Après avoir acheté des dizaines de Rafale français, l’Inde lance le programme de son propre avion de combat

Après avoir acheté des dizaines de Rafale français, l’Inde lance le programme de son propre avion de combat

L’Inde a approuvé mardi un programme visant à développer un prototype d’avion de chasse.HAL

L’Inde qui a représenté à elle seule 28% des exportations d’armement de la France est prête à avancer dans son autonomie en matière de défense. Le pays a fait de la modernisation de son armée une priorité absolue notamment en raison des tensions avec la Chine et le Pakistan.

L’Inde a approuvé mardi un programme visant à développer un prototype d’avion de chasse, un projet destiné à accroître son autonomie en matière de défense, près de trois semaines après la confrontation militaire avec le Pakistan, a annoncé le ministère de la Défense.

Le ministre de la Défense, Rajnath Singh, a approuvé le prototype d’un avion de combat avancé de 5e génération (AMCA), selon un communiqué de son ministère.

L’Agence de développement aéronautique (ADA) de l’Inde, qui dépend du ministère de la Défense, “est sur le point d’exécuter ce programme via un partenariat industriel”, a-t-elle ajouté, affirmant que “ce sera une avancée majeure vers l’autosuffisance dans le secteur aérospatial”.

L’entreprise d’état indienne HAL (Hindustan Aeronautics Ltd) avait annoncé en mars la fabrication du premier bord d’attaque du prototype de cet avion de combat.

Cet AMCA, d’une masse de 25 tonnes, aura une charge utile interne de 1,5 tonne et une charge utile externe de 5,5 tonnes en addition de 6,5 tonnes de carburant, indique le Gifas sur son site. Il sera disponible en version furtive et non furtive.

10% des importations indiennes

L’Inde a fait de la modernisation de son armée une priorité absolue notamment en raison des tensions avec la Chine et le Pakistan, deux pays voisins dotés de l’arme nucléaire.

Le pays est l’un des plus grands importateurs d’armes au monde.

En moyenne, les achats d’armement ont représenté près de 10% de ses importations en 2019-2023, a affirmé l’an dernier l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI).

L’Inde s’affirme également de plus en plus au sein d’alliances multilatérales comme le “Quad”, comprenant le Japon, l’Australie et les États-Unis, de plus en plus préoccupés par l’influence militaire et économique de la Chine.

Dans le même temps, elle se détourne lentement de la Russie, son allié traditionnel et principal fournisseur d’armement depuis des décennies, pour privilégier des contrats avec des pays occidentaux.

Fin mars, New Delhi a annoncé la signature d’un accord en vue d’acheter 156 hélicoptères de combat légers fabriqués localement. L’Inde est aussi un client de Dassault Aviation. Fin avril, New Dehli a acté la commande de 26 Rafale français pour sa marine. Le pays avait déjà acheté 36 Rafale en 2016, pour équiper ses forces aériennes. Un potentiel contrat de 40 appareils supplémentaires serait par ailleurs en cours de discussion entre l’Inde et la France.

L’intérêt de l’Inde pour les avions français n’est d’ailleurs pas nouveau: le pays est client de Dassault Aviation depuis plus de 70 ans. Le premier achat remontant à 1953. Sur la période 2020-2024, l’Inde a représenté 28% des exportations d’armement de la France, selon les données du Stockholm International Peace Research Institute.

Au cours de la dernière décennie, l’Inde s’est dotée de son premier porte-avions fabriqué localement, de navires de guerre et de sous-marins.

L’Inde est également devenue l’un des six pays ayant des capacités de frappe nucléaire sur terre, mer et air après avoir testé un missile balistique depuis son premier sous-marin nucléaire produit localement.

Un Rafale perdu au combat

L’Inde et le Pakistan se sont affrontés quatre jours ce mois-ci, leur pire confrontation depuis des décennies, jusqu’au cessez-le feu annoncé le 10 mai.

Cette opération militaire a été lancée par l’Inde en représailles à l’attaque qui a fait 26 morts, tous des civils, le 22 avril dans une ville touristique du Cachemire indien.

Islamabad a affirmé que ses avions de chasse, construits par la Chine, avaient abattu six appareils indiens – dont trois Rafale de fabrication française. L’Inde n’a pas confirmé officiellement la perte d’avions.

Un haut responsable de la sécurité a indiqué à l’AFP que trois appareils se sont écrasés sur le territoire indien sans préciser leur modèle ou la cause.

Selon un haut gradé français, les Indiens ont perdu “non pas trois, mais un Rafale” au cours du conflit, dans des circonstances qu’il reste à établir. “Toutes les hypothèses sont sur la table”, selon cette source.

Frédéric Bianchi (avec AFP)

Sous-marins : et si l’Australie achetait quand même français demain ?

Sous-marins : et si l’Australie achetait quand même français demain ?

Face aux retards du pacte AUKUS et à l’urgence de renouveler sa flotte, l’Australie pourrait sérieusement reconsidérer l’offre de sous-marins nucléaires français.

par Jean-Baptiste Giraud – armees.com – Publié le
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Sous-marins : et si l’Australie achetait quand même français demain ? | Armees.com

Il y a des ruptures qui laissent des traces. Celle entre l’Australie et la France, en 2021, en fait partie. Dans une volte-face spectaculaire, Canberra annonçait mettre fin au “contrat du siècle” passé avec le groupe français Naval Group pour la construction de douze sous-marins dits “Attack-class”, dérivés de la technologie nucléaire française mais adaptés à une propulsion conventionnelle. À la place : un virage anglo-saxon, un pacte secret (AUKUS) avec les États-Unis et le Royaume-Uni, et la promesse floue de sous-marins nucléaires d’origine anglo-américaine. L’affaire, au-delà du coup diplomatique, posait une question plus simple et plus pressante : l’Australie aura-t-elle un jour les sous-marins dont elle a besoin ?

Une flotte australienne à bout de souffle

L’armée australienne s’appuie aujourd’hui sur six sous-marins de la classe Collins, construits dans les années 1990. Un âge vénérable pour des bâtiments militaires qui, malgré des modernisations, souffrent d’une usure structurelle. En 2030, ces submersibles auront 40 ans pour les plus anciens. Dans la région indo-pacifique, où les tensions maritimes ne cessent de croître — Chine en mer de Chine méridionale, frictions en mer de Timor, expansionnisme naval — cette faiblesse opérationnelle est un talon d’Achille.

Le besoin est donc urgent. Mais depuis la rupture du contrat français, tout traîne. Le partenariat AUKUS, annoncé en grande pompe, promet la livraison de sous-marins nucléaires américains de classe Virginia dans les années 2030, peut-être 2040. Et une future classe de submersibles “AUKUS” entièrement co-développée n’est envisagée que pour… les années 2050. Un gouffre temporel, stratégique, technologique.

Les sous-marins anglo-américains fantômes

Acheter des Virginia aux États-Unis ? Encore faut-il qu’ils soient disponibles. Or l’US Navy est déjà en pénurie de ces sous-marins nucléaires d’attaque, et peine à produire assez pour son propre usage. Et construire localement, en Australie ? Il faudrait créer de toutes pièces une filière nucléaire militaire, former les ingénieurs, bâtir des infrastructures, maîtriser des technologies complexes. Un chantier pharaonique, risqué, long.

C’est ici que la solution française retrouve, peu à peu, un certain bon sens. Naval Group proposait un sous-marin à propulsion conventionnelle, mais dérivé du Barracuda nucléaire français. Une technologie éprouvée, déjà en service, et que la France maîtrise intégralement, du design à la mise à l’eau. Et surtout : un calendrier réaliste, une production partagée avec l’industrie australienne, et une indépendance stratégique bien plus grande qu’avec des modèles américains ou britanniques sous contrôle opérationnel partagé.

La diplomatie, ça se répare

Depuis 2021, les relations entre Paris et Canberra se réchauffent. Le gouvernement australien a reconnu que la rupture avait été mal gérée. La France, de son côté, a tourné la page sans fermer la porte. Naval Group est toujours présent dans la région, en Indonésie notamment. Et le président Emmanuel Macron n’a jamais exclu un retour à la table.

Surtout, l’opinion publique australienne commence à douter du plan AUKUS. Trop cher, trop lent, trop dépendant. Plusieurs experts militaires australiens plaident pour une alternative plus réaliste — quitte à ressortir le dossier français. Avec une différence de taille : cette fois, ce seraient des sous-marins nucléaires français, et non plus des modèles convertis à la propulsion diesel-électrique.

Et si acheter des sous-marins français était la seule option viable ?

La France a ce que l’Australie cherche : des sous-marins nucléaires d’attaque modernes, construits en série, livrables à horizon 10-15 ans, et une volonté politique de partager cette technologie dans un cadre maîtrisé. Et contrairement aux États-Unis ou au Royaume-Uni, la France n’impose pas de lien de dépendance militaire : elle propose un transfert de savoir-faire, pas une mise sous tutelle.

Alors oui, après une rupture aussi fracassante, l’idée de relancer un partenariat avec Paris peut sembler incongrue. Mais au fond, quelle est l’alternative ? Un pays qui a besoin de remplacer ses sous-marins dans les quinze ans à venir ne peut se permettre d’attendre les années 2050.

En matière de stratégie navale comme d’amitiés internationales, il arrive que la meilleure voie soit celle que l’on avait quittée un peu trop vite.

La France et l’Inde signent un accord pour la livraison de 26 avions de chasse Rafale

La France et l’Inde signent un accord pour la livraison de 26 avions de chasse Rafale

L’Inde a signé avec la France un accord pour l’acquisition de 26 avions de combat Rafale, ce lundi 28 avril. Produits par le groupe Dassault Aviation, ces appareils sont destinés à sa marine de guerre.

Des avions de combat Rafale français posés sur le pont principal du porte-avions Charles de Gaulle, le 4 janvier 2025.
Des avions de combat Rafale français posés sur le pont principal du porte-avions Charles de Gaulle, le 4 janvier 2025. | PUNIT PARANJPE / ARCHIVES AFP

« Nous avons signé l’accord pour 26 avions Rafale aujourd’hui », a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) un porte-parole du ministère indien de la Défense. Ce lundi 28 avril 2025, l’Inde et la France ont conclu un accord pour la livraison de 26 avions de combat Rafale, produits par le groupe Dassault Aviation.

Attendue depuis des années, cette commande qui a tardé à se concrétiser s’ajoute à une première livraison de 36 Rafale à l’Inde. Le prix n’a pas été immédiatement précisé. La commande comprend 22 avions monoplaces et quatre avions biplaces.

Un avion vendu à sept pays depuis 2015

Le Rafale est un avion de combat dit « multirôles », capable de mener des missions de défense aérienne, de reconnaissance ou de bombardement. Il est également le vecteur de la dissuasion nucléaire française.

Il est utilisé par la marine française depuis 2004 et l’armée de l’Air depuis 2006. Elles disposent actuellement de 165 appareils, dont 41 pour la version marine embarquée sur porte-avions.

L’avion s’est vendu à 285 exemplaires à sept pays depuis 2015 : au Qatar (36 exemplaires), à l’Inde (36), à l’Égypte (55), à la Grèce (24, dont 12 d’occasion), aux Émirats arabes unis (80), à l’Indonésie (42) et à la Croatie (12 appareils d’occasion).

Belgique, la Cour des comptes critique l’achat de blindés français Griffon et Jaguar

Belgique, la Cour des comptes critique l’achat de blindés français Griffon et Jaguar


En octobre 2018, ayant fait part de son intention de rejoindre le programme français SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] et d’acquérir 382 Véhicules blindés multirôles [VMBR] « Griffon » et 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] « Jaguar » pour 1,5 milliard d’euros, la Belgique noua avec la France le partenariat stratégique « Capacité Motorisée » [CaMo].

Ainsi, l’objectif était d’arriver à une interopérabilité « complète » entre l’armée de Terre et la composante terrestre de la Défense belge, leurs unités devant être « interchangeables ». Au-delà de l’aspect capacitaire, il s’agissait de faire converger les règles d’engagement, les doctrines d’emploi, la formation et la préparation opérationnelle entre les deux forces.

Puis, ce partenariat a pris une autre ampleur avec « CaMo 2 », ce second volet du partenariat franco-belge devant s’étendre à l’artillerie, avec l’acquisition par Bruxelles de Camions équipés d’un système d’artillerie de nouvelle génération [CAESAr NG] et de Griffon MEPAC [Mortiers embarqués pour l’appui au contact].

En mars 2024, lors du Forum de défense et de stratégie organisé à Paris, le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], avait décrit le partenariat CaMo comme étant un « modèle à suivre pour nos futures coopérations européennes, à l’heure où s’affirme le besoin de partenariats capables de produire des effets sur le terrain ». Et d’estimer qu’il « devrait même faire tache d’huile sur le continent ». D’ailleurs, le Luxembourg l’a depuis rejoint.

Quant au volet industriel, KNDS France désigna le groupe MOL pour assembler les Griffon destinés à la force terrestre belge. Une usine a ainsi été inaugurée à Staden [Flandre-Occidentale], en avril 2024.

Tout irait pour le mieux si le partenariat CaMo n’avait pas fait l’objet d’un rapport au vitriol rédigé par la Cour des comptes belge et dont l’Organisme de la radiodiffusion flamande [VRT – Vlaamse Radio- en Televisieomroeporganisatie] a publié les bonnes feuilles, bien qu’il soit confidentiel.

Ainsi, selon ce document, les coûts d’achat et d’exploitation des Griffon et Jaguar destinés à la force terrestre belge auraient été mal évalués, ceux-ci devant être dix fois supérieurs par rapport à ce qui avait été prévu. En effet, celui-ci avance que si l’on ajoute les dépenses d’entretien et les investissements pour les infrastructures à la facture initiale de 1,5 milliard d’euros, le programme CaMo atteindrait 14,4 milliards d’euros.

« Si une série de frais ont été pris en compte, d’autres ont en revanche été oubliés, comme la nécessité de rénover ou de construire dans de nombreuses casernes des garages pour ranger le nouveau matériel. Ainsi, à Léopoldsbourg et à Marche-en-Famenne, ces travaux coûteront 230 millions. Dans la future caserne de Flandre orientale encore à construire, la facture sera là de 225 millions. À Charleroi, il faudra débourser 216 millions d’euros supplémentaires », avance la VRT.

Quant au Maintien en condition opérationnel [MCO], il est question d’un coût annuel de 60 millions d’euros pendant 25 ans. Soit 1,6 milliard d’euros. Soit « un montant presque équivalent au prix d’achat initial », relève la Cour des comptes belge.

Celle-ci souligne par ailleurs que la Défense belge devra se procurer les pièces détachées et certaines munitions « aux prix imposés » par le fournisseur français. Ces derniers étant confidentiels, « il est impossible de vérifier si des tarifs comparables sont appliqués à la Belgique », dénonce-t-elle.

D’où ses critiques à l’endroit du service des achats de la Défense, qu’elle accuse de n’avoir « mené aucune analyse formelle des risques, […] notamment en ce qui concerne le contrôle des prix liés à l’achat de matériel, de pièces détachées et de munitions auprès du fournisseur français ». Quant au ministère, elle lui reproche d’avoir « oublié » d’exiger plus de garanties sur les retombées économiques de ce programme, alors que celles-ci sont censées s’élever à 910 millions d’euros.

La « fuite » de ce rapport a incité plusieurs formations politiques – en particulier celles de l’opposition – à se saisir de cette affaire. Ainsi, les écologistes [Groen] et les Libéraux et démocrates flamands ouverts [Open-VLD] ont demandé la tenue, en urgence, d’un débat au Parlement.

« Au moment où l’on cherche des milliards supplémentaires pour atteindre la norme d’investissement de l’Otan, l’ampleur du dérapage dans ce dossier est proprement absurde. Le parlement doit pouvoir jouer son rôle de contrôle », font valoir les libéraux flamands.

Dans un communiqué, la Défense belge s’est dit prête à s’expliquer devant les parlementaires… mais seulement après la publication du rapport définitif de la Cour des comptes. En attendant, elle a rappelé que la somme de 1,5 milliard d’euros ne concerne que l’achat des Griffon et des Jaguar et qu’il avait bien été tenu compte de leur coût d’exploitation.

« Les dépenses ultérieures pour d’autres types de véhicules » du programme CaMo ainsi que pour les munitions, le carburant, l’entretien et les infrastructures portent l’estimation totale à 14,4 milliards d’euros, comme l’indique la Cour des comptes. Ce montant couvre donc plus que l’achat du premier lot de véhicules. Il est calculé sur l’ensemble des investissements prévus par la Vision Stratégique 2016 […] pour la Capacité Motorisée. Il inclut tous les coûts additionnels sur une période de 25 ans. Ces dépenses sont intégrées dans la planification budgétaire pluriannuelle de la Défense », a-t-elle conclu, selon la Libre Belgique.

Ce pays est devenu accro au Rafale ! Une commande supplémentaire de 40 modèles M conforterait sa place de 2e avion de combat du monde

Ce pays est devenu accro au Rafale ! Une commande supplémentaire de 40 modèles M conforterait sa place de 2e avion de combat du monde


Ce pays est devenu accro au Rafale ! Une commande supplémentaire de 40 modèles M conforterait sa place de 2e avion de combat du monde
Ce pays est devenu accro au Rafale ! Une commande supplémentaire de 40 modèles M conforterait sa place de 2e avion de combat du monde

 

L’Inde serait prête à commander 40 Rafale de plus !

À New Delhi, les rumeurs enflaient depuis plusieurs semaines. Elles viennent d’être confirmées par plusieurs médias locaux : l’Inde serait en discussions avancées avec Paris pour commander 40 Rafale supplémentaires. Si cet accord se concrétise, il viendrait consolider le statut du Rafale comme l’un des chasseurs multirôles les plus recherchés au monde, et renforcerait encore l’alliance stratégique franco-indienne face aux bouleversements géopolitiques en Asie.

Le Rafale, un vieux compagnon de route pour l’Inde

L’attirance indienne pour les avions français ne date pas d’hier. Dès 1953, l’Ouragan de Dassault faisait déjà son entrée dans l’arsenal indien. Depuis, la relation n’a cessé de s’approfondir : Mystère IV A en 1957, Alizé pour la marine en 1961, Jaguar en 1979, Mirage 2000 en 1982, et bien sûr le Rafale depuis 2016.

À chaque génération, la France a répondu aux attentes indiennes avec des appareils fiables, modernes et adaptables. Ce partenariat historique s’est institutionnalisé en 1998 avec un accord bilatéral faisant de la France un partenaire clé dans la construction d’une industrie de défense autosuffisante pour l’Inde.

Entre 2020 et 2024, 28 % des exportations d’armement françaises sont parties en direction de l’Inde.

Une dynamique industrielle et stratégique irrésistible

Au-delà de l’acquisition d’appareils performants, ce nouveau contrat ouvrirait la voie à l’implantation d’une chaîne d’assemblage final du Rafale directement en Inde. Une perspective évoquée par Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, qui souligne que toute commande significative passera désormais par une production locale, en écho à la politique indienne du Make in India.

Ce projet s’appuierait sur DRAL (Dassault Reliance Aerospace Limited), la co-entreprise créée en 2017 pour produire des pièces de Rafale et de Falcon 2000. Cette implantation industrielle renforcerait l’autonomie stratégique de l’Inde, tout en offrant à Dassault une position privilégiée pour accéder à d’autres marchés en Asie.

La cohérence d’une flotte et les économies à la clé

L’Inde possède actuellement 36 avions Rafale en service dans son armée de l’air, commandés en 2016 dans le cadre d’un accord intergouvernemental avec la France. En 2025, l’Inde a approuvé l’achat de 26 Rafale supplémentaires destinés à la marine indienne, dont 22 monoplaces et 4 biplaces, pour équiper son porte-avions INS Vikrant.

En préférant élargir sa flotte de Rafale plutôt que de la diversifier, l’Inde jouerait la carte de la rationalisation opérationnelle. Même cellule, même système d’armes, qu’il s’agisse des versions monoplaces, biplaces ou navalisées : moins de diversité signifie moins de coûts de maintenance, moins de pièces détachées différentes à stocker, et une meilleure disponibilité opérationnelle.

Cette cohérence technique permettrait aussi à l’armée de l’air et à la marine indienne de renforcer leur interopérabilité, un atout stratégique face aux tensions régionales croissantes, notamment avec la Chine et le Pakistan.

Une concurrence féroce en toile de fond

Cependant, tout n’est pas encore joué. En parallèle, l’Inde prépare un nouvel appel d’offres massif dans le cadre du programme MRFA (Multi-Role Fighter Aircraft), visant l’acquisition de 114 appareils.

Le Rafale devra alors affronter :

  • Le Gripen suédois de Saab
  • L’Eurofighter Typhoon européen
  • Le F/A-18 Super Hornet et le F-15EX américains
  • Le F-21 proposé par Lockheed Martin (version indienne du F-16)
  • Les modèles russes MiG-35, Su-35 et Su-57

Cette compétition pourrait rebattre les cartes, notamment si des questions de prix ou de transfert de technologies plus généreux viennent jouer en défaveur du Rafale.

Le Rafale Marine en embuscade

En parallèle, un autre contrat semble déjà en bonne voie : 26 Rafale M pour équiper la marine indienne, destinés à opérer depuis les porte-avions INS Vikrant et INS Vikramaditya. Selon les informations locales, la signature officielle pourrait intervenir le 28 avril.

Ce contrat naval viendrait encore renforcer l’ancrage de Dassault en Inde, offrant au Rafale une double présence stratégique dans les forces armées indiennes : dans les airs et sur les mers.

L’Inde, laboratoire de l’avenir du Rafale ?

À travers ces commandes successives, l’Inde ne se contente pas d’acheter un . Elle participe directement à l’avenir industriel et stratégique du Rafale. Chaque contrat signé ouvre la voie à de nouveaux développements, de nouvelles coopérations technologiques, et consolide la réputation de l’appareil français comme un des rares véritables chasseurs omniroles en service dans le monde.

Dans un contexte où la domination aérienne devient de plus en plus déterminante, l’Inde semble avoir fait un choix clair : miser sur la constance, la fiabilité et l’excellence d’une coopération vieille de plus de 70 ans. Et pour Dassault Aviation, cet appétit indien tombe à point nommé pour maintenir le Rafale au sommet du ciel mondial.

Quels sont les avions de chasse les plus vendus en 2025 ?

Avion de chasse Nombre vendu (2019-2024) Prix unitaire approximatif (€) Commentaires clés
F-35 Lightning II (USA) 1 071 ~150 millions Leader mondial des ventes, avion furtif de 5e génération, adopté par une quinzaine de pays, symbole d’alliance stratégique avec les USA
Dassault Rafale (France) 223 ~80 millions Succès commercial croissant, polyvalent, exporté en Inde, Égypte, Qatar, Grèce, Croatie, avec carnet de commandes en hausse
FA-50 / KAI T-50 (Corée du Sud) 142 ~50 millions Avion léger polyvalent, apprécié pour son coût et sa flexibilité, exporté en Malaisie, Pologne, et autres pays
Chengdu JF-17 / J-10 (Chine) 94 ~30 millions Forte présence en Asie, notamment au Pakistan, Myanmar, Nigeria, avec développement du J-31 de 5e génération en cours
Sukhoi Su-30 / Su-35 (Russie) 78 35-45 millions Exportations limitées par sanctions, mais toujours présent dans plusieurs pays d’Afrique, Asie et Amérique du Sud

Le marché des avions de chasse est dominé par les États-Unis avec le F-35, dont le prix élevé est compensé par des capacités technologiques avancées et un effet diplomatique fort. Le Rafale français confirme son essor avec une augmentation notable des commandes et des livraisons en 2024. La Corée du Sud et la Chine se positionnent comme acteurs majeurs dans le segment des chasseurs légers et moyens, tandis que la Russie, malgré des restrictions, maintient une présence significative sur certains marchés. La croissance globale du marché est portée par les tensions géopolitiques et la modernisation des forces aériennes dans le monde.

Source : https://indianexpress.com/article/india/india-france-all-set-to-sign-rafale-m-deal-on-monday-26-jets-worth-rs-63000-crore-9966333

Image : Rafale Marine – © Marine nationale

Le gouvernement indien approuve l’achat de Rafale Marine F4 pour 6,6 milliards d’euros

Le gouvernement indien approuve l’achat de Rafale Marine F4 pour 6,6 milliards d’euros

https://www.opex360.com/2025/04/10/le-gouvernement-indien-approuve-lachat-de-rafale-marine-f4-pour-66-milliards-deuros/


Lancé en 2017 par l’Indian Navy, le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] visait initialement à acquérir cinquante-sept avions de combat multirôles embarqués pouvant être mis en œuvre aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin, ndlr] que CATOBAR [catapultes et brins d’arrêt]. L’objectif était de remplacer les MiG-29K de conception russe en raison de leur taux d’attrition élevé et des difficultés pour assurer leur maintien en condition opérationnelle [MCO].

Si Saab tenta sa chance en dévoilant une version navalisée du JAS-39 Gripen, la compétition se joua entre le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le Rafale Marine [RFM] de Dassault Aviation. Les essais effectués à la base navale INS Hansa, à Goa, tournèrent à l’avantage du second. Dans la même temps, l’Indian Navy revit ses ambitions à la baisse, le nombre d’appareils devant être acquis ayant été réduit à 26 unités.

En juillet 2023, à l’occasion de sa venue à Paris en tant qu’invité d’honneur du défilé du 14 juillet, le Premier ministre indien, Narendra Modi, confirma le choix du Rafale M.

Restait alors à entamer les négociations contractuelles et, surtout, passer une à une les différentes étapes du processus d’achat indien, plusieurs comités devant émettre un avis avant l’approbation finale.

En mars dernier, le site Indian Defence News a avancé que les négociations intergouvernementales étaient finalisées. Il ne manquait plus alors qu’un ultime feu vert, celui du gouvernement. Feu vert que ce dernier vient de donner, via son Comité du Cabinet sur la Sécurité [CCS], présidé par M. Modi.

« L’approbation par le CCS de l’accord intergouvernemental constitue la dernière étape. Il attend désormais sa conclusion officielle. Il devrait être signé lors de la visite du ministre français de la Défense en Inde, probablement plus tard ce mois-ci », a en effet rapporté l’agence de presse indienne ANI, le 9 avril.

Dans le détail, cet accord porte sur l’acquisition de vingt-deux Rafale M et de quatre Rafale B [biplaces] pour la formation et l’entraînement des pilotes de la marine indienne. Son montant s’élève à environ 6,6 milliards d’euros.

A priori, et comme l’avait indiqué le quotidien Economic Times, il comprendrait des options pour intégrer des armes de conception indienne, comme le missile air-air Astra, ainsi que des modifications et des équipements connexes propres à l’Indian Navy.

Enfin, la livraison des avions devrait débuter trois ans et demi après la signature du contrat, lequel prévoit aussi la fourniture de missiles air-air à longue portée Meteor, de missiles antinavires Exocet ainsi qu’un soutien logistique basé sur la performance.

F-47 : voici la réponse américaine au succès du Rafale français

F-47 : voici la réponse américaine au succès du Rafale français

Trump a dévoilé le F-47, le prochain avion de chasse américain de 6e génération destiné à remplacer le F-22.

par Grégoire Hernandez – armees.com – Publié le

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F-47 : voici la réponse américaine au succès du Rafale français | Armees.com

Le 21 mars 2025, Donald Trump a relancé la course à la domination aérienne depuis le Bureau ovale. En signant un contrat monumental avec Boeing, le président américain a dévoilé le F-47, un nouvel appareil de chasse destiné à supplanter le vieillissant F-22. Une annonce tonitruante qui tombe à pic pour le constructeur, et qui replace les États-Unis dans une guerre technologique face à la Chine… mais aussi face à l’Europe.

« Les généraux ont choisi ce nom, et c’est un joli nombre, F-47 », s’est félicité Donald Trump, le 47ᵉ président des États-Unis.

F-47 : la réponse militaire américaine à ses rivaux 

Le F-47 ne sort pas de nulle part. Il s’inscrit dans le programme Next Generation Air Dominance (NGAD), piloté par l’US Air Force pour répondre aux progrès militaires importants de la Chine et de la Russie. L’objectif est de garder la main dans les airs jusqu’en 2070.
À l’instar de ses futurs concurrents européens, le F-47 ne volera pas seul. Il sera accompagné de drones de combat autonomes, capables d’interagir en temps réel et de mener des frappes. L’idée, c’est de combiner l’avion et ses drones pour créer un effet d’essaim : plusieurs appareils agissent ensemble, échangent des données en temps réel, frappent plus vite, plus loin, et rendent les défenses adverses inutiles avant même qu’elles aient le temps de réagir.
Intelligence artificielle embarquée, connectivité de pointe, coopération drone-avion : le F-47 coche toutes les cases de l’aviation de sixième génération. Et même si son coût reste opaque, on parle de 80 à 300 millions de dollars l’unité. Boeing n’a pas confirmé. Trump non plus. « Raisons de sécurité », a-t-il éludé.

L’annonce tombe à un moment critique pour Boeing. L’industriel est en difficulté depuis plus d’un an : pannes à répétition, scandales de sécurité, grèves massives. En remportant ce contrat stratégique, le groupe américain redore son blason. À Wall Street, l’effet est immédiat : +4,78 % pour l’action Boeing à 181,09 $ après l’annonce.
En coulisses, cette victoire fait une victime : Lockheed Martin. Évincé de l’appel d’offres, le constructeur du F-35 voit son leadership désormais contesté. Le F-47 devient donc un symbole : celui du retour en grâce de Boeing dans le secteur de la défense.
Le programme, gelé par Joe Biden en 2024 à cause de son coût, a été relancé en priorité par Donald Trump. Le président s’est dit convaincu après un « briefing direct » des chefs de l’armée de l’air.

Rafale F5 : la réponse européenne se prépare à décoller

Pendant que les Américains dégainent le F-47, la France affine son propre pion stratégique : le Rafale F5. Prévu pour 2030, ce nouveau standard conçu par Dassault Aviation entend prolonger la domination technologique française jusqu’en 2060.
Le Rafale F5 ne sera pas seul, lui non plus. Il embarquera un drone furtif développé à partir du projet Neuron, capable de frapper ou de reconnaître en territoire contesté. 
Mais là où le F-47 mise sur une architecture entièrement nouvelle, le Rafale F5 ne réinvente pas tout, mais il muscle sérieusement le jeu. Il pourra coordonner ses frappes avec d’autres avions, recevoir des infos en direct depuis le sol ou les satellites et surtout, le futur missile ASN4G hypersonique en fera un pilier de la dissuasion nucléaire tricolore.

Au-delà de la technique, l’annonce du F-47 est un message. Les États-Unis refusent de se faire doubler dans les airs, ni par la Chine, ni par la Russie, ni même par l’Europe. En s’assurant la production de cet appareil, Donald Trump affiche sa volonté de transformer le F-47 en nouveau standard mondial.

Rafale : Dassault se prépare à augmenter la production

Rafale : Dassault se prépare à augmenter la production

Le groupe Dassault a annoncé être en mesure de pouvoir augmenter la production du Rafale pour honorer ses commandes et répondre au contexte international.

par Jean-Baptiste Leroux -armees.com – Publié le

Dassault se prépare à augmenter la cadence dans la production du Rafale. Wikipedia
Dassault se prépare à augmenter la cadence dans la production du Rafale. Wikipedia | Armees.com

Dassault Aviation prévoit d’augmenter la production du Rafale pour répondre à la demande nationale et internationale. Une hausse de cadence qui nécessite une organisation rigoureuse au sein du groupe français.

Une production en pleine montée en puissance

Au vu du contexte international et des dernières déclarations d’Emmanuel Macron, le constructeur du Rafale répond présent. Dassault Aviation planifie actuellement une augmentation significative de la production du chasseur multifonctions. Le constructeur français vise un rythme de cinq appareils par mois pour satisfaire la demande croissante, aussi bien de l’armée française que des clients internationaux. Cette décision s’inscrit dans un contexte de renforcement des capacités de défense et de contrats en expansion.

Actuellement, la production a déjà connu une nette progression. En seulement quatre ans, Dassault Aviation est passé d’un avion assemblé par mois à trois. Une performance remarquable, réalisée malgré les difficultés d’approvisionnement au sein de la chaîne de sous-traitance. Le constructeur mise sur une augmentation graduelle, ajoutant en moyenne un demi-point de cadence par an.

Une réponse à une demande internationale croissante

Outre les besoins de l’armée française, la demande étrangère pour le Rafale ne cesse de croître. L’Inde, déjà cliente avec une commande de 36 appareils en 2016, s’apprête à acquérir 26 Rafale Marine pour son porte-avions INS Vikrant. Ce n’est qu’une partie de son ambition, puisque l’Indian Air Force a exprimé un besoin de 400 nouveaux avions.

Pour honorer ces engagements, Dassault Aviation envisage la création d’une chaîne d’assemblage en Inde. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie « Make in India » du gouvernement Modi et permettrait à l’entreprise de réduire ses coûts tout en augmentant sa capacité de production. L’expansion industrielle pourrait également inclure le recrutement et l’agrandissement des infrastructures en France.

Un carnet de commandes record

Fin 2024, Dassault Aviation disposait d’un carnet de commandes impressionnant : 164 Rafale à exporter et 56 pour la France, garantissant une activité continue pour les onze prochaines années. Le succès commercial de l’appareil, illustré par de nouveaux contrats avec la Serbie et l’Indonésie, a porté la valeur des commandes à un record de 43,2 milliards d’euros.

Ce dynamisme se traduit également par des performances financières en hausse. En 2024, Dassault Aviation a franchi le cap des 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, enregistrant une croissance de 30 % par rapport à l’année précédente. La rentabilité a également progressé, avec un résultat net dépassant pour la première fois le milliard d’euros.

Un enjeu stratégique pour l’avenir

Malgré ces succès, plusieurs incertitudes planent sur l’industrie aéronautique française. L’éventuelle augmentation des taxes américaines sur les produits européens pourrait impacter la compétitivité des avions d’affaires Falcon, un autre segment de Dassault. De plus, le contexte géopolitique incertain pousse les industriels à renforcer leur indépendance et leur capacité de production.

Dans cette dynamique, Dassault Aviation continue de s’affirmer comme un acteur majeur de la défense européenne. Si les ambitions de l’Union européenne en matière de défense se concrétisent, le Rafale pourrait bénéficier d’un soutien accru. En attendant, le constructeur anticipe et s’organise pour faire face à une demande toujours plus forte.

Les contrats d’État à État (GtoG) sur le marché international de l’armement

Les contrats d’État à État (GtoG) sur le marché international de l’armement

Fondation pour la Recherche Stratégique – publié en février 2025

https://www.frstrategie.org/publications/recherches-et-documents/contrats-etat-etat-gtog-sur-marche-international-armement-2025


Tensions sécuritaires et impératifs de modernisation des équipements des forces armées viennent nourrir une hausse des dépenses de défense au niveau mondial, notamment en Europe, au Moyen-Orient et en Asie-Pacifique. De nouvelles dynamiques se font jour sur le marché international de l’armement, avec l’entrée en force de la Chine et plus récemment de la Corée du Sud dans le Top 10 des États exportateurs, et des États clients demandeurs de partenariats stratégiques et de coopérations industrielles (exigences de transferts de technologies et de compétences). Cette montée des ambitions et des attentes transparaît dans l’importance donnée aux relations interétatiques dans le domaine des ventes de matériels militaires. Ce cadre intergouvernemental peut être plus ou moins formalisé et engageant pour les différentes parties prenantes. 

Cette étude entend mieux appréhender ces dispositifs intergouvernementaux dans le domaine de l’armement, et en particulier les contrats d’État à État (GtoG ou G2G), c’est-à-dire les ventes de biens et de services de défense effectuées de gouvernement à gouvernement. Cette modalité de ventes se distingue des contrats notifiés directement par un État acheteur étranger à une entreprise. Elle implique que l’État exportateur agisse au nom et pour le compte de l’État client en passant un marché public au fournisseur industriel et apporte toutes les garanties nécessaires à la bonne exécution du contrat. En la matière, le mécanisme américain des Foreign Military Sales (FMS) est un modèle du genre. Mais il n’est pas le seul. Des offres GtoG concurrentes se développent, portées par des États exportateurs souhaitant répondre aux besoins exprimés par les États acheteurs. 

Afin de comprendre cette tendance d’évolution sur le marché international de l’armement, l’étude propose, dans un premier temps, un état des lieux des dispositifs mis en place par les principaux États exportateurs (hors Russie et Chine) : États-Unis, France, Royaume-Uni, Italie, Suède, Espagne, Israël et Corée du Sud. Dans un second temps, nous nous pencherons sur la scène européenne pour illustrer la hausse de la demande d’accompagnement étatique dans un contexte sécuritaire dégradé. Nous questionnerons les motivations des États acheteurs en la matière ainsi que les implications de modalités de ventes plus complexes pour les États exportateurs et leurs fournisseurs.

[…]

La version intégrale de cette publication n’est disponible qu’au format PDF.
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FRS- Les contrats d’État à État (GtoG) sur le marché international R&D 01/2025

La Grèce privilégie la modernisation de 500 blindés M113 aux dépens d’un achat de VBCI français

La Grèce privilégie la modernisation de 500 blindés M113 aux dépens d’un achat de VBCI français

https://www.opex360.com/2024/12/09/la-grece-privilegie-la-modernisation-de-500-blindes-m113-aux-depens-dun-achat-de-vbci-francais/


Depuis que le projet de véhicule de combat d’infanterie [VCI] Kentauros, qui devait être mené par le constructeur automobile ELVO, a été abandonné, dans les années 2000, l’armée grecque tente, en vain, de moderniser son infanterie mécanisée.

« Nous en sommes arrivés à aujourd’hui à de gros problèmes de vieillissement et de dévaluation opérationnelle auxquels sont confrontés les véhicules blindés grecs. Malheureusement, les échecs, les omissions et les occasions manquées du passé font que les forces mécanisées et blindées manquent d’un véhicule blindé moderne agile et doté d’une grande puissance de feu », avait estimé le site grec Defence Review. Or, on était alors en 2019… et ce dossier n’a que très peu évolué par la suite, la seule avancée ayant été la livraison de 40 VCI Marder allemands en échange de la cession à l’Ukraine de BMP-1 d’origine russe.

Pourtant, en 2020, la Grèce avait adressé une demande aux États-Unis afin d’obtenir au moins 350 VCI M2A2 / M2A2OD Bradley d’occasion. Mais il fallut trois ans à l’administration américaine pour instruire cette requête, celle-ci ayant fini par approuver le transfert de 300 exemplaires en mars 2023.

Cette dernière proposa ainsi à Athènes la cession, à titre gracieux, de 62 Bradley au titre du programme « Excess Defense Articles » [EDA] et de lui en vendre 102 autres, alors stockés chez BAE Systems Land & Armaments. Mais l’état-major grec refusa cette offre, la remise en état des blindés proposés étant beaucoup trop coûteuse par rapport à ses disponibilités financières.

Puis, en octobre, l’armée grecque confirma son intérêt pour une offre qui lui avait remise KNDS France quelques mois plus tôt. Celle-ci portait sur la livraison « immédiate » de 120 VBCI [Véhicules blindés de combat d’infanterie], sous réserve d’une commande de 250 VBCI « Philoctète », dans le cadre d’une « co-production » avec l’industrie locale. Et cela alors que l’allemand Rheinmetall espérait lui vendre son KF-41 Lynx.

Finalement, selon le site spécialisé OnAlert, l’état-major grec ne commandera ni l’un ni l’autre. En effet, considérant que l’achat de VCI neufs étant trop coûteux, il privilégierait une offre faite par l’israélien Rafael visant à moderniser des blindés M-113 de facture américaine.

« Il semble que la proposition de l’Israélien Rafael, faite en collaboration avec le Grec METKA, au sujet de la modernisation d’au moins 500 M-113, ait désormais pris un net avantage », écrit OnAlert.

Ainsi, il est question de doter les M-113 concernés d’un tourelleau téléopérée muni d’un canon de 30 mm, d’un blindage renforcé, d’une nouveau groupe motopropulseur plus puissants, de systèmes de communications et de capteurs optroniques dernier cri. Les travaux seraient assurés par l’usine que possède METLA à Magnesia. Le coût de ce programme serait bien inférieur à 8 millions d’euros par blindé qu’il aurait fallu débourser pour remettre en état les Bradley d’occasion.

Cela étant, le M-113 ne « boxe » pas dans la même catégorie que les VBCI, KF-41 Lynx et autres Bradley. Étant un véhicule de transport de troupe, il affiche une masse de seulement 12 tonnes… alors qu’un VCI est deux fois plus lourd.