Le programme de réarmement SAFE de l’UE et ses conséquences potentielles

Le programme de réarmement SAFE de l’UE et ses conséquences potentielles

par Federico Santopinto* – IRIS – publié le 28 mai 2025

https://www.iris-france.org/le-programme-de-rearmement-safe-de-lue-et-ses-consequences-potentielles/

*Federico Santopinto est directeur de recherche à l’IRIS, en charge du Programme Europe, stratégie et sécurité, spécialisé dans l’intégration européenne en matière de défense et de politique étrangère, ainsi que dans la coopération militaire et sécuritaire entre l’Union européenne (UE) et l’Afrique. À ce titre, il suit également les politiques de coopération au développement de l’UE utilisées comme outil de prévention et de gestion des conflits.

Diplômé de l’Université de Florence en Sciences politiques (option internationale), Federico Santopinto a également obtenu un master en Politique internationale à l’Université Libre de Bruxelles (ULB). Il a ensuite exercé, pendant plus de dix ans, l’activité d’observateur électoral de long terme pour l’UE, principalement dans des pays post-conflit en Afrique. Il a parallèlement intégré le GRIP (Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité), un institut de recherche spécialisé dans la maîtrise des armements, où il a longtemps travaillé tant sur l’Europe que sur le maintien de la paix onusien. Il a notamment assuré dans ce cadre la gestion de l’Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix (OBG). Federico Santopinto travaille également occasionnellement pour l’ULB en qualité d’expert associé.

Depuis que l’Union européenne (UE) a étendu ses compétences au secteur de l’armement, elle s’est trouvée confrontée à un dilemme : comment associer (ou pas) les entreprises des pays tiers aux programmes qu’elle a mis en place pour financer les coopérations entre ses membres ? Comment inclure en particulier les entreprises des alliés de l’OTAN qui ne sont pas membres de l’UE ? À chaque nouvelle initiative lancée dans ce domaine, cette question revient systématiquement sur la table des négociateurs européens, en provoquant des tourments.

En adoptant le programme dénommé SAFE (Security Action for Europe), son dernier né en matière de réarmement, l’UE semble avoir trouvé la quadrature du cercle de cette épineuse équation. SAFE, en effet, introduit des nouveautés particulièrement originales en matière d’éligibilité, sorties tout droit du chapeau du Secrétariat de la Commission européenne. À premières vues, ces nouveautés facilitent l’association des pays tiers aux achats conjoints que les États membres pourront réaliser grâce aux prêts élargis par l’UE. Et leurs entreprises pourraient en conséquence être plus facilement éligibles, ce qui a fait crier victoire aux partisans de l’ouverture. Mais à terme, les conséquences de cette ouverture pourraient surprendre les alliés de l’Union, tout comme ses États membres d’ailleurs. Ces derniers ont-ils pleinement saisi les implications que SAFE pourrait avoir au fil du temps ?

Le programme SAFE en quelques mots

Le programme SAFE se distingue des autres instruments d’aide à l’industrie de défense de l’UE par le fait qu’il n’offre pas des subsides, mais des prêts pour des acquisitions conjointes, que les États membres devront rembourser à des conditions avantageuses. SAFE bénéficiera d’une enveloppe de 150 milliards d’euros qui sera elle-même empruntée par la Commission européenne sur les marchés.

Les règles d’éligibilité de SAFE

Dans un premier temps, SAFE semble recalquer à quelques nuances près les règles d’éligibilité attribuées à d’autres programmes qui l’ont précédé pour soutenir l’industrie militaire, comme EDIRPA et ASAP[1]. En règle générale, les bénéficiaires des prêts élargis via SAFE doivent être établis dans l’UE, en Norvège ou en Ukraine, et ils ne doivent pas être soumis à un contrôle étranger. Les filiales ou les co-entreprises des pays tiers présentes sur le sol de l’UE, néanmoins, peuvent également être éligibles si elles ont fait l’objet d’un filtrage au sens du règlement (UE) 2019/452 sur les investissements directs étrangers (FDI) ou si elles fournissent toute une série de garanties à l’UE[2]. Comme dans le cas de l’EDIRPA, SAFE rajoute un autre critère : les produits achetés grâce aux prêts de l’UE doivent également disposer d’un minimum de 65% de composantes européennes. Certains équipements de défense plus complexes devront en outre être produits par une autorité de conception européenne (contrôle de la propriété intellectuelle et du savoir-faire technique), alors que d’autres catégories d’armes moins complexes ne sont pas automatiquement soumises à cette contrainte[3].

Par rapport aux programmes précédents, la Commission européenne toutefois propose quelque chose de plus en termes d’éligibilité. Elle suggère en effet d’élargir à certaines conditions le rayon d’action de SAFE aux pays « like-minded »[4], à savoir :

  • Ceux en voie d’adhésion ou les candidats potentiels à l’adhésion.
  • Ceux ayant conclu un partenariat de sécurité et de défense avec l’UE, au titre de la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC)[5].

Ces deux catégories de partenaires potentiels ne peuvent pas pour autant bénéficier des prêts de l’UE. Ils pourront par contre être associés aux achats conjoints lancés via SAFE, en y contribuant financièrement bien entendu. Pour cela, ils devront néanmoins signer préalablement des accords bilatéraux avec l’UE pour établir en quels termes leurs entités et entreprises pourront être éligibles aux acquisitions communes cofinancées par les prêts de la Commission. Ces accords, de plus, devront définir toute une série d’autres mesures en matière de normalisation et d’interopérabilité. Il est prévu également qu’ils définissent les dispositions à mettre en œuvre afin d’assurer la sécurité d’approvisionnement des composantes du produit acquis.

Comment seront dès lors redéfinis les critères d’éligibilité de SAFE dans le cadre de ces accords bilatéraux ? Le règlement du programme demeure ambigu sur ce point. Il se limite à dire que les accords bilatéraux devront fixer « the rules related to restrictions imposed by third countries or by third country entities, on the definition, adaptation and evolution of the design of the defence product procured with the support of the SAFE instrument »[6]. En d’autres termes, l’UE renvoie toute décision en la matière aux futures négociations qu’elle devra entamer avec ses alliés.

L’UE au cœur d’un nouveau pôle normatif en matière d’armement ?

Au regard de ces règles, SAFE pourrait apparaître à première vue comme le programme de l’UE le plus ouvert de tous aux pays tiers. Derrière cette ouverture, toutefois, il est possible de percevoir en filigrane une stratégie visant à placer l’Union au centre d’un pôle réglementaire nouveau en matière d’industrie de défense. Face à l’incertitude stratégique alimentée par la posture ambiguë de Donald Trump, l’idée de pousser les pays tiers, qu’ils soient européens ou non, à signer des accords bilatéraux avec l’UE tombe à point nommé. Elle pourrait représenter un atout stratégique majeur pour les Européens. Ces accords, en effet, ne seront pas négociés uniquement avec les pays qui partagent les mêmes valeurs de l’Union. Ils seront vraisemblablement négociés également et surtout avec ceux qui feront preuve de proximité stratégique avec elle, ce qui inclut potentiellement de nombreuses démocraties dans le monde, mais semble exclure à priori les États-Unis de Donald Trump.

Une telle disposition vise en premier lieu le Royaume-Uni, avec lequel l’UE vient de signer un partenariat de sécurité et de défense qui ouvre la voie à un accord bilatéral sur SAFE. Mais elle pourrait intéresser également d’autres alliés non européens, comme le Canada, qui négocie actuellement lui aussi ce type de partenariat. À l’instar des pays de l’Union, Ottawa et Londres ont été fortement perturbés par l’attitude de Donald Trump vis-à-vis de la Russie de Vladimir Poutine. Et ils pourraient l’être encore plus si les États-Unis devaient annexer le Groenland sans le consentement du Danemark. Aussi, l’ouverture de l’UE aux pays tiers est intéressante notamment au regard de son timing. L’Union est-elle en train de proposer à ses partenaires, tout aussi dépités qu’elle, de constituer à long terme un embryon d’alternative, ou du moins une échappatoire partielle à l’hégémonie industrielle des États-Unis dans le secteur de l’armement ? A-t-elle l’intention d’étendre sa traditionnelle puissance normative à ce domaine, d’où elle était exclue jusqu’il y a encore quelques années ?

Pour répondre à cette question, encore faudrait-il comprendre si les États membres sont réellement prêts à jouer la carte normative de l’UE dans un domaine aussi délicat que celui de l’industrie de défense. En considérant l’attachement des uns à l’illusion de leur souveraineté nationale et la persistance des autres à considérer Washington, contre vents et marées, comme l’ultime garantie de leur propre sécurité, le doute est permis. Pourtant, à l’heure où les démocraties d’Europe, d’Asie et d’Océanie sont confrontées au désarroi face à la tournure stratégique que prennent les États-Unis, l’idée de conditionner l’association des entités des pays tiers à une convergence stratégique et normative de leurs pays avec l’Union est loin d’être dénouée de sens. Elle pourrait porter les germes d’une ambition nouvelle pour l’UE. Les États membres auront-ils le courage de l’assumer ?


[1] EDIRPA (European defence industry through common procurement) et ASAP (Act in Support of Ammunition Production) sont des programmes transitoires lancés par l’UE en 2023 dans le cadre de la guerre en Ukraine pour soutenir les achats conjoints et la production industrielles d’armement.

[2] Le Règlement (UE) 2019/452 établit un cadre pour le filtrage des investissements directs étrangers (IDE) au sein de l’UE, dans le but de protéger les actifs stratégiques européens. Il met en place un mécanisme de coopération entre les États membres et la Commission européenne en trois étapes :

  • Les États membres notifient aux autres membres et à la Commission les IDE faisant l’objet d’un filtrage,
  • Les autres États membres peuvent adresser des commentaires et la Commission un avis,
  • Les États membres restent libres de prendre la décision finale de filtrage.

[3] Article 16 de la proposition de Règlement COM(2025) 122 final du 19 mars 2025 établissant l’instrument SAFE, tel qu’amendée par le COREPER.

[4] Ibid, art. 17.1.

[5] L’UE a signé ce genre de partenariats avec sept pays : Norvège, Moldavie, Macédoine du Nord, Albanie, Corée du Sud, Japon et tout récemment le Royaume-Uni.  Des négociations sont en cours avec le Canada. L’UE envisage également de signer également un accord avec l’Inde.

[6] Art. 17.2(d) du Règlement COM(2025) 122 final du 19 mars 2025 établissant le programme SAFE, tel qu’amendé par le COREPER.

Défense : « Lorient tient une place prépondérante »

Défense : « Lorient tient une place prépondérante »

Dans le cadre d’une mission d’information, les députés Damien Girard et Thomas Gassilloud ont passé la journée, lundi 19 mai 2025, chez Naval Group et à la base aéronavale de Lann-Bihoué.

Les députés Thomas Gassilloud (deuxième en partant de la gauche) et Damien Girard (au centre) en visite chez Naval Group.
Les députés Thomas Gassilloud (deuxième en partant de la gauche) et Damien Girard (au centre) en visite chez Naval Group. | NAVAL GROUP

Vers quel modèle l’Armée française doit-elle se tourner dans les années à venir ? Vaste question sur laquelle Damien Girard, député de la circonscription de Lorient (Morbihan) et son collègue du Rhône, Thomas Gassilloud, planchent depuis le mois de janvier.

Dans le cadre de leur mission d’information, les deux parlementaires ont passé la journée, lundi 19 mai 2025, chez Naval Group et à la base d’aéronautique navale de Lann-Bihoué. « Les réflexions venant du terrain sont toujours riches d’enseignements », pointe Damien Girard.

« Lorient tient une place prépondérante en matière de défense, rappelle Thomas Gassiloud. Car c’est ici que sont construits les bâtiments de surface de premier rang de la Marine nationale. Les frégates livrées par Naval Group sont indispensables à la sécurisation du trafic maritime. Notre dissuasion repose également sur la base de Lann-Bihoué. Ses avions permettent de sécuriser la sortie de nos sous-marins depuis l’île Longue et de repérer les éventuels sous-marins russes. »

Comment équilibrer le plan de charge chez Naval Group ?

Les deux lieux sont également indispensables à l’économie locale, puisque Naval Group et la base de Lann-Bihoué emploient, chacun, environ 2 000 personnes. Avec pour chaque structure ses problématiques. Notamment celle du plan de charge chez Naval Group. « L’entreprise se trouve actuellement dans un léger creux, mais il est impératif de maintenir la masse de salariés afin de ne pas perdre les compétences », souligne Damien Girard.

Une à deux frégates de défense et d’intervention sortent, chaque année, de chez Naval Group. | THIERRY CREUX / OUEST-FRANCE

D’où cette réflexion de l’élu écologiste. «  Naval Group produit à la fois des frégates pour la Marine nationale (à raison d’une tous les deux ans), et pour d’autres pays (la Grèce). Les bateaux sont construits une fois les commandes passées. On pourrait imaginer fonctionner différemment comme le fait l’Italie, en ayant des frégates en surnuméraire et en cédant certaines en fonction des besoins d’autres pays. D’autant que l’on sait que le carnet de commandes va se remplir dans les six à neuf mois à venir, et que la capacité à livrer rapidement est importante. »

Damien Girard et Thomas Gassilloud présenteront leur rapport d’information le 11 juin en commission défense, à l’Assemblée nationale.

OPINION. Légèreté et impatience ont tué la loi de programmation militaire

OPINION. Légèreté et impatience ont tué la loi de programmation militaire

Selon le groupe Vauban, la loi de programmation militaire (LPM), dès sa conception, reposait sur des hypothèses qui, toutes, sont devenues de lourdes hypothèques, à l’exception peut-être de l’évolution du coût des facteurs plus favorable qu’estimé par le ministère des Armées. Par le groupe Vauban.

« La fameuse haute intensité n'aura guère touché les armées, notamment l'armée de Terre dont l'entraînement tient toujours aussi peu compte dans les écoles de formation d'officiers et de sous-officiers des enseignements des guerres en cours et, qui repose toujours sur un matériel dépassé, usé, échantillonnaire ou carrément absent » (Le groupe Vauban).

« La fameuse haute intensité n’aura guère touché les armées, notamment l’armée de Terre dont l’entraînement tient toujours aussi peu compte dans les écoles de formation d’officiers et de sous-officiers des enseignements des guerres en cours et, qui…Gonzalo Fuentes

Dans deux articles [1] qui firent à l’époque grand bruit dans les cercles politiques, militaires et industriels de l’armement, notre groupe démontrait, chiffres à l’appui, le non-financement de la Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 et prétendait que l’économie de guerre cachait en réalité une guerre à l’économie. Deux ans ont passé où notre groupe s’est fait silencieux préférant observer la tournure des évènements, sûr que bon sens et épreuve des faits lui donneraient raison. Avec la publication salutaire du rapport du Sénat sur le financement de la LPM, l’heure est venue en effet de constater, comme Richelieu dans son Testament politique, qu’« il n’y a pas de nation au monde si peu propre à la guerre que la nôtre ; la légèreté et l’impatience qu’elle a dans les moindres travaux sont deux principes qui ne se vérifient que trop ».

Vers un écroulement capacitaire

Légèreté d’abord : dès sa conception, la LPM reposait sur des hypothèses qui, toutes, sont devenues de lourdes hypothèques, à l’exception peut-être (provisoire ?) de l’évolution du coût des facteurs plus favorable qu’estimé par le ministère des Armées. Mais pour le reste, pour tout le reste, nos deux articles se sont tous confirmés dans le moindre détail : sous-estimation des besoins de financement des armées, sous-estimation des surcoûts, non prise en compte des surcoûts (Ukraine, OPEX et OPINT) et des besoins autres (financement de l’OTAN, par exemple), insincérité des ressources extra-budgétaires, déplacement des hausses majeures hors du mandat politique du président…

Nul mérite à ce résultat que la censure sur les comptes rendus des commission de défense du Parlement n’a pas réussi à étouffer : il était d’emblée vain de croire que la défense pouvait, seule, surnager dans la tempête qui décimait les finances publiques nationales sans choix dans le périmètre de l’État. Ce constat fait, l’avenir s’écrira logiquement : sans la priorité donnée au domaine régalien contre les choix sociaux et environnementaux, impossibles, illusoires et inefficaces, la Défense nationale s’écroulera progressivement et avec elle, l’État. Déjà, sans réaction du président ni du ministre des Armées, c’est Bercy qui dirige : bloquant et débloquant les crédits au gré de sa gestion personnelle, au détriment des armées, de l’industrie d’armement et d’une loi votée au Parlement. La légèreté budgétaire entraînera l’écroulement capacitaire.

De l’économie de guerre à une guerre à l’économie

L’impatience ensuite : notre groupe avait également critiqué l’impatience de l’exécutif dans trois domaines : le contexte international, la haute intensité et l’armement. Pour tragique qu’elle soit, la guerre russo-ukrainienne n’a aucune incidence sur les intérêts vitaux de la France et, si elle devait en avoir, la force de frappe est là pour y répondre ; oser prétendre que l’armée russe ira déferler sur l’Europe dès 2029 alors qu’elle peine à prendre des objectifs extrêmement limités en Ukraine ou sur son propre territoire, est tout aussi exagéré que prétendre que les États-Unis se retireront du champ européen, alors qu’ils y opèrent des bases majeures (de logistique, de renseignement et d’interception).

Dans tous les cas, la dissuasion protège la France. La fameuse « haute intensité » n’aura guère touché les armées, notamment l’armée de Terre dont l’entraînement tient toujours aussi peu compte dans les écoles de formation d’officiers et de sous-officiers des enseignements des guerres en cours et, qui repose toujours sur un matériel dépassé, usé, échantillonnaire ou carrément absent.

Enfin, l’impatience dans le domaine de l’armement s’est traduite par l’économie de guerre : au lieu d’être un réarmement classique, s’appuyant sur des commandes fermes, pluriannuelles de la Direction générale de l’armement (DGA), l’économie de guerre s’est surtout traduite par une guerre à l’économie de l’armement où les mesures à la fois intrusives, instables et infondées du ministère des armées sont prises dans un climat généralisé de suspicion des industriels et des banques sans pour autant être compensées par des commandes nouvelles fermes. L’État avec légèreté et impatience ignore que qui paie, commande et qui commande, paie.

Dans ces trois domaines, l’impatience était inutile et surtout mauvaise conseillère : il fallait attendre la fin de l’ancienne LPM, se donner le temps de faire des choix, notamment en tenant compte des guerres en cours et surtout ménager un espace budgétaire ferme à la LPM pour traduire financièrement les exigences réels d’un réarmement de fond. Celui-ci s’impose toujours, non en raison d’un quelconque contexte stratégique versatile qu’en raison de la permanence des ambitions nationales de la France qui se veut encore une grande puissance défendant ses intérêts dans le monde et ses alliances tout aussi mondiales.

« C’est chose étrange que la légèreté des Français… »

Au bilan tout provisoire et qui s’alourdira, n’en doutons pas, dans les semaines à venir, légèreté budgétaire et impatience stratégique ont ruiné dès sa conception l’actuelle LPM ; il est curieux de constater qu’à part quelques sénateurs, ce constat pourtant clair dès 2023 ne choque aucun autre parti politique. Voilà qui est de mauvaise augure pour 2027. Comme le remarquait Louis XIII à Richelieu dans une lettre du 5 août 1635 : « c’est chose étrange que la légèreté des Français… ».

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[*] Le groupe Vauban regroupe une vingtaine de spécialistes des questions de défense.

Traité de Nancy : vers un renforcement stratégique et sécuritaire des relations franco-polonaises ?

En quoi ce traité marque-t-il une évolution significative des relations bilatérales franco-polonaises, notamment dans le domaine de la défense ? Plus largement, dans quelle mesure le traité de Nancy peut-il être perçu comme une tentative de partenariat multiforme dépassant le domaine militaire ?

La signature de ce traité s’inscrit dans la continuité du rapprochement opéré entre la France et la Pologne au cours des derniers mois – et même des deux dernières années, après une période de relative crispation depuis 2015.

Un premier traité d’amitié et de solidarité avait été signé en 1991 et complété en 2008 par un Partenariat stratégique – deux documents de moindre ampleur et datés par rapport aux réalités politiques et géopolitiques du continent et des deux pays. Le début des années 2010 avait déjà été marqué par une tendance au rapprochement au niveau politique, notamment à partir de 2012 avec des échanges réguliers entre les présidents François Hollande et Bronisław Komoroski, ainsi que les ministres de la Défense Jean-Yves Le Drian et Tomasz Siemoniak. En parallèle, des entreprises du secteur de la défense, telles qu’Airbus (European Aeronautic Defence and Space Company à l’époque), avaient tenté de s’implanter sur le marché polonais – en témoigne le rachat de l’avioniste polonais PZL-Okęcie dès 2001. Airbus Helicopter devait fournir à la Pologne 50 hélicoptères Caracal dans le cadre d’un contrat de plus de 3 milliards d’euros, avant l’annonce de la rupture des négociations par Varsovie en 2016 à la suite du changement de gouvernement.

Le retour au pouvoir du parti eurosceptique de Jarosław Kaczyński Droit et Justice (PiS) en 2015 a en effet marqué un tournant dans les relations franco-polonaises, tant au niveau politique qu’industriel. L’« épisode des Caracals » a non seulement entrainé une action par Airbus devant un tribunal arbitral international mais a aussi eu d’importantes répercussions au niveau diplomatique. En parallèle, la coopération franco-polonaise s’est dégradée au niveau européen, puisque Varsovie a initialement rejeté le projet franco-allemand de lancement de la Coopération structurée permanente. En 2017, la France n’a donc pas non plus proposé à la Pologne de se joindre à l’Initiative européenne d’intervention. De plus, les déclarations du président Emmanuel Macron sur la « mort cérébrale de l’OTAN », en 2019, ont été particulièrement mal reçues en Pologne et ont alimenté la détérioration des relations stratégiques et la réticence polonaise à coopérer avec la France dans le domaine de la défense.

Un premier rapprochement s’est opéré en 2020 avec une déclaration conjointe sur la coopération en matière européenne, notamment industrielle, suivie d’une déclaration d’intention de coopération dans le domaine spatial en 2021. L’année suivante, la Pologne a fait l’acquisition de deux satellites d’observation français auprès d’Airbus Defence and Space. Le traité de Nancy entend d’ailleurs prolonger cette coopération dans le domaine spatial, mentionné à plusieurs reprises comme une aire de coopération prioritaire.

Le timide retour à la coopération à partir de 2020 était néanmoins limité par la difficulté des relations au niveau politique et les divergences de vues opposant les chefs d’État des deux pays sur des sujets clés comme l’Europe de la défense, la relation transatlantique et l’attitude à l’égard la Russie. L’invasion massive de l’Ukraine par la Russie à partir de 2022, la défaite du PiS aux élections législatives de l’automne 2023 et enfin l’attitude de Donald Trump depuis son retour à la Maison-Blanche en 2024 ont donc contribué au rapprochement progressif des positions françaises et polonaises sur ces dossiers ainsi qu’à une amélioration fondamentale des relations bilatérales au plus haut niveau.

Le traité signé le 9 mai à Nancy vient désormais acter ce rapprochement. Le document est comparable en termes d’ampleur et d’ambition aux traités signés par la France avec d’autres partenaires stratégiques européens : l’Allemagne (traité dit « d’Aix-la-Chapelle » en 2019), l’Italie (traité de Quirinal en 2021) et l’Espagne (traité de Barcelone en 2023). Le texte instaure un sommet bilatéral annuel présidé par le Premier ministre polonais et le président français et vise à fournir un cadre pour le renforcement de la coopération entre les deux pays dans tous les domaines : Union européenne, politique étrangère, sécurité et défense, politique migratoire, justice et affaires intérieures, industrie et numérique, développement durable et protection de l’environnement, infrastructures, énergie, agriculture, recherche, culture, éducation…

Dans quel contexte international s’inscrit la signature du traité de Nancy scellant la coopération franco-polonaise ? À quelles inquiétudes stratégiques cette alliance cherche-t-elle à répondre et quelles réponses propose-t-elle ?

Le rapprochement entre Paris et Varsovie est indubitablement lié aux bouleversements de la sécurité européenne par la guerre d’agression russe en Ukraine, couplé à la possibilité de plus en plus concrète d’un désengagement américain du continent. Cette double menace a eu pour conséquence de réaligner progressivement les analyses et priorités stratégiques françaises et polonaises. Le rapprochement des dernières années résulte donc d’une convergence des intérêts français et polonais. Pour Varsovie, il s’agit de renforcer son poids au sein de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en approfondissant des partenariats bilatéraux avec des États membres influents, ainsi que de diversifier ses garanties de sécurité face à l’incertitude croissante entourant l’engagement américain. Pour Paris, cette dynamique offre l’opportunité d’ancrer ses relations avec l’Europe centrale et orientale, dans un contexte où le centre de gravité stratégique du continent tend à se déplacer vers l’est.

D’une part, Paris a donc entrepris de recalibrer sa politique étrangère vis-à-vis de la région et a adopté un discours de plus en plus ferme sur la Russie, regagnant ainsi en crédibilité dans les capitales orientales. La visite présidentielle française en Ukraine à l’été 2022 et surtout le discours du président Emmanuel Macron au forum Globsec à Bratislava en 2023 ont été bénéficié d’une forte visibilité et ont été reçus positivement en Pologne. Désormais, Paris est donc davantage perçue comme un partenaire, voire un pourvoyeur de sécurité potentiel au sein de l’UE. Réciproquement, dans la perspective d’une réélection de Donald Trump et sous l’impulsion pro-européenne de Donald Tusk, la Pologne s’est efforcée depuis 2023 de revitaliser ses relations avec les pays européens. La stratégie de partenariats internationaux de Varsovie pour garantir la sécurité de son territoire vise à la fois l’ancrage américain dans la sécurité européenne – notamment par l’élargissement de la présence militaire des États-Unis sur son sol – et le développement de coopérations opérationnelles accrues avec ses partenaires européens les plus proches.

Le traité de Nancy établit une analyse commune des menaces et rappelle l’architecture de sécurité européenne dans laquelle il s’inscrit. Ces deux fondamentaux sont posés dès le préambule, qui souligne à la fois « la menace sécuritaire persistante que fait peser la guerre d’agression russe contre l’Ukraine » et « le rôle de l’OTAN en tant que fondement de la défense collective de la [Pologne] et de la [France] ». La vision commune pour la sécurité européenne est précisée dans les articles sur la coopération au sein de l’UE (article 2) et sur la sécurité et la défense (article 4). Les deux pays y affirment une volonté de renforcer la défense européenne, qui doit passer par une complémentarité entre l’UE et l’OTAN. Le traité s’en tient à l’objectif de renforcer le fameux « pilier européen de l’OTAN », sans aller jusqu’à une européanisation de l’organisation. La nécessité pour l’Europe d’assumer davantage la responsabilité de sa propre défense ainsi que le développement d’une capacité d’action autonome est néanmoins soulignée. En termes de menaces identifiées, l’accent est mis dans le traité sur les cyberattaques et les attaques informationnelles.

Les garanties de sécurité mutuelles rappelées par le traité s’inscrivent donc dans le cadre multilatéral de l’OTAN et celui de l’UE. Le Premier ministre Donald Tusk avait annoncé, peu avant la signature du traité, que celui-ci aurait pour essence même une clause de soutien mutuel en cas d’agression. Si cette disposition est effectivement présente à l’article 4.2 du document, celui-ci n’introduit pas véritablement de nouvelle garantie, puisqu’il rappelle en fait simplement les engagements pris au titre de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord et de l’article 42§7 du Traité sur l’Union européenne. Il précise néanmoins que l’assistance mutuelle est mise en œuvre « y compris par des moyens militaires ». Les garanties de sécurité que pourrait fournir la France à la Pologne ne sont pas précisées dans le traité, qui n’aborde pas l’éventualité d’un déploiement de troupes françaises en Pologne (même s’il prévoit des missions et déploiements conjoints) ni ne mentionne le sujet complexe de la dissuasion nucléaire.

Jusqu’où la coopération militaire s’étend-elle à l’issue de cet accord entre la France et la Pologne ? Quelles implications ce traité peut-il avoir sur les programmes d’armement communs et le développement d’une base industrielle et technologique de défense (BITD) européenne ?

Le rapprochement sur le plan politique depuis 2023 ne s’est pas pour l’instant traduit par des contrats et/ou des coopérations majeures entre la France et la Pologne dans le domaine de l’armement. Thales participe au programme de frégates polonais en fournissant le système de gestion de combat et les radars qui équiperont les trois navires de facture polono-britannique. Safran a également fait son entrée sur le marché polonais avec la fourniture de systèmes de navigation inertielle pour les plateformes antiaériennes et poursuit le développement de sa coopération avec la BITD polonaise. Ces exemples restent limités en comparaison des contrats passés auprès de l’industrie américaine ou sud-coréenne.

L’institutionnalisation du rapprochement politico-stratégique par le traité de Nancy pourrait désormais fournir les bases d’une coopération approfondie dans le domaine de l’armement. Le traité prévoit un renforcement de la coopération dans le domaine de l’innovation et de la recherche et développement (R&D) dual (IA, quantique, technologies spatiales, nouvelles énergies, etc.) ainsi que de l’armement à travers des projets capacitaires conjoints, sans préciser lesquels. Le directeur général de l’armement Emmanuel Chiva a déjà rencontré en mars cette année le vice-ministre de la Défense polonaise Paweł Bejda en vue de renforcer la coopération industrielle et militaire entre la France et la Pologne, remettant sur la table à cette occasion la proposition de Naval Group pour le marché des sous-marins polonais. Le président du groupe Airbus, Guillaume Faury, a quant à lui échangé avec le ministre de la Défense polonais pour renforcer la coopération avec la Pologne, qui pourrait entrer au capital du groupe et dont l’armée cherche à acquérir une capacité de ravitaillement en vol. La concrétisation de ces opportunités dépendra de la capacité des entreprises françaises à proposer des coopérations incluant à un niveau suffisant l’industrie polonaise.

Au niveau européen, le traité de Nancy témoigne d’un effort de convergence entre la France et la Pologne, qui parviennent à articuler une position commune malgré des intérêts parfois divergents en matière d’industrie de défense. Varsovie considère en effet que l’objectif prioritaire des initiatives européennes devrait être de renforcer les capacités militaires du continent à court terme, y compris au moyen d’acquisitions et de coopérations avec des pays tiers. De plus, si la Pologne soutient le renforcement de l’industrie de défense européenne, elle souhaite néanmoins garantir que la BITD nationale en développement ait d’abord le temps de monter en compétences au moyen de transferts de technologie, proposés aujourd’hui par des pays comme la Corée du Sud. Le traité de Nancy promeut donc « l’établissement progressif d’une préférence européenne par l’acquisition d’équipements de défense conçus et produits par la BITD européenne », « compatible avec le développement des programmes nationaux d’acquisition de défense des Parties ». La conciliation des visions française et polonaise du renforcement de l’industrie de défense européenne est affaire de temporalité. À terme, les deux parties ont intérêt à la réduction des dépendances stratégiques et des lacunes capacitaires grâce à une BITD européenne plus autonome et capable de « fournir des équipements dans les quantités et aux rythmes accélérés qui sont nécessaires ».

Afin de traduire en pratique les orientations prévues par le traité en matière de défense et de sécurité, Paris et Varsovie prévoient d’établir un programme de coopération. La mise en œuvre effective du traité de Nancy dépendra de la capacité des deux parties à traduire leurs engagements politiques en coopérations concrètes et durables.

Sobriété énergétique et forces armées : les low-tech sont-ils une solution ?

Sobriété énergétique et forces armées : les low-tech sont-ils une solution ?

Télécharger et lire l’étude : R&D 072025_Livet_Low-tech_FR

Introduction

La conception des équipements se fonde sur les besoins des forces armées pour la meilleure exécution de leurs missions

. Ces équipements répondent à un besoin militaire opérationnel exprimé pour obtenir un effet tactique, opératif ou stratégique

. Il s’agit de disposer d’un avantage en évitant une éventuelle surprise technologique sans introduire de vulnérabilités qui pourraient être exploitées par l’adversaire. Cet argument est à analyser en prêtant une attention particulière à la variable énergétique, compte tenu du recours de plus en plus massif à des technologies énergivores. 

Les forces terrestres connaissent une véritable révolution énergétique. Au XXè siècle, l’énergie de base était constituée par les carburants fossiles alimentant les moteurs de plateformes qui garantissaient leur mobilité et créaient l’énergie électrique et hydraulique nécessaire au fonctionnement des systèmes et équipements embarqués dans une logique d’équilibre énergétique. Aujourd’hui, les plateformes, dont la motorisation est peu différente, intègrent des équipements énergivores en raison d’une numérisation et d’une robotisation croissantes depuis le début du siècle. Dès le moyen terme, ces équipements énergivores seront imposés par l’utilisation qui se profile d’armements à rayonnement électromagnétique ou laser pour le combat ou encore le brouillage. Ces besoins qui ne cessent de croître tout en s’avérant « gourmands » en électricité produite localement tendent à augmenter le niveau de criticité du système énergétique sur lequel elles reposent et conduisent à la rupture de l’équilibre énergétique des plateformes de combat. Si la technologie demeure un atout tactique ultime, l’approvisionnement et la sécurité énergétiques s’imposent également comme le fondement de cet atout. 

Or, dans l’éventualité d’un déséquilibre où la disponibilité énergétique et logistique deviendrait insuffisante face aux besoins énergétiques (alors trop importants), c’est l’ensemble des chaînes d’approvisionnement qui est fragilisé, auquel cas, la situation pourrait finalement s’apparenter à des configurations expérimentées durant les opérations en Afghanistan lorsque le dispositif logistique alourdi est ciblé par l’adversaire avec des conséquences humaines (pertes, moral, etc.) et tactiques (missions limitées, par exemple.)

Cela conduit dans un premier temps à une réelle sensibilisation aux questions d’approvisionnement énergétique ainsi qu’à une anticipation de scénarios de rupture originaux pour y faire face. 

Dans le cas des plateformes de combat mobiles, un accroissement de la complexité des systèmes embarqués induit généralement un plus haut degré de sensibilité à leur environnement et donc de fragilité. Cette fragilité peut nécessiter l’augmentation du niveau de protection des appareils concernés (exemple : gestion des batteries inflammables) ainsi que certaines caractéristiques ou impératifs techniques liées ou propres à certaines formes d’énergie (propriétés de combustible spécifiques, un niveau minimum d’intensité énergétique, un flux – élec­trique – continu ou alternatif, etc.). Sur ce dernier point, la question de la disponibilité de l’énergie pour le bon fonctionnement des équipements s’impose à nouveau comme un enjeu central, surtout pour les activités sur le territoire national comme en OPEX, et constitue vraisemblablement un élément structurant dès la phase de conception des équipements. 

Suivant cette logique, cette note propose de mettre en évidence l’impact de la disponibilité de l’énergie relativement aux capacités militaires. Autrement dit, il s’agit d’une réflexion sur l’efficacité des missions en environnement énergétique contraint ou contesté

et ainsi de mettre en évidence des leviers ou des marges de vulnérabilité et d’évolution dans ce contexte. C’est dans ce cadre que la question des low-tech sera abordée afin d’évaluer si, de prime abord, elles peuvent constituer un élément de réponse satisfaisant à ces enjeux. L’intérêt pour les technologies low-tech est à comprendre ici comme la recherche d’équipements peu énergivores et robustes sans occasionner de perte d’efficacité, ce qui les distingue d’une conception « anti-technologique », les low-tech pouvant au contraire impliquer de hauts niveaux d’innovation.

Évolution des budgets de défense dans le monde

Évolution des budgets de défense dans le monde

par Éric DENÉCÉ – CF2R – NOTE D’ACTUALITÉ N°684 / avril 2025

https://cf2r.org/actualite/evolution-des-budgets-de-defense-dans-le-monde/


Le dernier rapport du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI[1]), publié le 28 avril 2025, révèle une hausse spectaculaire des dépenses militaires en 2024, la plus forte depuis la fin de la Guerre froide. L’examen des chiffres[2] concernant les 10 principaux pays dépensant le plus en matière de défense amène plusieurs observations :

 

  1. Le budget américain est supérieur à lui seul (997) aux 9 pays qui le suivent (984,4) !

    Il plus de 3 fois supérieur au budget de la Chine et plus de 6,5 fois à celui de la Russie.

    Il représente 66% des dépenses totales de l’OTAN et 37% des dépenses militaires mondiales.

  1. Les cinq premiers pays concentrent 60% du total mondial, avec des dépenses combinées s’élevant à 1 635 milliards de dollars 

  1. Les plus fortes progressions sont celles de la Russie (+38%) et de l’Allemagne (+28%).

    A noter que la Pologne, qui ne figure pas dans le Top 10 a également accru ses dépenses de 31%.

  1. Les dépenses militaires de la Russie ont atteint environ 149 milliards de dollars en 2024, soit une augmentation de 38% par rapport à 2023 et de 100% par rapport à 2015.

    Ce montant représente 1% de l’ensemble des dépenses publiques russes.

  1. L’Ukraine dépense autant que la France et 2,2 fois moins que la Russie. Son budget militaire représente 34% de son PIB.

  1. Les budgets de défense allemand et britannique sont supérieurs à celui de la France :

    – Allemagne : +35% (sans composante nucléaire)

    – Royaume-Uni : +26%

  1. L’Arabie saoudite (sans composante nucléaire) dépense également plus que la France (+24%) et presqu’autant que le Royaume-Uni.

  1. Le budget cumulés des trois pays européens (235 millions de dollars) serait le 3ebudget au monde…

    Ce total est de 58% supérieur à celui de la Russie !

  1. Pris 2 à 2, les budgets de défense cumulés de ces trois pays européens sont également supérieurs ou égaux à celui de Russie :

    – Allemagne + Royaume-Uni      170,3 milliards de dollars

    – France + Allemagne                  153,2 milliards de dollars

    – France + Royaume-Uni            146,5 milliards de dollars.

  1. Tous les membres de l’OTAN ont augmenté leurs dépenses militaires en 2024 (montant total de 1 506 milliards de dollars) soit 55% des dépenses militaires mondiales

    et 10 fois le budget de la Russie. 

  1. Les membres européens de l’OTAN ont dépensé 454 milliards de dollars, soit 30% du total des dépenses de l’Alliance et 3 fois la Russie.

  1. Les budgets de défense des États de l’Union européenne atteignent 370 milliards de dollars, en hausse de 18%, ce qui représente 2,5 fois le budget russe.

  1. Selon le SIPRI, l’Europe reste largement tributaire des États-Unis pour ses armements : les matériels américains représentent 64 % de ses importations.


[1] https://www.sipri.org/sites/default/files/2025-04/2504_fs_milex_2024.pdf

[2] Hors parité de pouvoir d’achat

Plus rapide qu’un hélicoptère, plus agile qu’un avion : découvrez le Racer d’Airbus

Plus rapide qu’un hélicoptère, plus agile qu’un avion : découvrez le Racer d’Airbus

Le Racer d’Airbus dépasse toutes les attentes avec une vitesse de 420 km/h, améliorant de 50 % les performances des hélicoptères classiques.


Plus rapide qu’un hélicoptère, plus agile qu’un avion : découvrez le Racer d’Airbus
Plus rapide qu’un hélicoptère, plus agile qu’un avion : découvrez le Racer d’Airbus | Armees.com

Airbus, le poids lourd européen de l’aérospatiale, a lancé son dernier bijou technologique : le Racer. Ce nouveau bijou, un hélicoptère hybride présenté comme un démonstrateur de technologie militaire, repousse les limites des appareils classiques en offrant des performances inédites et en réduisant notablement la consommation de carburant.

Une solution aux limites des hélicoptères classiques

Les hélicoptères traditionnels peinent à atteindre des vitesses élevées et à offrir une efficacité optimisée à cause de contraintes physiques bien connues. Pour remédier à ces problèmes, Airbus a conçu le Racer en combinant les avantages d’un avion et d’un hélicoptère. Ce nouveau véhicule promet une meilleure stabilité et une vitesse de pointe bien supérieure à celle des modèles actuels et, en plus, il réduit la consommation de carburant.

Lors des tests en vol, le Racer a dépassé toutes les attentes en atteignant 420 km/h alors que la vitesse initiale prévue était de 400 km/h. À titre de comparaison, les hélicoptères classiques se limitent souvent à environ 300 km/h – soit un gain d’environ 50 %. Quant à la consommation, elle peut diminuer jusqu’à 20 % selon les ingénieurs d’Airbus.

https://x.com/SylvainBiget/status/1904470936155201845

Une conception et une architecture hors norme

Le Racer se démarque grâce à son architecture hybride innovante. Il est doté d’un rotor principal optimisé et de deux doubles poutres latérales qui font office d’ailes. Pour le propulser, il s’appuie sur les moteurs Aneto-1X, développés par Safran Helicopter Engines. On notera aussi l’absence d’un rotor de queue, remplacé par un empennage en double dérive pour un aérodynamisme rédigé pour les vitesses subsoniques élevées.

Cette configuration nouvelle permet au Racer de dépasser certaines limites des hélicoptères classiques, notamment en matière de portance et de propulsion spatiale à grande vitesse. Lorsque l’appareil passe en mode hybride avion, la vitesse du rotor diminue de 15 %, assurant une transition en douceur entre les deux modes de vol.

Un héritage d’excellence et des perspectives d’avenir

Le Racer prolonge la ligne du modèle X3 d’Airbus Helicopters, qui avait déjà marqué les esprits en 2013 avec une vitesse record de 472 km/h. Toutefois, le Racer se distingue par sa conception entièrement inédite, pensée dès le départ pour s’adapter aux besoins futurs des secteurs civils et militaires.

Présenté comme démonstrateur technologique lors du fameux Airbus Summit 2025 à Toulouse, le Racer attire l’attention dans différents domaines. Il pourrait notamment servir aux services de secours pour des interventions plus rapides lors d’évacuation sanitaire ou pour des missions de recherche et de sauvetage. Du côté des forces armées, sa maniabilité et sa rapidité d’intervention représentent un avantage certain, à l’instar des avions militaires les plus rapides jamais construits.

Des essais concluants et des perspectives prometteuses

Les récentes sessions de vol ont permis d’affiner plusieurs aspects du Racer. Les modifications apportées au carénage du rotor et aux trappes du train d’atterrissage ont été validées durant dix heures de vol test. Les membres d’équipage présents à Toulouse lors de l’Airbus Summit 2025 n’ont pas tari d’éloges : « De l’aveu même de ses membres d’équipage d’essai en vol […] le Racer est allé au-delà des performances escomptées ».

Dépenses militaires : malgré ses 64,3 milliards de dollars, la France décrochée par Londres et Berlin

Dépenses militaires : malgré ses 64,3 milliards de dollars, la France décrochée par Londres et Berlin

Malgré les fortes hausses de budget depuis 2017, le budget militaire français est largement devancé par ceux de l’Allemagne et du Royaume-Uni, selon le classement annuel du think tank Sipri. Décryptage.

Sacré paradoxe. Malgré les hausses régulières du budget de défense français, qui a bondi de 57 % depuis 2017, la France apparaît décrochée dans le classement du think-tank suédois Sipri sur les dépenses militaires mondiales, publié le 28 avril. Avec 64,7 milliards de dollars de budget estimé en 2024, Paris, neuvième budget mondial, est en effet largement devancé par Berlin (88,5 milliards de dollars) et Londres (81,8 milliards de dollars), respectivement 4e et 6e du classement. L’investissement militaire français se montre ainsi inférieur de 27 % à celui de l’Allemagne, et de 21 % à celui du Royaume-Uni.

Cet écart important entre les trois capitales est confirmé par les chiffres de l’Otan. Dans sa dernière note, l’Alliance atlantique estimait le budget allemand à 97 milliards de dollars en 2024, contre 82,1 milliards pour le Royaume-Uni et 64,3 milliards pour la France. Le même écart était également visible dans le Military Balance 2025, rapport annuel du think tank IISS, dont les chiffres sont très proches de ceux de l’Otan.

Berlin devant Paris depuis 2019

Comment expliquer ce double décrochage ? Côté Royaume-Uni, l’écart avec la France n’est pas nouveau. Londres dépense, historiquement, 20 à 30 % de plus que Paris pour sa défense. La part du PIB britannique, à l’inverse de la France, n’est jamais passée en dessous de 2 % depuis 2014. Elle est actuellement de 2,3 %, contre 2 % environ pour Paris, et doit progressivement monter à 2,5, puis 3 %. Facteur aggravant pour Paris, le PIB britannique est supérieur de 10 % au PIB français, d’où l’écart important mis en évidence par le Sipri.

Pour l’Allemagne, la situation est bien différente. Le budget français de défense était, traditionnellement, supérieur à celui de Berlin (11,5 % de plus en 2014, selon les chiffres de l’Otan). Les raisons étaient multiples : le pacifisme de l’Allemagne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi le poids de la dissuasion pour la France (3,5 milliards d’euros en 2014), qui alourdit la facture. Mais le rattrapage allemand, à bas bruit, a abouti au croisement des courbes en 2019.

L’écart n’a cessé de se creuser depuis, avec une brusque accélération en 2022, lors du lancement par Berlin du fonds de 100 milliards d’euros destinés à remuscler les capacités de la Bundeswehr. « Les dépenses militaires de l’Allemagne ont augmenté de 28 % par rapport à 2023, et de 89 % par rapport à 2015 », résume le rapport du Sipri. Berlin est même passé devant le Royaume-Uni en 2024, devenant le plus gros budget militaire européen.

L’effet du « fonds spécial » allemand

Berlin pioche une vingtaine de milliards d’euros par an dans ce fonds spécial, un montant qui augmente d’autant son budget militaire. Le budget 2025 intégrait ainsi 53,25 milliards d’euros de crédits « classiques » (contre 50,5 milliards au budget français) et 22 milliards d’euros prélevés sur le fonds spécial, soit plus de 75 milliards d’euros au total.

A ce rythme, les 100 milliards d’euros seront totalement dépensés en 2027, ce qui risque, théoriquement, de refaire baisser l’effort financier allemand. Mais le prochain chancelier Friedrich Merz et sa coalition réfléchissent, selon Reuters, à un nouveau fonds spécial dédié à la défense, qui pourrait atteindre 400 milliards d’euros. L’objectif serait d’atteindre rapidement un budget de défense de 100 milliards d’euros par an, selon une des négociatrices du SPD, Manuela Schwesig.

100 milliards, c’est aussi l’objectif du ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, qui assurait en mars dernier y voir le « poids de forme idéal pour les armées françaises ». Problème : la situation budgétaire française n’a rien à voir avec celle de l’Allemagne. La loi de programmation militaire prévoit pour l’instant des augmentations annuelles de l’ordre de 3 milliards d’euros jusqu’à 2030, ce qui porterait le budget à 67,4 milliards d’euros en 2030. Si un effort supplémentaire et d’ores et déjà acté, un rattrapage des chiffres britannique et allemand apparaît assez improbable.

La France et l’Inde signent un accord pour la livraison de 26 avions de chasse Rafale

La France et l’Inde signent un accord pour la livraison de 26 avions de chasse Rafale

L’Inde a signé avec la France un accord pour l’acquisition de 26 avions de combat Rafale, ce lundi 28 avril. Produits par le groupe Dassault Aviation, ces appareils sont destinés à sa marine de guerre.

Des avions de combat Rafale français posés sur le pont principal du porte-avions Charles de Gaulle, le 4 janvier 2025.
Des avions de combat Rafale français posés sur le pont principal du porte-avions Charles de Gaulle, le 4 janvier 2025. | PUNIT PARANJPE / ARCHIVES AFP

« Nous avons signé l’accord pour 26 avions Rafale aujourd’hui », a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) un porte-parole du ministère indien de la Défense. Ce lundi 28 avril 2025, l’Inde et la France ont conclu un accord pour la livraison de 26 avions de combat Rafale, produits par le groupe Dassault Aviation.

Attendue depuis des années, cette commande qui a tardé à se concrétiser s’ajoute à une première livraison de 36 Rafale à l’Inde. Le prix n’a pas été immédiatement précisé. La commande comprend 22 avions monoplaces et quatre avions biplaces.

Un avion vendu à sept pays depuis 2015

Le Rafale est un avion de combat dit « multirôles », capable de mener des missions de défense aérienne, de reconnaissance ou de bombardement. Il est également le vecteur de la dissuasion nucléaire française.

Il est utilisé par la marine française depuis 2004 et l’armée de l’Air depuis 2006. Elles disposent actuellement de 165 appareils, dont 41 pour la version marine embarquée sur porte-avions.

L’avion s’est vendu à 285 exemplaires à sept pays depuis 2015 : au Qatar (36 exemplaires), à l’Inde (36), à l’Égypte (55), à la Grèce (24, dont 12 d’occasion), aux Émirats arabes unis (80), à l’Indonésie (42) et à la Croatie (12 appareils d’occasion).

Ce pays est devenu accro au Rafale ! Une commande supplémentaire de 40 modèles M conforterait sa place de 2e avion de combat du monde

Ce pays est devenu accro au Rafale ! Une commande supplémentaire de 40 modèles M conforterait sa place de 2e avion de combat du monde


Ce pays est devenu accro au Rafale ! Une commande supplémentaire de 40 modèles M conforterait sa place de 2e avion de combat du monde
Ce pays est devenu accro au Rafale ! Une commande supplémentaire de 40 modèles M conforterait sa place de 2e avion de combat du monde

 

L’Inde serait prête à commander 40 Rafale de plus !

À New Delhi, les rumeurs enflaient depuis plusieurs semaines. Elles viennent d’être confirmées par plusieurs médias locaux : l’Inde serait en discussions avancées avec Paris pour commander 40 Rafale supplémentaires. Si cet accord se concrétise, il viendrait consolider le statut du Rafale comme l’un des chasseurs multirôles les plus recherchés au monde, et renforcerait encore l’alliance stratégique franco-indienne face aux bouleversements géopolitiques en Asie.

Le Rafale, un vieux compagnon de route pour l’Inde

L’attirance indienne pour les avions français ne date pas d’hier. Dès 1953, l’Ouragan de Dassault faisait déjà son entrée dans l’arsenal indien. Depuis, la relation n’a cessé de s’approfondir : Mystère IV A en 1957, Alizé pour la marine en 1961, Jaguar en 1979, Mirage 2000 en 1982, et bien sûr le Rafale depuis 2016.

À chaque génération, la France a répondu aux attentes indiennes avec des appareils fiables, modernes et adaptables. Ce partenariat historique s’est institutionnalisé en 1998 avec un accord bilatéral faisant de la France un partenaire clé dans la construction d’une industrie de défense autosuffisante pour l’Inde.

Entre 2020 et 2024, 28 % des exportations d’armement françaises sont parties en direction de l’Inde.

Une dynamique industrielle et stratégique irrésistible

Au-delà de l’acquisition d’appareils performants, ce nouveau contrat ouvrirait la voie à l’implantation d’une chaîne d’assemblage final du Rafale directement en Inde. Une perspective évoquée par Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, qui souligne que toute commande significative passera désormais par une production locale, en écho à la politique indienne du Make in India.

Ce projet s’appuierait sur DRAL (Dassault Reliance Aerospace Limited), la co-entreprise créée en 2017 pour produire des pièces de Rafale et de Falcon 2000. Cette implantation industrielle renforcerait l’autonomie stratégique de l’Inde, tout en offrant à Dassault une position privilégiée pour accéder à d’autres marchés en Asie.

La cohérence d’une flotte et les économies à la clé

L’Inde possède actuellement 36 avions Rafale en service dans son armée de l’air, commandés en 2016 dans le cadre d’un accord intergouvernemental avec la France. En 2025, l’Inde a approuvé l’achat de 26 Rafale supplémentaires destinés à la marine indienne, dont 22 monoplaces et 4 biplaces, pour équiper son porte-avions INS Vikrant.

En préférant élargir sa flotte de Rafale plutôt que de la diversifier, l’Inde jouerait la carte de la rationalisation opérationnelle. Même cellule, même système d’armes, qu’il s’agisse des versions monoplaces, biplaces ou navalisées : moins de diversité signifie moins de coûts de maintenance, moins de pièces détachées différentes à stocker, et une meilleure disponibilité opérationnelle.

Cette cohérence technique permettrait aussi à l’armée de l’air et à la marine indienne de renforcer leur interopérabilité, un atout stratégique face aux tensions régionales croissantes, notamment avec la Chine et le Pakistan.

Une concurrence féroce en toile de fond

Cependant, tout n’est pas encore joué. En parallèle, l’Inde prépare un nouvel appel d’offres massif dans le cadre du programme MRFA (Multi-Role Fighter Aircraft), visant l’acquisition de 114 appareils.

Le Rafale devra alors affronter :

  • Le Gripen suédois de Saab
  • L’Eurofighter Typhoon européen
  • Le F/A-18 Super Hornet et le F-15EX américains
  • Le F-21 proposé par Lockheed Martin (version indienne du F-16)
  • Les modèles russes MiG-35, Su-35 et Su-57

Cette compétition pourrait rebattre les cartes, notamment si des questions de prix ou de transfert de technologies plus généreux viennent jouer en défaveur du Rafale.

Le Rafale Marine en embuscade

En parallèle, un autre contrat semble déjà en bonne voie : 26 Rafale M pour équiper la marine indienne, destinés à opérer depuis les porte-avions INS Vikrant et INS Vikramaditya. Selon les informations locales, la signature officielle pourrait intervenir le 28 avril.

Ce contrat naval viendrait encore renforcer l’ancrage de Dassault en Inde, offrant au Rafale une double présence stratégique dans les forces armées indiennes : dans les airs et sur les mers.

L’Inde, laboratoire de l’avenir du Rafale ?

À travers ces commandes successives, l’Inde ne se contente pas d’acheter un . Elle participe directement à l’avenir industriel et stratégique du Rafale. Chaque contrat signé ouvre la voie à de nouveaux développements, de nouvelles coopérations technologiques, et consolide la réputation de l’appareil français comme un des rares véritables chasseurs omniroles en service dans le monde.

Dans un contexte où la domination aérienne devient de plus en plus déterminante, l’Inde semble avoir fait un choix clair : miser sur la constance, la fiabilité et l’excellence d’une coopération vieille de plus de 70 ans. Et pour Dassault Aviation, cet appétit indien tombe à point nommé pour maintenir le Rafale au sommet du ciel mondial.

Quels sont les avions de chasse les plus vendus en 2025 ?

Avion de chasse Nombre vendu (2019-2024) Prix unitaire approximatif (€) Commentaires clés
F-35 Lightning II (USA) 1 071 ~150 millions Leader mondial des ventes, avion furtif de 5e génération, adopté par une quinzaine de pays, symbole d’alliance stratégique avec les USA
Dassault Rafale (France) 223 ~80 millions Succès commercial croissant, polyvalent, exporté en Inde, Égypte, Qatar, Grèce, Croatie, avec carnet de commandes en hausse
FA-50 / KAI T-50 (Corée du Sud) 142 ~50 millions Avion léger polyvalent, apprécié pour son coût et sa flexibilité, exporté en Malaisie, Pologne, et autres pays
Chengdu JF-17 / J-10 (Chine) 94 ~30 millions Forte présence en Asie, notamment au Pakistan, Myanmar, Nigeria, avec développement du J-31 de 5e génération en cours
Sukhoi Su-30 / Su-35 (Russie) 78 35-45 millions Exportations limitées par sanctions, mais toujours présent dans plusieurs pays d’Afrique, Asie et Amérique du Sud

Le marché des avions de chasse est dominé par les États-Unis avec le F-35, dont le prix élevé est compensé par des capacités technologiques avancées et un effet diplomatique fort. Le Rafale français confirme son essor avec une augmentation notable des commandes et des livraisons en 2024. La Corée du Sud et la Chine se positionnent comme acteurs majeurs dans le segment des chasseurs légers et moyens, tandis que la Russie, malgré des restrictions, maintient une présence significative sur certains marchés. La croissance globale du marché est portée par les tensions géopolitiques et la modernisation des forces aériennes dans le monde.

Source : https://indianexpress.com/article/india/india-france-all-set-to-sign-rafale-m-deal-on-monday-26-jets-worth-rs-63000-crore-9966333

Image : Rafale Marine – © Marine nationale