Fincantieri a posé la quille du troisième Bâtiment ravitailleur de forces destiné à la Marine nationale

Fincantieri a posé la quille du troisième Bâtiment ravitailleur de forces destiné à la Marine nationale


Lancé en 2019 par la notification d’un contrat de 1,7 milliard d’euros par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] aux Chantiers de l’Altantique et à Naval Group, le programme FLOTLOG [Flotte Logistique], qui vise à remplacer les Bâtiments de commandement et de ravitaillement [BCR, classe Durance] de la Marine nationale, se poursuit à un rythme soutenu.

Pour rappel, FLOTLOG s’inscrit dans le programme franco-italien LSS [Logistic Support Ship], mené pour le compte de la Direction générale de l’armement [DGA] et la Direzione degli Armamenti Navali [NAVARM]. Il repose sur le pétrolier-ravitailleur A5335 Vulcano, conçu par Fincantieri.

Ainsi, livré en 2023 à la Marine nationale, le premier Bâtiment ravitailleur de forces [BRF], le « Jacques Chevallier », a déjà effectué plus de 100 ravitaillements à la mer. Il attend désormais d’être officiellement admis au service actif.

Quant au second, BRF « Jacques Stosskopf », il a fait l’objet d’une première cérémonie militaire en avril dernier, avec la remise de son fanion, ce qui marque la création de son équipage d’armement. Il doit être mis à l’eau d’ici la fin de cette année, soit un peu plus de deux ans après celle du premier navire de la série.

Enfin, la construction du BRF « Émile Bertin » a d’ores et déjà commencé. Après avoir découpé la première tôle, en décembre dernier, Fincantieri a annoncé, cette semaine, que la quille de la section avant de ce futur navire avait été posée lors d’une cérémonie organisée à Castellammare di Stabia [Italie].

« Le projet LSS, caractérisé par un très haut niveau d’innovation, rend les unités extrêmement flexibles dans différents profils d’utilisation, avec un haut degré d’efficacité. Grâce au programme FLOTLOG, nous embarquons des produits technologiquement avancés conçus pour assurer la défense et la sécurité de nos eaux », a fait valoir l’industriel italien, via le réseau social X.

Comme pour les deux précédents navires du programme FLOTLOG, la partie avant de l’Émile Bertin sera ensuite transférée à Saint-Nazaire, les Chantiers navals de l’Atlantique étant chargés de l’assembler à la partie arrière qu’ils auront construite. La Marine nationale devrait prendre possession de son troisième BRF en 2027. Quant à la quatrième unité prévue [le « Gustave Zédé »], elle ne sera pas livrée avant 2031.

D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], le BRF a une capacité d’emport de 1500 tonnes de fret et de 13’000 m³ de carburants. Doté d’une double coque [contrairement aux BCR actuels…], il dispose d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents lui permettant le soutien simultané de deux navires et d’une plateforme aéronautique. Enfin, il est armé de deux systèmes RAPIDFire de 40 mm.

Photo : Chantiers de l’Atlantique

Selon la SIMMT, le parc « hors ligne » des véhicules en dotation au sein des forces françaises a été divisé par deux

Selon la SIMMT, le parc « hors ligne » des véhicules en dotation au sein des forces françaises a été divisé par deux

https://www.opex360.com/2024/08/05/selon-la-simmt-le-parc-hors-ligne-des-vehicules-en-dotation-au-sein-des-forces-francaises-a-ete-divise-par-deux/


En 2006, l’armée de Terre mit en place une « Politique d’emploi et de gestion des parcs » [PEGP] afin d’optimiser l’utilisation de ses véhicules tout en rationalisant leur Maintien en condition opérationnelle [MCO] afin de trouver des marges de manœuvre budgétaires. Ce modèle était organisé selon quatre « pôles », à savoir « Entraînement », « Alerte », « Service permanent » et « Gestion », ce dernier concernant l’ensemble des matériels nécessitant des réparations ou devant subir un entretien programmé.

Puis, dans le cadre du plan stratégique « Au contact » élaboré par le général Jean-Pierre Bosser, alors chef d’état-major de l’armée de Terre, il fut décidé de procéder autrement avec la « politique de gestion des parcs au contact » [PAC], l’idée étant d’augmenter la dotation des régiments afin de faciliter leur préparation opérationnelle.

Désormais, il existe deux « familles » de parcs : le Parc en exploitation opérationnelle [PEO] et le Parc en immobilisation technique [PIT]. Connaître de la taille du second par rapport au premier permettrait d’avoir une idée de la disponibilité technique [DT] des matériels de l’armée de Terre, et partant, de son activité.

Or, cette donnée n’est plus publique et ne figure même plus dans les documents budgétaires publiés par le ministère de l’Économie et des Finances, comme les rapports annuels de performances ou encore les projets annuels de performances. Aussi, il est désormais impossible de vérifier si les mesures prises pour améliorer le MCO ont produit des effets.

Ayant passé quatre années à la tête de la Structure Intégrée du Maintien en condition opérationnelle des Matériels Terrestres [SIMMT], chargée de l’entretien de l’ensemble des véhicules du ministère des Armées, le général Christian Jouslin de Noray vient de donner quelques indications, à l’heure où il doit passer le relais au général Richard Ohnet.

« La maintenance terrestre répond aujourd’hui avec brio aux attentes des armées, directions et services. Pourtant les vents contraires ne l’ont pas épargnée. Elle a notamment dû affronter la crise sanitaire, la dégradation des flux mondiaux d’approvisionnement, le retrait du Sahel et la guerre en Ukraine », a d’abord tenu à rappeler le général Jouslin de Noray, dans un message diffusé le 1er août.

Malgré ces difficultés, les « résultats obtenus sont éloquents », a-t-il continué. Au point que, selon lui, la « disponibilité technique permet à nos forces de s’entraîner et de s’engager en opérations, à bon niveau et à coût maîtrisé », avec notamment un « parc hors ligne » qui a été « divisé par deux ». Faut-il comprendre que les véhicules passent désormais moins de temps en réparation que par le passé ?

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce résultat. Ainsi, pour la seule armée de Terre, la mise en service progressive des véhicules issus du programme SCORPION [blindés multirôles Griffon et Serval, engin blindé de reconnaissance et de combat Jaguar] ainsi que le remplacement du véhicule léger tout-terrain P4 par l’ACMAT VT4 en font partie. La fin des opérations au Sahel, très éprouvantes pour les matériels, également.

Mais à ces éléments conjoncturels s’ajoutent des considérations structurelles. Ainsi, le général Jouslin de Noray a mis en avant la « transformation numérique » de la SIMMT, avec l’entrée en service et la « modularisation » du système d’information « SIMAT », décrit comme étant un « véritable système d’armes du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres [MCO-T] ». Utilisé par les trois armées, il permet de connaître, en temps réel, l’état du parc, la disponibilité technique des matériels et de suivre l’évolution des réparations de ceux qui sont immobilisés.

« Nous disposons d’un des seuls systèmes d’information de l’État interfacé avec les systèmes d’information logistique de l’industrie privée. SIMAT finances a été développé de manière exemplaire, en moins d’un an. Des robots assistants administratifs nous appuient désormais et nous soulagent de nombreuses tâches chronophages », a souligné le général Jouslin de Noray.

« La numérisation des ateliers est aujourd’hui une réalité », s’est-il en outre félicité, en citant les apports de l’intelligence artificielle [avec, par exemple, le projet RORA – Reconnaissance d’Objet Rapide par intelligence] ainsi que ceux de la maintenance prédictive. « L’impression 3D [polymère et métallique], après avoir été résolument apprivoisée, tant dans ses aspects technologiques qu’organisationnels, passe actuellement à l’échelle », a-t-il relevé.

Par ailleurs, la SIMMT a également revu ses stratégies en matière de soutien, afin de « répondre au nouveau contrat opérationnel de nos armées », ce qui s’est traduit par la notification de « marchés novateurs et audacieux », censés engendrer « des gains de disponibilité et d’économies », a précisé son désormais ancien directeur central. Un effort a aussi été fait en matière de simplification des procédures et « l’ingénierie de la chaîne approvisionnement » a pris « un nouvel essor pour enclencher la constitution des stocks nécessaires », a-t-il conclu.

Aviation : Le ravitailleur KC-46 de Boeing présente un nouveau défaut majeur

Aviation : Le ravitailleur KC-46 de Boeing présente un nouveau défaut majeur

Par Paolo Garoscio – Armées.com –  Publié le 1er août 2024

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L’Armée de l’Air américaine et le géant industrielle Boeing ont dévoilé une nouvelle lacune dans l’avion-citerne KC-46, un composant majeur de la capacité de ravitaillement aérien aux États-Unis.

Cette déficience, qui s’ajoute à une série croissante de problèmes de conception à haut risque, affecte le système de pompe à carburant de l’appareil et provoque par la suite des dommages aux conduits du système d’air.

Cette défaillance a été classée comme une déficience de Catégorie 1, ce qui implique un degré de risque élevé et impose des restrictions opérationnelles à l’aéronef ou à l’opérateur. Le problème a été découvert au début du printemps lorsque Boeing a observé les dommages résultant des vibrations de la pompe à carburant du KC-46 sur les conduits d’air de son système de saignée.

Boeing, chargée de la construction de l’avion-citerne, a pris des mesures immédiates pour réparer les conduits d’air endommagés. L’entreprise teste actuellement une solution temporaire à ce problème, selon Kevin Stamey, le directeur du programme de l’Armée de l’Air pour les aéronefs de mobilité et d’entraînement. En fonction des résultats de ce test, une rectification de conception plus permanente sera probablement mise en œuvre, pouvant entraîner une diminution de la gravité du problème, comme il a été rapporté lors d’une récente conférence de presse à l’occasion de l’événement Life Cycle Industry Day de l’Armée de l’Air à Dayton, Ohio.

Stamey a également indiqué que « La solution est conçue pour minimiser les dommages causés par les vibrations. » À ce jour, sept déficiences de Catégorie 1 ont été enregistrées, dont trois sont sur le point d’être résolues. Parmi celles-ci figure le système de vision à distance (RVS) du ravitailleur, un système de caméra spécialement conçu pour assister les opérateurs du ravitailleur dans le ravitaillement des avions récepteurs. La version redessinée par Boeing, baptisée RVS 2.0, qui résout les problèmes d’imagerie de son prédécesseur, est prévue pour une mise en service en 2026.

Un autre problème de conception significatif concerne l’actionneur à bras du ravitailleur, essentiel pour ravitailler en toute sécurité l’avion A-10. L’entreprise a achevé la fabrication d’un prototype pour le matériel requis et a commencé à le tester en laboratoire en mai dernier.

Boeing a indubitablement payé un lourd prix pour ces défauts de conception – pas moins de 7 milliards de dollars en frais liés aux problèmes de conception et de production du KC-46. Mais l’entreprise reste optimiste. Comme le fait justement remarquer Stamey : « [Boeing] se penche en avant lorsqu’ils ont une échappée de qualité. Ils ont ajouté des inspecteurs sur la ligne et ils y sont très sensibles. »

Cette saga reflète une étape importante dans la vie d’un actif majeur de la défense qui promet de jouer un rôle crucial dans la préservation de la supériorité aérienne des États-Unis dans les décennies à venir. Elle souligne les complexités inhérentes à la construction et à la gestion de la technologie militaire moderne, ainsi que l’engagement de Boeing à corriger les insuffisances pour garantir la fiabilité et la faisabilité de l’avion-citerne KC-46.


Paolo Garoscio
Journaliste chez EconomieMatin. Ex-Chef de Projet chez TEMA (Groupe ATC), Ex-Clubic. Diplômé de Philosophie logique et de sciences du langage (Master LoPhiSC de l’Université Paris IV Sorbonne) et de LLCE Italien.

Les armées françaises à la recherche de 7000 nouveaux camions logistiques

Les armées françaises à la recherche de 7000 nouveaux camions logistiques

– Forces opérations Blog – publié le

Après les camions-citernes, place aux camions logistiques. L’acquisition de jusqu’à 7000 nouveaux véhicules est désormais dans le collimateur des armées françaises, lancement d’une autre compétition à la clef. 

Le ministère des Armées semble avoir mis sur les rails ce qui semble être le coeur du programme à effet majeur « flotte logistique et tactique terrestre » (FTLT). Trois mois après l’attribution d’un premier incrément à Arquus, il s’agit cette fois de renouveler le segment des porteurs de charge utile 6 tonnes (PL6T).

Selon l’appel d’offres publié hier, un maximum de 7000 véhicules tout terrain protégés ou non pourraient être livrés en plusieurs versions au travers d’un marché notifié par la Direction générale de l’armement (DGA) pour un peu plus de 12 ans. Hormis le développement des porteurs, ce dernier comprendra deux tranches relatives à la constitution du système de soutien et au soutien proprement dit du parc. Le volet financier n’est pas détaillé.

Le sujet FTLT, ce sont plus de 2080 camions potentiellement livrés d’ici à 2030 toutes versions confondues et jusqu’à 9466 à horizon 2035. Une tranche de 75 M€ est prévue cette année en autorisations d’engagement pour acter principalement la première commande du deuxième incrément, celui portant notamment sur des porteurs polyvalents de l’avant « dédiés au transport de systèmes d’armes et de ressources pondéreuses ».

Cette nouvelle étape confirme à son tour l’approche incrémentale finalement privilégiée afin de « s’adapter à l’évolution du besoin capacitaire, de la menace, du vieillissement du parc en service et l’arrivée des nouvelles technologies ». Plutôt que de miser sur un opérateur unique, chaque incrément sera donc l’objet d’une mise en concurrence dédiée.

Au vu des volumes pressentis, la DGA accorde une attention particulière à la robustesse financière et industrielle des potentiels candidats. Pour espérer être retenu, il faudra démontrer un chiffre d’affaires d’au minimum 600 M€ sur les trois dernières années et une capacité de production annuelle de 1000 camions. Pour certains comme Arquus, il s’agira donc de s’allier. Désormais intégré dans le groupe belge John Cockerill, le champion national a en effet enregistré un résultat inférieur au seuil exigé au cours des derniers exercices.

Attendu de longue date, FTLT permettra de renouveler des capacités dont l’obsolescence et les limites auront été démontrées l’an dernier lors de l’exercice majeur ORION. Densifier la flotte et renforcer sa mise sous blindage, voilà l’une des recommandations inscrites dans un récent rapport parlementaire relatif aux leçons d’ORION et auxquelles cet appel d’offres tentera justement de répondre.

Crédits image : EMA

L’armée de Terre se dote d’un « Commandement de l’Appui et de la Logistique de Théâtre »

L’armée de Terre se dote d’un « Commandement de l’Appui et de la Logistique de Théâtre »


Selon son nouveau plan stratégique, élaboré en 2023, l’armée de Terre entend se doter de quatre commandements « Alpha », qui, placés sous l’autorité du Commandement des forces terrestres [CFOT], sont censés représenter les « artères vitales qui irriguent la stratégie militaire » et assurer une « cohésion sans faille au sein des forces armées ».

Ainsi, depuis le début de cette année, le Commandement des Actions Spéciales Terre [CAST], le Commandement des Actions dans la Profondeur et du Renseignement [CAPR] et le Commandement de l’Appui Terrestre Numérique et Cyber [CATNC] ont vu le jour. Il ne manquait plus que le quatrième, à savoir le Commandement de l’Appui et de la Logistique de Théâtre [CALT]. Or, celui-ci a officiellement été créé le 1er juillet, à l’occasion d’une prise d’armes organisée à Lille.

Comme le dit l’adage militaire, « les amateurs s’intéressent à la stratégie, les professionnels parlent de logistique ». D’où l’importance de ce nouveau commandement, d’autant plus que l’exercice interarmées de préparation à la haute intensité Orion a mis en lumière quelques insuffisances dans ce domaine.

« Nous avons été alertés sur le fait que dans le domaine terrestre, la profondeur logistique, à travers notamment la question du dimensionnement et de la modernisation de la flotte de camions tactiques, constitue également un point d’attention important », ont ainsi récemment relevé les ex-députés Benoît Bordat et Michaël Taverne, dans un rapport sur le retour d’expérience [RETEX] de l’exercice Orion.

En outre, le Maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres [MCO-T] doit également faire face à des défis majeurs, faute, pour le moment, de pouvoir s’appuyer sur une « épaisseur logistique » suffisante.

« Il n’est pas d’armée qui combatte bien sans une logistique calibrée à son besoin », a d’ailleurs souligné le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], via LinkedIn. Aussi, le CALT « a la mission de la préparer à cette tâche essentielle ».

Pour cela, ce quatrième commandement « Alpha » s’appuiera sur trois brigades, à savoir la B.LOG [logistique, qui réunit les unités du train et le Régiment médical], la BMAI [maintenance, qui regroupe notamment les six régiments du matériel] et la BGEN [génie]. Selon les explications données par le général Schill, en opérations, « sa responsabilité s’étendra sur la zone arrière de la division dans des domaines aussi variés que le mouvement-ravitaillement, le maintien en condition opérationnelle du matériel terrestre, le soutien santé, le soutien du combattant, le soutien au stationnement de la force, etc. »

« La modernité de l’armée de Terre impose de disposer d’une logistique robuste, renforcée et performante. Or, depuis une trentaine d’années, celle-ci a longtemps été construite selon une logique de corps expéditionnaires ramassés aux moyens logistiques et de soutien parfois comptés et dispersés », a fait valoir le CEMAT. Aussi, la transformation qu’il a initiée « appelle à un rééquilibrage profond en faveur de nos armes de soutien ». Pour lui, cette évolution est « indispensable » pour pouvoir déployer durablement sur un théâtre extérieur un corps d’armée d’ici 2030.

Belfort : le 35e RI expérimente un nouveau dispositif de recrutement

Belfort : le 35e RI expérimente un nouveau dispositif de recrutement

– Le trois Info – 

https://letrois.info/dossiers/defense/belfort-le-35e-ri-experimente-un-nouveau-dispositif-de-recrutement/


Le 35e régiment d’infanterie de Belfort expérimente un nouveau dispositif de recrutement, le programme « Volontaire découverte de l’armée de terre (VDAT) ». | ©Le Trois – archives
Le 35e régiment d’infanterie (35e RI) de Belfort expérimente, à partir de ce lundi 27 mai, un nouveau programme de recrutement : volontaire découverte de l’armée de terre (VDAT). Il est le seul en France. 120 jeunes sont incorporés pendant 4 mois. Ils défileront le 14 juillet à Paris et participeront à la sécurisation des Jeux paralympiques.

« Écoutez bien les règles. Écoutez bien les consignes et tout se passera bien. » Ce vendredi matin, l’adjudant-chef Franck, adjoint au chef du centre d’information et de recrutement des forces armées (Cirfa) de Belfort s’adresse à trois volontaires, qui viennent de signer leur contrat d’engagement dans la salle d’honneur du 35e régiment d’infanterie de Belfort.

Louna, Thomas et Valentin font partie des 120 incorporés qui débutent ce lundi 27 mai le nouveau programme « volontaires découverte de l’armée de terre (VDAT) ». Un programme de quatre mois, où ils seront formés au métier de militaire et aux missions qui les attendent. « Vous ferez de l’opérationnel », replace à cet effet le sous-officier en charge du recrutement. À la fin de leur cursus, ils participeront à la sécurisation des sites des « Jeux paralympiques », indique le colonel Philippe Le Duc, chef de corps du 35e RI. Les volontaires mèneront aussi des missions de l’opération Sentinelle. Ils défileront aussi à Paris, à l’occasion des défilés du 14-Juillet, derrière le chef de corps ; le régiment belfortain sera l’un des quatre régiments de l’armée de terre à défiler le 14 juillet, dans un format non mécanisé, sur l’avenue Foch et non pas sur les Champs-Élysées, compte tenu de Paris 2024.

Les volontaires sont intégrés à une compagnie d’active, dirigée par le capitaine Steve. La compagnie conserve intégralement son encadrement alors que les autres membres de l’unité sont ventilés dans d’autres compagnies du régiment.

« Adapter à la vie moderne »

« Ce dispositif vise à faire découvrir l’armée de terre, explique le chef de corps, ses missions et son monde fonctionnement à notre jeunesse. » En France, le service militaire est suspendu depuis 2002. « L’armée de terre est confrontée à un problème de connaissance de la population, ajoute-t-il. En dehors de la journée d’appel à la défense, les jeunes n’ont parfois aucun contact avec la défense. » Et pour une partie de la nouvelle génération, leur père n’a pas non plus fait son service militaire. Le dispositif facilite les immersions et doit limiter l’attrition observée chez les jeunes recrues, tout en facilitant les recrutements, qui sont à la peine dans l’armée de terre, un phénomène aussi observé en Allemagne ou aux États-Unis.

De fait, aujourd’hui, les seuls qui découvrent l’armée, « ce sont ceux qui s’engagent », convient l’officier supérieur. L’armée de terre, qui n’a pas encore trop communiqué sur ce nouveau dispositif, cherche donc à élargir les offres de découverte. « C’est beaucoup plus adapté à la vie moderne », observe le colonel Philippe Le Duc. La présente période s’insère, par exemple, parfaitement dans le calendrier universitaire. L’officier de rassurer : « Ce n’est pas du réchauffé du service militaire. »

Près de 30% de femmes

35 femmes composeront ce contingent, de 120 personnes, soit près de 30 % des effectifs. Une nouveauté pour le régiment. « On se confronte à la réalité française », apprécie le colonel Philippe Le Duc, qui estime que ce format de recrutement permettra de diversifier les profils.

Autre avantage de ce premier engagement, il peut aussi conduire vers la réserve opérationnelle. Après son immersion, le volontaire optera pour une vie active dans le civil, tout en la compétant d’une activité de réserviste. Une réserve que cherche aussi à densifier l’armée française (lire notre article).

L’expérimentation propose donc une immersion profonde. Louna a 19 ans et est originaire de L’Isle-sur-le-Doubs. Elle était esthéticienne. Elle avait envie de s’engager. Elle passe le pas avec ce contrat. « Mon idée c’est de conforter mon envie de m’engager », confie, pour sa part, Thomas, 19 ans. Enfant, il voulait être miliaire. Ado, cela s’est estompé, avant de revenir dernièrement. Ces quatre mois devraient lui donner sa réponse définitive.

Le dispositif est une expérimentation. Il a vocation à évoluer, en fonction des retours de cette première mise en place. Il pourrait être généralisé à d’autres régiments, mais aussi diversifié en termes de format en fonction des unités. « Nous partons d’une page blanche », résume le colonel Philippe Le Duc. Les 120 volontaires viennent de toute la France. Les 120 volontaires viennent de toute la France.

Le 35e RI s’est porté volontaire

« Nous nous sommes portés volontaires », assure le colonel Philippe Le Duc. Ensuite, le régiment a construit son projet, l’a soumis. Un projet rédigé alors que le 35e RI a connu, lors des 12 derniers mois, une activité opérationnelle extrêmement dense, avec des déploiements notamment en Roumanie, Grèce ou encore en Pologne. Il a été retenu pour tenter l’expérimentation, qui demandera sûrement « des réglages à la fin », acquiesce le chef de corps. Le régiment disposait de plusieurs atouts pour répondre à ce large recrutement : il a des capacités d’accueil, il a des infrastructures d’entraînements à proximité et de qualité. Ce nouveau programme n’est reste pas moins « un défi en termes de soutien et de logistique », indique le colonel Le Duc. Habituellement, les contingents de recrues avoisine plutôt la cinquantaine de personnes. Ce sera plus du double. On en revient presque à des volumes observées lorsque la France avait une armée de conscription.

Le soutien militaire à l’Ukraine au regard de l’histoire par Michel Goya

Le soutien militaire à l’Ukraine au regard de l’histoire

par Michel Goya – La voie de l’épée – publié le 22 mai 2024

https://lavoiedelepee.blogspot.com/


Avec une aide matérielle intermittente, graduelle et dosée, l’interdiction d’employer les armes fournies sur le sol de l’ennemi agresseur et la peur d’engager le moindre humain sur le sol de l’allié, le soutien occidental à l’Ukraine depuis 2022 est peut-être le plus prudent, sinon le plus pusillanime, de l’histoire des soutiens à des pays en guerre. Il faut sans doute revenir à l’attitude des démocraties face à la guerre civile à en Espagne de 1936 à 1939 pour trouver pire. A l’époque, lorsqu’il faut choisir entre le soutien à la République espagnole ou aux rebelles franquistes, les démocraties préfèrent proposer un « pacte de non-intervention » qui interdit toute aide matérielle aux belligérants par peur d’une extension du conflit à l’Europe. L’Allemagne et l’Italie bafouent allègrement ce pacte et vendent ou fournissent très vite des équipements aux nationalistes dont ils sont proches idéologiquement, sans que cela suscite la moindre rétorsion par peur de « provoquer ». Les Alliés de la République espagnole finissent quand même assez rapidement par lui fournir à leur tour du matériel, ouvertement et en échange de l’or espagnol par l’Union soviétique, beaucoup plus discrètement dans le cadre de la « non-intervention relâchée » par la France qui fait notamment transiter son aide via la Lituanie ou le Mexique qui n’ont pas signé le Pacte.

Le cas des hommes est plus délicat. Dans une situation de « confrontation froide » où aucun des deux camps opposés ne veut franchir le seuil de la guerre, il est toujours délicat de s’engager militairement sur le même terrain que son adversaire. Il y a donc une prime au premier qui s’engage puisqu’il empêche l’autre de le faire. Allemagne et Italie envoient très tôt dans la guerre des unités de combat, respectivement la Légion Condor et le Corps de troupes volontaires, qui pèsent évidemment très lourd dans les combats. Cette contradiction on ne peut plus flagrante du Pacte de non-intervention est masquée par le label du « volontariat ». Ces unités constituées ne sont donc pas officiellement des instruments étatiques mais des organisations non gouvernementales combattantes. Personne n’est dupe, évidemment, mais cela sert d’excuse pour ne rien faire. Il est vrai aussi qu’il y a également des volontaires individuels qui viennent aussi combattre par conviction dans les rangs nationalistes. C’est l’Union soviétique qui riposte, avec deux innovations. La première est formée par les unités fusionnées. L’URSS envoie 2 000 techniciens et servants d’armes qui viennent s’intégrer aux Espagnols dans des unités mixtes aériennes ou terrestres. La plus importante est la 1ère brigade blindée qui comprend 60 % de Soviétiques. La seconde est l’emploi du réseau partis communistes pour constituer des brigades internationales à partir de combattants volontaires, 35 000 dont plus de 9000 Français. Bien entendu, tous ces engagements humains variés induisent des risques et donc des pertes, 300 Allemands et plus de 1 000 Français tombent ainsi dans le conflit, mais cela ne suscite pas d’émotion particulière dans l’opinion publique. Cet engagement matériel et humain de part et d’autre n’a finalement provoqué aucune extension du conflit par engrenage et escalade tout simplement parce que personne ne le souhaitait. Quelques mois après la fin de la guerre d’Espagne, l’Allemagne et l’Union soviétique qui venaient de s’y affronter deviennent même alliés.

Les démocraties occidentales sont beaucoup plus audacieuses fin 1939 pour aider la Finlande agressée par l’Union soviétique, qui vient d’envahir une partie de la Pologne alliée et soutient massivement économiquement l’ennemi allemand. Cette fois le soutien matériel franco-britannique, et même italien, est franc et massif. La France propose par exemple de fournir 200 avions. On renoue avec les unités de volontaires, qui viennent de partout mais principalement de Suède. La nouveauté est que la France et le Royaume-Uni envisagent d’engager des unités régulières en Laponie face à l’Union soviétique et même de bombarder Bakou. On ne sait pas trop ce qui serait passé si ces projets fumeux avaient été mis en œuvre. Ils n’auraient pas fait grand mal de toute façon à l’URSS et peut-être en serait-on resté au stade des accrochages, ces petits franchissements du seuil de la guerre que l’on peut ignorer et oublier si on en reste là. La défaite de la Finlande en mars 1940 coupe court à toutes ces ambitions.

À ce moment-là, ce sont les démocraties occidentales qui sont agressées et les États-Unis s’en inquiètent. Malgré une opinion publique plutôt neutraliste, le président Roosevelt obtient de pouvoir aider matériellement, avec des aménagements de paiements, certaines nations afin de soutenir les intérêts stratégiques américains. Un an après la fourniture de 50 destroyers à la Royal Navy en échange de la possibilité d’installer de bases, les États-Unis mettent en œuvre la loi Prêt-bail à partir de mars 1941. On aide massivement les pays jugés alliés et on voit plus tard la manière de la payer. Personne ne dit à ce moment-là que les États-Unis sont « cobelligérants » aux côtés du Royaume-Uni puis de l’Union soviétique, et cette aide n’est pas la cause de l’entrée de l’entrée en guerre des États-Unis quelques mois plus tard. On rappellera juste l’importance de ce soutien, de l’ordre de 540 milliards de dollars actuels pour le Royaume-Uni, de presque 200 milliards pour l’URSS ou 56 milliards à la France, soit de l’ordre de 5 % du PIB annuel américain de l’époque, juste pour l’aide.

Avant l’entrée en guerre en décembre 1941 l’aide américaine est d’abord matérielle, mais on assiste à une initiative originale. Claire Lee Chennault, ancien officier de l’US Army Air Force devenu conseiller militaire de Tchang Kaï-chek en pleine guerre contre le Japon, obtient de faire bénéficier la Chine d’une centaine d’avions de combat américain mais aussi de pouvoir recruter une centaine de pilotes et de 200 techniciens américains rémunérés par une société militaire privée (la CAMCO). On les baptisera les « Tigres volants ». La SMP est un moyen pratique « d’agir sans agir officiellement ».

La guerre froide, cette confrontation à l’échelle du monde, est l’occasion de nombreuses aides à des pays en guerre y compris contre des rivaux directs « dotées » de l’arme nucléaire. Dans les faits, cela ne change pas grand-chose aux pratiques sinon que les nouveaux rivaux sont encore plus réticents que les anciens. L’Union soviétique aide ainsi successivement la Corée du Nord et la Chine pendant la guerre de Corée puis la République du Nord-Vietnam, contre les États-Unis, directement engagés, et leurs alliés. Elle aide aussi plus tard l’Égypte et la Syrie face à Israël, la Somalie face à l’Éthiopie puis l’inverse, l’Irak face à l’Iran ou encore l’Angola face à l’Afrique du Sud. La méthode soviétique est toujours la même. L’aide matérielle est rapide, massive et complète (même si les Chinois se plaignent d’avoir été insuffisamment soutenu en Corée) et d’une valeur de plusieurs milliards d’euros par an. Cette aide matérielle s’accompagne toujours d’une aide humaine si les troupes américaines ne sont pas là avec l’envoi de milliers de conseillers, techniciens, servants d’armes complexes.

L’URSS n’exclut pas l’engagement d’unités de combat, en mode masqué, mixte et fondu dans des forces locales si on veut rester discret comme les pilotes soviétiques engagés au combat contre les Américains en Corée ou au Vietnam. Elles peuvent aussi être engagées plus ouvertement mais en mission d’interdiction, c’est-à-dire sans chercher le combat. En 1970 en effet, en pleine guerre entre l’Égypte et Israël, les Soviétiques engagent une division complète de défense aérienne, au sol et en l’air, sur le Nil puis sur le canal de Suez. Cela conduit à des accrochages entre Soviétiques et Israéliens sans pour autant déboucher sur une guerre ouverte que personne ne veut. Le 24 octobre 1973, alors que la guerre du Kippour se termine, l’Union soviétique, qui, comme les États-Unis, a soutenu matériellement ses alliés, menace d’envoyer à nouveau des troupes en interdiction afin de protéger Le Caire et Damas. Les États-Unis augmentent leur niveau d’alerte de leurs forces, notamment nucléaires. Finalement, comme tout le monde l’anticipait, personne n’intervient et les choses s’arrêtent là. S’il y a véritablement besoin de renforcer massivement au combat les armées locales, les Soviétiques font plutôt appel à des alliés du monde communiste, comme la Chine en Corée (avec la plus grande armée de « volontaires » de l’histoire) face à la Corée du Sud et les Nations-Unies ou Cuba en Angola face à l’Afrique du Sud. Notons enfin, innovation de la Seconde Guerre mondiale, l’importance des services secrets et des forces spéciales pour appuyer et compléter ces actions, voire s’y substituer lorsqu’elles sont inavouables.

Les pays occidentaux, de fait les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, pratiquent sensiblement les mêmes méthodes et respectent les mêmes principes. L’aide matérielle est normalement sans restriction surtout si elle est financée, comme en Irak dans les années 1980 (où Soviétiques et Occidentaux se retrouvent dans le même camp) avec quasiment toujours les techniciens nécessaires et une structure de formation. On applique ensuite le principe du « premier arrivé interdit le concurrent » et quand les Soviétiques sont là, on n’y est pas ou le plus discrètement possible. Quand les Soviétiques ne sont pas là en revanche on peut se lâcher. La France envoie, à son échelle, des soldats fantômes, des conseillers-instructeurs, des forces d’appui ou même des unités en interdiction, comme en 1983 au Tchad face à la Libye où, malgré les accrochages, on reste au stade de la confrontation avec la Libye sans franchir le seuil de la guerre. L’engagement humain américain en zone de guerre interétatique est plus binaire du fait des contraintes sur l’engagement militaire. Il est soit non officiel, avec emploi de soldats fantômes ou de SMP, éventuellement de conseillers (Vietnam avant 1965), soit direct et généralement massif comme en Corée en 1950 ou au Sud-Vietnam à partir de 1965. Comme pour les Soviétiques cette prudence n’exclut pas les pertes, inhérentes à toute opération militaire. Elle n’empêche pas non plus les accrochages, comme les combats aériens entre Soviétiques et Américains où les frappes aériennes de part et d’autre au Tchad entre les forces françaises et libyennes.

Il faut retenir de tout cela que quand deux nations qui ne veulent pas entrer en guerre – et le fait d’être deux puissances nucléaires est une bonne raison pour cela – n’entreront pas en guerre, même si l’une aide une nation contre laquelle l’autre se bat directement. Le fait que cette aide dans son volet matériel soit graduelle ou massivement n’a jamais rien changé à l’affaire, donc autant qu’elle soit massive, car c’est évidemment plus efficace. Que des armes livrées servent à frapper le sol de son adversaire n’a jamais eu non plus la moindre incidence. L’engagement humain est plus délicat. Il est souvent indispensable pour rendre l’aide matérielle beaucoup plus efficace et le risque d’escalade avec l’adversaire est faible. La vraie difficulté à ce stade est constituée par les pertes humaines, toujours limitées mais inévitables par accidents ou par les tirs de l’adversaire qui ne manqueront pas de survenir. Si le soutien de l’opinion publique à cette politique d’aide est fragile, cela peut inciter à un changement de perception où l’action juste et nécessaire devient trop coûteuse et finalement pas indispensable. C’est cependant assez rare au moins à court terme.

Le vrai risque d’escalade entre deux rivaux survient avec les rencontres de combattants. Un premier procédé pour en diminuer les conséquences politiques est de diluer ses combattants dans les unités locales sous forme de « volontaires », ce qu’ils peuvent d’ailleurs parfaitement et tout à fait légalement être. Le second procédé consiste à « privatiser » les unités dont on sait qu’elles vont entrer en contact avec l’adversaire, sous forme de compagnies de « Tigres volants » (aux manches d’avions F-16 pourquoi pas ?) ou de brigades politiques. L’État peut dès lors nier toute responsabilité directe. Cela n’abuse personne mais donne le prétexte à l’adversaire de ne pas escalader contre son gré. Le troisième procédé, plus risqué, consiste à engager de vraies unités de combat régulières mais en mission d’interdiction loin de la ligne de contact. Les exemples (rares) cités, en Égypte ou au Tchad, ont plutôt réussi mais au prix de l’acceptation d’accrochages et donc de l’approche du seuil de la guerre, mais encore une fois si les deux adversaires ne veulent pas franchir ce seuil, celui-ci n’est pas franchi. Il n’est pas dit que cela soit toujours le cas mais il en été toujours été ainsi entre puissances nucléaires.

En résumé, si on revient sur la copie des alliés de l’Ukraine au regard de l’histoire, on pourrait inscrire un « trop timide, peut largement mieux faire sans prendre beaucoup de risques ».

Évolution du soutien santé de la Légion étrangère parachutiste de 1948 à nos jours (2015)

Évolution du soutien santé de la Légion étrangère parachutiste de 1948 à nos jours (2015)


                                                                                            Crédit : 2e REP.

Un premier navire chargé d’aide en route vers Gaza et son port flottant

Un premier navire chargé d’aide en route vers Gaza et son port flottant

par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 10 ami 2024

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Selon le Pentagone, la construction des deux parties du JLOTS (Joint Logistics Over-the-Shore): le quai flottant et la jetée Trident (qui rejoint la côte), est désormais terminée. Le déplacement final et l’installation à partir de la côté de Gaza sont attendus dès que l’état de la mer permettra le positionnement deux composantes du port flottant.

En effet, la mauvaise météo de ces derniers jours a obligé les militaires américains a transféré l’assemblage des éléments dans le port israélien d’Ashdod. Selon la porte-parole du Pentagone, « des vents violents et de fortes houles sont toujours prévus, ce qui rend le déplacement des composants du JLOTS dangereux, de sorte que les sections de la jetée et les navires militaires impliqués dans sa construction sont toujours positionnés dans le port d’Ashdod ».

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Toutefois, un porte-conteneurs américain chargé d’aides a quitté Chypre jeudi en direction de Gaza. Le MV Sagamore, battant pavillon américain, a quitté le port de Larnaca après avoir été chargé d’aide venant de Grande-Bretagne, de Chypre, des EAU et des Etats-Unis. Ce porte-conteneurs sera le premier navire à décharger sa cargaison sur le JLOTS qui, si la météo s’améliore, devrait être enfin positionné au large de Gaza (photos Reuters).

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« Le MV Sagamore effectuera des navettes entre Chypre et la jetée flottante offshore où sera déchargée l’aide humanitaire destinée à Gaza. Des navires de soutien logistique américains transporteront ces conteneurs jusqu’à la jetée modulaire Trident où ils seront chargés sur des camions qui emprunteront la chaussée flottante qui mènera à la côte« , a précisé la porte-parole. 

Un tiers des C-130H français ne sera pas modernisé

Un tiers des C-130H français ne sera pas modernisé

Forces opérations Blog – publié le

C’est l’une des autres « repriorisations » issues des arbitrages de la loi de programmation militaire 2024-2030 : seuls 10 des 14 C-130H de l’armée de l’Air et de l’Espace seront finalement modernisés. 

Les travaux de programmation conduits en 2021 avaient déjà amputé la cible de deux appareils. Deux autres le cette fois sont en raison des décisions prises dans la LPM 2024-2030, indique un document budgétaire récemment publié. Se pose dès lors la question de l’avenir de ces quatre C-130H car l’un des axes de l’opération de modernisation, piloté par  Rockwell Collins France, consiste à mettre la flotte aux dernières normes de navigation civiles (OACI) et militaires. Le cas contraire, les restrictions de vol ne feront que s’accumuler. 

Hormis cette mise en conformité, l’opération comprend un second volet axé sur « des améliorations des capacités tactiques au profit des forces spéciales ». Un contrat secondaire a ainsi été notifié à Thales DMS et Sabena Technics BOD pour la rénovation du système d’autoprotection. Selon la documentation budgétaire, seuls huit appareils recevront ce complément capacitaire. 

La réduction de voilure vient s’ajouter aux retards. Quatre années séparent l’objectif initial de livraison du premier C-130H modernisé de sa réception par les forces, en mai 2023 et après un nouveau décalage de six mois « d’opérations de maintenance supplémentaires identifiées et traitées lors des opérations de réception de l’appareil ». Le second exemplaire n’a pu être livré l’an dernier comme convenu pour des causes similaires.

La prochaine étape relève du Service industriel de l’aéronautique (SIAé), responsable de la modification des huit C-130H suivants grâce aux kits livrés par les industriels. Près de 15 M€ devraient être engagés cette année pour couvrir « la commande de travaux complémentaires d’autoprotection et la mise en chantier de modernisation d’un aéronef de série au SIAé ». 

Pour des armées se préparant dans l’hypothèse d’un engagement majeur, il faudra donc faire toujours plus avec un peu moins. Tant les C-130H que les CN-235, également bénéficiaires d’un lifting pour durer « au-delà de 2040 », devront tenir encore deux décennies jusqu’à l’arrivée d’un successeur. Conduit au travers du programme d’ « avion de transport d’assaut du segment médian » (ATASM), l’effort de renouvellement du segment tactique n’a pour l’instant ni ligne budgétaire, ni calendrier précis. 

La cible d’avions A400M se retrouve quant à elle réduite à 35 exemplaires à l’horizon 2030 au lieu des 50 attendus, un « socle » avec lequel l’AAE estime être en mesure de conduire « la plupart des missions », indiquait l’an dernier le ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Une éclaircie néanmoins au tableau : la réception par l’escadron de transport franco-allemand d’Évreux du dernier des 10 C-130J et KC-130J flambants neufs. 

Crédits image : Anthony Jeuland / armée de l’Air et de l’Espace.