Mistral AI devient un nouvel atout technologique pour l’armée française

Mistral AI devient un nouvel atout technologique pour l’armée française

Après le missile Mistral et le navire Mistral, place à l’IA

Source : James Rhodes + Montage Numerama
L’armée française pourra dorénavant compter sur l’expertise de Mistral AI dans l’intelligence artificielle. Le ministre Sébastien Lecornu a annoncé un rapprochement entre l’agence de défense dédiée à l’IA et la startup. Un mouvement qui reflète une tendance de fond.

Rapprocher l’une des startups en intelligence artificielle les plus en vues dans l’Hexagone avec la défense française. Voilà l’ambition évoquée par Sébastien Lecornu, ministre des Armées, à l’occasion de son passage le 19 janvier 2025 dans l’émission Soft Power, sur France Culture, en mentionnant le partenariat noué avec Mistral AI.

En l’espèce, « Mistral va travailler avec l’Agence ministérielle de l’IA de défense », ou AMIAD, a dévoilé Sébastien Lecornu. Selon lui, il serait « stupide » de « doublonner les éléments de recherche ». Il faut pouvoir compter sur son savoir-faire et par ailleurs renforcer les efforts de l’AMIAD et ses 115 spécialistes.

Sébastien Lecornu
Sébastien Lecornu à l’École Polytechnique, en 2022. // Source : Ecole polytechnique

En somme, il faut s’appuyer sur les entreprises en pointe dans ces domaines de la même manière que le ministère le fait dans l’aviation (avec Dassault), la marine (Naval Group) ou l’électronique et l’aérospatial (Thales), car, a fait savoir le ministre, la souveraineté technologique ne se trouve pas qu’au sein des administrations de l’État.

Face à ces fleurons de la défense, Mistral AI est une entreprise bien jeune — elle a été fondée au printemps 2023 — et surtout beaucoup plus modeste. Elle est bien loin des milliers, voire des dizaines de milliers de collaborateurs chez les géants de la défense. Même chose pour KNDS, Safran, Airbus ou bien MBDA.

La montée en puissance de l’IA dans la défense

Mais ce rapprochement entre Mistral AI et le ministère traduit l’importance croissante de l’intelligence artificielle dans les activités de défense. Les usages ne manquent pas : accélérer l’étude d’une carte prise par un satellite, délester un militaire de certaines tâches, automatiser des processus, traiter des données en grand nombre, etc.

L’enjeu de l’IA a d’ailleurs été souligné par Sébastien Lecornu en mars 2024. Lors d’un discours sur le site de l’École polytechnique, le ministre plaidait pour que les armées prennent « le virage » de l’IA et prévenait que la France se devait de la « maîtriser souverainement ces technologies pour ne pas dépendre des autres puissances ».

« Le saut technologique que représente l’intelligence artificielle est sans doute celui qui révolutionnera la manière de faire la guerre. Ou même, plus important encore, de l’éviter comme l’atome en son temps », avait-il ajouté. Deux mois plus tard, l’AMIAD était lancé, tandis que la commande d’un supercalculateur top secret pour de l’IA militaire était passée.

Rafale
Aujourd’hui, le développement des prochaines évolutions du Rafale se pense aussi à travers l’IA. // Source : Bernardo Fernandez copado

Ce supercalculateur, attendu pour septembre 2025, est construit par le tandem Orange / Hewlett-Packard, et bardé de processeurs graphiques fournis par Nvidia — « pratiquement mille GPU de dernière génération », a fait valoir le ministre sur France Culture. Le tout, sur des installations qui seront classifiées.

Selon Sébastien Lecornu, ces infrastructures vont aussi offrir aux sociétés un espace plus sécurisé, ce qui éviterait les serveurs mal ou pas protégés, et, par ailleurs, limiterait les risques d’espionnage industriel. Et pour l’armée, il y a aussi un petit gain financier, le ministre évoquant des recettes obtenues grâce à un accès payant à cette solution.

Les détails du rapprochement entre Mistral et le ministère restent toutefois très vagues. Jusqu’à présent, la startup s’est surtout illustrée en matière d’IA générative, en fabriquant ses propres grands modèles de langage ainsi qu’un chatbot — Le Chat — pour répondre par écrit à des questions qu’on lui pose

Armées : Emmanuel Macron veut 80 000 réservistes en 2030

Armées : Emmanuel Macron veut 80 000 réservistes en 2030

Lors de ses vœux aux armées, Emmanuel Macron a insisté sur sa volonté de faire monter les effectifs de l’armée de réserve à 80 000 unités d’ici 2030.

par Cédric Bonnefoy – armees.com – Publié le
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Armées : Emmanuel Macron veut 80 000 réservistes en 2030 | Armees.com

Lors de ses traditionnels vœux aux armées, Emmanuel Macron a fait plusieurs propositions pour attirer la jeunesse vers les métiers des armées. Mais aussi pour améliorer la détection de jeunes prêts à rejoindre les unités. Son objectif : arriver à 80 000 réservistes en 2030.

Emmanuel Macron veut booster les effectifs des armées

Dans un discours prononcé à Cesson-Sévigné, lors de ses traditionnels vœux aux forces armées françaises, Emmanuel Macron dévoile une vision ambitieuse pour renforcer les effectifs de l’armée française. Le chef de l’État exprime son intention d’atteindre un objectif de 80 000 réservistes d’ici 2030. Selon lui, il s’agit d’une étape clé pour répondre aux nouvelles menaces pesant sur la sécurité nationale. Ce projet s’inscrit dans une volonté de « mieux détecter » et « mobiliser » les jeunes volontaires afin d’assurer une défense renforcée face à des périls croissants.

Pour le président, l’engagement des jeunes Français constitue une réponse stratégique face à l’ »accumulation des menaces« , notamment la guerre en Ukraine, qui a « accéléré les périls » géopolitiques. Aujourd’hui, le dispositif d’engagement citoyen se limite essentiellement au recensement national et à la Journée Défense et Citoyenneté (JDC). Emmanuel Macron estime que ce cadre est insuffisant. Afin de pallier cette lacune, le président propose une rénovation de la JDC, qui redeviendrait « un moment de temps retrouvé avec les armées« . Parmi les 800 000 jeunes participant annuellement à cette journée, certains pourraient se porter volontaires pour intégrer une réserve opérationnelle.

Cette réserve serait structurée pour permettre aux volontaires d’apprendre aux côtés des militaires actifs, tout en étant formés à intervenir « en renfort des armées en métropole ou ailleurs« . Cette approche offre non seulement une opportunité unique d’acquérir des compétences militaires, mais elle s’inscrit aussi dans une logique d’engagement fort pour la jeunesse. Surtout depuis que le Sénat vient d’acter quasiment la fin du service national universel.

Un cadre rénové pour la mobilisation

En parallèle, Emmanuel Macron sollicite l’état-major des armées et le gouvernement pour élaborer des propositions concrètes d’ici mai 2025. Ces initiatives incluront des stratégies pour mieux repérer les jeunes intéressés par un engagement militaire et les intégrer efficacement dans les forces armées. L’objectif à terme est de renforcer l’interconnexion entre les militaires d’active, dont les effectifs devraient atteindre 210 000, et les réservistes.

Ce projet s’inscrit dans une logique de défense nationale réactive face à des défis multiples. Emmanuel Macron a rappelé que les nouvelles stratégies militaires doivent tenir compte d’un contexte marqué par une intensification des tensions internationales. « Nous devons être capables de mobiliser notre jeunesse le jour venu, pour garantir la sécurité en métropole ou ailleurs« , a martelé le président.

La France rebondit dans ce pays d’Asie après ses déboires en Afrique et s’ouvre une nouvelle source d’approvisionnement en uranium pour ses centrales nucléaires

La France rebondit dans ce pays d’Asie après ses déboires en Afrique et s’ouvre une nouvelle source d’approvisionnement en uranium pour ses centrales nucléaires


La France rebondit dans ce pays d'Asie après ses déboires en Afrique et s'ouvre une nouvelle source d'approvisionnement en uranium pour ses centrales nucléaires
La France rebondit dans ce pays d’Asie après ses déboires en Afrique et s’ouvre une nouvelle source d’approvisionnement en uranium pour ses centrales nucléaires

 

Orano et la Mongolie scellent un accord d’investissement pour exploiter un gisement d’uranium majeur.

Comme nous l’avons vu dans un précédent article, après des années de purgatoire, la filière du nucléaire se porte très bien en France en 2025. Pour sécuriser encore un peu plus cette filière qui assure la souveraineté de la France ainsi qu’une énergie décarbonée, le groupe Orano vient formaliser un accord d’investissement avec l’État Mongol pour développer et exploiter le gisement d’uranium de Zuuvch-Ovoo, marquant un tournant majeur dans les relations franco-mongoles, en même temps qu’il vient offrir une ouverture potentielle pour la France sur une nouvelle source d’approvisionnement en uranium plus pérenne que l’Afrique, dans laquelle l’Hexagone ne semble plus le bienvenu en ce moment.

Orano prend un engagement long terme en Mongolie

L’accord, qui couronne 27 ans de présence et de collaboration entre Orano et la Mongolie, a été ratifié suite à son approbation par le parlement mongol. La cérémonie de signature s’est déroulée à Oulan-Bator, symbolisant le début d’un projet minier de grande envergure qui durera 30 ans avec un investissement initial estimé à 500 millions de dollars.

Développement du gisement et impact économique

Le projet Zuuvch-Ovoo, situé dans la province de Dornogovi, envisage une production annuelle de 2 500 tonnes d’uranium. Avec un investissement total de 1,6 milliard de dollars sur la durée du projet, cette initiative devrait générer 1 600 emplois, stimulant ainsi l’économie locale et régionale.

Standards internationaux et formation locale

Orano s’engage à respecter les standards internationaux de sécurité, de sûreté et d’environnement, et prévoit des investissements significatifs dans la formation de la main-d’œuvre locale. Cet aspect du projet vise à développer des compétences durables au sein des communautés locales et à positionner la Mongolie comme un leader dans l’industrie uranifère.

Implications stratégiques et environnementales

L’exploitation du gisement d’uranium à Zuuvch-Ovoo positionne la Mongolie comme un acteur clé dans le marché global de l’uranium, essentiel pour soutenir les besoins croissants en énergie bas carbone. Cela renforce également les efforts de la Mongolie pour contribuer à l’effort climatique mondial et à la diversification de son économie.

Les sources d’approvisionnement actuelles de la France en Uranium en 2025

La France, qui consomme environ 7 000 à 9 000 tonnes d’uranium par an pour ses 57 réacteurs nucléaires, dépend entièrement des importations pour son approvisionnement. Ses principales sources d’uranium sont diversifiées géographiquement, incluant le Kazakhstan, le Niger, le Canada, l’Australie, la Namibie et l’Ouzbékistan. Cette diversification vise à réduire les risques géopolitiques et économiques. Cependant, la dépendance à l’uranium enrichi russe reste significative, représentant environ un tiers des besoins français en 2022. EDF, le principal exploitant nucléaire français, s’approvisionne auprès de fournisseurs comme Orano (français donc) et Urenco (anglo-saxon). Le top 3 des plus gros exportateurs d’uranium vers la France est :

  1. Kazakhstan (environ 27% des importations)
  2. Niger (environ 20% des importations)
  3. Ouzbékistan (environ 19% des importations)

Cet article explore le partenariat stratégique entre Orano et la Mongolie pour l’exploitation d’un gisement d’uranium de classe mondiale, soulignant l’impact économique, environnemental et social du projet. Avec des investissements substantiels et un engagement à long terme envers les normes internationales et le développement local, ce projet promet de renforcer les capacités industrielles de la Mongolie et de soutenir les objectifs mondiaux de production d’énergie propre.

Source : Orano

Organisation des soutiens de l’armée de Terre : un demi-siècle de transformation (III de III)

Organisation des soutiens de l’armée de Terre : un demi-siècle de transformation (III de III


Par le chef d’escadron Jérôme Guilbert, Officier Officier breveté de l’armée de Terre – Partie III : vers un retour de la haute intensité 

Réconciliation : les enjeux opérationnels actuels, bien compris et assumés par les soutiens interarmées et les chefs logistiques de l’armée de Terre, favorisent un équilibre entre le nécessaire retour de la verticalité du commandement et l’incontournable interdépendance

2023 – ? : retour de la haute-intensité et recherche d’autonomie

En 2023, le modèle « au Contact » cède à nouveau sa place à une autre organisation, l’armée de Terre « de Combat », plus adaptée aux défis de l’hypothèse d’engagement majeur, à laquelle on préfère aujourd’hui le terme d’opération d’envergure, et au combat de haute-intensité, mais aussi plus cohérente avec la nouvelle loi de programmation militaire qui ne prévoit pas d’augmentation significative des effectifs ou des moyens.

Ce modèle abandonne l’idée des commandements en piliers pour adopter une approche matricielle, au sein de laquelle le commandement de l’appui et de la logistique de théâtre (CALT) continue d’assumer un rôle opératif en opérations tout en cherchant à se recentrer sur le soutien d’une composante terrestre apte à l’engagement : la division projetée doit désormais être soutenue par la base de soutien divisionnaire (BSD) commandée par le PCFL, devenu état-major de la brigade logistique (BLOG).

Les DSIA déploient leurs zones fonctionnelles sur la BSD comme autorités de tutelle, le commandeur organique et intégrateur des soutiens étant le chef de la brigade logistique qui conçoit et conduit désormais la manœuvre des soutiens. La BSD devient un échelon tactique de même pied que les brigades interarmes de la division : elle s’inscrit ainsi mieux dans la manœuvre tactique et y est parfaitement intégrée. En 2024, la 1ère Division a commencé à faire apparaître la brigade logistique dans le tableau des rôles de son ordre d’opérations, au même niveau que les brigades interarmes : elle est ainsi parfaitement considérée comme échelon de la manœuvre interarmes du commandeur tactique.

Articulation organique (de temps de paix, ou « au quartier ») et opérationnelle (de temps de guerre, ou « projetée) sont rapprochées. L’appellation même de BSD, plutôt que de bataillon logistique (BATLOG) ou de groupement tactique logistique (GTLOG), permet de mieux situer l’échelon de soutien dans l’articulation de la division. Elle permet de réconcilier le chef tactique avec le « fait soutien », notion perdue depuis la dissociation entre « soutenant » et « soutenu ».

En parallèle, l’hiver 2023 est aussi celui de la création d’un commandement pour les opérations aéroterrestres en Europe (CTE), état-major terrestre ayant vocation à assumer sur ordre et dans une logique de milieu certaines fonctions de niveau opératif en Europe. Elles induisent jusqu’à aujourd’hui et pour l’essentiel des enjeux logistiques interarmées. Moins bien maîtrisées par les autres armées, dont les milieux et les besoins logistiques sont particuliers, ces responsabilités logistiques opératives interarmées sont en grande partie assumées par le CALT, dont le périmètre dépasse alors celui de la composante terrestre. En opération, Il intègre et synchronise également les DSIA, responsables de leur zone fonctionnelle respective au sein d’un unique GSIAT : le Groupement de soutien interarmées de théâtre est le plus haut niveau de la chaîne des soutiens déployés en opérations et dont la responsabilité échoyait auparavant au PCFL.

 

De l’indépendance à l’interdépendance : un changement de paradigme à prendre en compte

Ainsi, on peut identifier, en cinquante ans, six grandes phases de transformation de l’organisation de la logistique directement liée au changement de contexte géopolitique, politique, budgétaire et, par déclinaison, doctrinal. Elles s’inscrivent dans un système en mouvement, passant de phases ou les forces à soutenir sont plus importantes mais utilisées en réassurance ou en dissuasion à des phases d’engagement plus systématiques mais aux ambitions modérées.

Le soutien de l’armée de Terre doit désormais prendre en compte dans son agencement les interdépendances entre des acteurs distincts, autrefois parfaitement intégrés, et la recherche de cohérence entre l’organique et l’opérationnel.

Avec l’externalisation et la mutualisation, le soutien « pour la composante tactique » (ici, la composante terrestre) ne sera désormais plus le soutien « de la composante ». Cette perte d’autonomie du chef tactique a également provoqué son désintérêt pour un « fait soutien » devenu trop complexe. Il doit se le réapproprier pour mieux l’intégrer dans une manœuvre qui tend elle-même à intégrer d’autres champs et d’autres milieux.

 

Conclusion : une interdépendance aux effets atténués par le respect des grands principes du C2

Pour l’armée de Terre, les facteurs de transformation exogènes sont liés à l’appréciation de situation stratégique et ses implications tactiques. Cependant, cette dernière, qui devrait par essence n’être rapportée qu’au contexte militaire, dépend de choix organisationnels et budgétaires plus larges, de niveau politique, qui s’appuient ou conditionne le narratif stratégique (par exemple, les « dividendes de la paix »). Ces facteurs exogènes, dans tous les cas, obligent les organisations à s’adapter.

On constate cependant qu’ils ne permettent pas, pour l’armée de Terre, d’inscrire une transformation dans la durée : dans un contexte en perpétuel mouvement, la solution optimale n’est jamais acquise.

  • Premièrement, à la guerre, les adversaires cherchent en permanence la rupture organisationnelle ou technique qui provoquera la surprise et lui donnera l’avantage.
  • Deuxièmement, l’armée de Terre s’intègre dans une stratégie dont elle n’est pas propriétaire et où le cadre espace-temps de son action est restreint, impermanent.
  • Troisièmement, la composante terrestre est soumise à trois risques interdépendants que sont l’essoufflement logistique, l’isolement ou l’éloignement de ses bases.

Là où les théories de supply chain management supposent une forme de linéarité et une solution conceptuelle dans le perfectionnement et l’efficience du modèle logistique, cette singularité de l’armée de Terre peut l’amener à « revenir » sur un modèle ante.

Les effectifs perdus lors de la RGPP ne seront pas retrouvés et la mutualisation des soutiens a aussi montré des avantages, il est alors possible de paraphraser Paul Valéry et considérer, en matière de soutien, qu’il ne s’agit pas de « refaire ce que les autres ont fait, mais de retrouver l’esprit qui a fait ces choses et en fera d’autres en d’autres temps ».

L’esprit, ou les principes, survivent aux évolutions doctrinales, qu’elles proposent un modèle centralisé ou bien déconcentré, des soutiens intégrés au sein des composantes ou bien mutualisés. Pour que les fonctions dites « de contact » (unités d’infanterie, blindées ou aéromobiles) bénéficient d’appuis et de soutien, la chaine de commandement doit être simple et efficace, c’est-à-dire anticipée, décrite, connue, unique, acceptée et assumée.

Ainsi, l’articulation logistique peut évoluer, pourvu qu’elle soit dotée d’une structure de command and control robuste. Autrement dit, plutôt que craindre ces transformations et se désoler de leurs conséquences, on peut s’y adapter en maîtrisant la question du C2 logistique, et en étant capable de la faire évoluer, de façon dépassionnée et rationnelle.

Photo : manoeuvre de franchissement du Vistule pendant l’exercice Dragon 24 © A.Thomas-Trophime, armée de Terre, Pologne, mars 2024 >>>

https://www.defense.gouv.fr/terre/actualites/larmee-terre-pologne-lexercice-dragon-24

PORTRAIT – Qui est John Ratcliffe, choisi par Trump pour diriger la CIA

John Ratcliffe à la CIA
Réalisation Le Lab Le Diplo

PORTRAIT – Qui est John Ratcliffe, choisi par Trump pour diriger la CIA


Par Giuseppe Gagliano, Président du Centro Studi Strategici Carlo De Cristoforis (Côme, Italie). Membre du comité des conseillers scientifiques internationaux du CF2R.

Trump a annoncé avoir choisi John Ratcliffe, ancien directeur du renseignement national à la fin de son premier mandat, comme directeur de la Central Intelligence Agency (CIA). Voici tout ce qu’il faut savoir sur la carrière de Ratcliffe, tel que rapporté par le site Politico.

John Ratcliffe est une figure de premier plan dans le paysage politique américain, avec une carrière qui l’a vu passer du domaine juridique à des rôles de direction dans le renseignement national. Né le 20 octobre 1965 à Mount Prospect, dans l’Illinois, Ratcliffe a construit une carrière solide en tant qu’avocat et homme politique républicain, devenant l’un des alliés les plus proches de Donald Trump.

Les débuts : une carrière de procureur fédéral

Ratcliffe a obtenu son diplôme en droit à la Southern Methodist University School of Law et a commencé sa carrière juridique en tant qu’avocat dans le secteur privé. Par la suite, il a occupé le poste de procureur fédéral dans le district Est du Texas, où il s’est concentré sur des affaires liées au contre-terrorisme et à la sécurité nationale. Il a affirmé avoir joué un rôle clé dans la prévention de menaces terroristes sur le sol américain, bien que certains critiques aient mis en doute l’ampleur réelle de ses contributions.

L’entrée en politique : membre du Congrès pour le Texas

Ratcliffe a fait le saut vers la politique nationale en 2014, lorsqu’il a battu le député républicain en exercice Ralph Hall lors des primaires texanes pour la Chambre des représentants. Élu comme représentant du 4ᵉ district du Texas, il s’est rapidement forgé une réputation de conservateur intransigeant, prônant des politiques fiscales strictes et s’opposant à l’expansion du gouvernement fédéral.

Pendant son mandat au Congrès, Ratcliffe a siégé au sein de commissions cruciales telles que la commission judiciaire et la commission du renseignement de la Chambre. Ces positions lui ont permis de devenir une figure clé dans la supervision des agences de renseignement américaines. Sa défense fervente de Trump lors des enquêtes sur l’impeachment et le Russiagate a renforcé son statut de fidèle allié du président.

Directeur du renseignement national : une nomination controversée

La confiance de Trump envers Ratcliffe l’a conduit à le nommer directeur du renseignement national (DNI) en mai 2020, un poste qu’il a occupé jusqu’à la fin du mandat de Trump en janvier 2021. En tant que DNI, Ratcliffe était chargé de superviser toutes les agences de renseignement américaines, y compris la CIA, la NSA et le FBI, et de gérer des informations sensibles relatives à la sécurité nationale.

Malgré un manque d’expérience significative dans le domaine du renseignement avant sa nomination, Ratcliffe a adopté une politique de déclassification de nombreux documents, affirmant qu’ils révélaient des abus de l’intelligence sous ses prédécesseurs. Cette décision lui a toutefois valu des accusations de politisation des informations classifiées pour favoriser Trump et le Parti républicain.

Contribution aux enquêtes sur Hunter Biden

Lors de l’annonce de sa nomination, Trump a remercié Ratcliffe pour avoir « exposé une fausse collusion russe » et « dit la vérité » sur l’affaire du laptop de Hunter Biden. Ces commentaires reflètent la perception de Trump que Ratcliffe est aligné avec ses objectifs politiques. Lorsque Ratcliffe était au Congrès, il avait contribué à faire avancer les enquêtes sur Hunter Biden, comme le rappelle The Independent.

Le retour de Ratcliffe à la tête de la CIA : un signal de continuité pour Trump

Avec sa récente nomination à la tête de la CIA, Ratcliffe revient jouer un rôle clé dans l’appareil de sécurité des États-Unis. Le choix de Trump de s’appuyer sur une figure déjà testée au sein de son administration montre une volonté de continuité dans les politiques de sécurité et de renseignement.

Ratcliffe a promis d’adopter une ligne dure face aux menaces extérieures, en particulier celles émanant de puissances rivales comme la Chine et la Russie. Cependant, il reste à voir comment cette nomination influencera les opérations internes de la CIA et ses relations avec d’autres agences de renseignement.

À lire aussi : Les ingérences du renseignement américain dans l

Conclusion

John Ratcliffe est une figure polarisante du paysage politique américain. Sa carrière, qui l’a vu passer de défenseur de la sécurité nationale en tant que procureur à partisan des politiques de Trump en tant que parlementaire et dirigeant du renseignement, reflète son alignement sur les priorités de l’administration Trump.

Sa nomination à la tête de la CIA pourrait introduire des changements significatifs dans la stratégie de renseignement des États-Unis, avec une attention accrue portée aux menaces globales et une priorité donnée à la protection des intérêts américains.

 

 


John Ratcliffe à la CIA

Giuseppe Gagliano a fondé en 2011 le réseau international Cestudec (Centre d’études stratégiques Carlo de Cristoforis), basé à Côme (Italie), dans le but d’étudier, dans une perspective réaliste, les dynamiques conflictuelles des relations internationales. Ce réseau met l’accent sur la dimension de l’intelligence et de la géopolitique, en s’inspirant des réflexions de Christian Harbulot, fondateur et directeur de l’École de Guerre Économique (EGE)

Il collabore avec le Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R) (Lien),https://cf2r.org/le-cf2r/gouvernance-du-cf2r/

avec l’Université de Calabre dans le cadre du Master en Intelligence, et avec l’Iassp de Milan (Lien).https://www.iassp.org/team_master/giuseppe-gagliano/

Infographie : dissection de la Maison Blanche

Infographie : dissection de la Maison Blanche

par Revue Conflits avec AFP – publié le 20 janvier 2025


La Maison-Blanche, résidence et bureau du président des États-Unis, est un monument emblématique de l’histoire et du pouvoir américain. Mélange de grandeur architecturale et de symbolisme politique, elle incarne l’essence même de la nation américaine.

L’Architecture de la Maison-Blanche : Un symbole de pouvoir et d’histoire

La Maison-Blanche, résidence officielle du président des États-Unis, est bien plus qu’un simple bâtiment : c’est un symbole de l’autorité présidentielle et de l’histoire américaine. Son architecture incarne la grandeur de la nation tout en intégrant des éléments classiques et modernes qui la rendent unique. L’édifice de plus de 5 100 m2, situé au 1600 Pennsylvania Avenue à Washington D.C., est un mélange de style néoclassique, de design pratique et de symbolisme politique.

Les origines architecturales

La conception de la Maison-Blanche débute au XVIIIe siècle, sous la direction de George Washington, premier président des États-Unis. Cependant, c’est l’architecte irlandais James Hoban qui est choisi pour réaliser le projet. Hoban s’inspire des bâtiments palladiens, notamment du Leinster House à Dublin, pour créer une résidence digne du chef de l’État américain. Le style néoclassique, qui reflète les idéaux de la Rome antique, a été choisi pour incarner l’autorité, la rationalité et l’équilibre.

La structure de la Maison-Blanche

La Maison-Blanche est constituée de plusieurs éléments distincts. Le bâtiment principal, avec ses murs en pierre calcaire, présente une façade symétrique, caractéristique du style palladien. Il se compose de trois étages : le rez-de-chaussée, l’étage principal et l’étage supérieur. L’entrée principale, ornée d’un porche à colonnes, est flanquée de chaque côté par des fenêtres en arc de cercle, un autre élément typique du style classique. L’édifice comprend également de nombreux salons et bureaux qui servent aux fonctions politiques et diplomatiques. Le bureau Ovale, situé au premier étage, est l’un des espaces les plus célèbres du bâtiment, un lieu où le président prend ses décisions et accueille des dignitaires étrangers. À proximité, on trouve la salle à manger d’État, la salle de réception diplomatique et les salons de l’Executive Residence.

Les évolutions architecturales

Au fil des siècles, la Maison-Blanche a subi plusieurs modifications et agrandissements. Après l’incendie de 1814, lors de la guerre de 1812, le bâtiment est presque entièrement détruit. La reconstruction permet de conserver le plan initial tout en apportant des améliorations. Les modifications les plus notables au cours du XIXe et du XXe siècle ont été réalisées lors des mandats de Theodore Roosevelt, Franklin D. Roosevelt et Harry S. Truman, ce dernier étant responsable de la rénovation complète de l’intérieur. Les jardins et les terrains environnants ont également évolué. Le plus célèbre d’entre eux est le Jardin de la Rose, situé à l’arrière du bâtiment, qui constitue un espace de détente tout en étant utilisé pour des événements officiels et des cérémonies.

La Maison-Blanche et la symbolique

La Maison-Blanche ne se limite pas à ses fonctions de résidence et de bureau. Elle incarne aussi la représentation du pouvoir exécutif américain. Ses colonnes majestueuses, ses jardins soignés et ses vastes espaces intérieurs sont autant de preuves de la stabilité, de la continuité de la nation américaine. En tant que centre névralgique du pouvoir, la Maison-Blanche est aussi un lieu de visibilité internationale. Chaque modification ou rénovation est scrutée de près et devient un moyen de marquer les changements dans l’histoire politique du pays. La Maison-Blanche est donc bien plus qu’un simple bâtiment : elle est le cœur battant de la politique américaine et un symbole fort de la république.

Le 4e Régiment de Chasseurs innove pour accroître le réalisme de sa préparation opérationnelle

Le 4e Régiment de Chasseurs innove pour accroître le réalisme de sa préparation opérationnelle


Le 15 janvier, le Commandement du combat futur [CCF] de l’armée de Terre a levé le voile sur le plan ATHENA [Accélération de la Transformation à la Hauteur des ENgagements de l’Avenir], lequel doit permettre d’identifier des technologies innovantes susceptibles d’avoir un intérêt militaire, de les expérimenter au sein d’unités « pilotes » et, le cas échéant, d’accélérer leur appropriation par les régiments.

Pour cela, le CCF entend s’appuyer sur les centres de recherche et sur les entreprises tout en encourageant l’innovation venant de la base [c’est-à-dire l’innovation « participative »]. Comme l’a récemment expliqué son commandant, le général Bruno Baratz, il s’agit de faire en sorte qu’elle soit « plus réactive » afin d’exploiter « l’accélération technologique » qui, de nos jours, est « sans précédent ».

Grâce à cette innovation participative, de nombreuses solutions ont été trouvées pour améliorer l’efficacité opérationnelle. Récemment, deux sous-officiers du 3e Régiment du Génie ont eu l’idée d’associer un drone Parrot ANAFI à un détecteur de métal afin de reconnaître les axes ou les points susceptibles d’avoir été piégés avec des mines ou des engins explosifs improvisés. Autre exemple : un militaire du 1er Régiment de Hussard Parachutistes a développé la munition téléopérée « Fronde » en adaptant d’anciennes grenades à fusil [AC58 et APAV40] à un drone FPV Racer.

La dernière innovation évoquée par l’armée de Terre est le fait du 4e Régiment de Chasseurs [RCh]. Et elle n’a pas hésité à parler de « procédé révolutionnaire ».

Ainsi, afin d’améliorer le réalisme des entraînement au tir de ses AMX-10RC, le régiment a développé une solution permettant de « projeter des cibles modulaires à l’aide d’un laser ».

« Cette idée géniale résulte d’une culture très présente au sein du régiment, celle de faire de l’innovation une pierre angulaire de la préparation opérationnelle. Pour cela, le 4e RCh s’appuie sur sa cellule ‘Transformation et innovation ‘ », a souligné l’Inspection de l’armée de Terre, via le réseau social LinkedIn.

Cette solution repose sur un « boîtier laser, qui est relié à un ordinateur, avec un logiciel. L’alimentation nécessite un groupe électrogène », a succinctement expliqué l’adjudant-chef « Rudy », du 4e RCh.

« L’utilisation du système de projection laser pour l’entraînement est adaptable à une large gamme d’armements. Cela permet de personnaliser l’entraînement selon les besoins de chaque unité [fantassins, chars, artilleurs, missiles]. Cette technologie permet d’améliorer les compétences tactiques, la précision, la gestion des situations, tout en maintenant un environnement d’entraînement sécurisé et flexible », a ajouté le sous-officier.

Testé lors de la dernière édition de l’exercice CERCES 2024 de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM], ce dispositif, appelé « Laser RK », a donné pleinement satisfaction… au point qu’il fait désormais l’objet d’un financement pour qu’il soit déployé dans d’autres unités de l’armée de Terre.

Photo : armée de Terre

Feu vert sénatorial pour une hausse de 3,3 Md€ des dépenses militaires

Feu vert sénatorial pour une hausse de 3,3 Md€ des dépenses militaires

– Forces opérations Blog – publié le

Les sénateurs ont adopté hier matin un budget de 50,5 Md€ pour la mission Défense, l’une des rares rescapées de la chasse aux économies conduite par le nouveau gouvernement. Et un vote qui permet de sanctuariser la hausse de 3,3 Md€ fixée dans la loi de programmation militaire. 

« Oui, la programmation militaire est protégée au regard des risques qui pèsent sur notre pays », déclarait le ministre des Armée Sébastien Lecornu, ce samedi en amont du vote du Sénat. Désormais adoptée, cette hausse de 7% des crédits s’avère primordiale « pour poursuivre notre réarmement dans un contexte sécuritaire durci », complétait-il dans la foulée. Une fois définitivement adoptée, cette marche portera à 7,5 Md€ le sursaut financier consenti en faveur des armées depuis 2022. 

« Est-ce que c’est suffisant ? », questionnait le ministre des Armées en écho aux inquiétudes de plusieurs sénateurs quant à l’ampleur de l’effort nécessaire pour répondre efficacement aux enjeux sécuritaires. « J’ai toujours considéré que c’était un plancher et non pas un plafond », répondait-il. Rehausser ce plafond n’aura cependant rien d’évident au vu de l’état de santé des finances publiques. 

La programmation reste un processus « vivant », notait Sébastien Lecornu tout en assumant « quelques décalages par rapport à ce qui a été voté par la LPM ». Quelques adaptations et autres redéfinitions des priorités marquent donc ce PLF 2025, à l’exemple des accélération annoncées en matières d’intelligence artificielle (300 M€, dont 100 M€ supplémentaires) et de recomplètement des stocks de munitions (1,9 Md€). 

Plusieurs points d’attention demeurent, dont celui d’une hausse du report de charges privilégiée pour s’assurer de clôturer la gestion 2024 dans les cordes. Ceux-ci dépasseraient désormais les 7 Md€ selon les dernières estimations sénatoriales. Ce sont autant de paiements reportés à plus tard et risquant donc de grever les prochaines annuités de la LPM. « Si j’avais pu en faire moins j’en aurais fait moins », indiquait un ministre invitant à ne pas s’en inquiéter. « Je préfère quand même passer des commandes à nos industriels pour respecter le physique de la programmation militaire », s’est-il justifié. 

L’exercice s’accompagne également d’un petit coup de rabot : 57,2 M€ de crédits et autant en autorisations d’engagement annulés par voie d’amendement gouvernemental « afin d’atteindre la cible de déficit public de 5,4 % de PIB en 2025 fixée par le Premier ministre et de garantir la soutenabilité de la trajectoire des finances publiques ». L’essentiel sera ponctionné sur la masse salariale, les équipements étant totalement préservés. 

« Ces montants, qui n’affectent pas les objectifs ni la trajectoire d’augmentation des moyens prévue par la loi de programmation militaire, pourront toutefois être amenés à évoluer notamment compte tenu de l’abandon, annoncé par le Premier ministre, de l’ajout de deux jours de carence pour les agents de la fonction publique », précisait le gouvernement. 

Crédits image : EMA COM

La plus puissante flotte de guerre du monde passe un cap stratégique avec l’intégration de missiles hypersoniques high-tech sur 2 de ses destroyers

La plus puissante flotte de guerre du monde passe un cap stratégique avec l’intégration de missiles hypersoniques high-tech sur 2 de ses destroyers

La plus puissante flotte du monde passe un cap stratégique avec l'intégration de missiles hypersoniques high-tech sur 2 de ses destroyers
La plus puissante flotte du monde passe un cap stratégique avec l’intégration de missiles hypersoniques high-tech sur 2 de ses destroyers

L’US Navy intègre des armes hypersoniques à sa flotte de missiles guidés.

L’US Navy entre dans une nouvelle ère avec l’intégration du système de missiles hypersoniques Conventional Prompt Strike (CPS) dans sa flotte de destroyers. Cette évolution, marquant un tournant stratégique majeur, promet de redéfinir les capacités offensives de surface de la marine américaine.

Transformation en cours pour le destroyer USS Zumwalt

Le USS Zumwalt, vaisseau de tête de sa classe, a récemment subi des modifications importantes pour accueillir le système CPS. Ces travaux, réalisés dans les installations de HII’s Ingalls Shipbuilding à Pascagoula, Mississippi, ont impliqué le retrait de l’armement traditionnel pour faire place à quatre tubes de lancement capables de déployer jusqu’à trois missiles chacun, soit un total de douze munitions hypersoniques.

Une modernisation d’envergure

La modernisation du Zumwalt inclut l’installation de nouveaux systèmes et ponts autour des tubes de missiles, tout en conservant l’armement à l’arrière du navire. Ce destroyer, conçu initialement pour le soutien rapproché des forces terrestres, voit ainsi sa mission évoluer radicalement vers une capacité de frappe stratégique à longue portée.

Le USS Lyndon B. Johnson suit le pas

Dans une démarche similaire, le USS Lyndon B. Johnson est actuellement en cale sèche pour débuter sa transformation. Ce sera le second navire de classe Zumwalt à intégrer le large système de lancement vertical pour les missiles hypersoniques, marquant une étape supplémentaire dans la modernisation de la flotte.

Des délais étendus pour une intégration complète

Pour permettre ces installations, le calendrier d’activation du système de combat a été prolongé de deux ans, soulignant l’importance d’une intégration approfondie des nouvelles technologies. Cette extension permettra d’assurer que les capacités du système de combat soient pleinement opérationnelles avant leur mise en service.

Un changement de cap stratégique pour l’US Navy

Initialement prévue comme une flotte de près de 30 navires, la classe Zumwalt a été réduite à seulement trois unités en raison de considérations budgétaires. Cependant, ces navires jouent maintenant un rôle crucial dans le redéploiement stratégique de l’US Navy, avec un accent mis sur les capacités de frappe précises et à longue portée offertes par les armes hypersoniques.

Vers une guerre navale de haute technologie

Le programme CPS ne se limite pas aux destroyers Zumwalt. Il est également prévu pour être intégré sur les sous-marins d’attaque nucléaires de classe Virginia et déployé par les Forces de Tâches Multi-Domaines de l’Armée américaine, illustrant la volonté de l’US Navy de renforcer ses options tactiques dans les futurs conflits.

Avec l’intégration des armes hypersoniques, l’US Navy se positionne à la pointe de la technologie militaire. Le déploiement du système CPS sur les destroyers Zumwalt et d’autres plateformes marque le début d’une nouvelle ère dans la guerre navale, où la vitesse et la précision des armements hypersoniques promettent de redéfinir les règles du combat maritime moderne.

Source : https://www.navalnews.com/event-news/sna-2025/2025/01/us-navy-begins-hypersonic-integration-on-uss-lyndon-b-johnson/

Photo : L’USS Zumwalt (DDG 1000)

Général Schill : Alors que la « place du char reste primordiale », l’armée de Terre a « besoin du MGCS »

Général Schill : Alors que la « place du char reste primordiale », l’armée de Terre a « besoin du MGCS »


Censé avoir été relancé après la signature d’un protocole d’accord par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue allemand, Boris Pistorius en avril 2024, le projet de Système principal de combat terrestre [MGCS – Main Ground Combat System] est toujours au même point.

Si les turbulences politiques de part et d’autre du Rhin n’y sont pas étrangères, il n’a pas encore été possible de notifier les premiers contrats à la société de projet devant être créée par les principaux industriels concernés [KNDS France, KNDS Deutschland, Thales et Rheinmetall], la constitution de cette dernière ayant pris du retard. En outre, la chambre basse du Parlement allemand [Bundestag] ne s’est pas encore prononcée sur l’accord signé par MM. Lecornu et Pistorius.

Pour rappel, comme il vise à développer une « famille de systèmes » [chars de nouvelle génération, drones, robots, etc.] reposant sur un  » cloud de combat », le MGCS doit être réorganisé selon huit piliers capacitaires distincts [plateforme, tourelles et canons, armement secondaire, système de communication et de commandement, simulation, capteurs, protection contre les drones, logistique], tout en assurant un partage industriel à 50-50 entre la France et l’Allemagne.

En outre, certains choix technologiques, comme l’armement principal du futur char de combat, n’ont pas encore été tranchés.

Quoi qu’il en soit, après s’être mis d’accord avec son homologue allemand sur une fiche commune d’expression des besoins [HLCORD], le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, s’est dit convaincu que le MGCS allait incarner une « bascule technologique ».

« En 2045, le char que nous utiliserons ne sera pas un char actuel amélioré, pour la simple raison que s’il faut équiper un seul véhicule de tous les équipements de protection et d’agression nécessaires, nos analyses montrent qu’il atteindrait un poids rédhibitoire de 70 ou 80 tonnes », a-t-il expliqué en novembre, lors d’une audition au Sénat dont le compte rendu vient d’être publié.
« C’est pourquoi nous nous orientons – et les Américains sont sur la même ligne – vers des systèmes combinant plusieurs véhicules. Ce ne sera pas une évolution des chars actuels, mais un système de systèmes au sein d’un cloud de combat », a poursuivi le CEMAT.

Au regard des implications technologiques et financières que cela suppose, le général Schill a estimé qu’un projet comme le MGCS ne peut qu’être conduit à « l’échelle européenne » car « aucun pays du continent n’aura la capacité de fabriquer seul les centaines d’équipements nécessaires à un coût contrôlé ».

Aussi, « nous sommes dans la ligne fixée […] par le préaccord industriel », a-t-il ajouté, alors que, de leur côté, Rheinmetall et Leonardo ont créé une coentreprise afin de proposer le char KF-51 « Panther » et le véhicule de combat d’infanterie KF-41 « Lynx » à l’armée italienne… A priori, le CEMAT ne pense pas que cette approche puisse être viable…

Quoi qu’il en soit, « l’armée de Terre a besoin du MGCS » car « la place du char reste primordiale », a insisté le général Schill.

Seulement, aussi « primordiale » soit-elle, cette place du char au sein de l’armée de Terre est réduite : la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 prévoit un parc de seulement 160 Leclerc rénovés [a minima] à l’horizon 2030… et de 200 en 2035.