L’armée de Terre a redressé la barre en matière de recrutement et de fidélisation

L’armée de Terre a redressé la barre en matière de recrutement et de fidélisation


Au cours de l’été 2023, le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] avait sonné le tocsin en demandant à ses subordonnés d’utiliser « tous les leviers » à leur disposition pour enrayer une « baisse inhabituelle des effectifs globaux », les projections pour la fin d’année ayant suggéré que les objectifs en matière de recrutement et de fidélisation n’allaient pas être tenus. Il était alors question d’un « déficit » de l’ordre de 2000 postes.

En outre, il s’agissait aussi pour l’armée de Terre de « jouer » sur deux autres variables pour optimiser son recrutement, à savoir le taux de sélectivité et le taux de dénonciation de contrat durant la période probatoire. Or, alors qu’il doit être le plus élevé possible, le premier s’était effondré l’an passé, avec à peine plus d’un candidat pour un poste. Quant au second, il s’était élevé à environ 30 %.

En octobre, revenant sur ces chiffres au cours d’une audition parlementaire, le général Schill avait expliqué que la Direction des ressources humaines de l’armée de Terre [DRHAT] cherchait à savoir si cette tendance était « structurelle », c’est-à-dire due à un vivier de recrutement en train de se tarir pour des raisons démographiques et/ou sociologiques, ou « conjoncturelle » car liée à un « contre-coup du covid », avec des classes d’âges ayant « souffert des confinements peut-être plus qu’on ne l’imaginait au départ ».

Puis, le CEMAT avait énuméré plusieurs mesures pour tenter d’inverser la tendance, dont le renforcement de la chaîne de recrutement, un nouvelle campagne de communication [qui ne devrait pas tarder à être dévoilée] et l’adaptation des processus de sélection, notamment en matière d’aptitudes médicales.

« Il ne s’agit pas de diminuer nos objectifs [sur le plan des aptitudes, ndlr] mais de les individualiser davantage en fonction des métiers et réfléchir à la notion d’aptitude immédiate puisque nous formons nos jeunes durant un an avant de les envoyer en opération », avait alors expliqué le général Schill. Puis, un nouveau type de contrat a été créé, à titre d’expérimentation : celui de volontaire découverte de l’armée de Terre [VDAT].

Un an plus tard, l’armée de Terre a visiblement corrigé le tir. C’est, en tout cas, ce qu’a affirmé le CEMAT dans un entretien publié par le Figaro, ce 12 septembre.

« L’armée de Terre doit recruter entre 15’000 et 16’000 soldats chaque année. Jusqu’en 2022, nous n’avions pas rencontré de difficultés. L’année dernière […], nous avons connu une alerte : moins de jeunes s’étaient présentés. Nous avons pris des mesures et nous avons ensuite atteint nos objectifs, même si nous n’avons pas rattrapé tout notre retard », a confié le général Schill.

Quant à ce « trou d’air » constaté l’an passé, selon le CEMAT, il avait à la fois des causes structurelles et conjoncturelles. Et de citer, pêle-mêle, la diminution des classes d’âges, la baisse du chômage et « l’écart sans doute croissant entre le style de vie de notre société et les impératifs des armées ». Mais il s’est aussi dit « persuadé qu’un facteur conjoncturel, lié à la génération qui avait entre 16 et 18 ans pendant le confinement, a joué ».

Quoi qu’il en soit, la tendance observée durant les neuf premiers mois de l’année est « satisfaisante ». Selon le général Schill, les « chiffres du recrutement » ont retrouvé leur niveau et la « fidélisation s’améliore ». Et cela, a-t-il dit, « grâce à des mesures spécifiques ».

Pour autant, devant être aussi menée pour renforcer la réserve opérationnelle, la « bataille des effectifs » est permanente… Et l’armée de Terre devra s’adapter pour tenir compte des facteurs structurels décrits par son chef d’état-major. La féminisation peut être un levier. « Notre campagne de recrutement s’adresse aussi aux jeunes femmes, dont nous avons besoin », a-t-il souligné dans les pages du Figaro.

Si les recrues doivent être formées au combat [« c’est le socle »], le général Schill a rappelé que l’armée de Terre recherche aussi des « profils diversifiés dans le numérique, le cyber, les drones, le renseignement, l’entretien mécanique », avec notamment 300 postes de plus ouverts en matière de numérique et de cyber, une centaine dans le domaine du renseignement et une cinquantaine « en ce qui concerne les drones ». « Nous avons besoin de jeunes à l’aise avec les nouvelles technologies pour être performants sur le champ de bataille 2.0 », a-t-il conclu.

Photo : armée de Terre

JO 2024 – 30 % des médaillés français sont des militaires : le secret de leur réussite

JO 2024 – 30 % des médaillés français sont des militaires : le secret de leur réussite

Jo 2024 30 Des Medailles Francais Sont Des Militaires Le Secret De Leur Reussite

Les Jeux olympiques de Paris 2024 ont marqué un tournant dans l’histoire du sport français, avec un total de 62 médailles remportées, dont 16 en or. Ce record historique dépasse largement celui des Jeux d’Atlanta en 1996. Mais un élément majeur de cette réussite est à mettre au crédit des militaires français, qui ont brillé par leur contribution significative : 30 % des médailles françaises ont été remportées par des athlètes issus du ministère des Armées. Ce chiffre impressionnant montre l’importance du sport de haut niveau au sein des forces armées.

Une délégation militaire performante

Le général Sanzey, commandant du Centre national des sports de la Défense (CNSD), a souligné que les athlètes militaires représentaient seulement 13 % de la délégation olympique française, mais qu’ils ont remporté près d’un tiers des médailles. Parmi les 47 athlètes militaires et 8 parathlètes participant sous la bannière tricolore, certains noms se sont démarqués lors de ces Jeux.

Parmi eux, le soldat de première classe Luka Mkheidze a décroché une médaille d’argent en judo dans la catégorie des moins de 60 kg, tandis que la seconde maître de la Marine nationale Shirine Boukli a décroché le bronze en judo (moins de 48 kg). L’adjudant de gendarmerie Clarisse Agbégnénou, figure emblématique du judo français, a également ajouté une médaille de bronze à son palmarès. En dehors des tatamis, l’armée a aussi brillé avec des sportifs comme la surfeuse Johanne Defay, matelot de la Marine, médaillée de bronze, ou encore le maréchal des logis Maxime Petit, qui a remporté le bronze au fleuret par équipe.

Ces résultats montrent l’efficacité du dispositif mis en place par les armées pour soutenir les athlètes militaires. Ceux-ci bénéficient d’un cadre d’entraînement unique au sein du Bataillon de Joinville, où ils sont pleinement dédiés à leur préparation sportive tout en restant rattachés à l’institution militaire.

Armées Des Champions Et Général Sancey Jo 2024

Une contribution active aux Jeux paralympiques

Les Jeux paralympiques 2024, qui débuteront le 28 août, mettront également en lumière des athlètes militaires d’exception. Huit parathlètes issus des forces armées participeront à ces compétitions. Parmi eux, des champions de renommée internationale tels que Luca Mazur, triple champion du monde de para-badminton, ou Rémy Boullé, vice-champion du monde de paracanoë-kayak. Ils seront accompagnés d’autres talents comme Fabien Lamirault et Matéo Boheas en para-tennis, ou encore Manon Genest en saut en longueur, qui avait terminé au pied du podium lors des Jeux de Tokyo.

Un soutien institutionnel sans faille

Le ministère des Armées dispose d’un programme dédié aux sportifs de haut niveau. Près de 200 athlètes bénéficient ainsi du statut militaire, leur permettant de concilier leur carrière sportive avec un engagement au service de la nation. Ces sportifs, bien que détachés de leurs fonctions opérationnelles pour se concentrer sur les compétitions, restent des représentants des forces armées françaises. Ils suivent chaque année des stages d’acculturation militaire et participent à des événements institutionnels.

Le général Sanzey insiste sur l’importance de ce modèle unique, qui repose sur des valeurs partagées par le sport et la défense : discipline, dépassement de soi, esprit d’équipe et résilience. Il souligne également que ces athlètes apportent une image positive des forces armées au grand public, en incarnant l’excellence française sur la scène internationale.

Un modèle de réussite et d’exemplarité

Le succès des athlètes militaires aux JO 2024 est l’aboutissement d’un travail de longue haleine, mêlant préparation physique rigoureuse, suivi psychologique et encadrement technique de haut niveau. Le Bataillon de Joinville, institution emblématique de l’armée française, joue un rôle central dans cette réussite. Créé en 1852 pour promouvoir le sport au sein de l’armée, il continue aujourd’hui à former et soutenir les champions de demain.

Ce modèle de soutien aux sportifs militaires s’étend également aux disciplines paralympiques, permettant à des athlètes en situation de handicap de bénéficier des mêmes moyens pour atteindre l’excellence. Cette approche inclusive reflète l’engagement des armées à promouvoir l’égalité des chances et la diversité au sein de ses effectifs.

Une reconnaissance nationale et internationale

Avec 30 % des médailles françaises remportées par des athlètes militaires, les Jeux de Paris 2024 mettent en lumière l’impact du sport militaire sur la performance nationale. Cette contribution dépasse le cadre purement sportif, en renforçant les liens entre l’armée et la société civile. Le succès des athlètes sous l’uniforme est également une fierté pour les forces armées, qui voient dans ces performances un reflet de leurs valeurs et de leur engagement au service de la nation.

En attendant les Jeux paralympiques, la dynamique est lancée pour que ces sportifs militaires continuent de briller, prouvant une fois de plus que l’armée française est non seulement un pilier de la défense nationale, mais aussi un acteur incontournable du sport de haut niveau en France.

Ballon-Saint-Mars. 80 officiers de réserve sur les pas de la 2e DB

Ballon-Saint-Mars. 80 officiers de réserve sur les pas de la 2e DB

Le lieutenant-colonel Christophe Gué explique aux 80 officiers de réserve stagiaires, la situation des troupes armées, 80 ans plus tôt.

Le lieutenant-colonel Christophe Gué explique aux 80 officiers de réserve stagiaires, la situation des troupes armées, 80 ans plus tôt. | LE MAINE LIBRE

Ils étaient près de 80 officiers de réserve à se présenter samedi 3 août, derrière la mairie de Ballon-Saint-Mars, face au magnifique panorama où, 80 ans plus tôt, la 2e Division Blindée et les alliés ont repoussé l’ennemi.

Le lieutenant-colonel Christophe Gué, officier historien et tacticien a conduit les activités tout au long de la journée. Ces derniers suivent le cours supérieur des officiers de réserve spécialistes d’État-major, dispensé par l’École supérieure des Orsem (officiers de réserve spécialistes d’État-major).

Une école de prestige

Cette école délivre un enseignement militaire de haut niveau à des officiers de réserve de l’Armée de terre, dans le but de fournir aux forces armées des personnels aptes à occuper des responsabilités en état-major, en France comme à l’étranger. Cet enseignement bénéficie d’aménagements afin de permettre aux stagiaires réservistes de concilier l’engagement militaire avec les obligations civiles.

L’objectif de cette opération

Cette étude historique sur le terrain n’était pas une simple évocation des combats menés dans la zone d’action qui a vu progresser la 2e DB, mais il s’agissait d’une opération d’envergure ayant un objectif précis.

 Tout en permettant aux participants de découvrir certaines pages méconnues de l’histoire militaire française, cette étude historique de terrain a pour objectif de contribuer à leur formation d’officiers d’État-major. Il ne s’agit pas de leur fournir des recettes prêtes à l’emploi, mais de les entraîner au raisonnement tactique. Les officiers vont devoir résoudre les problèmes qui se sont posés en août 1944, sur les lieux mêmes des combats qui ont fait rage dans la région de Ballon et d’Alençon, et dans la forêt d’Écouves  explique le lieutenant-colonel Christophe Gué.

Une mise en situation comme en 1944

L’officier supérieur lance l’exercice en présentant les forces en présence, au début d’août 44. Les participants ont une connaissance du cadre géographique et de l’emplacement des troupes. Il présente la situation et les missions des unités françaises mais aussi alliées, sans oublier, celles des Allemands. Les officiers de réserve se sont transportés vers Dangeul, Mézières-sur-Ponthouin, sur les traces de la 2e DB vers de Rouessé-Fontaine, puis terminer la journée au château de Courtilloles, près de Champfleur.

JO de Paris: des militaires français médaillés (palmarès actualisé)

JO de Paris: des militaires français médaillés (palmarès actualisé)

Les sportifs de haut niveau de la défense ont remporté un total de 16 médailles sur les 44 obtenues par la délégation française,

Second maître Shirine Boukli : médaille de bronze en judo -48 kg ;

Soldat de 1re classe Luka Mkheidze : médaille d’argent en judo -60 kg ;

Maréchal des logis Manon Apithy-Brunet : médaille d’or en sabre individuel ;

Aviateur Nicolas Gestin : médaille d’or en canoë slalom ;

Sergent Thomas Chirault : médaille d’argent en tir à l’arc par équipe ;

Matelot Joan-Benjamin Gaba : médaille d’argent en judo -73kg ;

Adjudant Clarisse Agbegnénou : médaille de bronze en judo -63kg ;

Sergent Léo Bergère : médaille de bronze en triathlon ;

Sergent Anthony Jeanjean : médaille de bronze en BMX Freestyle;

Maître Charline Picon: médaille de bronze en voile, en équipage de deux, série 49er FX;

Sergent Sylvain André: médaille d’argent en BMX Racing;

Sergent Romain Mahieu: médaille de bronze en BMX Racing;

Maréchal des logis Lisa Barbelin: médaille de bronze en tir à l’arc.

Le dimanche 4 août, le sergent Yohan Ndoye-Brouard, SHND au sein de l’armée de Terre, a décroché la médaille de bronze avec son équipe,dans la course relais masculin 4 x 100 mètres

Le 4 août également, le sergent Enzo Lefort, SHND au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace, et le maréchal des logis chef Maxime Pauty, SHND au sein de la Gendarmerie nationale, ont emporté le bronze au fleuret par équipe.

Modification des conditions du port de l’uniforme militaire par les réservistes de la réserve militaire, les anciens réservistes admis à l’honorariat de leur grade

Modification des conditions du port de l’uniforme militaire par les réservistes de la réserve militaire, les anciens réservistes admis à l’honorariat de leur grade

Un arrêté du 26 juillet 2024, paru au J.O. du 1er aout, modifie l’arrêté du 14 décembre 2007 relatif au port de l’uniforme militaire par les réservistes.

Lire et télécharger le texte : Arrêté mise à jour du 26 juillet 2024 relatif au port de l’uniforme militaire par les réservistes de la réserve militaire, les anciens réservistes admis à l’honorariat de leur grade

A Coëtquidan, les élèves officiers n’oublient pas « Ceux du Sahel » et leurs grands anciens

A Coëtquidan, les élèves officiers n’oublient pas « Ceux du Sahel » et leurs grands anciens


« Ceux du Sahel » est le nom de la 63e promotion de l’École militaire interarmes (EMIA).

Entre 2013 et 2022, la France s’engage dans la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne.

Le 11 Janvier 2013, à la demande des autorités maliennes, la France déploie des troupes pour arrêter l’avancée de groupes terroristes en direction de Bamako. Les soldats de la force Serval s’engagent sans relâche des zones désertiques du Mali jusqu’aux montagnes des Adrar des Ifoghas pour débusquer l’ennemi et couper son ravitaillement logistique dans le pays.

En juillet 2014, la force Barkhane succède aux opérations Serval et Epervier. Elle s’étend en plus du Mali et du Tchad, à la Mauritanie, au Niger et au Burkina Fasso. Forte de 4500 hommes, elle poursuivra avec ses partenaires africains, jusqu’en 2022, la lutte contre les groupes armées djihadistes sur toute la bande sahélo-saharienne.

Cette nouvelle promotion de l’EMIA (180 élèves), dont plus d’un tiers a été engagé dans ces opérations au cours des dix dernières années, rend ainsi hommage aux 59 soldats morts au Sahel ainsi qu’à leurs frères d’armes blessés dans leur chair et dans leur cœur.

Et du côté de l’ESM

Le capitaine Henry Desserteaux est le parrain de la 210e promotion de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr.

Après des études au lycée Carnot à Dijon, il intègre en 1937 l’ESM « Promotion Marne et Verdun » puis rejoint en qualité de sous-lieutenant le 70e bataillon alpin de forteresse en 1939. En juin 1940, il commande la section chargée de la défense de la Redoute Ruinée.

Après l’armistice, Desserteaux rejoint le 13e BCA où il est promu lieutenant en 1941. Placé en congé d’armistice, il entre en Résistance et multiplie les coups d’éclat. Il est très engagé dans le bataillon de Savoie de l’armée secrète où il forme des hommes le jour et organise des sabotages la nuit. Chef permanent de l’avant-garde de ce bataillon, il participe aux combats de libération de la Maurienne. Promu capitaine en mars 1944, il participe aux assauts du sommet du Roc Noir où cantonnent les chasseurs de montagne allemands. Il réalise alors l’un des plus fameux exploits de la campagne des Alpes en faisant prisonnier par une manœuvre audacieuse 14 artilleurs et en s’emparant d’un canon de 77mm. Il termine la guerre avec le 13e BCA en Autriche.

Volontaire pour servir en Indochine, il est immédiatement suivi par 52 de ses hommes qui voient en lui un chef exemplaire. Il prend la tête d’une compagnie de marche formée d’hommes du 6e, 11e, 13e et 27e BCA aux ordres du 110e RI. Grâce aux raids qu’il dirige dans la chaine annamitique, il entretient un climat d’insécurité chez l’adversaire et capture de nombreux prisonniers. Sa compagnie occupe à partir de l’été 1947 une série de points d’appui dans la plaine côtière. Elle défend ainsi le poste de Dat-Do avec héroïsme face aux assauts des bataillons vietminh.

Dans la nuit du 25 septembre 1947, alors qu’il est en mission de reconnaissance de la base d’attaque d’une opération, il est pris dans une violente embuscade et une rafale le touche en pleine poitrine. Le CNE Desserteaux meurt en Indochine, la veille de ses 30 ans.

Chevalier de la Légion honneur à titre posthume et titulaire de six citations dont quatre à l’ordre de l’armée. « Sa mort prive la France d’un de ses meilleurs enfants et l’armée d’un héros », dira un hommage.

Un nouveau chef de corps pour le 9ᵉ RIMa

Un nouveau chef de corps pour le 9ᵉ RIMa


 

Jeudi dernier, 18 juillet, le général de division aérienne Marc le Bouil, commandant supérieur des forces armées en Guyane, a fait reconnaître le colonel Yann Mandereau comme nouveau chef de corps du 9ᵉ régiment d’infanterie de Marine. Il succède au colonel Xavier Aribaud, à la tête du régiment depuis l’été 2022.

La cérémonie s’est déroulée sur la place des Palmistes jeudi dernier à 19h en présence du préfet Antoine Poussier et d’une représentante de la maire de Cayenne.

Le colonel Yann Mandereau, qui succède au colonel Xavier Aribaud, arrive de la direction des ressources humaines de l’armée de terre. Au cours de sa carrière, il a notamment effectué plusieurs affectations aux États-Unis, en état-major central ainsi qu’au sein du 21ᵉ régiment d’infanterie de Marine et du 2ᵉ régiment d’infanterie de Marine. Il a également été engagé lors d’opérations en Côte d’Ivoire, au Tchad, en Afghanistan et au Mali.

 

(9ᵉ RIMa)

Le 9ᵉ Régiment d’infanterie de marine (9ᵉ RIMa) est une unité des forces armées en Guyane engagée en permanence en opération depuis 2008. Entièrement tourné vers l’engagement opérationnel, il participe activement à deux opérations permanentes : HARPIE dans le cadre de la lutte contre l’orpaillage illégal et TITAN pour la protection du centre spatial guyanais.

 

 

Morbihan. Le Triomphe de l’Académie de Saint-Cyr, une tradition à découvrir ce samedi

Morbihan. Le Triomphe de l’Académie de Saint-Cyr, une tradition à découvrir ce samedi

Formations, rencontres, spectacle… Le 20 juillet, l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan ouvre ses portes aux visiteurs pour le traditionnel Triomphe.

Le Triomphe de Saint-Cyr mêle spectacle traditionnel cérémonie solennelle, salon littéraire, forum de l’innovation et de nombreuses attractions.
Le Triomphe de Saint-Cyr mêle spectacle traditionnel cérémonie solennelle, salon littéraire, forum de l’innovation et de nombreuses attractions. | TRIOMPHE DE SAINT-CYR

C’est une tradition qui a 135 ans cette année : depuis 1889, le Triomphe clôt la formation des élèves officiers de l’armée de Terre aux Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, qui s’étendent sur six communes morbihannaises.

Des milliers de spectateurs

La fête du Triomphe s’organisait à l’origine lorsqu’un tireur habile touchait un tonneau servant de cible lors d’une séance de tir au canon. Cérémonie officielle marquant le baptême de la nouvelle promotion et le départ des promotions sortantes, le Triomphe de Saint-Cyr est aujourd’hui devenu la fête traditionnelle de fin d’année. En son cœur, les nouveaux officiers participent à une cérémonie solennelle nocturne, à partir de 22 h 20 pendant deux heures avant un feu d’artifice, sous le regard de leurs familles et de milliers de spectateurs. Ces derniers assistent à un impressionnant et émouvant spectacle qui clôt une journée d’animations : en associant en effet démonstrations dynamiques, salon littéraire, forum de l’innovation, musée de l’Officier à la cérémonie officielle, le Triomphe de Saint-Cyr constitue aujourd’hui l’un des plus grands événements de l’armée de Terre ouvert au public.

L’importance des sciences à Saint-Cyr

Ainsi, ce samedi 20 juillet sera l’occasion d’assister à des scénographies mettant à l’honneur les parrains de promotions. Un spectacle traditionnel retracera l’historique militaire des Saint-Cyriens et la vie des Écoles. À partir de 14 h, les élèves officiers proposeront des reconstitutions de batailles célèbres, ainsi qu’une présentation dynamique de matériel de l’armée française.

Le forum de l’innovation regroupera des militaires de nombreuses formations de l’armée de Terre et industriels de défense. Ceux-ci mettront en valeur le lien entre la formation, la recherche, le développement et l’acquisition de nouveaux matériels dans les armées. Une occasion inédite de partir à la découverte de matériels de haute technologie mais aussi de l’importance des sciences dans la formation des Saint-Cyriens, au sein du Centre de recherche de Coëtquidan.

Le festival international du livre militaire (FILM) est une véritable plateforme d’échanges et de rencontres rassemblant de nombreux auteurs et éditeurs. Il sera ainsi possible de découvrir en famille l’apport militaire à la culture sous toutes ses formes avec des essais, des romans, des bandes dessinées et des ouvrages sur l’histoire militaire. Les auteurs présents dédicaceront leurs ouvrages toute la journée. Enfin, outre le musée de l’Officier, de nombreuses attractions seront accessibles : exposition de véhicules et de matériels de l’armée de Terre, stands ludiques pour les plus jeunes, baptêmes d’hélicoptère.


Informations pratiques. Triomphe de Saint-Cyr Coëtquidan, le 20 juillet. Écoles de Coëtquidan. Accès gratuit sous inscription préalable sur le site Internet : https://bot.st-cyr.terre.defense.gouv.fr/ L’accès en tribune (spectacle traditionnel et/ou cérémonie militaire) est payant (adultes 20 €, enfants de 5 à 10 ans 10 €).

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Recrutement dans l’armée : attirer les élites du XXIe siècle

Recrutement dans l’armée : attirer les élites du XXIe siècle

par Martin Anne – Revue Conflits – publié le 1er juillet 2024

https://www.revueconflits.com/recrutement-dans-larmee-attirer-les-elites-du-xxie-siecle/


L’armée française est de plus en plus confrontée à des problèmes de recrutement. Elle a dû mal à attirer les meilleurs dans ses rangs et à les retenir. Pour l’avenir de la France, il est pourtant essentiel que l’armée puisse attirer l’élite de la nation.

« Derrière Alexandre, il y a toujours Aristote » déclarait le général de Gaulle. Cette citation couplée à l’évolution constante des technologies et la réactivité des différents protagonistes au Levant et en Europe de l’Est, nous rappelle la nécessité d’avoir des officiers intellectuellement agiles, capables de décider rapidement et efficacement. Il est donc nécessaire d’attirer dans les promotions des grandes écoles militaires les plus capables de la nation.

Pour cela il faut d’abord les trier, le système de classe préparatoire actuel permet de sélectionner efficacement tout en formant intellectuellement les candidats. Le niveau de ce système de sélection par concours étant liée au niveau du vivier et le niveau scolaire s’abaissant, on pourrait en déduire que nos intégrants sont naturellement moins doués.

Savoir sélectionner les meilleurs

Pourtant, l’effet de l’effondrement du niveau scolaire observé par les classements PISA cache une importante disparité. En effet, si le niveau des moyens et des plus faibles s’est abaissé, le niveau des meilleurs est resté constant. On constate également que les meilleurs lycées sont concentrés dans les grandes métropoles, notamment en Île-de-France.

Malheureusement, le nombre d’Aspirants des armées originaires des classes préparatoires parisiennes est particulièrement bas. Si la place prépondérante des classes préparatoires militaires dans l’origine des lauréats des concours d’officiers est une explication à ce phénomène, les élèves originaires des lycées parisiens en classe préparatoire des lycées militaires sont aussi marginaux. A contrario, les élèves originaires de ces établissements sont légion à HEC, Polytechnique et ENS.

Le lien entre performance académique et origine sociale étant incontestable, les grandes écoles militaires doivent aspirer à recruter des élèves officiers originaires des grandes métropoles.

On pourrait rétorquer que c’est impossible, que la remise en question de l’autorité de la société rend la jeunesse française imperméable à la rigueur militaire. Si cette remise en cause s’est incarnée dans le monde du travail, notamment par le système de start-up qui attire la jeunesse diplômée, elle a atteint aujourd’hui ses limites. On observe en effet que l’école Polytechnique conserve une année complète liée à son statut militaire en mettant en avant le développement des qualités humaines de ses élèves. HEC propose à ses élèves une formation au leadership de plusieurs semaines encadrées par des sous-lieutenants saint-cyriens. De plus, le succès des « team buildings » dont notamment les formules « boots camps » ne sont plus à démontrer. Pour finir l’engouement (105 000 ventes pour Qu’est-ce qu’un chef ? et 160 000 pour Servir) autour des livres du général de Villiers nous démontre que l’armée incarne dans l’ensemble de la population française une réponse à cette crise de l’autorité prophétisée par Hannah Arendt dans La crise de la culture. Pourtant, si l’image de l’armée n’a jamais eu une aussi bonne presse depuis 1968, on n’observe pas un enthousiasme généralisé à l’engagement et notamment chez les enfants des élites.

De multiples causes provoquent cette réticence, on peut trouver de nombreuses explications dans les conjonctures internationales et économiques. Mais, il faut souligner aussi des problèmes structurels au sein des armées françaises.

Un problème de recrutement au sein des armées

En effet, depuis les années 1990, un phénomène de métropolisation s’est développé, groupant ainsi les élites économiques dans un nombre restreint de lieux quand auparavant un notable d’une ville moyenne possédait une situation enviable. Aujourd’hui, les étudiants les plus qualifiés acceptent des conditions de logement et de transport contraignantes pour débuter leur carrière dans ces grandes villes. Il leur apparait comme préférable d’être mal logé dans les centres urbains principaux plutôt que d’habiter dans une ville classique.

Or, le bassin parisien est un désert militaire, quasiment aucune des unités opérationnelles n’y a sa garnison, idem pour Lyon et Marseille. Le succès de la gendarmerie et des pompiers de Paris auprès des jeunes saint-cyriens démontre l’attrait de ces régions auprès des élèves-officiers. En grossissant le trait, on peut dire qu’il est statiquement plus probable d’être muté dans la diagonale du vide que dans les zones périurbaines pour un jeune officier. Les villes de garnison sont de moins en moins attrayantes.

Des officiers mal rémunérés 

À cette vie hors des centres dynamiques, démographiques et économiques s’ajoute la solde. En effet, l’officier français est moins bien rémunéré que les officiers allemands, américains et anglais. La société moderne mesurant la réussite professionnelle à la capacité de consommation des individus, un officier peut se sentir lésé au regard de l’investissement que son métier demande.

L’armée française pour sa part propose une vie d’aventure et de don de soi à ses futurs officiers, elle se positionne donc sur un créneau qui attire principalement des réfractaires à la société de consommation.

Si ce profil est potentiellement le bon, il est minoritaire comme le sont toujours les réfractaires.

La combinaison des deux premiers facteurs en crée un troisième qui est la dévalorisation du statut d’officier. En effet, si un jeune de 20 ans peut aspirer à une vie d’aventure et donc quitter le confort des grandes villes, il n’incarnera pas la réussite contrairement à ceux qui auront fait un choix différent. La pression sociale qui s’exercera alors sur lui le fera hésiter et voir reculer alors qu’il possédait les qualités nécessaires pour être un officier compétent.

L’addition de ces trois facteurs freine l’attraction des armées auprès des jeunes des élites des grandes métropoles. Il faut pourtant se souvenir que le terme de « corniche » nous vient des classes préparatoires de Stanislas. Il existait donc une époque où les lycées les plus prestigieux de France s’enorgueillissaient d’envoyer certains de leurs meilleurs élèves à Saint-Cyr.

L’escalade des tensions partout dans le monde nous rappelle que recruter une élite militaire est primordial. Ce recrutement des meilleurs profils pour les armées françaises du XXIe siècle ne pourrait se réaliser sans régler le problème de l’isolement géographique ni l’amélioration de la solde.

Pour le chef d’état-major de l’armée de Terre, la « masse » n’est pas un sujet tabou

Pour le chef d’état-major de l’armée de Terre, la « masse » n’est pas un sujet tabou

https://www.opex360.com/2024/06/23/pour-le-chef-detat-major-de-larmee-de-terre-la-masse-nest-pas-un-sujet-tabou/


Après l’implosion de l’Union soviétique et la fin de la Guerre froide, la question de la « masse » ne s’est plus posée, les forces armées occidentales ayant privilégié la supériorité technologique [c’est-à-dire la qualité] aux dépens de la quantité. À vrai dire, ce choix a été le plus souvent dicté par des contraintes budgétaires… En tout cas, il s’est traduit par la suspension de la conscription dans plusieurs pays, dont la France.

Seulement, cette période n’a été qu’une parenthèse, le contexte actuel étant marqué par le retour de la compétition stratégique entre les puissances, la contestation du droit international et la guerre. Les dépenses militaires sont reparties significativement à la hausse et la question de la « masse » est de nouveau sur la table. Et cela d’autant plus que l’Otan encourage ses 32 États membres à renforcer leurs forces armées tant au niveau capacitaire qu’à celui de leurs effectifs, son objectif étant actuellement de pouvoir mobiliser plus de 300’000 hommes en moins de 30 jours.

D’où la décision de quelques pays de rétablir la conscription qu’ils avaient suspendue, afin de pallier, pour certains d’entre eux, leurs difficultés en matière de recrutement. Tel est le cas de la Lituanie, de la Suède, de la Lettonie et, plus récemment, de l’Allemagne. Le débat sur le retour du service militaire est ouvert en Pologne, en Roumanie et même au Royaume-Uni.

Pour le moment, en France, l’armée de Terre se tient à l’écart de cette tendance. Cependant, en 2015, elle avait déjà bénéficié d’une hausse assez substantielle de ses effectifs après la décision de porter sa force opérationnelle terrestre [FOT] de 66’000 à 77’000 soldats, afin de lui permettre de mener l’opération intérieure Sentinelle. Mais, à l’heure actuelle, il n’est pas question d’aller plus loin, même si le sujet de la « masse » n’est pas tabou. C’est en effet ce qu’a expliqué le général Pierre Schill, son chef d’état-major [CEMAT], dans les pages du numéro 96 de la revue DSI.

« La résurgence de la concurrence stratégique entre grandes puissances et du combat de haute intensité que des États envisagent impose de se poser de nouveau la question de la masse. Il ne s’agit pas ici d’opposer, mais bien d’équilibrer le rapport entre quantité et qualité, avec la conviction que le fil directeur de la réflexion réside dans la cohérence », a d’abord affirmé le général Schill.

Cela étant, les termes de ce débat se posent différemment en France, où le modèle d’armée, « complet », repose sur la dissuasion nucléaire, censée garantir l’intégrité de son territoire et, plus largement, de ses intérêts vitaux.

« La France a fait le choix de n’abandonner aucune capacité. Elle continue de couvrir ‘tout le spectre’. Elle a conservé une expertise dans chaque domaine et elle peut ainsi décider de monter en puissance sans avoir à reconstruire toute une filière : c’est un atout considérable », a d’ailleurs relevé le CEMAT.

Cependant, comme l’a écrit Antoine de Saint-Exupéry, on n’a pas à prédire l’avenir mais à le permettre. A priori, le général Schill s’inscrit dans cette logique quand il dit que « nous devons préparer un possible engagement dès ce soir ».

« À cet égard, il n’y a pas de tabou au sein de l’armée de Terre sur cette problématique récurrente de la masse. Il s’agit d’un débat ancien. Faut-il privilégier la quantité ou la qualité ? Porter l’effort sur des effectifs nombreux ou sur des unités resserrées très bien formées et équipées ? À mon sens, la réponse est de s’adapter au contexte et de conserver la possibilité de monter en puissance rapidement. La priorité est celle de la cohérence », a poursuivi le CEMAT.

Cette cohérence a deux dimensions : verticale et horizontale. Ainsi, un blindé « seul […] ne sert qu’à défiler », a-t-il ironisé. Pour qu’il puisse incarner une capacité, il lui faut un « environnement », c’est-à-dire les munitions, les pièces de rechange, le carburant et un équipage entraîné. C’est ce que doit permettre justement la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30.

Ensuite, cette cohérence passe par la capacité à agir en « interarmes ». L’armée de Terre est « composée de nombreuses capacités qui doivent interagir pour manœuvrer. Je pense aux capacités de mêlée [infanterie, cavalerie, hélicoptères] mais aussi à celles d’appui [artillerie, génie], de soutien et de logistique. Un équilibre entre ces capacités est indispensable », a fait valoir le général Schill.

Cette cohérence doit servir de socle pour toute remontée en puissance éventuelle. Elle « précède la masse » et « ce dont nous disposons doit être ‘bon de guerre’ », a-t-il insisté.

Si jamais la situation l’exige, l’armée de Terre peut compter sur ses réservistes opérationnels, dont le nombre sera porté à environ 50’000 à l’horizon 2035. Mais le général Schill a également évoqué un possible recours à la réserve opérationnelle de 2ème niveau [RO 2], laquelle concerne les anciens militaires soumis à une obligation de disponibilité durant les 5 années qui suivent leur départ de l’institution.

« Au-delà de ses effectifs permanents, l’armée de Terre s’appuie sur des réservistes formés et entraînés, mais aussi sur d’anciens militaires d’active, pour disposer d’effectifs supplémentaires et renforcer son organisation au quartier comme en opération; elle contribue ainsi à la résilience de la Nation », a-t-il a souligné.

La RO 2 est « en mesure d’être engagée en cas de crise majeure », souligne l’armée de Terre. Seulement, comme il n’a jamais été mis en œuvre, ce dispositif est régulièrement testé lors d’exercices VORTEX, lesquels visent à recenser les anciens militaires d’active concernés, puis à les convoquer pour des formalités administratives et médicales ainsi que pour des séances de formation.

En mai 2022, selon le site interarmées des réserves militaires, la RO 2 était composée de 60’000 anciens militaires, ce qui constitue une ressource à ne pas négliger.

Photo : EMA