Pourquoi déployer un hôpital de campagne en Alsace prend-il du temps?

Pourquoi déployer un hôpital de campagne en Alsace prend-il du temps?

Mulhouse: la mise en place de l’élément militaire de réanimation commence

Mulhouse: la mise en place de l’élément militaire de réanimation commence

Par Philippe Chapleau – Lignes de défense – Publié le 21 mars 2020

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/

 

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Les premiers éléments du convoi militaire transportant l’hôpital de campagne qui doit aider à désengorger l’hôpital de Mulhouse sont arrivés ce samedi matin à destination (photo AFP).

Cet hôpital de campagne (un Element militaire de réanimation, plus précisément) comptera 30 lits de réanimation et une centaine de membres du personnel soignant. Il doit concourir à désengorger l’hôpital de Mulhouse, totalement saturé par un afflux croissant de malades du coronavirus, la commune étant l’un des principaux foyers épidémiques du pays.

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Sur les 16 camions de la brigade logistique de l’armée de terre qui avaient quitté Chanteau (près d’Orléans) pour Mulhouse vendredi matin (photo ci-dessous, Minarm), six sont arrivés un peu avant 7h à proximité de l’hôpital civil Emile Muller, escortés par des véhicules et des motards de la police. 

 

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L’hôpital de campagne doit être installé sur le parking habituellement réservé aux personnels de l’établissement hospitalier civil, où une tente et des camions de transport de troupes avaient déjà été positionnés vendredi, ainsi qu’un groupe électrogène.

Constitué à partir d’éléments habituellement utilisés lors d’opérations extérieures pour « des actes de soins de chirurgie de combat lourds », cet équipement a été reconfiguré « afin de l’adapter au besoin spécifique du COVID-19 (réanimation, ventilation) », selon un communiqué du ministère des Armées.

 

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Ce communiqué précise que:
« Capacité spécifique du Régiment médical (RMED) de La Valbonne, l’EMR sera armé par du personnel du Service de santé des armées et de ce régiment de l’armée de Terre. Avant son déploiement à Mulhouse, le personnel a procédé à la préparation de l’infrastructure de l’EMR à Chanteau près d’Orléans (45), au sein de la Direction des approvisionnements en produits de santé des armées (DAPSA).
L’EMR (élément militaire de réanimation) est constitué à partir d’éléments habituellement maintenus en réserve pour déployer des antennes médico-chirurgicales en opérations extérieures, pour des actes de soins de chirurgie de combat lourds nécessitant une configuration particulière. La mise en place de cet EMR consiste à reconfigurer la structure afin de l’adapter au besoin spécifique du COVID-19 (réanimation, ventilation). Il est également indispensable de définir, mettre en place et tester préalablement la structure d’accueil de ces modules, pour ce besoin très particulier de traitement des patients atteints d’une pathologie lourde comme le COVID-19. Ce test a été accompli dans la nuit de jeudi à vendredi.« 

Les hôpitaux militaires ne pèsent que 1% de l’hôpital public

Les hôpitaux militaires ne pèsent que 1% de l’hôpital public

 


Le président de la République a annoncé lundi soir qu’un hôpital militaire de campagne d’une trentaine de lits serait déployé en Alsace. L’armée de l’air participeront aux déplacements de malades d’une région à l’autre avec le module Morphée.

(Extrait d’un article de l’Opinion)

Avec la crise du coronavirus, le grand public risque de découvrir que les moyens des armées sont limités. Un officier pointe le décalage « entre ce que les gens attendent de l’armée et ce qu’elle peut faire pour eux ». Le cas de Service de santé des armées (SSA) est à cet égard révélateur, car les moyens hospitaliers militaires représentent à peine 1 % de l’hôpital public : 1 750 lits sur 250 000 et 2 300 médecins sur 223 000. En se réorganisant, le SSA va pouvoir mettre à disposition des urgences de l’ordre de 70 lits supplémentaires, avec tout le personnel nécessaire, dans les huit hôpitaux d’instruction des armées (HIA, c’est leur nom officiel) que compte le pays, à Clamart, Saint-Mandé, Brest, Bordeaux, Marseille, Toulon, Lyon et Metz.

Depuis une vingtaine d’années, avec la fin du service national, les capacités d’accueil des HIA ont été fortement réduites. Ils participent en permanence au service public hospitalier, en accueillant des civils, mais leur priorité reste le soutien des forces, notamment pour les blessés en opérations. Jeudi dernier, la ministre des Armées Florence Parly s’était rendue à l’hôpital Bégin, à Saint-Mandé, pour rappeler l’engagement du SSA contre l’épidémie, mais « à la hauteur de ses moyens ».

Evasans de Mulhouse à Toulon: l’armée de l’air élargit son théâtre d’opérations

Evasans de Mulhouse à Toulon: l’armée de l’air élargit son théâtre d’opérations

Par Philippe Chapleau – Lignes de défense – Publié le 18 mars 2020

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Le docteur Marc Noizet, chef des urgences de l’hôpital de Mulhouse (Haut-Rhin), a annoncé mardi qu’une première évacuation sanitaire de malades du coronavirus sera effectuée par avion militaire depuis l’hôpital de Mulhouse jusqu’à l’un des deux établissements (dont un hôpital des armées) de Toulon (Var). 

Le cabinet de la ministre des Armées promet des informations sur ces Evasans (évacuations sanitaires), ainsi que sur les modalités de déploiement de l’EMR (élément militaire de réanimation). La ministre pourrait s’exprimer plus longuement ce mercredi. Elle a pour l’instant seulement confirmé l’évacuation de 6 patients.

Cette première évacuation sanitaire militaire va se dérouler également ce mercredi, selon l’AFP.

« Je pense que c’est la première en France, je ne connais pas de situation sanitaire qui ait nécessité qu’on déplace (autant de) malades de réanimation d’un bout à l’autre de la région et de la France », a souligné le Dr Noizet. La décision a été « prise (lundi) soir » par le gouvernement, a-t-il indiqué soulignant qu’il s’agissait d’un « dispositif d’exception ».

Les patients seront transportés à bord d’un « quadrimoteur » (MRTT ou C-135FR?) de l’armée de l’Air « déjà équipé de six cellules de réanimation ».

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Suite au discours présidentiel de lundi, le ministère des Armées a évoqué le déploiement du module de réanimation Morphée qui permet de transporter dans des conditions de prise en charge adaptées entre six et douze patients.

Foyer majeur de la maladie depuis un grand rassemblement évangélique fin février à Mulhouse, le Haut-Rhin a déjà enregistré à lui seul 688 cas de coronavirus et 30 décès. Lundi, Josiane Chevalier, la préfère de la région Grand Est, a déclaré que les capacités de réanimation des hôpitaux du Haut-Rhin sont saturées.

Le Service de Santé des Armées a mis au point un nouveau gilet pare-balles capable d’absorber les impacts

Le Service de Santé des Armées a mis au point un nouveau gilet pare-balles capable d’absorber les impacts

http://www.opex360.com/2019/12/29/le-service-de-sante-des-armees-a-mis-au-point-un-nouveau-gilet-pare-balles-capable-dabsorber-les-impacts/


Le Service de santé des armées veut adapter l’alimentation des soldats à leur environnement opérationnel

Le Service de santé des armées veut adapter l’alimentation des soldats à leur environnement opérationnel

http://www.opex360.com/2019/12/24/le-service-de-sante-des-armees-veut-adapter-lalimentation-des-soldats-a-leur-environnement-operationnel/

Le Service de santé des Armées déploie « Axone », le nouveau système d’information de ses centres médicaux

Le Service de santé des Armées déploie « Axone », le nouveau système d’information de ses centres médicaux

Une innovation du Service de santé des Armées va améliorer la sécurité des plongeurs militaires

Une innovation du Service de santé des Armées va améliorer la sécurité des plongeurs militaires

http://www.opex360.com/2018/12/16/une-innovation-du-service-de-sante-des-armees-va-ameliorer-la-securite-des-plongeurs-militaires/

Plongeurs de l’armée de Terre, plongeurs-démineurs et plongeurs de bord de la Marine nationale, nageurs de combat… Les militaires exerçant ces spécialités sont exposés à des risques d’œdème pulmonaire d’immersion étant donné qu’ils sont souvent obligés de faire un exercice physique intense, ce qui suppose un effort ventilatoire important. Ce qui peut donc donner lieu à une congestion, susceptible d’être fatale.

Or, d’après le Service de santé des armées [SSA], une augmentation de la « prévalence de cet œdème pulmonaire d’immersion » a été constatée chez les plongeurs militaires au cours de ces dernières années. « Cela s’explique notamment par le fait que cet accident est mieux connu et ses symptômes mieux identifiés », précise-t-il.

Pour réduire ce risque, l’Institut de recherche biomédicale des armées [IRBA] a mis au point un « pneumo-barotachographe » [PBO], grâce au travaux d’un médecin-chef et d’un ingénieur d’études et de fabrication affectés à l’équipe résidente de recherche subaquatique opérationnelle de Toulon.

Actuellement, les ordinateurs de plongée que l’on trouve sur le marché ne font que mesurer la fréquence cardiaque du plongeur. Le PBO va beaucoup plus loin puisque, en plus, il enregistre l’ensemble des données respiratoires, c’est à dire la pression thoracique différentielle, le débit et la fréquence ventilatoires, ainsi que l’intensité du palmage, la profondeur d’immersion, la température et l’inclinaison du plongeur.

« Toutes ces informations sont accessibles immédiatement au cours de la plongée. Lorsqu’une ou plusieurs variables dépassent un seuil prédéfini, une alarme sonore et visuelle se déclenche et avertit le plongeur et son binôme. Le militaire peut ainsi réagir afin d’éviter un accident », explique le SSA.

Pour le moment, ce PBO est encore au stade de prototype. Il s’agit maintenant de pousser sa miniaturisation et de l’intégrer dans un ordinateur de plongée fixé au poignet du plongeur. Il reste également à affiner les seuils d’alerte et de pouvoir mesurer aussi la pression partielle des gaz inspirés et expirés.

Photos : Institut de recherche biomédicale des armées 

Le Service de santé des armées aura recours à plus de réservistes et de contractuels pour tenir son contrat opérationnel

Le Service de santé des armées aura recours à plus de réservistes et de contractuels pour tenir son contrat opérationnel

http://www.opex360.com/2018/12/09/le-service-de-sante-des-armees-aura-recours-a-plus-de-reservistes-et-de-contractuels-pour-tenir-son-contrat-operationnel/

 

Au cours de la Loi de programmation militaire [LPM] 2014-19 qui s’achève, le Service de santé des armées [SSA] aura vu fondre ses effectifs de 8% alors même qu’il a été confronté à une activité intense, liée à la remontée en puissance de la Force opérationnelle terrestre [FOT] et au niveau élevé de l’engagement des forces sur les théâtres extérieurs.

Le modèle du plan « SSA 2020 » est d’autant plus sous tension que le recrutement a du mal à suivre. « Le plafond d’emplois autorisés du SSA est passé de 16.529 effectifs en 2014 à 15.626 en 2018 [dont environ 5.000 civils, ndlr]. L’effectif moyen réalisé en cours d’année est inférieur de 600 unités au plafond d’emploi », ont relevé les sénateurs Jean-Marie Bockel et Christine Prunaud, co-rapporteurs pour avis sur le projet de loi de finances pour 2019 « Défense : Préparation et emploi des forces » [.pdf].

Actuellement, le SSA compte 700 médecins des forces : un niveau largement insuffisant puisqu’il lui en manque une centaine. Aussi, ce sont donc souvent les mêmes qui sont envoyés en opération extérieure. « Les personnels projetés effectuent 200 % du contrat opérationnel » du service, rappellent les deux sénateurs. Et cela ne peut avoir que des conséquences sur la fidélisation, d’autant plus que, et c’est une autre difficulté, certaines spécialités sont plus affectées que d’autres.

« Alors que les déficits de personnels sont déjà criants dans certaines spécialités telles que les chirurgiens orthopédistes, les dentistes, les infirmiers en soins spécialisés de bloc opératoire diplômés d’État et les masseurs kinésithérapeutes, la surprojection des mêmes personnels finit par les pousser à quitter le service. Leur fidélisation est un défi difficile à relever dans de telles conditions, et alors que la concurrence de la fonction publique hospitalière sur certaines spécialités est réelle. À ceci s’ajoute la longueur des formations pour nombre des métiers de la santé, générant des effets retardés sur les viviers », lit-on dans le rapport de M. Bockel et de Mme Prunaud.

Pour remédier à ces déficits dans ces spécialités, le SSA a recours de plus au plus à des contractuels. « Ces facteurs incitent à la civilianisation progressive des postes sans contrainte opérationnelle directe et au recours croissant aux praticiens contractuels », avance le rapport.

En 2016, les officiers contractuels représentaient 7% des effectifs des praticiens. Il est prévu de doubler cette part, avec une « cible établie à 16% d’ici 2021 », est-il indiqué dans le document.

Quant aux besoins liés aux engagements du SSA sur les théâtre extérieur (par exemple, 200 de ses personnels sont engagés au Sahel, au titre de l’opération Barkhane), le recours aux réservistes s’impose. Ce qui fait que, actuellement, 20% du contrat opérationnel du service est assuré par ces derniers, contre 10% l’an passé.

« À ce jour 2 900 réservistes participent aux missions du SSA, 50 % d’entre eux sont appelés à partir à la retraite à court terme. La directrice du SSA travaille activement à l’augmentation de leur nombre pour atteindre l’objectif de 3.500 réservistes », affirment les deux rapporteurs.

La LPM 2019-25 prévoit de stabiliser les effectifs du SSA jusqu’en 2023, avant de les augmenter « modérement » par la suite. « Cette nouvelle trajectoire positive se traduira par la mise en oeuvre du nouveau modèle hospitalier militaire, la poursuite de la remontée en puissance de la médecine des forces et la préparation de l’avenir avec la mise en formation de 15 élèves praticiens et 10 élèves infirmiers supplémentaires pour 2019 », fait valoir le rapport.

Toutefois, les sénateurs Bockel et Prunaud restent prudents car la situation du SSA restera fragile, avec trois points d’attention particuliers. « La féminisation du corps médical pose certains défis », estiment-ils. En outre, « le fonctionnement quotidien des centres médicaux des armées est également marqué par un accroissement des besoins en expertise médicale d’aptitude et une intensification des activités de soutien des activités à risque, du fait de l’augmentation de la force opérationnelle terrestre et du plan Réserve 2019 », ajoutent-ils. Enfin, « l’attractivité du secteur civil, particulièrement forte pour certaines spécialités hospitalières (radiologie, anesthésie-réanimation et chirurgie), favorise de nombreux départs de l’institution. »