Il y a quatre jours, un communiqué de presse du commandement américain pour l’Europe et l’Afrique faisait état de la disparition de quatre soldats appartenant à la 1ère ABCT (Armored Brigade Combat Team) au cours d’un exercice tactique dans la région de Pabradė, en Lituanie. Les recherches entreprises par les soldats américains aidés de moyens lituaniens menées dans les jours qui ont suivi cette disparition ont permis de retrouver l’engin, un char de dépannage M88 Hercules « immergé » dans une pièce d’eau située sur le terrain de manœuvre. Les équipes de recherche ont immédiatement commencé à creuser pour pouvoir atteindre l’engin situé à une profondeur de cinq mètres. EN dépit de cette découvert, le Ministre de la Défense lituanien indiquait jeudi n’avoir aucune « preuve ou information sur le sort de l’équipage. »
Des travaux de terrassement ont permis de créer des digues visant à empêcher l’eau de recouvrir le site en cours d’asséchement grâce à l’action de puissantes pompes. Parallèlement à cette opération, d’importants moyens étaient acheminés sur le site parmi lesquels des sapeurs polonais, ainsi que des plongeurs de la Marine américaine. Ces hommes appartenant à la Task Force 68 sont arrivés sur place hier matin, ont été acheminés dans la nuit par Hercules C-130 depuis la base américaine de la Rota et l’aéroport de Vilnius où ils sont arrivé le 28 matin. Ils ont été transportés avec leur équipement sur les lieux à bord d’hélicoptères CH-47 appartenant à la Brigade d’Aviation de la 1ère Division blindée. Leur objectif est de cartographier avec précision l’environnement du M88 et de trouver des points d’accrochage potentiels sur le blindé grâce à l’utilisation d’un submersible téléopéré et d’un sonar portable Artemis.
La zone de l’accident (Photo by Staff Sgt. Christopher Saunders)
Des sapeurs du Army Corps of Engineers sont également arrivés sur place pour l’organisation des opérations de sauvetage assisté dans leur tâche par des ingénieurs civils lituaniens. Les 55 sapeurs et experts polonais ont amené 13 véhicules dont quatre camions de dépannage lourd, un camion atelier et trois WZT-3, véhicule chenillé de dépannage, similaire au M-88. A ces véhicules s’ajoutent trois hélicoptères Chinook chargés de l’acheminement des équipements lourds, deux Uh-60M Blackhawk médicalisés ainsi que trois autres UH-60 destinés à la liaison et au commandement des opérations. Le dernier équipement arrivé sur le site est le système RAIL pour Rapidly Available Trans-Loading, équivalent du quai en bout démontable français que les sauveteurs veulent installer pour stabiliser le sol autour de l’engin. Le RAIL est acheminé depuis Kaiserslautern par le 21ème Theater Sustainement Command (TSC).
Le système RAIL (Photo DVIDS)
Les soldats dont les identités n’ont pas été communiquées n’ont toujours pas été retrouvés en dépit des moyens mis en œuvre pour sortir l’engin de la poche de boue liquide dans laquelle il est coincé depuis mardi soir. Au moment où nous écrivons ces lignes, ces opérations hors-normes se poursuivent sur la zone de l’accident, qui reste unique dans les annales des blindés tout comme l’opération de sauvetage en cours.
Ci-dessous, le dernier communiqué sur l’évolution de la situation.
Les résultats du sondage annuel du Ronald Reagan Institute ont été publiés jeudi. Pour voir l’ensemble des (riches) données et des tableaux en 106 pages, cliquer ici.
Les données montrent, par exemple, que le niveau de confiance des Américains dans leurs forces armées nationales américaine repart à la hausse (avec 51% des sondés qui font confiance à l’Institution militaire) mais sans revenir au niveau connu en 2018 (70%), année où a eu lieu la première « Reagan National Defense Survey » :
Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que toutes institutions concernées enregistrent une amélioration des taux de confiance. Les forces armées restent toutefois en tête, loin devant la police et les agences de maintien de l’ordre.
Autre données intéressante: 79% des personnes interrogées ont déclaré qu’elles soutenaient une augmentation des dépenses militaires, soit le niveau le plus élevé jamais enregistré par l’enquête. Ce chiffre est en hausse par rapport au niveau historiquement bas de 71% enregistré lors du sondage de l’été 2023 de l’Institut (voir mon post d’alors):
La hausse souhaitée des dépenses militaires n’arrive toutefois qu’en 5e position, derrière la hausse préconisée par les sondés des dépenses pour la couverture sociale, les infrastructures, la santé et l’éducation.
Autre sujet abordé: la présence militaire américaine à l’étranger. Le soutien à une telle présence est resté relativement stable depuis la première enquête en 2018. Cette année, 62 % des personnes interrogées se disent favorables à l’installation permanente de bases militaires à l’étranger, tandis que 33 % s’y opposent. L’année dernière, les chiffres sur la même question était respectivement de 66 % et 28 %.
Toujours sur l’étranger: quels sont les théâtres les plus importants? En tête: l’Asie du sud-est, devant le Moyen-Orient et l’Europe:
Sur l’Ukraine, on constate une érosion du soutien aux envois d’armes:
Enfin, les données de l’enquête montrent que 60 % des personnes interrogées soutiennent l’OTAN en tant qu’alliance.
Cette « Reagan National Defense Survey » a été réalisée auprès de 2500 personnes au cours de la première moitié du mois de novembre.
L’armée de Terre a pris livraison des premiers drones eBee Vision commandés auprès de l’entreprise américaine AgEagle Aerial Systems. Au moins un exemplaire est désormais dans les mains de la 11e brigade parachutiste (11e BP).
Un premier lot de 20 systèmes eBee Vision est récemment arrivé en France, concrétisation d’un contrat de plus de 3 M€ officialisé en mai dernier. Cette livraison est « une étape importante dans notre stratégie de croissance du marché défense », déclarait pour l’occasion le patron d’AgEagle, Bill Irby. Une tranche équivalente suivra, de même que neuf autres systèmes de la gamme eBee, rappelle la société basée au Kansas.
Présenté au chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Pierre Schill, à l’occasion d’une visite d’inspection de la 11e BP, ce drone de surveillance est avant tout destiné aux unités de contact. Il renforce depuis peu les capacités de reconnaissance, de détection et d’identification du 1er régiment de hussards parachutistes (1er RHP), visiblement en pointe sur la prise en main d’innovations dans le domaine.
Chaque système eBee Vision comprend un vecteur, une station de contrôle et un ensemble d’outils de communication et d’antennes. Déployée en moins de trois minutes, cette aile volante d’une envergure de 120 cm pour un poids de 1,6 kg dispose d’une autonomie de 90 minutes pour une portée de 20 km. Électrique pour gagner en discrétion, elle est équipée d’une caméra thermique FLIR Boson et d’une voie jour HD dotée d’un zoom 32x.
Quant aux neuf autres systèmes, il s’agit à première vue d’eBee Tac, un modèle conçu pour des missions de cartographie et destiné aux unités spécialisées de l’armée de Terre. Selon son constructeur, l’armée de Terre fait partie des utilisateurs, de même que la Marine nationale et les forces terrestres britanniques et danoises. La rapidité de l’opération n’est en tout cas pas sans rappeler cette nouvelle dynamique privilégiée par les armées dans laquelle le besoin s’adapte à l’offre et l’évolution de la trame se veut plus rapide grâce à l’acquisition de systèmes en nombre restreint mais performants et déjà certifiés.
L’armée américaine a accordé à General Dynamics Land Systems (GDLS) un nouveau contrat d’un montant de 322 millions de dollars. Le document qui est une modification du précédent contrat signé en juin dernier, permet de lancer la production d’un second lot de M10 Booker dans le cadre de la production des engins de présérie. La production des engins prévus par ce nouveau contrat devrait être effective avant octobre 2026 et devrait être répartie sur plusieurs sites de la firme américaine. Le M10 Booker devrait donner aux IBCTs (Infantry Brigade Combat teams) de nouvelles capacités aux unités d’infanterie dans le domaine de la mobilité et de la puissance de feu. Un total de 504 M10 Booker devrait être livré à l’armée américaine d’ici 2035, avec quatre premiers bataillons équipés d’ici 2030. Bien qu’il ne soit pas officiellement désigné sous le terme de « tank », le M10 Booker marque une évolution importante dans la conception des futurs engins blindés dont l’avenir pourrait se décliner autour d’engins plus légers, plus polyvalents et dotés de bonnes capacités d’agression.
Parallèlement à la signature de ce contrat, le M10 Booker a franchi un nouveau jalon dans le cadre de son évaluation par l’armée américaine avec le premier embarquement de l’engin à bord d’un C-17 Globemaster III durant le mois d’aout. Une des exigences de l’état-major américain était de pouvoir embarquer deux de ces engins à bord d’un C-17, imposait aux concepteurs de l’engin de limiter son poids au regard de la charge utile de l’avion américain qui peut embarquer 77,5 tonnes. L’engin dont le poids initial est annoncé à 38 tonnes peut recevoir jusqu’à 4 tonnes de blindage additionnel. Selon l’unité de transport (le 145ème Airlift Wing) aucun C-17 n’a volé avec deux M10 à bord, les clichés diffusés ne montrant qu’un seul engin à bord de l’avion. Il est probable que cette étape décisive sera franchie dans les mois à venir pour confirmer les aptitudes du nouvel engin américain et démontrer son aptitude à la projection et sa mobilité stratégique.
Le domaine militaire est en perpétuelle évolution, cherchant constamment à optimiser l’efficacité des opérations sur le terrain. L’une des plus récentes innovations qui fait couler beaucoup d’encre est le nouveau système développé par l’armée américaine, capable de toucher jusqu’à 1 000 cibles par heure. Ce développement marque un tournant décisif dans les capacités militaires modernes, ouvrant la voie à des opérations plus précises, rapides, et moins dépendantes de larges contingents humains.
Un nouveau système de ciblage
Le système en question est le fruit de plusieurs années de recherche et d’expérimentations menées par le XVIIIe Corps aéroporté, une unité d’élite qui commande notamment la 82e division aéroportée, la 10e division de montagne et la 101e division aéroportée. Ce projet, initialement nommé Scarlet Dragon, a débuté en 2020 et a depuis connu au moins dix itérations, avec des améliorations constantes apportées à chaque étape.
L’innovation clé de ce système repose sur le Maven Smart System, une combinaison de capteurs et de logiciels utilisant l’intelligence artificielle (IA) et le machine learning pour analyser rapidement un champ de bataille, identifier des cibles et les frapper avec une précision inégalée. En effet, lors des premières expérimentations, le processus de ciblage numérique prenait jusqu’à 743 minutes, soit plus de 12 heures. Aujourd’hui, grâce à l’évolution du système, ce même processus peut être accompli en moins d’une minute. Cette réduction drastique du temps de réponse est cruciale pour les opérations militaires modernes, où la rapidité d’action est souvent déterminante.
Applications stratégique et logistique
Le système Maven ne se limite pas au simple ciblage. Il ouvre également de nouvelles perspectives pour la gestion logistique des opérations militaires. En exploitant les capacités de l’IA, les commandants peuvent obtenir une vue d’ensemble globale de leurs chaînes d’approvisionnement et simuler différents scénarios pour anticiper l’impact des besoins logistiques sur les opérations. Cette approche permet non seulement de rationaliser les processus mais aussi de minimiser les erreurs humaines, souvent coûteuses en temps et en ressources.
L’un des aspects les plus remarquables de ce système est sa capacité à gérer un volume de travail immense avec un effectif réduit. Là où l’opération Iraqi Freedom nécessitait plus de 2 000 membres du personnel pour couvrir une vaste zone et de nombreuses cibles en 2003, le système actuel parvient à gérer une charge de travail similaire avec seulement 20 soldats. Cette réduction impressionnante démontre l’efficacité et la précision de ce nouveau système, faisant du XVIIIe Corps aéroporté l’unité la plus avancée en matière de ciblage militaire.
Le développement du système Maven n’est pas encore terminé. De nouvelles expérimentations sont prévues pour les mois et années à venir, avec notamment une démonstration à grande échelle dans le Pacifique lors de l’exercice Yama Sakura en 2026, un exercice conjoint américano-japonais. Ce système pourrait bien devenir un standard pour les opérations militaires de demain, offrant une flexibilité et une rapidité d’exécution sans précédent. Les implications de cette technologie vont bien au-delà du champ de bataille. Elles touchent également à la manière dont l’armée envisage ses opérations futures, tant en termes de logistique que de stratégie. Le Maven Smart System pourrait bien redéfinir la guerre moderne, rendant les opérations plus autonomes et les forces armées plus résilientes face à des défis toujours plus complexes.
Une vive polémique se dessine entre le Pentagone et la Colline du Capitole autour de l’avenir et de l’allocation des fonds destinés à la Loi sur la production de défense (DPA), une loi cruciale de l’ère de la guerre de Corée qui a renforcé la capacité des États-Unis à dynamiser rapidement des industries clés lors des crises de sécurité nationale. Si cette législation s’est avérée indispensable par le passé – alimentant la production de véhicules blindés lors de la guerre en Irak et celle des vaccins contre le COVID-19 – le débat actuel porte surtout sur la meilleure façon de prioriser et de dépenser des milliards pour revigorer le secteur de la défense américaine, un soutien fondamental à des alliés en temps de guerre tels que l’Ukraine et Israël.
Un budget point de friction
Le point d’achoppement principal est le budget du compte d’investissement de la DPA, connu sous le nom de Titre III. Les bureaux du Congrès expriment depuis longtemps leur agacement face à ce qu’ils perçoivent comme des demandes de budget insuffisantes de la part du Pentagone et des plans de dépenses trop spéculatifs. Cette friction est devenue particulièrement évidente en août lorsque le Sénat a publié son projet de loi budgétaire pour la défense pour l’année fiscale à venir, proposant de plus que doubler les fonds demandés par le Pentagone – mais uniquement si ces fonds sont alloués à des projets spécifiques énoncés dans le projet de loi, une rupture avec la coutume selon laquelle le Pentagone exerce un contrôle général sur ce compte.
Vers une plus grande efficacité
Un responsable de la défense, qui a tenu à garder l’anonymat, a admis que le langage prescriptif de la législation limite la flexibilité, mais a reconnu l’existence de plus en plus de préoccupations quant à la gestion efficace du budget en expansion. Malgré les importantes priorités à long terme du Pentagone pour la DPA, il a eu du mal à prouver sa capacité à gérer efficacement le financement accru.
La DPA permet au Pentagone de contourner les processus traditionnels d’acquisition, en investissant directement chez les fournisseurs de niveau inférieur pour accélérer la production d’armes, un élément essentiel pour des réponses opportunes lors des crises. La demande récente du département de la Défense d’un budget de 968 millions de dollars pour l’exercice 2024, soit une augmentation significative par rapport aux 668 millions de l’année précédente, a été réduite par le Congrès à moins de 600 millions. Certaines des coupes sont dues aux réticences du Congrès quant à la capacité du département à gérer efficacement des fonds importants, compte tenu des difficultés de personnel à gérer les dossiers de la DPA.
Paolo Garoscio
Journaliste chez Economie Matin. Ex-Chef de Projet chez TEMA (Groupe ATC), Ex-Clubic. Diplômé de Philosophie logique et de sciences du langage (Master LoPhiSC de l’Université Paris IV Sorbonne) et de LLCE Italien.
L’Armée américaine avance dans son programme d’avions d’assaut longue portée et passe à la phase d’ingénierie
**WASHINGTON, D.C.** — L’armée américaine a récemment annoncé que son ambitieux programme FLRAA (*Future Long-Range Assault Aircraft*, littéralement avions d’assaut à longue portée du futur) était sur le point de passer de la phase de développement technologique à la phase essentielle du développement d’ingénierie et de fabrication. Cette transition marque une étape notable dans les efforts de modernisation de l’armée américaine qui visent à redéfinir ses capacités aériennes et son champ d’action opérationnel.
Le projet FLRAA devrait représenter environ 70 milliards de dollars sur sa durée de vie, ventes militaires étrangères potentielles incluses. Ce programme ambitionne de remplacer près de 2 000 hélicoptères multifonctions Black Hawk à partir des années 2030. Au-delà d’un simple remplacement un pour un, le FLRAA est conçu pour assumer et développer les rôles joués par le Black Hawk, en offrant une vitesse, une portée et une capacité augmentées.
En juin dernier, le FLRAA, conçu par Textron Bell, est parvenu à franchir toutes les étapes d’une rigoureuse revue de conception préliminaire et d’une évaluation du Conseil d’acquisition des systèmes de l’Armée. « Après examen du FLRAA en terme d’abordabilité, de viabilité technologique, de projections de menaces et de sécurité, d’ingénierie, de fabrication, de soutien et de risques de coûts, le Conseil d’acquisition des systèmes de l’Armée a confirmé que toutes les sources de risques du programme ont été traitées de manière approfondie pour cette phase du projet », déclarait un communiqué officiel de l’Armée américaine.
**Nouvelle phase de développement et stratégie d’acquisition**
Transitant désormais vers la phase de développement de l’ingénierie et de la fabrication, l’Armée va attribuer une option de contrat à Bell, marquant ainsi le début d’une étape qui pourrait s’élever à environ 7 milliards de dollars avec les phases de production à faible cadence. L’avancée de la conception du basculement d’hélice de Bell a surpassé l’équipe Sikorsky-Boeing qui proposait une conception à pales de rotor coaxiales. Suite à cela, l’Armée américaine a accordé le contrat à Bell fin 2022. Une contestation ultérieure déposée par Lockheed Martin, la société mère de Sikorsky, a retardé le projet d’un an mais a été rejetée par le Government Accountability Office en avril 2023.
Le programme prévoit de doter sa première unité d’appareils à l’exercice 2031, suite à un essai réalisé par un groupe d’utilisateurs limité prévu entre les exercices 2027 et 2028. « Atteindre la phase de développement de l’ingénierie et de la fabrication est une étape importante pour le FLRAA et démontre l’engagement de l’Armée en faveur de notre priorité de modernisation aéronautique la plus élevée » a souligné Doug Bush, le responsable des acquisitions de l’Armée. « Le FLRAA fournira des capacités d’assaut et d’évacuation médicale pour l’Armée du futur, en apportant une augmentation significative de la vitesse, de la portée et de l’endurance ».
**Capacités stratégiques et champ d’action opérationnel**
A l’heure actuelle, les hélicoptères de l’Armée américaine n’atteignent pas les exigences opérationnelles futures, et ceci se fait particulièrement sentir dans des régions étendues comme la zone du théâtre Indo-Pacifique. Pour pallier ce problème, le FLRAA souhaite être capable de parcourir environ 2 440 milles marins (soit 2 810 miles) sans ravitailler, tout en conservant une grande souplesse pour déployer les troupes dans les zones à haut risque. « Les champs de bataille du futur exigent des manœuvres élargies, la capacité de soutenir et de fournir un commandement et un contrôle sur de grandes distances, et bien sûr, d’évacuer nos blessés » a indiqué le général de division Mac McCurry, commandant du Centre d’aviation de l’Armée. « Avec une portée et une vitesse environ deux fois supérieures, le FLRAA apporte une capacité de combat sans équivalent à la Force conjointe ».
Le contrat accordé en 2022 inclut neuf options. Avec cette phase, Bell est chargé de produire des conceptions d’avions détaillées et de construire six prototypes. Le premier avion de cette phase de développement devrait voler d’ici 2026, et la production initiale à faible cadence devrait débuter en 2028. « L’Armée continuera à examiner et à affiner le calendrier au besoin en fonction de l’attribution du contrat et des dernières activités du programme », a indiqué l’Armée.
**Le rôle du digital dans l’ingénierie**
Il est à noter que le programme FLRAA a été un pionnier dans l’utilisation de l’ingénierie numérique dès son début. Cette approche a favorisé une accélération du développement technologique et une précision du design. « L’utilisation de l’ingénierie numérique comme élément clé de notre approche « avancer lentement pour aller vite » a contribué à accélérer le programme en investissant dans le développement des exigences dès le départ » a expliqué le Colonel Jeffrey Poquette, chef de projet FLRAA.
Cette progression démontre l’engagement de l’Armée à préparer l’avenir de ses opérations aériennes, en l’équipant de capacités d’assaut à longue portée de pointe, indispensables sur les champs de bataille mondiaux en constante évolution.
Paolo Garoscio
Journaliste chez EconomieMatin. Ex-Chef de Projet chez TEMA (Groupe ATC), Ex-Clubic. Diplômé de Philosophie logique et de sciences du langage (Master LoPhiSC de l’Université Paris IV Sorbonne) et de LLCE Italien.
En 2022, le Pentagone fit savoir qu’il avait retenu Sig Sauer pour remplacer les carabines M4 et les fusils d’assaut M16 ainsi que les mitrailleuses M249 de l’US Army, dans le cadre du programme NGSW [Next Generation Squad Weapon], lancé cinq ans plus tôt.
L’objectif était donc de mettre au point deux nouvelles armes, à savoir le XM-7 [ex-NGSW « Rifle »] et le XM-250 [ex-NGSW « Automatic Rifle »], censées avoir une précision et une létalité accrues, tout en étant plus silencieuses.
Pour cela, il fut décidé que ces nouvelles armes utiliseraient des cartouches de 6,8 x 51 mm… alors que le calibre 5,56 x 45 mm est la norme pour les fusils d’assaut en service au sein de l’Otan. Pour justifier ce choix, l’US Army fit valoir que de telles munitions offriraient une « capacité de pénétration supérieure ainsi qu’une meilleure précision ». Les « munitions de 5,56 mm risquent de ne plus être efficaces face à des gilets pare-balles vendus pour 250 dollars », avait-elle insisté.
Alors que l’Otan a dit vouloir une applications plus strictes de ses normes en matière de production de munitions – en particulier pour les obus d’artillerie de 155 mm – afin de garantir l’interopérabilité entre États membres, le choix de l’US Army interroge… à moins que d’autres forces armées de l’Alliance ne décident également d’adopter le calibre 6,8 x 51 mm.
Lors de l’édition 2024 du salon de l’armement aéroterrestre EuroSatory, Ron Cohen, le PDG de Sig Sauer, a confié que ce calibre « pourrait susciter un plus grand intérêt de la part d’autres pays de l’Otan ». A priori, rapporte Army Recognition, le 6,8 x 51 mm serait sur le point d’être adopté par plusieurs « pays nordiques ».
« La transition vers les munitions hybrides 6,8 x 51 mm s’inscrit dans une vision plus large de modernisation des forces armées des pays nordiques. Cette initiative pourrait inspirer d’autres pays membres de l’Otan à suivre la même voie, renforçant ainsi la cohésion et la puissance de l’Alliance », écrit le site spécialisé, en se basant sur des déclarations de dirigeants de Sig Sauer.
En France, le choix de l’US Army en faveur du calibre 6,8 x 51 mm avait été analysé dans un rapport parlementaire publié en septembre 2020. « Ce qui se passe aux États-Unis en matière de développement de nouveaux calibres doit retenir toute notre attention », avait prévenu Jean-Pierre Curbertafon, alors député.
« L’apparition et la généralisation d’un nouveau calibre […] pourrait […] avoir un impact important sur les standards de l’Otan : les États-Unis étant la nation-cadre par excellence au sein de l’Alliance atlantique, s’ils changent de calibre, ce dernier deviendra quasi nécessairement la norme de l’Otan à laquelle nous devrons tous nous plier », avait-il développé lors de l’examen du rapport en question par la commission de la Défense.
Aussi, avait poursuivi M. Cubertafon, « ce standard pourrait devenir le standard européen et le marché des munitions de petit calibre évoluer », avec, pour la France, la nécessité d’adopter, à terme, des fusils d’assaut compatibles avec des munitions de 6,8 x 51 mm… qu’aucun pays en Europe ne produit. « Nous serions [alors] complètement dépendants des États-Unis », avait-il prévenu. Sauf à conserver le 5.56 mm et, par conséquent, et « à [ne] plus être interopérables avec nos alliés américains et à être en retard d’une guerre sur le plan technologique ».
Des images récemment dévoilées par l’US Air Force dévoilent de nouveaux détails sur le développement d’un drone espion semi-secret appelé « ULTRA », qui convient aux missions de longue durée et assure une couverture continue des zones géographiques éloignées.
Les troubles observés au Moyen-Orient, notamment au niveau de la mer Rouge, ont contribué à la mise en place d’un terrain d’essai pour ce qui a trait aux avancées technologiques et aux tactiques adoptées dans le cadre de la politique militaire occidentale.
Dernièrement, l’US Air Force a diffusé des images de son « Unmanned Long-endurance Tactical Reconnaissance Aircraft » (ULTRA). Il s’agit d’un drone espion semi-secret développé en collaboration avec DZYNE Technologies, apprend-on sur le site de l’Air Force Research Laboratory (AFRL), qui n’est autre que le laboratoire de recherche de l’Armée de l’Air américaine.
80 heures : une drone espion semi-secret pour des missions de longue durée
Conçu pour être utilisé dans le cadre de missions de reconnaissance de haute endurance, cet engin est désormais confirmé comme étant opérationnel et déployé, bien que l’on ignore encore où. Si l’on entre dans le détail, on découvre que le drone ULTRA est en mesure de voler pendant plus de 80 heures, avec une charge utile supérieure à 400 livres (près de 180 kg) à bord, ce qui le rend idéal pour les missions de surveillance prolongées.
Afin de réduire les coûts, tout en garantissant des performances élevées, cet engin a recours à des technologies dites de « Commercial Off-The-Shelf » (COTS). Un terme qui désigne tout produit informatique fabriqué en série et accessible dans le commerce (et non pas réalisé dans le cadre d’un projet en particulier).
Parmi les équipements proposés, figurent des dispositifs de fréquence radio (RF), des capteurs électro-optiques/infrarouges (EO/IR) et des capteurs de collecte de renseignement à bas coût.
Unmanned Long-Endurance Tactical Reconnaissance Aircraft crew chiefs, assigned within the U.S. Central Command area of responsibility, prep an ULTRA aircraft for taxi across the flightline before an early morning takeoff at an undisclosed location, May 7, 2024. ULTRA is an… pic.twitter.com/VmunuqHzwn
Le drone ULTRA a donc été développé par le laboratoire de recherche de l’Armée de l’Air américaine. Ce dispositif est unique dans le sens qu’il répond à la nécessité de disposer d’un système de reconnaissance habilité à couvrir de larges zones d’intérêt.
Concrètement, ses aptitudes d’endurance exceptionnelles lui permettent de contourner la problématique de la distance géographique, qui empêche généralement la mobilisation d’engins sans pilote dans le cadre de certaines opérations, telles que celles qui se déroulent au niveau du Pacifique.
La nature prend son temps…
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Ses systèmes de commande par satellite permettent des opérations globales, avec la mise à disposition d’une interface utilisateur simplifiée dite de « point and click » (« pointer et cliquer »). Cela signifie que l’utilisateur va déplacer le pointeur grâce à un dispositif, avant d’appuyer sur un bouton qui déclenchera l’action. En résumé, le drone ULTRA permet à l’armée de l’air de renforcer ses capacités ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance) tout en réduisant au maximum les risques et les coûts associés.
« Nous avons assisté à la fin de l’efficacité de l’artillerie tractée ». C’est en ces termes que le Général James Rainey, chef du Commandement des contrats à terme de l’armée américaine, s’est exprimé lors du symposium Global Force de l’Association of the US Army.
Selon le général américain, en dépit de l’abandon récemment annoncé du super-canon du programme Extended Range Cannon Artillery (ERCA), l’US Army se prépare à des transformations majeures en matière d’artillerie, mais se détourne désormais de l’artillerie tractée, jugée, non sans raison objective, trop vulnérable.
Sommaire
La guerre en Ukraine a remis l’artillerie au centre du combat aéroterrestre
Comme ce fut le cas des chars et de l’infanterie mécanisée, l’artillerie a été négligée par de nombreuses armées, en particulier en occident, ces 30 dernières années. Ainsi, la majorité des armées de l’OTAN, y compris l’US Army, utilisent encore, aujourd’hui, des systèmes d’artillerie conçus durant la guerre froide, comme le M109 américain, l’AS 90 britannique, ou les 2S3 et 2S19 soviétiques en Europe de l’Est.
L’US Army doit répondre à l’entrée en service de nouveaux systèmes d’artillerie, comme le PCl-181 chinois, ou le 2S35 Koalitsiya-SV, aux performances supérieures à celles de son M109.
Engagées sur des théâtres dissymétriques, face à des adversaires ne disposant que de peu d’artillerie et d’aucune aviation, ces armées ont évolué d’un appui feu procuré par l’artillerie, vers celui apporté par l’aviation ou les hélicoptères de combat. Même sur des théâtres relativement intenses, comme en Irak ou en Syrie, la suprématie aérienne occidentale, tout comme russe en Syrie, n’a jamais été remise en question.
La guerre en Ukraine a profondément bouleversé ces paradigmes. Bien que disposant d’une force aérienne très inférieure en nombre, Kyiv est, en effet, parvenu à contenir, pendant plus de deux ans, la puissance aérienne russe et son millier d’avions de combat et d’attaque, à l’aide d’un réseau de défense aérienne dense et efficace.
Il en fut de même, d’ailleurs, concernant les forces aériennes ukrainiennes par la DCA russe. Les deux forces aériennes ont été contraintes, par ces défenses antiaériennes, d’opérer à distance de la ligne d’engagement, qu’il s’agisse des avions de combat ou des hélicoptères d’attaque, rendant beaucoup plus difficile le support aérien rapproché.
Cette fonction revint pleinement à l’artillerie, comme le veut, d’ailleurs, la doctrine soviétique. Elle devint, très vite, le pivot du rapport de force dans la guerre en Ukraine, avec comme mètre étalon, le nombre de tubes disponibles, ainsi que les stocks d’obus de 152 et de 155 mm.
L’artillerie tractée trop vulnérable face à la contrebatterie et aux drones
Si l’artillerie a retrouvé son rôle décisif sur le champ de bataille en Ukraine, elle a également payé un lourd tribut à son utilisation intensive depuis deux ans. Ainsi, selon le site Oryx, 350 systèmes d’artillerie tractés, 700 systèmes automoteurs et plus de 360 lance-roquettes multiples russes auraient été détruits, endommagés ou abandonnés depuis février 2022, soit la moitié de l’inventaire théorique des armées de Moscou, en début de conflit.
Plus économique, l’artillerie tractée est également beaucoup plus vulnérable. En Ukraine, presque la moitié des 186 M777 livrés par les Etats-Unis ont déjà été détruits ou endommagés.
L’Ukraine, pour sa part, aurait perdu, selon le même site et avec la même méthodologie, 190 systèmes tractés, 310 systèmes autotractés et une soixantaine de lance-roquettes multiples.
Si ces chiffres semblent montrer une plus grande attrition des canons automoteurs, ils masquent, en réalité, la grande vulnérabilité de l’artillerie tractée, bien moins nombreuse sur le champ de bataille, et subissant des taux de pertes beaucoup plus élevés que l’artillerie mobile.
Ainsi, les armées ukrainiennes auraient perdu 82 des 186 canons tractés M777 de facture américaine, livrés entre mai 2022 et l’été 2023, soit un taux d’attrition de presque 42 %. Le canon porté sur camion Caesar français, livré à 49 exemplaires sur la même calendrier, n’a enregistré que 8 pertes, soit un taux d’attrition de 16 %, plus de deux fois et demi inférieur à celui du canon américain, et sensiblement égal à celui du Pzh 2000 allemand.
Le canon de 52 calibres du Caesar explique, en partie, cette plus grande résilience, le Pzh 2000 allemand et l’archer suédois enregistrant, eux aussi, une attrition moindre et comparable au canon français. Sa grande mobilité participe tout autant à celle-ci.
Le CAESAR représente davantage une évolution de l’artillerie tractée, dont il reprend la souplesse et les faibles couts, tout en gommant ses faiblesses, qu’une alternative à l’artillerie automotrice blindée.
Ainsi, il ne faut que deux minutes au Caesar pour se mettre en batterie, tirer six obus, et quitter le poste de tir, un délai trop court pour l’artillerie de contrebatterie russe. Il faut, à l’inverse, près de cinq minutes au M777 pour faire de même, avec un équipage très entrainé, laissant le temps aux radars de contrebatterie, voire aux drones russes, de localiser l’origine du tir, et de l’engager.
Même le tir sous casemate, ou à partir d’emplacements préparés et protégés, ne suffisent plus à compenser le manque de mobilité de l’artillerie tractée, alors que les munitions rôdeuses et les obus guidés peuvent, désormais, frapper des cibles avec une précision de quelques mètres, voire moins.
Mobilité, allonge et précision : les trois clés de l’efficacité de l’artillerie moderne
L’allonge permet non seulement de frapper des cibles dans la profondeur du dispositif adverse, mais elle permet de le faire tout en restant hors de portée des systèmes d’artillerie adverses, censément moins évolués. Ainsi, les systèmes européens Caesar, Pzh2000 et Archer, et leur canon de 52 calibres, peuvent atteindre des cibles à 40 km avec des obus classiques, contre 25 km pour le M109, le 2S19 Mstas-s, ou le M777.
Les M109 envoyés en Ukraine par les Etats-Unis et ses alliés, ont eux aussi, soufferts de taux d’attrition élevés, sans atteindre ceux du M777 cependant.
La précision assure d’obtenir un résultat identique, avec un nombre d’obus plus réduit. Outre une consommation plus réduite du nombre d’obus, que l’on sait stratégique, ces systèmes peuvent évacuer plus rapidement la zone de tir, pour éviter le tir de contrebatterie. Enfin, un nombre plus réduit de systèmes d’artillerie, suffit à atteindre un résultat similaire, produisant, de fait, un effet multiplicateur de forces.
La mobilité, enfin, offre une grande souplesse opérationnelle aux artilleurs, tout en réduisant le temps d’exposition des systèmes face au risque de contrebatterie. À ce titre, une majorité des Caesar détruits ou endommagés en Ukraine, l’ont été, non par des tirs d’artillerie, mais par des munitions rôdeuses Lancet. Là encore, la mobilité agit comme un multiplicateur de forces, en permettant à une pièce, d’opérer efficacement sur un périmètre plus élargi.
Reste que si l’artillerie tractée est beaucoup plus vulnérable que l’artillerie automotrice, elle subsistait dans les inventaires des armées, en raison de certaines qualités propres, comme sa capacité à être aisément projetée, y compris par avion, et surtout, du fait de son prix, bien plus accessible.
En effet, le M777 coute 4 fois moins cher que le M109 Paladin, et presque 6 fois moins cher qu’un Pzh 2000. Lorsque la masse est un enjeu décisif, comme en Ukraine, cet aspect économique ne peut pas être ignoré.
Le canon porté, successeur désigné de l’artillerie tractée
C’est pour répondre à cette double contradiction, que le français GIAT Industrie, devenu depuis Nexter, puis KNDS-France, a conçu leCAmion Équipé d’un Système d’ARtillerie, le CAESAR, qui aujourd’hui montre toute son efficacité aux mains des artilleurs ukrainiens.
La mobilité du canon porté, s’étend à sa capacité de projection, y compris par aéronef. Ainsi, un M109 pèse dix tonnes de plus qu’un Caesar, un PZH 2000, 20 tonnes.
Celui-ci devait permettre de remplacer le canon tracté TR-F1 de l’Armée de terre, conservant sa souplesse d’emploi et ses couts réduits, tout en gommant ses faiblesses, avec une mobilité largement accrue, une plus grande allonge grâce à son tube de 52 calibres, et une précision exceptionnelle, grâce à un nouveau calculateur balistique inertiel recalé par GPS.
Le succès commercial et opérationnel du CAESAR, y compris en Ukraine, démontre que les ingénieurs français sont parvenus à relever ce défi, y compris dans le domaine des couts, un CAESAR coutant de 4 à 5 m€, un peu plus qu’un M777, et toujours 4 fois moins cher qu’un M109 et cinq fois plus économique qu’un PZH 2000.
Le concept du canon porté a, depuis, été repris par de nombreux industriels, en suède avec L’Archer, en Allemagne avec le RCH-155, en Israël avec l’Atmos, en Chine avec le PCL-181, et même en Russie, avec le 2S43 Malva. Les États-Unis ont, pour leur part, développer le Brutus, une référence directe au Caesar français, sans pour autant en avoir les qualités.
Quel avenir pour l’Artillerie de l’US Army ?
À l’occasion de ce symposium, le général Riley a donné les axes poursuivis par l’US Army en matière de modernisation de son artillerie, après l’arrêt du programme de super-canon ERCA.
Le M109-52 de BAE systems, equipé du canon L52 de Rheinmetall, est certainement l’hypothèse privilégiée, aujourd’hui, pour faire évoluer son M109.
Comme on pouvait s’y attendre, la piste privilégiée, aujourd’hui, repose sur le développement de nouvelles munitions de précision à propulsion additionnée, permettant d’accroitre la portée et la précision de chaque tir, avec le remplacement du tube de 39 calibres du M109, par un tube de 52 calibres.
Les industriels sont déjà prêts à répondre à cette demande. Ainsi, BAe, associé à Rheinmetall, propose une version du M109A7, baptisée M109-52, équipé du canon L52 de Rheinmetall qui équipe déjà le Pzh2000.
Apparemment, celui-ci s’est montré particulièrement résistant en Ukraine, supportant plus du triple du nombre de tirs prévus, sans altération de la portée, de la précision ou de la sécurité. La Corée du Sud, mais aussi Israël et Krauss-Maffei Wegmann, seraient également dans les rangs, pour proposer des solutions sur étagère, à l’US Army.
Toutefois, dans le même temps, le général Riley a laissé entendre que l’US Army pourrait aussi se tourner vers une solution plus légère et mobile que son M109, destinée à évoluer aux côtés des Stryker 8×8 au sein des brigades d’infanterie, ou des unités d’assaut.
Ce cahier des charges pourrait correspondre à l’ATMOS israélien, mais aussi, et surtout, au CAESAR français, qui a fait de la mobilité son ADN, en tant qu’alternative, non aux canons automoteurs, mais à l’artillerie tractée. À suivre donc…
Article du 28 mars en version intégrale jusqu’au 5 mai 2024