IN MEMORIAM – Lieutenant-colonel Huynh BAX XUAN (décédé le 1er décembre 2018)

IN MEMORIAM – Lieutenant-colonel Huynh BAX XUAN (décédé le 1er décembre 2018)


Né le 23 décembre 1929 en Cochinchine, Huynh Bax Xuan et décédé le 1er décembre 2018, est sorti des Ecoles de Saumur et de Saint-Cyr-Coëtquidan en 1950.

Aide de camp du général de Lattre en 1951 en Indochine, Chef de poste à Nasan en 1952 puis commandant de sous-secteur en 1953. Il est capturé au combat en avril 1953. Interné dans un camp de prisonniers et de déserteurs de l’armée française, il est soumis à la surveillance et aux brimades de ces derniers. Il monte en novembre 1953 un audacieux plan de soulèvement du camp, qui échoue. Repris après son évasion, il est mis au pilori par le commandant du camp devant tous les prisonniers rassemblés.

Il avait été capturé le 10 avril 1953, à la tête du bataillon qu’il commandait dans le delta tonkinois, au nord de l’actuel Vietnam. Transféré de camp en camp de sûreté, il va connaître l’enfer : les pieds cadenassés dans un carcan ou entravés par de lourdes chaînes, le cachot noir de lm70 de long, dont il ne sort que 10 minutes par jour, la demi-ration de riz, le camp de prisonniers où la mortalité dépasse 80% en 10 ans, les pénibles séances de rééducation politique où il est traité de criminel de guerre et de traître. Il ne sera pas de ceux qui seront libéré à la fin de la guerre.

La rigueur s’atténue en 1975 à la chute de Saigon, au moment où près de 500.000 soldats sud-vietnamiens sont placés en camp de rééducation. Avec trois survivants, il est mis en résidence surveillée près d’Hanoï. Libéré en mai 1976, il retrouve sa mère à Ho-Chi-Minh-Ville et récupère ses papiers militaires. Mais le Consulat de France reste sourd à ses démarches. Lors de deux tentatives d’évasion par la mer, il échappe à la police et se réfugie à Bien Hoa, où il se marie. Il réussit en 1980 à joindre un ancien officier du maréchal de Lattre qui obtient son rapatriement.

A Paris en juillet 1984, ses ennuis ne sont pas terminés. Étant en prison en 1955, il n’a pas pu demander son maintien dans la nationalité française. Le Tribunal de Grande Instance de Rennes reconnaît sa nationalité en janvier 1986 après 2 ans d’action judiciaire. Le ministère de la Défense le promeut alors lieutenant-colonel. Commandeur de la Légion d’honneur, il avait reçu la médaille des évadés, en 2016, à Rennes, dans le cadre des cérémonies du 71e anniversaire du 8-Mai 1945.

Le soldat qui a souffert 20 ans pour la France est bien « un Français à part entière » La France l’avait oublié depuis 1953, dans les camps du Vietminh, le lieutenant-Colonel Huynh Ba Xuan est décédé samedi 1er décembre 2018, à Rennes, dans sa 89e année.

Un hommage particulier à été demandé par l’Amicale des anciens prisonniers internés, déportés, d’Indochine, et le Souvenir français. Il nous laisse un livre pour raconter son histoire extraordinaire « Oublié 23 ans dans les goulags viet-minh, 1953-1976 », éditions L’Harmattan.

A nous le souvenir, à lui l’immortalité !


Jean-Baptiste TOMACHEVSKY

Jean-Baptiste Tomachevsky

Mon grand-oncle paternel s’est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d’Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C’est lui qui m’a donné l’amour de la Patrie et l’envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j’ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l’artillerie sol-air, les Troupes de marine et l’infanterie). J’ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d’Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j’ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J’ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l’Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l’ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J’ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J’ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique « Mémoires combattantes ».

Sénégal : la commémoration du massacre de Thiaroye, un dossier aux forts enjeux mémoriels et diplomatiques

Sénégal : la commémoration du massacre de Thiaroye, un dossier aux forts enjeux mémoriels et diplomatiques

80 ans après le massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye, le Sénégal commémore ce drame historique. Entre hommage et quête de vérité, des zones d’ombre demeurent.

Par Clémence Cluzel – Le Point –

https://www.lepoint.fr/afrique/senegal-la-commemoration-du-massacre-de-thiaroye-un-dossier-aux-forts-enjeux-memoriels-et-diplomatiques-01-12-2024-2576813_3826.php

 

L'affiche annonçant les commémorations du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye, au Sénégal, le dimanche 1er décembre 2024. 
L’affiche annonçant les commémorations du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye, au Sénégal, le dimanche 1er décembre 2024.  © Sylvain Cherkaoui/AP/SIPA

Le moment est historique et solennel pour le Sénégal en ce 1er décembre. Pour la première fois, à l’occasion des quatre-vingts ans de cette tuerie, l’État sénégalais commémore le massacre de Thiaroye, survenu au camp militaire du lieutenant Amadou Lindor Fall de Thiaroye, en banlieue de Dakar, le 1er décembre 1944. Ce jour-là, les tirailleurs sénégalais (des soldats originaires des colonies françaises d’Afrique subsaharienne ayant combattu pour la France lors de la Première et de la Seconde Guerre mondiale) sont massacrés sur ordre d’officiers français. Le tort de ces anciens prisonniers de guerre détenus dans des camps allemands sur le sol français, en attente depuis le 21 novembre au camp de Thiaroye de pouvoir rentrer chez eux ? Avoir réclamé leur prime ainsi que leurs arriérés de solde. Selon la version officielle, cette « mutinerie » aurait causé 35 décès. Un chiffre largement remis en cause par des historiens qui l’estiment plutôt à des centaines de morts.

C’est devant les 103 tombes in memoriam du cimetière du camp, entouré de plusieurs dirigeants (notamment africains à l’instar du président mauritanien également président de l’Union africaine), que le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye rend un hommage appuyé à ces tirailleurs. Une commémoration à laquelle assiste également le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, représentant de la France. Le 28 novembre, le président Emmanuel Macron, dans une lettre adressée au président sénégalais, avait reconnu un « massacre », un mot auparavant jamais officiellement prononcé, les autorités françaises préférant parler de « mutinerie », au mieux de « répression sanglante » pour évoquer ce crime colonial. Une avancée considérable sur ce dossier sensible, mais est-ce pour autant la fin d’une bataille mémorielle entre les deux pays et l’assurance de faire la lumière sur cette journée du 1er décembre 1944 ?

Mémoire entravée et confisquée

« C’est un grand pas », s’est félicité Bassirou Diomaye Faye, sans omettre de pointer « la chappe de plomb » imposée par la France pendant des décennies sur ce pan de l’Histoire. Pendant quatre-vingts ans, c’est cette version officielle d’une mutinerie qui sera défendue et relayée par l’État français, quitte à modifier les documents pour tenter de masquer les preuves du massacre et corroborer le récit national. « Un mensonge d’État sur une ignominie », dénonce l’historienne Armelle Mabon*, qui travaille depuis plus de vingt ans sur le sujet et réclame la fin de l’omerta. Au-delà du nombre de victimes sous-estimé, qui oscillerait entre 300 et 400, trente-quatre tirailleurs ont également été condamnés, accusés d’être les instigateurs de cette révolte, avant d’être amnistiés deux ans plus tard (deux d’entre eux sont décédés en prison) sans indemnités. Pour avoir remis en cause l’histoire officielle, le film Camp de Thiaroye (1988) du cinéaste Ousmane Sembene sera longtemps censuré et interdit de diffusion, en France comme au Sénégal. « C’est une reconnaissance bien tardive. La mémoire a été entravée pendant des années », réagit Mamadou Diouf à cette lettre. L’historien, professeur à l’université de Columbia (New York), est aussi le président du comité chargé de l’organisation de la commémoration du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye.

Depuis 2004, la célébration d’un hommage aux tirailleurs massacrés était portée par des associations ou les familles des victimes, avec peu de retentissement dans la population et sans aucun soutien de l’État. « Il est très clair que les politiciens qui se sont succédé depuis l’indépendance ont subi une pression qui a fait qu’ils étaient plus ou moins indifférents à Thiaroye et qu’ils n’ont pas essayé de commémorer ou rendre hommage aux tirailleurs », exception faite d’Abdoulaye Wade qui a instauré la journée du tirailleur (le 23 août), explique l’historien. Le nouveau pouvoir amorce donc un virage et une rupture nette avec l’attitude conciliante des prédécesseurs qui cherchaient à éviter toute remise en cause pour ne pas froisser la France. Le président sénégalais et son Premier ministre, Ousmane Sonko, défendant un programme souverainiste, veulent inscrire cet épisode tragique dans l’histoire nationale. « Le pouvoir a choisi Thiaroye pour signaler la nature de son engagement au souverainisme, mais aussi comme un engagement pour partager une histoire à venir, celle de la solidarité et de l’unité africaine », développe M. Diouf.

Le massacre est en effet une tragédie partagée par plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest (Mali, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée). Dans cette vision panafricaniste, les prochaines commémorations du massacre de Thiaroye doivent ainsi être des co-organisations africaines. Les problématiques continuent cependant de faire obstacle à cette recherche de vérité. Il a fallu attendre dix ans après la remise de la copie des archives françaises au Sénégal en 2014 à la suite du discours de François Hollande, pour que ces dernières puissent être consultées par le comité de commémoration du massacre de Thiaroye… Mais surtout, l’obstruction délibérée de la France dans l’accès à ses archives persiste de nos jours.

Des zones d’ombre et histoire réappropriée

« Il y a eu la volonté délibérée de la France de dissimuler les archives. François Hollande n’a pas remis toutes celles disponibles », déplore Mamadou Diouf. Et parmi celles manquantes figurent les informations essentielles telles que le nombre de victimes, les lieux où elles ont été enterrées… autant de manques qui entretiennent des zones d’ombre. Car sans informations sur les lieux d’inhumation, impossible par exemple de lancer des travaux de fouille… « Ce que nous voulons, c’est la vérité et toute la vérité sur ce qu’il s’est passé ce matin-là. Le Sénégal demande tout simplement d’avoir accès à toute la documentation pour pouvoir engager une recherche et éclairer l’événement afin d’établir les faits », insiste-t-il. Du côté de l’administration française, on assure que tous les documents ont été transmis et que ceux manquants sont soit perdus soit brûlés.

En attendant, le comité a dressé une liste des archives identifiées comme étant en possession de la France et y a envoyé une délégation du 18 au 28 novembre pour faire un état des lieux. Passée par Morlaix, Aix-en-Provence ou encore Rennes, elle a déniché plusieurs actes de décès de tirailleurs sénégalais à l’hôpital de Dakar entre 1944 et 1945. Des découvertes qui font avancer le travail de recherche scientifique et de collecte des données entrepris par le comité de commémoration dont la deuxième mission consiste à établir les faits. Le comité doit remettre un livre blanc, qui recensera les conclusions de ses travaux ainsi que des recommandations, en avril 2025. Une sous-commission sera également chargée de collecter les demandes de révision et de réparation. « Les réparations ne sont pas seulement financières, mais aussi morales », souligne Mamadou Diouf.

Ces obstacles pour accéder aux archives relancent le débat sur le récit historique des événements et la bataille mémorielle qui en découle. « Ce travail nous permet de reprendre le contrôle de notre récit historique, de se le réapproprier pour produire le nôtre et ne plus avoir un récit exclusivement contrôlé par les vainqueurs. On aura un récit qui permettra d’éclairer de manière plurielle un événement », plaide-t-il. Un colloque scientifique est ainsi organisé du 2 au 3 décembre à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar avec comme thème « Enjeux historiographiques, fictions et imaginaires » pour poursuivre cette réflexion. Axe également central pour l’inscription dans le récit national, le volet transmission est en chantier. Le programme scolaire sénégalais ne fait pas mention du massacre de Thiaroye. « Il est capital que les populations puissent s’approprier cette histoire, il faut investir dans la jeunesse. Les jeunes sont engagés pour faire reconnaître cette histoire, cela donne de l’espoir », se félicite Dieynaba Sarr, professeur de français au lycée de Thiaroye, qui sur son temps libre mène des ateliers d’information sur cet événement avec des élèves de son établissement.

Vers une refonte des relations franco-africaines

Ces dernières années, la pression s’était accentuée sur la France pour demander des actes forts dans la reconnaissance du massacre à travers plusieurs mesures, dont en dernier lieu l’octroi en juin dernier de la mention « morts pour la France » à six tirailleurs sénégalais du camp de Thiaroye. Une avancée notable comme une brèche dans le mensonge d’État français qui avait relancé le débat, après la vive critique d’Ousmane Sonko à l’encontre de la France. Un grain de sable qui a continué d’enrayer un peu plus le mécanisme de la version officielle, toujours autant décriée. En France, une demande pour la création d’une commission d’enquête parlementaire a été proposée et devrait prochainement être déposée auprès de l’Assemblée nationale. Le but de cette commission, que les signataires désirent nommer « Ousmane Sembene », est d’obtenir la reconnaissance pleine et entière du massacre, l’accès à l’ensemble des archives pour le Sénégal et permettrait également la poursuite des personnes ayant fait obstruction aux faits. « Cela fait huit décennies que ce massacre pèse sur la mémoire sénégalaise, française et les relations entre les deux pays. Le temps est venu, il faut en finir avec ce silence beaucoup trop lourd », rapportait le député LFI Aurélien Taché, parmi les initiateurs de la proposition. La reconnaissance du massacre souligne plus encore les incohérences et manquements du dossier. « Si la France parle de massacre, c’est qu’elle n’a plus le choix. Elle se trouve dans une situation où elle est obligée d’engager la discussion. Il y a une évolution contrainte, mais il ne faut pas lire cela comme le Sénégal en train de faire pression sur la France ou contre la France », précise Mamadou Diouf. La reconnaissance par Emmanuel Macron fait espérer à Bassirou Diomaye Faye un engagement « franc, collaboratif et entier » de la France.

« Elle est obligée de coopérer avec les peuples africains et de les aider dans l’accès à la vérité. Il y a une revendication à la justice et à la souveraineté, les rapports ont changé. Pour le bien des échanges entre nos deux pays, elle doit revoir sa considération et son rapport », appuie Dieynaba Sarr. Derrière l’aspect mémoriel de ce dossier, ce sont en effet des enjeux diplomatiques qui sont en ligne de mire. Il s’agit des rapports Sénégal-Afrique, mais aussi des relations Afrique-France. La jeunesse africaine, désireuse d’un changement de paradigme, rejette la politique française et désire rompre avec la Françafrique. Et dans un contexte où la France entretient des relations très orageuses avec ses anciennes colonies, particulièrement dans les pays du Sahel, le massacre de Thiaroye pourrait s’ajouter aux griefs en cas d’immobilisme des autorités françaises. « Les enjeux aujourd’hui sont liés à la mondialisation et à ses conséquences en termes de relations économiques, politiques, culturelles, mais aussi des relations produites par toutes les questions qui sont liées à la migration, à l’intensification du racisme et de la xénophobie. Dans le recentrage de ces pays se joue toute la question de la souveraineté, politique et économique, avec des relations qui se distendent et sont en train d’être révisées pour se repositionner dans un monde en pleine transformation », analyse Mamadou Diouf.

Une militaire française, servant au 121e régiment du train de Montlhéry, meurt durant une mission au Liban

Une militaire française, servant au 121e régiment du train de Montlhéry, meurt durant une mission au Liban

La maréchal des logis Fany Claudin, rattachée au 121ᵉ régiment du train de Montlhéry, est décédée vendredi lors d’un accident de la route durant une mission d’escorte au Liban.

La maréchal des logis Fany Claudin s'est engagée le 4 février 2020 au 121ᵉ régiment du Train. Ce dernier fait part de son
La maréchal des logis Fany Claudin s’est engagée le 4 février 2020 au 121ᵉ régiment du Train. Ce dernier fait part de son « immense tristesse » à l’annonce de son décès lors d’un accident de la circulation survenu le 15 novembre sur la route côtière au nord de Naqoura au Liban. (©X / 121ᵉ régiment du Train)


L’annonce a été faite par le ministère des Armées. Vendredi 15 novembre 2024, la maréchal des logis Fany Claudin, servant au 121ᵉ régiment du train de Montlhéry (Essonne), est décédée dans un accident de la route lors d’une mission d’escorte de convoi au Liban. Elle avait 23 ans.

Elle assurait une mission d’escorte de convoi logistique

Arrivée au pays du cèdre au début du mois de novembre, la militaire française née à Annemasse (Haute-Savoie) était déployée au sein de la Force intérimaire des nations unies au Liban (Finul) dans le cadre de l’opération Daman, destinée à préparer le retour des populations déplacées par la guerre dans le Sud-Liban.

Elle assurait une mission opérationnelle d’escorte de convoi logistique entre Dayr Kifa et Naqoura lorsque l’accident qui lui coûta la vie s’est produit.

« Malgré une prise en charge rapide par un médecin de la Finul, l’équipe médicale n’a pu que constater le décès du maréchal des logis Claudin », précise le communiqué du ministère des Armées.

Le chef d’état-major des Armées fait part de « grande tristesse »

« Je m’associe à la douleur de sa famille, ses proches et ses frères d’armes du 121ᵉ régiment du train et les assure du soutien des armées françaises », écrit sur X le chef d’état-major des Armées Thierry Burkhard faisant part de sa « grande tristesse » à l’annonce du décès accidentel de la maréchal des logis Fany Claudin.

« Elle contribuait quotidiennement au soutien de la force œuvrant au retour de la paix », ajoute-t-il.

Selon l’Armée de Terre, la jeune militaire était en couple, sans enfant.

Plusieurs de ses camarades ont été blessés dans l’accident

De son côté, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, partage sur X, sa « vive émotion en apprenant le décès de la maréchal des logis Fany Claudin ».

« Nos pensées vont à sa famille, ses frères d’armes et ses camarades blessés dans l’accident. Ainsi qu’à l’ensemble des 700 militaires français qui œuvrent, au sein de la Finul pour la désescalade au Sud-Liban », poursuit-il.

« Tous les agents de l’État en Essonne s’associent à la peine de ses proches et de ses frères d’armes », déclare, sur X, la préfète de l’Essonne, faisant également part de sa « vive émotion » à l’annonce du décès de la militaire française.

Une militaire qui a fait preuve d’un « dévouement permanent »

Dans une biographie publiée sur Facebook, l’Armée de Terre décrit Fany Claudin comme un « élément prometteur aux yeux de ses chefs » qui «se distingue par son dynamisme, sa camaraderie, et montre de réelles aptitudes au commandement ».

Avant d’être déployée au Liban, la militaire française avait été projetée au Niger d’octobre 2022 à février 2023, au sein du groupement tactique désert logistique « Jura ». Elle y fit preuve « d’un dévouement permanent en s’investissant quotidiennement dans sa mission » selon l’Armée de Terre.

Fany Claudin avait obtenu en avril dernier son brevet militaire n° 1 avec des « résultats remarquables ».

En quelques années de service, la maréchal des logis avait obtenu plusieurs décorations : la croix du combattant, la médaille d’outre-mer avec agrafe « Sahel », la médaille de la protection militaire du territoire avec agrafe « Sentinelle » et la médaille de bronze de la défense nationale.

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Défense de la mémoire du Général Bigeard

Défense de la mémoire du Général Bigeard

Billet d’humeur de la rédaction – ASAF – publié le 8 novembre 2024

https://www.asafrance.fr/defense-de-la-memoire-du-general-bigeard/


En démocratie, donc en France, tout le monde a le droit de s’exprimer et de faire part de ses opinions. Encore faudrait-il qu’elles soient valablement étayées et émises par des associations relativement objectives ou des personnalités au-dessus de tout soupçon.

Dans le cas présent, il s’agit d’un mouvement d’humeur émis par des associations de gauche voire d’extrême-gauche et de personnes de même tendance et bien peu connues du grand public d’ailleurs et qui s’insurgent contre l’érection de la statue du général Marcel Bigeard à Toul, sa ville natale. Une affaire amorcée par une pétition lancée le 10 mars 2024 et relancée par une manifestation le 25 mai dernier demandant d’interdire la présence de cette statue sur le domaine public.

En effet, la statue ayant été financée exclusivement par des fonds privés, les contestataires n’avaient plus d’argument à critiquer autre que le lieu d’édification. C’est bien léger comme argumentaire.

Mais que reprochent-ils donc au Général Marcel Bigeard ?

D’être un fils du peuple qui a commencé comme soldat de seconde classe et qui a terminé Général de Corps d’Armée ?

D’avoir été prisonnier des Allemands en 1940 et de s’être évadé pour entrer dans la Résistance ? D’avoir effectué 3 séjours en Indochine avant d’être fait prisonnier par le Vietminh après Dien Bien Phu ?

D’avoir fait deux séjours en Algérie où il a été gravement blessé deux fois ? Cela n’a pas empêché Bigeard de reconnaître le courage de ses adversaires qu’ils appartiennent au Vietminh ou au FLN. En particulier lorsqu’il évoquait le commandant Azzedine, en disant « On ne se déshonore pas en rendant hommage à l’adversaire ».

Un parcours militaire aussi exceptionnel au service de la France lui a valu d’être décoré de la plaque de Grand-Croix de la Légion d’Honneur par le Président Coty, le 14 juillet 1956.

Puis comme si cela ne suffisait pas, il a servi sa Patrie en s’engageant en politique. Nommé Secrétaire d’État à la Défense par Valéry Giscard d’Estaing, il a été ensuite deux fois élu député de la 5ème circonscription de Meurthe et Moselle chaque fois contre des adversaires de gauche.

Après son décès, pour lui rendre hommage, la 50ième promotion de l’École Militaire Interarmes (EMIA) a pris comme nom de baptême « Général Bigeard ».

Que reprochent donc à Marcel Bigeard ces associations plus ou moins confidentielles et ces soi-disant personnalités irréprochables.

Une accusation de torture en Algérie que le général Bigeard a toujours nié ?

Si cela avait été le cas, aurait-il été nommé au Gouvernement de Giscard d’Estaing ? Aurait-il été élu député comme ces deux députés LFI-NUPES qui le critiquent et dont pourtant l’un des leurs est fiché S ? Pour le bien et la grandeur de la France, naturellement !

Pour critiquer de tels états de service, il faut en avoir quelques-uns soi-même pour être crédible. Sous peine d’être ridicule.

Cette contestation n’est donc que politique, simplement pour permettre aux contestataires d’exister et de critiquer les valeurs de la République en général et de l’Armée en particulier.

Ce n’est pas nouveau.

Déjà en 1978, Mr Yvon Bourges, Ministre de la Défense, a obligé le Colonel Érulin alors en pleine opération à Kolwezi, en Afrique australe avec le 2ème REP, de recevoir Alain Ménargues, journaliste à France Inter, pour répondre à la question de tortures qu’il aurait infligées en Algérie 15 années auparavant. Tout ceci sous la pression d’une gauche qui voulait décrédibiliser une opération de sauvetage en vies humaines réussie, mais lancée par un gouvernement de droite. Cette opération « Bonite » aura coûté quand même la vie à 5 légionnaires, mais pour sauver plusieurs centaines d’autres vies.

Hélas certains contestataires n’ont que faire de la vérité.

On peut alors leur conseiller d’aller voir la stèle en marbre de 3,65m de haut et pesant 8 tonnes avec le profil sculpté du général Bigeard érigée devant la caserne Laperrine à Carcassonne. Et s’ils ont le courage d’aller frapper au poste de garde du 3ème RPIMa, son ancien régiment, pour faire valoir leur point de vue, nul doute qu’ils y recevront le meilleur accueil !

En conclusion, s’il y a bien un domaine où les Armées en général et Marcel Bigeard en particulier n’ont pas de leçon à recevoir des politiques et autres affidés, c’est bien celui de la morale.


Colonel (h) Christian Châtillon
Délégué National de l’ASAF

Décès accidentel d’un militaire du 16e BCP à Djibouti (actualisé)

Décès accidentel d’un militaire du 16e BCP à Djibouti (actualisé)

Ce mercredi 10 octobre 2024, le caporal Vasil Bychyk du 16e Bataillon de chasseurs à pied (16e BCP) a été mortellement blessé dans un accident de la route, aux commandes de son véhicule de l’avant blindé au retour d’un entraînement.

Il était projeté avec sa compagnie, depuis ce mois d’octobre 2024 (il y est arrivé le 18) jusqu’à février 2025, en mission de courte durée au sein du 5e Régiment interarmes d’outre-mer (5e RIAOM), unité des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDJ). Le 5e RIAOM et les FFDJ agissent dans le cadre des accords de défense entre la France et la République de Djibouti.

Le caporal Vasil Bychyk était célibataire et n’avait pas d’enfant. Il avait été promu au grade de caporal en avril 2024 et était décoré de la médaille de bronze de la défense nationale et de la médaille de la protection militaire du territoire.

Sébastien Lecornu, ministre des Armées et des Anciens combattants, « présente ses sincères condoléances à sa famille, à ses proches, et s’associe à la peine de ses camarades et frères d’armes. Ses pensées se tournent également vers les chasseurs du 16e BCP blessés dans cet accident », a précisé le ministère des Armées.

Une demi-douzaine d’autres soldats auraient été blessés lors de cet accident.

lire sa biographie officielle, ci-dessous :

Djibouti : Décès accidentel d’un soldat du 16e bataillon de chasseurs à pied

Direction : Terre / Publié le : 30 octobre 2024

Le mercredi 30 octobre 2024, le caporal Vasil Bychyk a été mortellement blessé dans un accident de la route, aux commandes de son véhicule de l’avant blindé au retour d’un entraînement.

Né le 1er février 1998, le caporal Vasil Bychyk s’engage le 2 novembre 2021 au 16e bataillon de chasseurs à pied de Bitche.

Au cours de sa première année, il suit sa formation générale initiale avec un grand intérêt et démontre déjà un grand potentiel. Dynamique et toujours motivé, il réussit sa formation technique de spécialité combat débarqué puis sa formation de tireur missile moyenne portée. Réservé et particulièrement agréable à commander, il est promu chasseur de première classe le 2 mai 2022.

Toujours volontaire, il est déployé du 1er novembre 2022 au 8 mars 2023 en mission de courte durée au sein du régiment d’infanterie de Marine parachutiste – Nouvelle Calédonie (RIMaP – NC). Chasseur endurci, il donne entière satisfaction et réussit le stage d’aguerrissement commando. A son retour en métropole, il participe à de nombreux exercices dont ORION 23, où il se démarque par son sérieux et son investissement. Il est engagé dans le cadre de l’opération Sentinelle du 2 octobre au 6 décembre 2023 au sein de la zone de défense et de sécurité Sud à Marseille. Il obtient à son retour son certificat technique élémentaire le 12 décembre 2023 avec des résultats honorables.

D’une disponibilité hors pair, il renforce l’état-major de son bataillon projeté en Roumanie dans le cadre de l’opération Aigle du 19 février au 10 juin 2024 en qualité de pilote engin blindé. Bien intégré au sein de sa section, il réalise un excellent mandat durant lequel il est promu caporal le 1er avril. Responsable, il assume pleinement son rôle de premier échelon de commandement de la base arrière de son unité. Il montre une rigueur et une exemplarité de premier ordre et se révèle un élément indispensable pour son unité et un véritable modèle pour ses pairs. Solidaire de ses camarades et attaché à son unité, il est à nouveau projeté avec sa compagnie à Djibouti dans le cadre d’une mission de courte durée à compter du 18 octobre 2024 au sein du 5e régiment interarmes d’outre-mer (5e RIAOM).

Titulaire de la médaille de la défense nationale échelon bronze et de la médaille de la protection militaire du territoire, le caporal Vasil Bychyk était célibataire et sans enfant.

« Attristé à l’annonce du décès accidentel du caporal Vasil BYCHYK en mission à Djibouti. Mes pensées et le soutien de l’armée de Terre à ses frères d’armes blessés, sa famille, ses proches et ses camarades du 16e Bataillon de chasseurs à pied. »

Général d’armée Pierre Schill.

  • Chef d’état-major de l’armée de Terre.

Beyrouth, 23 octobre 1983 : Souvenons-nous des paras du Drakkar

Beyrouth, 23 octobre 1983 : Souvenons-nous des paras du Drakkar



Voici 41 ans, le 23 octobre 1983, 6 h 30 du matin : un double attentat frappe la Force multinationale de sécurité à Beyrouth. En quelques secondes, 241 marines américains et 58 parachutistes français sont tués (55 du 1er RCP et 3 du 9e RCP). Le poste Drakkar, occupé par les paras français, vient de subir la frappe la plus terrible contre l’armée française depuis les affrontements de la décolonisation. 

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Bruno Racouchot était alors officier au 6e RPIMa. Il nous a aimablement autorisé à reproduire le texte d’hommage en annexe, initialement paru dans le cadre du très confidentiel « Club des chefs de section paras au feu ». 

23 octobre 1983, Beyrouth, 6 h 30 du matin, Drakkar est rayé de la carte 

Le 23 octobre 1983, les parachutistes français présents à Beyrouth dans le cadre de la Force Multinationale de Sécurité, étaient victimes d’un attentat. 58 d’entre eux devaient trouver la mort dans l’explosion du poste « Drakkar ». Le texte d’hommage qui suit a été publié dans le cadre du Club des chefs de section paras au feu, qui compte quelques anciens de cette mission sanglante, depuis le Général François Cann, alors à la tête de la force française, et le Général Paul Urwald, qui commandait alors le 6e RIP, jusqu’au benjamin du Club, Bruno Racouchot, officier-adjoint d’une des quatre compagnies déployées à Beyrouth-Ouest. Plus particulièrement en charge de la section de protection du PC du 6e RIP, Bruno Racouchot décrit la configuration extrêmement délicate et sanglante dans laquelle furent alors plongés les parachutistes français.

Rappel du contexte historique 

En juin 1982, Israël lance l’opération « Paix en Galilée », envahit le Sud-Liban et entreprend fin juin-début juillet l’assaut de Beyrouth-Ouest où les Palestiniens sont encerclés dans une nasse, les Syriens refusant de les accueillir sur leur territoire. Un cessez-le-feu est appliqué début août. La communauté internationale, soucieuse d’éviter des affrontements sanglants, décide d’intervenir. Sous la protection des parachutistes français, soutenus par les soldats américains et italiens, les forces palestiniennes sont exfiltrées en douceur. De 500.000 à 600.000 Palestiniens restent dans les camps.

Le 23 août, Béchir Gemayel est élu Président du Liban. Le 15 septembre, il est assassiné. Israël investit Beyrouth-Ouest. Du 16 au 18 septembre ont lieu les massacres de populations civiles dans les camps de Sabra et Chatila, où des centaines de civils palestiniens sont tués. Le 21 septembre, Amine Gemayel, frère aîné de Béchir, est élu président. Le 24 septembre, pour répondre à une opinion internationale scandalisée par les tueries dont les Palestiniens ont été victimes, une Force Multinationale de Sécurité à Beyrouth est créée, intégrant des contingents français, américains, italiens et une poignée d’Anglais.

Dès lors, au Liban, la situation ne cesse de se dégrader. Massacres de populations civiles et attentats se multiplient. Les soldats de la Force Multinationale sont victimes d’innombrables attaques et de bombardements. Si les Américains sont cantonnés à l’aéroport et les Italiens en périphérie de la ville, si les Anglais se contentent de mener des missions de renseignement avec un escadron spécialisé, les Français, eux, reçoivent la mission la plus délicate, au cœur même de Beyrouth.

Tous les quatre mois, les contingents sont relevés, souvent avec des pertes sévères. En septembre 1983 a lieu la relève pour les légionnaires français installés à Beyrouth, remplacés par les parachutistes de la 11e Division parachutiste. C’est l’opération Diodon IV, qui deviendra l’engagement le plus sanglant pour l’armée française depuis les guerres coloniales. Le 3e RPIMa s’installe en secteur chrétien, dans la perspective d’une offensive face au « Chouf », pour pacifier la montagne où les Druzes s’en prennent violemment aux chrétiens. Des éléments du GAP, 1er RHP, 17e RGP, 12e RA, 35e RAP, 7e RPCS et le commando marine Montfort sont également à pied d’œuvre.

Le secteur le plus dangereux, celui de Beyrouth-Ouest, est dévolu à un régiment de marche, le 6e RIP, Régiment d’Infanterie Parachutiste, qui a pour mission principale la protection des populations civiles palestiniennes traumatisées des camps de Sabra et Chatila. Ce régiment, placé sous le commandement du colonel Urwald, a été formé spécialement pour cette opération, et est constitué de quatre compagnies de parachutistes : deux compagnies du 6e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine basé à Mont-de-Marsan, une compagnie du 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes basé à Pau, une compagnie du 9e Régiment de Chasseurs Parachutistes basé à Pamiers.

Le quotidien d’un chef de section para au feu

C’est une vraie leçon de vie dont vont bénéficier les jeunes chefs de section plongés dans la fournaise de Beyrouth. Les Américains sont à l’époque encore sous le coup de la chute de Saïgon survenue à peine huit ans plus tôt. Ils sont repliés sur l’aéroport, ne sortant quasiment pas de leurs abris, usant de blindés M113 pour traverser le tarmac de l’aéroport. Sous des tirs d’artillerie incessants, en septembre 1983, nos jeunes paras ont remplacé les légionnaires. A la différence des professionnels du 3e RPIMa, d’où viennent-ils ces jeunes du 6e RIP ? Ce sont pour la plupart des appelés, d’un genre un peu particulier cependant. Volontaires TAP, volontaires outre-mer, volontaires service long, pour beaucoup d’entre eux, ils ont déjà bénéficié d’une solide formation et ont effectué des « tournantes » hors métropole.

Mentalement et physiquement préparés, ils pressentent cependant dès leur arrivée que cela va être dur, très dur même. Mais ils vont faire front et s’adapter. Avec modestie, calme, détermination. Certes, en débarquant, chacun d’entre eux éprouve l’étrange picotement qui monte le long de la colonne vertébrale. Heureusement, ils ont à leurs côtés les « anciens », à peine plus âgés qu’eux, qui ont « fait » le Tchad, la Mauritanie, le Zaïre, Djibouti, et pour certains déjà, le Liban… Tous ces noms de TOE lointains les ont fait rêver à l’instruction, quand ils n’avaient déjà qu’un souhait, se montrer à la hauteur de ceux qui les avaient précédés sous le béret rouge. Aujourd’hui, le rêve se trouve enfin confronté brutalement à la réalité.

Beyrouth est un piège monumental. On a beau avoir bourlingué, on a beau avoir entendu tirer à ses oreilles, quand on est un jeune chef de section, débarquer dans un tel univers constitue une épreuve d’ordre quasiment initiatique. On n’ose pas le dire, mais on le ressent d’emblée jusqu’au tréfonds de soi. Avec la secrète question qui taraude et que l’on n’ose pas exprimer : saurai-je me montrer digne de mon grade et de mon arme ? Ce sont d’abord les missions ordinaires, protection des postes, ravitaillement, reconnaissance, tâches d’entretien peu glorieuses mais tellement nécessaires, que l’on accomplit sereinement parce que même si le contexte est moche, on leur a appris à être beaux. Les jeunes paras mûrissent vite. Les visages se creusent, le manque de sommeil se fait vite sentir. Paradoxalement, les relations soudent les esprits et les corps. De secrètes complicités se nouent. Plus besoin de longs discours, les ordres s’exécutent machinalement, avec un professionnalisme qui prouve que, par la force des choses, le métier des armes entre dans la peau de chacun.

L’ennemi est partout et nulle part

Le jeune chef de section apprend très vite à connaître son secteur. Il a la chance d’avoir à ses côtés des hommes décidés encadrés par des sous-officiers d’élite, totalement dévoués à leur tâche. Il rôde, de jour comme de nuit, pour imprimer dans ses neurones les itinéraires, les habitudes, les changements de comportements. Rien n’est anodin. Il sait qu’il lui faut lier connaissance, observer, échanger, parler, surveiller, lire, écouter… Pas de place pour la routine. Plus que jamais, il faut faire preuve d’initiative, agir à l’improviste, sortir des postes, aérer les périmètres de sécurité, ne pas céder à la tentation mortelle de se recroqueviller dans les postes, derrière les sacs de sable et les merlons de terre. Des milliers d’yeux observent les paras français depuis les tours qui encerclent les positions. Ici, l’aspect psychologique est capital. On est en Orient. Il n’est pas permis de perdre la face. Les Français ont des moyens dérisoires en regard de leurs adversaires potentiels ou des grands frères américains, qui peuvent d’un simple appel radio, déclencher la venue de norias d’hélicoptères. En revanche, les Français savent s’immerger dans la population. Ils mangent comme le Libanais de la rue, se mélangent aux civils qui déambulent dans des marchés grouillants. Savoir se faire apprécier, c’est se faire respecter. Un sourire généreux sur une face de guerrier, c’est rassurant. Ça prouve la force plus que les armes. C’est cette stature des paras français qui fait très vite leur réputation dans la population.

Ce profil si particulier des soldats français, ce sont les chefs de section et les sous-officiers qui l’impriment à leurs hommes. Quels que puissent être les risques, ils ne changeraient leur place pour rien au monde. Ils savent qu’ils vivent une aventure inouïe, où chacun va pouvoir aller à l’extrême limite de ses possibilités. Le chef de section para a beau n’avoir que vingt-cinq ou trente ans, il sait qu’il passe là une épreuve pour laquelle il s’est préparé depuis des années ou depuis toujours, celle du feu. Il devine intuitivement qu’il va peut-être lui être donné d’accéder à une autre forme de connaissance de la vie, qu’il va opérer une mue intérieure subtile que seuls « ceux qui savent » et les anciens comprendront. Il sait qu’il reviendra de Beyrouth, « pareil sauf tout »… Ceux qui ont lu Ernst Jünger savent ce qu’il entend quand il parle de « La Guerre, Notre Mère »…. Drakkar va littéralement « sublimer » cet état d’esprit.

L’épreuve

Deux jours avant Drakkar, le 21 octobre 1983, je suis désigné pour conduire, avec le capitaine Lhuilier, officier opération du 6e RIP, un entraînement commun de la Compagnie Thomas du 1er RCP avec les marines américains à l’aéroport. Il faut bien que la connaissance de la langue de Shakespeare serve à quelque chose… Lhuilier est une figure des paras-colos. Il a eu son heure de gloire avec le 3e RIMa au Tchad quelques années avant, où coincé dans une embuscade, il a fait monter sa compagnie à l’assaut des rebelles, baïonnette au canon, en chantant « La Marie »… Dans l’épreuve qui se profile à l’horizon, il va se révéler un roc inébranlable.

Marines et paras français au coude à coude à l’entraînement… Comment imaginer en voyant tous ces grands gaillards crapahuter dans la poussière et se livrer à des exercices de tir rapide, que la plupart d’entre eux reposeront bientôt dans un linceul de béton ?… Mis en alerte le samedi soir, nous dormons tout équipés sur nos lits de camp, l’arme à portée de main. On entend bien des explosions, des tirs d’artillerie sporadiques. Des rafales d’armes automatiques titillent les postes. Mais va-t-on s’inquiéter pour si peu ?

Dimanche 23 octobre 1983, 6 h 30 du matin. L’aube se lève. D’un coup, une explosion terrible, une lourde colonne de fumée qui s’élève plein sud dans le silence du dimanche matin. L’aéroport et les Américains sont mortellement touchés. Puis une minute après, encore une autre, plus proche cette fois, d’une puissance tout aussi ahurissante. On entend en direct sur la radio régimentaire que Drakkar a été rayé de la carte. Ce poste était occupé par la compagnie du 1er RCP commandée par le capitaine Thomas, dont heureusement un détachement était de garde à la Résidence des Pins, le QG français. Bilan des deux attentats : 241 marines et 58 paras français sont tués, sans compter d’innombrables soldats grièvement blessés, évacués en urgence en Europe.

Dès la première explosion, chacun a bondi à son poste. On comprend d’emblée que c’est terrible. Les ordres fusent à toute vitesse. Des équipes partent pour le lieu de l’attentat, les autres sécurisent les postes. Chacun sait ce qu’il a à faire. On est sous le choc, mais le professionnalisme l’emporte. La mécanique parachutiste, répétée inlassablement à l’entraînement, montre ses vertus en grandeur réelle. On va faire l’impossible pour sauver les camarades. Malheureusement, beaucoup sont déjà morts, déchiquetés, en lambeaux, que l’on ramasse jour après jour, nuit après nuit. On a entendu certains d’entre eux râler sous les ruines, alors que nous étions impuissants à les dégager des amas de gravats. Ils sont là, pris dans l’étreinte mortelle de l’acier et du béton, ceux pour lesquels nous sommes arrivés trop tard, ceux avec lesquels hier on riait, on plaisantait, on rivalisait. Aucun des paras qui va relever ses camarades en cette semaine d’octobre n’oubliera ces pauvres corps, « tués par personne », nobles et dignes jusque dans la mort, magnifiques soldats équipés et prêts pour le combat, parfois la main crispée sur leur Famas. Sans doute est-ce parce qu’ils ont rejoint les légions de Saint-Michel que leur souvenir semble éternel. Le mythe para en tous cas l’est. Maintenant plus que jamais. Et tous, nous communions alors dans une espèce de rêve étrange et éveillé, où la mort étonnamment proche se mêle inextricablement à la vie, en un jeu dont les règles nous échappent. Un nouveau jalon funèbre est posé après les combats des paras de la Seconde Guerre mondiale et bien sûr ceux des grands anciens d’Indochine et d’Algérie.

Le piège fatal

En signe de solidarité avec nos hommes, le Président de la République, François Mitterrand, vient rendre un hommage aux morts le 24 octobre. Les paras savent déjà qu’ils sont pris dans un traquenard monstrueux. Jour après jour, ils sont victimes de nouveaux attentats, dans un secteur totalement incontrôlable, où pullulent les milices, les mafias et les « services ». Personne ne sait réellement qui fait quoi, les informations sont sous influence, rien n’est sûr, tout est mouvant. Sans ordres ni moyens légaux, les paras sont contraints de se battre au quotidien pour assurer la survie de leurs postes et continuer à protéger les populations. Aucun renfort notable n’est envoyé de métropole, hormis une compagnie de courageux volontaires du 1er RCP venus prendre la place de leurs prédécesseurs. En dépit des nombreux morts et blessés qu’ils vont relever dans leurs rangs, les paras ne doivent compter que sur leur savoir-faire, leur calme et leur professionnalisme pour se défendre tout en évitant de répondre aux provocations, refusant parfois de tirer pour préserver les civils. À ce titre, la mission aura certes été remplie, mais nombreux sont les soldats français qui reviendront avec l’amer sentiment d’avoir perdu leurs camarades sans les avoir vengés.

Chacun sait alors que nous vivons un moment unique de notre vie, dont l’intensité et la profondeur nous bouleversent. L’aumônier, le père Lallemand, a le don de savoir parler aux soldats. Que l’on soit croyant pratiquant ou athée, agnostique ou païen, il sait trouver les mots qui apaisent et réconfortent. Paradoxalement, Drakkar ne va pas briser les paras, mais les souder. Les semaines à venir vont être infernales. Et cependant, tous font face avec une abnégation sublime. Le plus humble des parachutistes joue consciencieusement son rôle dans un chaudron où se multiplient les attentats. Bien des nôtres vont encore tomber, assassinés lâchement la plupart du temps. Mais tous accomplissent leur devoir avec fierté et discrétion. Nous recevons des mots et des cadeaux de métropole, comme ces Landais qui nous envoient du foie gras à foison pour Noël, ou encore ces enfants qui nous dédient des dessins touchants. Les paras sont soudés, et même la mort ne peut les séparer.

Dans la nuit du 25 décembre, les postes de Beyrouth-Ouest devenus indéfendables dans la configuration géopolitique de l’époque sont évacués. Fin janvier-début février, les paras  exténués sont rapatriés sur la France. Le contingent de « Marsouins » qui les remplace ne restera pas longtemps. Américains et Italiens quittent le Liban fin février. En mars, le contingent français rembarque, ne laissant sur place que des observateurs.

Les enseignements à tirer

Jeune ORSA à l’époque, ayant la volonté de préparer l’EMIA, je décide cependant de quitter l’armée. Cinq années de boxe intensive et à bon niveau m’ont appris qu’un coup encaissé doit toujours être rendu, au centuple si possible. Déphasage. Je ne me sens pas l’âme d’un « soldat de la paix ». Mais les paras vont rester ma vraie famille. Depuis, j’ai fait le tour du monde, connu d’autres aventures. J’ai passé des diplômes, « fait la Sorbonne », créé une entreprise. Mais rien n’a été oublié. Mes chefs d’alors sont devenus des amis. Nous avons eu des patrons magnifiques, Cann, Urwald, Roudeillac, des commandants de compagnie qui étaient des meneurs d’hommes, de vrais pirates pour lesquels on aurait volontiers donné sa vie, des sous-officiers et des soldats avec des gueules sublimes. Tout cela, mon ami le journaliste Frédéric Pons l’a mis en relief avec brio dans son livre « Les Paras sacrifiés » publié en 1993 et réimprimé en 2007 sous le titre « Mourir pour le Liban ». Il faut dire qu’à la différence de bien d’autres, Pons sait de quoi il parle. Ancien ORSA du 8e RPIMa, il a vécu l’une des premières missions de la FINUL au sud-Liban au tout début des années 80.

En novembre 2007,  j’ai été invité à prononcer une courte allocution à Coëtquidan, devant les élèves de l’EMIA qui avaient choisi pour parrain de leur promotion le Lieutenant de La Batie. J’avais connu Antoine quand il était à Henri IV, je l’avais ensuite revu lors de l’entraînement commun à l’aéroport le 21 octobre 1983… puis mort quelques jours après. Ayant quitté l’armée française comme lieutenant, j’ai donc souhaité parler à ces élèves officiers comme un vieux lieutenant à de jeunes lieutenants. Il faut savoir tirer le meilleur de toute expérience, surtout quand elle s’est révélée tragique. Bref, savoir transformer le plomb en or. Il fallait leur dire ce qu’une OPEX comme celle-là nous avait appris concrètement, nous fournissant des enseignements qui nous servent au quotidien dans la guerre économique.

Avec le recul, ce qui demeure certain, c’est que, sans en avoir eu alors une pleine conscience, Beyrouth anticipait le destin de l’Occident. Le terrorisme est devenu une menace permanente, y compris au cœur de notre vieille Europe. Mais en ce temps-là, nous autres, modestes chefs de section, n’étions pas à même d’analyser les basculements géopolitiques en gestation. Plus modestement, Beyrouth nous a révélé la valeur des hommes. Beyrouth nous a enseigné bien des sagesses. Pour ceux qui surent le vivre avec intelligence, Beyrouth fut une épreuve initiatique au sens premier du terme, qui nous a décillé les yeux sur nous-mêmes et sur le monde. Ce que les uns et les autres avons appris dans ce volcan, aucune école de management, aucun diplôme d’université, ne nous l’aurait apporté, ni même l’argent ou les honneurs. Nous avons appris le dépassement de soi pour les autres, la valeur de la camaraderie, la puissance des relations d’homme à homme fondées sur la fidélité, la capacité à transcender sa peur, la reconnaissance mutuelle, l’estime des paras pour leur chef et l’amour fraternel du chef pour ses paras… Des mots qui semblent désuets dans  l’univers qui est le nôtre, mais qui reflètent cependant un ordre supérieur de connaissance des choses de la vie. Cette richesse intérieure acquise, nous en ferons l’hommage discret à tous nos camarades tombés en OPEX le 23 octobre, lorsque, à 6 h 30 du matin, nous penserons à ceux du Drakkar. Comme nos grands anciens, montera alors de nos lèvres vers le ciel la vieille chanson : « j’avais un camarade… »

Bruno Racouchot, ancien lieutenant au 6e RPIMa

L’auteur : DEA de Relations internationales et Défense de Paris-Sorbonne, maîtrise de droit et de sciences politiques, Bruno RACOUCHOT, est aujourd’hui le directeur de la société Comes Communication, créée en 1999, spécialisée dans la mise en œuvre de stratégies et communication d’influence.


Le 27 septembre 2024, Tsahal élimine le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui avait été impliqué dans les attentats terroristes de Beyrouth de 1983, ainsi que son cousin et potentiel successeur en la personne de Hachem Safieddine.


IN MEMORIAM Drakkar

Capitaine THOMAS Jacky
Capitaine OSPITAL Guy
Lieutenant DEJEAN DE LA BÂTIE Antoine
Sous-lieutenant RIGAUD Alain
Adjudant BAGNIS Antoine
Adjudant MORETTO Michel
Sergent DALLEAU Christian
Sergent DAUBE Vincent
Sergent LEBRIS Jean-Pierre
Sergent LONGLE Yves
Sergent OLLIVIER Gilles
Caporal-chef BENSAIDANE Djamel
Caporal-chef BERIOT Laurent
Caporal-chef CARRARA Vincent
Caporal-chef DUTHILLEUL Louis
Caporal-chef GRELIER Xavier
Caporal-chef LOITRON Olivier
Caporal-chef MARGOT Franck
Caporal-chef SERIAT Patrice
Caporal-chef VIEILLE Hervé
Caporal GIRARDEAU Patrice
Caporal HAU Jacques
Caporal JACQUET Laurent
Caporal LAMOTHE Patrick
Caporal LEPRETRE Dominique
Caporal LEROUX Olivier
Caporal MUZEAU Franck
Caporal THOTEL Laurent
Parachutiste de 1ère classe GASSEAU Guy
Parachutiste de 1ère classe GAUTRET Rémy
Parachutiste de 1ère classe JULIO François
Parachutiste de 1ère classe PRADIER Gilles
Parachutiste de 1ère classe TARI Patrick
Parachutiste de 1ère classe THÉOPHILE Sylvestre
Parachutiste BACHELERIE Yannick
Parachutiste BARDINE Richard
Parachutiste CALAND Franck
Parachutiste CHAISE Jean-François
Parachutiste CORVELLEC Jean
Parachutiste DELAITRE Jean Yves
Parachutiste DEPARIS Thierry
Parachutiste DI-MASSO Thierry
Parachutiste DURAND Hervé
Parachutiste GUILLEMET Romuald
Parachutiste KORDEC Jacques
Parachutiste LASTELLA Victor
Parachutiste LEDRU Christian
Parachutiste LEVAAST Patrick
Parachutiste LEVERGER Hervé
Parachutiste MEYER Jean-Pierre
Parachutiste PORTE Pascal
Parachutiste POTENCIER Philippe
Parachutiste RAOUX François
Parachutiste RENAUD Raymond
Parachutiste RENOU Thierry
Parachutiste RIGHI Bernard
Parachutiste SCHMITT Denis
Parachutiste SENDRA Jean

Lire aussi : Déroute à Beyrouth, de Michel GOYA

Crédit : DR.
Crédit ; DR.

Le général Michel Roquejeoffre, figure de la guerre du Golfe, s’est éteint à 90 ans

Le général Michel Roquejeoffre, figure de la guerre du Golfe, s’est éteint à 90 ans

Le général Michel Roquejeoffre avait notamment commandé les forces françaises durant l’opération Daguet, pendant la guerre du Golfe de 1990 à 1991.

par La rédaction du Dauphiné libéré – publié le 21 octobre 2024

Le général Michel Roquejeoffre, alors à la tête des forces françaises dans la guerre du Golfe le 28 février 1991. Capture écran Ina
Le général Michel Roquejeoffre, alors à la tête des forces françaises dans la guerre du Golfe le 28 février 1991. Capture écran Ina

 

Il était une figure de l’armée française. Le général Michel Roquejeoffre, décoré à de nombreuses reprises, est décédé vendredi, à l’âge de 90 ans.

Né en novembre 1933, Michel Roquejeoffre est entré à l’école militaire de Saint-Cyr en 1952. Après des postes en Algérie, au Mali ou encore au Dahomey (Bénin), il devient chef du 17e régiment du génie parachutiste à Montauban, de 1978 à 1980. Fort de plusieurs missions réussies, le régiment est cité à l’ordre de l’Armée.

Il coordonne l’opération Daguet durant la guerre du Golfe

Promu général de brigade en 1984, il est chef d’état-major, puis adjoint du général commandant la Force d’action rapide (FAR), puis, en 1987, il devient le commandement de la 7e division blindée. Promu général de division en 1987 et après un passage à Paris, Michel Roquejeoffre est, en juin 1990, élevé au rang de général de corps d’armée. Il reçoit le commandement de la FAR, dont le but était d’être déployée rapidement en Centre-Europe et sur les théâtres d’opérations extérieures en cas de crise. Il la dirige de 1990 à 1993, excepté entre septembre 1990 et avril 1991.

Le grand public le découvre lors de la guerre du Golfe, après l’invasion du Koweït par l’Irak : il coordonne l’opération Daguet des forces françaises, de septembre 1990 à fin avril 1991. La mission engage de 4 000, au début, à près de 15 000 militaires. « Je crois que l’outil le plus sophistiqué de l’armée, est essentiellement l’humain », assure-t-il dans La Dépêche du Midi, en 2002.

Il obtient sa cinquième étoile juste avant la retraite

De tous les chefs militaires engagés dans la guerre du Golfe, il était le seul à avoir dû attendre pour obtenir une promotion au grade supérieur. Il obtient enfin sa cinquième étoile en 1993, passant de général de corps d’armée à général d’armée. Il a également été médaillé par les États-Unis (Legion of Merit).

Après avoir pris sa retraite militaire fin 1993, Michel Roquejeoffre s’installe à Pamiers, dans l’Ariège. En 2000, il est interrogé lors des débats sur le « syndrome de la guerre du Golfe », affirmant que les soldats de la division Daguet avaient reçu des comprimés de pyridostigmine, un médicament présumé dangereux pour la santé, utilisé comme antidote à certains toxiques chimiques. Ce qu’a confirmé le ministère de la Défense.

Engagé dans la vie ariégeoise

Michel Roquejeoffre s’engage dans la vie publique locale et devient premier adjoint au maire de Pamiers de 1995 à 2001. Jusqu’en 2014, il est délégué départemental de l’Ariège au sein de la Fondation du patrimoine.

Après l’annonce de son décès, le sénateur de l’Ariège, Jean-Jacques Michau, a salué « son engagement exemplaire au service de la France », qui « a marqué notre histoire militaire. En tant que premier adjoint au maire de Pamiers, il a également contribué au développement de notre belle région de l’Ariège, où il a su allier son sens du devoir à une grande humanité. Sa passion pour la géopolitique et son dévouement envers notre territoire resteront gravés dans nos mémoires ».

Ce vendredi soir, le colonel Alain David racontera le destin du commandant Vigan-Braquet à Bagnols-sur-Cèze

Ce vendredi soir, le colonel Alain David racontera le destin du commandant Vigan-Braquet à Bagnols-sur-Cèze

Dans le cadre des commémorations des 80 ans du départ depuis Bagnols du commando Vigan-Braquet, l’Académie de Lascours invite le colonel passionné d’histoire contemporaine à évoquer la vie exceptionnelle de ce commandant. 

Le colonel Alain David inaugure la saison de l’Académie de Lascours, ce vendredi 13 septembre, à 18 h, à la salle multiculturelle (entrée libre), avec une conférence sur le  « Commandant Vigan-Braquet, le courage de choisir et de résister, 1942-1945″. Officier supérieur de l’Armée de terre (il fut notamment le premier officier affecté à la Légion du 6e Régiment de L’Ardoise, en 1984), le colonel David est passionné d’histoire et organise colloques, expositions, conférences. Il a été chef de corps du Centre national des archives individuelles militaires de Pau, commandant de la Base de défense de Nîmes…

« Un chef charismatique sans être flamboyant ni prétentieux« 

Le colonel David s’est longuement plongé dans les écrits de Vigan-Braquet. « Il sort de Saint-Cyr en 1920, promotion Victoire, raconte-t-il.Il n’a pas connu la Grande Guerre. Il arrive dans une armée française en cours de reconstruction. La moitié masculine de la France a été éradiquée, les survivants sont amputés, blessés… »
Georges Vigan-Braquet mettra sur pied l’organisation de résistance armée du Gard en 1943. C’est l’histoire de ce meneur d’hommes qui, « d’un côté entraîne les hommes au combat en sachant créer un collectif protecteur efficient au plan militaire, et qui de l’autre cumule tous les renseignements tactiques possibles pour épargner au maximum leurs vies, un type de chef rarissime, charismatique sans être flamboyant ni prétentieux », que le colonel partagera avec clarté et passion. Comme l’est l’exposition sur le commando qu’il a en partie conçue (à la cave Mallet jusqu’au 21 septembre).

Le parcours de l’adjudant Eric Comyn, tué par un délinquant routier récidiviste à Mougins

Le parcours de l’adjudant Eric Comyn, tué par un délinquant routier récidiviste à Mougins


 

L’adjudant de Gendarmerie Eric Comyn, a été tué par un chauffard ayant refusé d’obtempérer ce lundi soir à Mougins (Alpes-Maritimes). Son parcours militaire.

Sur le même sujet : Un gendarme tué lors d’un refus d’obtempérer à Mougins (06), le chauffard en fuite interpellé (actualisé avec réactions et précisions)

Né le 30 avril 1970 à Paris, Eric Comyn a effectué son service militaire dans la Marine nationale. Il a ensuite choisi de rentrer dans la Gendarmerie. Formé à l’école de Gendarmerie de Le Mans qu’il a intégrée le 11 janvier 1994, il a débuté son parcours le 9 janvier 1995 à l’escadron de gendarmerie mobile de Revigny-sur-Ornain (55). Il y restera jusqu’en septembre 1998, date de son affectation à l’escadron de gendarmerie mobile de Lure (70). 

En juin 2021, il effectue son changement de subdivision d’arme (CSA) et rejoint la brigade territoriale de Le Luc (83). C’est le 1er juillet 2007, qu’il intègre comme piéton le peloton d’autoroute de Mandelieu-la-Napoule, devenu le peloton motorisé. Il y est nommé au grade de maréchal des logis-chef en 2022 puis adjudant en 2024.

L’adjudant Comyn était à quelques mois de sa retraite et envisageait de rejoindre la réserve opérationnelle.

Il était notamment titulaire de la médaille de la Défense national échelon or, et de la médaille du protection du territoire.

Très apprécié pour ses qualités humaines et professionnelles, il était très impliqué dans la vie de l’unité et, très bon bricoleur, avait notamment réalisé de nombreux travaux de casernement.

L’enquête, ouverte pour “meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique”, a été confiée à Brigade de recherches de Cannes et la Section de recherches de Marseille.

Une cagnotte de la Fondation maison de la Gendarmerie 

La Fondation Maison de la Gendarmerie a mis en place une cagnotte au profit de de son épouse, Harmonie et de ses 2 enfants, Valentin (15 ans) et Marie (11 ans). 

La Voix du Gendarme adresse ses condoléances attristées à sa famille et tout son soutien à ses camarades.

Un Livre d’or en hommage au capitaine Sébastien Mabire et au lieutenant Matthis Laurens

Un Livre d’or en hommage au capitaine Sébastien Mabire et au lieutenant Matthis Laurens

Photo AAE

 

par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 16 août 2024

https://lignesdedefense.ouest-france.fr/un-livre-dor-en-hommage-au-capitaine-sebastien-mabire-et-au-lieutenant-matthis-laurens/


Le capitaine Sébastien Mabire (36 ans).
Pilote de chasse depuis 2013, il a commencé sa carrière opérationnelle au sein du régiment de chasse 2/30 « Normandie-Niémen » avant d’être instructeur au sein de l’escadron de transformation Rafale 3/4 « Aquitaine », depuis août 2022.

Il était originaire de Brix, dans la Manche et était entré dans l’armée de l’Air à l’âge de 16 ans, en 2004, après quatre ans au collège Le-Ferronay, et une seconde au lycée Millet de Cherbourg-en-Cotentin, précise la Presse de la Manche.

Lire aussi sur ouest-france.fr

Photo AAE

Le lieutenant Matthis Laurens (29 ans).
Pilote de chasse breveté en 2021, il était affecté sur Rafale au sein du régiment de chasse 2/30 « Normandie-Niemen » depuis novembre 2023. Il poursuivait son instruction au sein de l’escadron de transformation Rafale 3/4 « Aquitaine ».

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