Préparation militaire supérieure. Une communauté des gens de mer


Les futurs officiers ont reçu le diplôme marquant la fin de leur formation.

 

À l’issue de deux semaines d’une formation qui s’est déroulée du 8 au 19 avril, les 17 élèves des ENSM (Écoles nationales supérieures maritimes), quinze hommes et deux femmes, de la Préparation militaire supérieure marine marchande, ont reçu leur diplôme. Une cérémonie qui s’est déroulée vendredi matin dans la salle des directeurs, sous la présidence du commissaire en chef de première classe Logette, chef de la division de l’Action de l’État en mer.

Cette période très active, qui s’est déroulée durant les congés de ces volontaires, a conduit ces jeunes futurs officiers de la marine marchande à effectuer différentes visites que ce soit le Cross Corsen, des bâtiments de la Marine nationale ou l’Abeille-Bourbon. Ils ont aussi suivi différents cours purement militaires, en particulier sur le contexte international maritime, et ont participé à des séances de tir avec des armes militaires.

Une belle initiation pour ces futurs cadres de la marine marchande, issus des écoles de Nantes (Loire-Atlantique), Marseille (Bouches-du-Rhône), Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) et Anvers (Belgique) appelés à côtoyer en mer les bâtiments de la Marine nationale et leurs équipages. Une façon aussi de renforcer les liens entre la Royale et la mar-mar.

Ils ont reçu leur diplôme et certains d’entre eux signeront leur acte d’engagement dans la réserve opérationnelle où ils occuperont diverses fonctions.

Et de neuf pour Naval Group : la Fremm Alsace mise à flot


C’est sous un soleil radieux et en profitant de la marée haute qu’a eu lieu la mise à flot de la Fremm (frégate multimissions) L’Alsace, à Lorient, ce jeudi. Il s’agit du neuvième navire de la série (sur les dix prévus) produit par le site Naval Group de Lorient. Un moment important, pour les Lorientais toujours nombreux à regarder la frégate sortir de la forme, et fondateur, pour les 2 000 salariés de Naval Group.

Et de neuf pour le site Naval Group de Lorient ! Ce jeudi, après 14 mois passés dans la forme, la frégate multimissions (Fremm) Alsace a été mise à flot, tirée par deux remorqueurs de la Chambre de commerce et d’industrie du Morbihan.

La mise à flot d’un navire est toujours un moment important pour les salariés de Naval Group et les Lorientais. (Le Télégramme/Christine Le Moing)

 

L’Alsace va être le septième bâtiment du genre fourni à la Marine nationale française (deux de ses grandes sœurs ayant été vendues à l’export aux marines marocaine et égyptienne). L’Alsace se distingue des précédentes Fremm par ses capacités aériennes renforcées. Sa livraison à la Marine nationale est prévue dans le courant du deuxième semestre 2021. Son port d’attache sera Toulon.

L’Alsace avait succédé, dans la forme, à la Fremm Normandie dont les essais en mer ont débuté au mois de février 2019 et qui sera livrée cet été à la Marine nationale.

En septembre prochain, ce sera au tour de sa sœur jumelle, la Fremm Lorraine, d’être mise en construction dans la forme de Naval Group Lorient avec une livraison attendue à la Marine nationale, à l’horizon 2022. À cette échéance, le programme Fremm sera bouclé pour le site lorientais de Naval Group.

Comme l’explique Laurent Moser, son directeur, « la mise à flot d’une frégate est un moment important et fondateur pour tous les personnels de Naval Group », ne cachant pas lui-même avoir « un pincement au cœur ».

 
Laurent Moser, directeur du site lorientais de Naval Group.  (Christine Lemoing )

Quelles sont les caractéristiques de l’Alsace ?

Par rapport aux précédentes Fremm, des modifications ont été apportées à son système de combat. Elle bénéficie de capacités de défense aérienne renforcées. Il en sera de même pour sa sœur jumelle, la Lorraine, qui la remplacera dans la forme en septembre prochain. Elle se distingue, de façon visible, des autres Fremm par ses mâtures arrière qui sont différentes, plus fines. D’ailleurs, on les qualifie de « taille de guêpe ».Elle sera en mesure d’embarquer deux types de missiles aériens plus renforcés avec 16 missiles Aster 30 en plus des 16 Aster 15 des autres Fremm et des lanceurs verticaux A50 qui offrent une portée de tir augmentée. Elle aura des capacités plus importantes en matière de détection de son radar et de surveillance grâce à trois consoles multifonctions supplémentaires qui viennent s’ajouter aux 17 présentes sur les précédentes Fremm.

Pour le reste, elle présente les mêmes performances de lutte anti sous-marine que les autres Fremm.

Quelles sont les prochaines étapes ?
L’Alsace vient de quitter la forme où elle a passé 14 mois. Elle va rester plusieurs mois au bassin au quai Stosskopf, sur la rive gauche (Lanester), pour recevoir équipements et finitions.

Elle rejoindra ensuite la rive droite pour le montage, entre autre, de son hélice, sonar… Ses premiers essais en mer démarreront au début de l’année 2021 et sa livraison à la Marine nationale française est prévue pour le deuxième semestre 2021.

La forme va rester quelques mois vide, avant de recevoir, en septembre, les premiers anneaux de coque de la Lorraine, qui sera elle livrée en 2022, à la Marine nationale.

En plus d’assurer les mêmes missions de lutte anti-sous-marine que les Fremm précédentes, ces deux navires auront pour rôle d’assurer la défense aérienne des unités majeures comme le porte-avions Charles-De-Gaulle ou encore le porte-hélicoptères amphibie dans le cadre d’un groupe aéronaval ou amphibie.

Le programme des Fremm arrive à son terme, et après ?
Actuellement, on est en pleine phase de conception des FTI (frégates de taille intermédiaire) et démarrage de leur conception détaillée. Il s’agit de frégates de 4 500 tonnes, soit un peu plus petites que les Fremm qui sont de 6 000 tonnes.

Il est prévu de tailler la première tôle et de démarrer la construction en fin d’année 2019. Cinq navires sont à construire pour la Marine nationale, par le site lorientais de Naval Group. La livraison de la première FTI est prévue en 2023 et le cadencement permettra d’en livrer tous les 18 mois.

Elles constituent un vrai fond d’activités pour Naval Group et assurent au site lorientais un complément au plan de charges pour les dix prochaines années.

Innovation. A Lorient, les bateaux volants de SEAir intéressent la Marine

Innovation. A Lorient, les bateaux volants de SEAir intéressent la Marine

Lors d’un essai d’un pneumatique Sillinger équipés de foils conçus par SEAir. | YVAN ZEDDA

SEAir, petite entreprise de Lorient qui fait voler les semi-rigides, a fait forte impression au récent salon des Forces spéciales.

« Ça avance bien, il y a un truc qui se passe. » Richard Forest, président de SEAir, start-up de seize personnes basée à Lorient, a le sourire. « Pendant que je vous parle, on a un bateau militaire en test. »

Richard Forest était au Sofins la semaine passée. Le séminaire de l’industrie et des forces spéciales, qui se tenait en Gironde. La technologie mise au point par son entreprise – des foils adaptés sur des semi-rigides – a fait forte impression (*).

« On sent un gros intérêt de la part de l’armée, confirme Richard Forest, qui a cofondé SEAir il y a 3 ans. Florence Parly, la ministre des Armées, est venue sur notre stand. Je suis en contact avec l’Agence de l’innovation de la Défense. Je retourne mardi à Paris… »

Il y a deux ans, alors que l’équipe de SEAir teste un bateau dans la rade, elle tombe sur les commandos marine en entraînement à bord de leurs embarcations ultra-rapides.

« Ils étaient intrigués, raconte le chef d’entreprise. De fil en aiguille, on s’est présenté au concours du Cercle de l’Arbalète, qui accueille les innovations mondiales pour les forces spéciales. Et on a gagné. »

« Moins de traumato »

L’an passé, en équipant un Sillinger d’un système de vol, SEAir a montré qu’un bateau militaire pouvait « aller deux fois plus vite dans une mer formée ».

On comprend l’intérêt de la Marine nationale pour une telle innovation. D’autant qu’outre le gain de vitesse, elle permet de « diminuer la traumatologie des hommes, grâce à la grande stabilité procurée par le vol d’un bateau 20 cm au-dessus de l’eau » .

Autres avantages de cette « fonction vol »  : « un sillage et un bruit de moteur réduits, ainsi qu’une économie de carburant de l’ordre de 30 % » . Il n’y a plus qu’à signer, alors ?

C’est un peu plus compliqué que cela. Et il y a encore des choses à revoir, confesse Rocherd Forest. « Le plus important est que l’on fasse découvrir à la Marine que la technologie existe. »

Le chef d’entreprise croit néanmoins fermement à l’application militaire de ce dispositif innovant. Plutôt que de modifier un modèle existant, l’idée serait « de comparer une embarcation adaptée à un sister-ship, d’écrire un cahier des charges et de concevoir un bateau « forces spéciales »» .

Comme ce que vient de réaliser SEAir avec Bénéteau : le premier bateau totalement conçu autour du système de vol.

(*). Le foil est une sorte de lame, placée sous la coque du bateau, qui permet de le soulever au-dessus de l’eau au fur et à mesure que la vitesse augmente.

 

Sauvetage en mer : la 36F tient l’alerte

Sauvetage en mer : la 36F tient l’alerte

Publié le

http://www.air-cosmos.com/sauvetage-en-mer-la-36f-tient-l-alerte-122541

 

Un Panther de la 36F s’entraine au sauvetage en mer avec une vedette de la SNSM. © Emmanuel Huberdeau

 

Depuis mai 2017, ce sont les hélicoptères Panther de la flottille 36F qui tiennent l’alerte du secours en mer pour la Marine Nationale à Hyères.

Depuis bientôt deux ans, deux missions sont venues s’ajouter au panel déjà large des taches confiées à la flottille 36F. Cette unité est équipée du Panther depuis sa création en 1995. Sa vocation première est de fournir des détachements embarqués sur différentes frégates de la Marine Nationale. A bord les équipes de la 36F peuvent réaliser aussi bien des missions de lutte anti navires que des missions d’interception de go fast ou encore des vols de liaison. 

En 2017, la flottille a reçu pour mission de tenir deux nouvelles alertes depuis la base aéronavale de Hyères. Deux Panther et deux équipages sont prêts à décoller 24h sur 24 et 7 jours sur 7,  soit pour effectuer du secours en mer soit dans le cadre du plan d’action immédiat. Mis en place après les attentats de Paris, ce plan prévoit de déposer en cas de prise d’otages sur un navire en mer un premier échelon d’intervention composé de commandos marine ou de fusiliers marins. 

Le Panther et un appareil très polyvalent bien adapté à ces deux missions. Pour le sauvetage en mer, le radar et la boule optronique peuvent servir à la détection des navires en détresse ou des naufragés. De nuit les pilotes peuvent emporter des jumelles de vision nocturne (JVN) et le Panther est doté d’un pilote automatique quatre axes permettant de tenir en vol stationnaire. Le rayon d’action de l’appareil lui permet de parcourir 100 nautique et d’opérer 20 min sur une zone. Jusqu’à trois personnes peuvent alors être embarquées. Les deux appareils d’alerte peuvent intervenir simultanément. 

Pour se préparer à ces missions, les équipages de la 36F s’entrainent régulièrement notamment avec les vedettes de la Société Nationale de Sauvetage en Mer et avec des voiliers d’école de croisière. La 36F participe aussi à des exercices multinationaux. 

Sur l’année écoulée, la 36F est intervenue à 40 reprises pour des missions de sauvetage en mer dans des conditions climatiques souvent très dures. Lorsque les Dauphin de la flottille 35F auront été modernisés afin de permettre l’emploi de JVN, ils reprendront l’alerte et la 36F se concentrera de nouveau sur son coeur de métier. Par la suite, les H160 que la Marine Nationale va louer participeront également à cette mission de sauvetage en mer. 

Sofins 2019 : Interview d’ALFUSCO

Sofins 2019 : Interview d’ALFUSCO

Le contre-amiral Lucas est à la tête de la FORFUSCO depuis l’été 2018 © Marine Nationale 

Air & Cosmos – Publié le

http://www.air-cosmos.com/sofins-2019-interview-d-alfusco-122171

A l’occasion du salon Sofins, dédié aux Forces Spéciales, Air & Cosmos a interrogé le contre-amiral Lucas commandant de la Force Maritime des Fusiliers Marins et Commandos (Forfusco) de la Marine Nationale.

•             Vous êtes vous-même issu de l’aéronautique Navale. Votre passé de pilote apporte-t-il une autre approche des opérations spéciales ? 

Venant d’une autre branche de la Marine, commander la FORFUSCO est pour moi un très grand honneur et une très belle et exigeante mission. Avoir un ALFUSCO issu d’une autre spécialité que celle de commando n’est pas une première. Le croisement des cultures est inscrit dans l’ADN de la Marine nationale en général et dans celui de la FORFUSCO en particulier. Il suffit de constater la très grande variété des spécialités des marins qui composent les commandos comme Kieffer ou Ponchardier. En venant de l’extérieur, on apporte naturellement un regard neuf sur les dossiers et un questionnement toujours bénéfique pour une structure faite d’hommes. Ensuite, mon parcours au sein de la Marine m’a permis de servir longtemps au sein de l’aéronautique navale mais également à bord des bâtiments de surface. J’ai été « biberonné » à la culture de la complémentarité des moyens pour accomplir sa mission. Je pense que c’est cette approche multidisciplinaire que je peux apporter, cette complémentarité des points de vue et des expériences indispensable pour « faire autrement ».

•             L’emploi des drones aériens par les commandos marine diffère-t-il de celui des autres forces spéciales ? Faut-il des drones adaptés au milieu maritime ?

En milieu terrestre, l’emploi des drones aériens par les commandos marine est similaire à celui des autres unités du COS. Les innovations d’emploi provenant d’une des unités sont rapidement étendues aux autres unités lors des nombreux échanges opérationnels et organiques.

En revanche, le milieu maritime possède des particularités qui imposent un emploi et un équipement spécifiques. Ainsi, l’environnement salin et aquatique requiert un vecteur robuste et étanche ; la mise en œuvre depuis une embarcation nécessite un encombrement, une technique de décollage et de récupération  adaptés ;  l’absence de masque naturel (il n’y a pas de colline pour se cacher) requiert un vecteur discret et possédant une allonge suffisante, etc.

•             Le contre-terrorisme maritime peut impliquer des moyens aériens de la Marine nationale qui ne sont pas habituellement dédiés aux opérations spéciales. Comment préparez-vous les équipages à ces missions spécifiques ?

Les équipages de l’aéronavale qui participent au contre-terrorisme maritime le font depuis de nombreuses années et ont acquis un savoir-faire particulier. Pour maintenir ce savoir-faire, la Marine organise tout au long de l’année, sur les différentes façades maritimes, des exercices de niveau intermédiaire et supérieurs.

•             Les équipages d’ATL2, de Hawkeye et de Rafale marine s’entrainent-ils spécifiquement avec les commandos Marine ? 

Les équipages d’ATL2 et les commandos marine travaillent régulièrement de concert pour des missions de type ISR (Intelligence Surveillance and Reconnaissance), aussi bien en milieu maritime qu’aéroterrestre ; et pour les missions liées à la lutte contre les narcotrafics, les missions de police des pêches et plus généralement les missions liées à l’action de l’état en mer. Les Rafale Marine et les ATL2 peuvent aussi travailler avec les commandos lors de missions d’appui aérien.

•             Le tarpon reste-t-il un mode d’action efficace ?  Quel est l’apport de la capacité d’aérolargage de l’ECUME ?

Le TARPON est une procédure propre aux Forces Spéciales Mer qui requiert des procédures, des équipements et un entrainement spécifiques. Il permet le ralliement d’une force à la mer de façon réactive par un élément d’intervention avec ses équipements individuels et collectifs, évitant ainsi le retour à quai du navire. Cette procédure trouve toute sa pertinence pour les opérations inopinées en haute mer (opérations aéronavales ou action de l’Etat en mer).
L’aérolargage d’une embarcation rapide commando (ECUME –Embarcation Commando à Usage Multiple Embarquable ou ETRACO – Embarcation de Transport Rapide pour COmmandos) est une procédure également propre aux Forces Spéciales Mer, qui apporte une dimension supplémentaire. Elle permet de larguer en pleine mer et sans recueil, une embarcation rapide commando avec son équipage et une force d’intervention, de manière à lui faire mener dans la foulée une action en mer ou de la mer vers la terre, après une phase de reconditionnement des équipements.

Retrouvez un dossier Forces Spéciales de 8 pages dans le dernier numéro d’Air & Cosmos, actuellement en kiosque.

Selon le commandant de la force d’action navale, un nouveau porte-avions coûterait au moins 5 milliards d’euros

Selon le commandant de la force d’action navale, un nouveau porte-avions coûterait au moins 5 milliards d’euros

http://www.opex360.com/2019/03/23/selon-le-commandant-de-la-force-daction-navale-un-nouveau-porte-avions-couterait-au-moins-5-milliards-deuros/

En quoi le porte-avions Charles de Gaulle est-il un navire « écolo »?

En quoi le porte-avions Charles de Gaulle est-il un navire « écolo »?

http://www.opex360.com/2019/03/24/en-quoi-le-porte-avions-charles-de-gaulle-est-il-un-navire-ecolo/

Marine Nationale – A propos de drones aériens embarqués d’ici 2030

Marine Nationale – A propos de drones aériens embarqués d’ici 2030

Mars attaque – Publié le 19 mars 2019

NB : Les informations rapportées et les analyses développées dans cet article n’engagent que l’auteur du blog.

 

Au cours des derniers mois, le sujet des drones aériens embarquées au sein de la Marine Nationale a bénéficié de plusieurs mises en lumière au cours de différents événements (salon Euronaval 2018, annonces d’industriels au cours de l’année passée, etc.). Quelques idées reçues ont été déconstruites, des rappels ont été faits sur les contraintes pesant sur toute programmation de capacités, et quelques orientations ont été dévoilées pour les années à venir. Ce fût notamment le cas lors des présentations et des discussions permises par les comités Marine, et Aéronautique et Espace des Jeunes de l’IHEDN (nouveau nom choisi, plus marquant, que ANAJ-IHEDN) le 14 mars 2019.

De ces différentes sources d’informations, les grandes lignes de la feuille de route de la Marine nationale sur les drones aériens embarquées peuvent être esquissées autour de l’objectif : un drone (notamment aérien) par bâtiment et par sémaphore à l’horizon 2030. Pour le chef d’état-major de la Marine, l’objectif se décline selon le principe : « à grand bateau, grand drone, à petit bateau, petit drone » (notons l’absence de « s » à « drone« ). Cela a été annoncé dans le plan stratégique MERCATOR d’une Marine nationale toujours « en pointe » à cet horizon temporel. Si le niveau d’ambition (prudent, donc atteignable) est là, la route pour y arriver n’en est pas moins complexe.

Drone type DRAACO (par AeroVironment) et opérateur du commando Kieffer sur une embarcation type ETRACO. Solution intérimaire en attendant l’arrivée des drones SMDM – Système de mini-drones pour la Marine (versant navale du SMDR) en 2020 (normalement).
Crédits : Marine Nationale.

De quoi s’agit-il ?

La vision de la Marine du « pourquoi faire ? » rejoint celle traditionnelle des autres milieux avec une utilité basée sur les « fameux » 3D : remplir les missions « Dull, Dirty, and Dangerous« . Différents segments (selon des critères de taille, d’allonge, d’endurance et de survivabilité) sont donc construits : micro/mini-drones, drones VTOL tactiques, drones longue endurance et drones de combat. Les drones permettront d’assurer une persistance pour acquérir et maintenir une supériorité informationnelle. En faisant mieux et plus longtemps que d’autres capacités, notamment actuelles. Tout cela en opérant dans un milieu aéromaritime naturellement complexe et parfois dangereux (corrosion, vents, roulis, etc.). A en croire les différents échos, ce nécessaire besoin en supériorité informationnelle dépasse pour le moment les autres capacités possibles, notamment l’armement cinétique qui n’est pas à l’ordre du jour (à court terme), ou les capacités de ravitaillement en vol.
Au final, 2 idées reçues à déconstruire ont plusieurs fois rapportées :
  • L’utilisation des drones permet de gagner en ressources humaines. Les systèmes actuels (porteurs et environnement autour : opérateurs, commandement, traitement des données, maintenance, etc.) ne le permettent pas. Depuis l’entrée en service en 2014 des MQ-9 Reaper, les retours d’expérience de l’escadron de drones 1/33 Belfort de l’armée de l’Air montrent par les chiffres que la tenue des astreintes sur la longue durée conduit plutôt à une augmentation des RH. Sans briques d’Intelligence Artificielle (IA) pour soulager l’homme dans certaines phases, une telle baisse ne sera pas obtenue, selon plusieurs interlocuteurs.
  • Les drones éloignent l’homme de la menace. Les drones ayant à court terme uniquement une capacité de soutien ou d’appui à l’intervention (par la conquête et/ou le maintien de la supériorité informationnelle), l’homme restera bien souvent dans la boucle pour « le geste final«  (délivrer l’armement notamment, ou certaines capacités bien précises comme le largage de chaines SAR pour le sauvetage en mer, notamment en conditions dégradées). Geste qui est le plus au contact de la menace, ou le plus risqué. 

Une montée en puissance progressive sur tous les segments à la fois

Avec des drones aériens embarqués pensés comme en complémentarité et non en remplacement de capacités actuelles, il s’agit d’assurer une montée en puissance progressive, sans dupliquer (un choix qui serait « hors de prix« ) mais bien en apportant un plus. Or cette montée en puissance a un coût, « non négligeable« , qui oblige logiquement à faire des choix et donner des priorités.

Pour la Marine, il s’agit donc de profiter de l’opportunité de capacités en cours de renouvellement (par exemple dans le domaine de la patrouille et de la surveillance maritime notamment, avec le Maritime Airborne Warfare Systems à horizon 2030 dans le cadre de la lettre d’intention franco-allemande) pour adjoindre l’apport des drones à la réflexion capacitaire et l’approche par système de systèmes.

Ses défenses « cyber » renforcées, le porte-avions Charles de Gaulle a appareillé de Toulon pour la mission Clemenceau

Ses défenses « cyber » renforcées, le porte-avions Charles de Gaulle a appareillé de Toulon pour la mission Clemenceau

http://www.opex360.com/2019/03/05/ses-defenses-cyber-renforcees-le-porte-avions-charles-de-gaulle-a-appareille-de-toulon-pour-la-mission-clemenceau/

Sur le « Charles de Gaulle » (1) : à quelques mètres des catapultages

Sur le « Charles de Gaulle » (1) : à quelques mètres des catapultages

REPORTAGE VIDÉO. Notre journaliste a vécu son premier embarquement à bord du navire amiral français. Il raconte ses impressions et ses surprises.

De notre envoyé spécial, Guerric Poncet – Publié le | Le Point.fr