NGRC : Airbus, Leonardo et Sikorsky sélectionnés pour plancher sur l’hélicoptère militaire de demain

NGRC : Airbus, Leonardo et Sikorsky sélectionnés pour plancher sur l’hélicoptère militaire de demain


A l’occasion du salon Farnborough, fin juillet, l’Agence OTAN de soutien et d’acquisition (NSPA) a notifié trois contrats de développement à Airbus Helicopters, Lockheed Martin Sikorsky, et Leonardo pour la réalisation d’études conceptuelles détaillées dans le cadre du programme « Next Generation Rotorcraft Capability » (NGRC) de l’OTAN.

Pour rappel, le programme NGRC a été lancé fin 2020 à l’initiative de la France, de l’Italie, du Royaume-Uni, de la Grèce et de l’Allemagne, rejoints par la suite par les Pays-Bas et le Canada, tandis que les États-Unis et l’Espagne conservent un rôle d’observateur au sein du programme. Il vise à concevoir une nouvelle génération d’hélicoptère de transport et d’assaut, dont les caractéristiques générales avaient été abordées dans un précédent article. A la clé : le remplacement de près d’un millier d’hélicoptères de manœuvre à partir de 2035.

Des industriels européens enfin impliqués dans le NGRC

Les trois contrats qui viennent d’être signés forment le cinquième et dernier volet des études préliminaires lancées dans le cadre du NGRC. Rappelons que, outre deux volets portant respectivement sur les technologies et les concepts opérationnels, menés par les états membres eux-mêmes, deux autres volets avaient déjà été attribués à des industriels : une étude portant sur les modes de propulsion pour les futurs hélicoptères, confiée à GE Aerospace, et une autre portant sur les architectures ouvertes et les écosystèmes numériques confiée à Lockheed Martin. Deux industriels américains, alors même que Washington n’a qu’un rôle d’observateur dans ce programme.

Vue d'artiste 3D d'un concept de NGRC d'Airbus
Airbus a dévoilé une vue d’artiste présentant un hélicoptère futuriste d’allure conventionnelle, mais présentant de petites hélices propulsives pour gagner en vitesse en autonomie. Reste à voir si ce sera représentatif de la proposition de l’hélicoptériste européen pour le NGRC. © Airbus

Une situation qui semble enfin s’inverser avec la sélection de deux industriels européens, Airbus et Leonardo, aux côtés de l’américain Sikorsky, filiale de Lockheed Martin. Chacun sera chargé de « réaliser des études détaillées sur les concepts de plateforme dans le cadre du programme Next Generation Rotorcraft Capability (NGRC). » Pas question donc, pour le moment, de financer le développement de prototypes ou même de démonstrateurs, mais simplement de proposer une architecture capable de répondre aux attentes de l’Alliance.

Un NGRC qui s’éloigne du Future Vertical Lift américain… pour l’instant.

Il faudra attendre un peu plus d’un an pour connaître plus en détail ces différentes architectures, même si chaque industriel a déjà exposé son approche générale. Leonardo devrait ainsi continuer dans la voie des rotors basculants (tilt-rotors), déjà adopté pour son AW609 destiné au marché civil. Airbus, de son côté, va sans doute proposer un dérivé de son RACER, en intégrant des hélices propulsives sur une architecture d’hélicoptère relativement conventionnelle. Lockheed Martin Sikorsky, de son côté, va ainsi profiter de ses travaux sur le X2, le S-97 Raider et le SB-1 Defiant, et présenter un engin doté de deux rotors contrarotatifs.

Lockheed Martin Sikorsky : qui perd gagne ?

La sélection par l’OTAN de Lockheed Martin Sikorsky est intéressante à plus d’un titre. Ces dernières années, le géant américain a déployé de gros efforts pour convaincre la NSPA du bien-fondé de sa formule, particulièrement depuis l’échec du SB-1 Defiant dans le cadre du programme FLRAA de l’US Army, et plus encore après l’abandon du programme FARA avant même le premier vol du S-97 Raider. Dès lors, Sikorsky n’a pas d’autre solution que de viser le marché européen – et les fonds de développement de l’OTAN – afin de rentabiliser ses nombreux investissements.

Sikorsky, désormais filiale de Lockheed Martin, s’appuiera sur ses précédents travaux afin d’élaborer une proposition sérieuse pour le NGRC. Sur le papier, la formule à doubles rotors contrarotatifs et hélice propulsive présente de gros avantages en matière de performance, pour une empreinte au sol maîtrisée. Toutefois, de tels engins restent complexes à entretenir sur le terrain. © Lockheed Martin

Pour Washington, une sélection de Sikorsky pour les futures étapes du NGRC pourrait même être vu comme un bon moyen de maintenir une double production d’engins de nouvelle génération, avec un Bell V-280 Valor financé par l’US Army, et un dérivé du Raider financé par l’OTAN et certains pays européens.

Une solution unique pour l’OTAN ?

Heureusement, nous n’en sommes pas encore là. Les différents concepts seront présentés en fin d’année prochaine. Si le programme NGRC se poursuit au-delà, une de ces solutions pourrait être développée et industrialisée à large échelle afin de livrer les premiers clients vers 2035. Et rien n’empêche d’imaginer que, à la suite de la phase actuelle, plusieurs candidats se rapprochent afin de présenter une solution commune aux différents pays membres de l’initiative.

Vue aérienne de l'hélicoptère convertible AW609
Pour l’instant, Leonardo n’a pas dévoilé de vue d’artiste précise de son concept de NGRC. On sait toutefois qu’il sera basé sur les travaux menés dans le cadre du programme civil AW609. Leonardo s’étant récemment rapproché de Bell, on peut également s’attendre à une proposition inspirée du V-280 Valor. © Leonardo

Car, l’histoire nous l’a montré, les programmes otaniens de cette ampleur sont éminemment politiques. Difficile d’imaginer que les pays aujourd’hui à l’origine du NGRC, et qui sont les héritiers d’Agusta Westland, d’Eurocopter et de NHIndustries, acceptent de financer pleinement le développement d’un nouvel hélicoptère si celui-ci devait être confié uniquement à un industriel américain. Et inversement, on imagine bien que la gestion quelque peu chaotique du programme NH90 ne doit pas laisser que de bons souvenirs aux industriels européens.

Dès lors, à moins d’un fort rapprochement entre acteurs européens, à la fois sous l’égide du NGRC et sous l’impulsion du programme européen ENGRT, on risque fort de voir cette initiative de l’OTAN s’éparpiller dans plusieurs directions, au grès des investissements nationaux et des accords entre partenaires. On se rappellera peut-être que, dans les années 1950, le programme NBMR-1 avait échoué à doter l’ensemble de l’OTAN d’un avion d’attaque au sol léger commun. Mais l’élan industriel offert par cette compétition nous avait tout de même donné le G.91 italien, l’Étendard français et, d’une certaine manière, le F-5 américain, autant de symboles de leurs industries nationales respectives. A voir quel chemin prendra le NGRC.

Général Schill : Abandonner les hélicoptères d’attaque au regard d’une « expérience contingente » serait « dangereux »

Général Schill : Abandonner les hélicoptères d’attaque au regard d’une « expérience contingente » serait « dangereux »

https://www.opex360.com/2024/08/25/general-schill-abandonner-les-helicopteres-dattaque-au-regard-dune-experience-contingente-serait-dangereux/


Il peut être hasardeux de tirer des conclusions définitives à partir des retours d’expérience [RETEX] d’un conflit qui n’est pas encore terminé. Ainsi, durant les premiers mois de la guerre en Ukraine, le drone tactique turc TB-2, utilisé par les forces ukrainiennes, fut largement mis en avant et présenté comme étant un « game changer » grâce aux résultats qu’il avait permis d’obtenir face à l’armée russe. Mais cela n’aura finalement pas duré.

« Nous assistons chaque jour à une adaptation réactive permanente du glaive et du bouclier, de sorte que certaines capacités présentées comme emblématiques à tel ou tel moment de la guerre ne le sont plus. Le meilleur exemple en est le drone turc Bayraktar TB2, dont on parlait beaucoup il y a un an et qui a totalement disparu du narratif, parce qu’une parade a été trouvée pour en limiter l’efficacité », fit en effet valoir le général Jacques Langlade de Montgros, le Directeur du renseignement militaire [DRM], lors d’une audition parlementaire, en juillet 2023.

Cela étant, fin 2022, le ministère japonais de la Défense évoqua l’idée de retirer du service ses hélicoptères de reconnaissance et d’attaque [soit 12- AH-64D Apache, 47 AH-1S Cobra et 33 Kawasaki OH-1] pour les remplacer par des drones tactiques. Cette orientation avait été suggérée par l’attrition importante des Kamov Ka-52 russes en Ukraine.

En février dernier, l’US Army mit prématurément un terme à son programme FARA [Future Attack Reconnaissance Aircraft], qui visait à développer un hélicoptère de reconnaissance et d’attaque pouvant voler à la vitesse de 370 km/h et susceptible d’évoluer en mode autonome pour des missions dans des milieux fortement contestés. Le tout en ayant la capacité de mettre en œuvre des drones.

« En examinant le programme FARA à la lumière des nouveaux développements technologiques, de l’évolution du champ de bataille et des projections budgétaires actuelles, il a été estimé que les capacités accrues qu’il offrait pourraient être obtenues de manière plus abordable et plus efficace en s’appuyant sur une combinaison » de différents équipements, comme les drones et les moyens spatiaux, fit alors valoir l’US Army, qui avait mis le remplacement de ses hélicoptères OH-58D Kiowa et d’une partie de ses AH-64 Apache au premier rang de ses priorités en 2020.

En France, la question de l’avenir de l’hélicoptère de reconnaissance et d’attaque fut posée par Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors d’une audition au Sénat, en février 2023, alors que le projet de porter le Tigre au standard MK3 était fragilisé par le choix de l’Allemagne de s’en retirer.

« L’hélicoptère Tigre continuera de voler jusqu’en 2040/45. Après, le vrai sujet, c’est le saut technologique. J’ai demandé […] aux armées de regarder si ce qui est imaginé pour le standard 3 correspond bien à ce qu’on veut technologiquement. […] Est-ce qu’on n’aura pas un super hélicoptère déjà démodé [avec les drones]? J’assume poser la question publiquement », avait déclaré le ministre. Finalement, l’Aviation légère de l’armée de Terre devra se contenter de seulement 42 Tigre portés au standard Mk2+ sur les 67 exemplaires qu’elle possède.

De son côté, la British Army n’a jamais exprimé de doute sur l’utilité de ses AH-64E Apache / Guardian, expliquant qu’il suffisait d’adapter leur emploi aux nouvelles réalités du champ de bataille. Même chose pour la Pologne, qui a récemment confirmé l’achat de 96 appareils de ce type, ou encore pour la Corée du Sud, qui envisage de doubler sa flotte.

Certes, depuis le 24 février 2022, les forces russes ont perdu au moins 91 hélicoptères d’attaque. Mais cette attrition au combat a surtout été constatée durant les dix premiers mois de la guerre.

« Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, il y a eu au moins 23 pertes vérifiées d’hélicoptères d’attaque russes Ka-52. Cela représente plus de 25 % de la flotte en service au sein des forces aériennes russes, qui en comptaient alors 90 [exemplaires] et près de la moitié des pertes totales d’hélicoptères russes », avait souligné le ministère britannique de la Défense [MoD], en octobre 2022.

Par la suite, beaucoup d’hélicoptères d’attaque russes [Mi-28, Ka-52, Mi-35M] ont été détruits ou endommagés au sol… Cela a été le cas pour une quinzaine de Ka-52, selon les données compilées par Oryx.

Dans le numéro 0 de Combats Futurs, un revue publiée par le Commandement du Combat Futur [CCF], le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill a abordé la question de l’avenir de l’hélicoptère de reconnaissance et de combat.

« Dans le conflit ukrainien, il est clair que les progrès de la défense sol-air ont été plus rapides que ceux des moyens de pénétration aériens. Dans les phases tactiques, les moyens défensifs l’emportent sur les moyens offensifs conventionnels. […] Les belligérants contournent ce blocage par l’emploi massif de drones de taille, portée et mission différentes. Est-il pour autant pertinent d’en tirer la conclusion définitive de l’obsolescence des moyens aériens traditionnels [hélicoptères d’attaque ou avions de chasse] ? Je ne le pense pas », a affirmé le général Schill.

Cependant, a-t-il admis, « il est certain que dans un conflit de haute intensité marqué par des espaces de densité de défense sol-air, les hélicoptères sont plus vulnérables ». Toutefois, a poursuivi le CEMAT, le « sujet est plus complexe qu’une simplification qui s’arrête aux images de STRATCOM [communication stratégique, ndlr] qui montraient des destructions d’hélicoptères russes au début de la guerre ».

Ainsi, les RETEX « expliquent qu’après une phase initiale qui a vu leur disparition presque totale du champ de bataille, les hélicoptères d’attaque sont désormais utilisés efficacement en défensive pour interdire toute approche de blindés de la ligne des contacts. Ce fut notamment le cas lors de la contre-offensive ukrainienne de l’été 2023 au cours de laquelle les hélicoptères antichar russes ont joué un rôle majeur », a expliqué le général Schill.

En outre, a-t-il fait observer, peu d’armées possèdent et « savent utiliser » les hélicoptères d’attaque. « Il serait donc dangereux de mettre au rebut un type d’armement au regard d’une expérience contingente », a estimé le CEMAT. Et cela d’autant plus que « l’efficacité des armées continuera à reposer sur la combinaison des capacités – de toutes les capacités ».

« La complexité des matériels modernes impose par ailleurs une prudence dans les abandons capacitaires tant serait hasardeuse la recréation d’une capacité industrielle abandonnée », a encore insisté le général Schill.

Et de conclure : « Il est en tout cas certain que nous devons prendre en compte certaines évolutions et innovations. Je pense aux drones ou au binôme hélicoptère – drone par exemple qui sont des pistes indispensables à explorer ».

Les porte-hélicoptères amphibies français : piliers de la projection de force

Les porte-hélicoptères amphibies français : piliers de la projection de force

Les forces armées françaises disposent de trois porte-hélicoptères amphibies (PHA) : le Mistral (L 9013), le Tonnerre (L 9014), et le Dixmude (L 9015). Ces navires sont des éléments cruciaux dans la stratégie de défense et de projection de force de la France, permettant une variété d’opérations militaires et humanitaires à l’échelle mondiale.

Polyvalence et capacités des PHA

Capables de mener des opérations sous faible préavis, les PHA sont des bâtiments hautement polyvalents. Ils sont équipés pour gérer des crises, effectuer des transports logistiques et conduire des évacuations sanitaires. Leur conception leur permet d’intégrer des éléments des armées de Terre, de l’Air et de l’Espace, ainsi que des forces interalliées et des composantes sanitaires, tant militaires que civiles.

Descriptif technique des porte-hélicoptères

Chaque PHA présente une longueur de 199 mètres et une largeur de 32 mètres, avec un déplacement de 21 500 tonnes. Leur vitesse maximale atteint 19 nœuds. Ils peuvent accueillir 177 marins, un état-major embarqué, et entre 400 et 900 soldats selon les besoins de la mission.

L’équipement de ces navires est impressionnant : un radier de 885 m² pour des chalands, un hangar de 2 650 m² pouvant contenir 60 véhicules blindés ou 13 chars, ainsi qu’une capacité de transport aérien avec un hangar pouvant accueillir jusqu’à 16 hélicoptères. Ils sont aussi équipés d’un hôpital de 69 lits, extensible, comprenant deux blocs opératoires.

L’armement des PHA comprend deux canons de 20 mm téléopérés, quatre mitrailleuses de 12,7 mm, et deux systèmes d’autodéfense surface-air à très courte portée SIMBAD. La défense est complétée par des radars de navigation et de veille air-surface, des leurres antitorpilles SLAT, un système de transmission par satellite, et un système de combat SENIT.

Rôle stratégique dans les opérations interarmées

Les PHA sont conçus pour mener des opérations amphibies et aéromobiles, facilitant ainsi la projection de force dans des zones conflictuelles ou lors de missions humanitaires. Ils servent également de commandement mobile pour les opérations, offrant une plateforme stratégique pour les décisions en temps réel sur le terrain.

Contributions spécifiques des trois PHA

Le Mistral, mis en service en décembre 2006, et son jumelage avec la ville du Havre renforce les liens entre la marine et la communauté civile. Le Tonnerre, actif depuis juillet 2007, est parrainé par la ville de Limoges, illustrant l’importance de la coopération régionale dans le soutien aux forces armées. Quant au Dixmude, le plus récent, mis en service en juillet 2012, il symbolise l’adaptation continue de la marine française aux technologies modernes et aux exigences opérationnelles actuelles.

Importance dans la diplomatie et l’aide internationale

Outre leur rôle militaire, les PHA jouent un rôle important dans la diplomatie française. Par leur capacité à déployer rapidement des forces et du matériel partout dans le monde, ils sont souvent en première ligne lors de missions d’aide humanitaire ou de réponse à des catastrophes naturelles. Ce rôle contribue non seulement à la sécurité globale mais renforce aussi l’image de la France en tant qu’acteur clé sur la scène internationale.

Quels autres pays possèdent des porte-hélicoptères dans le monde ?

Plusieurs nations possèdent des porte-hélicoptères VTOL (Vertical Take-Off and Landing), un type spécifique de porte-aéronefs capable de gérer des hélicoptères et d’autres aéronefs à décollage et atterrissage verticaux. Voici une comparaison avec la France qui possède trois de ces navires :

  • Japon se distingue avec 7 porte-hélicoptères, ce qui en fait le pays avec le plus grand nombre de ce type de navires dans la liste.
  • France, Chine, et Égypte ont respectivement 3, 3, et 2 porte-hélicoptères, montrant un engagement notable dans leurs capacités de projection maritime et de réponse rapide.
  • Corée du Sud possède également 2 de ces navires, témoignant de son investissement croissant dans la puissance navale.
  • Algérie, Brésil, Thaïlande, et Turquie disposent chacun d’un porte-hélicoptères, illustrant une capacité modeste mais significative de projection de force et de soutien logistique.
  • Les autres pays tels que Argentine, Australie, Canada, Espagne, États-Unis, Inde, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, et Russie n’ont pas de porte-hélicoptères VTOL, bien que certains de ces pays possèdent d’autres types de porte-aéronefs ou d’autres capacités militaires importantes.

Les porte-hélicoptères amphibies français ne sont pas seulement des instruments de guerre; ils sont des vecteurs de paix et de coopération internationale. Leur capacité à intervenir rapidement en fait des outils indispensables pour la France, capable de répondre efficacement aux crises globales tout en promouvant les valeurs humanitaires et la stabilité internationale. Ces navires démontrent l’engagement continu de la France envers ses alliés et son rôle actif dans la gestion des crises internationales.

Le NH90 des Forces spéciales françaises débute ses essais en vol

Le NH90 des Forces spéciales françaises débute ses essais en vol 

A la fin de la décennie, l’armée française opérera 81 exemplaires du NH90. Le prototype du NH90 Standard 2 devrait être testé en vol jusqu’à la fin 2024. © Airbus Helicopters

Airbus Helicopters a débuté la campagne d’essais en vol du prototype du NH90 Standard 2. Développé spécifiquement pour les opérations des forces spéciales françaises, l’armée recevra 18 exemplaires de l’hélicoptère.

Le ministère français des armées a commandé un total de 18 NH90 dans la configuration Standard 2. Les essais en vol du prototype se poursuivront jusqu’à la fin de 2024.

La configuration Standard 2 comprend l’intégration du système électro-optique Safran Euroflir 410, un nouveau générateur de cartes numériques, l’installation d’un troisième membre d’équipage et de nouvelles fenêtres arrière coulissantes élargies pouvant accueillir des armes de défenses.

Les essais permettront de valider la conception de la nouvelle configuration. Le prototype du NH90 Standard 2 a également été équipé de dispositifs mécaniques et électriques dédiés au système d’ouverture distribuée (DAS) qui offre une vision améliorée par tout temps et de nuit, ainsi qu’une nouvelle génération de viseur numérique monté sur casque (HMSD-DD) en vue d’une intégration future à un stade ultérieur. Ces systèmes amélioreront les capacités des forces spéciales à opérer dans des conditions très exigeantes.

D’ici la fin de la décennie, l’armée de l’air française disposera de 81 NH90 TTH. Le NH90 a été livré pour la première fois à l’armée française en 2011. Soixante-trois NH90 TTH ont été livrés à ce jour. Il a été déployé en opération pour la première fois au Mali en 2014 et totalise depuis 50.000 heures de vol.

Texte réseaux : Le prototype du NH90 Standard 2 destiné aux forces spéciales françaises à démarré sa campagne d’essais en vol. L’hélicoptère est un condensé de technologies pour faciliter les opérations dans des conditions exigeantes.

L’armée de Terre confirme le contenu de la rénovation à mi-vie de seulement 42 hélicoptères d’attaque Tigre

L’armée de Terre confirme le contenu de la rénovation à mi-vie de seulement 42 hélicoptères d’attaque Tigre

https://www.opex360.com/2024/06/19/larmee-de-terre-confirme-le-contenu-de-la-renovation-a-mi-vie-de-seulement-42-helicopteres-dattaque-tigre/


« Nous apprenons du champ de bataille, notamment en Ukraine, que la reconnaissance aérienne a fondamentalement changé. Les capteurs et les armes montés sur divers drones sont plus omniprésents et moins coûteux que jamais. […] En examinant le programme FARA à la lumière des nouveaux développements technologiques, de l’évolution du champ de bataille et des projections budgétaires actuelles, il a été estimé que les capacités accrues qu’il offrait pourraient être obtenues de manière plus abordable et plus efficace en s’appuyant sur une combinaison » de différents moyens, comme les drones et les moyens spatiaux », fit alors valoir l’US Army.

Faut-il pour autant en conclure que la guerre en Ukraine a sonné le glas pour l’hélicoptère de reconnaissance et d’attaque ? En tout cas, le ministère allemand de la Défense a décidé d’accélérer le remplacement des Tigre de la Bundeswehr par des appareils d’attaque plus légers, en l’occurrence 62 H145M, dont certains auront des capacités de lutte antichar.

Seulement, cette décision a eu des répercussions en France et en Espagne, deux pays avec lesquels l’Allemagne était censée établir une coopération pour le développement du standard 3 du Tigre. Celui-ci était ambitieux puisqu’il prévoyait d’intégrer à cet hélicoptère le système de visée Strix NG, de nouveaux systèmes de navigation, la suite avionique FlytX, un dispositif d’autoprotection dérivé du CATS-150, des terminaux Micro TMA pour le guidage des missiles air-sol et de drones, le casque à viseur intégré TopOwl Digital Display, etc.

Côté français, il était aussi question de permettre aux Tigre de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] d’emporter des missiles Akeron LP [ex-missile haut de trame].

En mars 2022, les contrats relatifs au standard 3 du Tigre furent notifiés aux industriels concernés, via l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr], sans attendre l’Allemagne. Sauf que l’ambition de départ fut réduite puisqu’il n’était plus question que de moderniser 42 Tigre sur les 67 en dotation au sein de l’ALAT.

Puis, l’année suivante, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, expliqua devant les parlementaires qu’il fallait « réinterroger le modèle » des évolutions du Tigre, à la lumière des enseignements tirés des combats en Ukraine. Finalement, la Loi de programmation miliaire [LPM] 2024-30 rendit son verdict : le standard 3 allait être abandonné au profit d’une modernisation à mi-vie beaucoup plus modeste.

Étant donné que le tableau capacitaire de la LPM indique que l’ALAT disposera de 67 Tigre en 2030 [de même qu’en 2035], on pouvait penser que tous ces hélicoptères seraient concernés par cette rénovation à mi-vie, désormais désignée Mk2+ [ou RMV Tigre]. Or, à l’occasion du salon de l’armement aéroterrestre EuroSatory 2024, l’armée de Terre a précisé que seulement 42 appareils allaient être modernisés. Que deviendront les 25 autres ?

« Le programme de rénovation mi-vie de l’hélicoptère de reconnaissance et d’attaque Tigre […] est destiné à prolonger le service opérationnel du Tigre au-delà de 2050 tout en l’adaptant à la réalité du champ de bataille futur. Il est mené en coopération avec l’Espagne et prévoit la rénovation de 42 hélicoptères Tigre de l’ALAT », est-il en effet avancé dans un dossier de presse diffusé par l’armée de Terre.

Toujours conduit par l’intermédiaire de l’OCCAr, ce programme est mené en coopération avec l’Espagne, avec la participation d’Airbus Helicopters, Thales et Safran Electronics & Defense.

Parmi les évolutions prévues, l’armée de Terre cite la refonte de l’avionique, avec notamment l’ajout du SICS ALAT [Système d’information du combat Scorpion], l’intégration du poste radio CONTACT, la possibilité d’utiliser le système de géolocalisation par satellite européen Galileo [en plus du GPS américain] et la « capacité de coopération drones-hélicoptères [MUM-T] ».

Dans un entretien accordé à Air & Cosmos, le 13 juin, le commandant de l’ALAT, le général Pierre Meyer, a expliqué que la « rénovation mi-vie telle qu’envisagée à ce stade doit permettre des améliorations en portée de détection, de missile, de débattement du canon ». Et d’ajouter : « Le Tigre devrait comporter aussi une part d’évolutivité, afin d’intégrer plus rapidement et sans des chantiers importants des innovations qu’on voit poindre, en matière de connectivité, de spectre des munitions, et pour permettre la coopération drone-hélicoptère tellement importante ».

Photo : EMA

42 hélicoptères H145 commandés pour la gendarmerie et la sécurité civile française

42 hélicoptères H145 commandés pour la gendarmerie et la sécurité civile française

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 21 janvier 2024

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Airbus Helicopters va fournir au ministère de l’Intérieur français 42 hélicoptères H145 : 36 pour la Sécurité Civile (qui dispose déjà de 4 hélicoptères H145-D3 acquis en 2021 et 2022) et 6 pour la gendarmerie. Selon La Tribune, ce contrat a été signé fin 2023.

Dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi) et de la loi de finances pour 2023, le ministère de l’Intérieur avait autorisé la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) à commander 36 nouveaux hélicoptères H145 pour une somme de 471 millions d’euros.

Cette commande permettra de remplacer les 33 hélicoptères EC145 exploités depuis près de 20 ans. Les livraisons débuteront en 2024 (trois appareils puis huit en 2025, cinq en 2026, six en 2027, huit en 2028 et trois en 2029). 

Pour la gendarmerie, outre deux appareils pour la métropole, deux H145 pourraient être affectés à la Guyane, un troisième à Mayotte et un quatrième à la Réunion. 

En 2022, le parc de la Gendarmerie était composé de 56 hélicoptères : 15 EC145, 15 EC135 et 26 Écureuil AS350. Elle doit renouveler son parc d’AS350.

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Une partie sera remplacée par les 10 H160 acquis en 2021 grâce au plan de relance (des H160 que la Gendarmerie Nationale a choisi de baptiser du nom de Pégase). Le reste le sera par des hélicoptères H145 D3 (dont les six désormais en commande). 

Pourquoi un hélicoptère français a été transporté en Guyane dans un avion de transport militaire belge ?

Pourquoi un hélicoptère français a été transporté en Guyane dans un avion de transport militaire belge ?

par Gaétan Powis – Air & Cosmos – publié le 04 décembre 2023

https://air-cosmos.com/article/pourquoi-un-helicoptere-francais-a-ete-transporte-en-guyane-dans-un-avion-de-transport-militaire-belge-68025


Un hélicoptère Puma de l’Armée de l’Air et de l’Espace a été transporté depuis Paris vers la Guyane française dans la soute d’un avion de transport A400M de la Composante air belge. Si cela peut paraitre étrange, ce n’est pas la première fois qu’un Puma de l’AAE était transporté en Guyane via un avion de transport étranger. La réponse se trouve dans une coopération européenne des moyens de transport aériens militaires : l’EATC.


Un transport belge vers la Guyane

Le 20 novembre dernier, l’avion de transport A400M CT-04 de la Composante aérienne belge décollait de sa base de Melsbroek (Bruxelles, Belgique). L’appareil s’est alors dirigé sur Paris, et plus précisément, sur la base aérienne 107 de Villacoublay (Paris, France). Après un arrêt de quatre heure, l’avion de transport a redécollé vers les Canaries, avant de filer vers la Guyane français en Amérique du Sud. L’avion belge est utilisé au profit de l’Armée de l’Air et de l’Espace car il transporte un hélicoptère de transport moyen SA.330 Puma de l’AAE, chargé dans l’avion à Villacoublay. 

Utilisé au sein de l’escadron d’hélicoptères outre-mer (EHOM 68), cet hélicoptère assure notamment des missions de protection du centre spatial guyanais, de soutien à la lutte contre l’orpaillage illégal ou encore de secours aux populations.

 

 

Après un arrêt à Villacoublay pour charger le Puma, l'A400M belge se dirige vers le Sud avant de se rendre en Guyane.
Après un arrêt à Villacoublay pour charger le Puma, l’A400M belge se dirige vers le Sud avant de se rendre en Guyane. © Air&Cosmos, ADS-B

Pourquoi un A400M belge ?

Depuis le 27 novembre 2023, l’Armée de l’Air et de l’Espace détient une flotte de 22 A400M. L’un de ces appareils pouvait être utilisé pour effectuer ce transport mais les besoins de transport aérien des Forces armées françaises ne permettait probablement pas le déploiement d’un Atlas français en Guyane et ce, durant trois jours. Une option existe : le Commandement européen du transport aérien (European Air Transport Command, EATC). Créé en 2010, ce commandement a pour objectif d’augmenter l’efficacité du transport aérien militaire et du ravitaillement en vol. Au total, 7 pays participent à cette initiative européenne, regroupant plus de 150 appareils de transport :

  • l’Allemagne
  • la Belgique
  • l’Espagne
  • la France
  • l’Italie
  • le Luxembourg
  • les Pays-Bas
  • En plus des appareils des forces aériennes des pays participants, l’EATC peut aussi utiliser les A330 MRTT de la Multinational MRTT Unit (MMU).

Gagnant-gagnant

Ainsi, lorsqu’un pays émet un besoin, l’EATC peut connaitre les appareils disponibles en fonction des besoins du pays demandeur. Par exemple, en décembre 2018, un avion de transport tactique A400M de la Luftwaffe transportait déjà un autre Puma de l’AAE vers la Guyane française. Cette coopération franco-allemande, via l’EATC, était un véritable pari gagnant pour les deux pays, l’Allemagne devant justement transporter une délégation officielle en Argentine. Inutile de préciser l’utilité de l’EATC lors d’opérations de grande envergure. Le vol d’un avion de transport tactique A400M ou C-130 Hercules chargé de fret en palettes peut alors être optimisé avec une armée d’un État partenaire en ajoutant du fret supplémentaire ou même des personnels sur les sièges. L’idée est la même pour les avions ravitailleurs, avec la possibilité de planifier des ravitaillements alors qu’un ravitailleur était déjà mobilisé mais avec un potentiel d’utilisation faible.

Dernier point tout aussi important de l’EATC : l’évacuation médicale. Ce commandement comprend le Centre de contrôle d’évacuation aéromédicale (Aeromedical Evacuation Control Center). Celui-ci regroupe des médecins et infirmiers de vol qui analysent les demandes d’évacuation de patients afin de sélectionner l’appareil le plus adéquat en fonction de la pathologie de ce dernier. En près de 13 ans d’existence, l’EATC a ainsi transporté par moins de 15.000 patients, issus de 74 pays différents, en ce compris un grand nombre d’évacuation durant la pandémie de COVID et plus récemment, pas moins de 300 patients transportés depuis le début de l’invasion de l’Ukraine.

Décembre 2018 : arrivée en Guyane d'un hélicoptère Puma de l'AAE à bord d'un A400M de la Luftwaffe.
Décembre 2018 : arrivée en Guyane d’un hélicoptère Puma de l’AAE à bord d’un A400M de la Luftwaffe. © EATC

DECES : Mort du capitaine Mathieu GAYOT du 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales lors d’un exercice

DECES : Mort du capitaine Mathieu GAYOT du 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales lors d’un exercice

 
DECES : Mort du capitaine Mathieu GAYOT du 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales lors d'un exercice

 

Paris, le 12 novembre 2023


Samedi 11 novembre 2023, le capitaine Mathieu GAYOT du 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales est décédé lors d’un exercice dans le cadre de la préparation opérationnelle de son unité.

Désigné comme coordinateur d’un exercice dédié à l’instruction des nouveaux arrivants au quartier Guynemer à Uzein (64), le capitaine GAYOT a été mortellement blessé en soirée.

Les secours sont intervenus très rapidement et ont constaté son décès peu de temps après.

S’inclinant avec une profonde tristesse devant la mémoire de ce militaire mort en service dans l’accomplissement de sa mission, le général d’armée Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre, s’associe à l’immense douleur de sa famille. Ses pensées accompagnent tous ses proches ainsi que ses frères d’armes.

 

Contact media :

SIRPA TERRE
Centre media du ministère des Armées

Source photo : © Ministère des Armées

Des hélicoptères H145 D3 à l’horizon pour la Gendarmerie nationale

Des hélicoptères H145 D3 à l’horizon pour la Gendarmerie nationale

– Forces opérations Blog – publié le

La flotte vieillissante d’hélicoptères Écureuil des Forces aériennes de la Gendarmerie nationale (FAGN) sera progressivement réformée et remplacée par des hélicoptères H145 D3, révèle un rapport parlementaire relatif au projet de loi de finances pour 2024. 

Fin de service à l’horizon pour les 26 AS350Ba et B2 Écureuil de la Gendarmerie nationale. Une partie sera remplacée par les 10 H160 acquis en 2021 grâce au plan de relance. Le reste le sera par des hélicoptères H145 D3, indique le député MoDem Jean-Pierre Cubertafon, rapporteur pour avis sur les crédits de la Gendarmerie nationale pour l’exercice 2024

Le PLF 2024 prévoit ainsi 95,6 M€ en autorisations d’engagement et 21,7 M€ en crédits de paiement pour, entre autres, commander les premiers exemplaires dans le cadre d’un contrat conclu avec Airbus Helicopters. Une opération conduite conjointement avec la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC), dont les équipages disposent déjà de quatre H145 D3. Ceux-ci permettent entre autres d’affiner le cahier des charges pour le renouvellement complet des 33 EC145-C2 de la Sécurité civile, manœuvre en cours de contractualisation via la DGA avec une notification qui pourrait intervenir fin 2023 pour 36 appareils, voire début 2024.

La cible finale dont bénéficieront les FAGN n’est pas détaillée, mais au moins quatre H145 seraient affectés aux DROM-COM, dont deux en Guyane, un à Mayotte et un à la Réunion. Selon le rapporteur, « l’immensité de la forêt guyanaise » conjuguée aux nombreuses missions qui y sont menées nécessiteraient d’y déployer un troisième H145, « ce qui permettrait d’accroître la disponibilité des vecteurs aériens ». Le taux de disponibilité des moyens aériens des gendarmes est d’ailleurs l’objet d’un nouvel indicateur mis en place en 2024. 

Modèle à cinq pales doté d’une capacité d’emport supérieure, le H145 D3 succèdera à une machine monoturbine qui ne répondait plus à la réglementation européenne régissant le survol des zones urbaines. « Polyvalents, ces hélicoptères apporteront une capacité renforcée de projection de personnels d’intervention et une efficacité renforcée par une technologie de pointe (biturbines, équipés de boules optiques de surveillance etc.) », relève le député. Ils contribueront aussi à l’unification des parcs et donc à faciliter les opérations de maintenance.

Quant aux flottes d’EC135 Ketoupa et d’EC145 Choucas en service, celles-ci seront sanctuarisées car elles « répondent pleinement aux besoins de sécurité publique générale et d’intervention en milieu spécialisé et hostile (zones de montagne et Outre-mer) tout en satisfaisant aux exigences de la réglementation civile relative au survol des agglomérations et de navigabilité », pointe le député. 

L’entrée en service des H160 demandera un surplus de patience. La livraison des deux premiers appareils pourrait en effet être reculée de l’été 2024 à 2025. Un décalage sans conséquences pour l’engagement des FAGN dans la sécurisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, nous explique-t-on. La flotte actuelle sera renforcée pour l’occasion, un effort ponctuel en appareils et en équipages déjà réalisé auparavant et rendu possible par la très bonne disponibilité des EC135 et EC145.

Crédits image : Airbus Helicopters

Une enveloppe en 2024 pour faire décoller l’hélicoptère de combat de demain

Une enveloppe en 2024 pour faire décoller l’hélicoptère de combat de demain

– Forces opérations Blog – publié le

L’hélicoptère d’attaque Tigre a encore deux décennies de service dans l’armée de Terre devant lui que, déjà, militaires et industriels vont s’employer à lui trouver un successeur, révèlent les bleus budgétaires du projet de loi de finances pour 2024.

Analyser le besoin futur

Préparer la succession du Tigre au-delà de 2040, voilà l’enjeu de la nouvelle activité « Hélicoptère de combat du futur » instaurée par le PLF 2024. Évoquée dans le patch innovation de la prochaine loi de programmation militaire, la démarche envisage en particulier d’ « analyser le besoin futur de capacités d’attaque pour l’aérocombat à cet horizon et d’en définir les concepts d’architectures capacitaires ». 

Une ligne budgétaire de 30 M€ est proposée pour amorcer ces réflexions, enveloppe initiale dont l’essentiel sera engagé dès l’an prochain au titre du soutien industriel aux études d’architecture. 

S’il est trop tôt pour une vision réaliste de l’après-Tigre, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu en rappelait quelques enjeux lors des débats entourant l’adoption de la LPM : « les sauts technologiques pourront être remarquables, qu’il s’agisse d’en faire un engin occupé ou pas, de son niveau d’armement, de sa vélocité, de sa furtivité ou de son équipement en intelligence artificielle ».

Également présenté sous la dénomination de « système d’attaque de l’aérocombat futur » (SAAF), ce futur hélicoptère sera l’une des briques de TITAN, programme destiné à prendre le relais de SCORPION pour renouveler les matériels du segment lourd de l’armée de Terre.

Un Tigre « réorienté »

Derrière la préparation de l’avenir, se pose toujours la question de l’évolution d’un Tigre appelé à voler au moins jusqu’en 2040-2045. Si le rétrofit du standard HAP vers le standard HAD se poursuivra jusqu’en 2026 côté français, la réorientation du programme de rénovation à mi-vie a bien été « décidée par la LPM 2024-2030 », assure le PLF 2024.

Bien que non précisé dans la LPM, l’avenir du Tigre s’appuie désormais sur « l’hypothèse d’une décision concertée avec l’Espagne » en vue d’une opération « privilégiant la pérennisation du parc tout en réduisant les ambitions d’améliorations capacitaires ». Autrement dit, le maintien d’un parc à 67 machines se fera au prix de certains abandons n’ayant faits l’objet d’aucune annonce officielle. Tout au plus, le prochain budget annonce la réorientation du programme de missile MAST-F en cohérence avec l’hypothèse franco-espagnole.

Les livraisons de Tigre rénovés devaient à l’origine s’étaler de 2027 à 2036. Potentiellement caduc, ce calendrier sera mis à jour à l’issue des échanges conduits avec l’Espagne et l’industrie, pointe le PLF 2024. 

« Le programme Tigre est un programme pour lequel de nombreuses questions se sont posées : l’hélicoptère habité de combat existera-t-il encore en 2045/2050 ? Devons-nous mettre des crédits dans le Tigre standard 3 qui vivrait jusqu’en 2055/2060 ou faut-il consacrer ces crédits à un autre projet ? », interrogeait le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Pierre Schill, en mai dernier. Visiblement, la question a maintenant un début de réponse.