Vers l’achat de 60 Robots d’Investigation (ROBIN) pour les unités du Génie

Vers l’achat de 60 Robots d’Investigation (ROBIN) pour les unités du Génie

Le Fardier MKII de Soframe

Un avis de marché du 21 février concerne l’acquisition de robots d’investigation (ROBIN) destinés aux missions de levée de doute ou d’investigation portant sur des objets suspects de type « engins explosifs improvisés » au profit des unités du Génie de l’armée de Terre française.

Selon la DGA, le système ROBIN se positionne sur le segment des robots lourds (supérieurs à 1500 kg).

Il se compose :
– d’une plateforme téléopérée à plusieurs centaines de mètres et équipée de moyens d’observation et de communication ;
– d’un bras d’investigation équipé d’un outil multifonctions ;
– d’éléments d’environnement (lot de bord, timon, accessoires fixés sur la plateforme…).

Le système ROBIN permettra, après la détection d’un objet suspect enterré, de retirer la couche de matériau dissimulant l’objet, d’observer et permettre ainsi une première analyse. Le cas échéant, l’objet sera déplacé pour l’extraire et l’éloigner de l’axe de progression. Sur longues distances, le ROBIN est transporté sur une remorque attelée à un véhicule de type Griffon (la remorque est hors du périmètre de la présente procédure). Le système ROBIN doit également pouvoir être tracté, attelé directement à un véhicule de type Griffon, sur des distances de l’ordre de plusieurs centaines de mètres parcourues à une vitesse de 30km/h. Le marché porte sur la fourniture d’un maximum d’environ 40 systèmes ROBIN et environ 20 systèmes ROBIN sans bras d’investigation (i.e. plateformes robotiques nues).

Soframe pourrait présenter son Fardier MKII.

Destiné à l’armée de Terre, le futur Engin du Génie de Combat vient de franchir un nouvelle étape

Destiné à l’armée de Terre, le futur Engin du Génie de Combat vient de franchir un nouvelle étape


Jusqu’à présent, le programme SCORPION [Synergie du Contact Renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] s’est concentré sur le remplacement des blindés médians de l’armée de Terre, avec la mise en service des Griffon, des Serval et autres Jaguar. Mais il vise également à renouveler les capacités des unités du Génie, via le projet EGC [Engin du Génie de Combat], appelé auparavant MAC [pour Moyen d’Appui au Contact].

Actuellement, les régiments du génie disposent de l’EBG [Engin Blindé du Génie] qui, mis en service en 1989, a été conçu à partir du châssis du char AMX-30B2. Depuis, il a fait l’objet de deux opérations de modernisation, la dernière ayant consisté à lui installer une climatisation et à remplacer le bras de levage par un autre modèle pour lui permettre d’effectuer des travaux de terrassement.

Le projet EGC vise à remplacer non seulement les EBG mais aussi les EGRAP [Engins du génie rapide de protection] et les EGAME [Engins du génie d’aménagement]. En outre, l’an passé, il a été rejoint par la Belgique, au titre du partenariat stratégique CaMo [Capacité Motorisée]. Il s’agira de permettre à la composante Terre de la Défense belge de remplacer ses véhicules Pionnier.

Selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30, l’armée de Terre devrait recevoir ses cinq premiers EGC avant 2030 [et 125 d’ici 2035]. Mais ce calendrier ne sera pas tenu, selon la consultation de marché que vient de publier l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr], chargée de suivre ce programme pour le compte de la France et de la Belgique.

En effet, les premières livraisons de l’EGC ne sont pas attendues avant 2031. Au total, 200 exemplaires devront être produits, pour un coût compris entre 800 millions et 1,2 milliard d’euros [somme qui tient compte du développement, de la production et du soutien initial].

« L’OCCAr a l’intention de négocier et d’attribuer un contrat par le biais d’un processus concurrentiel qui devrait démarrer en 2025. Celui-ci sera ouvert uniquement aux fournisseurs de l’OCCAr issus de ses États membres et de l’Union européenne », explique l’organisation.

Selon l’armée de Terre, l’EGC devra s’intégrer au réseau SCORPION, en ayant une « mobilité adaptée au rythme de la manœuvre tactique », ce qui passera par des « capacités élevées à organiser le terrain dans des délais contraints pour l’appui à la manœuvre offensive et défensive ». Aérotransportable, il offrira une « protection suffisante pour permettre de réaliser des travaux sous le feu ».

À ce jour, un seul candidat pour ce projet est connu : l’Auroch. Développé par CNIM Systèmes industriels, qui s’est associé à Texelis et KNDS France, il s’agit d’un véhicule de type 8×8 affichant une masse de 28 tonnes. Équipé de système optroniques pour surveiller son environnement et d’un tourelleau téléopéré de 7,62 mm, il serait en mesure de rouler à 80 km/h sur route, grâce à un moteur diesel de 600 chevaux.

Photo : Illustration / Auroch

En être ou ne pas en être ? Telle est la question

En être ou ne pas en être ? Telle est la question

 

par Blablachars – publié le 20 février 2025

https://blablachars.blogspot.com/2025/02/en-etre-ou-ne-pas-en-etre-telle-est-la.html#more


L’audition par la Commission de la défense nationale et des forces armées d’Alexandre Dupuy sur la coopération européenne a permis au directeur des activités Systèmes de KNDS d’exposer les vues et les ambitions du groupe dans le domaine. Évoqué par le Président de la Commission, puis mentionné par A. Dupuy dans son propos liminaire, avant d’être l’objet de plusieurs questions, le MGCS a évidemment constitué le fil conducteur de cette audition et avec lui la pertinence de développement d’une solution de transition, représentée par le Leclerc Evo. Pour Jean-Michel Jacques, le MGCS reste une des coopérations les « plus emblématiques » au sujet de  laquelle les parlementaires « sont nombreux à s’interroger. » Blablachars vous livre ci-dessous un aperçu des propos d’A. Dupuy et quelques réflexions sur le contenu de cet audition.

Durant un peu plus d’un heure, le directeur des activités Systèmes de KNDS a donc pu exposer les vues et les positions de la firme sur les différents sujets, livrer quelques informations intéressantes et répondre aux questions des députés présents. Dans son propos liminaire, Alexandre Dupuy a tout d’abord évoqué les différents aspects de la coopération européenne et les engagements de KNDS citant la Joint Venture (JV) CTAI créée il y a trente ans pour le développement du canon de 40mm. Cet armement initialement prévu pour le Jaguar et l’Ajax connait aujourd’hui un développement naval avec le Rapid Fire qui équipe les nouveaux Bâtiments Ravitailleurs de Forces (BRF) et dont le déploiement de la version terrestre est espéré par KNDS. En réponse à la question d’un parlementaire sur les opportunités d’extension du programme CaMo à d’autres pays, A. Dupuy a indiqué l’existence de « réflexions sur l’extension du modèle vers l’Irlande, selon des modalités qui restent à définir. » Cette annonce plutôt prudente  a été transformée ipso facto par de nombreux observateurs en contrat sonnant et trébuchant, au risque (une nouvelle fois) de compromettre les chances de l’industriel français qui a déjà vu plusieurs contrats lui échapper après des annonces mirobolantes. On ne peut que louer la prudence d’A. Dupuy et déplorer la persistance de ce travers gaulois qui consiste à faire chanter le coq avant le lever du soleil.

 

L’intérieur du Jaguar

 

Le char et plus particulièrement le MGCS, véritable fil rouge s’est donc invité dans cette audition dès l’introduction du Président de la Commission, avant d’être évoqué par A. Dupuy dans son propos liminaire et au cours de la séquence de questions. Dans son introduction, Jean-Michel Jacques a rappelé que le MGCS suscitait de nombreuses interrogations tout comme la pérennité du Leclerc dans sa version rénovée et la pertinence de développement d’une solution de transitoire, représentée par le Leclerc Evo. Si l’on sait que pour KNDS le caractère indispensable du char ne fait pas débat, sa masse qui pourrait se situer entre 40 et 70 tonnes est en revanche l’objet de questionnements. Pour A. Dupuy la situation du char a évolué depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, puisqu’avant cette date l’Europe des chars se divisait entre des chars modernisés comme le Leopard 2 ou le Challenger 2 et un char plus récent le Leclerc. Ce paysage a été modifié par l’arrivée d’un concurrent sud-coréen, le K2. Depuis février 2022, l’augmentation des flottes de chars, l’amélioration de leur survivabilité sont devenues des priorités pour la conception des futurs engins. Désormais le paysage blindé européen s’articule autour du futur char transalpin, issu de la coopération entre l’Italie et Rheinmetall, de projets politiques comme le FMBT (Future Main Battle Tank) et bien sur du MGCS (Main Ground Combat System). Concernant ce programme, A. Dupuy précise dans la suite de l’audition un certain nombre de points plutôt éclairants.

 

Les huit piliers du projet MGCS

 

On apprend ainsi que « tant que le MGCS avance, il faut continuer de s’y accrocher » et qu’il n’existe aucun antagonisme entre le développement du futur système et l’évolution annoncée du Leopard 2 par le gouvernement allemand. Cette absence  d’antagonismes repose sur les différences de calendrier existant entre les deux projets. Pour le MGCS le calendrier de développement prime sur celui des livraisons qui seront « phasées » pour permettre à un état européen qui achèterait le char allemand en 2030 (date probable de mise en service du futur Leopard) d’être aussi client du MGCS en 2050, en espérant que ces clients optent pour la version française du « système de systèmes ». En outre, le futur char allemand intégrera des briques technologiques utilisables dans MGCS ou en cas d’échec ou de retard du projet. Cette démarche est similaire à celle conduite par KNDS France illustrée par l’Ascalon, également symbole de la volonté de KNDS d’apporter à la coopération ce qu’il y a de mieux. Pour A. Dupuy « MGCS avance » et constitue une rupture. A ce titre, la question qui se pose est « d’en être ou de ne pas en être« . Le futur Leopard développé par l’Allemagne ne serait-il pas plutôt le produit d’appel du futur MGCS grâce auquel les industriels d’outre-Rhin devraient conserver leurs clients et conquérir de nouveaux marchés.

 

Le Leclerc Evo, un banc d’essai exportable

 

Concernant le Leclerc Evo, A Dupuy parle « d’un char  banc d’essai » pouvant être proposé à l’export, particulièrement sur des marchés où la présence allemande n’est pas souhaitée, par les autorités locales ou par Berlin. Cette ambition, qui sera affirmée en fonction du volume de commandes potentielles, doit être appuyée par l’État et la DGA qui continuent de progresser sur le sujet. On peut estimer légitime le souhait d’un appui étatique au projet, mais on aurait aimé que cette volonté exportatrice se traduise dans les faits. Tout d’abord par une déclaration forte devant la représentation nationale de la nécessité de développement d’un char de transition et de son adoption par l’armée de terre ou par la réaffirmation de l’impossible maintien des capacités opérationnelles du char (même rénové) jusqu’à la mise en service du MGCS. On peut aussi se demander si le soutien souhaité des autorités au Leclerc Evo exonère KNDS de toute initiative dans le domaine, comme le montre l’absence de l’engin au salon IDEX qui  se tient en ce moment  à Abu Dhabi. On avait découvert le Leclerc Evo en juin dernier à Eurosatory, revêtu d’une magnifique livrée sable qui semblait le destiner à des marchés spécifiques. Nombreux étaient ceux qui pensaient le retrouver en février 2025 pour affirmer à nos amis émiriens et aux visiteurs du salon que le « coup » réalisé à Eurosatory n’était pas qu’un feu de paille mais une démarche destinée à durer. Démarche qui aurait pu être portée par une déclaration d’intérêt de l’armée de terre et à laquelle nous aurions pu associer les forces armées émiriennes et les industriels locaux dans une véritable coopération. N’étant pas dans le secret des dieux, Blablachars ignore les (bonnes) raisons commerciales, techniques, financières ou stratégiques qui ont motivé KNDS à ne pas présenter le Leclerc Evo à Abu Dhabi, mais le déplore au moment où la Russie  pourtant en délicatesse sur la scène internationale, expose sur le même salon la dernière version de son T-90, le T-90MS.

 

Le T-90MS à IDEX

 

La fin de l’audition permet à Alexandre Dupuy, en réponse à la question d’un député, d’aborder le sujet du canon Ascalon et son développement initial au calibre de 120mm avant que les exigences imposées par les nouveaux blindages ne motivent le développement d’une solution de passage rapide au calibre de 140mm. Après ces généralités sur cette arme innovante, A. Dupuy indique que « si l’on sait faire en 120, en 140 on saura faire en 128, 132 ou 130[…] si on va vers une munition de 130mm, il faudra qu’elle soit compatible Ascalon. » Au delà de son aspect technique, cette déclaration ne serait-elle pas annonciatrice du futur arbitrage autour du pilier 2 « Feu principal » du projet franco-allemand ? On peut légitimement le penser, tant la solution hautement consensuelle, d’un Ascalon 130 aurait le mérite de satisfaire l’égo des différents partenaires et de donner un temps d’avance à l’Allemagne. Celle-ci ayant décidé de doter son futur Leopard du canon Rh-130 et de développer d’ici 2030 les munitions adaptées, ce qui devrait faciliter leur commercialisation sous timbre allemand et la reconnaissance de ce calibre comme calibre de référence pour les chars européens. En adoptant un Ascalon en 130mm, la France abandonnerait donc cette véritable rupture technologique, pourtant  souhaitée pour  le futur engin que Sébastien Lecornu n’hésite pas à qualifier de « futur du char. « 

 

Le canon Ascalon au tir

 

Cette audition permet donc de mesurer encore un peu plus le caractère éminemment politique du MGCS, déjà souligné à deux reprises par  Ralf Ketzel, le CEO de KNDS. Si cette caractéristique contribue à rendre le programme moins sensible aux aléas industriels et militaires et à diminuer son agilité, elle accroit en revanche sa vulnérabilité aux incidents politiques dont les prochaines élections allemandes pourraient être le premier avatar. Les propos d’Alexandre Dupuy qui succèdent à ceux du CEMAT en juin dernier, à la commande de 100 chars Leclerc rénovés rendent de plus en plus improbable l’adoption par l’armée de terre  d’un char de transition. Nous continuerons donc à pérenniser notre parc Leclerc, lui collant çà et là quelques rustines, en espérant que le Leclerc Evo rencontre le succès escompté. Il ne faut cependant pas oublier que l’exportation d’un char refusé par l’armée de terre reste un exercice difficile pour ne pas dire impossible, les échecs de l’AMX 32 et de l’AMX 40 sont là pour nous le rappeler.

Transformation de l’armée de Terre. Que signifie la réorganisation « vers une armée de Terre de combat » ?

Transformation de l’armée de Terre. Que signifie la réorganisation « vers une armée de Terre de combat » ?

En juillet 2023, le général d’armée Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), a lancé une transformation des forces terrestres françaises intitulée « Vers une armée de Terre de combat ».

Soldat de l'armée de Terre
Soldat de l’armée de Terre – Yann DUPUY/armée de Terre/Défense

Prenant acte de l’avènement d’une « nouvelle ère stratégique » d’une part, et de l’opportunité de consolidation offerte par la Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 de l’autre, le CEMAT entend faire évoluer le modèle « Au contact » de 2015 selon trois axes : « la modernisation des équipements, la refonte de l’organisation et l’adaptation du fonctionnement »

À travers cette « plus importante réforme de l’armée de Terre depuis la fin de la conscription  », l’intention du CEMAT est de libérer l’armée de Terre de la norme et des modalités, en plaçant la performance et l’efficacité au cœur de son fonctionnement par un modèle qui favorise la prise d’initiative et la responsabilisation des niveaux subordonnés. Comment cette réorganisation s’incarne-t-elle concrètement après un an de mise en œuvre ?


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Edito Transformation de l’armée de Terre

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Transformation de l’armée de Terre. Que signifie la réorganisation « vers une armée de Terre de combat » ?

KNDS France a officiellement dévoilé le Centurio X-30, un nouveau robot armé d’un canon de 30 mm

KNDS France a officiellement dévoilé le Centurio X-30, un nouveau robot armé d’un canon de 30 mm


Lors de l’édition 2018 du salon de l’armement aéroterrestre EuroSatory, KNDS France [Nexter, à l’époque] avait dévoilé l’Optio X20, son premier robot armé. En réalité, il s’agissait d’une mule robotisée THeMIS [fournie par l’estonien Milrem Robotics, ndlr] équipée de la tourelle téléopérée ARX-20 de 20 mm. Ce projet n’eut pas de suite. Ou, du moins, il ne suscita pas l’intérêt de l’armée de Terre.

Puis, cinq ans plus tard, KNDS France s’est associé à SERA Ingénierie, une filiale du groupe SOGECLAIR, afin de former le « champion français de la robotique militaire » et, partant, de développer un robot terrestre à partir de la plateforme « PHOBOS » afin de répondre aux besoins de l’armée de Terre.

« Grâce à une architecture robotique pointue, ce robot remplira des missions dangereuses comme du contreminage en assurant la sécurité de ses opérateurs » tout en « conjuguant au mieux mobilité, ergonomie et faible empreinte logistique », avaient expliqué KNDS France et Sera Ingénierie, lors de l’annonce de leur partenariat.

Partenariat qui a permis de mettre au point le véhicule robotisé Centurio. L’an passé, lors d’essais réalisés au camp de Canjuers, ce dernier avait « démontré sa grande mobilité » sur les terrains difficiles ainsi que ses capacités de « franchissement et de tractage rapide sur de longues distances ». Puis, lors d’EuroSatory 2024, KNDS France a présenté un Centurio doté d’un canon de 20 mm.

Depuis, la gamme s’est enrichie. Le 7 février, la Direction générale de l’armement [DGA] a illustré l’annonce de la notification du contrat-cadre DROIDE à KNDS France et Safran Electronics Defense avec une photographie montrant un Centurio armé.

Dix jours plus tard, KNDS France en a dit plus au sujet de ses projets en la matière. En effet, à l’occasion du salon de l’armement IDEX 25, organisé à Abou Dhabi, l’industriel a officiellement présenté le Centurio X-30, c’est-à-dire un Centurio doté d’une tourelle ARX-30 de 30 mm. « Officiellement » car l’industriel avait déjà communiqué – succinctement – à son sujet via le réseau social X, en octobre dernier.

« Nous sommes fiers de voir notre plateforme Phobos intégrée au Centurio X-30, la dernière innovation en robotique terrestre de KNDS France, dévoilée à IDEX 2025 », a commenté Sogeclair, via le réseau social LinkedIn. « Cette collaboration initiée il y a deux ans aboutit aujourd’hui à une alliance unique entre un système d’arme de pointe et la mobilité exceptionnelle de notre plateforme. Une avancée majeure pour l’innovation en robotique terrestre », a ajouté François Traxel, le directeur commercial du groupe.

De son côté, KNDS France a expliqué que le Centurio X-30 a été conçu pour apporter un « appui-feu lourd aux unités débarquées tout en pouvant être téléopéré ».

Et d’ajouter : « Grâce à ses capacités de mobilité autonomes, Centurio X-30 assiste l’opérateur en s’adaptant aux conditions du terrain. Il permet ainsi de réduire la charge cognitive en phase de faible intensité et d’apporter un soutien précieux à la prise de décision lors des engagements de haute intensité ».

Pouvant atteindre la vitesse de 60 km/h et évoluer sans avoir besoin de signaux de géolocalisation par satellite, le Centurio X-30 est mis en œuvre par un seul opérateur, chargé notamment de l’armement. Ce robot est doté de liaisons suffisamment « robustes » pour ne pas être perturbées par le brouillage électronique.

Photo : KNDS France

Lozère. Si vous voulez voir du matériel de guerre de près, c’est là qu’il faut aller

Lozère. Si vous voulez voir du matériel de guerre de près, c’est là qu’il faut aller

Un très gros exercice militaire est en cours en Lozère. En milieu ouvert. Mais l’armée va aussi présenter une partie de son matériel aux habitants jeudi 13 février 2025.

L'armée a sorti les gros moyens pour cet exercice.
L’armée a sorti les gros moyens pour cet exercice. (©13e DBLE)


Après l’Aveyron, les tirs ont commencé du côté de la Lozère. C’est l’exercice Gévaudan 25, qui voit se déployer des centaines de militaires durant plusieurs jours. Maintenant, c’est en milieu ouvert. Et l’armée invite la population à venir voir son matériel…

Gévaudan 25 (du nom de l’ancienne province qui précédait la Lozère) a commencé du côté aveyronnais le 3 février. Avec la 13e demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE), implantée à La Cavalerie, sur le plateau du Larzac (Aveyron), qui s’est entraînée sur le camp de Castelnau (quartier Monclar). Une campagne de tir qui n’a pas fait dans la demi-mesure : 15 000 cartouches ont été tirées !

Un groupement tactique interarmes

Désormais, depuis le lundi 10 et jusqu’au jeudi 13 février, le groupement tactique interarmes Monclar est déployé en Lozère, notamment dans le secteur de la ville de Mende.

Un groupement tactique interarmes (GTIA) c’est un rassemblement coordonné autour d’un régiment noyau des différentes armes de l’armée de terre française (infanterie, artillerie, cavalerie, génie).

15 000 cartouches ont été tirées dans l'Aveyron en quelques jours la semaine dernière.
15 000 cartouches ont été tirées dans l’Aveyron en quelques jours la semaine dernière. (©13eDBLE)

Et il est impressionnant. Pour la totalité de l’exercice, environ 500 légionnaires et militaires sont mobilisés, issus de onze unités. Avec 100 véhicules et blindés. On compte aussi un avion, quatre hélicoptères, 30 drones…

Gévaudan 25 en résumé.
Gévaudan 25 en résumé. (©13e DBLE)

« Cet exercice de préparation opérationnelle doit permettre aux militaires de s’aguerrir dans les conditions les plus proches de la réalité ainsi que de perfectionner leurs savoir-faire tactiques », précisait il y a quelques jours la préfecture de la Lozère.

En terrain libre

Et qui dit « terrain libre » dit visible de tous. Ainsi, des entraînements au combat urbain se déroulent, au nord et dans le centre de la Lozère, de jour comme de nuit. « La population lozérienne sera susceptible d’assister à la manœuvre de petits groupes de militaires à pied, à bord de véhicules ou encore d’assister au survol d’hélicoptères », prévenait la préfecture. Qui ajoutait que « quelques tirs d’exercice à blanc pourront être entendus dans les secteurs des communes comprises dans une zone d’action délimitée par les municipalités de Balsièges, Mende, Thoras et de Chanaleilles (ces deux dernières étant situées en Haute-Loire).

Dans la neige

« Après une phase d’infiltration et de bouclage, la 4/13 s’est emparée du Signal de Randon avant son redéploiement plus au sud grâce à leurs camarades du 3RHC (NDLR : 3e régiment d’hélicoptères de combat) » précisait ce mercredi la 13e demi-brigade.

Les hélicoptères se sont posés dans la neige au nord de Mende.
Les hélicoptères se sont posés dans la neige au nord de Mende. (©13e demi-brigade)
Des patrouilles dans la neige lozérienne.
Des patrouilles dans la neige lozérienne. (©13e demi-brigade)

 

Et pour ceux qui n’auraient pas croisé ces manœuvres dans la nature ou dans les rues, il reste une occasion de voir les militaires. Jeudi 13 février, en fin d’exercice, de 14 à 16 heures, ils présenteront leur matériel et leur armement au stade de Mirandol.

Le matériel sera présenté au public.
Le matériel sera présenté au public. (©13e Demi-brigade de Légion étrangère)
Les militaires fourniront des explications.
Les militaires fourniront des explications. (©13e Demi-brigade de Légion étrangère)

 

Auparavant, se tiendra la cérémonie de remise de fourragères présidée par le colonel Benjamin Brunet, chef de corps de la 13e Demi-brigade de Légion étrangère, sur le parvis de la cathédrale de Mende, place Urbain V, à partir de midi.

Le public est convié à assister à la cérémonie de remise de la fourragère sur la parvis de la cathédrale.
Le public est convié à assister à la cérémonie de remise de fourragères sur le parvis de la cathédrale. (©13e Demi-brigade de Légion étrangère)

«Le public est convié à assister à ce moment solennel dans la vie d’un légionnaire, marquant son appartenance à la 13e Demi-brigade de Légion étrangère. Les légionnaires recevront les fourragères et le cordon de l’ordre de la Libération, héritage du sacrifice des anciens du régiment depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’en Indochine », précise la 13e Demi-brigade.

En Côte d’Ivoire, l’armée française prépare un départ en douceur

En Côte d’Ivoire, l’armée française prépare un départ en douceur

Un soldat ivoirien à l’entrée du  43e BIMA, le 11 février.  Photo by Issouf SANOGO / AFP

 

Le 20 février, le camp militaire de Port-Bouët, près d’Abidjan, sera officiellement rétrocédé par la France à la Côte d’Ivoire, conformément à la politique de réaménagement du dispositif militaire français en Afrique.

Le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu est attendu à Abidjan pour cette cérémonie aux côtés de son homologue ivoirien, Téné Birahima Ouattara.

Le 43e bataillon d’infanterie de marine (43e BIMa) deviendra le camp Thomas d’Aquin Ouattara, du nom du premier chef d’État-major de l’armée ivoirienne dont le portrait est prêt à être dévoilé le jour J sur la façade du poste de commandement. Le 43e BIMa s’est installé en 1978 sur cette base stratégique, située à proximité de l’aéroport d’Abidjan, mais la présence militaire française remonte à l’époque coloniale.

Le retrait français s’opérera progressivement au cours de l’année 2025.

Un instructeur français lors d’une séance de tir avec des soldats ivoiriens Photo by Issouf SANOGO / AFP

Depuis quelques semaines, une petite centaine de parachutistes ivoiriens ont même déjà pris leurs quartiers sur place. « Nous effectuons quotidiennement de l’entraînement au combat, des activités de cohésion avec nos partenaires français. La cohabitation est très bonne », assure le capitaine Ange Yoboué Kouamé, chef du détachement des parachutistes. Sur le stand de tir, l’adjudant-chef français Frédéric supervise l’une des premières séances de l’armée ivoirienne sur place. « On est juste là avec deux moniteurs pour les conseiller, les appuyer. Par la suite, ils seront autonomes », explique t-il. Toutefois une petite centaine de soldats français va se maintenir pour des missions de formation et d’accompagnement, la rétrocession du camp de 230 hectares permettant à la Côte d’Ivoire de former davantage de troupes sur place.

Le ministère des Armées a commandé 530 véhicules légers tactiques polyvalents protégés pour l’armée de Terre

Le ministère des Armées a commandé 530 véhicules légers tactiques polyvalents protégés pour l’armée de Terre


Selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30, l’armée de Terre devrait posséder 2038 blindés de type Serval à l’horizon 2035, dont 1060 acquis au titre du programme « Véhicule léger tactique polyvalent protégé » [VLTP-P]. Et cela, afin d’équiper les « unités de combat et d’appui au contact de l’environnement de SCORPION ».

D’où la commande qu’a récemment notifiée la Direction générale de l’armement [DGA] auprès de KNDS France, Texelis [dont les activités « Défense » sont sur le point d’être reprises par KNDS, ndlr], MBDA et CS Group.

En effet, via un communiqué publié ce 8 février, la DGA a annoncé qu’elle avait commandé 530 Serval « Appui SCORPION » au profit de l’armée de Terre, pour un montant avoisinant 1 milliard d’euros. En outre, 97 autres Serval ont également fait l’objet d’une commande, cette fois au titre du programme SCORPION.

Cet « investissement est réalisé dans le cadre du programme véhicule léger tactique polyvalent [VLTP]. Il est également porté par les programmes Défense Surface Air Basse Couche et Lutte anti-drone en charge respectivement de l’acquisition des systèmes de Défense Sol-Air et de Lutte anti-drones », a précisé la DGA.

Ces Serval « Appui SCORPION » permettront la « mise sous blindage » et l’intégration à l’environnement SCORPION des unités de l’armée de Terre qui, dédiées au commandement, à l’appui et au soutien, sont amenées à évoluer dans « la zone des contacts », au sein d’une brigade interarmes.

Le programme VLTP-P permettra ainsi à l’armée de Terre de moderniser des capacités vieillissantes, voire « orphelines » depuis plusieurs années. Comme cela a déjà été annoncé, il est question de développer plusieurs nouvelles versions du Serval, dont une dédiée à la défense sol-air [DSA], avec une tourelle dotée de missiles sol-air de type MISTRAL 3, et une autre pour la lutte antidrone [LAD], avec l’intégration d’un radar, d’un système de détection des radiofréquences, d’une conduite de tir et d’un canon de 30 mm.

Le Serval « Appui SCORPION » se déclinera également en version NCT [nœud de communications tactiques] avec l’intégration de capacités de communications satellitaires [Syracuse IV] et hertziennes.

« Le Serval est doté d’un haut niveau de performances sur les plans de la mobilité, de la protection, de l’autonomie ainsi que d’une capacité de projection remarquable. Sa modularité est complétée par l’intégration de nouvelles fonctions de haute valeur ajoutée », rappelle la DGA.

Le VLTP-P est le troisième incrément d’un programme plus large, appelé VLTP. Celui-ci s’est d’abord concrétisé par l’acquisition de 4 380 véhicules VT4 et de 103 véhicules sanitaires non protégés.

Cependant, l’armée de Terre ne devrait pas être la seule à être équipée de Serval étant donné que le programme VLTP-P doit aussi permettre aux fusiliers commandos de l’armée de l’Air & de l’Espace de remplacer leurs Véhicule d’intervention blindé, basés sur le VAB.

Après l’opération « Harpie », « Kapalu » assène un grand coup aux orpailleurs illégaux en Guyane

Après l’opération « Harpie », « Kapalu » assène un grand coup aux orpailleurs illégaux en Guyane

Après des années de lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane, l’armée française change de tactique : après l’opération « Harpie », place à « Kapalu », une opération de destruction systématique dont les résultats ne se sont pas fait attendre. Une technique d’une efficacité redoutable, qui pourrait être reproduite ailleurs dans la région.


L’hélicoptère des forces armées françaises survole l’étendue de la forêt amazonienne guyanaise, le long de la frontière avec le Brésil. Les pilotes, habitués à repérer les sites d’orpaillage depuis les airs, montrent des camps difficiles à discerner pour les non avertis.

Un changement de couleur de l’eau, une trouée dans la canopée peut leur indiquer la présence de garimpeiros, orpailleurs illégaux d’origine brésilienne. Parfois, un point blanc dans l’immensité verte ne laisse pas de place au doute.

« Ils sont trahis par leurs antennes Starlink« , le service de connexion par satellite leur permettant d’avoir du réseau internet, explique un pilote des Forces armées guyanaises (FAG).

Depuis des années, le département français d’Amérique du Sud est le théâtre d’une lutte perpétuelle entre orpailleurs clandestins et forces de l’ordre. Avec un succès tout relatif: 400 sites illégaux étaient recensés en 2024, selon des chiffres de la préfecture.

Mais en octobre, les forces de sécurité – gendarmerie et FAG conjointement – ont lancé une nouvelle opération baptisée Kapalu dans le bassin de la rivière Camopi, qui traverse la commune du même nom, à la frontière avec le Brésil. Le but : « éradiquer l’orpaillage » dans la zone, détaille le général Jean-Christophe Sintive, commandant de la gendarmerie en Guyane.

Une méthode systématique plus efficace

Pour cela, 150 militaires et gendarmes ont été déployés pendant six semaines dans cette région isolée de 3,000 km2, accessible uniquement par les airs et le fleuve, pour détruire l’intégralité des chantiers recensés.

Le maintien de plusieurs patrouilles sur place pour limiter le retour des garimpeiros a suivi cette « phase de destruction systématique ». Et ça marche, assurent les autorités.

« En 2019, l’est guyanais concentrait 20 % de l’orpaillage illégal en Guyane. En 2025, c’est 3 %« , détaille le général Sintive, selon qui l’orpaillage est devenu « résiduel » sur le bassin de la Camopi.

Les préjudices infligés aux garimpeiros – saisies de pirogues, d’or, de carburant… – sont estimés à environ cinq millions d’euros.

La méthode tranche avec l’opération « Harpie » lancée en 2008. Depuis longtemps, des élus locaux reprochaient aux militaires d’abandonner la zone – immense – une fois les puits illégaux et le matériel des orpailleurs détruit. Sitôt les militaires partis, les orpailleurs reprenaient leurs activités.

Des limites persistent : la réponse judiciaire, pas toujours adaptée. « Il y a un décalage entre la sophistication que requièrent les enquêtes et la dureté du milieu », pointe le procureur général près la cour d’appel de Cayenne, Joël Sollier. En témoigne le bilan de l’opération Harpie : depuis son démarrage, onze militaires français sont morts en mission.

Une lutte contre un crime organisé

L’orpaillage illégal s’apparente à du « crime organisé », insiste Joël Sollier. « Il ne peut y avoir qu’une organisation qui achemine 400 000 litres de pétrole chaque année, des quads en quantité, des pirogues, de la nourriture pour plusieurs centaines voire plusieurs milliers de personnes ».

Et malgré des centaines de gardes à vue chaque année, le travail de renseignement est long et interpeller les têtes de réseaux difficile.

Pourtant, la coopération avec le Brésil est bonne. C’est l’un des paramètres qui a convaincu les autorités de lancer l’opération Kapalu sur le bassin de la Camopi.

« Il y a une forte demande de la part des autorités, des élus et des chefs coutumiers », explique le préfet de la Guyane Antoine Poussier, venu fin janvier faire un premier bilan sur place.

Lors d’une visite en mars 2024, le président Emmanuel Macron avait promis « d’aller encore plus loin dans la lutte contre l’orpaillage illégal ». Neuf mois plus tard, « l’engagement est tenu, on poursuit la lutte », assure le préfet.

Mais de l’autre côté de la Guyane, à sa frontière avec le Suriname, les garimpeiros prospèrent encore, aidés par la présence d’innombrables comptoirs commerciaux susceptibles d’approvisionner les orpailleurs en vivres et matériel le long du fleuve Maroni. Les autorités assurent pourtant vouloir dupliquer là-bas aussi les méthodes de Kapalu.

Le ministère allemand de la Défense a notifié les premiers contrats pour le futur char Leopard 3

Le ministère allemand de la Défense a notifié les premiers contrats pour le futur char Leopard 3


Comme l’a répété la Direction générale de l’armement [DGA] à l’occasion de la commande des 100 derniers chars Leclerc devant être portés au standard XLR, le ministère des Armées n’envisage pas, pour le moment, de financer une solution « intérimaire » permettant d’attendre 2045 et la mise en service du Système principal de combat terrestre [MGCS – Main Ground Combat System], dont le développement fait l’objet d’une coopération entre la France et l’Allemagne.

Pour rappel, comme le prévoit un protocole d’accord signé en avril dernier par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue allemand Boris Pistorius, ce projet doit être réorganisé selon huit piliers capacitaires afin de garantir un partage des tâches à 50-50 entre les industriels des deux pays. Cependant, certains choix technologiques ne seront confirmés qu’à l’issue d’évaluations technico-opérationnelles. Ce sera ainsi le cas pour l’armement principal du futur char de combat de ce « système de systèmes ».

Sur ce point, deux solutions sont en lice. Ainsi, KNDS France défend son système ASCALON [Autoloaded and SCALable Outperforming guN], qui a la particularité de pouvoir tirer des obus de 120 ou de 140 mm, tandis que Rheinmetall entend imposer son canon de 130 mm, par ailleurs censé équiper le char KF-51 Panther. « Censé » car les deux pays qui l’ont choisi, à savoir la Hongrie et l’Italie ont préféré s’en tenir au traditionnel canon de 120 mm pour le moment.

Quoi qu’il en soit, lors de l’examen du projet de loi de finances 2025, l’automne dernier, plusieurs rapports parlementaires ont insisté sur la nécessité de soutenir l’ASCALON en s’appuyant sur char E-MBT du groupe KNDS ou sur une évolution du Leclerc. Ce qui est donc exclu pour le moment, même si le Délégué général pour l’armement, Emmanuel Chiva, a admis que « la question de la prolongation du char Leclerc jusqu’en 2040 [était] aujourd’hui identifiée ».

Outre-Rhin, on estime, au contraire, qu’une « solution de pont » permettant d’attendre le MGCS est nécessaire. Et celle-ci ne reposera pas sur le Leopard 2A8, c’est-à-dire la dernière version du char Leopard 2.

Chef des opérations de l’équipe du projet MGCS au sein de l’Office fédéral de l’équipement de la Bundeswehr, des technologies de l’information et de l’appui en cours d’emploi [BAAINBw], le colonel Armin Dirks n’avait laissé aucun doute à ce sujet lors de la dernière conférence annuelle « International Armoured Vehicle », organisée au Royaume-Uni, en janvier.

Alors qu’il est question d’un Leopard 2AX [ou Leopard 3, tant les évolutions attendues seront importantes] depuis plusieurs mois, le BAAINBw vient de notifier plusieurs contrats pour développer cette « solution de pont ». C’est en effet ce que vient de révéler la presse spécialisée allemande, sur la foi d’avis d’attribution de marché publiés le 5 février via la plateforme européenne « EU Tenders » [ou TED].

Ainsi, ce Leopard 3 devrait être armée d’un canon de 130 mm étant donné que Rheinmetall s’est vu notifier des contrats pour mener des études techniques en vue de développer au moins trois modèles d’obus de ce calibre.

« Cela suggère qu’une décision préliminaire a été prise en faveur du canon de 130 mm de Rheinmetall, au moins pour la solution du pont et peut-être même pour le MGCS » a résumé Europaïsche Sicherheit & Technik [ESUT].

En outre, le BAAINBw a retenu Hensoldt et KNDS Deutschland pour mener des études sur un nouveau système de conduite de tir.

La première vise à mettre au point un « système de réglage automatique sur le terrain » pouvant être adapté « à toutes les variantes du Leopard 2 » avec un canon de 120 mm et quelle que soit la variante de l’ordinateur de contrôle de tir. Quant à la seconde, confiée à KNDS Deutschland, elle doit permettre de « corriger automatiquement les influences thermiques sur le canon, lesquelles sont susceptibles de réduire sa précision ».

Enfin, KNDS Deutschland a également été chargé de développer un nouveau groupe motopropulseur, appelé OLYMP. D’après des sources sollicités par Hartpunkt, le moteur serait produit par Liebherr, qui « motorise » déjà les véhicules de combat d’infanterie Marder 1 et Lynx KF41.

« Dans le cadre de l’étude visant à augmenter l’agilité de la chaîne cinématique, un moteur alternatif [moteur à combustion] doit être développé. Il convient d’utiliser autant de composants du système existant [pièces identiques] que possible », a précisé le BAAINBw dans son avis de marché.

Les résultats de ces études devront être communiqués en novembre 2026, au plus tard. Ce qui est conforme au calendrier qui avait été évoqué par ESUT en janvier dernier, l’objectif étant de mettre en service ce Leopard 3 au début des années 2030.