À Cherbourg, moins de deux ans après le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Tourville, actuellement en arrêt technique après son déploiement de longue durée [DLD], prélude à son admission au service actif, le SNA De Grasse, quatrième de la série « Barracuda », vient de quitter son chantier de construction pour être transféré vers le dispositif de mise à l’eau [DME]. C’est en effet ce qu’ont annoncé Naval Group et le ministère des Armées, le 27 mai.
« Cette opération de transfert sur le dispositif de mise à l’eau constitue une étape majeure du programme Barracuda, piloté par la Direction générale de l’armement [DGA], dont l’objectif est de renouveler les six SNA de classe Rubis de la Marine nationale par six SNA de classe Suffren », a rappelé le ministère des Armées, via un communiqué.
« Je salue l’investissement et les compétences mis en œuvre par nos équipes, celles de TechnicAtome, de la DGA, du CEA, de la Marine nationale, ainsi que de tous nos partenaires. Le franchissement de cette nouvelle étape est une démonstration du savoir-faire de la filière industrielle navale française qui œuvre avec fierté au service de nos forces armées », a commenté Pierre Éric Pommellet, le PDG de Naval Group.
Une cérémonie a été organisée à cette occasion, en présence de représentants de la DGA, du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives [CEA], de Naval Group, de TechnicAtome et de la Marine nationale.
À noter que l’équipage « bleu » du SNA De Grasse a déjà été constitué. Commandé par le capitaine de frégate Owen, il sera chargé d’assurer la première phase des essais en mer du sous-marin, jusqu’à sa livraison à la Marine nationale.
La mise en l’eau de ce quatrième SNA de type Barracuda [ou classe Suffren] est prévue en 2026. Cette phase sera suivie par la première divergence de sa chaufferie nucléaire K-15, cette opération consistant à déclencher une réaction en chaîne de fission de l’uranium dans le cœur du réacteur. Puis, il effectuera ses premiers essais en mer, avant d’être livré à la Marine nationale. Son admission au service actif devrait être prononcée en 2027.
D’ici-là, un cinquième SNA de la classe Rubis, à savoir l’Améthyste, aura entamé son processus de désarmement. Le dernier de cette série, la Perle, suivra la même voie après que les cinquième et sixième SNA de type Barracuda – le Rubis et le Casabianca – auront été remis à la Marine nationale.
Pour rappel, affichant un déplacement de 5 300 tonnes en plongée pour une longueur de 99 mètres et un diamètre de 8,8 mètres, un SNA de type Barracuda est équipé de capteurs dix à quinze fois plus performants que ceux de ses prédécesseurs de la classe Rubis. Encore plus discret que ces derniers, il est armé de missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, de torpilles lourdes filoguidées F-21, de mines et de missiles de croisière navals [MdCN]. Enfin, il peut être doté d’un hangar de pont [« Dry Deck Shelter »], abritant un sous-marin de troisième génération [PSM3G] utilisé par les commandos marine.
Le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Nicolas Vaujour, ne tarit pas d’éloges à l’égard de ce nouveau type de sous-marin.
« Le Suffren est une ‘bête de guerre’, dont nous sommes très satisfaits. […] Il est particulièrement adapté à la lutte contre les sous-marins et il embarque un certain nombre de technologies [intelligence artificielle, mât optronique, etc.]. Il est notamment équipé d’une barre en X, qui le rend plus manœuvrable. Le MdCN ajoute une capacité militaire redoutable : il permet au sous-marin de s’approcher d’une côte sans être vu et de porter la frappe souhaitée », avait-il ainsi détaillé, lors d’une audition parlementaire.
Point de situation des opérations du jeudi 15 mai au jeudi 22 mai 2025
Europe
Flanc oriental de l’Alliance : posture opérationnelle
Sur le flanc oriental de l’Alliance, les armées françaises contribuent activement à la défense collective et sont aptes à s’engager dans tous les milieux pour faire face à tout type de menace.
En Estonie, l’exercice HEDGEHOG 25, conduit pendant 3 semaines par les Forces de défense estoniennes (EDF) en coordination avec le bataillon multinational de l’OTAN se termine demain. Cet exercice multinational mobilise plus de 16 000 soldats, dont 3 500 militaires alliés provenant de 13 nations différentes. Les armées françaises ont engagé dans ce cadre près de 1 000 militaires issus du Bataillon multinational de l’OTAN et de la Compagnie d’infanterie légère (CIL) déployée en Estonie.
L’exercice simule une agression aux frontières entrainant des combats de haute intensité dans le nord-est et le sud-est de l’Estonie. Soldats britanniques et français combattent sur des matériels modernes et du haut du spectre tels que le char de bataille Challenger ou encore les Jaguar et Griffon. Cet exercice qui engage près de 1 000 soldats français renforce l’interopérabilité des forces alliées dans les pays baltes sous court préavis.
En Lituanie, les armées françaises prennent toujours part à l’exercice DEFENDER EUROPE / SWIFT RESPONSE qui vise à entraîner la capacité aéroportée des Alliés. Une force interalliée de plus de 1 600 troupes aéroportées composée d’éléments américains, français, allemands, italiens et néerlandais a ainsi été larguée le 16 mai en Lituanie depuis l’Allemagne, démontrant ainsi la capacité des Alliés à réagir immédiatement. Pour rappel, les forces françaises y contribuent avec près de 200 troupes aéroportées ainsi qu’un A400M et un C-130J de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Le sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) a été engagé sur toutes les phases de l’exercice, notamment insérés auprès de la 173rd Airborne Brigade américaine et s’appuyant sur des vecteurs allemands NH90 et CH-53.
DEFENDER EUROPE illustre la capacité des Alliés à faire face à tous types de menaces en mobilisant des forces dotées d’un haut niveau de préparation opérationnelle.
En Roumanie, le bataillon multinational de l’OTAN sous commandement français poursuit l’exercice DACIAN SPRING 25 sur les camps de Cincu et Cartisoara. Cette semaine, les soldats français ont réalisé aux côtés de leurs homologues roumains et bulgares différentes séquences de combat offensives et défensives, en travaillant particulièrement l’appui drone au profit des unités d’infanterie et de cavalerie blindée.
Atlantique Nord : activités opérationnelles
En Atlantique Nord, les bâtiments de la Marine nationale déployés dans la zone contribuent à la surveillance des approches maritimes de l’OTAN.
Au large des Hébrides en Écosse, une frégate française intégrée au Task Group maritime permanent de l’OTAN (SNMG1) est engagée depuis le 4 mai dans l’exercice interallié FORMIDABLE SHIELD 25.
Le 15 mai, la participation de la frégate a culminé sur un tir de missile anti-aérien ASTER 30 sur une cible supersonique en vol rasant. Cette démonstration atteste de la précision de l’arme et de son domaine d’emploi étendu ainsi que du haut savoir faire des armées françaises pour faire face aux menaces les plus complexes.
En mer Baltique, l’OTAN poursuit l’opération de surveillance maritime BALTIC SENTRY, pour dissuader toute menace sur les infrastructures sous-marines et stratégiques. Dans ce cadre, la France y engage une frégate, le chasseur de mines tripartite (CMT) Andromède ainsi qu’un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2).
Méditerranée centrale : activités opérationnelles
En Méditerranée, le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Blaison contribue à l’opération EUNAVFORMED IRINI.
Le 14 mai, après une escale à La Sude en Grèce, le Commandant Blaison a repris ses patrouilles dans la zone d’opération IRINI.
Lancée le 31 mars 2020 par l’Union Européenne, l’opération IRINI vise à faire respecter l’embargo des Nations Unies sur les armes à destination de la Libye avec des moyens aériens, spatiaux et maritimes.
Proche et Moyen-Orient
Liban/FINUL : activités opérationnelles
Au Liban, les militaires français de la Force Commander Reserve (FCR) de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) continuent leurs opérations.
Du 12 au 14 mai, la FCR a conduit l’opération CEILLAC 3, en collaboration avec les Forces armées libanaises (FAL). Cette opération a mobilisé plus de 220 militaires et une cinquantaine de véhicules, déployés au plus proche de la Blue Line. L’objectif était de dépolluer une zone marquée par la présence de munitions non explosées et de caches d’armes, tout en permettant à la FCR de manœuvrer et de contribuer à la stabilisation de la région. Lors de leurs patrouilles, les casques bleus ont découvert des dizaines de munitions et d’explosifs, incluant des obus de mortier, des mines et des roquettes.
Les FAL ont ensuite récupéré l’intégralité du matériel saisi, illustrant ainsi la capacité de la FINUL à assister les FAL dans leur redéploiement.
Forces françaises aux Emirats Arabes Unis (FFEAU) – Mer Rouge : sûreté maritime
En mer Rouge, une frégate française est actuellement déployée sous le sceau de l’opération européenne ASPIDES.
Ces déploiements permettent d’assurer la liberté de navigation des navires de commerce de Suez à Ormuz et de lutter contre les trafics illicites dans la région.
Irak : coopération opérationnelle
Dans les airs, les Rafale de la Base aérienne projetée au Levant ont continué d’assurer la permanence aérienne de la Coalition au-dessus de la zone afin de lutter contre Daech.
Tandis qu’à terre, les militaires français de la Task Force LAMASSU ont repris le 21 mai la formation du 5e bataillon du désert irakien. Cette coopération opérationnelle bilatérale entre les Forces armées irakiennes et les Forces françaises aux Emirats Arabes Unis (FFEAU) s’incarne par des actions de formation conjointes au combat en milieu désertique. Elle illustre l’engagement des armées françaises dans la lutte contre la résurgence de Daech.
Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj) : coopération opérationnelle
Dans la corne de l’Afrique, la France s’engage aux côtés de Djibouti dans le cadre du traité de défense bilatéral qui lie les deux pays. Ainsi, du 11 au 18 mai, les Mirage 2000-5 des FFDj ont effectué une trentaine de sorties aériennes. Ces vols s’inscrivent dans le cadre de la préparation opérationnelle des pilotes dans le domaine de la défense de l’espace aérien djiboutien.
Afrique
Au Gabon, dans le cadre du partenariat militaire opérationnel entre les Forces armées gabonaises (FAG) et le Détachement de liaison interarmées – Gabon (DLIA-G), l’Académie de protection de l’environnement et des ressources naturelles (APERN) délivre du 19 au 30 mai une formation de brevet parachutiste aux militaires gabonais et à la garde républicaine.
L’objectif principal de cette séquence est de fournir une instruction au sol suivie de six sauts qualifiants. En parallèle, les stagiaires reçoivent une instruction du niveau chef de groupe au niveau chef de section.
La formation vise à renforcer les capacités des forces armées gabonaises dans la projection et le combat en milieu forestier, tout en consolidant le partage d’expérience entre les deux armées. La formation répond aux besoins exprimés par le partenaire dans les domaines spécifiques de la lutte contre l’orpaillage illégal, le braconnage et le pillage des ressources.
Cette séquence illustre la nouvelle dynamique partenariale entre les Forces armées gabonaises (FAG) et le détachement de liaison interarmées centré sur la formation, la protection des ressources naturelles et la lutte contre les activités illégales.
Détachement de liaison interarmées de Côte d’Ivoire (DLIA-I) : coopération opérationnelle
En République de Côte d’Ivoire, du 28 avril au 14 mai, les Forces armées ivoiriennes et le Détachement de liaison interarmées en Côte d’Ivoire (DLIA-I) se sont entrainés conjointement aux opérations aériennes et aéroterrestres. Fruit d’une coopération ambitieuse, l’exercice interallié « 3D » a permis de renforcer l’interopérabilité entre les deux armées dans les domaines stratégiques de la projection et de la défense du territoire.
La première phase de cet exercice conjoint a consisté en un saut d’entrainement conjoint avec près de de 300 parachutistes ivoiriens du 1e Bataillon de commandos et de parachutistes (1er BCP), et les militaires français du détachement de liaison. Clôturé par une cérémonie de remise des brevets, cet échange a participé au renforcement de l’interopérabilité franco-ivoirienne dans le domaine des troupes aéroportés (TAP).
Dans le cadre de la montée en puissance de la composante aéroterrestre ivoirienne, l’exercice s’est articulé autour d’actions de formation des équipages du CASA CN295 ivoirien. Grâce à la qualité des interactions, l’armée de l’Air ivoirienne a réalisé, pour la première fois, un largage de chuteurs en complète autonomie.
Au cours de l’exercice, le déploiement de deux Mirage 2000D a permis la formation d’une dizaine de guideurs aériens tactiques avancés (GATA) ivoiriens grâce à l’appui aérien ou Close Air Support. La mise en place temporaire de ce plot chasse sur la base aérienne de Bouaké en amont de l’exercice a également contribué de manière significative à la montée en puissance du site, destiné à accueillir la future aviation de combat de la République de Côte d’Ivoire.
Cet exercice incarne la nouvelle approche partenariale entre la République de Côte d’Ivoire et la France : un dispositif flexible, adaptable en temps réel, et en mesure de répondre aux besoins exprimés par la République de Côte d’Ivoire permettant un échange de savoir-faire entre les armées françaises et ivoiriennes.
Indopacifique
Forces armées dans la Zone Sud de l’Océan Indien (FAZSOI) : activités opérationnelles
A Mayotte, le bataillon reconstruction (BATREC) a poursuivi ses chantiers dans le Sud de l’île pour y effectuer des retraits d’embâcles.
Forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC) : coopération opérationnelle
Aux îles Fidji, le bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) Bougainville poursuit son déploiement dans le cadre de la mission de police des pêches AQUARIUS 25. Après des escales aux Tuvalu et Fidji, le BSAOM a appareillé le 15 mai de Suva (Fidji) avec à son bord deux inspecteurs de pêches fidjiens pour participer à une opération internationale de contrôle des pêches de la FFA (Agence des pêches du Forum des îles du Pacifique), au profit des pays océaniens.
Ces actions de coopérations entretiennent les partenariats des armées françaises avec les pays insulaires de la région.
Forces Armées en Polynésie Française (FAPF) : missions de police des pêches
En Polynésie Française, un patrouilleur outre-mer ainsi qu’une frégate de surveillance (FS) sont toujours engagées dans la surveillance des Zones Economiques Exclusives (ZEE) françaises dans le cadre de la mission de police des pêches PACIFIC AITO 25.
Amériques
Forces armées aux Antilles (FAA) : activités opérationnelles
En Martinique, le 33ème régiment d’infanterie de Marine des FAA a accueilli un détachement de 52 élèves-officiers des forces terrestres, aériennes et maritimes de la République dominicaine dans le cadre d’un stage de deux semaines au Centre nautique et d’entraînement en forêt (CNEF).
Les FAA mènent régulièrement des formations au profit des pays partenaires de la zone Caraïbes et Amérique du Sud et développent la coopération militaire avec leurs alliés au cours de d’exercices ou d’opérations communes.
Mission JEANNE D’ARC : coopération opérationnelle
Aux Sept Îles au Québec, le 17 mai, le groupe amphibie JEANNE D’ARC constitué d’un porte-hélicoptères amphibie (PHA) et d’une frégate de type LA FAYETTE a pris part à l’exercice d’évacuation de ressortissant LION MISTRAL aux côtés des Forces armées canadiennes.
Le groupement tactique embarqué (GTE) de l’armée de terre à bord du PHA ainsi que les forces canadiennes ont réalisé le débarquement conjoint de 300 militaires et d’une trentaine de véhicules militaires.
Après les manœuvre d’extraction des ressortissants par les unités déployées à terre, le PHA a ensuite servi de Centre de regroupement et d’évacuation des ressortissants (CRER), entité capitale dans le processus de sortie des ressortissants hors d’une zone de crise.
Cette activité amphibie d’envergure exigeant un haut niveau de préparation illustre la cohésion et la capacité des forces canadiennes et françaises à être engagés rapidement ensemble.
Dans le bilan de la mission Clemenceau 25 qu’elle a publié le 30 avril dernier, la Marine nationale n’a pas tout dit au sujet des activités du groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle quand celui-ci naviguait dans la région Indopacifique. C’est en effet ce qu’il ressort de l’audition de son chef d’état-major [CEMM], l’amiral Nicolas Vaujour, par les députés de la commission de la Défense, ce 21 mai.
Même si le programme du porte-avions de nouvelle génération [PANG] ne semble pas menacé étant donné que le budget des Armées devrait, a priori, augmenter sensiblement dans les années à venir, l’amiral Vaujour a commencé son propos liminaire en mettant en avant l’intérêt pour un pays comme la France de disposer d’un groupe aéronaval.
« Le groupe porte-avions est quelque chose d’assez particulier. On l’oublie souvent mais il a trois grandes fonctions : le dialogue stratégique, la supériorité aéromaritime qui permet de défendre nos intérêts partout dans le monde et de gagner un combat en mer ou d’ouvrir une brèche [dans les milieux contestés] et l’agrégation des volontés politiques partenariales », a-t-il dit.
S’agissant du dernier point, le CEMM a fait valoir que « quand vous avez un porte-avions, vous avez des copains qui viennent avec vous » alors que « quand vous n’en avez pas, vous allez toquer à porte des copains qui en ont pour savoir si vous pouvez aller avec eux ».
Quoi qu’il en soit, a-t-il poursuivi, le « groupe porte-avions, ce n’est pas quelques chose d’anodin dans le monde. Pendant la mission Clemenceau 25, le Charles de Gaulle a rencontré cinq groupes porte-avions : deux américains, un indien, un japonais et un chinois. Les pays expriment leur puissance par l’outil porte-avions ».
Effectivement, durant sa mission, le groupe aéronaval eut une interaction avec le porte-avions américain USS Harry S. Truman quand celui-ci se trouvait en Méditerranée. Même chose lors de l’exercice Pacific Steller, auquel participèrent l’USS Carl Vinson et le porte-aéronefs japonais JS Kaga. Puis, en mars, les manœuvres Varuna furent l’occasion pour la marine indienne de déployer, pour la première fois, l’INS Vikrant au côté du Charles de Gaulle.
Cela étant, et sauf erreur, à aucun moment la Marine nationale n’évoqua, dans sa communication, une rencontre entre le GAN et un porte-avions chinois…
Lors de son audition, l’amiral Vaujour a indiqué que le Charles de Gaulle était « passé dans la ligne des neuf traits, c’est à dire en mer de Chine méridionale ». Or, la quasi totalité de cette dernière est revendiquée par Pékin, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, rendu en 2016, avait estimé que les prétentions chinoises ne reposaient sur « aucun fondement juridique ».
A priori, cette « rencontre » avec un porte-avions chinois a eu lieu avant ou après l’escale – inédite – du GAN aux Philippines. À cette occasion, il avait pris part à des exercices de lutte anti-sous-marine ainsi qu’à des manœuvres aériennes en mer de Chine méridionale, aux côtés des forces armées philippines.
« Toutes ces interactions ont pour objectif non seulement de renforcer notre interopérabilité, mais aussi de démontrer notre engagement à maintenir la stabilité régionale et à promouvoir une région indo-pacifique libre, ouverte, sûre et pacifique », avait alors expliqué le contre-amiral Jacques Mallard, le commandant du groupe aéronaval français.
« Nous souhaitons renforcer la coopération avec les partenaires régionaux qui partagent notre engagement à faire respecter le droit international et à garantir la liberté de navigation dans les espaces maritimes partagés », avait-il ajouté, avant de refuser de dire si la marine chinoise avait suivi les navires français durant leur navigation vers les Philippines.
En tout cas, d’après les propos de l’amiral Vaujour, une « rencontre » a bel et bien eu lieu entre le GAN et un porte-avions chinois. Selon le renseignement en sources ouvertes, le navire en question pourrait être le CNS Shandong. À en croire l’imagerie satellitaire, ce dernier se trouvait encore amarré à la base navale de Yulin [province de Hainan] le 21 février. Mais il n’y était plus le 25 février, alors que le Charles de Gaulle venait de quitter les Philippines. Sa mission aura été de courte durée puisqu’il fut de nouveau repéré à son port d’attache le dimanche suivant [soit le 2 mars].
Cette rencontre n’a pas engendré de tensions particulières… «Les Chinois nous ont surveillés mais ils n’ont pas du tout été agressifs à l’encontre de la France. Ils comprennent mieux notre position. Cela ne veut pas dire qu’ils sont contents qu’on soit là… Mais nous avons affirmé la liberté de navigation qui est véritablement ce que l’on défend pour nos intérêts », a ensuite expliqué l’amiral Vaujour.
Enfin, interrogé sur le coût du porte-avions, jugé trop élevé par un député, le CEMM a invité à faire un calcul.
« De manière générale, la marine est chère. Mais les armées sont chères. Pendant la phase de construction, le coût du porte-avions [de nouvelle génération] représente 2 % du budget de la Défense. 2 % sur 50 à 60 milliards d’euros, pendant dix / quinze ans. Quand on rapporte ça au budget de l’État [350 milliards], ça devient vraiment pas grand chose. Et encore moins si on le rapporte aux dépenses publiques [1 500 milliards]. Doit on se priver d’un tel outil de puissance ? Je vous laisse réfléchir », a-t-il conclu.
Défense : « Lorient tient une place prépondérante »
Dans le cadre d’une mission d’information, les députés Damien Girard et Thomas Gassilloud ont passé la journée, lundi 19 mai 2025, chez Naval Group et à la base aéronavale de Lann-Bihoué.
Les députés Thomas Gassilloud (deuxième en partant de la gauche) et Damien Girard (au centre) en visite chez Naval Group. | NAVAL GROUP
par Stéphane Bacro – Ouest-France – Publié le
Vers quel modèle l’Armée française doit-elle se tourner dans les années à venir ? Vaste question sur laquelle Damien Girard, député de la circonscription de Lorient (Morbihan) et son collègue du Rhône, Thomas Gassilloud, planchent depuis le mois de janvier.
Dans le cadre de leur mission d’information, les deux parlementaires ont passé la journée, lundi 19 mai 2025, chez Naval Group et à la base d’aéronautique navale de Lann-Bihoué. « Les réflexions venant du terrain sont toujours riches d’enseignements », pointe Damien Girard.
« Lorient tient une place prépondérante en matière de défense, rappelle Thomas Gassiloud. Car c’est ici que sont construits les bâtiments de surface de premier rang de la Marine nationale. Les frégates livrées par Naval Group sont indispensables à la sécurisation du trafic maritime. Notre dissuasion repose également sur la base de Lann-Bihoué. Ses avions permettent de sécuriser la sortie de nos sous-marins depuis l’île Longue et de repérer les éventuels sous-marins russes. »
Comment équilibrer le plan de charge chez Naval Group ?
Les deux lieux sont également indispensables à l’économie locale, puisque Naval Group et la base de Lann-Bihoué emploient, chacun, environ 2 000 personnes. Avec pour chaque structure ses problématiques. Notamment celle du plan de charge chez Naval Group. « L’entreprise se trouve actuellement dans un léger creux, mais il est impératif de maintenir la masse de salariés afin de ne pas perdre les compétences », souligne Damien Girard.
Une à deux frégates de défense et d’intervention sortent, chaque année, de chez Naval Group. | THIERRY CREUX / OUEST-FRANCE
D’où cette réflexion de l’élu écologiste. «Naval Group produit à la fois des frégates pour la Marine nationale (à raison d’une tous les deux ans), et pour d’autres pays (la Grèce). Les bateaux sont construits une fois les commandes passées. On pourrait imaginer fonctionner différemment comme le fait l’Italie, en ayant des frégates en surnuméraire et en cédant certaines en fonction des besoins d’autres pays. D’autant que l’on sait que le carnet de commandes va se remplir dans les six à neuf mois à venir, et que la capacité à livrer rapidement est importante. »
Damien Girard et Thomas Gassilloud présenteront leur rapport d’information le 11 juin en commission défense, à l’Assemblée nationale.
Par le LCL (ER) Christian Huc – Même si ses frontières physiques restent liées à une vison géostratégique nationale, la zone dite de l’Indopacifique demeure dans son ensemble sous les projecteurs, ainsi qu’en ténoigne plus que jamais l’actualité de ces dernières semaines. Cet article propose un point sur la capacité de projection indienne dans le domaine naval.
Forte capacité de projection de puissance
La confrontation latente sino-américaine, centrée actuellement sur Taïwan, met en exergue les risques d’escalade militaire dans cette partie du monde. Celle-ci représente près du 1/3 des mers du globe et si l’immensité de l’Océan Pacifique prévaut, les souvenirs de la guerre du Pacifique ne doivent pas faire oublier l’existence d’un autre espace maritime à la fois plus oriental et plus méridional, l’Océan Indien.
La récente campagne Clémenceau du groupe aéronaval français autour du porte-avions Charles de Gaulle1 a montré avec deux exercices majeurs l’importance du principal pays de la région, l’Inde. Pays le plus peuplé du monde, nation reconnue comme détentrice de l’arme nucléaire, sa marine possède des sous-marins lanceurs d’engins (SNLE), d’attaque (SNA) et deux porte-aéronefs, équipés à terme de Rafale Marine, montrant largement ses capacités en matière de projection de puissance2.
Faiblesse avérée pour la projection de force
En revanche, s’agissant de projection de force, alors même que les gouvernements indiens successifs n’ont jamais caché leur volonté hégémonique sur l’océan éponyme, l’inféririté navale du pays est devenue criante face à la montée en puissance chinoise dans ce domaine liée à la multiplication des accords diplomatiques régionaux. L’Indian Navy ne dispose aujourd’hui que d’un LPD ex-US Navy classe Austin (16.600 t pour 173 m) datant de 1971 et d’une flotte de quatre LST (Landing Ship Tanks) de 5.600 t plus récents et fabriqués localement ainsi que de huit LCU de 830 t. Ces navires ne permettent pas l’application forte d’une politique expéditionnaire, ne serait-ce qu’en cas d’intervention urgente de type humanitaire après une catastrophe naturelle comme la région peut en subir fréquemment. Une brigade de l’Indian Army, la 91 Infantry Brigade (à trois bataillons d’infanterie, leurs appuis et leurs soutiens), est en charge de la partie amphibie.
Un avenir incertain pour la construction navale indienne
Depuis plus de cinq ans, le pays a largement fait part de son intention d’acquérir à l’étranger les licences de construction locale pour quatre grands navires amphibies du type LHD. Les problèmes administratifs du pays entre gouvernement, chantiers d’État et chantiers privés ne facilitent cependant pas une prise de décision pour laquelle un appel d’offre est administrativement nécessaire3. Les constructeurs étrangers, Naval Group, Navantia, Fincantieri, mais aussi Hyundai ont déjà pris leurs marques avec un associé indien et prennent leur mal en patience.
Recherche permanente d’accords multinationaux via des exercices
En attendant, les amphibiens indiens s’entraînent dans un cadre multinational comme ces derniers jours avec l’US Navy et l’US Marine Corps au cours de l’exercice annuel Tiger Triumph 2025 en baie de Bengale4. À cette occasion, les Américains n’ont déployé aux côtés du LPD INS Jalashwa (L-41) et du LST INS Gharial (L23, classe éponyme) qu’un seul de leurs navires de l’Amphibious Ready Group présent dans la région, le LSD-45 USS Comstock (classe Whidbey Island) afin vraisemblablement de ne pas froisser la susceptibilité d’une contrepartie indienne5 largement sous-équipée. Mais cela n’a pas empêché la marine indienne6 de déployer un de ses destroyers lance-missiles l’INS Visakhapatnam acompagné d’un LST l’INS Kesari pour un exercice multinational inédit sur les côtes orientales de l’Afrique, l’Africa India Key Maritime Engagement, dont les premières lettres de chaque mot forment le nom en sanskrit d’UNITÉ (AIKEYME)7. Tout un programme d’action face à l’influence de la Chine en Afrique8…
Le Tonnerre est l’un des deux PHA de la Marine nationale engagés dans l’exercice POLARIS.
La troisième édition de l’exercice majeur de préparation opérationnelle de la Marine nationale a débuté le lundi 12 mai. D’ici le 15 juin, POLARIS 25 va mobiliser, en Atlantique et en Manche, quelques 3000 militaires français et alliés, une grosse vingtaine de bâtiments de surface, des moyens sous-marins et 40 aéronefs. Avec cette année une forte dimension amphibie.
Entrainer les forces aux combats de haute intensité dans tous les milieux et face à tous les types de menaces, au travers de scénarios complexes inspirés de conflits récents, tout en mobilisant d’importants moyens et des innovations pour un réalisme maximal : c’est l’objectif de POLARIS, une nouvelle génération d’entrainement de grande ampleur imaginée par la flotte française pour préparer ses unités aux engagements armés d’aujourd’hui. Le nom de cet exercice est issu de l’acronyme « Préparation Opérationnelle en Lutte Aéromaritime Résilience, Innovation et Supériorité ».
Initié en 2021 et organisé tous les deux ans, cet exercice, après deux éditions en Méditerranée, se déroule pour la première fois cette année autour de la façade atlantique. En plus de la France, neuf autres nations alliées participent à ces manœuvres : l’Allemagne, le Brésil, l’Espagne, les États-Unis, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni et la Suède. S’y ajoute l’une des forces navales permanentes de l’OTAN en Europe du Nord, le Standing Nato Maritime Group One (SNMG1). « L’exercice poursuit une logique de combat depuis les bases navales jusqu’à la haute mer, dans les conditions du réel. Le scénario permettra de se préparer aux spécificités du combat moderne, multimilieux et multichamps (c’est-à-dire alliant les aspects terrestre, maritime, aérien, cyber, les fonds marins, le cyberespace, l’espace, la guerre électronique ou encore le champ informationnel). Cette première édition en Atlantique se distinguera par sa durée et sa complexité. Objectifs : stimuler l’inventivité et la combativité des militaires et accroître leur résilience en durcissant leur préparation face aux défis d’aujourd’hui », explique le ministère français des Armées. Alors que deux flottes s’affronteront au large de la Bretagne, une grande liberté d’action sera laissée aux unités et il n’y aura pas de seconde chance. Comme dans la réalité, si un bateau est coulé, le jeu sera terminé pour lui.
Le scenario portera sur une tentative de prise de contrôle d’un territoire allié par plusieurs pays hostiles. Dans la première phase de Polaris, du 12 au 26 mai, les « rouges » lanceront des actions hybrides offensives, notamment depuis la mer, contre des emprises militaires, avec un enjeu, pour le pays allié, de défendre ses bases navales et leurs approches, en l’occurrence celles de Brest et Cherbourg.
La deuxième phase, du 27 mai au 15 juin, sera axée sur le combat aéromaritime, des forces navales rouges de premier rang (bâtiments de surface et sous-marin) se positionnant au large des côtes bretonnes, depuis le golfe de Gascogne et la Manche. Suivant le scénario, la France prend la tête d’une force internationale, avec pour objectif de débarquer des unités terrestres et aéromobiles au sud de la Bretagne afin d’appuyer le pays allié et contrer son invasion. Constitué en Atlantique, le groupe naval bleu sera articulé autour de cinq grands bâtiments de projection (dont deux porte-hélicoptères amphibies et deux transports de chalands de débarquement). Avant de projeter chars et soldats sur les plages bretonnes, probablement sur les côtes morbihannaises (une démonstration d’opération amphibie étant prévue préalablement au sud-ouest de l’Angleterre), la force bleue devra combattre les unités navales rouges pour gagner la maîtrise de l’espace aéromaritime, indispensable pour conduire une opération de débarquement.
Les moyens engagés par la Marine nationale
Concernant les unités engagées dans POLARIS, pour la première fois, le porte-avions Charles de Gaulle, rentré récemment à Toulon après son déploiement dans la région Indopacifique, ne sera pas de la partie. Ce sera en revanche le cas du groupe aérien embarqué, avec des avions de combat Rafale Marine et un ou plusieurs avions radars Hawkeye, l’aéronautique navale française participant également avec des avions de patrouille maritime Atlantique 2, ainsi que des hélicoptères Caïman Marine et Dauphin embarqués sur différents bâtiments.
Les deux principaux bâtiments de la Marine nationale mobilisés pour cet exercice sont les porte-hélicoptères amphibies (PHA) Tonnerre et Dixmude avec leur batellerie, le premier ayant d’ailleurs participé en mars à un premier exercice d’opération amphibie « augmentée » grâce à l’emploi de différents types de drones. Un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA), ainsi que trois frégates multi-missions (FREMM), dont une au sein du SNMG1, participent également, de même que la frégate légère furtive (FLF) Aconit, un patrouilleur de haute mer (PHM), le bâtiment d’expérimentation de guerre des mines (BEGM) Thétis, un bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain (BSAM) et un bâtiment de soutien et d’assistance affrété (BSAA). S’y ajoutent des moyens de la Force des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO) pour la première phase de l’exercice (actions hybrides) et deux sections de fusiliers-marins qui seront embarquées pour la seconde phase. La chaîne sémaphorique, les bases navales de Brest et Cherbourg ainsi que différents services et quatre états-majors (CECLANT, COMNORD, FRSTRIKEFOR et FORFUSCO) sont enfin impliqués.
Toujours côté français, l’armée de Terre engage un groupement tactique embarqué (GTE) avec soldats et véhicules, un sous-groupement d’aérocombat (S-GAM) comprenant des hélicoptères de manœuvre et d’attaque, un groupement de commandos amphibie (GCA), une unité de commandement et de soutien (UCS), ainsi qu’une unité de défense sol-air (DSA), l’état-major de ces forces terrestres étant fourni par la 9ème brigade d’infanterie de marine (BIMa). De son côté, l’armée de l’Air et de l’Espace aligne des avions de combat Rafale et Mirage 2000, des Alphajet, ainsi que des avions radar et de ravitaillement en vol AWACS et MRTT.
Les Britanniques viennent à POLARIS avec le transport de chalands de débarquement auxiliaire RFA Lyme Bay, le bâtiment de projection RFA Argus, une flottille de quatre patrouilleurs du type P2000, un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon, ainsi que cinq hélicoptères (trois Merlin et deux Wildcat). S’y ajoute un commando de Royal Marines.
Le RFA Lyme Bay, opérationnel depuis 2007, est l’un des trois bâtiments de ce type en service dans la Royal Fleet Auxiliary. Longs de 176 mètres pour un déplacement de plus de 16.000 tonnes en charge, ces TCD auxiliaire ont une importante capacité d’emport de matériel et de véhicules (150), ainsi que des logements pour 350 soldats en plus de leur équipage. Ils ne disposent cependant que d’un petit radier permettant de loger un seul chaland de débarquement. Une plateforme peut néanmoins être déployée sur tribord afin de réaliser des transfert de véhicules avec d’autres engins de débarquement. Ils peuvent accueillir un hélicoptère Chinook mais ne disposent pas de hangar.
Le RFA Argus. Cet ancien porte-conteneurs lancé en 1981 a été acquis en 1984 par la marine britannique afin d’être converti en porte-aéronefs auxiliaire, suivant le retour d’expérience de la guerre des Malouines. Long de 175 mètres pour un déplacement de plus de 28.000 tpc, il pouvait recevoir des avions à décollage et appontage verticaux Harrier. Le RFA Argus peut embarquer jusqu’à 6 hélicoptères dans son hangar, ou bien des véhicules.
Patrouilleur du type P2000. Une quinzaine d’unités de ce type sont en service dans la Royal Navy. Ces petits patrouilleurs de 21 mètres sont conçus pour les missions de surveillance et de formation.
Côté espagnol, l’Armada est présente avec le transport de chalands de débarquement Galicia, la frégate Cristobal Colon et un bataillon d’infanterie de marine.
Des fusiliers marins espagnols évoluant devant le TCD Castilla, jumeau du Galicia qui est engagé dans POLARIS. Mis en service en 1998, le Galicia mesure 160 mètres de long et affiche un déplacement de 13.800 tonnes à pleine charge. Il peut embarquer en plus de son équipage plus de 540 soldats, ainsi que 6 hélicoptères et près de 2500 tonnes de matériel, dont plusieurs dizaines de véhicules, y compris une trentaine de chars lourds. Les moyens terrestres sont débarqués au moyen de quatre chalands logées dans le radier.
Le Cristobal Colon, opérationnel depuis 2012, est la plus récente des cinq frégates espagnoles du type F100. Des bâtiments de 147 mètres et 6000 tpc disposant de lanceurs verticaux VLS Mk41 pour missiles surface-air SM-2 et ESSM (48 cellules), une tourelle de 127 mm, deux canons de 25 mm, quatre tubes pour torpilles Mk32. Ils peuvent en outre embarquer un hélicoptère.
Le PPA italien Giovanni Delle Bande Nere. Ce bâtiment de 143 mètres et 6200 tpc, du gabarit d’une frégate de premier rang, est la quatrième de sept unités de ce type commandées par la marine italienne. Mis en service fin 2024, il peut embarquer deux hélicoptères. Son armement comprend 16 missiles surface-air Aster 15 et Aster 30 (y compris la version Block 1), deux lanceurs triples pour torpilles MU90, une tourelle de 127 mm, un canon de 76 mm, deux affûts téléopérés de 25 mm et des mitrailleuses manuelles. Le Giovanni delle Bande Nere pourra également mettre en oeuvre 8 missiles antinavires Teseo Mk2/E.
Les Néerlandais
Les Pays-Bas participent avec la frégate Van Amstel.
La frégate néerlandaise Van Speijk, sistership du Van Amstel allant participer à POLARIS. Ces deux dernières frégates du type M encore en service dans la Koninklijke Marine mesurent 122 mètres de long et affichent un déplacement de 3300 tpc. Leur armement comprend notamment un système surface-air Sea Sparrow (16 missiles en cellules de lancement vertical), une tourelle de 76 mm, un système multitubes Goalkeeper, de l’artillerie légère et quatre tubes pour torpilles Mk32. Elles peuvent embarquer un hélicoptère.
Les Américains
Les États-Unis sont présents avec une compagnie d’appui feu aérien de l’US Marine Corps, ainsi qu’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon.
Le Brésil vient avec une section de fusiliers-marins.
Le groupe naval de l’OTAN
Enfin, côté OTAN, le SNMG1 comprend, en plus d’une FREMM française, la frégate néerlandaise De Ruyter, la frégate portugaise Bartolomeu Dias et le ravitailleur allemand Rhön.
La frégate de Ruyter. Troisième des quatre unités néerlandaises du type De Zeven Provincien, cette unité de 144 mètres et 6000 tpc, en service depuis 2004, est plus particulièrement dédiée à la lutte antiaérienne. Elle dispose de lanceurs verticaux VLS Mk41 permettant de loger 32 missiles surface-air SM-2 et 32 ESSM. Alors que les 8 anciens missiles antinavire Harpoon vont être remplacés par des NSM, la frégate dispose d’une tourelle de 127 mm, un système multitubes Goalkeeper et quatre tubes pour torpilles Mk32. Elle peut également embarquer un hélicoptère.
La frégate portugaise Bartolomeu Dias, mise en service en 1994, est l’une des deux anciennes frégates du type M acquises en 2006 par le Portugal. Long de 122 mètres pour un déplacement de 3300 tpc, ce bâtiment peut mettre en oeuvre 8 missiles antinavire Harpoon, un système surface-air Sea Sparrow (16 missiles en cellules de lancement vertical), une tourelle de 76 mm, un système multitubes Goalkeeper, de l’artillerie légère, quatre tubes pour torpilles Mk32 et un hélicoptère.
Le ravitailleur allemand Rhön. En service depuis 1974, ce bâtiment de 130 mètres et 14.200 tpc peut regarnir les soutes à combustible de deux unités de combat simultanément.
Ce pays est devenu accro au Rafale ! Une commande supplémentaire de 40 modèles M conforterait sa place de 2e avion de combat du monde
L’Inde serait prête à commander 40 Rafale de plus !
À New Delhi, les rumeurs enflaient depuis plusieurs semaines. Elles viennent d’être confirmées par plusieurs médias locaux : l’Inde serait en discussions avancées avec Paris pour commander 40 Rafale supplémentaires. Si cet accord se concrétise, il viendrait consolider le statut du Rafale comme l’un des chasseurs multirôles les plus recherchés au monde, et renforcerait encore l’alliance stratégique franco-indienne face aux bouleversements géopolitiques en Asie.
Le Rafale, un vieux compagnon de route pour l’Inde
L’attirance indienne pour les avions français ne date pas d’hier. Dès 1953, l’Ouragan de Dassault faisait déjà son entrée dans l’arsenal indien. Depuis, la relation n’a cessé de s’approfondir : Mystère IV A en 1957, Alizé pour la marine en 1961, Jaguar en 1979, Mirage 2000 en 1982, et bien sûr le Rafale depuis 2016.
À chaque génération, la France a répondu aux attentes indiennes avec des appareils fiables, modernes et adaptables. Ce partenariat historique s’est institutionnalisé en 1998 avec un accord bilatéral faisant de la France un partenaire clé dans la construction d’une industrie de défense autosuffisante pour l’Inde.
Entre 2020 et 2024, 28 % des exportations d’armement françaises sont parties en direction de l’Inde.
Une dynamique industrielle et stratégique irrésistible
Au-delà de l’acquisition d’appareils performants, ce nouveau contrat ouvrirait la voie à l’implantation d’une chaîne d’assemblage final du Rafale directement en Inde. Une perspective évoquée par Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, qui souligne que toute commande significative passera désormais par une production locale, en écho à la politique indienne du Make in India.
Ce projet s’appuierait sur DRAL (Dassault Reliance Aerospace Limited), la co-entreprise créée en 2017 pour produire des pièces de Rafale et de Falcon 2000. Cette implantation industrielle renforcerait l’autonomie stratégique de l’Inde, tout en offrant à Dassault une position privilégiée pour accéder à d’autres marchés en Asie.
La cohérence d’une flotte et les économies à la clé
L’Inde possède actuellement 36 avions Rafale en service dans son armée de l’air, commandés en 2016 dans le cadre d’un accord intergouvernemental avec la France. En 2025, l’Inde a approuvé l’achat de 26 Rafale supplémentaires destinés à la marine indienne, dont 22 monoplaces et 4 biplaces, pour équiper son porte-avions INS Vikrant.
En préférant élargir sa flotte de Rafale plutôt que de la diversifier, l’Inde jouerait la carte de la rationalisation opérationnelle. Même cellule, même système d’armes, qu’il s’agisse des versions monoplaces, biplaces ou navalisées : moins de diversité signifie moins de coûts de maintenance, moins de pièces détachées différentes à stocker, et une meilleure disponibilité opérationnelle.
Cette cohérence technique permettrait aussi à l’armée de l’air et à la marine indienne de renforcer leur interopérabilité, un atout stratégique face aux tensions régionales croissantes, notamment avec la Chine et le Pakistan.
Une concurrence féroce en toile de fond
Cependant, tout n’est pas encore joué. En parallèle, l’Inde prépare un nouvel appel d’offres massif dans le cadre du programme MRFA (Multi-Role Fighter Aircraft), visant l’acquisition de 114 appareils.
Le Rafale devra alors affronter :
Le Gripen suédois de Saab
L’Eurofighter Typhoon européen
Le F/A-18 Super Hornet et le F-15EX américains
Le F-21 proposé par Lockheed Martin (version indienne du F-16)
Les modèles russes MiG-35, Su-35 et Su-57
Cette compétition pourrait rebattre les cartes, notamment si des questions de prix ou de transfert de technologies plus généreux viennent jouer en défaveur du Rafale.
Le Rafale Marine en embuscade
En parallèle, un autre contrat semble déjà en bonne voie : 26 Rafale M pour équiper la marine indienne, destinés à opérer depuis les porte-avions INS Vikrant et INS Vikramaditya. Selon les informations locales, la signature officielle pourrait intervenir le 28 avril.
Ce contrat naval viendrait encore renforcer l’ancrage de Dassault en Inde, offrant au Rafale une double présence stratégique dans les forces armées indiennes : dans les airs et sur les mers.
L’Inde, laboratoire de l’avenir du Rafale ?
À travers ces commandes successives, l’Inde ne se contente pas d’acheter un avion. Elle participe directement à l’avenir industriel et stratégique du Rafale. Chaque contrat signé ouvre la voie à de nouveaux développements, de nouvelles coopérations technologiques, et consolide la réputation de l’appareil français comme un des rares véritables chasseurs omniroles en service dans le monde.
Dans un contexte où la domination aérienne devient de plus en plus déterminante, l’Inde semble avoir fait un choix clair : miser sur la constance, la fiabilité et l’excellence d’une coopération vieille de plus de 70 ans. Et pour Dassault Aviation, cet appétit indien tombe à point nommé pour maintenir le Rafale au sommet du ciel mondial.
Quels sont les avions de chasse les plus vendus en 2025 ?
Avion de chasse
Nombre vendu (2019-2024)
Prix unitaire approximatif (€)
Commentaires clés
F-35 Lightning II (USA)
1 071
~150 millions
Leader mondial des ventes, avion furtif de 5e génération, adopté par une quinzaine de pays, symbole d’alliance stratégique avec les USA
Dassault Rafale (France)
223
~80 millions
Succès commercial croissant, polyvalent, exporté en Inde, Égypte, Qatar, Grèce, Croatie, avec carnet de commandes en hausse
FA-50 / KAI T-50 (Corée du Sud)
142
~50 millions
Avion léger polyvalent, apprécié pour son coût et sa flexibilité, exporté en Malaisie, Pologne, et autres pays
Chengdu JF-17 / J-10 (Chine)
94
~30 millions
Forte présence en Asie, notamment au Pakistan, Myanmar, Nigeria, avec développement du J-31 de 5e génération en cours
Sukhoi Su-30 / Su-35 (Russie)
78
35-45 millions
Exportations limitées par sanctions, mais toujours présent dans plusieurs pays d’Afrique, Asie et Amérique du Sud
Le marché des avions de chasse est dominé par les États-Unis avec le F-35, dont le prix élevé est compensé par des capacités technologiques avancées et un effet diplomatique fort.Le Rafale français confirme son essor avec une augmentation notable des commandes et des livraisons en 2024. La Corée du Sud et la Chine se positionnent comme acteurs majeurs dans le segment des chasseurs légers et moyens, tandis que la Russie, malgré des restrictions, maintient une présence significative sur certains marchés. La croissance globale du marché est portée par les tensions géopolitiques et la modernisation des forces aériennes dans le monde.
La Marine française porte l’ambition de devenir une référence mondiale dans la maitrise des grands fonds marins où reposent des câbles stratégiques. Pour maîtriser ces espaces, depuis trois ans, les forces navales françaises développent une capacité souveraine pour agir dans la profondeur des océans.
D’une importance majeure, les grands fonds marins sont pourtant moins connus que la surface de la Lune. Et pour la Marine nationale, le réveil a sonné en 2007, quand un sous-marin russe a réussi l’exploit de déposer à l’aplomb du pôle Nord, par 4 000 mètres de fond, un drapeau en titane aux couleurs de la fédération de Russie. Un véritable signalement stratégique, se souvient le contre-amiral Cédric Chetaille, coordinateur central pour la maîtrise des fonds marins : « Un message qui voulait nous dire, c’est un espace commun, mais en fait, c’est un espace qui appartient à ceux qui sont capables d’agir et d’intervenir à cet endroit-là et de dire “moi, je suis capable de le faire, Vous, vous n’êtes pas encore capable de le faire”. Donc aujourd’hui, on est en train de rattraper ce retard et on sera à très court terme capable de faire le même type de mission. »
Objectif : 6 000 mètres de fond
Pour accéder aux grands fonds, la Marine nationale peut déjà compter sur plusieurs robots autonomes pouvant descendre jusqu’à 2 000 mètres. Et à court terme, dit Cédric Chetaille, l’objectif est 6 000 mètres : « les 6000 mètres correspondent à une ambition et à la vocation mondiale de la Marine française. On déploie nos forces partout dans le monde. On est capable d’atteindre 97% du plancher des océans quand on est capable d’aller à 6000 mètres de fond. Pour pouvoir percer l’opacité de ce milieu-là, il faut être à quelques dizaines de mètres. Et quand on a la volonté, avec un robot, d’être capable de ramasser, de sectionner, de rassembler, de nouer, d’agir, il faut maintenir ce robot à quelques dizaines de centimètres de sa cible. »
Nature des sédiments, variations du champ magnétique, cartographie : autant d’éléments qu’il faut maitriser et la vitesse des manœuvres sous l’eau est également un élément clé. « Le milieu sous-marin ne permet pas une communication continue avec l’engin, poursuit le contre-amiral Cédric Chetaille. Rapidement, le drone va aller plus loin, plus profond. Il leur faut une autonomie décisionnelle pour optimiser leur mission en fonction de ce qu’ils vont voir. Après la mission, quand on récupère le drone, il faut tout décharger rapidement pour pouvoir réorienter la mission suivante. Et c’est ce cycle d’observation par le drone, puis exploitation de la mission, décision et orientation de la mission suivante qu’il faut mener le plus rapidement possible pour obtenir un cycle qui soit supérieur à celui de nos adversaires.»
Le Yantar: un navire espion russe taillé pour les grands fonds
L’intensification de la compétition au large s’accompagne de nouvelles menaces sous la surface, câbles de télécommunications sectionnés accidentellement ou volontairement, la guerre hybride se joue aussi dans les grandes profondeurs.
Et dans le collimateur des marines de l’Otan, il y a le navire espion russe Yantar, un bâtiment souvent présent le long des côtes européennes. « Le navire russe Yantar, c’est un navire très intéressant parce que c’est un des très rares navires au monde qui est spécialisé et qui est très moderne pour mettre en œuvre des capteurs et des engins en toute discrétion et qui vont aller très profond, explique le contre-amiral Cédric Chetaille. C’est un navire qu’on surveille, c’est un navire qu’on traque pour l’empêcher de nuire à nos intérêts et de restreindre ce qu’on appelle notre liberté de manœuvre. Ça veut dire qu’on ne veut pas que l’usage potentiel des fonds marins à partir d’un navire comme le Yantar ne nous contraigne. On peut imaginer que le Yantar militarise les fonds marins en disposant des capteurs, et ainsi dispose d’une meilleure connaissance des fonds marins que nous. Il faut donc aller observer le Yantar, aller dans les zones où son activité nous semble suspecte et se donner les moyens de l’empêcher de nous nuire. »
Nouveau lieu de compétition, la maîtrise des grandes profondeurs s’impose en particulier pour la France qui possède le deuxième domaine maritime mondial. Mais c’est aussi un défi technologique qui à ce jour n’est à la portée que de quelques marines.
Alors qu’elle arrive à son terme, la mission Clemenceau 2025 a été endeuillée par la disparition de l’un de ses marins, le second maître Léo Soulas.
Affecté au porte-avions Charles de Gaulle, cet officier marinier était détaché à bord de la Frégate de défense aérienne [FDA] Forbin quand son absence a été constatée après un appel aux postes de combat, dans la nuit du 23 au 24 avril. Et cela le GAN naviguait à environ 150 nautiques des côtes varoises, en direction de la base navale de Toulon.
« Peu avant minuit, son absence a été signalée à bord de la frégate, puis sa disparition rapidement confirmée. L’alerte a été donnée à 00h00 [heure locale] et les recherches immédiatement lancées. Le GAN, qui naviguait à 150 nautiques au sud des côtes toulonnaises, a alors immédiatement rebroussé chemin pour conduire des recherches en mer », a alors indiqué la préfecture maritime de la Méditerranée.
Coordonnées par le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de Méditerranée [MED], les recherches ont mobilisé les bâtiments et les aéronefs du GAN, ainsi qu’un avion de surveillance maritime Falcon 50 et un hélicoptère H160 du détachement de la flotille 32F basé à Hyères.
Malheureusement, les efforts pour retrouver le second maître Soulas se sont révélés vains.
« Après de nombreuses heures de recherches infructueuses dans des conditions météorologiques difficiles, le préfet maritime […] a décidé l’arrêt des recherches par moyens dirigés ce jeudi 24 avril à la tombée de la nuit », a en effet annoncé la préfecture maritime de la Méditerranée, via un communiqué.
Une enquête a été confiée à la Gendarmerie maritime pour déterminer les circonstances de la disparition de cet officier marinier.
« Très vive émotion alors que, plus de 24 heures après sa chute en mer au large, l’espoir de secourir le second maître Léo Soulas est désormais nul », a commenté Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, via le réseau social X.
« Il servait la France à bord du Charles de Gaulle et était détaché sur la frégate de défense aérienne Forbin escortant le porte-avions au sein du groupe aéronaval. Il devait accoster hier à Toulon, après cinq mois de mission en mer jusqu’en Indopacifique. Pensées pour sa famille, ses proches, ses frères d’armes et camarades d’équipage », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le porte-avions américain USS Nimitz a également déploré la perte de l’un ses marins, porté disparu depuis le 19 avril lors d’une escale à Guam. L’US Navy et la garde côtière ont vainement mené des recherches pendant cinq jours, avec un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon, des hélicoptères et des moyens nautiques.
Lancé en 2017 par l’Indian Navy, le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] visait initialement à acquérir cinquante-sept avions de combat multirôles embarqués pouvant être mis en œuvre aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin, ndlr] que CATOBAR [catapultes et brins d’arrêt]. L’objectif était de remplacer les MiG-29K de conception russe en raison de leur taux d’attrition élevé et des difficultés pour assurer leur maintien en condition opérationnelle [MCO].
Si Saab tenta sa chance en dévoilant une version navalisée du JAS-39 Gripen, la compétition se joua entre le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le Rafale Marine [RFM] de Dassault Aviation. Les essais effectués à la base navale INS Hansa, à Goa, tournèrent à l’avantage du second. Dans la même temps, l’Indian Navy revit ses ambitions à la baisse, le nombre d’appareils devant être acquis ayant été réduit à 26 unités.
En juillet 2023, à l’occasion de sa venue à Paris en tant qu’invité d’honneur du défilé du 14 juillet, le Premier ministre indien, Narendra Modi, confirma le choix du Rafale M.
Restait alors à entamer les négociations contractuelles et, surtout, passer une à une les différentes étapes du processus d’achat indien, plusieurs comités devant émettre un avis avant l’approbation finale.
En mars dernier, le site Indian Defence News a avancé que les négociations intergouvernementales étaient finalisées. Il ne manquait plus alors qu’un ultime feu vert, celui du gouvernement. Feu vert que ce dernier vient de donner, via son Comité du Cabinet sur la Sécurité [CCS], présidé par M. Modi.
« L’approbation par le CCS de l’accord intergouvernemental constitue la dernière étape. Il attend désormais sa conclusion officielle. Il devrait être signé lors de la visite du ministre français de la Défense en Inde, probablement plus tard ce mois-ci », a en effet rapporté l’agence de presse indienne ANI, le 9 avril.
Dans le détail, cet accord porte sur l’acquisition de vingt-deux Rafale M et de quatre Rafale B [biplaces] pour la formation et l’entraînement des pilotes de la marine indienne. Son montant s’élève à environ 6,6 milliards d’euros.
A priori, et comme l’avait indiqué le quotidien Economic Times, il comprendrait des options pour intégrer des armes de conception indienne, comme le missile air-air Astra, ainsi que des modifications et des équipements connexes propres à l’Indian Navy.
Enfin, la livraison des avions devrait débuter trois ans et demi après la signature du contrat, lequel prévoit aussi la fourniture de missiles air-air à longue portée Meteor, de missiles antinavires Exocet ainsi qu’un soutien logistique basé sur la performance.