Qui est « Major Gérald », l’influenceur star de l’armée française

Qui est « Major Gérald », l’influenceur star de l’armée française

Depuis près de trois ans, Gérald Michiara, un officier de la Légion étrangère, fait la promotion de son corps d’armée à l’aide de vidéos YouTube. Le succès est retentissant.

Major Gerald à l'entraînement
Major Gerald à l’entraînement
Crédit : Nicolas TUCAT / AFP

par Alexandre Bozio – RTL –

Voici un domaine où ce type de promotion n’était pas attendu. Pourtant, depuis trois ans, « Major Gerald » est devenu le visage d’internet de la légion étrangère. Cet officier originaire de Biarritz et issu d’une famille de militaires, propose dans ces vidéos de nombreux tutoriels sportifs comme : comment grimper à la corde, l’entraînement aux tractions, le parcours du combattant ou encore des parcours nautiques. Son but : renvoyer « une image plus accessible de la Légion ». Ses tutoriels ont déjà été visionnés entre 100.000 et 900.000 fois sur la chaîne YouTube de la Légion étrangère.

Il a offert à ce corps de l’armée une image alternative qui fonctionne et séduit. 
« Les gens me reconnaissent dans la rue, on m’interpelle, on me demande des photos« , s’amuse ainsi Gérald Michiara, officier des sports au premier régiment étranger d’Aubagne. Pour le défilé militaire du 14 juillet à Paris, il animera même un parcours d’obstacle aux Invalides.  

Mais derrière les tutoriels, ses vidéos ont aussi pour vocation d’encourager l’engagement et le recrutement de nouvelles recrues. Une vidéo diffusée en février 2021 et consacrée à l’engagement au sein de la Légion étrangère, avait même atteint plus de deux millions de vues. 

« L’objectif des vidéos, c’était de dynamiser la chaîne YouTube de la Légion et de générer du recrutement, il a été rempli. Quand les candidats s’engagent, il y a un formulaire à remplir et ils doivent notamment dire comment ils ont connu la Légion. L’année dernière, huit candidats sur dix ont répondu « Major Gérald ».

Les élèves-officiers de Saint-Cyr Coëtquidan s’entraînent avec des drones

Les élèves-officiers de Saint-Cyr Coëtquidan s’entraînent avec des drones

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 8 juillet 2022

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Des élèves officiers de l’académie de Saint-Cyr Coëtquidan, à Guer, dans le Morbihan, se sont entraînés en juin avec des drones. Les futurs officiers ont eu deux jours pour en découvrir le fonctionnement, l’utilité et les limites.

Voici une vidéo qui montre cet exercice.

 

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Voici le sujet de mes confrères de la rédaction de Ploërmel qui ont assisté à cet exercice:

 

Dans le cadre de leur formation, et d’un projet de recherche appliquée, des élèves officiers de l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (Morbihan) ont réalisé plusieurs exercices offensifs et défensifs avec des drones.
Les guerres en Ukraine actuellement et, en 2020, dans le Haut-Karabakh, ont démontré l’intérêt des drones qui sont utilisés pour acquérir du renseignement sur une zone dangereuse afin d’orienter les attaques ou pour lancer des frappes sur l’adversaire, notamment en tirant des missiles ou en larguant des explosifs sur les blindés et les positions ennemis. De nombreux drones, tant ceux d’observation que ceux que l’on qualifie de munitions rôdeuses sont mis en œuvre par l’infanterie ou les forces spéciales. Ils sont légers, furtifs, et souvent létaux ; c’est pourquoi ils équipent les petites unités qui peuvent en avoir besoin pour se défendre ou pour lancer des attaques ciblées.
L’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan de Guer (Morbihan) est bien consciente de ces évolutions et de ces enjeux. C’est pourquoi, les élèves officiers de l’École militaire interarmes (EMIA), dans le cadre de leur formation et d’un projet de recherche appliquée, ont récemment participé à des exercices tactiques offensifs et défensifs avec neuf drones.
Cette opération a été menée grâce à des industriels comme Drones Elistair (drone filaire), Parrot (essaim de drones), TWO-I (solution d’analyse image à base d’Intelligence artificielle) et Safran (solution haut débit pour combattant débarqué) mais aussi à leur profit. « Ces exercices permettent de tirer des enseignements tactiques intéressants pour nos futurs développements », explique un technicien de Safran.

 

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« Nous ne savons pas tout ce qui se passe en Ukraine, ou dans d’autres conflits, avec l’utilisation de plus en plus importante des drones. Si l’on ajoute l’apport de la robotique, nous sommes face à des changements profonds dont nos futurs chefs de section doivent tenir compte. Les exercices menés trouvent ainsi tout leur sens« , affirme Gérard de Boisboissel, ingénieur au Centre de recherche des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan (CREC).
Durant deux journées, les élèves officiers ont donc alterné les exercices, de jour comme de nuit. Lors du premier exercice, un groupe de combattants amis a bénéficié de l’appui d’un essaim de six drones afin de neutraliser l’ennemi. Lors du second essai, c’est l’ennemi qui a disposé des engins volants. À la fin de chaque exercice, un bilan à chaud permet de recueillir toutes les impressions aussi bien des militaires, que des chercheurs et des professionnels.
« Au fur et à mesure vous faites évoluer vos schémas tactiques, vous vous adaptez. Les drones vous ont seulement repérés lors de l’assaut, contrairement au premier exercice où les drones ont été efficaces« , analyse le capitaine Mathieu. « Nous avons fait le choix d’avancer, pas à pas, en binôme, afin de ne pas nous faire voir », répond un chef de section. « Vous avez eu raison, cependant vous n’avez pas eu le réflexe de regarder ce qui vient du ciel. C’est une réelle menace qu’il va falloir maîtriser et prendre en compte », enchérit le capitaine.

 

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Lors de l’un des exercices, le général Hervé de Courrèges, qui commande l’Académie de Saint-Cyr Coëtquidan, écoute, observe et glisse que « le combat n’a pas changé. En revanche, la technologie évolue. Après deux exercices, vous commencez à percevoir là où le drone est redoutable, mais aussi où sont ses faiblesses. Il faut l’intégrer dans les schémas tactiques que vous connaissez. Cela force à l’excellence tout en veillant au-dessus de vos têtes.« 
Pour le général, Il est essentiel d’intégrer cette dimension du champ de bataille dans la scolarité des élèves : « De tels exercices permettent de sortir de la formation classique et préparent nos futurs chefs de section aux enjeux de demain. Nous mettons en place une formation intégrée qui marie les intelligences académiques militaires, humaines face à ce nouvel outil qu’est le drone. ».
De son côté, à partir des éléments relevés sur le terrain, le CREC va poursuivre ses projets de recherche et de prospective dans ce domaine. « Des questions se font jour et montrent que le futur chef va devoir s’adapter. Quelle est la part de délégation qu’il pourra confier à ses machines ? Comment devra-t-il faire face à l’autonomie des drones ? Est-ce un nouvel équipier dont il aura la responsabilité ? Autant de questions et bien d’autres pour lesquelles nous devrons apporter des réponses », conclut Gérard de Boisboissel.

L’infanterie a la cote auprès des candidats à un engagement dans l’armée de Terre

L’infanterie a la cote auprès des candidats à un engagement dans l’armée de Terre

http://www.opex360.com/2022/06/26/linfanterie-a-la-cote-aupres-des-candidats-a-un-engagement-dans-larmee-de-terre/


 

Peu avant la Première Guerre Mondiale, 65% des conscrits de la classe 1914 avaient été affectés dans l’infanterie [et même 67%, en prenant en compte les troupes coloniales]. Et ce taux monta à 91% pour celle de 1915. Et pour cause : La règle des « gros bataillons » était alors en vigueur… Et elle exigeait des effectifs nombreux. Si cette tendance s’amenuisa après l’armistice, notamment au profit d’autres armes, comme l’artillerie, l’infanterie absorbait encore 50% des appelés en 1922.

Un siècle plus tard, la conscription a été suspendue et l’armée de Terre s’est professionnalisée. Et pourtant, celle-ci n’a guère de mal à trouver des fantassins. Et ce qui pouvait être une contrainte par le passé [un appelé n’avait pas trop son mot à dire sur son affectation] est devenu un choix.

C’est en effet le constat établi par la Direction des ressources humaines de l’armée de Terre [DRHAT], dans le dernier numéro de la revue Fantassins.

« La grande majorité des personnes qui souhaite s’engager au sein de l’armée de Terre veut devenir combattant de l’infanterie et servir dans un régiment ou un bataillon prestigieux, riche d’une longue histoire mise en avant par les hauts faits d’armes passés et le devoir de mémoire cultivé par ces unités », écrit en effet le lieutenant-colonel Pascal Pachiaudi, chef de la section « personnels non-officiers » de la sous-direction du recrutement de la DRHAT.

Cela étant, d’autres armes, comme, par exemple, l’arme-blindée cavalerie, ont aussi leurs régiments prestigieux, cultivant une forte identité. Mais l’infanterie aurait donc un attrait particulier, comme en témoignent les chiffres du recrutement pour l’année 2021.

Ainsi, 30% des officiers sous contrat d’encadrement [OSC/E] recrutés l’an passé ont choisi l’infanterie, laquelle a absorbé, dans le même temps, environ un tiers du recrutement des militaires du rang. En revanche, elle n’a représenté que 6% du recrutement des sous-officiers d’origine directe…

Le lieutenant-colonel Pachiaudi explique ce phénomène par les « qualités » qu’incarnerait l’infanterie dans « l’esprit du public », à savoir l’esprit de défense, la camaraderie, l’esprit de cohésion et le dépassement de soi.

Pour le général Marc Conruyt, le patron de la DRHAT, si de nombreux jeunes souhaitant s’engager dans l’armée de Terre aspirent à servir dans l’infanterie, c’est parce que cette arme se caractérise par sa rusticité, son exigence physique et sa haute technologie.

« Comme le dit sa doctrine d’emploi, ‘l’infanterie représente souvent le premier signe tangible de la volonté politique du recours à la force’. Aussi, c’est elle, bien souvent, qui est mise d’emblée sur le devant de la scène lors d’une crise. Il est vrai que l’histoire [la Grogne de Napoléon, la Biffe de Verdun, …] l’a largement mise en avant. Plus simplement, les films et séries contribuent à donner une image forte mais souvent tronquée de la réalité militaire, en mettant en exergue très souvent et systématiquement les fantassins », enchérit le lieutenant-colonel Pachiaudi

Reste que tout le monde n’a pas forcément les qualités requises pour devenir fantassin. En effet, l’officier souligne qu’un « nombre important de candidats » ne réunit pas les critères exigés pour s’engager dans l’infanterie, dont ceux en matière de condition physique [palier 9 à 10 au test Luc Léger, sur un maximum de 12, par exemple], de résistance au stress, de résilience et d’aptitude au commandement. Exigences que l’on peut résumer par la formule « endurant, souple, félin et manœuvrier ».

Cependant, poursuit-il, le « volume de la ressource est suffisamment important » pour [nous permettre] de « sélectionner les candidats les plus aptes à servir dans les unités d’infanterie ». Au point que les places sont « très rapidement pourvues, parfois dès la première commission de chaque plan de recrutement, quelle que soit la catagorie ».

Évidemment, il ne s’agit pas de voir un tel élan s’essouffler. « Cette forte image du fantassin en tenue de combat, avec une arme, se servant d’équipements de haute technologie et évoluant dans un milieu exigeant comme le désert, la montagne ou la jungle est souvent mise en valeur dans les campagnes de recrutement, les reportages télévisés, la presse quotidienne et spécialisée entre autres. C’est sur cette image qu’il faut continuer à s’appuyer pour permettre aux forces armées d’avoir des combattants suffisamment aguerris et robustes pour mener à bien les missions qui seront de plus en plus exigeantes », fait valoir le lieutenant-colonel Pachiaudi.

En moyenne, la rémunération nette des militaires a progressé de +2,7% en 2020

En moyenne, la rémunération nette des militaires a progressé de +2,7% en 2020

 

http://www.opex360.com/2021/10/02/en-moyenne-la-remuneration-nette-des-militaires-a-progresse-de-27-en-2020/

Mme Parly au sujet du Mali : « S’essuyer les pieds sur le sang des soldats français est inacceptable »

Mme Parly au sujet du Mali : « S’essuyer les pieds sur le sang des soldats français est inacceptable »

http://www.opex360.com/2021/09/28/mme-parly-au-sujet-du-mali-sessuyer-les-pieds-sur-le-sang-des-soldats-francais-est-inacceptable/


 

Des pilotes de l’Aviation légère de l’armée de Terre, passés officiers en 2008, seraient empêchés de quitter le service

Des pilotes de l’Aviation légère de l’armée de Terre, passés officiers en 2008, seraient empêchés de quitter le service

http://www.opex360.com/2021/09/26/des-pilotes-de-laviation-legere-de-larmee-de-terre-passes-officiers-en-2008-seraient-empeches-de-quitter-le-service/


La rentrée, c’est aussi à l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan

La rentrée, c’est aussi à l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan

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L’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan accueille en cette rentrée 2021-2022 un peu moins de 500 élèves-officiers dont 30 officiers étrangers (photos Académie militaire).


par Philippe Chapleau – Lignes de défense publié le 2 septembre 2021

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/

 

200 jeunes rejoignent en ce moment l’ESM (dont 20 officiers sur titre, 20 élèves étrangers issus de 13 pays et autant de commissaires à ancrage Terre). Quatre élèves de l’ESM iront en Allemagne pour leur scolarité.

Côté EMIA, 150 élèves dont 10 étrangers suivront la scolarité.

L’EMAC, l’école la plus récente, intégrera  quelque 150 élèves-officiers sous contrat; ils feront leur rentrée mi-septembre. Aux 120 officiers sous contrat « encadrement » s’ajoutent 20 OSC « pilote » et 10 OSC pour le SEE (service d’énergie opérationnelle, l’ex-SEA).

Le général de Courrèges, le nouveau commandant de l’Académie dispose de 110 cadres de contact et de 50 professeurs pour assurer leur formation:

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Le nombre de départs en retraite des militaires avec liquidation immédiate de la pension a chuté en 2020

Le nombre de départs en retraite des militaires avec liquidation immédiate de la pension a chuté en 2020

http://www.opex360.com/2021/08/25/le-nombre-de-departs-en-retraite-des-militaires-avec-liquidation-immediate-de-la-pension-a-chute-en-2020/

L’armée française forcée de respecter les 35 heures par l’UE: ce qu’il faut comprendre de la polémique

L’armée française forcée de respecter les 35 heures par l’UE: ce qu’il faut comprendre de la polémique


EXPLIQUEZ-NOUS – L’armée française crie au scandale depuis un arrêt de la cour de justice européenne jeudi dernier, qui affirme que les militaires, quand ils ne sont pas en mission, sont des travailleurs comme les autres.

La cour de justice européenne s’attaque au temps de travail des militaires

La cour de justice européenne s’attaque au temps de travail des militaires

Un arrêt publié jeudi donne en partie tort à la France, qui défendait la singularité du statut militaire, et pourrait remettre en cause leur disponibilité «en tout temps et en tout lieu».


Les soldats de l'opération Barkhane lors du défilé du 14 Juillet sur l'avenue des Champs Élysées.

Les soldats de l’opération Barkhane lors du défilé du 14 Juillet sur l’avenue des Champs Élysées. LUDOVIC MARIN / AFP

Ce revers juridique inquiète l’armée. Dans un arrêt publié jeudi, la Cour de Justice de l’Union européenne vient de donner en partie tort à la France, qui défendait la singularité du statut militaire. La directive sur le temps de travail de l’Union européenne peut s’appliquer à certaines activités des soldats. Les membres des forces armées des États membres ne peuvent pas être «exclus, dans leur intégralité et en permanence, du champ d’application de la directive 2003/88», relève la CJUE dans la communication rendue publique jeudi. Le temps de travail des militaires pourrait être limité.

«Nous n’avons pas eu gain de cause», admet-on au ministère des Armées. «La France demandait la possibilité pour les États membres d’excepter intégralement à l’application de la directive», poursuit-on. L’unité du statut du militaire, disponible «en tout temps et en tout lieu», s’oppose «à la notion de découpage du temps de travail», ajoute-t-on.

Des tâches proches du salariat

Pour comprendre l’enjeu, il faut remonter à son origine. En 2014, un sous-officier slovène effectue «un service de garde ininterrompu de sept jours par mois» pour lequel il demande à être rémunéré en heures supplémentaires. Le contentieux ayant été porté devant les tribunaux, la cour suprême de Slovénie se tourne alors vers la CJUE pour décider de l’application ou non de la directive sur le temps de travail 2003/88 à l’activité militaire. Selon le traité de l’Union européenne, les affaires de sécurité relèvent de la compétence des États. Mais les appréciations diffèrent entre les pays. La France, l’Espagne et la Slovénie ont défendu devant la juridiction européenne la spécificité de la condition militaire. L’Allemagne admet pour sa part la distinction des activités.

L’affaire est complexe. Mais le dossier est suffisamment sérieux pour avoir été suivi par le ministère, l’état-major et même l’Élysée. «Je crois à la voie européenne quand je la comprends», a prévenu le chef de l’État Emmanuel Macron mardi soir, alors qu’il défendait le statut militaire. «Ce qui permet d’assurer constamment la sécurité des Français et des Européens, c’est précisément ce principe de disponibilité en tout temps et en tout lieu des militaires. Est-ce qu’on imaginerait que l’ultima ratio de la Nation ne puisse agir pour des raisons liées au temps de travail ?», expliquait en février devant le sénat la ministre Florence Parly. «Le soldat ne peut pas être salarié et militaire, c’est un seul bloc», confie le député LREM Jean-Michel Jacques, qui voudrait faire inscrire dans la constitution cette singularité.

Au bout du compte, la CJUE reconnaît que certaines missions militaires relèvent de la seule décision des États et de leurs intérêts. En opération ou en cas de «contraintes insurmontables», les armées peuvent déroger au temps de travail. Mais la Cour énumère aussi certaines tâches qui s’apparentent à un salariat presque normal, notamment «celles qui sont liées à des services d’administration, d’entretien, de réparation, de santé, de maintien de l’ordre ou de poursuite des infractions». Elles «ne présentent pas, en tant que telles, des particularités s’opposant à toute planification du temps de travail respectueuse des exigences imposées par la directive 2003/88, à tout le moins tant que ces activités ne sont pas exercées dans le cadre d’une opération militaire ou au cours de sa préparation immédiate», lit-on dans la communication de la CJUE.

Remise en cause de l’unicité du statut

En modifiant l’appréciation du temps de travail des militaires, l’arrêt risque de détricoter l’ensemble du statut. Celui-ci prévoit en effet des compensations aux astreintes de la fonction. «L’unité du statut est un facteur de cohésion. Le général et le soldat partagent le même principe de disponibilité», souligne-t-on au ministère.

Jeudi, le ministère des Armées se montrait prudent sur les suites de ce bras de fer juridique. «Nous allons faire une analyse précise» de l’arrêt, dit-on. Aucun recours n’est possible contre l’arrêt de la CJUE. Si un contentieux émerge en France, le conseil d’État pourrait avoir son mot à dire. Au ministère, on n’exclut pas non plus une «initiative» pour modifier la législation européenne. «Nous allons répondre au droit par le droit».

Face à cette épée de Damoclès juridique, le ministère tentait de dédramatiser. «Il n’y a aucune demande sociale, au contraire, les militaires sont attachés à la préservation de l’unicité de leur statut», assure-t-on. Mais il suffira d’une plainte.