L’office national des anciens combattants et victimes de guerre est l’objet d’une cyber-attaque

L’office national des anciens combattants et victimes de guerre est l’objet d’une cyber-attaque

 

par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 14 décembre 2022

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/12/14/l-office-national-des-anciens-combattants-et-victimes-de-gue-23533.html


Le ministère des Armées a annoncé ce mercredi soir que depuis le samedi 10 décembre, l’office national des anciens combattants et des victimes de guerre (ONACVG) est l’objet d’une cyber-attaque qui a interrompu le fonctionnement de ses systèmes d’information.

Selon le ministère, l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) et les services du ministère des Armées chargés de la sécurité des systèmes d’information ont été immédiatement alertés. Les services informatiques de l’ONACVG, renforcés par des compétences spécialisées, sont mobilisés. Les serveurs de l’ONACVG ont été mis en sécurité.

L’ONACV étant un établissement public administratif disposant de systèmes d’information indépendants, cette cyber-attaque n’a pas d’impact sur le bon fonctionnement des systèmes informatiques du ministère des Armées.

Quelles sont les conséquences pour les ressortissants de l’ONACVG ?
– Le versement des retraites du combattant et des pensions militaires d’invalidité, assuré directement par le ministère des Armées, n’est pas affecté.
– Un report du versement de l’indemnisation accordée aux anciens supplétifs de l’armée française en Algérie et à leurs familles, au titre de la loi du 23 février 2022, est possible pour les 687 bénéficiaires dont la situation a été examinée par la commission indépendante la semaine dernière, représentant un montant de 6 millions d’euros.

Pour un sénateur, la “logique d’économies” à l’ONACVG “a atteint ses limites”

Pour un sénateur, la “logique d’économies” à l’ONACVG “a atteint ses limites”

Le sénateur Marc Laménie alerte sur la situation financière de l’Office national des anciens combattants et des victimes de guerre (ONACVG).

Drapeaux d'anciens combattants lors d'une cérémonie aux Invalides. (Photo L'Essor)

Drapeaux d’anciens combattants lors d’une cérémonie aux Invalides. (Photo L’Essor)

 

par Pierre-Marie Giraud – L’Essor de la Gendarmerie nationale – publié le 29 novembre 2022

https://lessor.org/societe/pour-un-senateur-la-logique-d-economies-a-l-onacvg-a-atteint-ses-limites


Le sénateur Marc Laménie (apparenté LR), rapporteur spécial de la commission des finances sur le programme 169 de “reconnaissance et réparation en faveur du monde combattant”, s’inquiète “vivement” de la situation financière de l’Office national des anciens combattants et des victimes de guerre (ONACVG).

Il vient en effet de réaliser un contrôle budgétaire sur l’Office national des anciens combattants et des victimes de guerre (ONACVG), dont le rôle historique et premier est “d’exprimer et de mettre en œuvre la reconnaissance de la Nation envers les anciens combattants qui se sont battus pour elle”. Dans son rapport d’information, il relève que l’ONACVG connait depuis dix ans une diminution régulière de ses crédits, car les anciens combattants, âgés d’au moins de 80 ans pour ceux de la Guerre d’Algérie, sont de moins en moins nombreux (deux millions en 2021). Pour autant, relève Marc Laménie, si la mission historique de l’Office décroit, ce n’est pas le cas de ces autres compétences. Il cite notamment le guichet unique des aides pour les rapatriés, le travail de mémoire sur la guerre d’Algérie et les Opex ou l’accompagnement des pupilles de la Nation et de la République.

Un nouveau nom en 2023

Le contrat d’objectifs et de performance (COP) de l’Office prévoit le développement des ses moyens informatiques et la réduction de ses effectifs (baisse de plus de 12% sur sept ans). Il compte habituellement 400 agents répartis sur un réseau de 104 antennes locales. Le rapporteur spécial estime que les moyens de l’Office atteignent un niveau plancher en dessous duquel son fonctionnement serait remis en cause. Il recommande de renforcer ses compétences s’agissant de la conservation et de la transmission de la mémoire, ainsi que les liens avec la jeunesse et la communication autour du Bleuet de France, et de sanctuariser ses moyens.

L’Office national des anciens combattants et des victimes de guerre (ONACVG) change de nom et deviendra le 1er janvier 2023 l’Office national des combattants et des victimes de guerre. Son budget de fonctionnement courant est d’un peu plus de 55 millions d’euros annuels.

PMG

D’anciens combattants payent l’enterrement d’un soldat devenu SDF

D’anciens combattants payent l’enterrement d’un soldat devenu SDF

Par Valeurs actuelles – Publié le Jeudi 2 août 2018

https://www.valeursactuelles.com/faits-divers/danciens-combattants-payent-lenterrement-dun-soldat-devenu-sdf-97875

Anciens combattants. Image d’illustration. Photo © GILE MICHEL/SIPA

Fraternité. Daniel Crépet, un ancien militaire décoré de la Croix de guerre, devenu sans domicile fixe, est décédé à Poissy (Yvelines), le 14 juillet dernier.
Daniel Crépet a finalement été enterré avec les honneurs. Le 14 juillet dernier, cet ancien brigadier-chef qui a participé à la guerre du Golfe a trouvé la mort dans le centre-ville de Poissy, dans les Yvelines, à 47 ans. Faute d’argent et de famille, sa dépouille devait partir à la fosse commune. C’était sans compter sur le soutien de plusieurs groupes d’anciens combattants qui ont lancé une campagne d’appels aux dons pour lui offrir une sépulture décente.

« Une grande famille »

7 400 euros ont ainsi été récoltés rapporte Le Parisien. Daniel Crépet a été enterré mardi 31 juillet dans l’un des cimetières de la ville de Poissy. Cercueil, funérailles, pierre tombale, gravage… la totalité de son enterrement a été réglée via les dons des anciens combattants.

« Les militaires forment une grande famille, on est tous frères », a expliqué au Parisien Pascal Donnez, le président des combattants de la guerre du Golfe, qui a géré les recherches pour identifier le parcours militaire de Daniel Crépet.

Celui-ci se serait engagé en 1988 au sein du 501e régiment de chars de combat à Rambouillet et a fait partie des 12 000 hommes de l’opération Daguet engagée dans la coalition internationale lors de la première guerre du Golfe, en 1990-1991. Il a obtenu à cette occasion de nombreuses distinctions, dont la Croix de guerre. Après son départ de l’armée en 1992, il n’a plus donné de signe de vie.

Un hommage a été rendu mardi à Daniel Crépet un ancien militaire de l’opération Daguet, décédé le 14 juillet dernier à Poissy Le Parisien

La retraite du combattant remise en cause par la Cour des comptes et la direction du Budget

La retraite du combattant remise en cause par la Cour des comptes et la direction du Budget

 

Créée en 1930, la retraite du combattant se veut être un témoignage de la reconnaissance de la Nation à l’égard des anciens combattants. D’un montant, actuellement, de 748,80 euros par an et cumulable avec une pension professionnelle, elle est versée à chaque titulaire de la carte du combattant, à partir de 65 ans (voire 60 ans dans certains cas particuliers). En outre, elle n’est ni imposable, ni saisissable.

Les militaires ayant pris part à une opération extérieure pendant au moins 4 mois y ont droit. Mais d’autres critères peuvent être pris en compte, comme « avoir participé personnellement à 5 actions de feu ou de combat » ou « avoir appartenu à une unité ayant connu 9 actions de feu ou de combat pendant son temps de présence » ou encore « avoir été évacué pour une blessure reçue ou une maladie contractée pendant le service dans une unité reconnue comme combattante ».

Mais, visiblement, ce dispositif n’est pas du goût de tous, certains y voyant une possible piste d’économies. L’an passé, les crédits destinés à la retraite du combattant ont atteint 741 millions d’euros, soit 3,7 millions d’euros de plus qu’en 2016, sa revalorisation ayant plus importante que la baisse du nombre de bénéficiaires.

Lors d’une réunion de la commission de la Défense relative à l’exécution des crédits de la mission « Anciens combattants, mémoire et lien avec la Nation », le député Philippe Michel-Kleisbauer a invité ses collègues à la vigilance sur ce point.

« Il apparaît que Bercy et la Cour des comptes remettent en cause les justifications historiques de la retraite du combattant, devenues obsolètes selon eux, au prétexte que les armées sont composées de professionnels, qui y acquièrent des droits à retraite, que la carte du combattant, dont l’obtention permet de bénéficier de la retraite du combattant, est attribuée dès 120 jours d’OPEX, sans qu’il soit nécessaire d’avoir participé à des combats, ou encore que les blessures psychiques sont prises en compte par les pensions militaires d’invalidité. En d’autres termes, l’on nous explique que d’autres dispositifs existent… », a en effet affirmé M. Michel-Kleisbauer.

Et ce qu’a dit le député figure noir sur blanc dans la note d’exécution budgétaire (NEB) [.pdf] de la Cour des comptes relative à l’exécution des crédits de la mission « Anciens combattants, mémoire et lien avec la Nation », publiée en mai dernier. Et la retraite du combattant n’est pas la seule concernée : la retraite mutualiste du combattant, qui est un autre dispositif mis en place au lendemain de la Première Guerre Mondiale, est aussi dans le collimateur.

« La Cour relève que les documents budgétaires ne permettent pas d’apprécier complètement la justification de fond de certaines des politiques mises en œuvre au profit des anciens combattants. Il s’agit plus particulièrement de la retraite du combattant, des rentes mutualistes et des dépenses fiscales associées », lit-on dans ce document.

Citant la direction du Budget [DB] de Bercy, cette note rappelle que « ces dispositifs ont été créés, dans les années qui ont suivies la fin de la Première Guerre mondiale et dans un contexte où les pensions n’étaient pas généralisées, pour indemniser ‘la fatigue’, ‘l’usure’, ‘la vieillesse prématurée et les blessures invisibles (psychiques, psychologiques)’ » avant d’estimer que, « aujourd’hui, ces justifications historiques sont devenues obsolètes»

Car, explique la note de la Cour des comptes, en se référant encore à la direction du Budget, les « armées sont composées de professionnels, qui y acquièrent des droits à retraite », que la « carte du combattant est attribuée dès 120 jours d’OPEX, sans qu’il soit nécessaire d’avoir participé à des combats » et que les « blessures psychiques sont prises en compte par les PMI » [pensions militaires d’invalidité].

Par ailleurs, toujours dans cette note, la Cour des comptes recommande d’examiner « les conditions de transfert des crédits des ‘pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre’, acquises à titre militaire, du programme 169 vers le programme 212 de la mission ‘Défense’, sur lequel sont déjà imputées les dépenses d’accidents du travail et de maladies professionnelles du personnel civil du ministère ».

Pour rappel, le programme 169 a pour intitulé « Reconnaissance et réparation en faveur du monde combattant ». Et ce que recommande les magistrats de la rue Cambon viendrait à assimiler une blessure reçue au combat à un « accident du travail »…

Quoi qu’il en soit, le député Michel-Kleisbauer a bien souligné que cette remise en question de la retraite du combattant « n’est pas un projet concret » à l’heure actuel mais relève de « quelques commentaires. » « Ne nous nous scandalisons pas encore. Il ressort de ces documents budgétaires l’existence d’une certaine redondance, les justifications de la retraite du combattant étant jugées, je l’ai dit ‘obsolètes’ », a-t-il ajouté.

Toutefois, « il nous faut monter la garde sur cette question de manière à ce que les parlementaires conservent la responsabilité de la décision politique. Si nous pouvons comprendre que l’administration cherche à rationaliser des dispositifs existants, nous nous devons de préserver la retraite du combattant », a affirmé le député du Var.

Et même s’il n’est absolument pas question pour la ministre des Armées, Florence Parly, et la secrétaire d’État, Geneviève Darrieussecq, de remettre en cause la retraite du combattant, M. Michel-Kleisbauer estime qu’il faut néanmoins rester « vigilant face à cette idée qui s’insère sournoisement dans certains documents administratifs. »