Deux croiseurs américains traversent le détroit de Taïwan après des exercices militaires chinois

Deux croiseurs américains traversent le détroit de Taïwan après des exercices militaires chinois

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« Nous effectuerons des transits aériens et maritimes dans le détroit de Taïwan au cours des prochaines semaines, conformément, encore une fois, à notre approche de longue date consistant à défendre la liberté des mers et le droit international », avait en effet affirmé M. Kirby. « Nous n’allons pas accepter un nouveau statu quo dans les relations inter-détroits », avait-il insisté.

Pour rappel, la Chine émet des protestations à chaque passage de navires militaires dans le détroit qui la sépare de Taïwan, qu’elle considère comme une province rebelle. Ces derniers temps, les forces chinoises ont haussé le ton face à de tels transits.

Désormais ancien commandant de la zone Asie-Pacifique [ALPACI] et des forces armées en Polynésie, le contre-armial Jean-Mathieu Rey a dit récemment avoir constaté une « agressivité de plus en plus en plus importante » des forces chinoises, en particulier dans les zones sur lesquelles Pékin revendique sa souveraineté. Et, a-t-il continué, cette « montée des tensions » rend de « plus en plus probable » un risque de « dérapage ».

Le Pentagone a fait un constat identique, notant une « forte augmentation des comportements dangereux et non professionnels de la part des navires et des avions [chinois], à l’égard non seulement des forces américaines mais aussi les forces alliées » opérant dans la région. « Nous voyons Pékin combiner sa puissance militaire croissante avec une plus grande volonté de prendre des risques », a ainsi commenté Ely Ratner, secrétaire adjoint à la Défense pour les affaires de sécurité dans l’Indo-pacifique, fin juillet.

Depuis la fin de ses manœuvres militaires du début de ce mois, la Chine a maintenu une forte pression militaire sur Taïwan, les incursions d’importantes formations d’aéronefs militaires dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] taïwanaise étant quasiment quotidiennes. De même que la présence de navires de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL] dans les environs de l’île. Dans le même temps, d’autres élus américains se sont rendus à Taipei, à la suite de Mme Pelosi, dont une délégation du Congrès [le 14/08], le gouverneur de l’Indiana, Eric Holcomb, et, il y a trois jours, la sénatrice Marsha Blackburn.

Le 25 août, Pékin a annoncé la tenue d’un nouvel exercice, devant durer deux jours et impliquant des tirs de munitions réelles, dans les environs de Fuqing et de Putian, au large de la province de Fujian, qui fait face à Taïwan. Cette annonce a été faite après une rencontre, en Chine, entre le président de l’Association chinoise pour les relations inter-détroit [ARATS] et le vice-président du Kuomintang [KMT], le plus ancien parti politique taïwanais.

 

Les deux jours suivants, le ministère taïwanais de la Défense a fait état de l’incursion de 56 aéronefs militaires [35 le 26/08 et 21 le 27/08] et de la présence de plusieurs navires de guerre chinois dans les approches de l’île. C’est dans ce contexte que l’US Navy a envoyé deux croiseurs de type Ticonderoga, à savoir les USS Antietam et USS Chancellorsville, naviguer dans le détroit de Taïwan.

Ces deux navires effectuent, ce 28 août, un transit « de routine dans les eaux où la liberté de navigation et de survol en haute mer s’appliquent conformément au droit international », a fait valoir la 7e Flotte de l’US Navy, via un communiqué. La mission est « en cours » et elle n’a « jusqu’à présent » fait l’objet « d’aucune ingérence de forces militaires étrangères », a-t-elle ajouté.

Les deux croiseurs suivent « un couloir dans le détroit qui se trouve au-delà des eaux territoriale de tout État côtier. Le transit des navires par le détroit de Taïwan démontre l’engagement des États-Unis en faveur d’une région Indo-Pacifique et ouverte. Les forces américaines volent, naviguent et opèrent partout où le droit international le permet », a conclu l’US Navy.

Les autorités chinoises n’auront pas tardé à réagir. « Le commandement du théâtre oriental surveille le passage de l’USS Antietam et de l’USS Chancellorsville par le détroit de Taiwan. Les troupes restent en alerte maximale, prêtes à déjouer toute provocation », a déclaré un porte-parole de l’APL.

Guam: la vulnérable sonnette américaine à la porte d’entrée du Pacifique

Guam: la vulnérable sonnette américaine à la porte d’entrée du Pacifique

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 19 août 2022

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C’est une île de 550 km2 (avec 170 000 habitants) à la lisière du Pacifique qui, et c’est surprenant, est totalement absente du techno-triller La Flotte fantôme (voir mon post). Mais Guam n’est aussi citée qu’à une seule reprise dans l’étude récente intitulée « The Return of Great Power War Scenarios of Systemic Conflict Between the United States and China« , rédigée pour la Rand Corporation par Timothy R. Heath, Kristen Gunness,et Tristan Finazzo.

Pourtant, Guam est un site crucial dans la stratégie US dans le Pacifique (photo ci-dessus DoD). L’amiral Harry Harris, ancien patron du Pacific Command et ex-ambassadeur US en Corée, estime ainsi que Guam serait même la « première cible » en cas d’attaques contre les USA.

Les tensions actuelles entre Chinois et Américains ont poussé ces derniers à mieux s’intéresser à cette île trop éloignée des Etats-Unis et trop proche de la Chine (dont les missiles DF-26 menacent l’île) et qui est souvent estimée comme perdue d’avance en cas de conflit sino-américain (carte ci-dessous historicair). 

 

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Les opinions ont évolué. L’Indo-Pacific Command considère Guam comme une position à partir de laquelle on peut combattre  (« fight from ») mais aussi pour laquelle il faut se battre (« fight for »). Guam, comme le rappelait le site War in the Rocks en 2021, abrite une base aérienne (Anderson Air Force Base), une base sous-marine, une base de l’USMC et des stocks prépositionnés (le Maritime Prepositioning Ship Squadrons 3 ou MPSRON3). Ce sont des forces qui doivent conserver leurs capacités de combat et donc être mieux protégées des possibles attaques navales et aériennes chinoises, attaques qui pourraient aussi viser les îles Mariannes du Nord.

Comment défendre Guam et comment en faire une pièce de la stratégie de défense/dissuasion de Taïwan ou du Japon?

La seconde mission paraît improbable du fait de l’éloignement. En 2021, la Rand Corporation a publié une étude de Jeffrey W. Hornung (« Ground-Based Intermediate-Range Missiles in the Indo-Pacific Assessing the Positions of U.S. Allies« ) où l’auteur estime inutile de doter Guam d’un solide arsenal de GBIRM (ground-based intermediate-range missiles) du fait de la portée insuffisante des missiles de type SM-6.

En revanche, pour défendre l’île, est préconisé un panachage de missiles Patriot, de Terminal High Altitude Area Defense (déjà en place, voir photo ci-dessus DoD)), de SM-2, SM-3 et SM-6, une telle architecture hybride devant neutraliser la menace aérienne chinoise. Mais ça ne sera pas la panacée, préviennent certains experts et militaires US. 

Pour l’heure, même si le budget 2023 prévoit des crédits à cet effet (892 millions de dollars dont 539 pour la défense anti-missiles, selon la Pacific Deterrence Initiative), les décisions se font attendre. Selon le vice-amiral Jon Hill, de la Missile Defense Agency, le programme de défense en est encore au stade des études de « l’architecture de base du système ». Des études d’impact ont été lancées pour déterminer les sites susceptibles d’accueillir les radars et postes de tir (42 plateformes au total) qui devraient être opérationnels d’ici à 2028. Une date déjà critiquée par les analystes comme Brent Sadler, du Center for National Defense. Il estimait, dans une contribution du 18 juillet dernier, que tout doit être prêt avant 2027. D’autres analystes estiment que l’IOC (l’Initial Operational Capability) doit être atteinte en 2024 avec le déploiement de croiseurs Aegis en attendant l’entrée en service des équipements terrestres.

De la Finlande à l’Ukraine, vers un nouveau « mur » entre Ouest et Est

De la Finlande à l’Ukraine, vers un nouveau « mur » entre Ouest et Est

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 24 mai 2022

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Les effectifs des forces américaines en Europe sont passés de 78 000 hommes en 2021  (67 000 au plus bas,  en 2019) à 102 000 en 2022, a précisé lundi le général Milley (le CEMA américain, devant les élèves officiers de West Point, avait, la veille, prédit de pertes américaines conséquentes : « des dizaines de milliers de morts américains », en cas de conflit avec la Russie et la Chine).

Pour en revenir avec les forces terrestres US en Europe, elles sont réparties au sein de 6 brigades de combat (Brigade Combat Teams) , de deux divisions et d’éléments de deux corps d’armée.

Du côté des forces navales (en Méditerranée et dans la Baltique), sont déployés 15 000 marins, 24 navires de surface (contre six en fin d’année 2021) et 4 sous-marins.

Les forces aériennes ne sont pas en reste avec 12 escadrons de chasse et deux brigades d’hélicoptères de combat, toujours selon Milley. 

On est certes loin des effectifs et des moyens de l’époque de la guerre froide (400 000 hommes en 1953) mais la tendance est résolument d’une part au renforcement en hommes et en moyens et d’autre part à la mise en place d’une barrière défensive le long de la frontière avec la Russie. L’activité ISR alliée de la Baltique à la mer Noire (hors survol de l’Ukraine que l’Otan évite) en témoigne, comme le montre cette carte:

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Faut-il craindre qu’en cas d’enlisement en Ukraine et l’avènement d’un front figé, un nouveau « mur » entre l’Ouest et l’Est soit mis en place, comme au « bon vieux » temps de la Guerre froide (1400 km de frontière fortifiée entre 1950 et 1990)? Si ce scénario se concrétisait, la nouvelle frontière fortifiée du nord de la Finlande à la mer Noire, parallèlement aux frontières russe, biélorusse et probablement de l’Ukraine sécessionniste, courrait sur au moins 4000 km.

Les porte-avions Charles de Gaulle et USS Dwight Eisenhower manoeuvrent ensemble en mer d’Arabie

Les porte-avions Charles de Gaulle et USS Dwight Eisenhower manoeuvrent ensemble en mer d’Arabie

© Marine Nationale – PA Charles-de-gaulle-USS Dwight-D-Eisenhower

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Le navire d’assaut amphibie américain USS Portland a testé une arme laser contre un drone avec succès

Le navire d’assaut amphibie américain USS Portland a testé une arme laser contre un drone avec succès

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Selon des simulations du Pentagone, les États-Unis perdraient une guerre navale contre la Chine

Selon des simulations du Pentagone, les États-Unis perdraient une guerre navale contre la Chine

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Defender Europe 20: un premier roulier arrivera vendredi en Allemagne

Defender Europe 20: un premier roulier arrivera vendredi en Allemagne

Par Philippe Chapleau – Lignes de défense – Publié le 18 février 2020

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Le 21 février, le port de Bremerhaven, en Allemagne, accueillera le premier navire transportant du matériel américain déployé dans le cadre de Defender Europe 20. Un ro-ro livrera des blindés, tant chenillés qu’à roues, de la 2nd Brigade Combat Team, de la 3rd Infantry Division. 

 

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Ces matériels de la 2nd ABCT (la Spartan Brigade) ont quitté le port de Savannah, en Géorgie (photo ci-dessus US Army). D’autres unités ont aussi commencé à préparer l’acheminement par voie maritime des équipements. Sur les 20 000 pièces d’équipements engagés dans Defender Europe 20, 7000 viennent des USA, le reste provient des APS (les stocks prépositionnés) d’Europe de l’ouest. 

Les ro-ro de la société ARC, habitués des projections vers l’Europe, sont mobilisés. Le MV Endurance, en cours de chargement sur la photo ci-dessous, sera le premier à atteindre l’Europe. ARC est une filiale du groupe norvégien Wilh. Wilhelmsen Holding ASA.

 

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L’arrivée d’un porte-avions américain au Moyen-Orient annoncée d’une façon tonitruante par Washington

L’arrivée d’un porte-avions américain au Moyen-Orient annoncée d’une façon tonitruante par Washington

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Le F-35B frappe pour la première fois

Le F-35B frappe pour la première fois

Un F-35B, déployé sur l’USS Essex, part en mission. © US Navy

Par Emmanuel Huberdeau – Air & Cosmos – Publié le 28/09/2018

 http://www.air-cosmos.com/le-f-35b-frappe-pour-la-premiere-fois-115435

Un F-35B a réalisé une mission de combat en Afghanistan. A cette occasion, l’appareil a effectué une frappe aérienne, la première dans l’histoire du F-35B.

Ca y’est, le F-35 a été employé au combat. L’US Navy l’a annoncé le 27 septembre 2018. Pour la première fois un F-35B Lightning II du corps des Marines a participé à une mission de guerre au dessus de l’Afghanistan. A cette occasion, le F-35B a réalisé une frappe qui selon l’US Navy a été un succès. L’appareil appartenant au « Marine Fighter Attack Squadron 211 » avait décollé du porte-aéronefs amphibie USS Essex (LHD 2) de l’US Navy. 

Dans un film diffusé par la marine américaine en rapport avec cette frappe, on voit des techniciens charger une bombe JDAM (Joint Direct Attack Munition) dans la soute d’un F-35B puis préparer des munitions pour le canon de l’appareil. On voit ensuite un F-35B décoller avec un pod canon. 

Il s’agit de la première frappe réalisée par un F-35 B dans l’histoire de l’appareil. Israël avait annoncé avoir réalisé des frappes avec ses F-35A en mai 2018. Dés 2015, Lockheed Martin affirmait que son appareil était apte au combat. Quelques semaines plus tard, le corps des Marines prononçait la capacité opérationnelle initiale du F-35B. Par la suite la montée en puissance s’est poursuivie avec la participation a des exercices majeurs (Red Flag en 2016) et un premier déploiement outre mer au Japon. Cette première frappe sur un théâtre d’opération marque une étape importante pour le programme F-35 qui a connu de nombreux retards et surcoûts et qui a fait l’objet de nombreuses critiques aux États-Unis comme en Europe. 

 

 

 

L’armée américaine a un énorme problème avec les… Américains

L’armée américaine a un énorme problème avec les… Américains

Au premier semestre, le Pentagone n’a pas réussi à recruter suffisamment de candidats – AFP Photo/Brendan Smialowski

Raphaël Bloch – Les Echos – Publié le 17/8/2018

https://www.lesechos.fr/monde/etats-unis/0302127917495-larmee-americaine-a-un-enorme-probleme-avec-les-americains-2198541.php

Obésité, diplômes, casiers judiciaires… Faute de candidats recevables, la première armée du monde peine à recruter.

« Too fat to fight ». Ces quatre mots pourraient être tout droit sortis du célèbre film américain « Full Metal Jacket » (1987). Et pourtant. Ils proviennent en réalité d’un rapport de l’administration américaine sur la difficulté du pays à recruter de nouveaux militaires.

Le problème n’est pas nouveau. Depuis des années, la première armée du monde peine à embaucher. Mais comme le souligne, le « Daily News », qui a mis la main sur ce document interne, le problème s’est fortement accentué ces dernières années. A tel point que, début 2018, le Pentagone n’a même pas réussi à atteindre ses objectifs de recrutement.

Une obésité endémique

La principale cause de ce problème provient essentiellement de l’obésité des Américains. Aujourd’hui, 40 % de la population est concernée par le phénomène, sans compter les millions d’Américains en surpoids. Une situation que l’on retrouve évidemment chez les 34 millions de 18-24 ans, qui constituent le vivier des recrues de l’armée.

Un candidat sur trois est ainsi concerné par l’obésité, selon l’administration américaine. Conséquence directe de ce phénomène, sur les six premiers mois de l’année, l’armée n’a retenu que 28.000 personnes, alors que Trump, qui vient d’augmenter de 7 % le budget de l’armée, avait fixé pour objectif l’embauche de 80.000 personnes sur la période.

Drogues, diplômes, casiers judiciaires

L’obésité n’est pas pour autant seule responsable de ce manque d’effectifs. Selon l’administration américaine, plusieurs éléments comme la consommation de drogue ou l’existence d’un casier judiciaire empêchent certains volontaires d’être retenus. Cela concerne environ 10 % des candidatures.

Autre obstacle – et non des moindres – souligné par le rapport : le niveau d’éducation des candidats. Ils sont en effet de plus en plus nombreux à ne pas disposer des diplômes nécessaires, équivalents au BAC, pour pouvoir s’engager dans l’armée. Ce problème concerne un quart des candidats.