250 militaires français en Allemagne pour l’exercice Saber Junction 23

250 militaires français en Allemagne pour l’exercice Saber Junction 23

par   – Forces opérations Blog – publié le

Plus de 4000 militaires en provenance de 14 nations alliées* sont désormais à pied d’oeuvre en Allemagne pour l’exercice Saber Junction 23. Parmi eux, environ 250 soldats de l’armée de Terre. 

Après une dizaine de jours de préparation, les combats ont débuté au Joint Multinational Readiness Center (JMRC) de Hohenfels, dans le centre de la Bavière. Organisé chaque année par l’US Army et régulièrement au calendrier de l’armée de Terre, Saber Junction est « un exercice d’interopérabilité avec une brigade mécanisée américaine pour renforcer la préparation au combat de haute intensité », annonçait ce matin le ministère des Armées lors de son point presse hebdomadaire. 

La France y est représentée par le 92e régiment d’infanterie de Clermont-Ferrand, renforcé de ses appuis du 40e régiment d’artillerie, du 13e régiment du génie et du 16e bataillon de chasseurs à pied.

Ce sous-groupement tactique interarmes à dominante infanterie opérera sous le commandement du 2e régiment de cavalerie de l’US Army, unité partageant « une histoire et un partenariat riches avec la France », souligne le service de presse du JMRC. Témoignage parmi d’autres de cette relation, son blason conserve la fleur de lys symbolique des actions menées en France durant les deux conflits mondiaux ainsi que la devise – en français – « Toujours prêt ». 

Durant une dizaine de jours, le détachement français sera opposé au 1er bataillon du 4e régiment d’infanterie américain, force adverse d’un JMRC similaire au CENTAC français, ainsi qu’à d’autres unités alliées. 

Conduit jusqu’au 24 septembre, « l’exercice met en œuvre toute la chaîne opérationnelle et fera appel à un haut niveau de simulation, qui inclut notamment des hommes, des systèmes d’armes, véhicules, réseaux sociaux et sites web », complète le ministère des Armées. 

*Albanie, Arménie, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, États-Unis, France, Georgie, Italie, Lituanie, Macédoine du Nord, Pologne et Royaume-Uni

Crédits image : un parachutiste du 1er RCP lors de Saber Junction 18 (U.S. Army/Sgt. Randis Monroe)

Un nombre « record » d’A400M « Atlas » ont été mobilisés pour la seconde phase de l’exercice Orion

Un nombre « record » d’A400M « Atlas » ont été mobilisés pour la seconde phase de l’exercice Orion


En janvier, l’US Air Force a organisé une manoeuvre de type « Elephant Walk » sur la base aérienne de Charleston [Caroline du Sud] avec pas moins de 24 avions de transport C-17 Globemaster III. Très prisé outre-Atlantique [et sous d’autres cieux], ce genre d’exercice, qui consiste à faire rouler un grand nombre d’aéronefs en formation rapprochée sur une piste, puis de les faire décoller à intervalle minimum, présente deux intérêts : il permet de vérifier l’état de préparation d’une unité et… de faire une démonstration de force à moindre coût.

Si un tel exercice est donc courant pour l’US Air Force, il est beaucoup plus rare pour l’armée de l’Air & de l’Espace. Cependant, celle-ci s’y est essayé en mai 2021, avec une quinzaine de Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse au roulage sur l’un des pistes de la base aérienne 133 de Nancy-Ochey. Mais Elephant Walk sera-t-il bientôt possible avec les A400M « Atlas », dont 21 exemplaires sont désormais basés à Orléans?

Jusqu’à présent, les problèmes de disponibilité avec cet avion de transport ont longtemps alimenté la chronique. Ainsi, en 2017, seulement trois appareils sur les 13 alors livrés étaient disponibles « en moyenne » [soit un taux de disponibilité de 23%]. Après la réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro], ce taux était monté à 35% [soit 6 avions prêts à voler sur 17 livrés] en 2020. « Nous avons également constaté des pics journaliers de disponibilité à 11 avions prêts pour voler, ce qui était absolument inédit », s’était félicité Florence Parly, alors ministre des Armées.

Quoi qu’il en soit, et alors que les taux de disponibilité technique des équipements sont désormais confidentiels, l’exercice interarmées Orion, dont la seconde phase a été lancée le 26 février, peut être l’occasion de mesurer les progrès en matière de MCO aéro… En effet, nous apprend le quotidien « La République du Centre , «six A400M Atlas ont été simultanément sollicités pour une opération aéroportée [OAP] de grande ampleur, réalisée par la 11e Brigade Parachustiste au profit du pays [fictif] Arnland, déstabilisé par son puissant voisin Mercure.

« Pour simuler le scénario d’un déploiement d’urgence au-delà des frontières françaises, une phase de vol tactique de plus d’une heure à bord de plusieurs A400M et C130J de l’armée de l’Air et l’Espace a été réalisée. […] L’envergure de cette opération est de taille. En moins d’une dizaine de minutes, les aéronefs ont largué plusieurs centaines de parachutistes et du matériel », a résumé l’armée de Terre.

Or, selon La République du Centre, six A400M de la base d’Orléans et un C-130J Hercules de celle d’Évreux, ont pris part à cette OAP.

« La base aérienne 123 a mis en vol six A400M dans un exercice. C’est du jamais vu. On ne l’avait jamais fait », d’autant plus que « pendant ce temps-là, les opérations ne s’arrêtent pas », a en effet commenté le colonel Guillaume Vernet, le commandant de base.

Pour rappel, l’A400M peut larguer, en un seul passage, jusqu’à 116 parachutistes équipés. Soit presque deux fois plus qu’un Transall C-160. Mais d’après un co-pilote d’Atlas, cité par le journal, il y avait « entre 60 et 80 paras » dans chaque appareil. « Des opérations à plusieurs avions, on en a fait quelques-unes. Mais, pas avec autant d’envergure », a-t-il par ailleurs souligné.

Quoi qu’il en soit, le Projet annuel de performances [PAP] relatif au programme 178 « Préparation et emploi des forces » a donné quelques indications sur l’évolution de la disponibilité des A400M.

« Les conséquences du retrait de service des C160 Transall ne sont que partiellement compensées en 2023 par la montée en puissance des A400M », a-t-il prévenu, avant de prévoir « une hausse significative » de la disponibilité des avions de transport [80% en 2025] grâce à la « poursuite de la montée en puissance de la flotte A400M et la finalisation de son soutien ».

Photo : armée de Terre