dernier demandant d’interdire la présence de cette statue sur le domaine public.
En effet, la statue ayant été financée exclusivement par des fonds privés, les contestataires n’avaient plus d’argument à critiquer autre que le lieu d’édification. C’est bien léger comme argumentaire.
Mais que reprochent-ils donc au Général Marcel Bigeard ?
D’être un fils du peuple qui a commencé comme soldat de seconde classe et qui a terminé Général de Corps d’Armée ?
D’avoir été prisonnier des Allemands en 1940 et de s’être évadé pour entrer dans la Résistance ? D’avoir effectué 3 séjours en Indochine avant d’être fait prisonnier par le Vietminh après Dien Bien Phu ?
D’avoir fait deux séjours en Algérie où il a été gravement blessé deux fois ? Cela n’a pas empêché Bigeard de reconnaître le courage de ses adversaires qu’ils appartiennent au Vietminh ou au FLN. En particulier lorsqu’il évoquait le commandant Azzedine, en disant « On ne se déshonore pas en rendant hommage à l’adversaire ».
Un parcours militaire aussi exceptionnel au service de la France lui a valu d’être décoré de la plaque de Grand-Croix de la Légion d’Honneur par le Président Coty, le 14 juillet 1956.
Puis comme si cela ne suffisait pas, il a servi sa Patrie en s’engageant en politique. Nommé Secrétaire d’État à la Défense par Valéry Giscard d’Estaing, il a été ensuite deux fois élu député de la 5ème circonscription de Meurthe et Moselle chaque fois contre des adversaires de gauche.
Après son décès, pour lui rendre hommage, la 50ième promotion de l’École Militaire Interarmes (EMIA) a pris comme nom de baptême « Général Bigeard ».
Que reprochent donc à Marcel Bigeard ces associations plus ou moins confidentielles et ces soi-disant personnalités irréprochables.
Une accusation de torture en Algérie que le général Bigeard a toujours nié ?
Si cela avait été le cas, aurait-il été nommé au Gouvernement de Giscard d’Estaing ? Aurait-il été élu député comme ces deux députés LFI-NUPES qui le critiquent et dont pourtant l’un des leurs est fiché S ? Pour le bien et la grandeur de la France, naturellement !
Pour critiquer de tels états de service, il faut en avoir quelques-uns soi-même pour être crédible. Sous peine d’être ridicule.
Cette contestation n’est donc que politique, simplement pour permettre aux contestataires d’exister et de critiquer les valeurs de la République en général et de l’Armée en particulier.
Ce n’est pas nouveau.
Déjà en 1978, Mr Yvon Bourges, Ministre de la Défense, a obligé le Colonel Érulin alors en pleine opération à Kolwezi, en Afrique australe avec le 2ème REP, de recevoir Alain Ménargues, journaliste à France Inter, pour répondre à la question de tortures qu’il aurait infligées en Algérie 15 années auparavant. Tout ceci sous la pression d’une gauche qui voulait décrédibiliser une opération de sauvetage en vies humaines réussie, mais lancée par un gouvernement de droite. Cette opération « Bonite » aura coûté quand même la vie à 5 légionnaires, mais pour sauver plusieurs centaines d’autres vies.
Hélas certains contestataires n’ont que faire de la vérité.
On peut alors leur conseiller d’aller voir la stèle en marbre de 3,65m de haut et pesant 8 tonnes avec le profil sculpté du général Bigeard érigée devant la caserne Laperrine à Carcassonne. Et s’ils ont le courage d’aller frapper au poste de garde du 3ème RPIMa, son ancien régiment, pour faire valoir leur point de vue, nul doute qu’ils y recevront le meilleur accueil !
En conclusion, s’il y a bien un domaine où les Armées en général et Marcel Bigeard en particulier n’ont pas de leçon à recevoir des politiques et autres affidés, c’est bien celui de la morale.
Colonel (h) Christian Châtillon Délégué National de l’ASAF
Un officier d’active de Gendarmerie nous a transmis cette tribune dans laquelle il livre ses réflexions sur la doctrine de la Gendarmerie.
Dans l’ombre des institutions républicaines, là où le devoir se mêle à la conscience, une question insidieuse se faufile : un Gendarme, peut-il encore, en son âme et conscience, servir la République sans se sentir en contradiction avec elle ?
Depuis toujours, la mission de service public est érigée en idéal absolu, gravée dans les consciences des militaires comme un serment sacré. Pourtant, derrière cette noble ambition se dresse un autre impératif, plus silencieux, mais tout aussi pesant : celui de la soumission à la machine républicaine. Mais qu’advient-il lorsque la volonté politique, aveuglée par ses ambitions, se heurte à la réalité du terrain ?
Trop souvent, hélas, l’idéalisme des décideurs semble déconnecté des besoins tangibles. Et dans cette déconnexion, les décisions, prises à la hâte et en haut lieu, risquent de s’éloigner de l’intérêt général, celui qu’elles prétendent pourtant défendre.
Dans bien des administrations, ce constat est une source de désillusion. La Gendarmerie nationale, corps militaire longtemps réputé pour sa loyauté et son silence, n’y échappe pas. Si certains ont osé briser ce mutisme, ils restent encore trop rares, tandis que la majorité demeure en retrait, retenant en eux ce goût amer d’impuissance. La “loyauté » républicaine, comme un carcan invisible, les enchaîne à leur devoir, les privant de la liberté d’exprimer leur désarroi.
Depuis plusieurs années, les priorités politiques semblent avoir pris le pas sur le sens profond de nos missions. Une perte de repères s’installe, s’immisce au cœur même de notre conscience professionnelle, fragilisant nos convictions. Nos chefs, jadis guides éclairés, sont eux-mêmes ébranlés, tiraillés entre leur devoir de loyauté et leur liberté de conscience, aujourd’hui réduite à une ombre vacillante. Le glissement est évident : de “serviteurs” de la République, nous sommes devenus ses “instruments”, obéissants à des injonctions qui parfois nous échappent.
Les directives se multiplient, souvent portées par des plans d’action de grande envergure, mais dénuées de sens pour ceux qui arpentent le terrain, jour après jour. Cette avalanche de décisions, détachées des réalités, finit par miner l’adhésion des troupes. Et cette désaffection, imperceptible au premier regard, s’étend peu à peu dans les rangs.
Voici donc, sans fard ni embellissement, quelques points de tension, des interrogations non résolues, que l’on murmure tout bas mais qui mériteraient d’être criées tout haut :
– Le rattachement de la Gendarmerie au ministère de l’Intérieur, une décision dont les effets se font sentir chaque jour.
– Les réformes sur le temps de travail, des mesures textuelles qui alourdissent un peu plus la charge des militaires.
– L’identité militaire, qui se dilue, entre tradition et modernité.
– Le syndrome du “bon élève”, ce besoin constant de prouver sa valeur, au détriment parfois de l’autonomie.
– Les liens complexes avec l’autorité administrative, qui semblent parfois peser davantage que le bien commun.
– La lutte entre la prévention de voie publique et le poids du judiciaire, une bataille silencieuse mais constante.
– La longévité de la Gendarmerie face à la Police nationale, une question d’équilibre des forces et des moyens.
Enfin, et surtout, la volonté du politique, si souvent en décalage avec la réalité du terrain, qui érode peu à peu la quête de sens des Gendarmes.
Dans un contexte de tensions sociales et d’instabilité politique croissante, cette lente dégradation, déjà bien amorcée, pourrait-elle encore susciter l’intérêt chez les décideurs, ou sommes-nous condamnés au silence ?
La quête de Sens ou la soumission républicaine : réflexions sur la doctrine de la Gendarmerie
Dans l’intimité silencieuse de mon bureau, une question me ronge, obsédante, presque impertinente. Ai-je encore le droit de me poser des questions, de douter, face à l’Institution à laquelle je voue mon quotidien ? Qu’on ne s’y méprenne pas, mes mots ne sont ni une révolte ni une revendication militante. Ils sont le fruit d’une réflexion, sincère, lucide, sur ce qu’est devenue la Gendarmerie, ce bastion séculaire qui vacille sous le poids des changements.
Les réformes se sont succédé, bouleversant les fondations mêmes de notre maison. Loi du 3 août 2009, PSQ, DGE, PVP… (politique de sécurité du quotidien, dispositif de gestion de l’évènement, présence voie publique) des sigles qui défilent comme des promesses, mais qui, sur le terrain, créent un gouffre. Un gouffre entre la réalité politique, façonnée dans les couloirs feutrés du pouvoir, et la dure réalité opérationnelle que nous vivons chaque jour.
Le fossé se creuse, et avec lui, le malaise grandit. Nous, gendarmes, sommes appelés à “l’intelligence des territoires”, à l’adaptation, à l’initiative locale. Mais ces belles intentions se heurtent sans cesse à des directives nationales, aveugles aux particularités de nos territoires. Nous sommes devenus les exécutants d’ordres venus d’en haut, sans qu’un regard ne soit posé sur ce qui fait la singularité de chaque ville, de chaque route que nous arpentons. La DGE, la PVP… autant d’outils qui, bien qu’essentiels sur le papier, se transforment en carcans sur le terrain.
Prenons l’exemple de la sécurisation des églises ou des écoles. Nous voilà sommés, sans ménagement, de placer un gendarme devant chaque lieu de culte, devant chaque établissement. La directive est formelle, rigide. Mais, à l’heure où nos ressources s’amenuisent et où chaque mission en chasse une autre, comment pouvons-nous répondre à cette demande ? Nous ne sommes pas des surhommes, et la réalité finit par nous rattraper. Pourtant, qui, parmi ceux qui nous dirigent, s’est posé la question du rapport bénéfice-risque ? Qui a pris le temps de réfléchir à la faisabilité, à l’impact réel sur le terrain ? Non, cela n’a pas d’importance. L’ordre est politique, et donc, il ne peut être contesté.
Nous ne demandons pas à désobéir. La loyauté, nous l’avons ancrée dans notre ADN. Mais à force de suivre aveuglément, sans jamais remettre en question, ne risquons-nous pas de perdre ce qui fait notre essence même ? La prise de risque, l’initiative, ne sont plus encouragées. Chaque échelon supérieur interfère, empêche, verrouille les décisions locales. Le commandement unique, cet héritage qui a forgé notre Institution, semble aujourd’hui menacé.
Les « spécialistes » se multiplient. Chaque domaine a désormais son référent, son expert. Cela pourrait sembler vertueux, une montée en compétence, un gage de professionnalisme. Mais à quel prix ? La polyvalence, autrefois notre force, est en train de disparaître. Nos brigadiers, ces hommes et ces femmes capables de tout, se retrouvent enfermés dans des rôles cloisonnés, incapables d’agir avec la liberté d’antan.
Un autre exemple, plus subtil mais tout aussi parlant : la fameuse PVP. Cette volonté de rapprocher la Gendarmerie de ses citoyens, de renouer le lien, est louable. Mais sur le terrain, que constatons- nous ? Une pression statistique qui déforme la réalité. Les chiffres augmentent, mais qu’en est-il du véritable impact ? Nos outils ne reflètent pas notre quotidien, ils alimentent une vision déconnectée, une illusion qui fait dire aux élus : “On ne vous voit pas assez”. Cette perception est peut-être juste dans certains territoires, mais pas partout. Et pourtant, pour satisfaire cette soif de chiffres, nous trichons, nous adaptons nos rapports, non par malhonnêteté, mais par obligation.
Et là réside le nœud du problème. Nous avons cessé d’être des acteurs de notre propre mission.
Nous disons ce que nos chefs veulent entendre. Nous validons, nous acquiesçons, par peur de remettre en question, par crainte de compromettre une carrière. Le courage intellectuel a cédé le pas à l’obéissance aveugle.
Notre liberté d’action, tant enseignée, tant valorisée, s’est évaporée, étouffée sous le poids de la hiérarchie et de la bureaucratie.
L’immédiateté gouverne tout
Cette situation n’est pas nouvelle, mais elle s’aggrave. L’immédiateté gouverne tout. Chaque événement, chaque incident est scruté par tous les échelons, avant même que les premiers éléments ne remontent aux responsables opérationnels. L’urgence devient la norme, et avec elle, une infobésité qui nous submerge. Les mails, les comptes-rendus, les ordres qui se bousculent… tout devient prioritaire, tout devient urgent. Et dans ce flot continu d’informations, nous ne faisons plus que réagir, sans jamais anticiper.
À cela s’ajoute la “communication”. Celle qui flatte l’ego, qui alimente le narcissisme de certains, qui pensent réinventer le métier. Ces “influenceurs”, comme ils aiment à se nommer, réduisent notre engagement à des images, des slogans. La médiocrité s’installe, insidieusement.
Enfin, une réforme de la déconcentration est en marche, voulue par le président de la République, avec pour ambition de simplifier l’action publique. Mais peut-on vraiment y croire ? Les bonnes intentions sont là, certes, mais sur le terrain, la réalité est toute autre. Les autres administrations ne suivent pas, la cadence n’est pas la même, et nous, gendarmes, continuons de crouler sous nos dossiers, sous les heures “bureau”, sous les enquêtes qui s’empilent.
Malgré tout, il nous est demandé de rester fidèles, de continuer à servir, sans questionner. Mais est- ce cela, être loyal ? Est-ce accepter sans jamais remettre en question ? Sommes-nous condamnés à une soumission aveugle, à ne plus nous appartenir, à sacrifier ce qui faisait de nous des gendarmes et non des policiers ?
La policisation de notre Institution est en marche. Et avec elle, c’est peut-être notre âme que nous perdons.
Iran, Russie… Voici les 10 armées les plus grandes au monde en 2024
Pays le plus peuplé du monde, la Chine possède également le plus grand nombre de soldats actifs. [Pedro PARDO / AFP]
Par Dylan Veerasamy- CNews- Publié le
Après la pluie de missiles iraniens envoyée vers Israël mardi, et depuis l’invasion russe de l’Ukraine, le terme de «troisième guerre mondiale» occupe les esprits. Et en termes de soldats, l’Iran et la Russie figurent tous deux parmi les 10 armées les plus grandes au monde.
Alors que l’escalade de la guerre au Proche-Orient semble hors de contrôle et que l’invasion russe en Ukraine s’éternise, la crainte d’une généralisation des conflits à l’échelle mondiale se fait sentir, chaque pays usant de sa force militaire pour intimider son adversaire.
Le nombre, une force de dissuasion majeure lors de conflits entre pays frontaliers. La majorité des pays de la planète possèdent une armée, avec un nombre de soldats plus ou moins actifs. Mais certaines nations ont développé leurs rangs.
Voici les 10 armées possédant le plus grand nombre de soldats actifs en 2024, selon une étude menée par Statista.
Chine
Avec 2 millions de soldats actifs au sein de son armée, pour une population qui dépasse 1,4 milliard d’habitants, la Chine possède le plus grand effectif militaire au monde. Egalement connue sous le nom d’Armée populaire de libération depuis la fin de la guerre sino-japonaise, l’armée chinoise est composée de plusieurs branches, dont une force des fusées, une force de soutien stratégique et une force de soutien logistique interarmées propres à elle.
Inde
L’armée indienne compte près de 1,45 million de soldats actifs dans ses rangs selon les dernières données disponibles. Une force militaire considérable pour le pays qui est devenu le pays le plus peuplé au monde avec plus d’1,45 milliard d’habitants. Cette force militaire humaine, également appuyée par le soutien d’1,15 million de soldats réservistes, est l’une des plus importantes au sein des opérations de maintien de la paix de l’ONU.
États-Unis
Troisième pays le plus peuplé au monde avec plus de 340 millions d’habitants, les États-Unis disposent de forces armées qui comptent 1,39 million de soldats actifs, répartis au sein de l’US Army, de l’US Navy, de l’US Air Force, de l’US Marine Corps et de l’US Space Force. Les militaires évoluent sous les ordres du général Charles Q. Brown Jr, second afro-américain au poste de chef d’Etat-Major des armées des Etats-Unis.
Corée du Nord
Quatrième armée la plus importante au monde, l’armée nationale de Corée du Nord, connue sous l’appellation officielle d’Armée populaire de Corée, possède près d’1,2 million de soldats actifs dans ses rangs, pour une population totale d’environ 26 millions d’habitants, sous les ordres du commandant suprême, du chef de l’Etat Kim Jong-un, qui possède aussi le grade de maréchal. La Corée du Nord est également le pays avec le service militaire le plus long au monde (10 ans pour les hommes, 8 pour les femmes).
Russie
Depuis son invasion entamée en Ukraine il y a plus de deux ans, l’armée russe ne cesse de faire parler d’elle. Le pays dispose de 831.000 soldats actifs, pour une population totale de plus de 145 millions d’habitants, épaulés par de nombreux réservistes et hommes réquisitionnés pour la guerre en Ukraine. Trois branches principales la composent : les forces terrestres, les forces aérospatiales et la marine.
Pakistan
Voisin important de l’Inde avec qui il possède des relations diplomatiques parfois tendues, le Pakistan dispose de la 6e force armée mondiale en termes de soldats actifs, avec 654.000 soldats prêts à partir au combat, sur une population totale qui approche les 240 millions d’habitants.
Iran
Au coeur de l’actualité ces derniers jours après une attaque massive contre Israël, l’armée iranienne dispose d’un nombre de soldats plus que conséquent. Composées de l’Artesh, armée régulière, et des Gardiens de la Révolution, armée idéologique du régime, les forces armées de la République islamique d’Iran sont composées de 575.000 soldats actifs, principalement présents à l’intérieur du pays et dans le golfe persique, sur une population totale estimée à près de 89 millions d’habitants.
Corée du Sud
Voisin de Pyongyang, la Corée du Sud est dotée d’une armée comptant près de 555.000 soldats parmi son effectif actif, sur un total de près de 52 millions d’habitants. Grandement employée lors de mission de l’ONU, l’armée sud-coréenne participe à de nombreuses manœuvres avec les militaires américains, afin de se préparer à toute attaque nord-coréenne.
Vietnam
Fondée le 22 décembre 1948 dans le cadre de l’indépendance du Vietnam, l’armée populaire vietnamienne dispose d’environ 470.000 soldats actifs dans ses rangs, pour une population totale qui approche les 100 millions d’habitants. Elle est connue pour avoir été présente dans les plus grands conflits du sud-est de l’Asie dans les années 1970 et 1980.
Egypte
Avec 440.000 soldats actifs en permanence pour environ 105 millions d’habitants dans le pays, l’armée égyptienne est la 10e plus importante à l’échelle mondiale sur le plan humain. Les soldats des forces armées égyptiennes se sont fait remarquer lors de la révolution égyptienne en 2011, en refusant de suivre les ordres de l’ancien président Hosni Moubarak, le contraignant à démissionner.