La Marine nationale « recale sa navigation » avec une nouvelle mise à jour du plan stratégique « Mercator »

La Marine nationale « recale sa navigation » avec une nouvelle mise à jour du plan stratégique « Mercator »

https://www.opex360.com/2023/06/13/la-marine-nationale-recale-sa-navigation-avec-une-nouvelle-mise-a-jour-du-plan-strategique-mercator/


 

Ainsi, la cible de 15 navires de surface dit de premier rang restera inchangée, alors que trois de plus [au moins] n’auraient pas été de trop au regard de ses contrats opérationnels. En prime, la livraison de deux frégates de défense et d’intervention [FDI], sur les cinq attendues, sera décalée. Le système de lutte anti-mines futur [SLAM-F] sera quant à lui finalisé en 2035, et non plus en 2030. Comme d’ailleurs le programme des patrouilleurs océaniques [PO]. Et le quatrième Bâtiment ravitailleur de force [BRF] ne sera pas livré durant la période couverte par la LPM.

Quant à l’aéronautique navale, elle ne recevra pas de nouveaux Rafale Marine pour remplacer les plus anciens. « Un renouvellement partiel n’aurait pas été superflu. Le vieillissement du parc pourrait avoir un impact sur le format de la capacité dans la mesure où une partie des appareils seront immobilisés pour des rétrofits », ont ainsi prévenu les sénateurs Cédric Perrin et Hélène Conway-Mouret, rapporteurs sur le programme 146 « Équipements des forces ».

Aussi, la « transformation » de la Marine nationale ne se traduira donc pas par un format revu à la hausse… mais par des évolutions capacitaires, induites par les nouveaux équipements qui lui seront remis [SNA de la classe Suffren, patrouilleurs outre-Mer, etc.] et les champs de conflictualité qu’elle devra investir [fonds marins, cyber, etc.]. D’où la nouvelle mise à jour de son plan stratégique « MERCATOR » [la deuxième depuis 2018, ndlr].

« Notre quotidien est semé d’embûches et nos moyens sont comptés, c’est indéniable. Cela ne doit pas entamer notre détermination à adapter la Marine compte tenu des évolutions rapides, ni contraindre les initiatives qui cherchent à desserrer les freins du système », est-il expliqué dans ce document.

« Dans un contexte international marqué par l’incertitude et le retour de la guerre en Europe, la Marine lance en 2023 une nouvelle impulsion pour dynamiser ses chantiers de transformation », explique en effet le ministère des Armées. Et d’ajouter que « ce recalage de navigation doit lui permettre de gagner les combats d’aujourd’hui et de demain ». En clair, il s’agit d’éviter de faire fausse route et de faire éventuellement une correction de cap.

Or, en matière de ressources humaines, les décisions prises entre 2008 et 2014 ont mené la Marine nationale vers des récifs qu’elle tente désormais d’éviter.

« Les fortes réductions de recrutement entre 2008 et 2014 sont un héritage qui pèse lourd dans l’équation humaine de la Marine d’aujourd’hui. […] L’ensemble de [sa] chaîne RH déploie des trésors d’imagination et d’inventivité pour trouver des solutions et permettre aux unités d’être au rendez-vous de leurs missions. Les effets de ces réductions de recrutement passées se font ressentir, alors même que plusieurs défis nous attendent », est-il avancé dans Mercator 2023. À ce propos, il est rare que des politiques passées soient critiquées ainsi dans un document émanant des forces armées en général et de la Marine nationale en particulier.

Quoi qu’il en soit, celle-ci doit désormais recruter davantage pour augmenter ses effectifs et développer de nouvelles compétences pour agir dans les nouveaux champs de conflictualité, ce qui suppose des efforts en matière de formation et de revoir le profil de carrière de ses marins. Ce qui fera l’objet du plan « KaiRHos », qui doit « transformer la Marine en institution apprenante, capable de s’adapter en boucle courte, de prendre en compte plus rapidement les nouveaux besoins ».

« Bâtir la Marine de demain, impose de gagner la bataille des effectifs. Il s’agit à la fois de consentir un effort collectif dans le recrutement, chaque marin étant recruteur, mais également d’offrir des parcours professionnels repensés permettant de tirer le bénéfice des talents de chacun », est-il expliqué dans cette nouvelle édition du plan Mercator.

Outre « KaiRHos », qui sera le « moteur d’une Marine de talents », deux autres projets seront mis en oeuvre. Ainsi, Polaris vise à rendre plus réaliste et exigeante la préparation au combat naval de haute intensité, en prenant en compte les retours d’expérience [RETEX] des exercices majeurs, tels que Polaris 21 et Orion 23. L’accent sera mis sur « l’innovation tactique », via la démarche REGAIN [Renforcement du GAN par l’Innovation] et la réflexion doctrinale.

Parce qu’elle est un « facteur de supériorité opérationnelle », l’innovation technologique sera au cœur du projet « PERSEUS », qui visera à « intégrer plus vite les idées prometteuses qui deviendront les capacités déterminantes pour les combats futurs », en favorisant le rapprochement entre les industriels, la Direction générale de l’armement [DGA] et les unités de la Marine. Tel devrait être l’enjeu d’un « Dronathlon », qui, à l’image du défi CoHoMa de l’armée de Terre, invitera les spécialistes de la robotique et des drones à montrer leurs savoir-faire selon des scénarios représentatifs des missions de la « Royale ».

Plusieurs projets ont été évoqués dans Mercator 2023. Comme SEVRINE [Système d’évaluation de de valorisation du renseignement d’intérêt naval étendu], qui reposera sur une l’intelligence artificielle de type « Chat GPT » afin d’optimiser les capacités en opérations [prédiction de trajectoire, analyse de
tir ASTER, détection d’anomalies dans une situation tactique]. Ou encore comme ARES, qui permettra de poser les premiers jalons d’une capacité anti-satellite [éblouissement et/ou endommagement par laser] depuis des navires de surface.

Servir jusqu’à 72 ans devient possible pour les cybercombattants

Servir jusqu’à 72 ans devient possible pour les cybercombattants


Il sera désormais possible de servir dans la réserve opérationnelle de cyberdéfense jusqu’à 72 ans, résultat d’un amendement parlementaire ajouté à la loi de programmation militaire pour 2024-2030. 

Plus de 5000, c’est le nombre de cybercombattants dont disposera le commandement de la cyberdéfense (COMCYBER) en 2030, contre 3600 aujourd’hui. Le défi en termes de recrutement et de fidélisation est d’autant plus grand que « le cyber est un secteur en forte tension où il est difficile de trouver suffisamment de personnels qualifiés », constatait la députée MoDem Sabine Thillaye, à l’origine de cet amendement adopté fin mai. 

L’une des solutions sera d’étendre à 72 ans la durée possible d’engagement dans la réserve opérationnelle. La mesure, déjà adoptée dans le secteur médical et pour certaines fonctions spécialisées de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), sera élargie au domaine cyber dans la prochaine LPM. 

« Repousser l’âge permettrait, in fine, d’avoir un plus grand nombre de réservistes », estime Mme Thillaye. Et faciliterait l’atteinte de l’objectif de 500 réservistes actifs au profit du COMCYBER, contre 300 actuellement. La mesure permettra également au personnel « avec une très forte expérience dans le cyber de continuer à assurer la sécurité nationale », souligne la députée MoDem. 

« Principal défi » et « principale richesse » du COMCYBER, les ressources humaines sont l’une des trois « lignes d’opération » tracées par son commandant, le général Aymeric Bonnemaison, lors de sa prise de fonction en septembre 2022. Cet effort sur la réserve ne sera pas de trop pour renforcer une capacité dans laquelle le gouvernement a prévu d’investir 4 Md€ au cours de la prochaine LPM. 

Reste à corriger plusieurs handicaps, dont celui de la fluidité du recrutement, « qui pâtit parfois, notamment dans la réserve, de lourdeurs administratives », pointait le général Bonnemaison dans une récente audition parlementaire. Les salaires, moins compétitifs que dans le secteur privé, en sont un autre. « Des travaux sont en cours pour améliorer la situation », annonçait-il. 

Crédits image : ministère des Armées

Plus de 10 000 postes seront « transformés » dans l’armée de Terre

Plus de 10 000 postes seront « transformés » dans l’armée de Terre

par – Forces opérations Blog – publié le

Le fantassin et le cavalier d’aujourd’hui sont peut-être le combattant cyber ou le télépilote de demain. D’ici la fin de la décennie, plus de 10 000 postes seront en effet « transformés » au sein de l’armée de Terre pour rééquilibrer les fonctions opérationnelles, accompagner la montée en puissance de certaines capacités et gagner en réactivité face aux nouvelles menaces. 

« L’armée de Terre est à la veille d’une évolution d’ampleur pour demeurer en action avec réactivité et puissance », annonçait le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Pierre Schill, mi-avril en audition parlementaire. Exit le modèle « Au contact », place à une « armée de Terre de combat » dont l’organisation orientée vers les fonctions opérationnelles exige notamment un rééquilibrage au sein des unités et entre unités. 

Pour parvenir à cet équilibre, 10 500 postes, soit près d’un sixième de la force opérationnelle terrestre, seront transformés. Une mutation réalisée sans réelle variation des effectifs. Si la LPM prévoit la création de 700 postes dans l’armée de Terre, le format de la force opérationnelle terrestre restera figé à 77 000 militaires. « C’est celui qui avait été acté après les attentats de 2015 et qui a vu une remontée en puissance, essentiellement, des régiments d’infanterie et de cavalerie », nous rappelait ce vendredi le cabinet du ministre des Armées. 

La transition engagée requiert dès lors un double effort, à la fois de formation et de mouvements internes. Ainsi, l’effectif du BTS cyberdéfense du lycée de Saint-Cyr-l’École, aujourd’hui d’une trentaine d’élèves, sera doublé dès la rentrée 2023, indique le CEMAT. Dans les régiments concernés, une centaine, « voire un peu plus », de militaires seront « transformés » par reconversion professionnelle ou remplacés à leur départ par de nouveaux engagés dotés de compétences spécialisées relevant de la guerre électronique, du cyber au contact, des drones.

« Dans la continuité de ce qui a déjà été initié, les régiments seront massivement équipés de drones allant des nano-drones aux drones opératifs qui seront armés, tout en étant progressivement dotés de munitions télé opérées  dont nous voyons déjà le potentiel opérationnel dans les conflits en cours », annonçait le CEMAT. Environ 3000 drones sont attendus dans l’armée de Terre à l’horizon 2025, dont 90% de nano et micro-drones et 10% de drones spécialisés. 

« Nous aurons également, dans les régiments d’infanterie, le retour des mortiers de 120 mm. C’est une chose qui avait disparu au cours des vingt dernières années », confirme l’entourage ministériel. Chaque régiment récupérera une section de mortiers lourds, de quoi permettre aux régiments d’artillerie de se concentrer sur l’intégration de nouveaux matériels, tels que les GRIFFON MEPAC perçus dès l’an prochain et munitions téléopérées (MTO) Larinae livrées à compter de 2028. 

La recherche de cohérence suppose également un meilleur ratio entre unités de mêlée et capacités de commandement, d’appui et de soutien. « Quelques soldats vont quitter les régiments d’infanterie et de cavalerie pour rejoindre le génie et l’artillerie sur des compétences nouvelles », explique le cabinet. Parce qu’il est réalisé à effectifs presque inchangés, ce renforcement des moyens de franchissement, des feux longue portée ou des moyens d’acquisition nécessitera d’aller puiser dans les forces existantes. Après avoir été rehaussés pour atteindre le millier de combattants, les régiments d’infanterie auront donc « une taille plus ramassée » tout en étant sensiblement densifiés.

Cette densification est en réalité déjà visible dans certaines unités. Il y a dix jours, le 2ème régiment étranger d’infanterie (2e REI) a ainsi dissous sa 5ème compagnie, réaffectations internes ou externes à la clef pour ses légionnaires. Certains pourront intégrer la section de reconnaissance et de renseignement créée en décembre dernier au sein de la compagnie d’appui. La même logique sera adoptée pour les futures sections de mortiers et autres unités d’appui électronique et de MTO. 

Crédits image : armée de Terre

La Marine nationale va créer des « flottilles côtières » grâce au renforcement de sa réserve opérationnelle

La Marine nationale va créer des « flottilles côtières » grâce au renforcement de sa réserve opérationnelle

https://www.opex360.com/2023/05/07/la-marine-nationale-va-creer-des-flottilles-cotieres-grace-au-renforcement-de-sa-reserve-operationnelle/


 

« Affectés au sein des forces ou en état-major, ils contribuent à la protection des installations et des unités de la marine, à la surveillance du littoral et au contrôle naval du trafic commercial. Ils soutiennent donc pleinement la mission de protection et de défense maritime du territoire national », précise la Marine nationale.

Lors de son audition à l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen du projet de LPM 2024-30, son chef d’état-major [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, a assuré qu’elle serait « pleinement engagée dans l’augmentation des réserves souhaitée par le ministre [des Armées, Sébastien Lecornu], avec une structuration en trois axes : l’appui aux marins d’active, la création de flottilles côtières pour renforcer l’action littorale […] et le développement de compétences spécifiques dont la Marine ne dispose pas ou pas assez ».

Ce renforcement significatif de la réserve opérationnelle au sein de la Marine nationale visera surtout à « durcir la défense maritime du territoire ».

« Nous sommes en train de retendre notre dispositif global, qui repose notamment sur la chaîne sémaphorique. Les moyens des sémaphores seront renouvelés et certains d’entre eux seront équipés de drones. Nous allons renforcer nos liens avec les centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage [Cross], afin de pouvoir corréler les faits qu’ils observent avec la situation militaire », a d’abord expliqué l’amiral Vandier.

Or, avec 19’000 km de côtes à surveiller, ce sera donc dans cette idée de « durcir la défense maritime » que, pour la plupart, les futurs réservistes de la Marine nationale seront affectés à des « flottilles côtières », avec l’objectif de « combler les angles morts » tout en favorisant les « interactions » avec les collectivités du littoral.

« Dans le cadre du doublement des réserves, nous allons constituer des flottilles côtières : il y en aura une par façade en métropole, avec des antennes outre-mer », a indiqué le CEMM. « L’objectif est de constituer des moyens de surveillance nautique qui seront armés par des réservistes, à la fois anciens et jeunes. Ces derniers navigueront sur des embarcations à coque semi-rigide et patrouilleront en lien avec les sémaphores dans des missions d’assistance publique et de renseignement », a-t-il ajouté.

Mettant l’accent sur leur « développement innovant », ces flottilles côtières, a expliqué l’amiral Vandier, seront progressivement créées « à partir de gens qui ont de l’expérience et en incorporant des jeunes » ayant « envie de naviguer et d’aller dans les territoires ». Et de préciser : « L’architecture retenue consiste à essaimer dans de petites escouades, sur le littoral »

Ces flottilles côtières suivront un « développement innovant », a précisé l’amiral Vandier. Ainsi, « l’idée générique est d’incorporer nos réservistes, de prendre des jeunes ayant envie de naviguer et d’aller dans les territoires », l’architecture « retenue » consistant « à essaimer dans de petites escouades, sur le littoral ».

Pour rappel, l’objectif inscrit dans le projet de LPM 2024-30 vise à atteindre le ratio d’un réserviste opérationnel pour deux militaires d’active à l’horizon 2035.

Réserve opérationnelle de l’armée : de quoi parle-t-on ?

Réserve opérationnelle de l’armée : de quoi parle-t-on ?

Amenée à doubler de volume, la réserve de l’armée de terre compte aujourd’hui 25 000 volontaires. Les réservistes servent en moyenne 37,5 jours par an.

 

Par Théo Sauvignet – Le Point – publié le 

https://www.lepoint.fr/societe/reserve-operationnelle-de-l-armee-de-quoi-parle-t-on-24-04-2023-2517511_23.php#11


Il y a aujourd'hui 77 000 reservistes dans la garde nationale (armee, gendarmerie et police), dont 25 000 dans l'armee de terre.
Il y a aujourd’hui 77 000 réservistes dans la garde nationale (armée, gendarmerie et police), dont 25 000 dans l’armée de terre.© Le Point/Théo Sauvignet

La marine russe cherche un équipage pour son porte-avions « Amiral Kouznetsov »

La marine russe cherche un équipage pour son porte-avions « Amiral Kouznetsov »

https://www.opex360.com/2023/04/11/la-marine-russe-cherche-un-equipage-pour-son-porte-avions-amiral-kouznetsov/


 

Selon des sources industrielles russes, cités notamment par l’agence TASS, ce navire devrait reprendre son « cycle opérationnel » en 2024… Mais à condition de lui trouver un équipage qualifié. Or, d’après le journal Izvestia, l’exercice s’annonce compliqué dans la mesure où la marine russe doit trouver au moins 1500 marins pour assurer non seulement le bon fonctionnement du porte-avions mais aussi les opérations aériennes.

« La formation de l’équipage d’un tel navire est un processus très complexe. […] Si la marine américaine dispose de nombreux porte-avions et qu’elle transférer des spécialistes d’un bâtiment à un autre, l’Amiral Kouznetsov est le seul du genre [au sein de la marine russe]. […] En plus des officiers et des aspirants, il est nécessaire de recruter des marins contractuels. C’est une tâche très difficile pour les services de ressources humaines », a expliqué l’historien militaire Dmitry Boltenkov, dans les pages d’Izvestia.

Cela étant, en France, qui dispose également d’un seul porte-avions [à propulsion nucléaire, qui plus est], la Marine nationale pourrait être confrontée à des difficultés similaires avant la mise en service du PA NG [porte-avions de nouvelle génération].

« Nous n’avons plus les ressources humaines en propre permettant d’avoir des marins pour armer le noyau d’équipage du porte-avions en 2032 et atteindre 900 personnes en 2035 pour débuter les essais » avait expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] en 2021. Et d’ajouter : « Soit on désarme un sous-marin nucléaire d’attaque tout neuf pour que ses atomiciens démarrent la chaufferie nucléaire en 2034, soit on recrute et on forme le noyau d’équipage – ce qui prend environ dix ans ».

Cependant, le recrutement est une chose… la formation en est une autre. Or, depuis le temps que le « croiseur lourd porte-avions » [telle est la dénomination officielle de l’Amiral Kouznetsov, ndlr] est en cours de modernisation, des compétences ont été perdues. Et les marins les plus anciens [et donc les plus expérimentés] ont été affectés ailleurs, quand ils n’ont pas été rendus à la vie civile.En outre, le navire ayant reçu de nouveaux systèmes, il faudra aussi du temps à l’équipage pour se les approprier. Et c’est sans compter sur l’entraînement des pilotes de Su-33 et de MiG-29 embarqués. Aussi, la reprise du « cycle opérationnel » en 2024 paraît-il bien ambitieux…

Quoi qu’il en soit, l’activité de l’Amiral Kouznetsov n’a jamais été importante… son premier engagement opérationnel ayant eu lieu en 2016, au large de la Syrie. Et il avait perdu deux de ses chasseurs embarqués. Mais une fois qu’il sera apte à reprendre la mer, il retrouvera la Flotte russe du Nord, dont la zone de responsabilité couvre les régions arctiques.

Pour rappel, évaluée à 300 millions d’euros au début du chantier, la modernisation de l’Amiral Kouznetsov a consisté à lui changer ses chaudières, à remplacer ses installations aéronautiques et à le doter de nouveaux moyens de guerre électronique et de communication ainsi que des systèmes de défense aérienne modernes [dont le Pantsir-M].

La limite d’âge des réservistes dans les armées est relevée à 70 ans, annonce Sébastien Lecornu

La limite d’âge des réservistes dans les armées est relevée à 70 ans, annonce Sébastien Lecornu

«On pourra être réserviste dans les armées françaises jusqu’à 70 ans», annonce Sébastien Lecornu

Le ministre des Armées indique vouloir « rester dans le club des nations capables de se protéger » face à une « succession de menaces ».

La limite d’âge pour être réserviste dans les armées va être rehaussée à 70 ans, a annoncé mardi 4 avril sur RTL le ministre des Armées Sébastien Lecornu, qui doit présenter en Conseil des ministres la future loi de programmation militaire (LPM). « On va rehausser les limites d’âge : désormais, on pourra être réserviste dans les armées françaises jusqu’à 70 ans et jusqu’à 72 ans pour certaines fonctions de spécialiste », a-t-il déclaré.

La limite d’âge est actuellement comprise entre 62 et 65 ans selon les cas, ont précisé à l’AFP les services du ministre. Soucieux de renforcer la « force morale » de la nation, le président Emmanuel Macron a pour objectif de doubler le nombre de réservistes qui est actuellement de 40.000. Sébastien Lecornu a par ailleurs évoqué les objectifs de la future LPM, qui portera le budget défense à 69 milliards d’euros en 2030 contre 43,9 milliards cette année.

On a une succession de menaces qui s’additionnent entre elles.

Sébastien Lecornu, ministre des Armées

« Il y a plusieurs objectifs avec cette enveloppe budgétaire inédite : continuer à réparer ce qui a été abîmé, un certain nombre de baisses de budget ont affecté notre modèle d’armée (…) et on a une succession de menaces qui s’additionnent entre elles », a-t-il souligné, en mentionnant le terrorisme, la guerre en Ukraine, la militarisation de l’espace ou encore le cyber. Il s’agit de « rester dans le club des nations capables de se protéger », a-t-il insisté.

Entre 2024 et 2030, l’enveloppe consacrée aux armées s’élèvera à 413 milliards d’euros, dont 13 milliards de recettes extra-budgétaires. Le budget défense sera augmenté chaque année de 3 à 4 milliards d’euros. Interrogé sur l’aide militaire française à l’Ukraine, le ministre a affirmé que « les Ukrainiens nous attendent sur deux terrains : le segment terrestre, la capacité à les aider à mener les contre-offensives efficaces dans les semaines qui viendront, et la défense sol-air, pour protéger le champ de bataille et les grandes agglomérations ukrainiennes ».

70, 72 ans… On pourra encore être réserviste

70, 72 ans… On pourra encore être réserviste

 

par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 3 avril 2023

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2023/04/04/70-72-ans-on-pourra-encore-etre-reserviste-23784.html


Comment faire pour recruter 40 000 nouveaux réservistes? 

Ce matin, sur RTL, le ministre des Armées Sébastien Lecornu, qui doit présenter en Conseil des ministres la future loi de programmation militaire (LPM), a apporté la réponse: « On va rehausser les limites d’âge: désormais, on pourra être réserviste dans les armées françaises jusqu’à 70 ans et jusqu’à 72 ans pour certaines fonctions de spécialiste », a-t-il déclaré. Logique, non? 

La limite d’âge est actuellement comprise entre 62 et 65 ans selon les cas, ont précisé à l’AFP les services du ministre.

Soucieux de renforcer la « force morale » de la nation, le président Emmanuel Macron a pour objectif de doubler le nombre de réservistes qui est actuellement de 40 000. 

Raillerie d’un camarade: « Ils rouleront en VAB, véhicules de l’avant blanchi »!

Lecornu veut une autorisation préalable pour les militaires en reconversion avec l’étranger

Lecornu veut une autorisation préalable pour les militaires en reconversion avec l’étranger

À l’avenir, selon le projet du ministre, les militaires « devront demander au ministère si cette reconversion compromet ou non nos intérêts stratégiques. En cas de refus et de non-respect de la décision, des poursuites pénales pourront être engagées ».© Fred Dugit / MAXPPP / PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP

« La protection de notre souveraineté n’est pas négociable », a affirmé le ministre des Armées, qui va présenter mardi la loi de programmation militaire.

par M.P avec AFP – le Point – publié le 1er avril 2023

https://www.lepoint.fr/politique/lecornu-veut-une-autorisation-prealable-pour-les-militaires-en-reconversion-avec-l-etranger-01-04-2023-2514553_20.php#11


Le ministre français des Armées veut faire voter un texte imposant un feu vert officiel aux militaires souhaitant travailler pour l’étranger, afin de vérifier que les intérêts du pays ne sont pas menacés, a-t-il indiqué samedi. « La protection de notre souveraineté n’est pas négociable », a estimé Sébastien Lecornu au quotidien Le Parisien, avant la présentation mardi en conseil des ministres de la prochaine loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030.

L’armée de Terre s’interroge sur sa stratégie globale de communication de recrutement 2024-2027

L’armée de Terre s’interroge sur sa stratégie globale de communication de recrutement 2024-2027

ecosystème.jpg

 

par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 29 mars 2023

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr


L’univers du recrutement est impitoyable et un rien effrayant si l’on se fie au « schéma » ci-dessus tiré des documents qui accompagnent le cahier des clauses techniques particulières d’un appel d’offres récent lancé par le ministère des Armées (Avis n° 23-38717).

L’armée de Terre a effectivement lancé une consultation portant sur « la conception, la proposition, la réalisation et la mise en oeuvre d’une stratégie globale de communication de recrutement en utilisant principalement le système du marketing de recrutement, pilotée par la donnée, pour la période 2024-2027« .

Le besoin en recrutement est actuellement de16 000 jeunes par an. L’objectif est de garantir, en quantité et en qualité, la ressource humaine et les compétences dont l’armée de Terre a besoin pour faire face à toutes les formes de conflictualité.

L’armée de Terre est pleinement concernée par le recrutement de jeunes dans les métiers identifiés en tension. De plus, elle veut poursuivre son effort dans le recrutement d’officiers scientifiques et techniques en se faisant connaitre auprès des organismes de l’enseignement supérieur. Le recrutement sur ces postes fait l’objet d’une attention particulière pour le Pôle recrutement.

La stratégie attendue doit couvrir les objectifs suivants :
OBJECTIF STRATEGIQUE 1 : interpeler, donner envie, attirer, convertir et engager des jeunes à prendre rendez-vous dans un CIRFA depuis le site www.sengager.fr ;
OBJECTIF STRATEGIQUE 2 : promouvoir l’image de marque de l’armée de Terre ;
OBJECTIF STRATEGIQUE 3 : utiliser la donnée comme levier de performance ;
OBJECTIF STRATEGIQUE 4 : renforcer la visibilité et la lisibilité de l’offre RH de l’armée de Terre sur le site www.sengager.fr, y compris auprès des prescripteurs ;
OBJECTIF STRATEGIQUE 5 : améliorer l’expérience candidat dans le processus de recrutement de l’immersion à l’incarnation ; OBJECTIF STRATEGIQUE 6 : développer, animer et entretenir le réseau des prescripteurs pour faire connaitre et améliorer la visibilité de l’offre RH de l’armée de Terre.

Trois cibles sont visées dans le cadre de cette stratégie qui ne doit pas reproduire des campagnes ayant déjà été conduites, au profit de l’armée de Terre ou d’autres clients, mais qui doit proposer des solutions innovantes pour atteindre les objectifs fixés:
– Public générique : jeunes français hommes et femmes : de 18 à 32 ans diplômés ou non ; 
– Cœur de cible : jeunes français hommes et femmes de 18 à 25 ans diplômés ou non ; 
– Publics secondaires : les prescripteurs (parents de jeunes en âge de s’engager, leurs ais, le monde de l’éducation (enseignement secondaire et supérieur), les missions locales, etc.).

L’avis précise que « le recrutement doit être présenté de façon globale, sans hiérarchiser les niveaux de recrutement ni les spécialités offertes. Il est en mesure de porter l’effort sur les spécialités ou les niveaux dont les recrutements sont les plus compliqués, en fonction de la conjoncture. Il ne doit pas être envisagé de tordre la réalité mais bien de présenter une offre globale, dans laquelle tout candidat sent qu’il peut trouver sa place. La campagne présente une armée de Terre d’emploi, engagée en opérations extérieures et sur le territoire national, dans toutes les spécialités qui la composent. Elle ne doit pas occulter les contraintes, en particulier géographiques et de disponibilité inhérentes au métier de soldat, tout en présentant les dispositifs d’accompagnement de ces contraintes pour les soldats et leur famille. L’objectif de toutes les actions de marketing est à la fois d’améliorer la quantité des candidats se présentant pour un engagement, participant ainsi à l’atteinte des objectifs de recrutement, mais également la qualité des candidats pour lutter ainsi contre l’attrition initiale qui a lieu dans les six premiers mois« .

schéma.jpg

La valeur totale du marché est estimée à 15 millions d’euros.