Politique et sport : même champ de bataille

Lettre d’information de l’ASAF – juin 2024

Politique et sport : même champ de bataille

Le grand publiciste français, Jacques Séguéla, prédisait que le sport serait le principal support publicitaire au XXIème siècle.

Le plus grand événement sportif de la planète Terre est sans conteste les Jeux Olympiques et ce, pour deux raisons principales : il concerne d’abord 206 nations alors que l’ONU n’en reconnaît que 193, ensuite il n’a lieu que tous les quatre ans.

Juridiquement, le CIO est un défi « aux lois de la physique juridique » selon Franck Latty, professeur à l’Université Paris 13, puisqu’il est une organisation de droit privé, régie par le code civil suisse et constitué exclusivement de personnes physiques. Contrairement à l’ONU qui est une organisation internationale publique, créée par la Charte des Nations Unies du 26 juin 1945 et dont les membres sont des États.

Or le rôle du CIO, véritable ONU du sport, déborde largement du strict domaine sportif. L’impact audio-visuel des Jeux Olympiques que le CIO est chargé de faire organiser, en toute indépendance, devient tel que les dirigeants politiques de tous bords et de toutes nationalités aspirent à en faire un instrument politique de propagande nationale.

L’enjeu devient immense car hors de portée d’une seule ville étant donnée la complexité d’une telle organisation et la nature comme les moyens nécessaires à mettre en œuvre pour son bon déroulement. Surtout en période d’insécurité croissante.

C’est donc l’État qui vient au secours d’une association de droit privé. Mais en retour, il demande à cette dernière de se conformer aux choix politiques de ses gouvernants.

Statutairement, « le CIO est une organisation internationale non gouvernementale » (règle 15) à but non lucratif dont le siège est en Suisse depuis le 10 avril 1915, mais qui déroge autant que faire se peut du droit suisse, notamment compte-tenu des sommes considérables qui transitent à Lausanne !

Or le CIO a obtenu depuis 2009 le statut enviable d’observateur à l’ONU. Dès lors, il bénéficie d’un pouvoir juridique de réclamation international en faisant valoir sa position directement auprès du Conseil de Sécurité des Nations. En fait le CIO peut exercer des prérogatives de puissance publique internationale, comme par exemple d’interdire la participation de certains pays aux Jeux pour des raisons d’ingérence politique interne ou de conflit international en cours.

En résumé, le CIO est à cheval entre l’ordre juridique suisse et l’ordre juridique international.

Un véritable défi aux lois de la physique juridique !

Cette imbrication unique en son genre, qui donne une dimension et une portée mondiales au CIO par ses répercussions présente une contrepartie : une transparence et une éthique exemplaires.

Un challenge aussi permanent que risqué !

 

Colonel (h) Christian Châtillon

Délégué national de l’ASAF

« Commémorations et Motivations » (Mai 2024) – Lettre d’information ASAF

« Commémorations et Motivations » (Mai 2024)

Lettre d’information ASAF – publié en mai 2024

https://www.asafrance.fr/item/commemoration-et-motivation.html


L’année 2024 s’annonce riche en cérémonies commémoratives importantes puisque la France fêtera le 80ème anniversaire des Débarquements de Normandie et de Provence et nous avons célébré le 70ème anniversaire de la bataille de Dien Bien Phu, le 7 mai 1954, qui a signé la fin de la guerre d’Indochine.

"Commémorations et Motivations"  (Mai 2024)

L’année 2024 s’annonce riche en cérémonies commémoratives importantes puisque la France fêtera le 80ème anniversaire des Débarquements de Normandie et de Provence et nous avons célébré le 70ème anniversaire de la bataille de Dien Bien Phu, le 7 mai 1954, qui a signé la fin de la guerre d’Indochine.
Ce conflit en Extrême-Orient a certes moins marqué les esprits que les combats qui ont libéré la France de l’occupation nazie.

Mais au fait, quelles motivations avaient donc ces volontaires pour se battre avec autant d’ardeur et de courage à plus de 10.000 kms de la Mère-Patrie ? Et sans le soutien moral d’une population majoritairement indifférente à cette guerre de 9 ans qui a pourtant fait plus de 80.000 morts de notre côté dont 29.000 enfants de France.

Ces fils de France se sont battus avec courage et détermination pour une cause qui n’était pas une menace directe pour leur Patrie.
On pourrait en dire autant de toutes les interventions que la France aura menées depuis lors tant sur le continent africain qu’au Moyen-Orient.

L’Armée est une institution, peut-être la dernière sinon la seule, à pouvoir tout exiger d’un subordonné. Et pour ce faire, ses chefs doivent obtenir la confiance totale des soldats sous leurs ordres. Cette confiance leur confère alors une autorité indubitable dès lors que l’homme est au cœur de leurs préoccupations.
Le général Philippe de Villiers, ancien CEMA, l’a remarquablement expliqué lors d’une conférence qu’il a donnée le 14 mars dernier à Bordeaux devant des chefs d’entreprise. Pour lui « toute autorité est un service » de sorte que le chef comme le dirigeant d’entreprise doit apprendre ou réapprendre à « remettre le souci de la personne au centre de ses préoccupations personnelles comme professionnelles ».

On peut en conclure que, quelles que soient les missions ou les lieux d’intervention où les Armées sont amenées à intervenir, le soldat français se révèle un véritable et redoutable combattant s’il est bien commandé.
La crise d’autorité actuelle n’a donc pas cours au sein de l’institution militaire.
Et cette autorité qui est enseignée aux futurs chefs dans nos écoles militaires a pour corollaire une exemplarité sans faille de leur part.
À méditer.

Colonel (h) Christian Châtillon
Délégué National de l’ASAF
Conférence du Général de Villiers : https://youtu.be/x6khPUF8PWE?si=TWPLON_1MgoOZnSU

L’année 2024 va être chargée en commémorations solennelles dans un contexte international de plus en plus instable.

L’année 2024 va être chargée en commémorations solennelles dans un contexte international de plus en plus instable.

ASAF – publié le 23 avril 2024

https://www.asafrance.fr/


Pourquoi commémorer le courage et l’abnégation de ceux qui ont débarqué en Normandie et en Provence il y a 80 ans, sinon pour les donner en exemple aux jeunes générations. Ce devoir de mémoire nous oblige puisque nous devons à ces soldats 80 années de paix sur le territoire métropolitain.

Pour autant, il ne faut pas occulter la guerre d’Indochine (1949/54) et les sacrifices de ces soldats d’autant plus qu’ils n’avaient guère le soutien de la population métropolitaine qui se remettait tout juste de la seconde guerre mondiale.

Le 7 mai prochain sera donc l’occasion de commémorer la chute de Dien Bien Phu qui marquera la fin de la guerre d’Indochine, scellée par les accords de Genève.

Mais qui se souvient des exploits du Bataillon français Monclar qui s’est illustré brillamment sous les couleurs de l’ONU pendant la guerre de Corée (1950-53), une guerre oubliée où plus de 3.400 soldats français ont été engagés et où 269 hommes y ont laissé leur vie et 1.350 blessés.

Sous les couleurs de l’ONU, ils se sont battus seulement pour l’honneur de la France.

Il paraît donc justifié que la mémoire collective se souvienne, au même titre que les précédents, de ces combattants français oubliés de l’Histoire dans cette guerre lointaine dans le temps et dans l’espace.

Justice a été partiellement rendue à cet oubli par la promotion de St Cyr (1984-87) qui a pris le nom de « Général Monclar ».

Ce qu’il faut retenir du courage et de la détermination de tous ces soldats, c’est la force morale dont ils ont fait preuve pour accomplir une mission loin de la Mère-Patrie et pour une cause qui n’était pas la leur.

Ils ont accompli leur métier de soldats : l’obéissance au chef pour remplir la mission à tout prix, y compris à celui de leur vie. Ces vertus éternelles ne sont transmissibles que par l’exemple et illustrées par la commémoration des faits.

Ce devoir de mémoire nous oblige envers les futures générations.

Certes, la mondialisation actuelle facilite et fluidifie les échanges commerciaux, l’information, les transports… mais en même temps, les conflits se multiplient. Ainsi, plus que jamais, la France doit être en mesure de faire respecter son territoire, ses droits, sa sécurité intérieure comme extérieure.

Pour cela, sa Gendarmerie et ses Armées sont ses principaux moyens d’action, avec des cadres bien formés et des exécutants motivés et performants comme l’étaient leurs prédécesseurs.

La Loi de Programmation Militaire (LPM) nouvellement votée met à la disposition de ces Forces les moyens matériels pour leur donner un maximum d’efficacité. Mais celle-ci sera toujours conditionnée par la qualité des personnels qui les utiliseront.

D’où l’importance de cette motivation et de cette discipline qui était définie ainsi en tête du premier chapitre de l’ancien règlement de discipline générale (TTA 101) : « la discipline faisant la force principale des armées, il importe que tout supérieur obtienne de ses subordonnés une obéissance entière et une soumission de tous les instants… ».

La formule a changé dans le nouveau TTA 101, mais l’esprit est resté le même.

Colonel (h) Christian Châtillon, Delégué National de l’ASAF.  

« Vous avez dit fin de service militaire » – Lettre d’information ASAF

« Vous avez dit fin de service militaire » (Mars 2024)

Colonel (h) Christian CHÂTILLON – ASAF – publié le 16 mars 2024
Délégué National de l’ASAF

https://www.asafrance.fr/item/vous-avez-dit-fin-de-service-militaire.html


Sous la présidence de Jacques Chirac, chef des Armées, le service militaire a été suspendu par la loi du 28 octobre 1997.

Le 1er juillet 2015, il a été créé le Service Militaire Volontaire (SMV) toujours en vigueur actuellement mais onéreux et confidentiel.

En juin 2018, le Premier Ministre annonce un service National Universel (SNU) d’une durée d’un mois ; lequel SNU devait être mis en place par Gabriel Attal, à l’époque Secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Éducation Nationale, le 16 octobre 2018 et dont les contours restent toujours à définir.

Enfin en 2002 a été organisée, sous la responsabilité du Ministère de l’Éducation Nationale, la Journée Défense et Citoyenneté (JDC) obligatoire entre 16 à 25 ans dont le contenu tient plus du recensement que de l’initiation à l’esprit de défense.

Pour mémoire, on citera le Service Militaire Adapté (SMA) toujours en vigueur mais réservé à l’Outre-Mer.

Bref, on aura compris que depuis la suspension du Service militaire, creuset idéal de la mixité sociale, le pouvoir n’a pas trouvé la martingale pour donner à notre jeunesse un sentiment d’appartenance nationale et encore moins la notion de défense de la Nation.

Les Armées françaises restent donc une affaire de militaires dont la société civile se désintéresse et tant pis si elles sont en déficit de 2.800 postes en 2024 et peinent toujours à recruter pour renouveler ses effectifs malgré les relais d’opinion que forment la réserve opérationnelle et la réserve citoyenne.

Maigre consolation, l’armée allemande se trouve dans une situation analogue, voire pire. En Allemagne, le service militaire avait été aboli en 2011. Mais la Bundeswehr se trouve toujours en sous-effectif chronique lequel a atteint un pic de 18% en 2023.

Le Commissaire allemand aux Forces armées envisage donc un retour au service militaire à partir de 2025.

Paradoxalement la Suède, pays traditionnellement neutre, mais qui vient d’adhérer à l’OTAN, a rétabli en 2017 un service militaire obligatoire qui avait été supprimé en 2010.

Ainsi on constate que les pays scandinaves comme les pays baltes qui se sentent en insécurité, car proches de la Russie, ont tous un service militaire obligatoire.

La conscription est-elle pour autant nécessaire et suffisante pour insuffler l’esprit de défense à une nation ? Rien n’est moins sûr.

Par contre il est sûr et certain que les Français, anesthésiés par 80 années de paix et adeptes d’un hédonisme forcené, devront faire un sérieux effort pour prendre conscience que la paix et la liberté ne sont pas un héritage gratuit mais se méritent.

Au prix de la sueur en temps de paix.

Au prix du sang en temps de guerre.

« Esprit de défense, réarmement civique, patriotisme ? Les trois mon capitaine ! » par l’ASAF

« Esprit de défense, réarmement civique, patriotisme ? Les trois mon capitaine ! » (Janvier 2024)

L’esprit de défense et de sécurité ne sont pas spontanés. Il n’est pas non plus réservé aux militaires. Il repose sur la formation d’un esprit civique et citoyen qui doit être abordée dès l’école par une éducation à la citoyenneté. […] En France parler de patriotisme est honteux. Un déficit qu’il convient d’urgence de combler au vu des menaces actuelles.

"Esprit de défense, réarmement civique, patriotisme ? Les trois mon capitaine !"  (Janvier 2024)

Le chef de l’Etat Emmanuel Macron dans sa conférence de presse du 16 janvier a réitéré sa volonté d’impulser un « réarmement civique » de la jeunesse, à « rétablir l’autorité » avec une série de mesures, comme l’uniforme à l’école ou le service national universel.

« Chaque génération de Français doit apprendre ce que la République veut dire : son histoire, ses droits, ses devoirs, sa langue, son imaginaire, et cela dès l’enfance ».

Il est plus que temps. L’esprit de défense et de sécurité ne sont pas spontanés. Il n’est pas non plus réservé aux militaires. Il repose sur la formation d’un esprit civique et citoyen qui doit être abordée dès l’école par une éducation à la citoyenneté. Qui aboutira nécessairement à un patriotisme revigoré.

En France parler de patriotisme est honteux. Un déficit qu’il convient d’urgence de combler au vu des menaces actuelles. Menaces géopolitiques, bien sûr. Menaces intérieures, aussi, avec notamment les attentats terroristes. Menaces économiques et climatiques, aussi. A quoi s’ajoute un délitement de l’engagement politique, une hausse de l’incivisme vertigineuse, des taux d’abstention aux élections face à la montée en puissance du communautarisme, du moralisme ou du relativisme historique. A l’effondrement des totalitarismes au XXème siècle, semble s’être substitué le désenchantement démocratique, l’apathie politique et « la décoloration progressive des drapeaux, des saisons et des amours », comme le résumait déjà il y a treize ans Hervé Gaymard dans « Nation et Engagement ».

Pour cela, un véritable réarmement psychologique, moral, institutionnel mais aussi, cela va de soi, militaire s’impose aujourd’hui. Il y a urgence à ce que tous les Français, élus, citoyens, quel que soit leur âge, leurs origines, leur milieu social, leur religion, leurs opinions, comprennent l’importance de la Défense, cette valeur fondamentale pour assurer notre sécurité, notre liberté, nos droits et notre niveau de vie.

Développer une culture de défense et de sécurité ; forger une culture de défense commune, travailler ensemble au renforcement de la cohésion nationale, cultiver un sentiment d’appartenance ou au moins d’implication dans notre nation, se souvenir des sacrifices de nos ancêtres.

Reconnaitre que nos droits que nous chérissons aujourd’hui ont été acquis par leur bravoure. Être fiers aussi de ce pays, sans nier ses erreurs ou ses pages plus sombres, qui a su porter haut dans le monde les Droits de l’Homme et les valeurs d’émancipation.

L’esprit de défense passe aussi par un engagement à soutenir nos forces armées, services de sécurité et institutions en temps de crise, être conscient des défis, en leur fournissant les ressources nécessaires, s’engager dans une éducation civique solide qui enseigne aux jeunes l’importance de leur pays et de ses valeurs sans lesquelles ils ne pourraient certainement pas profiter de la vie comme ils l’entendent.

C’est dans cet esprit et ce but que l’ASAF tire toute sa légitimité. Soutenir ses armées ne se résume pas à saluer leur courage dans les conflits ou rendre hommage à nos soldats qui tombent au combat mais par la pédagogie, la transmission, aider à la compréhension des enjeux de défense et de sécurité, et à favoriser le déploiement d’une réflexion stratégique. Ce à quoi œuvre résolument notre association.

C’est pourquoi nous saluons les promesses fortes du Président de la République mais, au-delà de notre vigilance quant à ses actes, nous relevons le défi de la contre-offensive en proclamant haut et fort la mobilisation nationale autour des thèmes de « Esprit de défense » et d’« Engagement ». Avec détermination, loyauté envers nos promesses et responsabilités et volonté de donner le meilleur de soi- même, d’apporter sa contribution et de faire une réelle différence.

Associations civiles et militaires, issues des milieux de la défense comme de la société civile, unissons nos forces pour défendre, par-delà nos différences normales, ce qui nous avons en commun, l’amour de la France et de sa belle devise, liberté, égalité, fraternité.

Soyons fiers de réunir, soutenir, engager, défendre, transmettre.

Liberté. Egalité. Fraternité

Défense. Civisme. Patriotisme.

Très bonne année 2024

La rédaction de l’ASAF – publié le 18 janvier 2024

https://www.asafrance.fr/item/esprit-de-defense-rearmement-civique.html

« L’Ukraine et le soutien occidental : Une solidarité stratégique essentielle » (Lettre de l’ASAF – Décembre 2023)

« L’Ukraine et le soutien occidental : Une solidarité stratégique essentielle » (Lettre de l’ASAF – Décembre 2023)

 

L’assistance militaire occidentale à l’Ukraine a pris plusieurs formes. Les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, et d’autres pays d’Europe ont fourni des armes défensives et offensives, y compris des missiles antichars, des systèmes de défense aérienne, et des drones. …

 

"L'Ukraine et le soutien occidental : Une solidarité stratégique essentielle" (Décembre 2023)

Depuis l’éclatement du conflit en Ukraine en 2014, le soutien occidental à ce pays charnière est devenu un sujet de première importance sur la scène internationale. Ce soutien s’est intensifié en 2022, lorsque l’Ukraine a fait face à une invasion militaire à grande échelle. Les nations occidentales, principalement les États-Unis et les membres de l’Union européenne, ont réagi en fournissant une aide militaire, économique et diplomatique sans précédent à ce pays agressé, soulignant leur engagement envers les principes de souveraineté nationale et d’intégrité territoriale.

L’assistance militaire occidentale à l’Ukraine a pris plusieurs formes. Les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, et d’autres pays d’Europe ont fourni des armes défensives et offensives, y compris des missiles antichars, des systèmes de défense aérienne, et des drones. En outre, l’entraînement des forces ukrainiennes par des instructeurs militaires occidentaux a renforcé les capacités de défense des forces armées ukrainiennes. Cette aide militaire a été cruciale pour permettre à l’Ukraine de résister et de repousser les forces adverses. Mais, trop contraignante, elle n’a pas permis une contre-offensive décisive.

Sur le plan économique, l’Occident a également joué un rôle clé en soutenant l’économie ukrainienne, gravement affectée par le conflit. Des sanctions économiques sévères ont été imposées à la Russie dans le but de diminuer sa capacité à financer l’effort de guerre. Parallèlement, des milliards de dollars d’aide financière ont été alloués à l’Ukraine pour stabiliser sa monnaie, soutenir son budget d’État, et aider à la reconstruction des infrastructures détruites par les combats.

 Le soutien diplomatique occidental à l’Ukraine s’est manifesté par une condamnation unanime de l’agression et par le renforcement des liens politiques avec Kiev. Les pays occidentaux ont travaillé ensemble pour isoler diplomatiquement l’agresseur sur la scène internationale, en cherchant à maintenir une pression constante par le biais de forums internationaux tels que les Nations Unies et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Cependant, ce soutien occidental n’est pas sans complexité ni controverse. Il soulève des questions sur l’équilibre entre l’aide à un pays souverain et le risque d’escalade du conflit. Certains critiques craignent que l’augmentation de l’aide militaire ne conduise à une confrontation directe entre les puissances nucléaires, tandis que d’autres soulignent l’importance de défendre les principes démocratiques et le droit international.

En outre, le soutien occidental à l’Ukraine a des implications pour l’architecture de sécurité européenne. Il a renforcé la cohésion au sein de l’OTAN et a poussé certains pays à reconsidérer leur position sur la défense collective et la dépense militaire. La solidarité affichée envers l’Ukraine a également encouragé les discussions sur l’élargissement de l’Union européenne et de l’OTAN, avec l’Ukraine qui a exprimé son désir de rejoindre ces institutions.

Au moment où le conflit du Moyen-Orient occupe tous les esprits, n’oublions pas que notre soutien occidental à l’Ukraine est un témoignage de la solidarité internationale face à une violation flagrante des normes internationales. Il reflète un engagement envers la défense des valeurs démocratiques et de l’ordre basé sur des règles. Il est, pour la France, le témoignage de son engagement pour la défense d’un pays libre.

 

La rédaction de l’ASAF – publié le 18/12/2023

https://www.asafrance.fr/item/l-ukraine.html

11 novembre : « Contre nous de la tyrannie… Restaurons l’esprit de défense ! »

Tout le monde au Royaume Uni sait à quoi fait référence le « poppy » de novembre au revers de nombreux vestons et chemises. En France qui arbore son équivalent, le Bleuet de France, ou en connaît même la signification ?

Lettre ASAF – Atlantico – publié le 11 novembre 2023

Le comparatif est vertigineux. Le 11 novembre, la France comme le Royaume Uni honorent le souvenir de leurs morts pour la patrie durant la première guerre mondiale. Mais l’organisme britannique Royal British Legion collecte, via la vente de millions de coquelicots destinés à perpétuer le souvenir des combattants tombés pour défendre leur pays face à, faut-il le rappeler, une coalition de dictatures, CINQUANTE fois plus de fonds que son équivalent français, Bleuet de France.

Tout le monde au Royaume Uni sait à quoi fait référence le « poppy » de novembre au revers de nombreux vestons et chemises. En France qui arbore cette petite fleur bleue en tissu, ou en connaît même la signification ?

Est-ce à dire que les Britanniques sont cinquante fois plus patriotes que les Français ? Certainement pas dans de telles proportions, mais cette anecdote marque un déficit clair de « connexion » avec nos ancêtres tombés au combat. Comme si chez nous parler de patrie était honteux. Un déficit qu’il convient d’urgence de combler au vu des menaces actuelles. Menaces géopolitiques, bien sûr, illustrées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le risque d’embrasement du Proche Orient suite au conflit entre Israël et le Hamas, en attendant peut-être l’attaque de la Chine sur Taïwan soutenu par notre allié américain. Menaces intérieures, aussi, avec notamment les attentats djihadistes dont le plus terrible a eu lieu au Bataclan il y huit ans, peu de jours après ce 11 novembre que nous commémorons.

A quoi semble s’ajouter un délitement de l’engagement politique, illustré par la dictature du scepticisme goguenard et de « l’àquoibonisme », ainsi que les taux d’abstention aux élections, face à la montée en puissance du communautarisme, du moralisme ou du relativisme historique. A l’effondrement des totalitarismes au XXème siècle, semble s’être substitué le désenchantement démocratique, l’apathie politique et « la décoloration progressive des drapeaux, des saisons et des amours », comme le résumait déjà il y a treize ans Hervé Gaymard dans « Nation et Engagement ».

Face à cela, le patriotisme, à ne pas confondre avec un nationalisme agressif ou expansionniste, constitue le bouclier incontournable de nos droits et libertés et le ciment de notre cohésion et de notre prospérité. Qui d’autre en effet, quel autre cadre pour que s’épanouissent nos valeurs et notre style de vie ? Un territoire et une Histoire où certaines lois et coutumes sont en vigueur et pas ailleurs, en clair un pays. Un endroit où nos enfants pourront être heureux et dont nos ancêtres seraient fiers. Non, le patriotisme est tout sauf ringard.

Pour cela, un véritable réarmement psychologique, moral, institutionnel mais aussi, cela va de soi, militaire s’impose aujourd’hui. Il y a urgence à ce que tous les Français, quel que soit leur âge, leurs origines, leur milieu social, leur religion, leurs opinions, comprennent l’importance de la Défense, cette valeur fondamentale pour assurer notre sécurité, notre liberté, nos droits et notre niveau de vie. Urgence à proclamer que le politique ne peut être subordonné à l’économie ou au social, sans méconnaître pour autant l’importance de ces dernières.

Urgence à ce que tous, nos élus en tête, redonnent aux mots France et patrie la place qui est la leur. Nous avons tous le devoir de protéger notre pays et nos concitoyens par-delà les clivages politiques, y compris avec le renfort de ceux qui ricanent habituellement devant un uniforme, ou en écoutant la Marseillaise car l’heure est trop grave. Cette défense ne se limite évidemment pas aux forces armées professionnelles mais implique aussi la société civile, à tous les niveaux. Une responsabilité partagée par tous les citoyens qui ont chacun à leur niveau un rôle à jouer dans la préservation de notre sécurité commune et de notre style de vie.

Promouvoir l’esprit de défense c’est avant tout développer une conscience de nos valeurs et de notre Histoire qui les a façonnées. En la cultivant, nous nous assurons que notre pays reste fort, uni et en paix. Soyons en fiers de notre histoire, soyons fiers de transmettre. L’esprit de défense est au cœur de notre identité nationale. Il s’agit de cultiver un sentiment d’appartenance ou au moins d’implication dans notre nation, se souvenir des sacrifices de nos ancêtres qui se sont battus pour notre patrie et son indépendance. Reconnaitre que nos droits que nous chérissons aujourd’hui ont été acquis par leur bravoure. Être fier aussi de ce pays, sans nier ses erreurs ou ses pages plus sombres, qui a su porter haut dans le monde les Droits de l’Homme et les valeurs d’émancipation. Être prêt, enfin, à ou soutenir nos forces armées, services de sécurité et institutions en temps de crise, être conscient des défis, en leur fournissant les ressources nécessaires, s’engager dans une éducation civique solide qui enseigne aux jeunes l’importance de leur pays et de ses valeurs sans lesquelles ils ne pourraient certainement pas profiter de la vie comme ils l’entendent.

Nous devons lancer la contre-offensive en proclamant haut et fort la mobilisation nationale autour des thèmes de«Esprit de défense» et «d’Engagement». L’ASAF, tout comme les autres associations patriotiques françaises, répondra à cet appel en mobilisant ses adhérents et amis afin d’enrayer la dérive délétère qui mine aujourd’hui notre pays.

Ses convictions ? L’esprit de défense passe par un engagement en faveur de quelque chose de plus grand que soi, à être présent pour les autres, à les soutenir quand c’est nécessaire. Avec détermination, loyauté envers nos promesses et responsabilités et volonté de donner le meilleur de soi-même, d’apporter sa contribution et de faire une réelle différence.

Associations civiles et militaires, issues des milieux de la défense comme de la société civile, unissons nos forces pour défendre, par-delà nos différences normales, ce qui nous avons en commun, l’amour de la France et de sa belle devise, liberté, égalité, fraternité.

« Formatées à souhait, nos élites politiques manquent de défense » (Octobre 2023)

« Formatées à souhait, nos élites politiques manquent de défense » (Octobre 2023)

ASAF  – publié le 18 octobre 2023

https://www.asafrance.fr/item/l-esprit-de-defense-un-devoir-d-engagement-septembre-2023.html


Audition de M. Sébastien Lecornu, Ministre des Armées le 7 juin 2022 | Copyright Assemblée nationale

 

L’audition, le 18 octobre dernier, du délégué National de l’ASAF, le Colonel (h) Christian Châtillon, devant la commission de défense de l’assemblée nationale en témoigne

"Formatées à souhait, nos élites politiques manquent de défense" (Octobre 2023)

Le Colonel Christian Châtillon, Délégué national de l’ASAF a représenté l’Association lors de l’audition des Associations d’Anciens Combattants (dits du Groupe des 12) par les députés membres de la Commission de la Défense de l’Assemblée nationale le mercredi 18 octobre 2023.

Les 24 députés présents ont écouté attentivement les remarques des associations qui touchaient particulièrement les questions de revalorisation des pensions, des points de retraite, de la prise en compte des blessés et traumatismes de guerre, des conditions d’attribution de la carte du combattant et des questions mémorielles…

L’exposé de l’ASAF ci-dessous s’est avéré complètement inédit parmi ces remarques conventionnelles.

 

AUDITION de l’ASAF à la COMMISSION DÉFENSE de l’ASSEMBLÉE NATIONALE

le 18 octobre 2023
 

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les députés,

Je suis le colonel (h) Christian Châtillon, délégué national de l’ASAF et mandaté à ce titre pour vous faire part des remarques de notre association, reconnue d’Intérêt Général (IG) et créée il y a 40 ans pour soutenir l’Armée française.

Le contexte d’autrefois a bien changé, mais il est paradoxal de constater que nos Armées qui ont maintenant une bonne image auprès de la société civile ne parviennent pas à recruter suffisamment de personnels dont elle a besoin chaque année.

Le rôle de l’ASAF est de faire prendre conscience à nos concitoyens et en particulier à notre jeunesse que la liberté n’est pas un héritage définitivement acquis mais impose une condition fondamentale pour le conserver :

C’est L’esprit de défense de la nation.

Quelle formation, voire information l’État dispense t’il à notre jeunesse au sujet des Armées et de l’esprit de défense ?

Si on segmente les jeunes générations concernées, on distingue deux niveaux :

  • Le premier niveau concerne la jeunesse française dans son ensemble.
  • Le second niveau concerne plus particulièrement les futures élites dirigeantes.

Au premier niveau, il existe deux activités à l’action 8 du programme 169 pour sensibiliser notre jeunesse à l’esprit de défense :

1°- La Journée Défense et Citoyenneté (JDC), obligatoire jusqu‘à l’âge de 25 ans, a concerné cette année 802.567 participants pour un budget de 112,7 M €, ce qui a représenté un coût de 140,43€ par individu.

Or on remarque que cette JDC a notamment pour objet « la détection de la  marginalisation et de l’illettrisme ». On peut alors légitimement se demander s’il ne revient pas au Ministère de l’Éducation Nationale de financer cette JDC dont l’objet n’est pas vraiment consacré aux armées ni à l’esprit de défense.

2°- L’autre activité de l’action 8 est le Service Militaire Volontaire (SMV) d’une durée d’un an et qui a bénéficié en 2023 d’un budget de 52 M€.

Or dans les 6 centres métropolitains en activité, il n’y a eu au total que 1.230 stagiaires volontaires, ce qui a représenté un coût annuel par stagiaire de 42.000€ soit plus du double du coût de formation pour les élèves des classes préparatoires aux grandes écoles.

Ce qui suscite l’interrogation suivante :

Est-il concevable de conserver cette mesure hors de prix en l’état d’autant que seuls 25 volontaires sur les 1.230 ont rejoint les armées ?

En résumé, ni la JDC ni le SMV n’apportent de solutions satisfaisantes au développement de l’esprit de Défense chez nos jeunes, notamment en ce qui concerne le rapport coût/efficacité. Et ce n’est pas un Service national Universel (SNU), pourtant destiné à les remplacer mais aux contours encore flous, qui va donner à cette jeunesse un esprit de défense au travers d’une connaissance réaliste et concrète des armées.

Au second niveau, c’est-à-dire la formation de nos futures élites, la situation est bien plus préoccupante.

Il s’agit de la connaissance de l’institution militaire par nos futurs hauts fonctionnaires, les décideurs politiques de demain, formés à L’       École Nationale d’Administration (ENA) devenue depuis l’Institut National du Service Public (INSP) ou à d’autres Écoles relevant du pouvoir régalien, comme l’École Nationale de la Magistrature (ENM), l’Institut National des Études Territoriales (INET), l’École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP), l’École Nationale Supérieure de Police (ENSP) ou bien encore l’École Nationale d’Administration Pénitentiaire (ENAP).

Le rapport Thiriez du 30 janvier 2020 proposait un tronc commun de formation à toutes ces Écoles. Pour rappel, ce tronc commun d’une durée de 6 mois préconisait un service national de 6 semaines, décomposé comme suit : une préparation militaire supérieure de 3 semaines et un encadrement du Service National Universel (SNU) de 3 semaines.

Rien d’exceptionnel, certes, mais plus sérieux quand même que la Journée Défense et Citoyenneté (JDC).

En fait, le rapport Thiriez a été soigneusement enterré.

Enfin et pour terminer, le 17ème rapport du Haut Comité d’Évaluation de la Condition Militaire (HCECM) daté de juillet 2023 préconise dans sa recommandation 11, je cite : « inscrire dans la durée la sensibilisation des élèves de l’INSP (ex-ENA) aux questions de défense et au monde militaire » fin de citation, rappelant ainsi une proposition identique formulée par le même HCECM dans son 13ème rapport paru en 2017 et non suivi d’effet.

L’exemple venant d’en haut, comment s’étonner alors de la désaffection de la société civile, à commencer par ses futures élites, pour une institution militaire dont elle ignore tout.

L’ASAF tient à dénoncer fermement ce manquement grave du pouvoir régalien.

Je vous remercie de votre attention.

Colonel (h) Christian Châtillon

« L’esprit de défense : Un devoir d’engagement ! » Lettre ASAF (Septembre 2023)

« L’esprit de défense : Un devoir d’engagement ! » Lettre ASAF (Septembre 2023)

 

Le XXe siècle s’était voulu le temps des engagements radicaux. Il demeurera celui des désillusions extrêmes. À l’effondrement des totalitarismes a succédé le désenchantement démocratique, et au dépérissement des idéologies s’est ajoutée l’indifférence politique, « la décoloration progressive des drapeaux, des saisons et des amours »

"L’esprit de défense : Un devoir d’engagement !" (Septembre 2023)

….. Le délitement de l’engagement politique, l’ère du scepticisme dont notre époque présente de nombreux symptômes, semblent aller de pair avec l’affadissement du lien national.

Avec les soubresauts d’un siècle de bruit et de fureur idéologiques, la cause semble entendue : à défaut de faire l’Histoire, il y aurait une fin de la politique, dissoute dans l’économisme, battue en brèche par la montée du communautarisme, du moralisme et de l’historicisme.

On ne peut se satisfaire de ce constat désenchanté. Il faut redonner des couleurs à une politique moderne, qui rassemble Benjamin Constant et la pensée républicaine, dans un discours à la Nation française pour l’Europe, dans lequel le politique ne soit pas subordonné au social, le contenu éclipsé par la procédure, les fins occultées par les moyens, la loi bafouée par les droits, la nation bafouée par les communautés.

Le XXe siècle s’était voulu le temps des engagements radicaux. Il demeurera celui des désillusions extrêmes. À l’effondrement des totalitarismes a succédé le désenchantement démocratique, et au dépérissement des idéologies s’est ajoutée l’indifférence politique, « la décoloration progressive des drapeaux, des saisons et des amours ». L’extinction de toute passion pour la chose publique, la fin des grandes querelles, la nouveauté désarmante des professions d’impuissance face à la mondialisation, la montée de l’abstentionnisme électoral en constituent les signes éminents. En trois décennies, on est passé du « changer la vie » rimbaldien à la pure gestion, du « tout est politique » à la politique introuvable, de la dictature du politique – un peu vite confondue avec la dictature du prolétariat – à la domination sans partage du fait social ou, plutôt, et selon un affreux néologisme, « sociétal ».

Gaymard, H. (2010). Nation et engagement.

Dans :  H. Gaymard, Nation et engagement . Paris: CNRS Éditions.

Treize ans après ce lucide constat dressé en 2010 par Hervé Gaymard qui dénonçait déjà le lent délitement de la société française, nos plus hautes autorités militaires et civiles souhaitent lancer la contre-offensive en proclamant haut et fort la mobilisation nationale autour des thèmes de « Esprit de défense » et « d’Engagement ».

L’ASAF, tout comme les autres associations patriotiques françaises, répondra à cet appel en mobilisant ses adhérents et amis afin d’enrayer la dérive délétère qui mine aujourd’hui notre pays. Pour ce faire, sa feuille de route se fonde sur les rappels suivants :

* L’esprit de défense et l’engagement sont associés à la volonté de protéger et de servir une cause plus grande que soi. L’esprit de défense se réfère généralement à la mentalité d’être prêt à défendre et à protéger sa nation, ses valeurs et ses intérêts. L’engagement, plus concret, est le fait de s’investir pleinement dans une cause ou une activité.

* L’engagement est une qualité qui incarne la détermination, la loyauté et la volonté de s’investir pleinement dans une cause, un projet ou une relation.Tout d’abord, l’engagement est synonyme de détermination. C’est la force qui nous pousse à persévérer, même lorsque les obstacles se dressent sur notre chemin. C’est cette détermination qui nous permet de surmonter les difficultés et d’atteindre nos objectifs. L’engagement nous donne la motivation nécessaire pour continuer à avancer, même et surtout lorsque les choses deviennent difficiles.

Ensuite, l’engagement est une valeur qui repose sur la loyauté. C’est la volonté de rester fidèle à nos engagements, de respecter nos promesses et de prendre et assumer nos responsabilités. La loyauté envers nos proches, nos collègues ou notre communauté est essentielle pour maintenir des relations solides et durables. L’engagement nous pousse à être présents pour les autres, à les soutenir et à les aider lorsque cela est nécessaire.

Enfin, l’engagement est une preuve de volonté de s’investir pleinement. C’est la décision de donner le meilleur de soi-même, d’apporter sa contribution et de faire une réelle différence. Que ce soit dans notre travail, nos passions ou nos relations personnelles, l’engagement nous pousse à nous investir pleinement.

 Hésiter ou douter, c’est renoncer à terme.

 Ce n’est donc pas par hasard que la revue de l’ASAF s’intitule « Engagement ».

 

La rédaction de l’ASAF

https://www.asafrance.fr/item/l-esprit-de-defense-une-valeur-partagee-septembre-2023.html

 

« L’esprit de défense : Une valeur partagée ! » (Août 2023)

« L’esprit de défense : Une valeur partagée ! » (Août 2023)

 

Lettre ASAF du 16 août 2023

https://www.asafrance.fr/item/aout-t-2023.html


La construction de l’appropriation de l’esprit de défense par la société civile est un processus continu qui nécessite une volonté politique, une écoute active et une ouverture au dialogue. Elle ne peut se décréter. Elle se construit dès le temps de l’école.

"L’esprit de défense : Une valeur partagée !" (Août 2023)

Avant toute chose, il convient d’écouter les préoccupations de la société civile et de bâtir ensuite des politiques à long terme et non d’inventer des recettes aux relents électoralistes. Acteurs de terrain que nous sommes, nous les associations patriotiques, pouvons chacun selon nos missions et nos moyens, nous inspirer du plan d’action ci-dessous et nous préparer à :

  1. Communiquer de façon transparente : il est essentiel de communiquer de manière transparente avec la société civile pour expliquer les enjeux et les raisons qui justifient l’esprit de défense qui n’est pas l’apanage des militaires.
  2. Organiser des séances d’information, des conférences et des débats ouverts pour sensibiliser les citoyens aux questions de défense et pour répondre à leurs questions et préoccupations.
  3. Éduquer et sensibiliser : mettre en place des programmes d’éducation et de sensibilisation qui permettent aux citoyens de comprendre l’importance de la défense nationale et de l’esprit de défense. Cela peut inclure des cours, des ateliers, des simulations et des activités interactives.
  4. Impliquer la société civile : encourager la participation active de la société civile dans les décisions liées à la défense. Organiser des consultations publiques, des groupes de discussion et des forums où les citoyens peuvent exprimer leurs opinions et contribuer aux politiques de défense. Impliquer également les médias, les ONG et les organisations locales pour promouvoir un dialogue ouvert.
  5. Rendre la défense pertinente : mettre en évidence le lien entre la défense et les préoccupations quotidiennes des citoyens. Montrer comment la sécurité nationale est liée à la stabilité économique, à la protection des droits et à la préservation de la paix. Faites comprendre que l’esprit de défense est une responsabilité partagée qui profite à tous.
  6. Établir des partenariats : collaborer avec des organisations de la société civile, des universités, des entreprises et d’autres acteurs locaux pour développer des initiatives communes axées sur la défense. Cela renforcera les liens entre les forces armées et la société civile, favorisant ainsi une meilleure compréhension et acceptation mutuelle.
  7. Valoriser les anciens combattants : honorer et valoriser les anciens combattants pour leurs services rendus à la nation. Mettre en avant leurs histoires et leurs contributions, ce qui aidera à créer un lien émotionnel entre la société civile et les forces de défense.
  8. Utiliser les médias et les réseaux sociaux : les médias et les réseaux sociaux sont des outils puissants pour atteindre un large public. Utilisez-les pour partager des informations sur la défense, pour promouvoir des initiatives et pour susciter des discussions constructives. Créer des contenus attrayants et engageants pour susciter l’intérêt et la participation.
  9. Renforcer la confiance : développez des politiques et des mécanismes de responsabilisation pour renforcer la confiance entre les forces de défense et la société civile. Montrez que les décisions sont prises de manière éthique et transparente, et que les intérêts de la nation et de ses citoyens sont pris en compte.

En initiant une démarche structurée telle que celle proposée ci-dessus, nous saurons faire adhérer petit à petit jeunes et moins jeunes pour qui les mots « Nation, Patrie, Engagement, Servir » n’ont pas ou peu de sens.

En encourageant nos interlocuteurs à persévérer dans la recherche d’une réponse à la question « que puis-je apporter à mon pays ? », nous pourrons contribuer à la construction de la cohésion nationale qui nous fait tant défaut aujourd’hui.

Enfin et surtout, progressivement, communauté militaire et société civile découvriront à leur grande surprise que la « défense des valeurs », dont « l’esprit de défense » est l’illustration, fait partie du patrimoine de chaque français et non le privilège du seul ministère des armées.

La rédaction de l’ASAF