Les résultats du sondage annuel du Ronald Reagan Institute ont été publiés jeudi. Pour voir l’ensemble des (riches) données et des tableaux en 106 pages, cliquer ici.
Les données montrent, par exemple, que le niveau de confiance des Américains dans leurs forces armées nationales américaine repart à la hausse (avec 51% des sondés qui font confiance à l’Institution militaire) mais sans revenir au niveau connu en 2018 (70%), année où a eu lieu la première « Reagan National Defense Survey » :
Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que toutes institutions concernées enregistrent une amélioration des taux de confiance. Les forces armées restent toutefois en tête, loin devant la police et les agences de maintien de l’ordre.
Autre données intéressante: 79% des personnes interrogées ont déclaré qu’elles soutenaient une augmentation des dépenses militaires, soit le niveau le plus élevé jamais enregistré par l’enquête. Ce chiffre est en hausse par rapport au niveau historiquement bas de 71% enregistré lors du sondage de l’été 2023 de l’Institut (voir mon post d’alors):
La hausse souhaitée des dépenses militaires n’arrive toutefois qu’en 5e position, derrière la hausse préconisée par les sondés des dépenses pour la couverture sociale, les infrastructures, la santé et l’éducation.
Autre sujet abordé: la présence militaire américaine à l’étranger. Le soutien à une telle présence est resté relativement stable depuis la première enquête en 2018. Cette année, 62 % des personnes interrogées se disent favorables à l’installation permanente de bases militaires à l’étranger, tandis que 33 % s’y opposent. L’année dernière, les chiffres sur la même question était respectivement de 66 % et 28 %.
Toujours sur l’étranger: quels sont les théâtres les plus importants? En tête: l’Asie du sud-est, devant le Moyen-Orient et l’Europe:
Sur l’Ukraine, on constate une érosion du soutien aux envois d’armes:
Enfin, les données de l’enquête montrent que 60 % des personnes interrogées soutiennent l’OTAN en tant qu’alliance.
Cette « Reagan National Defense Survey » a été réalisée auprès de 2500 personnes au cours de la première moitié du mois de novembre.
Le président de la République a provoqué quelque émoi dans la communauté occidentale en évoquant l’hypothèse d’un déploiement de forces militaires en Ukraine. Il fallait sans aucun doute exprimer cette possibilité face à une défaite possible de l’armée ukrainienne bien malmenée depuis quelques semaines.
Une grande partie des commentateurs, sinon des experts, avait parié sur une victoire inéluctable de l’Ukraine qui est possible mais sans doute pas dans l’immédiat. Cette situation aurait justifié l’assistance donnée depuis deux ans et évité un engagement plus physique des forces occidentales, c’est-à-dire de ne pas payer le prix du sang et bénéficier d’une image collective de vainqueurs.
La réalité militaire change la donne et met l’Occident au défi de tenir ses engagements : la Russie ne doit pas gagner mais l’Ukraine pourrait perdre. Que faire ? D’où l’importance des propos du président de la République pour avertir et sensibiliser les opinions publiques, contraindre les politiques des différents pays concernés à prendre une position publique… qui a été prise.
Sans oublier ce sondage du Figaro ce 29 février 2024 tout à fait significatif du sentiment d’une grande partie des Français sur les limites à donner à notre engagement en Ukraine
Sondage (2), Le Figaro du 1er mars 2024.
Sondage (3), Le Figaro du 1er mars 2024.
Général (2S) François CHAUVANCY
Saint-cyrien, breveté de l’École de guerre, docteur en sciences de l’information et de la communication (CELSA), titulaire d’un troisième cycle en relations internationales de la faculté de droit de Sceaux, le général (2S) François CHAUVANCY a servi dans l’armée de Terre au sein des unités blindées des troupes de marine. Il a quitté le service actif en 2014. Consultant géopolitique sur LCI depuis mars 2022 notamment sur l’Ukraine et sur la guerre à Gaza (octobre 2023), il est expert sur les questions de doctrine ayant trait à l’emploi des forces, les fonctions ayant trait à la formation des armées étrangères, la contre-insurrection et les opérations sur l’information. A ce titre, il a été responsable national de la France auprès de l’OTAN dans les groupes de travail sur la communication stratégique, les opérations sur l’information et les opérations psychologiques de 2005 à 2012. Il a servi au Kosovo, en Albanie, en ex-Yougoslavie, au Kosovo, aux Émirats arabes unis, au Liban et à plusieurs reprises en République de Côte d’Ivoire où, sous l’uniforme ivoirien, il a notamment formé pendant deux ans dans ce cadre une partie des officiers de l’Afrique de l’ouest francophone. Il est chargé de cours sur les questions de défense et sur la stratégie d’influence et de propagande dans plusieurs universités. Il est l’auteur depuis 1988 de nombreux articles sur l’influence, la politique de défense, la stratégie, le militaire et la société civile. Coauteur ou auteur de différents ouvrages de stratégie et géopolitique., son dernier ouvrage traduit en anglais et en arabe a été publié en septembre 2018 sous le titre : « Blocus du Qatar : l’offensive manquée. Guerre de l’information, jeux d’influence, affrontement économique ». Il a reçu le Prix 2010 de la fondation Maréchal Leclerc pour l’ensemble des articles réalisés à cette époque. Il est consultant régulier depuis 2016 sur les questions militaires au Moyen-Orient auprès de Radio Méditerranée Internationale. Animateur du blog « Défense et Sécurité » sur le site du Monde à compter d’août 2011, il a rejoint en mai 2019 l’équipe de Theatrum Belli.
Construite sur les aspirations croissantes des Français en faveur d’un retour du Service militaire, la première ministre, Elizabeth Bornes, a intégré, dans ses 4 mesures phares destinées à prévenir les émeutes comme celles de l’été 2023, une proposition d’encadrement militaire des jeunes les plus problématiques. Si la solution gouvernementale est évidemment incohérente, comme les lui rappelleront les Armées, elle s’appuie une vision idéalisée des Français concernant un Service national paré de toutes les vertus, sauf celles pour lequel il était conçu.
Connaissez-vous l’amnésie rétrograde ? Selon le dictionnaire médical de l’Académie de Médecine, il s’agit d’un trouble de la mémoire à type d’amnésie d’évocation ou de remémoration, qui intéresse la restitution d’évènements ayant précédé la maladie, et dont le souvenir était bien conservé auparavant.
Concrètement, on est atteint de ce type d’amnésie, lorsque l’on ne parvient plus à se remémorer des souvenirs antérieurs au traumatisme lui ayant donné naissance. Et l’amnésie antérograde, hé bien, c’est l’inverse.
Il se pourrait bien que les Français soit atteint de ce mal sévère, aux dires des médecins, tout au moins lorsqu’il s’agit du service national, et plus précisément, du service militaire.
L’encadrement des jeunes délinquants par les Armées : bis repetita
À l’occasion de la présentation du plan d’action gouvernemental lancé suite aux émeutes urbaines d’il y a tout juste trois mois, après la mort tragique du jeune Nahel, consécutif au tir d’un policier après qu’il ait forcé un contrôle routier, la première ministre a présenté les quatre mesures qui seront mises en œuvre pour contenir cette dérive sensible de la société française.
L’une de ces mesures s’appuie sur un possible encadrement des « jeunes à problèmes », par les forces armées. Cette annonce a, comme à chaque fois, fait vertement réagir l’écosystème défense, pour qui les armées n’ont pas vocation, et surtout pas les moyens, d’exécuter une telle mission, d’autant que les tensions internationales requièrent la concentration de ses moyens divisés par deux ces quinze dernières années, pour protéger le pays et ses intérêts.
« Comme à chaque fois », car une telle hypothèse, consistant à s’appuyer sur les armées pour encadrer la délinquance juvénile, a été avancée à plusieurs reprises lors des dernières années. Ainsi, il y a tout juste plus d’un an, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait, lui aussi, annoncé une mesure semblable à Mayotte, là encore pour contenir une jeunesse hors de contrôle.
Si l’idée est exhumée à chaque émeute, en dépit de l’opposition farouche des armées, ce n’est pas par hasard. En effet, une majorité de Français semble approuver la mesure. Plus globalement, ceux-ci aujourd’hui sont très majoritairement en faveur d’un retour d’une institution française jusqu’en 1996, à savoir, le service nationale.
En effet, ces dernières années, les nombreux sondages commandés sur le sujet, montre un nombre croissant d’opinions favorables concernant un retour du fameux service militaire.
Les Français à 75 % en faveur d’un retour au Service Militaire dans les sondages
Un sondage, plus récent, encore une fois, de l’Ifop, confirme la tendance, avec 66% des personnes interrogées regrettant le service militaire. Même si seuls 27 % des concernés, les 18-24 ans, partagent cet avis, ces sondages répétés ont de quoi conforter les gouvernants lorsqu’ils annoncent vouloir s’appuyer sur les armées pour encadrer les délinquants.
Mais qu’en était-il en 1996, et avant cela, lorsque, justement, le Service national existait encore ? La situation était, en réalité, toute opposée à aujourd’hui.
Une vision tronquée, mais croissante, des vertus du Service national
Que nous disent tous ces sondages ? En premier lieu, que le sujet intéresse. Ainsi, ces quinze dernières années, plus d’une dizaine de sondages nationaux ont été commandés aux instituts spécialisés sur le sujet. Dans le même temps, aucun sondage n’a porté, par exemple, sur la restauration de la vignette automobile, abrogée en 2005.
En second lieu, que la nostalgie croissante du service national en France, concerne surtout ceux qui n’auront pas à le faire, et beaucoup moins ceux qui pourraient être appelés. Rien d’étonnant à cela, quand on voit les difficultés remontrées par les Armées pour faire le plein de recrues, professionnelles comme réservistes.
Troisième constat, cet engouement pour le service militaire, n’a rien à voir avec l’objectif principal des armées, à savoir défendre la nation. Un sondage datant de janvier 2015, juste après les attaques de Charlie Hebdo, montrait ainsi que pour la majorité de Français favorable à un retour du service national, les objectifs les plus souvent cités étaient l’intégration, le brassage social et la transmission des valeurs républicaines. De défense, il n’était pas question.
Enfin, tout indique que plus le temps passe, plus les Français ont une vision erronée, voire idéalisée, des vertus qu’avait le Service Militaire, en particulier pour ce qui concernait son moteur intégratif, et son rôle social. Ceux qui ont pu, ou du, encadrer de jeunes appelés du contingent lors de ses dernières années, savent parfaitement qu’il était impossible de se substituer, en quelques mois, à une éducation défaillante, que ce soit le fait des parents, ou de l’éducation nationale.
Il ne s’agissait, alors, que de travailler au mieux avec les plus volontaires, et de limiter la casse quant aux plus rétifs, sans d’ailleurs de distinction d’origine ou de classe sociale à ce sujet.
Amnésie rétrograde, quand tu nous tiens…
De fait, l’annonce faite par Elizabeth Bornes, concernant un possible encadrement militaire des jeunes délinquants, n’est que la conséquence aisée d’une aspiration populaire fortement ancrée, elle-même basée sur un souvenir erroné des vertus supposées de l’encadrement militaire.
Nous avons bien là, les caractéristiques d’une amnésie rétrogrades sévères à l’échelle d’un pays. Les médecins sont prévenus.
En France, l’armée est la deuxième institution suscitant le plus de confiance (83 %), loin devant la police (69 %) et les autorités publiques régionales ou locales (64 %), et juste derrière le personnel médical et de santé (89 %). Cette confiance dans l’armée progresse en France d’un point par rapport à l’été 2020.
C’est ce qui ressort des données du nouveau bulletin EcoDef Conjoncture, n°186, intitulé : Opinion des européens sur la défense pendant l’hiver 2020-2021. On peut le consulter en ligne ici. il suffit de cliquer ensuite sur l’onglet Conjoncture.
Au niveau européen, on retrouve aussi un tel haut niveau de confiance. « Dans les 27 États membres de l’Union européenne, 74 % des personnes interrogées ont déclaré avoir confiance dans l’armée de leur pays. Entre février et mars 2021, la confiance dans l’armée a progressé de +2 points au sein de l’UE27. Elle augmente dans 18 États membres, notamment au Portugal (+15 points), en Tchéquie (+8 points) et en Belgique (+6 points), et a reculé dans dix pays, dont la Slovénie, la Pologne, la Roumanie et la Grèce« , précise le SGA dans cet EcoDef.
En revanche, l’utilité d’une armée commune n’est pas jugée prioritaire:
L’enquête a été menée le 28 avril 2021, auprès d’un échantillon de 1 613 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
A la demande de LCI, Harris Interactive a interrogé les Français sur leurs réactions suite à la publication de la tribune des militaires sur le site de Valeurs Actuelles. Les principaux enseignements de cette enquête sont les suivants :
La France au bord de la guerre civile ? Non, répondent – mollement – les Français. Mais il s’agit là d’un des seuls points sur lesquels les personnes interrogées par Harris Interactive se montrent en désaccord avec les propos tenus par des militaires dans la tribune relayée par Valeurs Actuelles.
En effet, le constat posé est partagé par une majorité de nos compatriotes, qu’il s’agisse du fait que les lois de la République ne s’appliquent pas sur la totalité du territoire (86%), l’accroissement de la violence (84%), un antiracisme provoquant l’effet contraire de celui escompté (74%), le délitement de la société française (73%) voire les effets délétères de l’intervention des forces de l’ordre au moment du mouvement des gilets jaunes (62%). Dans ce contexte, près d’un Français sur deux se déclare favorable à l’intervention de l’armée sans qu’on ne lui en donne l’ordre afin de garantir l’ordre et la sécurité en France (49%).
D’une manière globale, les Français portent les mêmes jugements que ceux qui ont été partagés par les généraux. Et même si des nuances politique se font sentir, on ne relève (hormis sur l’intervention « autonome » de l’armée) pas de clivage net d’opinion. Même si l’intensité des réponses varie. Comme on pouvait s’y attendre, les proches du RN sont très nettement en accord avec les propos tenus par les militaires. D’une manière générale, les sympathisants LR se déclarent – indépendamment de la qualité des signataires – très nettement en accord avec les constats posés.
Au final, ce ne sont pas moins de près de 6 Français sur 10 qui indiquent soutenir les militaires ayant signé la tribune (58%). C’est sur ce point que les nuances politiques se font le plus sentir : les proches de la gauche comme du centre expriment une distance à la différence des sympathisants LR et encore plus RN. Preuve, ici, que l’on peut être d’accord avec des propos sans pour autant systématiquement soutenir une démarche ou une posture.
Tribune des militaires : 58% des Français soutiennent l’initiative des signataires
POLÉMIQUE – Alors que des militaires ont signé une tribune controversée dénonçant le « délitement » du pays, le sondage Harris Interactive réalisé pour LCI nous éclaire sur le sentiment des Français à l’égard de ce texte.
Une semaine après sa publication, la tribune des généraux continue à faire des vagues. Dévoilée par Valeurs Actuelles le 21 avril, le texte signé par des militaires appelle le président Emmanuel Macron à défendre le patriotisme. Les signataires dénoncent le « délitement » qui frappe selon eux le pays et se disent « disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation ». Alors que l’exécutif tape du poing sur la table – le Premier ministre Jean Castex condamnant « avec la plus grande fermeté » la tribune – les Français ont un avis moins tranché.
Selon le sondage d’Harris Interactive réalisé pour LCI, 64% des personnes interrogées ont entendu parler de cette tribune et 38% voient précisément de quoi il s’agit. Globalement voilà ce que dit le texte qui a défrayé la chronique : adressée au Président de la République, au gouvernement et aux parlementaires, elle dénonce le « délitement » de la France du fait « d’un certain antiracisme », de « l’islamisme et des hordes de banlieue ». Au total, 58 % des personnes interrogées soutiennent les militaires ayant signé la tribune, selon notre sondage, réalisé sur un échantillon de 1613 personnes.
Sur le fond, l’opinion publique divisée
Par ailleurs, la tribune pointe aussi du doigt la politique de maintien de l’ordre portée par le gouvernement, notamment lors des manifestations des Gilets Jaunes. Les militaires mettent en garde l’exécutif d’une intervention de l’armée qui agirait d’elle-même pour rétablir l’ordre. Sur ce point, les Français semblent divisés : près d’une personne sur deux (49%) considère que l’armée devrait intervenir pour garantir l’ordre même sans la sollicitation du gouvernement. Et sur d’autres sujets en lien avec la tribune ? Au total, 84% des Français interrogés pensent que la violence augmente de jour en jour et 73% d’entre eux estiment que le pays se délite. Les partisans de la droite et de l’extrême droite semblent davantage en accord avec les idées des signataires. En particulier sur la question de la sécurité : par exemple, 93% des Républicains et 94% des sympathisants du Rassemblement National pensent que les lois de la République ne s’appliquent pas dans certaines villes.
1/3 des Français estiment qu’ils doivent être sanctionnés
Après la publication de cette tribune, les militaires qui ne sont pas à la retraite encourent la radiation ou des sanctions disciplinaires, a annoncé mercredi soir le chef d’état-major des Armées. Parmi les signataires : une vingtaine de généraux à la retraite de l’armée française, une centaine de hauts gradés et plus d’un millier d’autres militaires. Les 18 soldats d’active identifiés – dont quatre officiers – parmi les centaines de signataires recevront« des sanctions disciplinaires militaires », a précisé le général François Lecointre, en évoquant des sanctions « plus fortes pour les plus gradés« . Notre sondage Harris Interactive montre que les Français sont plus cléments. En effet, les deux tiers du panel pensent que les signataires de la tribune ne doivent pas être punis.À un an de l’élection présidentielle, les acteurs politiques se sont emparés de cette polémique. En tête de file : la présidente du Rassemblement National, Marine Le Pen. La candidate avait, deux jours après cette tribune, invité les militaires signataires à se « joindre à notre action pour prendre part à la bataille qui s’ouvre ». Un soutien renouvelé mardi alors qu’elle déplorait « la fermeté » du gouvernement à leur égard.Du côté des Français, seul un tiers des personnes interrogées sont d’accord avec la prise de position de la candidate à la présidentielle sur ce sujet. Chez les sympathisants écologistes, ils sont 86 % à penser qu’elle a eu tort. Mais en soutenant ces militaires, Marine Le Pen se repositionne sur l’échiquier politique. Parmi les sympathisants du RN, 89% soutiennent sa réaction et chez les Républicains, ils sont 40% à la suivre.
Pour la première fois, un sondage montre que la moitié des Français désapprouvent la présence de militaires français au Sahel. Cette enquête exclusive Ifop* pour Le Point, que nous publions huit ans jour pour jour après le déclenchement de l’opération Serval, le 11 janvier 2013, montre que 51 % (donc la moitié, avec les marges d’erreur) des sondés ne sont « pas favorables » à l’intervention militaire française au Mali, dont 19 % qui n’y sont « pas du tout favorables ».
La question posée aux sondés ne concerne que le Mali, l’un des cinq pays du Sahel couverts par l’opération Barkhane, qui a succédé à Serval en 2014, et s’étend aussi au Tchad, au Niger, au Burkina Faso et à la Mauritanie. Mais « nous pouvons extrapoler ce résultat à l’ensemble de Barkhane », selon Jérôme Fourquet, directeur du département opinions à l’Ifop, car « les Français ne font pas vraiment le distinguo et l’essentiel des combats et des pertes ont lieu au Mali ».
Barkhane va être « de plus en plus difficile à justifier »
Le sondage a été réalisé début janvier, juste après deux attaques meurtrières qui avaient entraîné la mort de cinq soldats français en quelques jours. La frappe aérienne dite de Bounti, qui a donné lieu à une vive polémique (les armées françaises sont accusées de bavure, ce qu’elles démentent fermement), a été connue du grand public « pour l’essentiel après l’enquête », selon Jérôme Fourquet.
Pour l’Élysée et les armées françaises, qui évoquaient déjà en 2020 une réduction des effectifs de l’opération Barkhane en 2021, ce sondage montre une nette détérioration de l’adhésion à cette opération extérieure. Les opinions favorables avaient atteint 73 % en 2013, au lendemain de la libération de Tombouctou, et se maintenaient à 59 % en 2019, lors d’un sondage réalisé juste après la mort de 13 soldats français dans le crash de deux hélicoptères.
La France restera « autant qu’il sera nécessaire »
« Si l’on poursuit dans cette dynamique, l’opération sera de plus en plus difficile à justifier pour l’exécutif dans les mois à venir », prévient Jérôme Fourquet. À titre de comparaison, l’intervention en Afghanistan avait débuté au lendemain du 11 septembre 2001 avec 55 % d’opinions favorables, pour tomber à 24 % en 2011, juste avant le retrait des troupes françaises.
« Nous n’avons pas vocation à être éternels au Mali et nous savons que c’est une présence exigeante, difficile », a expliqué la ministre des Armées Florence Parly, interrogée sur France Inter le 10 janvier. « Nous avons des résultats dans cette lutte contre les groupes terroristes armés », a-t-elle répété, en assurant que la France restera « autant qu’il sera nécessaire pour permettre aux armées locales d’assurer la sécurité ».
Les écologistes plus favorables à cette guerre que la droite
Le détail des réponses à notre sondage apporte aussi son lot d’enseignements. Si les avis sont sensiblement similaires entre les différentes tranches d’âge, il n’en est pas de même selon les opinions politiques. Ainsi, les proches de La République en marche soutiennent massivement l’opération (66 %), alors que les sympathisants des Républicains n’adhèrent qu’à 48 % (c’est encore moins pour ceux qui avaient voté François Fillon en 2017, qui n’approuvent qu’à 41 %). Côté Rassemblement national, ils n’adhèrent qu’à 38 %.
L’opération militaire est plus largement soutenue à gauche, avec un taux d’approbation à 61 % pour les sympathisants PS, 43 % pour La France insoumise et… 51 % pour les écologistes, soit 13 points de plus qu’au RN et 10 points de plus que chez les électeurs de François Fillon.
Les femmes plus méfiantes que les hommes
« Les électeurs du parti au pouvoir soutiennent plus mécaniquement l’intervention que les autres », décrypte Jérôme Fourquet, pour lequel « le faible score à l’extrême droite s’explique par une idéologie non pas pacifiste ou antimilitariste, mais isolationniste et antimacroniste, deux points sur lesquels l’électorat de François Fillon est assez aligné ». « Une bonne partie de ces électeurs considèrent que l’État devrait concentrer ses efforts pour démanteler l’islamisme en France, lutter contre la délinquance et le narcotrafic dans des territoires jugés perdus de la République », ajoute-t-il.
Les réponses varient aussi beaucoup selon l’activité : les cadres approuvent (57 %) alors que les retraités sont les plus lassés (44 %). Enfin, les femmes sont plus méfiantes (46 %) que les hommes (53 %) à l’égard de l’opération. « On peut aussi voir le verre à moitié plein », assure Jérôme Fourquet. « Qu’il y ait, huit ans après et avec 50 morts au compteur, encore 49 % des Français qui soutiennent l’opération, ce n’est pas si mauvais que cela », conclut-il. Une réflexion qui fait écho aux bons chiffres de la confiance des Français dans l’institution militaire : 74 % selon un sondage OpinionWay de 2019 pour le Cevipof.
Contacté lundi après-midi, le ministère des Armées n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat.
* L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 004 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les interviews ont été réalisées par questionnaire autoadministré en ligne du 5 au 6 janvier 2021.
Journaliste au quotidien Le Parisien, Henri Vernet a eu le nez creux en écrivant son « thriller » politique « Article 36 « . L’histoire? Un jeune président est confronté à un vaste mouvement de protestation animé par les « cocus de la République »? C’est alors qu’une vague d’attentats s’abat sur la France. Les forces de sécurité étant au bord de la rupture, l’opération « Mistral » est lancée, dans le cadre de l’article 36 de la Constitution, lequel prévoit le transfert du pouvoir aux militaires pendant 12 jours afin de restaurer la sécurité sur l’ensemble du territoire national. Et le général qui va la conduire deviendra un rival du chef de l’État.
Cette fiction est le « fruit d’une enquête patiente et rigoureuse, nourrie de témoignages et d’entretiens avec des responsables clés des armées, des services de renseignement, de la police et de la gendarmerie », explique l’éditeur d’Article 36, à savoir les Éditions Jean-Claude Lattès.
Justement, ces dernières ont commandé un sondageauprès de l’institut Odoxa. Et les résultats vont dans le sens de la conclusion de leur présentation du livre de Henri Vernet : « Ce qui est raconté et décrit dans l’ouvrage est imaginaire, mais tout pourrait parfaitement arriver, et nous montrons comment. »
Tout d’abord, pour 60% des personnes interrogées, la France est toujours en guerre contre le terrorisme. Et « ce sentiment […] est partagé par tous les Français, quelle que soit leur orientation politique, à l’exception [relative] des ‘Insoumis’ qui sont les seuls à être partages [50/50] sur la question. Pour les aitres, la question ne se pose même pas : 57% des sympathisants RN [Rassemblement national, ex-FN, ndlr], 65% de ceux du PS, 68% de ceux de LR et 75% des sympathisants de LaREM [La République en Marche, ndlr] perçoivent leur pays comme étant actuellement en guerre », souligne Odoxa.
Et être en guerre suppose des mesures d’exception. Et là encore, une nette majorité de Français y est favorable. Ils sont en effet 55% à s’y dire prêts et à consentir une réduction de leurs libertés au profit de leur sécurité. Cela étant, les réponses ne sont pas les mêmes en fonction des sympathies politiques. Les électeurs de La France insoumise [LFI] et du Parti socialiste sont les plus hostiles à cette idée [respectivement à 67% et à 57%]. En revanche, les sympathisants de LaREM y adhèrent à 67%. Et cela monte jusqu’à 74% pour ceux de LR.
Autre enseignement de cette enquête, l’armée est l’institution à laquelle les Français font le plus confiance pour lutter contre le terrorisme, quel que soit le biais politique. C’est le cas pour 54% des personnes interrogées. Arrivent ensuite la police [20%], la justice [9%], le gouvernement [7%] et la classe politique [1%].
« Les instances classiques de nos régimes démocratiques [justice et pouvoir politique], normalement en charge de répondre à ce type de dangers,sont donc totalement dépassées par le pouvoir militaire [voire policier] » commente Odoxa.
Aussi, l’idée de placer « temporairement » un militaire à la tête du pays en cas de nouveaux attentats est majoritaire, 50% des sondés ayant répondu y être favorables [contre 49%]. Une telle hypothèse est surtout plébiscitée à la droite de l’échiquier politique, les sympathisants du RN y étant faborables à 71% et ceux des Républicains à 58%. Même à gauche, une telle éventualité est loin d’effayer les personnes proches de LFI : elles y seraient même favorables à 49%. Mais elle n’est pas populaire chez les sympathisants socalistes [ils sont 66% à y être hostiles], et encore moins pour ceux de LaReM, 75% d’entre-eux repoussant une telle issue.
Selon un sondage de l’IFOP paru dans la presse dernièrement, 56 % des Français jugeraient l’Islam compatible avec les valeurs françaises. La mesure envisagée par nos autorités de taxer la viande hallal afin d’en subventionner le culte et ainsi de le soustraire au radicalisme des imans dépêchés depuis les pays d’origine serait même refusée par 70 % des personnes interrogées.
Il s’agit là d’un retournement de l’opinion puisqu’en 2016, selon un sondage comparable, on obtenait des résultats exactement inverses. L’opinion semble donc démobilisée après les graves agressions dont le pays a été l’objet. Ces dernières semblent avoir cessé, Daesh est vaincu au Proche-Orient, la France est moins Charlie. Toujours selon la presse du même jour, ce sondage intervient à un moment où le président de notre république réfléchirait à un nouveau cadre juridique favorisant l’éclosion d’un « Islam de France », éclosion sollicitée au travers de nombreuses démarches infructueuses depuis de nombreux lustres maintenant. A ce constat, les commentaires des réseaux optent donc pour une nouvelle manœuvre de désinformation vouée à faciliter l’action de nos gouvernants. « L’islam compatible avec nos valeurs », s’agit-il d’une « Fake-new », une des nombreuses fausses nouvelles contre lesquelles on annonçait il y a très peu la rigueur de nouvelles lois ?
L’opinion est-elle manipulée?
Sans pouvoir se prononcer sur ce point sans doute très technique car remettant en cause la validité du sondage, observons que son objet est l’Islam et non l’Islamisme. Une approche conciliante qui consiste pour certains à différencier Islam et Islamisme en feignant d’ignorer que le second est partie du premier. Or, l’Islamisme rassemble les activistes de l’Islam dont ces derniers se réclament ardemment. En se référant spécifiquement à l’Islam, le sondage le présente, à l’instar de tous ses défenseurs, comme une « religion de paix ». Ils lui accordent un caractère de respectabilité, alors que ses textes fondateurs mentionnent à l’évidence son caractère prosélyte pouvant s’exprimer par la violence.
Qu’en est-il de ses valeurs ? De fait, le Coran s’oppose, dans sa lecture littérale, à notre conception des droits de l’Homme, notamment à celle des sourates qui infériorisent la Femme et promettent le pire aux apostats. L’islam est par ailleurs une religion intégrant les champs politique et religieux. Il refuse le principe de séparation entre Etat et religion. Il s’oppose au principe de laïcité qui considère que la Loi commune s’impose à tous. L’islam ne respecte donc en soi aucunement les valeurs démocratiques de l’Etat moderne. Les musulmans qui veulent s’y soumettre doivent accepter un accommodement et donc se départir d’une lecture littérale des textes fondateurs. Ils sont des musulmans imparfaits, ce que leur reprochent les vrais musulmans, les fondamentalistes, les hommes pieux qui veillent à ne pas s’écarter de la voie de Dieu, parmi lesquels se recrutent les radicaux Islamistes qui prônent le Djihad pour qu’Allah le miséricordieux accorde aux croyants la victoire sur le peuple des infidèles.
Si le sondage s’avère exact, c’est donc que l’opinion des Français est abusée.
Il est sûr que nos compatriotes connaissent peu la réalité de l’Islam. Ils pensent que la force de la démocratie, l’attractivité de notre société d’abondance amènent naturellement à l’accommodement sus évoqué. « Cela passera » pensent-ils, « ils feront comme les autres », la France a été à toute époque une terre d’immigration et les immigrés se sont dissous naturellement au sein de la nation française. Or, ce n’est pas ce que l’on observe : la France semble bien en voie de communautarisation avec ses quartiers sensibles, ses pans de territoire qui se referment devant l’autorité de la Loi. Toujours selon un sondage antérieur du même organisme[1], 28 % des musulmans français ont ainsi « adopté un système de valeurs clairement opposé aux valeurs de la République », s’affirmant « en marge de la société ». De fait, la génération actuelle semble moins accepter l’accommodement des générations des premiers arrivants qui considéraient, à la sortie du bled, comme un progrès le fait d’embrasser les mœurs et les habitudes des Français. Ceci résulte de la pression fondamentaliste face à laquelle aucun discours contradictoire ne donne prise.
Allons-nous vers le schéma décrit par Michel Houellebecq dans son ouvrage « Soumission », ouvrage prédictif qui semble faire référence ?
Des projections démographiques évoquent un basculement vers le milieu du siècle où les Français d’origine musulmane seraient majoritaires dans la population. Qu’en sera-t-il si cette fraction maintient son refus de la Loi ?
L’affaire semble entendue : l’intimidation des croyants par la fraction fondamentaliste est malheureusement relayée par l’indifférence d’une opinion publique inscrite dans « le désenchantement du monde »[2], qui refuse ainsi toute préhension du religieux. On esquive l’analyse pour éviter tout affrontement, on se retranche derrière une volonté de pacification, de construction d’un monde idéal voué à s’imposer à tous, satisfaisant aux voix de la Raison. A ceci s’ajoute l’invention du terme d’islamophobie par les derniers néo-marxistes qui veulent opportunément faire des musulmans leurs alliés en les proclamant nouveaux damnés de la terre. Il faut bien recruter pour continuer à exister. Le sempiternel conflit entre liberté et égalité perturbe la prise en compte de l’évolution présente.
Au total, la présentation de ce sondage tend à masquer la menace touchant l’existence même de notre société, dans un contexte démographique qui lui est défavorable. L’Histoire a le plus souvent été écrite par des minorités agissantes plutôt que par des majorités passives. Pour le cas cette minorité est en passe de devenir majorité.
Que faire ?
Démarche élémentaire : il faut faire évoluer la pensée profonde de la population d’origine musulmane. La voie actuellement explorée est d’expurger le Coran et les textes de référence de cette religion des scories incompatibles avec notre modernité en générant enfin « l’Islam de France » déjà évoqué, animé par des imans formés dans l’hexagone.
Est-ce possible ?
C’est pour l’heure une tâche complexe et ardue puisque le Coran, universellement reconnu par toutes les obédiences, est intouchable. Il est considéré comme la voix de Dieu, incréé, transporté par le prophète qui l’a rapporté passivement. Ce texte a été arrêté définitivement à la fin du VIIIème siècle et les tentatives d’exégèse postérieures ont été condamnées[3]. Cet exercice reste pour l’heure très limité dans le monde sunnite étymologiquement fondé sur la tradition. Elle est réservée aux savants diversement reconnus pour établir les principes de la loi coranique. Elle est envisageable dans le monde chiite qui s’avère plus monolithique au travers de l’existence d’un clergé formé dans des universités islamiques, clergé disposant d’une audience reconnue par tous indistinctement, alors que les imams sunnites sont cooptés par diverses communautés de croyants souvent opposées. Ceci induit une multiplicité des interprétations qui est à l’origine de l’éclatement de cette religion en fractions irréconciliables, éclatement qui explique les conflits en cours, notamment au Proche Orient. Il n’y a pas un Islam mais des Islams. Au total, aucune autorité ne peut être clairement désignée pour opérer cette grande transformation vouée à être considérée de tous bords comme apostasie. Vouloir régler au sein des limites hexagonales le dilemme en aboutissant à la réconciliation des différentes sensibilités, essentiellement sunnites pour ce qui concerne notre pays, sensibilités réagissant aussi au sentiment national des pays d’origine, est un projet très utile, mais sans doute hors de portée.
Faut-il désespérer et accepter la voie de l’abandon ?
Il reste l’outil du système éducatif dont dispose notre république, sous réserve de ne pas limiter son action du fait de l’inhibition présente. Il faut fermement soutenir les enseignants lorsqu’ils explorent avec leurs élèves les voies de la Raison. Il faut favoriser la voie de la connaissance plutôt que celle du divertissement et du sensationnel dans nos bien nombreux médias, notamment publics. Il faut aider à la compréhension et à l’ouverture des esprits sur les réseaux sociaux et dans le champ de la culture. Il faut enfin et surtout affirmer que la Loi qui s’impose à tous, et à toutes les religions. C’est une question de volonté et de fermeté. C’est notre dernière ligne d’arrêt.
Ces actions ne peuvent être validées que par une prise de conscience résolue de l’opinion publique, prise de conscience que ne conforte pas ce dernier sondage, en lui donnant une interprétation sans doute faussée par sa présentation sous un titre réducteur.
[1] IFOP, paru dans le JDD du 16 septembre 2016
[2] L’expression « désenchantement du monde » a été définie en 1917 par le sociologue Max Weber pour désigner le processus de recul des croyances religieuses et magiques au profit des explications scientifiques. Le concept est étroitement lié aux idées de sécularisation et de modernité. Formule reprise en 1985 par le sociologue Marcel Gaucher dans son analyse du fait religieux au XXème siècle.
[3] Notamment le courant Mutazilite qui réfutait le caractère incréé du Coran. Apparu dès le VIII siècle, donc dès l’apparition de l’Islam, il a disparu au XIIIème siècle. « Les portes de l’Ijtihâd (interprétation) sont fermées depuis le quatrième siècle de l’Hégire ».
L’islam est-il compatible avec les valeurs emblématiques de la société française ? Pour 56 % des Français, la réponse est oui. Par rapport à 2016, la tendance semble donc s’inverser. Selon un sondage Ifop pour LeJournal du dimanche, 43 % seulement de la population française juge cette religion incompatible avec les valeurs de la République, et 1 % ne se prononce pas. Un constat établi alors que, dans le même titre de presse, Emmanuel Macron a fait savoir qu’il comptait poser les jalons de l’organisation d’un islam de France au cours du premier semestre de l’année 2018.
Somme toute, en deux ans, la relation des Français à l’islam a évolué. Lors d’une étude sur le même sujet réalisée par le même institut en septembre 2016, ils étaient 56 % de la population à juger l’islam incompatible avec les valeurs de la société française, contre 44 % opposés à cette opinion. Cette opposition entre islam et société française est majoritaire chez les sympathisants des Républicains (63 %) et du FN (62 %). Quelque 41 % des sympathisants de La République en marche et de La France insoumise (39 %) partagent cette opinion, alors qu’ils ne sont que 27 % parmi ceux qui se déclarent proches du Parti socialiste.
Une très large majorité de Français (70 %), tous courants politiques confondus, est en revanche opposée à l’instauration d’une taxe sur les produits halal pour financer le culte musulman. Cette mesure, préconisée en 2016 notamment par le Conseil français du culte musulman (CFCM) et l’Observatoire de la laïcité (dépendant de Matignon) afin d’éviter que les mosquées et la formation des imams soient financées par des puissances étrangères ou des courants extrêmes de l’islam, est aujourd’hui