1er juin 1946 : création du brevet militaire de parachutiste (BMP) / 1er juin 1947 : création de l’École des troupes aéroportées (ETAP)

1er juin 1946 : création du brevet militaire de parachutiste (BMP) / 1er juin 1947 : création de l’École des troupes aéroportées (ETAP)


Le stage dure 2 semaines. La première semaine est consacrée à l’instruction au sol menée par des moniteurs à l’École des troupes aéroportées de Pau.

Au cours de la deuxième semaine, six sauts à ouverture automatique, dits « SOA », sont effectués :

  • 4 de jour, dont l’un avec ouverture du parachute de secours, dit « ventral » ;
  • 2 sauts techniques, généralement répartis comme suit (1 de nuit sans équipements et 1 de jour avec l’ensemble de parachutage individuel).

Cependant, sur décision du commandement, il est possible d’être breveté avec seulement 5 sauts, dont un technique. Les titulaires d’un brevet prémilitaire n’effectuaient que 3 sauts complémentaires de leur brevet PMP, 1 de nuit, 1 avec gaine d’armement et 1 avec ouverture du ventral, soit un total de 7 sauts pour leur brevet parachutiste militaire.

Depuis sa création, plus de 705 000 parachutistes ont été brevetés à l’École des troupes aéroportées de Pau.


Le 1er, l’École des troupes aéroportées (ETAP) voit le jour, et s’installe en novembre 1953 au camp d’Astra. En plus de sa mission de formation, elle assure le soutien logistique des théâtres d’opérations et en 1953 elle prend le nom de Base Ecole des Troupes Aéroportées (BETAP). Dix ans plus tard, en 1963, la BETAP reprend à nouveau l’appellation d’École des troupes aéroportées (ETAP) et se voit confier uniquement la formation des parachutistes militaires des trois armées et de la gendarmerie.

L’École des troupes aéroportées trouve son origine à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle est l’aboutissement des différentes réorganisations des troupes aéroportées sur le territoire français. En , de l’École de parachutistes est créé à Lannion. Cette école dépend de l’armée de l’Air mais est chargée de former les parachutistes des trois armées (terre-air-mer). Par la suite, le 1er, le COITAP (centre d’organisation et d’instruction des troupes aéroportées) est formellement créé à Mont-de-Marsan, sous les ordres du Général BONJOUR de la 24e DAP.

Cette installation sera de courte durée : en  l’école de parachutistes est déplacée à Pau-Idron, donnant lieu au CETAP (centre école des troupes aéroportées) le , à la suite de sa dissolution. Le 1er, le CETAP devient l’ETAP (École des troupes aéroportées). Cette école dispense à la fois l’instruction parachutiste et l’instruction tactique orientée vers le combat « choc ». Le 1er, L’ETAP reçoit en plus de sa mission d’école un rôle de base opérationnelle, qu’elle perdra 10 ans plus tard, et devient ainsi la BETAP (base-école des troupes aéroportées) aux ordres du colonel EDEL ; elle s’installe au camp d’Astra au nord de Pau. Le 1er, la BETAP revient une BOMAP (base opérationnelle mobile aéroportée) et retrouve son appellation d’ETAP sous les ordres du colonel LE BORGNE.

L’Algérie doit plus à la France que la France à l’Algérie

L’Algérie doit plus à la France que la France à l’Algérie

                                          GUERRE D’ALGERIE : Soldats de l’A.L.N. en Kabylie en avril 1962

 

par Bernard Lugan* – Revue Conflits – publié le 1er juin 2024

https://www.revueconflits.com/lalgerie-doit-plus-a-la-france-que-la-france-a-lalgerie/


Madame Rima Hassan, candidate LFI aux élections européennes, vient d’oser déclarer que « La France rende à l’Algérie ce qui lui appartient ». Or, si madame Rima Hassa avait un minimum de culture, pour ne pas parler de simple décence, elle devrait tout au contraire crier « Vive l’Algérie française », tant ce pays doit en effet tout à la France. Jusqu’à son nom qui lui fut donné par elle en 1839…

Article original paru dans L’Afrique réelle.

Au moment de l’indépendance de juillet 1962, tout ce qui existait en Algérie y avait en effet été construit par la France à partir du néant, dans un pays qui n’avait jamais existé puisqu’il était directement passé de la colonisation turque à la colonisation française. Ce fut en effet la France qui créa l’Algérie en lui donnant ses frontières. Des frontières qui, à l’Ouest, furent tracées en amputant territorialement le Maroc. Le Tidikelt, le Gourara, le Touat, Tindouf, Colomb Béchar etc. furent ainsi arrachés au Maroc pour être généreusement offerts à Algérie française dont l’Algérie algérienne est l’héritière directe. Une héritière qui, sans le moindre remords, a conservé le legs exorbitant fait par la France aux dépens du Maroc.
Une Algérie que la France ouvrit vers le Sud en lui offrant un Sahara qu’elle n’avait, et par définition, jamais possédé puisqu’elle n’avait jamais existé. Une réalité historique résumée en une phrase par le général de Gaulle : « […] Depuis que le monde est monde, il n’y a jamais eu d’unité, ni, à plus forte raison, de souveraineté algérienne. Carthaginois, Romains, Vandales, Byzantins, Arabes syriens, Arabes de Cordoue, Turcs, Français, ont tour à tour pénétré le pays sans qu’il y ait eu à aucun moment, sous aucune forme, un État algérien » (Charles de Gaulle, 16 septembre 1959, déclaration à la RTF).

Dans l’ancienne Régence turque d’Alger, l’ouest reconnaissait l’autorité spirituelle du sultan du Maroc. Ce dernier avait d’ailleurs un représentant, un khalifat, dans la région, l’un d’entre eux ayant été le propre père d’Abd el-Kader. Quant à l’Est, il était tourné vers Istanbul. Nulle part, la prière n’était donc dite au nom d’un chef « algérien » car, à l’époque, la « nation algérienne » n’existait pas puisqu’il s’agissait d’un « non concept ».

Ferhat Abbas (1899-1985), l’ancien chef du GPRA écrivit lui-même en 1936 : « Si j’avais découvert la nation algérienne, je serais nationaliste […] je ne mourrai pas pour la patrie algérienne parce que cette patrie n’existe pas. Je ne l’ai pas découverte. J’ai interrogé l’histoire, j’ai interrogé les morts et les vivants ; j’ai visité les cimetières : personne ne m’en a parlé… ».
En 1962, la France légua à sa « chère Algérie » selon la formule de Daniel Lefeuvre, un héritage composé de 54 000 kilomètres de routes et pistes (80 000 km avec les pistes sahariennes), de 31 routes nationales dont près de 9 000 kilomètres étaient goudronnés, de 4 300 km de voies ferrées, de 4 ports équipés aux normes internationales, de 23 ports aménagés (dont 10 accessibles aux grands cargos et dont 5 qui pouvaient être desservis par des paquebots),  de 34 phares maritimes, d’une douzaine d’aérodromes principaux, de centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages etc.), de milliers de bâtiments administratifs, de casernes, de bâtiments officiels, de 31 centrales hydroélectriques ou thermiques, d’une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie etc., de milliers d’écoles, d’instituts de formations, de lycées, d’universités avec 800 000 enfants scolarisés dans 17 000 classes (soit autant d’instituteurs, dont deux-tiers de Français), d’un hôpital universitaire de 2 000 lits à Alger, de trois grands hôpitaux de chefs-lieux à Alger, Oran et Constantine, de 14 hôpitaux spécialisés et de 112 hôpitaux polyvalents, soit le chiffre exceptionnel d’un lit pour 300 habitants.

Sans parler du pétrole découvert et mis en exploitation par des ingénieurs français. Ni même d’une agriculture florissante laissée en jachère après l’indépendance. À telle enseigne qu’aujourd’hui l’Algérie doit importer jusqu’à du concentré de tomate, des pois chiches et même de la semoule pour le couscous. Quant à sa seule exportation agricole, celle de ses succulentes dattes, elle ne sert même pas à compenser ses achats de yaourts fabriqués à l’étranger.

Or, tout ce qui existait en Algérie en 1962 avait été payé par les impôts des Français. En 1959, l’Algérie engloutissait ainsi 20% du budget de l’État français, soit davantage que les budgets additionnés de l’Éducation nationale, des Travaux publics, des Transports, de la Reconstruction et du Logement, de l’Industrie et du Commerce !  Pour la France, le fardeau algérien était donc devenu impossible à porter car, en soulageant les misères, en soignant, en vaccinant et en faisant reculer la mortalité infantile, elle avait créé les conditions de la catastrophe comme l’a écrit René Sédillot en 1965 : « [En Algérie], la colonisation française a poussé l’ingénuité – ou la maladresse- jusqu’à favoriser de son mieux les naissances : non seulement par le jeu des allocations familiales, mais aussi par la création d’établissements hospitaliers destinés à combattre la stérilité des femmes. Ainsi, les musulmanes, lorsqu’elles redoutaient d’être répudiées par leurs maris, faute de leur avoir donné des enfants, trouvaient en des centres d’accueil dotés des moyens les plus modernes tout le secours nécessaire pour accéder à la dignité maternelle ».

Chaque année à partir du lendemain du second conflit mondial, 250 000 naissances étaient ainsi comptabilisées en Algérie, soit un accroissement de 2,5 à 3% de la population, d’où un doublement tous les 25 ans. Or, la France s’était elle-même condamnée à nourrir ces bouches nouvelles et à créer ensuite autant d’emplois puisqu’elle considérait l’Algérie comme une de ses provinces, au même titre que la Bretagne ou que l’Alsace… En 1953, comme les recettes locales ne permettaient plus de faire face aux dépenses de fonctionnement, l’Algérie fut en faillite. Au mois d’août 1952, anticipant en quelque sorte la situation, le gouvernement d’Antoine Pinay (8 mars 1952-23 décembre 1952), demanda au parlement le vote de 200 milliards d’impôts nouveaux, tout en étant contraint de faire des choix budgétaires douloureux. Pour aider encore davantage l’Algérie il fallut alors faire patienter la Corrèze et le Cantal. L’addition des chiffres donne le vertige : durant les seuls 9 premiers mois de 1959 les investissements en Algérie atteignirent 103,7 milliards de crédit dont 71,5 milliards directement financés par le Trésor français. De 1950 à 1956 la seule industrie algérienne reçut, hors secteur minier, en moyenne 2 395 millions anciens francs annuellement. En 1959 et en 1960 cette somme atteignit en moyenne 5 390 millions (Lefeuvre, 2005).

Entre 1959 et 1961, pour le seul plan de Constantine, les industries métropolitaines investirent 27,40 milliards d’anciens francs, gaz et pétrole non compris. La France s’est donc ruinée en Algérie alors qu’elle n’y avait aucun intérêt économique réel. Qu’il s’agisse des minerais, du liège, de l’alpha, des vins, des agrumes etc., toutes les productions algériennes avaient des coûts supérieurs à ceux du marché international. Or, toujours généreuse, la France continua d’acheter à des cours largement supérieurs au marché des productions qu’elle avait déjà largement payées puisqu’elle n’avait jamais cessé de les subventionner !

Au bilan, l’Algérie a donc été placée sous « assistance respiratoire » par la France qui n’a cessé de l’alimenter artificiellement. Année après année, la France remplissait donc le « tonneau des Danaïdes », algérien, nourrissant les bouches nouvelles, bâtissant hôpitaux, écoles, routes, ponts et tentant de créer artificiellement des milliers d’emplois. Non seulement la France n’a donc pas pillé l’Algérie, mais, plus encore, c’est elle qui serait fondée à lui « présenter la facture ». En effet, les demandes de Madame Rima Hassan ne valent pas davantage que celles faites au mois de janvier 2021 quand les médias officiels algériens exigèrent de la France un « dédommagement » pour le « pillage » du fer « algérien » qui, selon eux, aurait servi à fabriquer la Tour Eiffel !!! Or, le minerai de fer ayant servi à édifier l’emblématique monument fut extrait de la mine de Lurdres en Lorraine, département de Meurthe-et-Moselle. Quant aux pièces métalliques composant la Tour, elles sont, comme ses visiteurs peuvent le constater, estampillées à la marque des aciéries de Pompey, également en Lorraine, là où elles furent fondues.

Au verbe et à l’idéologie, l’histoire oppose donc les faits. Des faits qui font l’objet de mon livre argumentaire Algérie, l’Histoire à l’endroit.

*Universitaire, professeur à l’École de Guerre et aux Écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan. Expert auprès du TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda). Directeur de la revue par internet L’Afrique réelle.

Diên Biên Phù : décès à 99 ans de l’infirmière française Geneviève de Galard

Diên Biên Phù : décès à 99 ans de l’infirmière française Geneviève de Galard


Le président français, Emmanuel Macron, a salué vendredi 31 mai la mémoire de l’infirmière Geneviève de Galard, héroïne de la bataille de Diên Biên Phù qui scella en 1954 la présence coloniale française en Indochine, décédée jeudi à l’âge de 99 ans.

«L'Ange de Diên Biên Phù»

«L’ange de Diên Biên Phu nous a quittés. Infirmière militaire, Geneviève de Galard fit montre, aux pires heures de la guerre d’Indochine, d’un dévouement exemplaire du courage et des souffrances de 15 000 soldats français», a écrit le président sur X. Elle fut la seule femme présente dans l’enfer de Diên Biên Phù, qui tourna au fiasco pour l’armée française face au Viêt-Minh indépendantiste et communiste, devenant un cimetière à ciel ouvert pour 3 400 de ses soldats. Mené de mars à mai 1954, l’affrontement déboucha sur les Accords de Genève qui, en juillet 1954, scellèrent le départ des Français de cette colonie et coupèrent en deux le Vietnam.

Seule infirmière auprès des soldats 

Née à Paris le 13 avril 1925, Geneviève de Galard-Terraube a grandi dans une vieille famille aristocratique. Devenue infirmière, elle signe en 1953 un contrat de convoyeuse de l’air et se porte volontaire pour l’Indochine. L’un des avions d’évacuation sanitaire qu’elle convoyait fut détruit par des tirs en atterrissant à Diên Biên Phu le 28 mars 1954. Durant deux mois, elle demeure sur place, «seule infirmière dans cette nasse tropicale où quinze mille hommes luttaient et mouraient», relève l’Elysée dans un communiqué. La cuvette de Diên Biên Phù devient «l’épicentre du conflit (…) huis-clos de l’histoire sans autre issue qu’une défaite de plus en plus inéluctable», souligne la présidence.

«L’Ange de Diên Biên Phù»

Lorsque le camp retranché français tombe, en mai 1954, les 12 000 soldats français survivants sont faits prisonniers, et Geneviève de Galard rapatriée en France contre sa volonté. Elle s’y retrouve confrontée à une immense popularité. «Que je n’avais jamais ni voulue, ni recherchée. Je n’avais fait que mon devoir», dira-t-elle. Vêtue d’une tenue de parachutiste, elle fait la une des journaux, qui la surnomment «L’Ange de Diên Biên Phù», puis le tour du monde. L’héroïne de 29 ans remontera Broadway à New York sous une pluie de confettis. Sa vie durant, elle continuera à s’occuper des personnes handicapées, en particulier au centre de rééducation des Invalides.

M. Macron a adressé ses «condoléances émues» à son époux le colonel Jean de Heaulme, qu’elle avait épousé en 1956, et à tous les anciens combattants d’Indochine.

« Commémorations et Motivations » (Mai 2024) – Lettre d’information ASAF

« Commémorations et Motivations » (Mai 2024)

Lettre d’information ASAF – publié en mai 2024

https://www.asafrance.fr/item/commemoration-et-motivation.html


L’année 2024 s’annonce riche en cérémonies commémoratives importantes puisque la France fêtera le 80ème anniversaire des Débarquements de Normandie et de Provence et nous avons célébré le 70ème anniversaire de la bataille de Dien Bien Phu, le 7 mai 1954, qui a signé la fin de la guerre d’Indochine.

"Commémorations et Motivations"  (Mai 2024)

L’année 2024 s’annonce riche en cérémonies commémoratives importantes puisque la France fêtera le 80ème anniversaire des Débarquements de Normandie et de Provence et nous avons célébré le 70ème anniversaire de la bataille de Dien Bien Phu, le 7 mai 1954, qui a signé la fin de la guerre d’Indochine.
Ce conflit en Extrême-Orient a certes moins marqué les esprits que les combats qui ont libéré la France de l’occupation nazie.

Mais au fait, quelles motivations avaient donc ces volontaires pour se battre avec autant d’ardeur et de courage à plus de 10.000 kms de la Mère-Patrie ? Et sans le soutien moral d’une population majoritairement indifférente à cette guerre de 9 ans qui a pourtant fait plus de 80.000 morts de notre côté dont 29.000 enfants de France.

Ces fils de France se sont battus avec courage et détermination pour une cause qui n’était pas une menace directe pour leur Patrie.
On pourrait en dire autant de toutes les interventions que la France aura menées depuis lors tant sur le continent africain qu’au Moyen-Orient.

L’Armée est une institution, peut-être la dernière sinon la seule, à pouvoir tout exiger d’un subordonné. Et pour ce faire, ses chefs doivent obtenir la confiance totale des soldats sous leurs ordres. Cette confiance leur confère alors une autorité indubitable dès lors que l’homme est au cœur de leurs préoccupations.
Le général Philippe de Villiers, ancien CEMA, l’a remarquablement expliqué lors d’une conférence qu’il a donnée le 14 mars dernier à Bordeaux devant des chefs d’entreprise. Pour lui « toute autorité est un service » de sorte que le chef comme le dirigeant d’entreprise doit apprendre ou réapprendre à « remettre le souci de la personne au centre de ses préoccupations personnelles comme professionnelles ».

On peut en conclure que, quelles que soient les missions ou les lieux d’intervention où les Armées sont amenées à intervenir, le soldat français se révèle un véritable et redoutable combattant s’il est bien commandé.
La crise d’autorité actuelle n’a donc pas cours au sein de l’institution militaire.
Et cette autorité qui est enseignée aux futurs chefs dans nos écoles militaires a pour corollaire une exemplarité sans faille de leur part.
À méditer.

Colonel (h) Christian Châtillon
Délégué National de l’ASAF
Conférence du Général de Villiers : https://youtu.be/x6khPUF8PWE?si=TWPLON_1MgoOZnSU

80e anniversaire du Débarquement en Normandie: quel est le programme jusqu’au 6 juin?

80e anniversaire du Débarquement en Normandie: quel est le programme jusqu’au 6 juin?

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 7 mai 2024

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Cette année, la Normandie fête les 80 ans du Débarquement allié du 6 juin 1944 et de la Bataille de Normandie. Dans la Manche et dans le Calvados, se tiendront des événements et des commémorations pour célébrer la mémoire de ces combats qui ont mené à la Libération. La cérémonie internationale avec les chefs d’État se tiendra le 6 juin 2024 à Saint-Laurent-sur-Mer, dans le Calvados, en secteur américain, à proximité de la plage d’Omaha Beach. Mais de nombreuses autres festivités et animations sont prévues tout le mois de juin, dans différents endroits de la région. Voici le programme actuel, jour par jour. 

Samedi 11 mai
Isigny-sur-Mer (14) : Exposition Lettre de guerre au château de Vouilly jusqu’au 9 juin.
Ouistreham (14) : A 20 h 30, salle Legoupil, concert pour la paix avec 200 choristes de France et de l’étranger.

Dimanche 12 mai
Avranches (50) : A 11 h 30, cérémonie commémorative avec passage de la flamme de la liberté, rendez-vous au monument Patton.
Carentan-les-Marais (50) : Vers 17 h, place de la République, arrivée de la flamme de la Liberté. Un parcours de deux kilomètres est prévu, du Carré aux choux, route de Saint-Côme, à la place de la République. La flamme de la Liberté fera ensuite étape à Sainte-Mère-Église, le lundi 13 mai, et à Cherbourg le 14 mai.
Cerisy-la-Forêt (50) : 1944-2024 : après 80 ans, la mémoire reste. Dans le cadre du 80e anniversaire du Débarquement, les Amis de l’abbaye proposent une exposition de photographies du photographe néerlandais, Klaas Van Huizen. Le vernissage, ouvert à tous, est prévu le dimanche 12 mai à 11 h. Du dimanche 12 mai au vendredi 21 juin, de 10 h à 18 h, abbaye Saint-Vigor, rue des Sangles.

Vendredi 17 mai
Saint-Lô (50) : Le spectacle son et lumière 1944-2024 : la Manche célèbre 80 ans de paix est de nouveau projeté à l’occasion de l’opération Pierres en lumières. Maison du département, cour d’honneur. Les 17 et 18 mai.

Samedi 18 mai
Carentan-les-Marais (50) : A 21 h, balade théâtrale autour du D-Day dans le cadre de Pierre en lumières. Port de plaisance / Église / Place de la République / Square Hervé-Mangon.
Cherbourg-en-Cotentin (50) : Nuit des musées et Pierres en lumières, Destination le Roule ! au musée de la Libération. Des contées (environ 1 h 15) spécialement imaginées et écrites pour l’occasion à partir de documents d’archives seront interprétées et diffuseront témoignages et anecdotes de la vie quotidienne, des actes de résistance, à Cherbourg et dans les environs entre 1940 et 1944 (19 h 30 et 22 h). Un atelier de fabrication de mobiles, composés de colombes de la paix, sera proposé aux plus jeunes, dès 8 ans. Ces mobiles habilleront le hall d’accueil du musée tout au long de l’été.
Guilberville (50) : Camp de reconstitution. L’association 35th Santa-Fe organisera sa quatrième reconstitution du camp William-Notley.

Dimanche 19 mai
Virandeville (50) : Cérémonie et inauguration d’une plaque en mémoire du 39e régiment de la 9th Division d’infanterie. Du 18 au 20 mai, camp de reconstitution d’un camp allié. Défilé de véhicules d’époque, concert et bal en tenues d’époque, démonstration d’équipements d’époque.

Vendredi 24 mai
Saint-James (50) : De 10 h à minuit, durant trois jours, reconstitution d’un camp avec un char Sherman, exposition et défilé de véhicules militaires. Gratuit. À 20 h, salle Espace Le Conquérant, projection du film-documentaire réalisé par Dominique Forget, sur l’histoire de la 2e DB. Gratuit et sans réservation.

Samedi 25 mai
Saint-James (50) : Grand bal de la Libération et reconstitution d’un camp américain, présence de la petite fille du général Leclerc.
Trévières (14) : Exposition N’oublions jamais à la galerie du Quai, du 25 au 27 mai.

Lundi 27 mai
Montjoie-Saint-Martin (50) : De 15 h à 16 h 30. Dans le cadre du Mémorial Day, 1 400 élèves fleurissent des tombes au cimetière américain.

Mardi 28 mai
Sainte-Mère-Eglise (50) : Les premiers soldats américains arrivent le 28 mai pour l’installation du camp et de la base de commandement de l’armée américaine qui sera à Sainte-Mère-Église. Un terrain dédié aux hélicoptères est également prévu. Environ 600 soldats sont attendus.
Ouistreham (14) : 3 000 élèves de 4e et 3e des établissements catholiques du Calvados sont attendus pour une journée Paix et Liberté. Avec, comme grand témoin, le général Laurent Michon, commandant de la zone de défense Ouest.

Jeudi 30 mai: 
Carentan (50) : Inauguration, en l’église de Carentan, d’une exposition unique et originale : une tapisserie en tricot et crochet relatant les grandes heures de Débarquement. Une habitante de Houesville, Tansy Forster, est à l’initiative de ce projet. Elle a sollicité des créatrices et créateurs dans le monde, jusqu’en Nouvelle-Zélande et Australie. 80 tableaux retraceront ainsi les scènes marquantes du Débarquement. En exposition jusqu’au 31 août en l’église Notre-Dame.
Saint-Laurent-sur-Mer (14) : Inauguration du mémorial Navy Seal. Vierville-sur-Mer (14) : A 6 h 30, accueil de la délégation olympique.

Vendredi 31 mai
Périers (50) : Exposition photos de l’association Normandy 44, défilé de costumes d’époque avec véhicules militaires et attelages.

Samedi 1er juin:
A 23 h 30 : lancement des festivités du 80e anniversaire du D-Day avec un embrasement des plages du Débarquement. Une vingtaine de feux d’artifice auront lieu en simultané sur l’ensemble des plages historiques.
Utah Beach (50) et Saint-Martin-de-Varreville (14) accueilleront chacune un feu d’artifice.
Asnelles (14) : Embrasement de la côte, feu d’artifice.
Angoville-au-Plain (50) : A 10 h, messe à l’église. A 11 h 30 : place Toccoa, cérémonie.
Carentan-les-Marais (50) : A 13 h 02, place de la République, passage de la flamme du relais du souvenir du Morbihan. 14 h 30 – 17 h 30 : port de plaisance, démonstration de pliage de parachutes par le Round Canopy Parachuting Team (RCPT). 14 h 30 : croisière commentée au cœur des marais. Patrick Fissot, professeur d’histoire, présentera le rôle crucial des marais du Cotentin pendant la guerre. A 20 h 30, place du Grand-Valnoble, spectacle Le Chant des combattantes. Spectacle vivant retraçant le destin de trois femmes de 1939 à 1946, Nenette, Lucienne et Yvonne, originaires de Normandie, unies dans la tourmente par l’amitié sans faille et l’espoir de la paix retrouvée. Du 1er au 9 juin : Purple Heart Lane Camp, camp de reconstitution américain, sur les traces de la 101e Airborne, et allemand, tranchées et foxholes. Ouverture : 10 h – 18 h.
Utah Beach/Sainte-Mère-Église (50) : Marche internationale pour la paix – « Transmets la paix » : Comme chaque année depuis maintenant dix-huit ans, la Marche internationale pour la paix rassemble entre 800 et 1 000 personnes. Cette marche part toujours d’un haut lieu de l’Histoire pour arriver à Sainte-Mère-Église, après une vingtaine de kilomètres parcourus. Trois départs sont prévus : 10 h, départ du musée d’Utah Beach, Sainte-Marie-du-Mont, Turqueville. Informations et inscription : marcheinternationalepourlapaix.com.
Catz (50) : Normandy Victory Museum. Toute la journée : extérieur du musée, exposition HVCA (Histoire vivante de cavalerie allemande), avec présentation d’attelages et d’artillerie allemands. Gratuit. Vers 9 h 45 : la randonnée vélo La voie de la liberté, rassemblant plusieurs centaines de cyclistes, fera halte au musée. 20 h 30 – 22 h : salle Greenfield, spectacle Mon Jour le plus long. Chroniqueur dans Vivement dimanche, dessinateur de presse pour Ouest-France, Emmanuel Chaunu est bien connu du public normand. Lors d’un spectacle interactif qui évolue avec le public, le caricaturiste croque en dessins sa vision du jour le plus long. (Tarif : 20 € /pers. Uniquement sur réservation au 06 87 11 00 35).
Caumont-sur-Aure (14) : Soirée spéciale 80e avec concert de la Chorale gourmande (Salle polyvalente de Cormolain).
Cérences (50) : Relais du souvenir. 150 coureurs et coureuses relient Utah Beach et Plumelec (Morbihan), du 1er au 5 juin. Samedi 1er juin, arrivée à Cérences, à 20 h, avec dépôt de gerbe devant le monument aux morts. Exposition de véhicules militaires. Dimanche 2 juin, à 8 h 15, départ de l’étape n° 2.
Cherbourg (50) : Cité de la Mer, grande roue de la Liberté, jusqu’au 26 juin. Jusqu’au 1er septembre, exposition Regard sur Cherbourg, port de la Liberté, nef d’accueil. Exposition temporaire, gratuite, déclinée en français, anglais et allemand consacrée au rôle du port de Cherbourg pendant la décennie qui marque les débuts de la gare maritime transatlantique jusqu’à la Libération.
Dangy (50) : Camp américain au terrain de foot avec la présence des Commémo Rangers, association cambrésienne de reconstitueurs (35 personnes et une douzaine de véhicules seront présents). 20 h 30, concert de musique d’époque, à l’église, par l’harmonie de Canisy.
Fontaine-Henry (14) : Camps de reconstitution avec bal, au château, jusqu’au 9 juin.
Isigny-sur-Mer (14) : Projection, expo, documentaire, visite virtuelle jusqu’au 9 juin.
La Cambe (14) : A 9 h 30, inauguration de la stèle des photographes de guerre de la 165th Signal Photographic Company. Méautis (50) : Musée station 70. 9 h – 18 h, visite guidée insolite du musée et du manoir. Histoire du champ de bataille de Bloody Gulch, explication de la bataille du 12 et 13 juin 1944, vestiges archéologiques, démonstration de la bataille des haies. 21 h, Musée mémorial de la ravine sanglante (Bloody Gulch), concert de jazz avec le groupe Two of us, suivi d’un spectacle immersif à 22 h 45. Revivez la nuit du 5 au 6 juin 1944 telle que la famille Bucaille l’a vécue. Découvrez la bataille de Bloody Gulch qui s’est déroulée le 12 et 13 juin. Un spectacle immersif avec véhicules d’époque et figurants en tenues d’époque.
Osmanville (50) : A 9 h 45, visite du bunker WN88. Visite basée sur des témoignages de personnes ayant vécu cette période, l’histoire de l’Occupation et du Débarquement.
Picauville (50) : 8 h 30 – 16 h 30, salle J.C. Flambart, bourse militaria.
Quinéville (50) : Exposition Guerre et près, le réemploi du matériel dans le paysage manchois, à la batterie d’Azeville, jusqu’au 17 novembre.
Saint-Côme-du-Mont (50) : Camp Kil Roy, reconstitution d’un camp américain. De 10 h à 20 h.
Sainte-Marie-du-Monts (50) : Fête de la paix et de la liberté avec une animation de cerfs-volants. À partir de 10 h, avec un atelier de confection de cerfs-volants à la base de loisirs nautiques située sur la plage d’Utah beach. Du 1er au 2 juin. 11 h : monument de la Résistance, rue de la 101e Airborne, cérémonie en hommage aux résistants français.
Sainte-Mère-Eglise (50) : Camp de reconstitution militaire organisé par l’Airborne Museum. Chaque jour, manifestations, défilés, ateliers auront lieu au sein du camp et sur la place de l’Eglise. Jusqu’au 9 juin.
Saint-Sébastien-de-Raids (50) : Exposition Eté 44, des chevaux dans la bataille, au musée Cobra la Percée, jusqu’au 1er novembre.
Vierville-sur-Mer (14) : Pique-nique géant, baptêmes en Jeep toute la journée. Concert de 6 h sur le thème US avec trois groupes, de 18 h à 23 h 30. Jusqu’au 10 juin : camp des collectionneurs.
Vouilly (14) : Exposition sur l’écriture des correspondants de guerre au château.

Dimanche 2 juin: 
Brévands (50) : A 10 h 30, lieu-dit le Moulin, cérémonie au monument des Filthy 13, hommage aux parachutistes de la 101e Airborne Division.
Carentan-les-Marais (50) : De 10 h – 11 h, route de Saint-Côme, démonstration Air Assault par l’armée américaine. 11 h – 15 h : route de Saint-Côme, parachutage avec le RCPT et l’armée américaine. Neuf avions en provenance d’Angleterre. 16 h : cérémonie au Carré de Choux. 17 h : défilé militaire depuis le Carré de Choux jusqu’au Monument Signal. 17 h 30 : mairie, cérémonie au Monument Signal.
Crasville (50) : Ouverture de la batterie de Crasville et reconstitution d’un camp américain avec exposition de véhicules. Visites commentées l’après-midi.
Cricqueville-en-Bessin (14) : A 12 h, repas des habitants en tenue des années 40.
Colleville-Montgomery (14) : Soirée folk celtique proposée par l’association Bowu – Bands of the world united, salle du Caprice.
Colleville-sur-Mer (14) : Jusqu’au 8 juin, à 11 h et à 15 h, démonstration de chars et véhicules lourds.
Coutances (50) : Fin d’après-midi, accueil du Relais du souvenir au square Flandres-Dunkerque.
Dangy (50) : Soirée d’accueil et d’inauguration : exposition et campement.
Ecausseville (50) : Hangar à dirigeables : bourse militaire du 2 au 3 juin.
Mandeville-en-Bessin (14) : Inauguration de la stèle à la mémoire de la 95th Infantry division.
Méautis (50) : A 17 h, musée mémorial de la ravine sanglante (Bloody Gulch), spectacle immersif. Revivez la nuit du 5 au 6 juin 1944 telle que la famille Bucaille l’a vécue. Découvrez la bataille de Bloody Gulch qui s’est déroulée le 12 et 13 juin. Un spectacle immersif avec véhicules d’époque et figurants en tenues d’époque.
Mont-Saint-Michel (50) : Défilé de véhicules militaires.
Néhou (50) : A 10 h, cérémonie en hommage au général Patton, en présence des cyclistes de la Voie de la Liberté, de militaires américains et français et de membres de la famille Patton.
Picauville (50) : De 8 h 30 à 16 h 30, à la salle J.-C. Flambart, rue Marcel-Racine : bourse militaria.
Saint-Côme-du-Mont (50) : De 8 h à 16 h, château Bellenau : bourse militaria. Saint-Hilaire-Petitville (50) : Jusqu’au 9 juin, dans la salle des fêtes, exposition sur le personnel médical, de 10 h à 18 h. Entrée gratuite.
Sainte-Mère-Eglise (50) : Salon du livre Histoire et Mémoires, en présence de l’un des fils de Joséphine Baker. De 16 h à 17 h : défilé civils et résistants des années 40 à pied, vélo, cheval, auto. Jusqu’au 15 novembre : exposition Système D, quand les Normands réutilisent le matériel militaire de la Seconde Guerre mondiale à la ferme-musée du Cotentin.
Vierville-sur-Mer (14) : Défilé de véhicules, boulevard de Cauvigny. Départ à 10 h avec baptêmes au retour du défilé, de 11 h à 17 h (5€ par adulte pour les baptêmes, gratuit – 16 ans).

Lundi 3 juin:
La cérémonie internationale avec les chefs d’État se tiendra le 6 juin à Saint-Laurent-sur-Mer, dans le Calvados, en secteur américain, à proximité de la plage d’Omaha Beach.
Carentan-les-Marais (50) : A 6 h 15 : cinéma le Cotentin, séance sous-titrée en anglais du film La grand Vadrouille. En lien avec le festival Les Egaluantes et Lost in Frenchlation. A 18 h : dîner des soldats dans les familles. Les habitants ont la possibilité d’accueillir chez eux, le temps d’un repas, des soldats américains. De 20 h 30 à 22 h : Airborne Museum, conférence Philippe Esvelin + dédicaces. Normandy Victory Museum, toute la journée : extérieur du musée, exposition HVCA (Histoire vivante de cavalerie allemande), présentation d’attelages et d’artillerie allemands. Gratuit. De 10 h à 18 h : hall d’accueil du musée, séance de dédicace de Maxime Mainguet, journaliste. Il dédicace son premier roman Heure H, dont l’intrigue se situe aux prémices du Débarquement de Normandie. Gratuit. De 11 h 30 à 15 h : extérieur du musée, exposition d’une soixantaine de véhicules militaires US. L’association Univem (Union nationale des collectionneurs de véhicules militaires) organise un convoi qui fera étape au musée pendant quelques heures. Gratuit. De 17 h à 19 h : salle Greenfield, concours de mode civile des années 40.
Créances (50) : A 17 h, cérémonie devant la stèle commémorative.
Deauville (14) : Arrivée à l’aéroport de 60 vétérans américains avec la Best Defense Foundation.
Hiesville (50) : A 14 h 30, sentier de la mémoire. Circuit de 8 km commenté sur les différents sites de bataille ou de parachutage du 506 PIR et de la 101e Airborne. Jusqu’au 7 juin : camp de reconstitution du poste médical de la 326th Airborne medical compagny.
Houesville (50) : A 10 h, lieu-dit La Pierre, cérémonie et inauguration de la stèle en hommage aux quatre soldats tués lors d’une patrouille dans la nuit du 8 juin 1944. Ils furent enterrés par les habitants.
Isigny-sur-Mer (14) : Cérémonie avec délégation de 20 vétérans. Parcours de mémoire des 5 communes en Jeep.
Liesville-sur-Douves (50) : Jusqu’au 7 juin, à côté de l’église, camp de reconstitution US « Currahee ». Reconstitution d’un camp militaire américain, avec matériels, véhicules et uniformes. Deux associations seront présentes : Pathfinders Group 44 et G.M.C Great Maroilles.
Montmartin-en-Graignes (50) : A 15 h, cérémonie.
Pontaubault (50) : A 9 h 30, départ d’un convoi de 50 véhicules militaires en provenance de Belgique. Le convoi effectuera une pause à 11 h à Pontorson et rejoindra le Mont-Saint-Michel pour 15 h.
Pont-Brocard (50) : A 18 h 30, célébration œcuménique pour la paix, église.
Saint-Côme-du-Mont (50) : A 11 h, cérémonie et inauguration de nom de rue en hommage à un parachutiste américain. A 20 h 30 : D-Day Experience, projection du film Little Black Devils – from Juno Beach to Putot, sur la progression des troupes canadiennes lors du Débarquement de Normandie. Jusqu’au 8 juin : de 11 h à 16 h, Monument Lt Col Robert Wolverton, départ pour des baptêmes en Jeep.
Saint-James (50) : Du 3 au 5 juin, Tatoo de la liberté. Festival international de la musique militaire. Présence de plus de 300 musiciens (de pays différents) et la Garde républicaine.
Sainte-Mère-Église (50) : A 9 h 30 : inauguration du monument de la Résistance française. A 11 h : inauguration de la statue du général Eisenhower (sous réserve). A 15 h : rue Eisenhower, cérémonie au monument des trois cimetières. A 16 h : rue du Général-de-Gaulle, cérémonie au monument Alexandre-Renaud. Monsieur Renaud, maire de la commune en 1944, a accueilli les troupes alliées le 6 juin. A 17 h : rue du Général-de-Gaulle, cérémonie au monument des AVA. A 18 h : mairie, pot d’accueil des familles et militaires avant le repas des soldats dans les familles. Les habitants ont la possibilité d’accueillir chez eux, le temps d’un repas, des soldats américains. Pour recevoir des soldats chez vous, contactez l’association Amis des Vétérans Américains au 06 80 32 55 99. De 18 h à 20 h : place de l’Eglise, exposition de véhicules d’époque. De 20 h à 21 h 30 : Airborne Museum, conférence Philippe Esvelin + dédicaces.
Saint-Laurent-sur-Mer (14) : Hommage à la Résistance. De 16 h à 18 h, cérémonie amérindienne.
Trévières (14) : Jusqu’au 10 juin, exposition d’objets militaires réalisée par M. Tromski.

Mardi 4 juin: 
Asnelles (14) : Reconstitution de campement.
Beuzeville-au-Plain (50) : A 18 h, rue de l’Eglise, cérémonie au monument Agnés-Bienaimé.
Caen (14) : A 14 h, au Zénith, remise du Prix Liberté. La rappeuse afghane Sonita Alizada, lauréate du prix liberté 2021, pour son combat contre les mariages forcés en Afghanistan, interprétera une chanson dédiée à la liberté et écrite par dix jeunes Normands âgés de 15 à 25 ans.
Carentan (50) : De 21 h à 23 h 30, cinéma en plein air : La Folle Histoire de Max et Léon, dans le cadre du festival Les Egaluantes.
Colleville-sur-Mer (14) : Toute la journée, salon du livre Warlord games organisé par Overlord Museum.
Dangy/Pont-Brocard (50) : A 17 h 30, cérémonie officielle, défilé avec l’harmonie de Canisy et véhicules militaires. Écausseville (50) : De 8 h à 17 h, hangar à dirigeables : bourse militaria.
La Cambe (14) : Lecture de témoignages aux anciens par les écoliers, tout l’après-midi, à la médiathèque.
Mont-Saint-Michel (50) : Visite de 180 vétérans. Périers (50) : A 18 h, reconstitution d’un conseil municipal en tenues d’époque.
Picauville (50) : A 10 h, parking du prieuré, cérémonie d’inauguration d’une statue, unique en Normandie, représentant le courage, la dignité des femmes américaines durant la Seconde Guerre mondiale. Présence de l’armée américaine et de l’armée allemande, des chœurs de la 82e Airborne.
Sainte-Marie-du-Mont (50) : A 10 h, Leadership Monument, route D913, cérémonie en hommage au major Winters et aux parachutistes de la 101e Airborne. 17 h : place de l’église, projection du film documentaire The girl who wore freedom. Sainte-Mère-Eglise (50) : De 8 h 30 à 17 h 30 : rue de la Liberté, bourse militaria sous chapiteau. A 9 h 30 : rond point Sainte-Ôde, cérémonie au monument Roosevelt. De 10 h à 13 h : bourg, exposition de véhicules d’époque. De 14 h à 16 h : bourg, exposition de véhicules d’époque. A 14 h : défilé d’enfants jusqu’à la borne 0, face à la mairie. A 15 h : borne 0, cérémonie de la liberté animée par les enfants. De 14 h 30 à 15 h : place de l’Eglise, démonstration commentée sur les gliders, reconstitution historique. Animations proposées par le Camp Géronimo. A 15 h 30 : dans l’église, mémorial service, service religieux avec les chœurs de la 82e Airborne. De 16 h à 17 h 30 : bourg, exposition de véhicules d’époque. A 17 h 30 : bourg, exposition de Harley WLA-WLC-Indian. A 19 h : place de l’Eglise, concert de Jean-Marie Thomas. En tenue d’époque, il chantera des chansons américaines des années 30-40. A 20 h : place de l’Eglise, théâtre-documentaire Le silence des voix qui se sont tues. Lecture de texte sur une projection de documentaire évoquant le général de Gaulle et le général Eisenhower. De 21 h à 22 h 30 : place de l’Eglise, concert des acteurs de la série Band of Brothers emmené par Damian Lewis. Musiques blues/rock.
Terre-et-Marais (50) : A 9 h, stèle Hotot à Saint-Georgs-de-Bohon, cérémonie en hommage aux libérateurs et en souvenir des combats sur la commune. A 10 h : stèle de la Roserie à Sainteny, cérémonie. A 11 h : stèle des forges à Sainteny, cérémonie. Les trois hommages se feront en présence des familles de vétérans et de représentants de la 83e division d’infanterie et des anciens combattants.
Vierville-sur-Mer (14) : A 12 h, cérémonies commune Garde Nationale.

Mercredi 5 juin: 
Amfreville (50) : A 11 h, hameau de Heutes, inauguration d’un monument pour le général Gavin dans la zone où il a atterri le 6 juin 1944. En présence du lieutenant général Todd Donahue, de la 82e Airborne division et des membres de la famille du général Gavin. À 21 h, chapelle de Cauquigny, veillée aux bougies. Il y a 80 ans, les parachutistes s’apprêtaient à monter dans les C-47 pour la Normandie. En présence d’aumoniers américains et du curé de Sainte-Mère-Eglise.
Azeville (50) : A 11 h 30 et 17 h, les parachutistes de la Canoppy parachuting team sauteront sur la batterie. Entrée libre.
Angoville-au-Plain (50) : Mercredi 5 et jeudi 6 juin. De 14 h à 17 h, ferme Delaunay, dans la prairie, visite des camps américain et allemand. Gratuit. Bayeux (14) : A 10 h, hommage à Dwight D. Eisenhower, rond-point Eisenhower. A 17 h, cérémonie du souvenir par la Royal British Legion en présence des vétérans, au cimetière militaire, sur invitation. A 19 h, cérémonie du souvenir franco-britannique par la CWGC, cathédrale de Bayeux, sur invitation. A 19 h 45, cortège de la cathédrale au cimetière militaire britannique, mené par un pipe band et composé de délégations régimentaires. Dès 22 h, Bayeux aux chandelles et grande veillée par le CWGC. Projections mêlant paroles, chansons et musiques pour raconter un récit émouvant du Débarquement. Suivies d’une grande veillée avec illumination des 4 654 stèles du cimetière britannique.
Bénouville (14) : Concert d’accueil de l’orchestre britannique The Massed Band of the Pegasus Memorial, esplanade de la salle polyvalente. A 23 h 30 : Midnight Ceremony. A 0 h 16 : feu d’artifice. Bretteville-l’Orgueilleuse (14) : Arrivée d’une sculpture d’un soldat canadien, installation et inauguration place des Canadiens par la princesse Anne. Caen (14) : A 14 h 30, cérémonie britannique du souvenir au jardin britannique.
Carentan-les-Marais (50) : De 9 h à 13 h, place du Valnoble, rassemblement de véhicules d’époque. De 16 h 30 à 17 h 30 : défilé de véhicules d’époque (Jeep) dans le centre-ville et vers le port de plaisance. De 20 h 30 à 23 h : salle du Haut Dick, concert de jazz d’après-guerre avec le groupe New Orleans Sextet. A 20 h 30 : cinéma Le Cotentin, séance sous-titrée en anglais du film La Horse. En lien avec le festival Les Egaluantes et Lost in Frenchlation. Colleville-Montgomery (14) : Grande parade avec 180 musiciens, de 13 nations différentes, pour célébrer le piper Bill Millin, boulevard maritime. De 15 h 30 à 17 h.
Cricqueville-en-Bessin (14) : A 14 h 30, cérémonie officielle et militaire des Rangers à la Pointe du Hoc. Neuville-au-Plain (50) : A 16 h, au château, cérémonie à la plaque du 505th US PIR de la 82nd Airborne.
Picauville (50) : A 14 h 30, hameau Gueutteville, cérémonie en l’honneur du Père Maternowski. Il a été abattu dans ce hameau alors qu’il allait chercher de l’aide pour des parachutistes blessés. Ce fût le seul prêtre tué le 6 juin 1944. De 18 h à 22 h : monument U.S.A.F, départ pour le sentier de la mémoire. Marche commentée en français et anglais sur les faits historiques de la commune en 1944. Un détachement de soldats américains participera à cette marche. A 21 h, retour à Amfreville pour une veillée aux chandelles à la chapelle de Cauquigny.
Rots (14) : A 18 h 30, pièce de théâtre sur le Débarquement au centre d’animations.
Saint-Germain-de-Varreville (50) : A 18 h, croisement D129/D14, cérémonie à la stèle des Pathfinders de la 101e Airborne. Présence de l’armée américaine. Saint-Lô (50) : A 16 h, cérémonies de commémoration du Débarquement, hommage de la nation aux victimes civiles, au haras, avec un discours du président de la République, Emmanuel Macron. Les portes du haras ouvriront au public en début d’après-midi. La municipalité, en partenariat avec l’Élysée, planche sur le programme précis des animations artistiques et culturelles qui seront proposées jusqu’à 20 h.
Sainte-Marie-du-Mont (50) : A 23 h, marche immersive commentée. Départ de l’église pour aller jusqu’à la batterie.
Sainte-Mère-Eglise (50) : A 9 h 30 : parvis de la mairie, cérémonie à la stèle Gavin/Ridgway. De 10 h à 13 h : bourg, exposition de véhicules d’époque. De 11 h à12 h : défilé de véhicule militaire. A 14 h : saut de précision sur la place de l’Eglise. De 15 h à 15 h 30 : place de l’Eglise, démonstration commentée sur la sticks paras, reconstitution historique sur les parachutistes américains avant leur saut. Animation proposée par le Camp Géronimo. De 15 h 45 à 16 h 15 : place de l’Eglise, démonstration commentée sur les gliders (planeurs), reconstitution historique. De 17 h à 19 h : bourg, exposition de véhicules d’époque. A 18 h : église, concert de Michael Fitzpatrick, violoncelliste de renommée mondiale. A 19 h 30 : place de l’Eglise, concert de Catherine Dargent, chanson française des années 40. A 21 h : place de l’Eglise, comédie musicale Memory of Normandy, 20 comédiens, chanteurs et danseurs raconteront l’histoire des civils normands, résistants ou non pendant l’Occupation et en particulier le destin de deux sœurs séparées par la vie. De 23 h 30 à 23 h 45 : place de l’Eglise, démonstration commentée de l’utilisation de deux phares de recherche anti-aériens. Animation proposée par le Camp Géronimo.
Villons-les-Buissons (14) : Cérémonie norvégienne.

Jeudi 6 juin: 
Les clochers de la Liberté : à 19 h 44. Les cloches d’églises normandes et du monde sonneront à l’unisson en gage de mémoire, de liberté et de paix.
Amfreville (50) : De 14 h 30 à 17 h 30, sentier de la mémoire, circuit de 8 km commenté, pour découvrir les combats des hommes du 507 PIR et du 325 GIR autour de la commune. Inauguration d’un buste en bronze de lord Lovat, en face de la ferme Saulnier.
Angoville-au-Plain (50) : De 14 h à 17 h, devant l’église, reconstitution/exposition, en hommage aux infirmiers américains Kenneth J. Moore et Robert E. Wright. 20 h : place Toccoa, bal de la Libération avec le concert de Madeeson & Co, musique des années 40-50.
Arromanches : A 7 h, aura lieu le Débarquement sur la plage des royal Marines, avec la Complainte du joueur de cornemuse à l’aube.
Asnelles (14) : Mur mémoriel qui prendra place avec les 300 noms.
Bayeux (14) : A 11 h, un hommage sera réalisé par la CGWC (Commonwealth War Graves Commission, l’organisme responsable du dénombrement, de l’identification et de l’entretien des tombes des soldats des forces militaires des États du Commonwealth tombés lors des deux guerres mondiales au cimetière britannique) au cimetière britannique, sur invitation. De 10 h à 17 h, souvenirs philatéliques par l’Amicale philatélique bayeusain au centre E. Leclerc. A 20 h, concert de l’Academy Choir, concert pour les chorales des trois académies militaires des États-Unis réunies : US Navy, US Armu et US Air Force. Jusqu’au 9 juin. Eindhoven et Bayeux fêtent la liberté et illuminent les rues de la ville. Une installation festive qui symbolise l’amitié, 80 ans après la libération des deux villes. Du rond-point de Vaucelles jusqu’au complexe Eindhoven, rue principale et rue Larcher (monument des déportés). 
Bénouville (14) : Les enfants fleuriront les tombes des 23 soldats anglais. Puis, une marche de la route du 4e commando, encadrés par les Fusillés marins, s’élancera. Défilé de la mairie au pont de Pegasus avec orchestre. Cérémonie au monument du 7e bataillon de parachutistes.
Bernières-sur-Mer (14) : A 8 h, cérémonie canadienne. Le soir, cérémonie canadienne de la lanterne.
Caen (14) : Cérémonie de la transmission sur l’esplanade de l’hôtel de ville.
Carentan-les-Marais (50) : De 14 h – 16 h : défilé de véhicules militaires. Départ du marché aux bestiaux jusqu’au centre-ville. Animations gratuites.
Cherbourg (50) : A 10 h et 11 h, place De-Gaulle, sur le marché hebdomadaire : chansons de l’époque de la Libération interprétées par les Victory Belles, trois chanteuses américaines.
Colleville-Montgomery (14) : Camp de reconstitution avec animations et exposition d’un char Churchill rénové par des bénévoles, site Hillman.
Colleville-sur-Mer (14) : Cérémonie bi-nationale au cimetière.
Méautis (50) : A 22 h 45. Musée mémorial de la ravine sanglante (Bloody Gulch), spectacle nocturne. Revivez la nuit du 5 au 6 juin 1944 telle que la famille Bucaille l’a vécue. Découvrez la bataille de Bloody Gulch qui s’est déroulée le 12 et 13 juin. Un spectacle immersif avec véhicules d’époque et figurants en tenue d’époque.
Liesville-sur-Douve (50) : A 20 h, à l’église, concert de Lady Tinguette, musiques des années 30 françaises et répertoire de Vera Lynn.
Saint-Côme-du-Mont (50) : Le soir, au musée D-Day Experience, séance de dédicace avec les auteurs M. de Trez, T. Elliot et les familles de vétérans du 2e Naval Beach Batallion. 
Saint-Laurent-sur-Mer (14) : La cérémonie internationale, qui accueille entre autres les chefs d’États, aura lieu au cimetière américain, à proximité d’Omaha Beach.
Saint-Lô (50) : Des représentants de Roanoke (États-Unis), Saint-Ghislain (Belgique), Christchurch (Angleterre) et Aalen (Allemagne) seront présents. Avec eux, 130 enfants des écoles Jules-Ferry et des Pallier chanteront sur la Plage verte, fermée pour l’occasion. Le soir, les orchestres d’harmonie de Saint-Lô et Aalen donneront un concert à la salle des fêtes.
Saint-Marcouf-de-l’Isle (50) : Batterie Allemande de Crisbecq. Reconstitution d’un campement allemand et campement américain. Surplus militaire. A 11 h, 14 h et 16 h : spectacle sur la Bataille des haies, sous forme de reconstitution avec véhicules blindés. Tarif : 12 €/adulte – 8 €/enfant (inclus : visite du site + spectacle).
Sainte-Marie-du-Mont (50) : De 8 h à 16 h : batterie du Holdy, reconstitutions et animations historiques avec le groupe ETO. Gratuit.
Sainte-Mère-Eglise (50) : De 9 h 30 à 11 h : église, messe du souvenir. De 10 h à 12 h : bourg, exposition de véhicules d’époque. 10 h : La Fière, cérémonie des AVA avec la chorale de la 82nd Airborne et présence de l’armée américaine. De 14 h 15 à 14 h 45 : place de l’Eglise, démonstration commentée sur les gliders (planeurs), reconstitution historique. Animation proposée par le Camp Géronimo. De 15 h à 15 h 30 : place de l’Eglise, démonstration commentée sur les parachutistes et les premiers combats, reconstitution historique. Animation proposée par le Camp Géronimo. De 15 h 30 à 17 h : place de l’Eglise, concert Honor Team (Greg Reed), formation américaine, musique cuivres/jazz. A 18 h : concours de mode année 40. Si vous souhaitez participer à ce défilé, s’inscrire auprès de Séverine Avon au 06 26 17 29 28. A 19 h 30 : place de l’Eglise, concert des Ladies for liberty, musique des Andrew Sisters des années 30-40-50. A 20 h 30 : place de l’Eglise, concert de Dancing Day, chanson françaises des années 30-40-50. 22 h : place de l’Eglise, concert de Flying Chikens, musique rockabilly.
Utah Beach (50) : A 6 h 30, Les héros oubliés de Utah Beach. Débarquement par les airs et par la mer et démonstration par les Navy Seals, accompagné d’environ 150 reconstitueurs et de véhicules amphibies. L’événement sera suivi d’une cérémonie hommage aux hommes du 2nd Naval Beach Battalion. Gratuit.
Ver-sur-Mer (14) : Le Mémorial britannique accueillera la cérémonie binationale franco-britannique, à 10 h 30. Venu poser la première pierre de ce lieu de mémoire en 2019, Emmanuel Macron devrait venir le découvrir à cette occasion.
Vire (14) : A 21 h, l’ensemble vocal Pro Arte jouera à l’église Sainte-Anne.
Vierville-sur-Mer (14) : Cérémonie sur la plage (sous réserve accessibilité).
Trévières (14) : Défilés de véhicules militaires sur place et baptêmes.

L’année 2024 va être chargée en commémorations solennelles dans un contexte international de plus en plus instable.

L’année 2024 va être chargée en commémorations solennelles dans un contexte international de plus en plus instable.

ASAF – publié le 23 avril 2024

https://www.asafrance.fr/


Pourquoi commémorer le courage et l’abnégation de ceux qui ont débarqué en Normandie et en Provence il y a 80 ans, sinon pour les donner en exemple aux jeunes générations. Ce devoir de mémoire nous oblige puisque nous devons à ces soldats 80 années de paix sur le territoire métropolitain.

Pour autant, il ne faut pas occulter la guerre d’Indochine (1949/54) et les sacrifices de ces soldats d’autant plus qu’ils n’avaient guère le soutien de la population métropolitaine qui se remettait tout juste de la seconde guerre mondiale.

Le 7 mai prochain sera donc l’occasion de commémorer la chute de Dien Bien Phu qui marquera la fin de la guerre d’Indochine, scellée par les accords de Genève.

Mais qui se souvient des exploits du Bataillon français Monclar qui s’est illustré brillamment sous les couleurs de l’ONU pendant la guerre de Corée (1950-53), une guerre oubliée où plus de 3.400 soldats français ont été engagés et où 269 hommes y ont laissé leur vie et 1.350 blessés.

Sous les couleurs de l’ONU, ils se sont battus seulement pour l’honneur de la France.

Il paraît donc justifié que la mémoire collective se souvienne, au même titre que les précédents, de ces combattants français oubliés de l’Histoire dans cette guerre lointaine dans le temps et dans l’espace.

Justice a été partiellement rendue à cet oubli par la promotion de St Cyr (1984-87) qui a pris le nom de « Général Monclar ».

Ce qu’il faut retenir du courage et de la détermination de tous ces soldats, c’est la force morale dont ils ont fait preuve pour accomplir une mission loin de la Mère-Patrie et pour une cause qui n’était pas la leur.

Ils ont accompli leur métier de soldats : l’obéissance au chef pour remplir la mission à tout prix, y compris à celui de leur vie. Ces vertus éternelles ne sont transmissibles que par l’exemple et illustrées par la commémoration des faits.

Ce devoir de mémoire nous oblige envers les futures générations.

Certes, la mondialisation actuelle facilite et fluidifie les échanges commerciaux, l’information, les transports… mais en même temps, les conflits se multiplient. Ainsi, plus que jamais, la France doit être en mesure de faire respecter son territoire, ses droits, sa sécurité intérieure comme extérieure.

Pour cela, sa Gendarmerie et ses Armées sont ses principaux moyens d’action, avec des cadres bien formés et des exécutants motivés et performants comme l’étaient leurs prédécesseurs.

La Loi de Programmation Militaire (LPM) nouvellement votée met à la disposition de ces Forces les moyens matériels pour leur donner un maximum d’efficacité. Mais celle-ci sera toujours conditionnée par la qualité des personnels qui les utiliseront.

D’où l’importance de cette motivation et de cette discipline qui était définie ainsi en tête du premier chapitre de l’ancien règlement de discipline générale (TTA 101) : « la discipline faisant la force principale des armées, il importe que tout supérieur obtienne de ses subordonnés une obéissance entière et une soumission de tous les instants… ».

La formule a changé dans le nouveau TTA 101, mais l’esprit est resté le même.

Colonel (h) Christian Châtillon, Delégué National de l’ASAF.  

Pour la première fois dans l’histoire, des soldats français vont monter la garde au palais de Buckingham

Pour la première fois dans l’histoire, des soldats français vont monter la garde au palais de Buckingham

À l’inverse, des soldats britanniques vont garder les portes du palais de l’Élysée.

8 avril 2024 
https://www.leparisien.fr/international/pour-la-premiere-fois-dans-lhistoire-des-soldats-francais-vont-monter-la-garde-au-palais-de-buckingham-08-04-2024-MOLSW7IYNNDNNMLTJTHQY44C7U.php

Un membre de la Garde républicaine française échange son chapeau avec un membre de la F Company Scots Guards de l'armée britannique après une répétition en vue d'une cérémonie spéciale de relève de la garde, à Wellington Barracks, à Londres, le 5 avril 2024. AFP/Benjamin Cremel
Un membre de la Garde républicaine française échange son chapeau avec un membre de la F Company Scots Guards de l’armée britannique après une répétition en vue d’une cérémonie spéciale de relève de la garde, à Wellington Barracks, à Londres, le 5 avril 2024. AFP/Benjamin Cremel
Une première historique. Ce lundi 8 avril, à 10h45 pétante, une trentaine de soldats de la Garde Républicaine française participeront à la traditionnelle cérémonie de relève de la garde devant Buckingham Palace, à Londres. La France est le premier pays non-membre du Commonwealth à participer à cette véritable institution britannique qui attire chaque jour de très nombreux touristes.

Cette grande première a été décidée à l’occasion du 120e anniversaire de l’Entente cordiale. La France et le Royaume-Uni, longtemps frères ennemis, ont signé une série d’accords de coopération le 8 avril 1904 à Londres pour améliorer leur relation ponctuée de nombreuses guerres.

« L’exercice militaire entre la France et la Grande-Bretagne n’est pas le même, les espaces non plus », relève le Lieutenant-colonel Nicolas Mejenny dans une vidéo de Force news. Les soldats français se sont entraînés aux côtés leurs camarades britanniques vendredi 5 avril pour être prêts le jour J.

Sur le parvis du palais de Buckingham, les 32 soldats français de la Garde républicaine seront rejoints par 40 gardes de la compagnie F Scots Guards, précise le Dailymail. Ils seront inspectés par le duc et la duchesse d’Édimbourg, le chef d’état-major général du Royaume-Uni (CGS), le général Sir Patrick Sanders, le chef d’état-major de l’armée française, le général Pierre Schill, et l’ambassadrice de France au Royaume-Uni, Hélène Duchene.

« Un symbole de la force de la relation entre nos deux pays »

Pendant ce temps, à Paris, 16 soldats de la 7e compagnie Coldstream Guards, coiffés de leur traditionnel bonnet à poil, le bearskin, vont rejoindre la Garde Républicaine pour assurer la garde présidentielle à l’extérieur du palais de l’Élysée. La aussi, il s’agit d’une première.

« Je suis extrêmement fier d’avoir été invité à partager ce moment avec nos amis britanniques, a commenté le chef d’escadron Guillaume Dewilde. Nous sommes comme des frères et sœurs, et célébrer ce moment ensemble est un symbole de la force de la relation entre nos deux pays. »

Même son de cloche côté britannique. « C’est un signe de la force de nos relations. Les Français font partie de nos amis les plus proches. Et qui sait quand nous pourrions avoir besoin l’un de l’autre ? », a déclaré le lieutenant-colonel James Shaw.

Opération Bouclier du Dniepr ? par Michel Goya

Opération Bouclier du Dniepr ?

par Michel Goya – La Voie de l’épée – publié le 17 mars 2024

https://lavoiedelepee.blogspot.com/


Il existe de nombreuses possibilités d’emploi de la force armée en situation de « confrontation » (ou de « contestation » si vous préférez le terme de doctrine), c’est-à-dire d’affrontement sous le seuil de cette guerre ouverte et générale qu’aucun des adversaires ne veut. L’une d’entre elles, évoquée à de nombreuses reprises sur les plateaux de télévision, mais que l’on reprend désormais depuis que le président de la République a déclaré qu’on ne pouvait rien exclure, consiste à déployer rapidement des forces afin de sanctuariser une zone. C’est un procédé à distinguer des missions d’interposition, comme les opérations sous Casques bleus ou l’opération française Licorne en Côte d’Ivoire, puisqu’il s’agit de faire face à un adversaire désigné en espérant qu’il ne devienne pas un ennemi. Cela a été fréquemment utilisé pendant la guerre froide afin de dissuader un adversaire de s’emparer d’une partie de son territoire ou de celui d’un allié, mais très rarement en s’introduisant dans une zone déjà en guerre. En fait, je n’ai que deux exemples contemporains en tête. C’est peu pour en tirer des leçons mais intéressant tout de même.

Voile sur le Nil

Le premier exemple date de 1970. Nous sommes en plein dans la guerre dite d’« usure » entre Israël et l’Egypte tout le long du canal de Suez. Le 7 janvier 1970 les Israéliens profitent de la livraison par les Américains d’une trentaine chasseurs-bombardiers F-4E Phantom pour lancer une campagne aérienne du delta du Nil jusqu’au Caire. Les Israéliens espèrent que la contestation intérieure que ces frappes provoqueront poussera Nasser à céder. On imagine même que Nasser pourrait être renversé et remplacé par quelqu’un de plus conciliant. Cela ne fonctionne pas du tout. Les dégâts militaires sont réels mais pas essentiels et surtout ils n’aboutissent pas à l’érosion du soutien au Raïs, bien au contraire. Lorsque deux frappes accidentelles très meurtrières frappent des civils, dont une école, la population égyptienne réclame surtout vengeance.

Dès le début de cette campagne aérienne israélienne, baptisée Floraison, les Soviétiques décident d’intervenir. Cet engagement, baptisé opération Caucase, débute au début du mois de février avec le débarquement par surprise à Alexandrie de la 18e division aérienne. À partir d’avril, le dispositif – dizaines de batteries de missiles SA-2B et de SA-3, accompagnées d’un millier de canons-mitrailleurs ZSU 23-4 et de centaines de missiles SA-7 portables – est en place le long du Nil avec en plus au moins 70 chasseurs Mig-21. L’ensemble représente 12 000 soldats soviétiques, 19 000 à la fin de l’année 1970. Ils sont tous en uniformes égyptiens et présentés comme conseillers, mais le message est clair : attaquer le Nil c’est prendre le risque militaire et politique d’affronter les Soviétiques. Les Israéliens abandonnent dès mi-avril 1970 l’opération Floraison, tout en suggérant en échange aux Soviétiques de ne pas s’approcher à moins de 50 kilomètres du canal de Suez. L’effort aérien israélien redouble en revanche dans la région du canal où les combats atteignent un niveau de violence inégalé.

Au mois de juin et alors que des négociations sont en cours pour un cessez-le-feu, les Soviétiques décident de passer outre et de faire un bond en direction du canal. Cette fois les Israéliens ne reculent pas et poursuivent leurs frappes et raids terrestres le long du canal. Les accrochages entre Israéliens et Soviétiques sont de plus en plus fréquents, avec les batteries au sol d’abord puis fin juin avec les Mig-21 qui ont également été rapprochés du front. Le 22 juin, on assiste à une première tentative d’interception soviétique. Le 29, les Israéliens organisent en réponse une opération héliportée sur une base aérienne occupée par les Soviétiques. En juillet, les choses s’accélèrent. Le 18, une batterie S-3 soviétique est détruite mais abat un F-4E Phantom. Le 25 juillet, après plusieurs tentatives infructueuses, un Mig-21 parvient à endommager un Skyhawk israélien. Tous ces combats sont cachés au public. Alors que le cessez-le-feu se profile, le gouvernement israélien décide d’infliger une défaite aux Soviétiques. Le 30 juillet, un faux raid israélien attire 16 Mig-21 au-dessus du Sinaï où les attendent 12 Mirage III aux mains des meilleurs pilotes israéliens. C’est le plus grand combat aérien du Moyen-Orient, là encore caché de tous. Cinq Mig-21 sont abattus et un endommagé, pour un Mirage III endommagé. Deux pilotes soviétiques sont tués. Le lendemain et une semaine après Nasser, le gouvernement israélien accepte le cessez-le-feu. Le plan américain Rogers, à l’origine de ce cessez-le-feu, prévoyait une démilitarisation du canal de Suez d’armes lourdes. Égyptiens et Soviétiques ne le respectent en rien puisqu’au lieu du retrait, ils renforcent encore plus le dispositif de défense sur le canal. Trois frégates armées de missiles SA-N-6 sont mises en place également à Port-Saïd. Les Israéliens sont tentés un moment de reprendre les hostilités mais ils y renoncent, soulagés d’en finir après dix-huit mois de combats.

Une Manta dans le désert

Au début du mois d’août 1983, le Tchad est en proie à une nouvelle guerre civile où le gouvernement de N’Djamena, dirigé par Hissène Habré, s’oppose à l’ancien Gouvernement d’union nationale tchadienne (GUNT), soutenu par la Libye du Colonel Kadhafi. Les Libyens occupent déjà la bande d’Aouzou à l’extrême nord du pays, sont sur le point de s’emparer de Faya-Largeau et menacent d’attaquer la capitale. Hissène Habré demande l’aide de la France.

Le 9 août, François Mitterrand accepte le principe d’une opération de dissuasion face aux Libyens et d’appui aux Forces armées nationales tchadiennes (FANT) baptisée Manta. À cet effet, les points clés au centre du pays, Moussoro et Abéché en une semaine puis Ati en fin d’année sont occupés chacun un groupement tactique interarmes français. Dans le même temps, la diplomatie française désigne ouvertement le 15e parallèle, au nord de ces points clés, comme une « ligne rouge » dont le franchissement susciterait automatiquement une réaction forte. Derrière le bouclier des GTIA, une force aérienne de plus de 50 appareils de tout type est déployé à N’Djamena et Bangui tandis que le Groupe aéronaval oscille entre les côtes du Liban et de Libye. Avec le détachement d’assistance militaire mis en place pour assister et parfois accompagner discrètement les FANT et le détachement de 31 hélicoptères de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) on se trouve en présence du corps expéditionnaire le complet et le plus puissant déployé par la France depuis 1962.

La Libye, qui ne veut pas d’une guerre ouverte avec la France, riposte de manière indirecte en organisant des attentats à N’Djamena et en soutenant les indépendantistes néo-calédoniens. En janvier 1984, les Libyens et le GUNT testent la détermination française en lançant une attaque au sud du 15e parallèle. Les rebelles se replient avec deux otages civils français. Les Français lancent un raid aérien à sa poursuite, mais les atermoiements du processus de décision politique sont tels qu’un Jaguar est finalement abattu et son pilote tué. Pour compenser cet échec, la ligne rouge est placée au niveau du 16e parallèle, les effectifs français renforcés jusqu’à 3 500 hommes et les conditions d’ouverture du feu plus décentralisées. Le colonel Kadhafi finit par céder et accepte de retirer ses forces du Tchad en échange de la réciprocité française. C’est en réalité une manœuvre diplomatique et une tromperie. Le dispositif français est effectivement retiré en novembre 1984, mais au mépris des accords les Libyens continuent de construire une grande base à Ouadi Doum dans le nord du Tchad. Les hostilités reprennent en février 1986 avec une nouvelle offensive rebelle et libyenne qui franchit 16e parallèle. La France réagit par un raid frappant la base de Ouadi Doum depuis Bangui. La Libye répond à son tour par le raid d’un bombardier sur N’Djamena, qui fait peu de dégâts et s’écrase au retour. Un nouveau dispositif militaire français, limité cette fois à un dispositif aérien et antiaérien, est mis en place au Tchad. Il est baptisé Épervier.

Le déblocage de la situation intervient en octobre 1986 lorsque les rebelles du GUNT se rallient au gouvernement tchadien. Celui-ci est alors assez fort pour lancer en janvier 1987, une vaste offensive de reconquête discrètement appuyée par la France avec les « soldats fantômes » du service Action de la DGSE et plus ouvertement par des frappes aériennes revendiquées ou non. Les forces tchadiennes coalisées s’emparent successivement de toutes les bases libyennes. Le 7 septembre, trois bombardiers libyens sont lancés en réaction contre N’Djamena et Abéché. L’un d’entre eux est abattu par un missile antiaérien français.

Le 11 septembre 1987, un premier cessez-le-feu est déclaré et des négociations commencent qui aboutissent à un accord de paix en mars 1988. Le 31 août 1989, la signature de l’accord d’Alger entre le Tchad et la Libye met fin au conflit. Les hostilités ouvertes cessent, mais le dispositif militaire français reste sur place. Le 19 septembre 1989, les services secrets libyens organisent la destruction d’un avion long-courrier au-dessus du Niger qui fait 170 victimes, dont 54 Français. Comme lors des attentats d’origine iranienne, la « non attribution » de l’attaque permet de justifier de ne rien faire. La confrontation contre la Libye aura donc coûté à la France toutes ces victimes civiles et 13 soldats tués, dont 12 par accident.

Et rien en Ukraine

Ce qu’il faut retenir de ces exemples est qu’une opération de sanctuarisation en pleine guerre est un exercice délicat qui suppose d’abord d’avoir bien anticipé la réaction de l’adversaire et donc de bien le connaître, d’être ensuite très rapide afin de déjouer les contre-mesures éventuelles et enfin d’être suffisamment fort et clair pour être dissuasif. En admettant que la dissuasion réussisse, ce qui a été le cas dans les deux exemples, il faut néanmoins s’attendre à la possibilité d’accrochages, ces morsures sur le seuil de la guerre ouverte, et donc des pertes ainsi qu’un accroissement sensible du stress de l’opinion publique. Il faut surtout que cette opération risquée ait un intérêt stratégique et change véritablement le cours de la guerre en protégeant son allié d’une grave menace à laquelle il ne peut faire face tout seul.

Tous ces éléments ne sont pas réunis dans la guerre en Ukraine. Il n’y a pour l’instant pas de menace existentielle pour le pays, et on notera au passage que lorsque l’Ukraine était beaucoup plus en danger au printemps 2022 personne n’avait envisagé de prendre le risque de sanctuariser quoi que ce soit. Un tel engagement, sur le Dniepr ou aux abords de Kiev et d’Odessa sur les lignes claires, pourrait éventuellement permettre de soulager un peu l’armée ukrainienne qui pourrait ainsi consacrer plus de forces dans le Donbass. Ce n’est cependant évidemment pas avec les 15 000 hommes déployables par la France que l’on aurait la possibilité de tenir unr ligne très longue. L’opération de sanctuarisation ne peut être crédible et efficace qu’avec une masse critique de moyens, très supérieure à celle de Manta et même de Caucase, et nécessiterait donc une coalition de pays un peu courageux. On n’y trouvera donc ni les neutres, ni guère de pays d’Europe occidentale hors le Royaume-Uni et la France ou peut-être encore les Pays-Bas. Avec la Pologne, les pays baltes et scandinaves ainsi que la Tchéquie, on peut atteindre cette force crédible. Avec les Etats-Unis, on doublerait sans doute tout de suite de moyens, mais les Etats-Unis accepteraient-ils de prendre de tels risques ? C’est peu probable. Ajoutons ensuite cette évidence que si on a les moyens matériels, dont des munitions, pour constituer une grande coalition militaire, même entre Européens seulement, on pourrait aussi fournir ces moyens directement à l’armée ukrainienne. Dans tous les cas, cela se ferait dans une grande cacophonie politique où les Russes actionnerait tous leurs alliés sur le thème « plutôt céder à Poutine que mort », et avec suffisamment de délais pour tuer toute surprise. Dès le déploiement de cette force éventuelle, les Russes ne manqueraient pas de la tester et la frappant « accidentellement » par exemple, afin de stresser encore plus les opinions et de jauger la volonté des un et des autres.

Est-ce que cette opération réussirait en dissuadant les Russes d’aller jusqu’à Kiev et Odessa, en admettant encore une fois qu’ils battent l’armée ukrainienne dans le Donbass ou qu’ils décident de reporter leur effort vers Kharkiv et Kiev à partir de la Russie ou la Biélorussie ? On ne sait pas. La vraie dissuasion réside dans le fait que tout le monde redoute que le franchissement du seuil de la guerre ouverte et générale entre puissances nucléaires entraine une escalade rapide vers cet autre seuil que personne ne veut aborder, celui de l’affrontement atomique. Or, le franchissement du seuil de la guerre ouverte contre un corps expéditionnaire en Ukraine signifierait-il automatiquement cette escalade interdite ? C’est ce qu’on laissera entendre dans les opinions publiques européennes afin de les apeurer mais en réalité rien n’est moins sûr. Même en invoquant la désormais fameuse « ambiguïté stratégique », l’Ukraine ne fait incontestablement pas partie des enjeux vitaux français et britanniques, qui justifieraient l’emploi en premier de l’arme atomique, synonyme de riposte de même nature, et c’est la même chose pour la Russie. Autrement-dit, les Russes pourraient vraiment saisir l’occasion d’essayer vaincre un contingent de l’OTAN, surtout si les Américains n’en font pas partie, et ce sans que personne n’ose utiliser d’armes nucléaires. Y parviendraient-ils ? c’est une autre question.

En conclusion, une opération de sanctuarisation au cœur de l’Ukraine est à l’heure actuelle une chimère. Cela aurait pu éventuellement être efficace avant la guerre avec un déploiement rapide de forces de l’OTAN, y compris américaines, à la frontière de l’Ukraine et de la Russie. Que n’aurait-on entendu sur « l’agressivité de l’OTAN et les plans machiavéliques américains face à la gentille Russie qui ne fait que se défendre et n’a aucune intention belliqueuse », mais cela aurait pu, peut-être, effectivement dissuader la Russie d’engager la guerre…si on avait la volonté et les moyens. Nous Européens et nous Français, avions en fait détruit depuis longtemps les moyens nous permettant de réaliser une telle opération sauf avec quelques centaines de soldats français, quelques milliers tout au plus en coalition européenne. L’urgence est pour l’instant de reconstituer ces moyens perdus tout en aidant l’Ukraine autant que possible, y compris éventuellement avec des soldats ou des civils en soutien, et puis de renforcer militairement le flanc Est de l’Europe comme avait pu l’être la République fédérale allemande durant la guerre froide. Il sera alors temps de voir.

La justice militaire. Revue historique des armées

La justice militaire. Revue historique des armées

par Bruno Modica – Revue Conflits – publié le 13 mars 2024

https://www.revueconflits.com/la-justice-militaire-revue-historique-des-armees/


La première de couverture de ce numéro à toutes les raisons d’être séduisante, puisqu’elle représente une sorte de jeu de loi mettant en scène « l’affaire Dreyfus et de la vérité », un sujet qui a divisé la France, et mis en évidence les particularités de la justice militaire. L’éditorial fait d’ailleurs directement référence, tout comme le premier article à cette formule cinglante de Georges Clémenceau : « la justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique ».

Revue historique des armées – numéro 311 – année 2023.

Plusieurs colloques ont eu lieu sur la justice militaire comme objet d’histoire, avec son évolution dans le temps, comme dans l’espace, notamment par la transformation de la maréchaussée en gendarmerie nationale, cette arme disposant de prérogatives prévôtales jusqu’en février 1791. La fondation d’une armée professionnelle avec une compagnie d’ordonnance organisée par le roi Charles VII entre 1439 et 1450, a rendu nécessaire l’existence d’un corps spécialisé permettant d’exercer des prérogatives à la fois judiciaires, mais également disciplinaires.

La marine est également concernée par l’ordonnance du 15 avril 1689, avec un code spécifique de justice maritime dont l’exécution est confiée aux officiers de marine. La justice militaire et son bras armé la maréchaussée traquent les routeurs comme les déserteurs, en prenant en compte évidemment le paramètre que peut représenter la population.

La Révolution Française a permis la création d’un corps spécialisé, un tribunal criminel militaire à partir de 1793 et en 1797 la création du conseil de guerre. Les effectifs croissants de l’armée ont rendu nécessaire cette rationalisation qui concerne également la marine. Le premier code pénal militaire date de la Convention, avec des codes pénaux spécifiques, celui des vaisseaux et celui des arsenaux.

Etat de siège

La justice militaire ne peut être dissociée de l’état de siège. Car il ne s’agit pas seulement de faire respecter la discipline au sein des armées, mais d’élargir les prérogatives des tribunaux militaires pendant les périodes de crises. Les deux articles rédigés par Yna Khamassi et Clémence Faugère qui traitent respectivement des émeutes de juin 1832, et de la liberté d’expression au cours de la guerre franco-prussienne, font écho à des situations plus contemporaines, et notamment le débat récurrent en France sur l’état d’urgence, qui s’inscrit dans une démarche civile bien entendu.

Il aurait été pertinent de faire un rapprochement avec la situation pendant la guerre d’Algérie, qui aurait pu être abordée également sous l’angle de la liberté de la presse. On pourra lire toutefois avec profit l’article de Quentin Lenormand consacré à la prosopographie d’une dissidence militaire à la fin de la guerre d’Algérie, entre 1961 et 1964. La justice militaire intervient alors comme un moyen de juger les activistes de la mouvance OAS, dans laquelle les militaires sont présents. C’est en 1963 que se constitue la cour de sûreté de l’État dont il convient de rappeler qu’elle a été supprimée le 29 juillet 1981, sur proposition du garde des Sceaux, Robert Badinter, récemment disparu. La guerre d’Algérie a été particulièrement « riche » en juridictions spéciales, comme la cour militaire de justice et auparavant le Haut tribunal militaire. Pour ce qui concerne cette période, Quentin Lenormand rappelle d’ailleurs que les condamnations des 710 individus qui ont été jugés entre 1961 et 1967, n’ont pas été fondamentalement différentes de celle qui auraient été infligée par des tribunaux de droit commun. Les remises de peine interviennent d’ailleurs dès le mois de décembre 1963 la première vague d’amnistie a lieu en décembre 1964.

Rôle de l’infanterie

La justice militaire s’est développée au tournant du XVIe siècle, dès lors que l’infanterie a joué un rôle essentiel dans l’armée royale. Le fantassin, contrairement au cavalier, est essentiellement un roturier, et s’il dispose d’une sorte de privilège de justice, en contrepartie du service du roi, il n’est absolument pas comparable à celui dont peut bénéficier un noble. Les prérogatives de la justice prévôtale et de la justice ordinaire se chevauchent parfois, il faut attendre la fin des années 1530 pour que le « soldat » désigne explicitement le fantassin légitime du roi de France. De ce point de vue, même si cela n’est pas toujours systématique, le statut militaire permet de relever d’une justice spécifique. Cela ne s’applique pas aux déserteurs vagabonds, qui dès lors qu’ils ont « pris les champs » relèvent de la justice commune.

Cela permet de faire le lien avec l’article de Mathieu Raynal qui aborde le cas du Rouergue entre 1720 et 1791, sous l’angle de la lutte menée par la maréchaussée contre les déserteurs. Les recherches comme les captures sont d’ailleurs entreprises à l’initiative des lieutenances, sans réquisition d’une autorité ou intervention de la population. Bien souvent, c’est à l’occasion d’une arrestation que la situation de déserteurs des personnes appréhendées apparaît, ce qui évidemment permet de les livrer à l’autorité militaire.

L’exemple américain

Paradoxalement, en raison des séries télévisées spécifiques, comme « juge avocat général – Jag », le grand public connaît mieux la justice militaire américaine que la justice militaire française. L’article de David Gilles montre comment George Washington, commandant-en-chef de l’armée continentale et premier président des États-Unis a mis en place, avec une forte inspiration des articles de guerre britannique de 1765, ce que l’on connaît sous le nom de code uniforme de justice militaire.

Les Américains sont visiblement très fidèles, à l’exemple de leur constitution, aux textes anciens, puisque le premier code de justice militaire adoptée par le congrès en 1775 est resté quasiment inchangé jusqu’en 1951. La construction de la justice militaire américaine doit beaucoup aux « articles of war » britanniques, qui se sont progressivement construits après la période médiévale. C’est seulement en 1688, dans le contexte de la Glorieuse Révolution, que se mettent en place les différents cadres juridiques que George Washington reprend pour organiser, à partir des troupes de Virginie, les normes militaires américaines, dans le cadre de l’armée coloniale dans un premier temps, avant que cela ne s’applique à l’armée continentale.

Ce numéro se révèle particulièrement riche pour celui qui s’intéresse au traitement des sources documentaires des services historiques de la défense, mais il serait souhaitable que ce qui relève littéralement « de l’atelier de l’historien » puisse être rendu plus accessible au grand public que des communications destinées à des spécialistes. L’éditorial du professeur Walter Bruyère-Ostells présente en effet les enjeux mémoriels de la justice militaire, mais également comment elle peut constituer un prisme privilégié pour l’histoire politique. Peut-être aurait-il fallu que les différentes communications mettent l’accent, au-delà de leur strict objet documentaire, sur les éléments de contextualisation, ce qui en aurait sans doute renforcé l’intérêt.


Bruno Modica est professeur agrégé d’Histoire. Il est chargé du cours d’histoire des relations internationales Prépa École militaire interarmes (EMIA). Entre 2001 et 2006, il a été chargé du cours de relations internationales à la section préparatoire de l’ENA. Depuis 2019, il est officier d’instruction préparation des concours – 11e BP. Il a été président des Clionautes de 2013 à 2019.

Angleton : as du contre-espionnage ou paranoïaque obsessionnel ?

Angleton : as du contre-espionnage ou paranoïaque obsessionnel ?

par Giuseppe Gagliano* – CF2R – publié le 11 mars 2024

https://cf2r.org/historique/angleton-as-du-contre-espionnage-ou-paranoiaque-obsessionnel/

*Président du Centro Studi Strategici Carlo De Cristoforis (Côme, Italie). Membre du comité des conseillers scientifiques internationaux du CF2R.

 

Dès le début de sa carrière au sein de l’Office of Strategic Services (OSS), James Jesus Angleton (1917-1987) s’est consacré à la définition d’une méthodologie spécifique pour le contre-espionnage, basée sur trois concepts fondamentaux : infiltration, désinformation et sécurité. L’objectif était de s’infiltrer dans les services secrets ennemis pour diffuser de fausses informations qui les désorienteraient, tout en assurant la sécurité maximale des secrets des services alliés.

Cet engagement reflétait son attirance innée pour le monde nébuleux de l’espionnage, caractérisé par l’ambiguïté et la nécessité d’une analyse extrêmement rigoureuse des documents recueillis, une approche trouvant des parallèles dans la critique littéraire du New Criticism appliquée à la poésie. Angleton voyait dans le contre-espionnage une pratique nécessitant une rigueur presque ascétique, le décrivant comme un labyrinthe de tromperies et de double jeu, un combat continu dans un univers de fausseté où chaque agent pouvait être double ou triple.

 

De l’OSS à la CIA

Angleton avait une personnalité, une formation et une sensibilité uniques qui le rendaient particulièrement apte à naviguer dans le monde dangereux et complexe du renseignement. Déjà à Londres, pendant la Seconde Guerre mondiale, il se distingua par son engagement inlassable, devenant une référence au sein de l’OSS en termes de dévouement et de capacité de travail. Sa présence dans la capitale britannique donna lieu à un travail incessant qui le vit s’impliquer dans l’analyse d’informations d’importance vitale et dans la constitution d’un fichier recensant tous les espions ennemis potentiels, grâce à l’accès aux renseignements obtenus via les interceptions de l’opération Ultra. Sa vie à Londres se caractérisa par une existence solitaire, dédiée au travail et à la lecture de poésie, interrompue seulement par des sorties sporadiques avec des collègues. Durant cette période, Angleton établit des liens étroits avec divers figures clés du renseignement britannique, comme Kim Philby[1], qu’il retrouvera des années plus tard à Washington.

Grâce à ses compétences linguistiques et à ses contacts sur le terrain, Angleton se vit également attribuer des missions clés concernant l’Italie, lui donnant l’occasion d’établir des relations directes avec des personnalités comme le général Badoglio[2]. Angleton profita de ses liens familiaux et professionnels pour construire un vaste réseau d’informateurs dans ce pays, développant des relations de confiance avec des figures de premier plan comme Giovanni Montini, le futur Pape Paul VI. Son approche discrète et réservée lui permit de bien s’adapter tant au contexte britannique qu’au contexte italien, complexe et plein d’intrigues.

Son expérience en Italie pendant les derniers mois de guerre contribua à forger sa légende au sein du renseignement américain. A partir de 1945, Angleton a commença à anticiper la transition vers la Guerre Froide : il s’attacha à identifier et à cataloguer les individus qui pourraient devenir hostiles aux États-Unis dans un contexte de rivalité Est/Ouest. Son activité en Italie s’orienta alors rapidement vers la lutte contre l’influence soviétique, et il jeta les bases d’une nouvelle organisation du renseignement italien à orientation antisoviétique, incluant d’anciens membres du régime fasciste. À Rome, Angleton consolida sa position influente au sein du renseignement américain, à une période où l’idée d’une structure de renseignement centralisée commençait à s’imposer outre-Atlantique. Entre 1945 et 1947, il collabora étroitement avec Allen Dulles, les deux hommes partageant une vision commune sur l’importance de préserver l’expérience de l’OSS et sur la nécessité d’une structure autonome dédiée au renseignement et au contre-espionnage. Après la création de la CIA (1947), son réseau d’informateurs et ses opérations de désinformation jouèrent un rôle crucial dans la compétition avec l’Union soviétique, surtout en Italie, où il contribua de manière significative à la campagne clandestine qui influença les élections de 1948, menant à la victoire de la Démocratie chrétienne contre le Front populaire pro-soviétique. Durant cette période, Angleton établit également une relation étroite avec Jay Lovestone[3], soutenant activement les forces syndicales non-communistes et antisoviétiques, conformément à la stratégie de la CIA pour contrer l’influence communiste en Europe et en Amérique Latine.

De retour aux États-Unis à la fin de 1947, Angleton fut affecté au contre-espionnage de la CIA, où il s’occupa des relations délicates avec le FBI et des contacts avec les services secrets alliés, notamment ceux d’Italie et d’Allemagne (à travers l’ancien officier de l’Abwehr Reinhard Gehlen), puis d’Israël, avec lequel il développa une relation particulièrement étroite. Angleton montra également un fort intérêt pour la « guerre culturelle », soutenant activement les intellectuels et les mouvements culturels non communistes, en particulier à travers l’International Association for Cultural Freedom (IACF), financé par la CIA pour promouvoir la culture occidentale et le mode de vie américain.

 

L’affaire Nosenko 

En matière de « chasse aux taupes », une affaire fut particulièrement marquante dans la carrière de James Jesus Angleton : le cas de Youri Nosenko, un haut fonctionnaire du KGB soviétique. Nosenko, fils d’un influent dirigeant du Parti communiste d’URSS sous Khrouchtchev, occupait un poste de premier plan dans la division du KGB chargée de la sécurité intérieure, ayant pour responsabilité de surveiller les Américains présents ou de passage en Union soviétique (diplomates, hommes d’affaires et touristes), afin d’identifier d’éventuels espions et de recruter des informateurs. En 1962, lors d’une conférence sur le désarmement à Genève, Nosenko contacta un représentant du département d’État américain et lui livra des informations précises sur les infiltrés soviétiques au sein des services de renseignement britanniques, de l’OTAN et des forces armées des États-Unis, sans demander de contrepartie ; il motiva son geste par des divergences idéologiques et un mépris pour le régime communiste. Nosenko choisit de ne pas faire défection immédiatement, décidant plutôt de retourner à Moscou pour recueillir davantage de renseignements et les transmettre aux Américains.

Initialement, le recrutement de Nosenko par la CIA fut accueilli avec beaucoup d’enthousiasme à Washington. Cependant, Angleton et Anatoli Golitsyn[4] exprimèrent rapidement des doutes, soutenant que le KGB pouvait avoir envoyer un faux défecteur pour tromper la CIA et saper la crédibilité des informations précédemment fournies par Golitsyn. Cette théorie l’emporta car la réputation d’Angleton et le crédit de Golitsyn étent encore très fort à l’époque, bien que des divergences au sujet de de l’affaire Nosenko commencent à se manifester au sein de l’agence.

Après une période de silence, Nosenko réapparut début 1964, livrant plus de détails sur les agents soviétiques et demandant cette fois l’asile aux États-Unis, affirmant être menacé d’arrestation s’il retournait à Moscou – un mensonge qui contribua à accroître les soupçons à son égard, non seulement de la part d’Angleton et de son équipe, mais aussi au sein de la division soviétique de la CIA elle-même. L’Agence décida néanmoins de l’accueillir aux États-Unis, dans l’intention de découvrir la vérité sur sa défection et éventuellement de l’utiliser pour désorienter le renseignement soviétique. Nosenko arriva à Washington en février 1964, peu après l’assassinat de Kennedy, alors que la CIA et le FBI enquêtaient sur les liens potentiels entre l’assassin, Lee Harvey Oswald, et le KGB. Nosenko nia toute connexion entre Oswald et le service soviétique, affirmant que le KGB avait perdu tout intérêt pour Oswald, le considérant comme peu fiable. Pour Angleton et Golitsyn, ces déclarations alimentèrent la théorie selon laquelle Nosenko était un désinformateur envoyé pour obscurcir tout lien entre Oswald et le KGB, et renforcèrent l’hypothèse d’Angleton selon laquelle l’assassinat de Kennedy pourrait avoir été motivé par des raisons plus complexes et être le fruit d’une opération plus vaste orchestrée par le KGB.

Pour Nosenko, ce fut alors le début d’un long calvaire qui allait durer quatre ans, au cours desquels l’asile politique et même un simple permis de séjour furent sont refusés, le laissant dans un état d’incertitude juridique sans précédent. Il fut rigoureusement isolé, sous prétexte de prévenir tout contact avec son ancien service, privé de toute forme de communication extérieure, y compris de la télévision et de la presse. Il fut soumis à des interrogatoires extrêmement musclées selon les directrives du manuel Kubark sur le contre-espionnage approuvé par la CIA en 1963. Ce faisant, l’agence outrepassait indûment ses fonctions, empiétant le domaine réservé au FBI. La détention prolongée de Nosenko combinée aux méthodes brutales d’interrogatoire – sans aveux significatifs – et à la sévérité des conditions de détention sans aveux significatifs, – en particulier son transfert dans une cellule isolée au centre de formation de la CIA en Virginie – suscitèrent un malaise considérable au sein de l’Agence.

La situation devint tellement controversée qu’en 1967, Richard Helms, alors directeur de la CIA, ordonna une révision complète du dossier, qu’il confia à deux figures éminentes de l’agence, qui demandèrent l’aide de Bruce Solie, un expert du bureau de la sécurité ayant de bons rapports avec Angleton. Solie, après une enquête approfondie, critiqua vivement le traitement réservé à Nosenko, soulignant le manque de professionnalisme avec lequel l’affaire avait été gérée, remettant en question les accusations portées contre lui, réaffirmant la crédibilité des informations fournies par le Russe au cours des années précédentes. Le rapport final de Solie provoqua un choc au sein de la CIA, en particulier pour Angleton, qui avait toujours considéré Nosenko comme un agent infiltré par le KGB.

L’affaire Nosenko connut un développement encore plus dramatique au début des années soixante-dix, lorsque William Colby, directeur de la CIA et adversaire notoire d’Angleton, exprima publiquement son horreur face au traitement réservé à Nosenko, le considérant comme un précédent dangereux pour les libertés civiles. Angleton, quant à lui, ne modifia jamais sa position et réaffirma la nécessité d’agir parfois en dehors des limites constitutionnelles pour garantir la sécurité nationale. Il considérait que, pour contrer efficacement les menaces extérieures – notamment pénétration communiste – un service secret devait avoir la capacité d’opérer de manière discrétionnaire, quitte à franchir les limites légales. Son attitude reflétait la tension fondamentale dans la politique de sécurité américaine de l’époque, entre le respect des libertés démocratiques et la nécessité de se défendre contre des menaces perçues comme extrêmes.

 

Sources

– Michael Holzman, James Jesus Angleton, The CIA, and the Craft of Counterintelligence, University of Massachusetts Press, 2008

– Gérald Arboit, James Angleton, le contre-espion de la CIA, Nouveau Monde édition, Paris, 2007.

 


[1] Agent soviétique qui fut recruté par le NKVD avant même son entrée au MI 6, qu’il infiltra à son profit.

[2] Il devint Premier ministre après le départ de Mussolini et organisa le ralliement de l’Italie aux Alliés.

[3] https://en.wikipedia.org/wiki/Jay_Lovestone.

[4] Officier du KGB ayant fait défection en 1961 et travaillant pour la CIA.