La composante réserve de l’US Army

La composante réserve de l’US Army

Par le lieutenant-colonel Paul Guyot* – Cahier de la pensée mili-Terre – Pbilié le 21 juin 2018
*Le Lieutenant-colonel Paul GUYOT a choisi l’arme du génie à sa sortie de Saint-Cyr en 1991. Il a servi durant la plus grande partie de sa carrière dans des unités de la Légion étrangère, 4ème RE, puis 6ème REG comme chef de section, commandant de compagnie, officier supérieur adjoint et officier traitant au bureau opérations instruction. Il a participé à de nombreuses opérations extérieures, FORPRONU puis FRR à Sarajevo en 1995, mission d’instruction au Cambodge puis en Afghanistan en 2004 (Enduring Freedom), Côte d’Ivoire en 2006, MINURSO au Sahara occidental en 2010. Il est diplômé de l’École d’état-major, et sert depuis trois ans comme officier de liaison à Fort Leonardwood auprès de l’école du génie de l’US Army.

En cette période troublée de restrictions budgétaires drastiques, l’US Army, à l’image du reste du Department of Defense, est amenée à s’interroger sur l’avenir qu’il faut donner à sa réserve. La question est sensible à de nombreux points de vue et révèle une situation qui est difficilement comparable avec celle de la France.

Les forces de réserve de l’Army sont composées de deux entités aux caractéristiques bien distinctes: la Reserve, fédérale, aux ordres du président des États-Unis et la National Guard, aux ordres des gouverneurs des États. Ces deux composantes sont passées, en moins d’un quart de siècle, d’un statut exclusif de réserve stratégique à une force opérationnelle expérimentée reconnue qui veut conserver ce nouveau statut.

Pour bien comprendre cette problématique, il est nécessaire de brosser un rapide historique de l’armée de terre des États-Unis au sein de laquelle les réserves ont joué un rôle essentiel. Un aperçu de la situation actuelle précédera ensuite l’exposé du défi qui attend l’Army au travers de l’emploi de ses réserves dans les années à venir.

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Un programme ambitieux pour les futurs véhicules de reconnaissance des US Marines

Un programme ambitieux pour les futurs véhicules de reconnaissance des US Marines

 Romain Vincent – Forces Opérations Blog – 10 mai, 2018

http://forcesoperations.com/un-programme-ambitieux-pour-les-futurs-vehicules-de-reconnaissance-des-us-marines/

 

L’US Marine Corps (USMC) est une branche à part entière de l’armée américaine qui dispose de son propre budget et de ses propres programmes pour mener à bien sa mission : déployer de manière autonome une force expéditionnaire rapide et efficace aux moyens de navires, d’aéronefs, d’hélicoptères, de blindés ou encore de systèmes d’artillerie. Engagé dans toutes les opérations militaires des États-Unis, le corps des Marines sert d’avant-garde. Leur réussite est déterminante pour la suite des opérations, l’ennemi devant être affaibli un maximum avant l’arrivée du reste des forces. Pour « maîtriser » le champ de bataille en un éclair, les généraux de l’USMC comptent sur leur futur véhicule de reconnaissance, un bijou de technologie encore dans les cahiers des officiers de programme, mais qui devra être opérationnel dans dix ans. 

 

Dessin imaginant diverses versions de l'ARV en combat collaboratif avec des drones aériens (Source : USMC)

Dessin imaginant diverses versions de l’ARV en combat collaboratif avec des drones aériens (Source : USMC)

Dans le même temps que l’US Army se concentre sur le programme de Next-Generation Combat Vehicle, l’US Marine Corps a besoin d’un nouveau véhicule blindé de reconnaissance sur roue de type 8×8 (dit ARV pour Armored Reconnaissance Vehicle) le plus vite possible. Selon Breaking Defense, d’ici 2023, l’USMC veut des prototypes d’une « version terrestre du F-35 » pour une unité de reconnaissance « radicalement nouvelle » dont les missions seront évidemment la reconnaissance en territoire hostile, la transmission des données au reste de la force mais aussi l’élimination de cibles clés. Loin d’un simple remplacement de la flotte actuelle vieillissante des LAV (Light Armored Vehicle), où on ne ferait que remplacer du vieux par du neuf, les généraux des Marines veulent avant tout « résoudre le problème de la reconnaissance et de la contre-reconnaissance » du futur, ce sont les mots du Lieutenant-général Robert Walsh en charge du « combat development ».

Sur ce besoin, les Marines ont reçu 282 travaux de la part des industriels intéressés (suite à une journée de rencontre du 9 janvier dernier dont les présentations sont disponibles ici en bas de page), qui ne proposent pas un simple véhicule nouveau, mais tout un éco-système de combat terrestre avec des drones, des capteurs, des systèmes de guerre électronique, des systèmes d’armes qui évolueraient tous ensemble par un réseau connecté. En fait, les Marines ont relancé leur programme de remplacement où les industriels n’avaient, à l’époque, pas satisfait en ne proposant que des évolutions légères pour les LAV. Walsh a l’idée de s’appuyer sur le cas du F-35 qui est passé d’un « simple » avion furtif à une plate-forme électronique globale pouvant transmettre ses données au reste de la force.

Walsh voit – et compte bien obtenir – un véhicule capable de déployer un drone aérien, « éclaireur profond », pour ensuite utiliser « des tirs de précision » ainsi que « la guerre électronique » pour détecter et bloquer les transmissions ennemies. Sa conception elle celle d’une « architecture ouverte » où l’ARV et les systèmes coopérants pourraient être constamment améliorés avec les nouvelles technologies dès qu’elles seront disponibles. Côté équipements, Walsh veut du très lourd. Le véhicule devra être apte à fonctionner pendant de longues périodes avec un minimum de réapprovisionnement. Sa « performance amphibie » devra être supérieure à celle des LAV sans que sa taille ou son poids deviennent un obstacle à son transport sur mer. Et il devra être équipé d’un canon automatique de calibre moyen type 30mm ainsi que d’une puissance de feu « anti-blindage contre les chars lourds ». Walsh veut aussi des ARV équipés de missiles à longue portée type Spike ou de drones kamikaze type Switchblade, et qui seraient capables d’abattre les drones ennemis. Les besoins de protection sont tout aussi exigeants : un système de protection active, comme le Trophy israélien, ainsi que les défenses anti-EEI (Engin Explosif Improvisé).

Il n’est pas précisé si tous les ARV seront aussi lourdement équipés, et il parait logique que non car, comme c’est le cas pour les LAV actuels, l’ARV sera la base d’une « famille de véhicules de reconnaissance blindés de prochaine génération » qui répondront chacun à une mission spécifique (il y a des LAV transporteurs de troupes, d’autres de type poste de commandement, mortier, antichar, antiaérien etc). Ces véhicules seront accompagnés de plusieurs types de drones, qu’ils soient aériens ou terrestres, de combat ou de reconnaissance, voire de « mini-robots ». Rappelons-le, malgré l’attirail prévu pour les ARV, le but premier de ce programme reste de faire progresser les missions de reconnaissance des « éclaireurs » de l’USMC, ils n’ont pas vocation à être des véhicules « de combat » bien qu’ils devront être capables de détruire des ennemis faiblement protégés ou des blindés, les Marines ayant terminé le mois dernier les phases de test pour le remplacement de leur véhicule spécifiquement de combat.

Si les militaires et les observateurs constatent que le projet est presque surréaliste (technologies disparates, coût, délais), il serait réalisable car les Marines n’en veulent que 500 (sans compter les drones), un « nombre relativement faible pour un programme de défense » selon les journalistes de Breaking Defense. Les 50 premiers véhicules devront être produits entre 2026 et 2027 et les 450 restants devront être livrés avant l’année 2033 (selon Walsh, la cadence pourrait être encore plus élevée « si l’argent était là »). Walsh, qui souhaite rompre avec le processus classique où l’on adresserait à un seul maître-d’oeuvre spécialisé dans la production de véhicules terrestres, est ouvert à toute soumission d’idée par les industriels de tous les horizons, de toutes les spécialités : « Lorsque vous vous ouvrez à beaucoup de gens, vous allez trouver beaucoup d’idées différentes. »

Plus loin, plus vite, plus fort : la technologie railgun américaine arrive

Plus loin, plus vite, plus fort : la technologie railgun américaine arrive

Arme du futur par excellence, digne des plus grands films de science-fiction que nous connaissons tous, les canons électromagnétiques dits railguns pourraient bien équiper les soldats américains dans quelques années. Avec leur vitesse extrême et une létalité accrue, les munitions tirées par des systèmes railgun devraient changer la donne sur les champs de bataille futurs pour détruire l’ennemi tout en restant à l’abri de ses tirs. L’US Army et General Atomics font le pari de sortir quelques prototypes d’ici trois ans, et rêvent d’appliquer la technologie aux chars d’assaut.

 

Systèmes électromagnétiques General Atomics dits Railgun Blitzer® lors de l’événement MFIX de l’US Army à Ft. Sill en 2016 (Crédits : General Atomics)

Le site National Defense, magazine en ligne de l’association des industriels d’armement américains, consacrait cette semaine un article à la prise en main du projet railgun par l’US Army et General Atomics. Effectivement, les responsables de l’US Navy sont les premiers a avoir fait appel aux ingénieurs américains pour sortir un système d’arme électromagnétique d’usine, mais un prototype viable tarde à voir le jour. Et cette technologie, l’Armée de terre d’outre-Atlantique la veut aussi. Elle serait la solution rêvée pour répondre aux besoins de tir très longue distance avec une munition toujours plus destructrice et plus précise. Si les recherches ont déjà bien avancé, en plus de faire évoluer l’artillerie, les terriens américains rêvent de l’appliquer sur ses chars d’assaut pour surpasser les véhicules ennemis, voire de l’utiliser pour faire réduire le coût de la défense anti-aérienne. Pour le général Mark Milley, chef d’État-major de l’US Army, le développement de cette technologie est primordiale pour le programme « long-range precision fires », priorité n°1 de la défense terrestre américaine.

Le 1er mars 2018, General Atomics Electromagnetic Systems (GA-EMS) annonçait avoir obtenu un contrat de l’armée américaine par l’intermédiaire du Defense Ordnance Technology Consortium (DOTC). Le contrat permettra à General Atomics d’évaluer et de développer des canons électromagnétiques pour la composante terre des forces armées américaines avec l’appui du Commandement de la recherche, du développement et de l’ingénierie de l’armement de l’Armée américaine (ARDEC).

Le contrat de trois ans doit déboucher sur le développement de prototypes de systèmes d’armes améliorés, ainsi que sur la réalisation de tests et de recherches sur une éventuelle intégration sur divers véhicules de l’armée américaine actuellement en service et ceux qui seront déployés à l’avenir.

Nick Bucci, vice-président de Missile Defence and Space Systems de GA-EMS, déclarait à l’époque : « Ce contrat permet à l’ARDEC de tirer parti de nos recherches, développements et tests en cours pour faire progresser les technologies railgun et développer davantage les systèmes d’armes pour les applications dans l’Armée de terre, améliorant leur efficacité contre de multiples types de menaces. Le système d’armes railgun est destiné à s’intégrer aux systèmes de l’Armée de terre existants et compléter les capacités conventionnelles, fournissant un contrepoids efficace aux raids d’avions, de roquettes et de missiles de croisière ainsi qu’à d’autres menaces. »

Mike Rucker, directeur des programmes atomiques généraux pour les systèmes de défense antimissile soulignait de son côté le rôle défensif stratégique jouable à l’avenir par les railguns grâce à l’utilisation de projectiles hypersoniques : « Utilisant des projectiles hypersoniques, la technologie railgun fournit au soldat plus de temps pour cibler et atteindre l’efficacité à plus longue distance, et fournit un coût inférieur par engagement que les intercepteurs conventionnels. »

En raison de leur hypervélocité, les munitions de railgun peuvent parcourir de plus longues distances que les munitions conventionnelles et cette vitesse extrême apporterait logiquement une puissance supplémentaire au moment de l’impact. Les canon railguns utilisent des champs magnétiques générés par des courants électriques pour faire glisser un projectile entre deux rails à l’intérieur du canon. La technologie permet aux projectiles de voyager à des vitesses de Mach 5 ou plus rapidement encore. Pour l’Armée de terre américaine, sur un champ de bataille cette technologie peut changer la donne pour pénétrer les défenses renforcées de l’ennemi, ou détruire les chars d’assaut ennemis en laissant ses propres véhicules hors de la zone de tir.

Comme le rappellent les journalistes américains, les chars modernes peuvent être équipés, en plus de leur propre blindage, d’une armure dite réactive capable de leurrer (soft-kill) et/ou de détruire le projectile en approche avec une contre-explosion (hard-kill). C’est par exemple ce dont serait capable le futur char russe T-14 Armata qui semble inquiéter les experts militaires américains si son déploiement opérationnel se faisait dans les temps voulus par les responsables militaires russes. Le besoin des militaires américains serait donc de pouvoir détruire l’entièreté d’un tank ennemi en un coup grâce au railgun, reste aux ingénieurs de GA de les satisfaire. Là où ils butent encore aujourd’hui c’est sur la question de l’énergie et la place demandée par une telle technologie. Sur un navire de guerre, la question se pose moins vu la taille des plate-formes et la possibilité de fournir l’électricité nécessaire via les turbines de propulsion, pourtant aucune arme n’est encore opérationnelle. Sur un char d’assaut, on imagine que l’aventure sera encore plus compliquée.

En plus de l’application aux chars d’assaut, voire plus tard encore à tous les véhicules blindés de combat, l’armée américaine veut tester les canons pour l’artillerie. Ici, le problème de place se fera moins sentir, comme la question de l’énergie qui pourra être réglée par des « caissons » que l’on peut par exemple voir sur la photographie de GA. Et l’application de la technologie railgun aux tirs indirects serait pour le moment la plus aboutie. Une autre application envisageable serait celle de la défense anti-aérienne/anti-missile, comme dit plus haut, afin de faire baisser le coût de chaque interception, un projectile propulsé à haute-vitesse par un canon coutant évidemment moins cher qu’un missile sol-air. « C’est un peu un parallèle l’utilisation par les Israéliens de missiles coûteux pour abattre des drones bon marché ou de les utiliser pour abattre des roquettes et des mortiers », a déclaré Peter W.Singer, un expert de technologie militaire cité par National Defense, « Il y a beaucoup d’excitation » sur le rapport coût-efficacité des railguns, a-t-il ajouté.

Outre le besoin de détruire l’ennemi qui saurait se défendre (retranché dans un bunker, blindage supérieur et armure réactive des chars d’assaut) tout en restant à l’abri et de faire baisser le coût des tirs, il s’agit pour les États-Unis de garder une longueur d’avance sur la Chine qui serait parvenue à déployer un railgun sur un de ses navires. Bien qu’aucune preuve de son efficacité n’existe, les images du nouveau canon chinois et le développement de missiles de très longue portée poussent les militaires américains à accélérer les recherches dans le domaine.

Les ingénieurs de GA devront s’armer de beaucoup de patience et de détermination pour sortir une technologie durable (la puissance électromagnétique pouvant rapidement user le canon), et l’appliquer sur une plate-forme suffisamment solide et auto-génératrice d’énergie pour supporter la puissance des futurs canons électromagnétiques. Pour l’instant, ils pensent à un camion comme premier prototype, ce qui pourrait bien donner vie à une sorte de CAESAr nouvelle génération. Le dernier canon développé pour l’heure serait capable de tirer 20 coups/minute à une distance maxi de 100km.

Une application de fitness dévoile l’emplacement de sites militaires américains au Moyen-Orient

Une application de fitness dévoile l’emplacement de sites militaires américains au Moyen-Orient

franceinfo avec AFP – France Télévisions – publié le 29/01/2018

francetvinfo.fr/monde/revolte-en-syrie/une-application-de-fitness-devoile-l-emplacement-de-sites-militaires-americains-en-afghanistan-en-irak-et-en-syrie_2584320.html

Le système de géolocalisation d’une application de fitness révèle les itinéraires empruntés à proximité des bases en Syrie, en Irak et en Afghanistan. Des données qui pourraient être utilisées par des terroristes pour prévoir des attaques.

Quand muscler ses abdos peut conduire à indiquer sa position à ses ennemis. Une application de fitness et son système de géolocalisation permettent la diffusion publique de la position de soldats américains et de leurs alliés, une donnée sensible notamment en Afghanistan, en Irak et en Syrie, comme l’a révélé un chercheur sur Twitter. La position de certaines bases est connue de groupes combattants susceptibles de les attaquer. Mais la carte créée par le système de géolocalisation de l’application développée par Strava Labs est plus précise : elle dévoile des itinéraires empruntés par les soldats à proximité des bases, qui peuvent être utilisés pour prévoir des attaques.

Cette carte montre les déplacements des utilisateurs de l’application autour du monde, et indique également l’intensité desdits déplacements sur un parcours donné, formant une « visualisation en direct du réseau mondial des athlètes de Strava« , selon les développeurs de l’outil. Aux Etats-Unis ou dans l’ouest de l’Europe, la plus grande partie du pays est colorée et ne permet pas vraiment d’identifier un parcours. Mais dans certains pays, des itinéraires ressortent nettement.

« De vrais phares dans la nuit

La carte de l’Irak est majoritairement sombre, signe d’une faible utilisation de l’application Strava, mais plusieurs bases militaires bien connues, où sont stationnées les forces américaines et leurs alliés, apparaissent en contraste. Cela concerne par exemple les bases de Taji, au nord de Bagdad, de Qayyarah au sud de Mossoul, de Speicher près de Tikrit et de Al-Asad dans la province d’Al-Anbar. Mais des sites plus confidentiels sont aussi révélés par la carte, dans le nord et l’ouest de l’Irak.

Plus dangereux, des portions de routes se détachent, signe que les utilisateurs de l’application gardaient avec eux leurs appareils pendant leurs déplacements, révélant potentiellement des itinéraires utilisés par l’armée régulièrement. En Afghanistan, des endroits comme la base aérienne de Bagram ou d’autres sites dans le sud du pays montrent une grande concentration d’activité.

Tobias Schneider, un spécialiste de la sécurité qui fait partie du groupe qui a découvert que des bases militaires pouvaient être repérées grâce à la carte, remarque que des sites militaires en Syrie ainsi que la base française de Madama, dans le nord du Niger, sont indiqués. « En Syrie, les bases de la coalition [des Etats-Unis] sont de vrais phares dans la nuit. Quelques points lumineux au-dessus de positions russes connues, pas de signes notables pour les bases iraniennes« , décrit Schneider sur son compte Twitter. 

Passer en mode « privé

« Une leçon attend beaucoup de monde lundi matin », a-t-il ajouté ironiquement, faisant référence à des soldats qui seront probablement réprimandés pour avoir révélé des informations confidentielles en entretenant leur condition physique.

Le département américain de la Défense a déclaré qu’il était en train d’« évaluer » la situation. « La récente divulgation de données souligne l’importance d’une sensibilisation aux différentes situations quand des militaires partagent des données personnelles«  a déclaré à l’AFP Audricia Harris, porte-parole du Pentagone. Le problème aurait pu être évité facilement, d’après Strava : « Les athlètes qui ont paramétré leurs données ‘en privé’ ne voient pas leurs données collectées. »

Un retex de l’US Army sur ses récents acheminements et déploiements en Europe

Un retex de l’US Army sur ses récents acheminements et déploiements en Europe

Par Philippe Chapleau – Lignes de défense – Ouest France

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/

 

Voici un intéressant retex intitulé « U.S. Army Europe Reception, Staging, Onward Movement, and Integration« .

Il analyse le déploiement, et plus particulièrement le chargement au Texas dans des ro-ro, le transport maritime (90% du total transporté, le reste l’étant par air), le déchargement puis le transit ferroviaire ou routier (via DB Schenker), de la 3e Armored Brigade Combat Team, qui appartient à la 4e Infantry Division de Fort Carson.

Cet impressionnant déploiement, que j’ai pu suivre en deux temps (dans le Colorado puis en Pologne), s’est inscrit dans le cadre de l’opération Atlantic Resolve (OAR).

Cette force était composée, entre autres, de 3 500 soldats, 87 M1A2 Abrams, 144 Bradley, 18 Paladin et plus de 400 HMMWV.

Comme il est écrit dans l’introduction de ce retex, la 3e ABCT était confrontée à deux problèmes. D’abord, elle devait réussir son déploiement du Colorado en Pologne (« fort to foxhole”) dans le laps de temps décidé par le commandement US en Europe (par exemple, 72 heures entre l’arrivée des ro-ro et le départ des trains vers la Pologne). Puis, elle devait apprendre à se transformer en force expéditionnaire.

 

 

Le document ne répond pas directement à ces deux points. Mais il apparaît que l’unité blindée projetée a réussi son transfert du Colorado vers les sites militaires de Basse-Silésie en dépit d’aléas (pas de trains de plus de 700m de long sur le réseau allemand), problèmes variés (100 véhicules hors gabarit pas transportables par voie ferrée), (mauvaises) surprises (pas de localisation des équipements acheminés par des entreprises privées de transport routier)…

Ce document de décembre dernier est à consulter ici.