Le VBAE confirmé mais pour 2026

Le VBAE confirmé mais pour 2026

– Forces opérations Blog – publié le 1

Bien qu’absent du projet de loi de programmation militaire pour 2024-2030, le remplacement du VBL par un véhicule blindé d’aide à l’engagement (VBAE) est bel et bien maintenu. Son lancement en réalisation est désormais attendu pour 2026.

« Nous lancerons en 2026 le programme de réalisation du véhicule blindé d’aide à l’engagement (VBAE), successeur du véhicule blindé léger (VBL) », déclarait le délégué général pour l’armement, Emmanuel Chiva, début mai en audition sénatoriale. Soit un décalage d’un an par rapport au calendrier présenté jusqu’alors mais dont l’incidence sur l’atteinte du jalon des premières livraisons, courant 2028, n’est pas certaine. 

L’absence de mention dans la prochaine LPM n’est pas sans soulever quelques interrogations. Une situation à laquelle plusieurs sénateurs ont souhaité remédier en proposant de compléter le tableau capacitaire annexé au document. Dans un amendement adopté en commission, ceux-ci s’attachent à préciser plusieurs objectifs de livraison de matériels terrestres afin de garantir « un meilleur suivi de ces programmes ». Parmi ces matériels, le VBAE. 

Selon cet amendement, 180 VBAE, cinq engins du génie de combat (EGC) et 2086 camions logistiques entreraient en service dans l’armée de Terre d’ici à 2030. Cinq ans plus tard, ces parcs s’élèveraient à 1440 VBAE, 125 EGC et 9466 camions. Si ces cibles seront certainement précisées en temps voulu, celle avancée pour le VBAE s’avère fiable, nous confirme-t-on de source militaire. 

Retardée, la contractualisation d’une étude de faisabilité par l’OCCAR au profit de la France et de la Belgique interviendra finalement à l’automne prochain. Restent donc plusieurs mois pour converger sur une plateforme à la masse et au volume suffisamment contenus pour garantir la capacité amphibie et l’emport de jusqu’à trois exemplaires dans un A400M, nous explique-t-on.

Le ministère des Armées est en quête d’un « avion de transport école du futur » pour remplacer l’EMB-121 Xingu

Le ministère des Armées est en quête d’un « avion de transport école du futur » pour remplacer l’EMB-121 Xingu

https://www.opex360.com/2023/06/11/le-ministere-des-armees-est-en-quete-dun-avion-de-transport-ecole-du-futur-pour-remplacer-lemb-121-xingu/


 

Pour le moment, la formation des pilotes de transport de l’AAE [ainsi que celle des pilotes d’avion de patrouille et de surveillance maritime de la Marine nationale] n’a pas encore connu de réforme de la même ampleur.

Pour les « aviateurs », celle-ci débute par une phase théorique et pratique dispensée par l’Escadron d’instruction au sol du personnel navigant [EISPN] et l’Escadron d’instruction en vol [EIV] 3/5 Comtat Venaissin du Centre de formation aéronautique militaire initiale [CFAMI] de la base aérienne 701 de Salon-de-Provence.

L’étape suivante se déroule à Cognac, sur avion école Grob 120, pendant un peu plus de quatre mois. C’est à l’issue de cette phase que, en fonction de ses aptitudes, l’élève pilote sera orienté vers la « chasse » ou le « transport ». Dans le premier cas, il poursuivra sa formation à Cognac. Dans le second, il rejoindra la base aérienne 702 de Bourges-Avord, où est implantée l’École de l’aviation de transport [EAT].

D’une durée d’environ quatorze mois, la formation à l’EAT prépare les futurs pilotes de transport à des examens communs avec l’aviation civile, dont la Licence pilote commercial [CPL – Commercial Pilot License] et la qualification de vol aux instruments [IR – Instruments Rating]. En fonction de leurs résultats et de leurs désidératas, ils connaîtront alors le type d’aéronef qu’ils auront entre les mains pour la suite de leur carrière [avion ravitailleur, E-3F Awacs, avion léger de surveillance et de renseignement, A400M, C-130, etc.] et entameront une phase dite de « différenciation ».

L’instruction des futurs pilotes de transport de l’AAE [et de l’Aéronautique navale] repose sur l’avion EMB-121 Xingu, en service depuis maintenant plus de 40 ans. Ces appareils avaient été acquis à l’époque à la suite d’une commande de Mirage IIIE passée par le Brésil.

Pouvant emporter jusqu’à six passagers et disposant d’une endurance d’environ cinq heures, l’Embraer EMB-121 Xingu, et au-delà de son ancienneté, n’est désormais pas le mieux adapté pour former de jeunes pilotes aux avions de transport modernes, comme l’A400M et le C-130J Hercules. Aussi, la question du remplacement, à l’horizon 2027, des 32 exemplaires encore en service [22 au sein de l’AAE et 10 sont utilisés par la Marine nationale] se pose, même si elle n’est pas évoquée par le projet de Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30.

« Si, aujourd’hui, le Xingu est le visage même de la formation à l’aviation de transport, les réflexions quant à son remplacement sont déjà lancées. En effet, dans la continuité des programmes FOMEDEC et MENTOR relatifs à l’emploi du Pilatus PC-21 au sein de l’École de l’aviation de chasse, un projet d’avion de transport école du futur [ATEF] se dessine progressivement pour les années à venir », explique le dernier numéro d’Air Actualités.

Et d’ajouter : « L’opération ATEF visera notamment à améliorer la qualité de la formation des pilotes de transport, en répondant aux exigences inhérentes aux avions modernes. Cette nouvelle flotte devra représenter les aéronefs actuels, à l’image de l’A400M Atlas ou encore de l’A330 MRTT Phénix. Aussi, dans une logique de prospective, elle préparera les stagiaires au remplacement du C-130H pour l’AAE et de l’Atlantique 2 pour la Marine nationale ».

La Direction générale de l’armement [DGA] a déjà diffusé une demande d’informations dans le cadre du programme ATEF. Et au premier besoin évoqué par Air Actualités [adapter la formation aux avions de transport moderne, ndlr], deux autres sont exprimés dans ce document : réduire les temps de formations sur avions d’armes et augmenter la capacité des écoles de l’AAE afin de « satisfaire le flux de formation à la hausse ».

Parmi les spécifications techniques de l’ATEF, la DGA indique qu’il devra être bimoteur… sans plus de précision. Ce qui exlut d’emblée les Daher TBM-900 et Pilatus PC-12. Peut-être que le choix de ce futur appareil s’inspirera de celui fait par la Royal Air Force [RAF], laquelle forme ses pilotes de transport sur Embraer Phenom 100. Cependant, la demande d’informations n’exclut pas l’acquisition d’aéronefs « à énergie renouvelable [propulsion électrique, hybride, carburants synthétiques, biocarburants, etc.] » à la condition, évidemment, qu’ils répondent aux besoins exprimés.

Photo : Groumfy69 — Travail personnel, CC BY-SA 3.0

M. Lecornu doute de la possibilité de financer un second porte-avions de nouvelle génération

M. Lecornu doute de la possibilité de financer un second porte-avions de nouvelle génération

https://www.opex360.com/2023/06/08/m-lecornu-doute-de-la-possibilite-de-financer-un-second-porte-avions-de-nouvelle-generation/


 

« La majorité a été plus forte qu’en 2018 pour la précédente LPM », s’est félicité Thomas Gassilloud, le président la commission Défense. Ce résultat s’explique par le soutien des députés du Rassemblement national [pourtant critiques sur certains points du texte] et de ceux du groupe « Les Républicains ». Les élus socialistes se sont abstenus tandis que ceux de la France insoumise et du Parti communiste ont exprimé leur opposition.

Désormais, il appartient aux sénateurs de se saisir de ce texte tel qu’il a été modifié par les députés. Et, désormais, celui-ci prévoit des « études de coûts » devant permettre au gouvernement de « présenter au Parlement, en 2028, une estimation des crédits nécessaires à la réalisation d’un second porte-avions de nouvelle génération » [PANG], la construction du premier ayant été confirmée… non seulement pour des raisons opérationnelles et capacitaires.. mais aussi pour des impératifs industriels étant donné que ce programme doit « garantir la pérennité des compétences ‘propulsion nucléaire’, avec une attention particulière portée à la conception et à la fabrication des nouvelles chaufferies K22 ».

Si ces études peuvent être perçues comme ouvrant la voie à un second porte-avions, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, n’a pas voulu donner de faux espoirs, lors d’une audition au Sénat, le 7 juin.

« Je me suis […] engagé, pour des effets d’opportunité, à ce que l’on fasse la transparence, par un rapport au Parlement, sur la faisabilité et le coût d’un deuxième porte-avions. Je m’explique : cela ne veut pas dire que l’on en veut un deuxième – je pense qu’on n’est pas capable de le payer pour être très clair – mais pour des raisons de transparence », a affirmé le ministre. « Plus on va avancer, plus on va être capable de définir les coûts du PANG » et donc d’évaluer « ce que coûterait un second » [porte-avions]. Ce n’est pas parce qu’on demande le prix qu’on sait se le payer. C’est le principe du devis », a-t-il poursuivi.

Pour le moment, le coût du PANG, aux dires de M. Lecornu, est estimé à environ 10 milliards d’euros. Mais « ce sont les travaux qui vont être menés dans les dix-huit mois qui viennent qui permettront d’affiner les sommes, qui, je l’espère, ne seront pas en hausse », a-t-il précisé.

Un mois plus tôt, devant la même commission, Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA], avait évoqué des discussions « avec les industriels afin de garantir la notification de l’avant-projet détaillé fin avril ainsi que la synchronisation des prochains jalons à la lumière du prochain arrêt technique majeur du porte-avions Charles-de-Gaulle, et de son calendrier de retrait de service ».

Cette notification aurait dû se faire en présence de M. Lecornu, à l’occasion d’une visite sur le site de Naval Group à Indret [Loire-Atlantique], le 26 avril dernier. Visite qui a finalement été annulée à la dernière minute…

Quoi qu’il en soit, M. Chiva avait aussi indiqué que la phase de réalisation du PANG allait être lancée « fin 2025-début 2026 » afin de « ne pas décaler » son « admission au service actif à l’horizon 2028 », car un « décalage aurait des effets capacitaires sur la formation des équipages et l’acquisition des savoir-faire ». Aussi, avait-il ajouté, « nous avons donc responsabilisé les industriels sur ce résultat et nous allons réaliser les paiements à réception des prestations, demandant un effort de trésorerie aux industriels, conforme aux règles des marchés publics ».

En attendant, les études relatives aux catapultes électromagnétiques [EMALS] et au dispositif d’arrêt qui leur est associé [AAG – Advanced Arresting Gear], confiées à General Atomics, se poursuivent.

En effet, dans un avis publié le 7 juin, le Pentagone a indiqué avoir notifié, au nom du gouvernement français, un nouveau contrat à General Atomic pour mener à bien une « étude de cas » ainsi que des travaux de « recherche et de développement » à l’appui de l’achat « potentiel » de systèmes EMALS et AAG par la France, évalué à 1,321 milliard de dollars en 2021.

Pour rappel, et à cette fin, un premier contrat, d’une valeur de 8 millions de dollars, avait été attribué à General Atomics en septembre dernier. « Le contrat se terminera en 2023 par une revue des systèmes et une évaluation des fournisseurs français pour la fabrication potentielle de composants en France », avait alors précisé l’industriel américain.

La DGA passe la seconde sur les munitions téléopérées

La DGA passe la seconde sur les munitions téléopérées


Les projets expérimentaux COLIBRI et LARINAE démarrent à peine que, déjà, le ministère des Armées pose les bases de l’acquisition d’une première capacité de munitions téléopérées au profit des forces. 

Des munitions téléopérées (MTO), la seule armée de Terre compte en percevoir 2000 au cours de la prochaine loi de programmation militaire pour 2024-2030. Entre la volonté de construction d’une filière souveraine et l’objectif d’atteinte d’une première capacité opérationnelle en 2027, il n’y a pas une minute à perdre. La Direction générale de l’armement (DGA) aborde donc dès maintenant un passage à l’échelle que n’envisageaient ni COLIBRI, ni LARINAE

Lancée ce matin, la procédure d’achat « permettra de doter différentes unités de l’armée française d’une première capacité de systèmes de Munitions Télé-Opérées ». Des munitions dites « de courte portée » et « adaptées à des cibles faiblement protégées », deux données qui ne sont pas sans rappeler celles du segment visé par le projet COLIBRI. 

De cette MTO, la DGA n’en donne pour l’instant qu’une définition large mais aussi moins restrictive. Chaque système de MTO comprendra plusieurs munitions et un segment sol composé d’une station C2, d’un réseau antennaire et, si nécessaire, d’un système de lancement. Ces systèmes donneront aux opérateurs la capacité d’observer des cibles fixes et mobiles puis d’opérer leur neutralisation. « Leurs performances, en termes d’observation et de discrétions sonore et visuelle permettent de détecter leur cible sans être contre-détecté », complète le document. 

Entre autres conditions annoncées, le ministère des Armées insiste tout particulièrement sur la sécurité d’approvisionnement, problématique connue mais renforcée par le contexte sécuritaire. Le marché à venir pourra ainsi comporter l’exigence de constitution d’un stock étatique de composants, voire de sous-systèmes, sur le territoire français pour garantir « une production rapide de systèmes MTO ».

Les volumes envisagés, donnés à titre indicatif, sont de l’ordre de « quelques milliers » de MTO et « au moins une centaine de segments sol ». La démarche sera soutenue par les enveloppes de 5 Md€ et 16 Md€ inscrites dans la future LPM en faveur des drones et des stocks de munitions. Une LPM qui prévoit également 300 M€ pour soutenir le développement incrémental de drones, dont les MTO. 

Si le budget de ce marché n’est pas détaillé, son calendrier s’étendra quant à lui sur plus de neuf ans. Jusqu’à quatre opérateurs seront autorisés à y participer. Les industriels ont jusqu’au 12 juillet pour manifester leur intérêt.

Bientôt de nouveaux parachutes encore plus performants pour les troupes aéroportées françaises?

Bientôt de nouveaux parachutes encore plus performants pour les troupes aéroportées françaises?

https://www.opex360.com/2023/06/05/bientot-de-nouveaux-parachutes-encore-plus-performants-pour-les-troupes-aeroportees-francaises/


 

Pour rappel, l’EPC a remplacé l’Équipement de parachutage individuel [EPI], que les troupes aéroportées [TAP] utilisaient depuis le début des années 1980. Ayant une capacité d’emport de charge de 165 kg [contre 130 kg pour son prédécesseur], ce nouveau parachute permet d’effectuer des sauts à des hauteurs inférieures, avec le même niveau de risque », explique l’armée de Terre. Et ce « gain concourt à la sécurité de l’avion tout en réduisant la vulnérabilité du parachutiste et la dispersion de la mise à terre », poursuit-elle.

Par ailleurs, la DGA a récemment prononcé la qualification partielle du Système de mise à terre des chuteurs opérationnels [SMTCOPS], développé par Zodiac Aerosafety Systems [repris par Safran] et destiné aux forces spéciales et aux groupes commandos parachutistes [GCP]. Ce système permet des sauts depuis une altitude de 9000 mètres et de parcourir, sous voile, environ 50 km, avec une charge de 200 kg [chuteur et équipement compris].

Mais un troisième type de parachute pourrait prochainement entrer en dotation au sein de la 11e Brigade parachutiste [BP], dans le cadre du projet « infiltration sous voile modernisée », lequel a été présenté lors d’un journée d’échanges « dédiée à l’innovation », organisée par l’École des troupes aéroportées [ETAP] de Pau, le 29 mai dernier.

« Ce nouveau système, et notamment sa voile haute finesse, offre un gain de performance de 30 % par rapport aux parachutes d’arme actuels », indique l’armée de Terre, ce 5 juin, en précisant qu’il « viendra compléter le programme d’armement SMTCOPS ». Et d’ajouter : « La formation, l’entraînement et la préparation de mission doivent évoluer afin d’employer au maximum ce gain au profit des opérations ».

Comme le SMTCOPS, ce nouveau parachute, mis au point par Safran, via sa filiale Zodiac Aerosafety Systems, permettra des sauts depuis des altitudes comprises entre 1200 et 9000 mètres. Le tout avec une capacité d’emport plus importante [entre 130 et 270 kg selon les différents types d’IVSM envisagés].

Par ailleurs, un autre projet, intitulé « Réarticulation rénovée et modernisée », est aussi en cours. Selon l’armée de Terre, il s’inscrit dans le cadre d’un « engagement face à un ennemi maîtrisant les modes d’action liés au déni d’accès et à la guerre électronique », ce qui suppose des mises à terre éloignées des zones d’action… et donc des marche d’infiltration plus longues. Aussi, il s’agit d’augmenter l’autonomie tactique d’une unité aéroportée potentiellement coupée de ses soutiens logistiques et sanitaires.

Quelques innovations ont été mises au point à cette fin. Tel est, par exemple, le cas de la Mule de largage démontable [MLD], capable de supporter des charges allant jusqu’à 255 kg.

Photo : ETAP / Armée de Terre

Le ministère des Armées a lancé des études sur un drone sous-marin océanique armé

Le ministère des Armées a lancé des études sur un drone sous-marin océanique armé

https://www.opex360.com/2023/06/04/le-ministere-des-armees-a-lance-des-etudes-sur-un-drone-sous-marin-oceanique-arme/


 

Le projet de Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 prévoit d’investir 10 milliards d’euros [sur un montant global de 413 milliards, ndlr] au titre de l’innovation, l’enjeu étant de réussir des « sauts technologiques » tout en donnant aux armées les moyens devant leur permettre de maîtriser les nouveaux champs de conflictualité [espace, fonds marins, cyber, etc].

Via un amendement déposé le 17 mai, le gouvernement a précisé les axes d’effort prioritaires. Et, s’agissant de la Marine nationale, il est question, sans plus de détails, de mettre au point un démonstrateur de « drone sous-marin océanique »… Ce qui n’est pas surprenant puisqu’un tel projet avait été annoncé dans le Document de référence de l’orientation de l’innovation de défense [DROID] que l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] avait publié en 2022.

Cela étant, et alors que le projet de LPM 2024-30 est toujours en cours d’examen au Parlement [le texte arrivera au Sénat dans les jours à venir], la Direction générale de l’armement [DGA] a déjà pris les devants.

En effet, lors du dernier point presse du ministère des Armées, Olivia Pénichou, la Déléguée à l’information et à la communication de la Défense [DICoD], a indiqué qu’un marché avait été notifié à Naval Group, le 4 mai, afin de préparer un programme appelé, pour le moment, UCUV [Unmanned Combat Underwater Vehicles].

« La DGA a notifié à la société Naval Group un marché destiné à étudier les cas d’usage principaux et l’architecture système d’un drone sous-marin de grande taille. Dénommé UCUV, ce drone armé aura pour principales caractéristiques une grande autonomie et une grande allonge », a en effet déclaré Mme Pénichou.

« Muni de capacités multimissions, notamment en matière de renseignement, de surveillance et de frappe, il interviendra dans la lutte sous la mer », a-t-elle ajouté.

Cette étude relative à cet UCUV doit permettre à la DGA et à la Marine nationale d’élaborer une feuille de route afin de préparer un futur programme d’armement.

S’agissant des capacités attendues, l’Agence de l’Innovation de Défense avait donné un indice dans l’édition 2022 du DROID puisqu’elle y avait évoqué un « démonstrateur de drone sous-marin océanique longue endurance pouvant être mis en œuvre et récupéré à partir d’un bâtiment de surface ».

Par ailleurs, Naval Group a déjà entamé des travaux dans ce domaine avec le DSMO [drone sous-marin océanique], dévoilé en octobre 2021. Développé sur fonds propres, avec l’appui de Thales pour les capteurs et celui de Delfox, spécialiste de l’intelligence artificielle, ce drone de dix mètres de long pour un déplacement d’une dizaine de tonnes est capable de naviguer à la vitesse de 15 noeuds, à 150 mètres de profondeur. Le tout avec une autonomie de « plusieurs semaines » grâce à une pile à combustible fonctionnant avec de l’hydrogène.

Selon l’industriel, grâce à ses capteurs, le DSMO pourrait agir comme « éclaireur » d’un groupe aéronaval ou être utilisé pour sécuriser la sortie des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de l’Île-Longue, son rayon d’action étant d’une centaine de nautiques depuis un navire-mère ou une base navale.

« On l’a conçu comme un système de renseignement », avait alors expliqué Cyril Lévy, le directeur des programmes de drones chez Naval Group, avant de préciser qu’il pourrait aussi emporter des munitions.

Photo : Naval Group / Minsitère des Armées

Un drone issu du programme nEUROn accompagnera le Rafale porté au standard F5

Un drone issu du programme nEUROn accompagnera le Rafale porté au standard F5

https://www.opex360.com/2023/05/20/un-drone-issu-du-programme-neuron-accompagnera-le-rafale-porte-au-standard-f5/


 

Lors d’une récente audition à l’Assemblée nationale, le chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], le général Stéphane Mille, a confié que le lancement des travaux de développement du standard F5 avait été approuvé par Sébastien Lecornu, le ministre des Armées. « Ces travaux seront réalisés dans le cadre de la présente Loi de programmation militaire [LPM]. Ils témoigneront de l’évolutivité du Rafale, que nous recherchons depuis plusieurs décennies », a-t-il dit.

Pourtant, le projet de LPM 2024-30, qui sera prochainement discuté en séance publique par les députés, ne parle pas du Rafale F5 mais seulement d’une « évolution du Rafale » et la « préparation de l’avion de combat futur » dans le cadre du SCAF. Or, actuellement, il est prévu de porter le Rafale au standard F4… Ce qui peut prêter à confusion…

Quoi qu’il en soit, le ministère des Armées entend clarifier ce point avec l’amendement n°292. Celui-ci vise en effet à préciser que « le standard F5 du Rafale sera développé pendant cette loi de programmation militaire. Mais il livre aussi une information importante. « Il [ce nouveau standard] comprend notamment le développement d’un drone accompagnateur du Rafale, issu des travaux du démonstrateur nEUROn ».

Le texte n’apporte pas plus de détail… Et sans doute en saura-t-on davantage lors des prochains débats parlementaires. Cependant, il est possible que l’intention du ministère des Armées soit de développer un drone de type « ailier fidèle » [Loyal Wingman].

Pour rappel, fruit d’une coopération européenne associant la France [Dassault Aviation, maître d’oeuvre], la Suisse [avec RUAG], la Suède [avec Saab], l’Italie [Leonardo], l’Espagne [Airbus Defence & Space] et la Grèce [HAI], le nEUROn est un démonstrateur de drone de combat [UCAV] à la furtivité « excellente ». D’une masse de 7 tonnes pour 12,5 mètres d’envergure et 9,2 mètres de large, il a la capacité d’emporter des bombes guidées laser GBU-12. Enfin, grâce à son turboréacteur Rolls-Royce Turbomeca Adour Mk. 951, il peut voler à la vitesse de Mach 0,8 à 14’000 mètres d’altitude.

Comme l’a expliqué Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement, aux députés de la commission de la Défense, les capacités du nEUROn dans les domaines de la manœuvrabilité et de la furtivité sont « intégrées dans notre feuille de route sur le futur de l’aviation de chasse ».

« Nous conduisons également des réflexions sur la dronisation d’avions de combat dans le cadre du SCAF. Celui-ci concerne un avion de nouvelle génération doté d’un cloud de combat et intégrant deux ailiers dronisés. Ceci implique de travailler sur les capacités de robotisation d’un avion sans pilote et d’interaction avec un avion piloté et le pilote lui-même », a ensuite développé M. Chiva, qui n’a pas pu en dire plus, les autres travaux en cours étant « classifiés ».

Quoi qu’il en soit, selon le général Mille, le Rafale F5 sera un avion « très différent », avec la capacité de traiter « d’énormes volumes de données » et une connectivité accrue. En outre, il permettra de disposer à nouveau de capacités dites SEAD [suppression des défenses aériennes adverses].

Le futur drone aérien de la Marine a été testé en configuration opérationnelle pour la première fois

Le futur drone aérien de la Marine a été testé en configuration opérationnelle pour la première fois

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S’il a été confirmé à l’occasion du plan gouvernemental de soutien à la filière aéronautique dévoilé en juin 2020, avec la commande d’un second prototype, ce programme a récemment fait l’objet de rumeurs au sujet de son possible abandon par la Marine nationale.

En effet, par rapport au drone aérien Serval [le S-100 Camcopter de Schiebel, ndlr] des porte-hélicoptères amphibies [PHA], le SDAM est trois fois plus lourd, avec une capacité d’emport « seulement » deux fois plus élevée. Et il n’est pas prévu, du moins pour le moment, qu’il soit armé. D’où les doutes qui ont pu être exprimés à son endroit… D’autant plus qu’il a été affecté par des complications techniques.

« Le programme SDAM est suivi par la Direction générale de l’armement [DGA]. Les essais réalisés sur une plateforme ont permis d’en montrer tout l’intérêt mais, au moment de passer sur une frégate, le système a connu des difficultés techniques », avait en effet indiqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2022. « Ce programme sera examiné dans le cadre des travaux sur la Loi de programmation militaire en vue d’assurer une convergence coût-performance-délai », avait-il ajouté.

Visiblement, des assurances au sujet de cette convergence « coût-performance-délai » ont été données… Puisque le SDAM figure dans le projet de Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30. Ainsi, huit systèmes devront avoir été livrés d’ici 2030. Et la Marine nationale en comptera « au moins quinze » à l’horizon 2035.

Quoi qu’il en soit, en janvier, la DGA a fait savoir qu’elle venait de valider les « capacités techniques en phase de survol maritime du démonstrateur de drone VSR-700, dans le cadre de l’étude de levée de risques ». Et d’ajouter : « Cette capacité technique représente une avancée majeure et une première mondiale pour un drone de cette catégorie ».

En outre, la DGA a également laissé entendre que la phase d’essais à bord d’une frégate de la Marine nationale serait lancée sans tarder. Mais c’était sans doute aller trop vite en besogne…

En effet, le 15 mai, Airbus Helicopters a dit avoir testé pour la première fois le VSR700 en « configuration opérationnelle ». Ainsi, cet appareil « a effectué 80 décollages et atterrissages entièrement autonomes depuis un navire civil […] au large des côtes bretonnes.

« Cette campagne d’essais en vol a été une étape importante pour le VSR700 car elle nous a permis de valider les excellentes performances du drone dans des conditions opérationnelles représentatives de ses futures missions », s’est félicité Nicolas Delmas, le responsable du programme SDAM chez Airbus Helicopters.

« Le prototype VSR700 a ouvert son enveloppe de vol dans des vents supérieurs à 40 nœuds, a accumulé huit heures d’essais en 14 vols et a réussi des atterrissages [appontage? ndlr] dans plusieurs états de mer différents », a-t-il ajouté.

Pour rappel, construit avec des matériaux composite, le VSR700 a une endurance de 8 heures avec deux charges utiles. Il peut voler à 5000 mètres d’altitude, à la vitesse de 185 km/h. L’un des défi à relever est de pouvoir le faire décoller et apponter de manière autonome sur une plateforme en mouvement, dans une mer de niveau 5 [mer forte, avec des hauteurs de 2,5 à 4 mètres]. Ce qui est possible avec le système DeckFinder.

Celui-ci permet « le lancement et la récupération autonomes de drones avec une précision de 10 à 20 cm dans conditions difficiles, indépendamment des systèmes de géolocalisation par satellite [GNSS/GPS] », souligne Airbus Helicopters.

Au cours de ses précédents essais, poursuit l’industriel, le VSR700 a ainsi « démontré sa capacité à opérer en milieu maritime » tandis que ses capteurs [radar de surveillance maritime, optronique, récepteur AIS] et son système de mission ont été éprouvés.

Désormais, la prochaine étape verra la mise en œuvre d’un VSR700 depuis une frégate multimissions [au cours de second semestre 2023, ndlr] et le vol inaugural du second prototype commandé en 2020.

Photo : Airbus Helicopters

La DGA diffuse les images des essais du char Leclerc porté au standard XLR

La DGA diffuse les images des essais du char Leclerc porté au standard XLR

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En réalité, et selon Nexter, un prototype avait été remis à la DGA en décembre 2022. Et cela afin de lui permettre de procéder aux évaluations technico-opérationnelles, en lien avec la Section technique de l’armée de Terre, en vue de la qualification de ce nouveau standard du Leclerc.


Ce 10 mai, la DGA a diffusé des images de ces essais, réalisés à Bourges par DGA Techniques Terrestres. Et d’expliquer qu’ils ont consisté à « vérifier » que les modifications apportées au char lors de sa modernisation n’affecteront pas ses capacités de tir. Ce qui, au vu de la vidéo, ne semble pas être le cas, bien au contraire.

« Cette rénovation vise en premier lieu à l’intégration du char Leclerc dans la bulle infovalorisée SCORPION », via notamment le SICS [Système d’information du combat de SCORPION] et la radio CONTACT, rappelle la DGA.

En outre, poursuit-elle, sa capacité d’agression est augmentée, avec l’ajout d’un tourelleau téléopéré de 7,62 mm [camouflé sur les images, ndlr] pour le combat urbain et une nouvelle conduite de tir pour utiliser des munitions à effet ou déclenchement programmable. Enfin, sa protection contre les mines et les roquettes est renforcée. À noter que ce dernier point n’est pas précisé dans les communications officielles.

Pour rappel, et selon la Loi de programmation militaire [LPM] encore en vigueur, il était encore récemment question de doter l’armée de Terre de 200 chars Leclerc XLR avant 2029. Mais cet objectif est réduit à 160 d’ici 2030 dans le projet de LPM 2024-30, la cible finale devant finalement être atteinte en 2035.

L’armée de Terre se fait déjà la main sur les munitions téléopérées

L’armée de Terre se fait déjà la main sur les munitions téléopérées

– Forces opérations Blog – publié le

L’armée de Terre a tiré sa première munition téléopérée cet après-midi, à l’occasion de sa 2e journée de la robotique et en présence de son chef d’état-major, le général Pierre Schill. Une munition inerte et d’origine étrangère, mais qui symbolise l’inflexion capacitaire inscrite dans la prochaine loi de programmation militaire. 

C’était sans doute le point d’orgue d’une démonstration menée de main de maître par la section exploratoire Vulcain, en pointe depuis 2021 sur les questions de robotisation de l’armée de Terre : la destruction d’un point d’appui ennemi par une munition téléopérée FireFly acquise auprès de l’entreprise israélienne Rafael. Et si l’explosion était factice pour d’évidentes questions de sécurité, la séquence n’en reste pas moins une première en France. 

Cette démonstration pionnière, c’est le fruit d’une réflexion engagée il y a plus de deux ans au sein de la Section technique de l’armée de Terre (STAT). Dès fin 2020, celle-ci cherche à progresser sur une capacité absente du portfolio français et encore très peu développée en Europe. Lancé sur fond de conflit au Haut-Karabagh, le projet aura pris du temps pour se concrétiser. 

Convaincre n’est pas toujours chose aisée et l’arrivée annoncée d’une seconde version aura encore un peu repoussé l’échéance, mais deux systèmes à trois munitions sont finalement acquis et livrés début 2022. Juste à temps pour former deux opérateurs en Israël au cours de l’été, puis de réaliser une série d’entraînements en France afin d’être à l’heure pour cette journée dédiée à la robotique. 

Le FireFly emporte une charge de 420 grammes d’explosif, l’équivalent de deux grenades défensives. C’est peu mais suffisant pour neutraliser un véhicule non protégé ou un petit groupe de combattants éventuellement retranchés dans un bâtiment. Pulvérisé, le système porteur ajoute son lot de « shrapnels ». L’opérateur conserve la main tout au long de la manœuvre. Une fois la charge armée électroniquement, le processus devient par contre irrémédiable. Faute d’objectif ou en cas d’annulation, la munition doit donc être « sacrifiée ». 

Au centre, la munition FireFly tirée aujourd’hui au camp de Beynes, dans les Yvelines. Bien que seulement endommagée par l’impact, son électronique embarquée est automatiquement « grillée » pour éviter toute récupération

L’autonomie atteint les 15 minutes, la portée 1 km en milieu ouvert et jusqu’à 500 mètres en environnement urbain. « Très facile à prendre en main et intuitif », le système est piloté à partir d’une tablette durcie embarquant aussi une quinzaine de scénarios d’exercice de simulation. 

Les essais vont se poursuivre, toujours sous la houlette du groupement innovation de la STAT. Celui-ci n’exclut pas de se rapprocher de certains régiments pour plancher conjointement sur l’emploi de cet armement. De quoi continuer à défricher le sujet, poser des jalons et emmagasiner de l’expérience en attendant la concrétisation du projet Colibri, dont les premières démonstrations sont attendues d’ici au printemps 2024. 

Le CEMAT l’a encore répété aujourd’hui en marge de la démonstration, les munitions téléopérées (MTO) entreront rapidement dans l’arsenal de l’armée de Terre, d’abord via des solutions disponibles sur étagère puis par la construction d’une filière souveraine. Environ 300 M€ seront investis dans ce but sur la période 2024-2030, notamment pour permettre l’acquisition de 2000 MTO en plusieurs versions au profit des régiments de mêlée et d’artillerie.