Envol de Griffon: de La Rochelle et de La Valbonne, vers Tapa (Estonie)

Envol de Griffon: de La Rochelle et de La Valbonne, vers Tapa (Estonie)

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 8 mars 2023

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Le chargement, en vue du déploiement par voie ferrée pour l’Estonie d’une quarantaine de véhicules tactiques, a été effectué lundi à La Rochelle et mercredi à La Valbonne, les trains étant attendus le 16 mars en Estonie. 

Cette opération logistique visait à déployer depuis deux sites en France: La Rochelle (photo ci-dessus. Y ont été chargés des Griffon du 126e RI) et La Valbonne (photo ci-dessous), les véhicules de combat et de soutien du nouveau sous groupement tactique interarmes français engagé sur le flanc Est à Tapa, en Estonie, au sein de la mission Lynx. Le dispositif français est intégré au Battle Group de l’Enhanced Forward Presence sous commandement britannique.

En étroite coopération avec la SNCF, ces deux trains militaires rejoindront l’Estonie au terme d’un voyage de 3 000 km).

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Pour le nouveau mandat, armé par la 13e Demi-brigade de la Légion étrangère (renforcée par des éléments d’artillerie, du génie et du soutien et par quatre AMX-10RC), le sous groupement tactique interarmes sera doté des moyens « les plus modernes et performants, dont le Véhicule blindé multi-rôle Griffon, qui après avoir démontré ses capacités au Sahel, est déployé en Estonie pour renforcer le dispositif Lynx« , selon l’armée de Terre.

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Ce mouvement logistique a été coordonné par le Poste de commandement du Contingent national Terre – Europe continentale (PC NCC – EC National Contingent Command) basé à Lille. Ce poste de commandement est responsable de la Coordination du mouvement logistique assurant ainsi une autonomie de projection de bout en bout en Europe.

 

Le GSIAT, point de départ de la ligne de vie de l’exercice ORION

Le GSIAT, point de départ de la ligne de vie de l’exercice ORION

 

Sans eux, ni ravitaillement, ni maintenance, ni appui sanitaire pour les forces engagées dans la phase 2 de l’exercice ORION. « Eux », ce sont les quelque 500 militaires du groupement de soutien interarmées de théâtre (GSIAT) désormais installé à Sète. Un maillon essentiel chargé de réceptionner, regrouper et distribuer l’ensemble des ressources vers l’avant, donc indispensable pour la poursuite des opérations. 

Un point d’entrée unique

Le spectacle était pour le moins inhabituel pour les habitant de Sète. Ni paquebot, ni flots de touriste en ce vendredi matin ensoleillé, mais un unique roulier (ou Ro-Ro) déversant plusieurs centaines de véhicules militaires, de containers et de combattants. Sans le savoir, les Sètois viennent d’assister à une nouvelle phase de l’exercice ORION : le débarquement de la force interarmées de réaction immédiate (FIRI) et du GSIAT. L’enjeu pour ce dernier ? Être en mesure d’amener « le gros » pour « faire grossir la force ». Soit l’équivalent, ce jour-là, d’un bataillon d’artillerie, d’un bataillon du génie, d’un bataillon logistique et d’autres unités à faire transiter jusqu’à la zone tenue autour de Castres par les régiments de la 11e brigade parachutiste.

Vivres, matériels, véhicules et munitions : la totalité du soutien des troupes au contact passe désormais par le GSIAT, unique porte d’entrée logistique. Ce second débarquement de l’exercice ORION, les armées l’ont rendu possible par la sécurisation de la tête de pont et la mise en place d’un « sea port of debarkation » (SPOD). Une opération critique mais nécessaire pour pérenniser les efforts, et qui démontre « toute la complexité du soutien logistique d’une opération d’entrée en premier », souligne le commandant du groupement, le général de brigade Pierre Fauche.

Débarquement à Sète de la FIRI, entre autres composée d’éléments de la 13e demi-brigade de la légion étrangère, du 54e régiment d’artillerie et du 3e régiment d’artillerie de marine (Crédits image : armée de Terre)

Les premiers éléments parachutés ou débarqués les 25 et 26 février n’avaient emporté avec eux qu’une autonomie initiale qui « selon leur capacité d’emport, leur a permis de tenir deux ou trois jours pour les parachutistes et jusqu’à six jours pour les forces débarquées ». Les livraisons limitées par air ou via les embarcations envoyées par les porte-hélicoptères amphibies se sont succédées jusqu’à l’installation du SPOD et l’activation du GSIAT. Le seul Ro-Ro parvenu à Sète vendredi dernier aura permis d’injecter 10 jours supplémentaires d’autonomie, soit l’équivalent de 700 m3 de carburant et de 150 containers. Et si le SPOD est touché, il sera toujours possible de s’appuyer sur un « airport of debarkation », à l’instar de celui rendu disponible par la prise fictive de l’aéroport de Béziers.

L’effort est conséquent mais ne suffira pas en cas d’engagement majeur. L’autre mission des logisticiens sera donc d’agréger tous les appuis extérieurs disponibles. En provenance des alliés, le GSIAT étant dimensionné pour amalgamer le soutien d’armées partenaires, mais aussi de la part de la nation-hôte, ici l’Arnland. « Nous étudierons la possibilité d’utiliser leurs stocks de carburant, certaines infrastructures ou de mutualiser le soutien médical grâce à leurs hôpitaux. Tout cela reste toujours un peu complexe, car dépend de ce qu’il reste de la nation-hôte », explique le général Fauche.

Amener « le sang et l’oxygène » vers l’avant

ORION est majeur à plus d’un titre pour la logistique des forces. « On se réapprorie les exercices en terrain libre, au contact de la population et hors des grands camps très cadrés. Ce qui est nouveau, c’est avant tout le volume des forces et l’importance du volet interarmées dans l’ensemble des champs, y compris l’influence et le cyber ». Il est aussi une vitrine capacitaire pour un pays susceptible d’endosser le rôle de nation cadre au sein d’une coalition. 

ORION rappelle aussi à quel point le soutien regagne en sensibilité à la lumière du conflit ukrainien. « Nous sommes une cible de choix, car nous sommes en quelque sorte le sang et l’oxygène des muscles. Sans carburant, le combat s’arrête. Sans soutien santé, la catastrophe est certaine ». La résurgence des engagements majeurs et l’évolution des menaces changent la donne, alors le soutien se protège, s’adapte et, parfois, innove pour tenir tout au long des 200 km qui séparent Sète de l’avant. 

La résilience des systèmes d’information, l’un des défis auxquels la logistique des forces est à son tour confrontée (Crédits image : armée de Terre)

« Nous sommes confrontés au même ennemi symétrique. Il nous est notamment indispensable de disposer de la supériorité aérienne et d’une défense sol-air », relève le commandant du GSIAT.  Exit les longs convois adoptés durant l’opération Barkhane, la logistique se segmente et se disperse pour être plus discrète et échapper aux capteurs et capacités de frappes adverses. « Nous sommes davantage sur un principe de petites pulsations. Il y a tout un cadencement des différentes rames de véhicules par gamme d’une dizaine plutôt que par 150 ». Entre la multiplications des itinéraires, des points de passage et des horaires, « c’est un autre challenge en matière d’organisation et de contrôle des mouvements ». 

« Des incidents sont prévus », indique le général Fauche. L’ennemi auquel le GSIAT s’attend, c’est avant tout l’ennemi résiduel. Ce sont « quelques individus qui ont échappé aux forces d’entrée en premier, se sont dispersés et seront capables de mener des actions coups de poing pour détruire des stocks, par exemple ». Ce qui oblige à redoubler de vigilance. Des unités en provenance du 8e régiment de parachutistes d’infanterie de marine (8e RPIMa) ont donc été détachées en renfort pour sécuriser le dispositif. L’attaque est également pressentie dans les champs immatériels, le cyber en tête. Le défi, c’est en effet aussi « notre capacité à sécuriser nos systèmes d’information ». Autant de « surprises » génératrices de précieux enseignements pour s’assurer de maintenir la ligne de vie des forces le jour venu. 

Contretemps douanier en Slovaquie pour le centre de maintenance d’armes ukrainiennes

Contretemps douanier en Slovaquie pour le centre de maintenance d’armes ukrainiennes


 

Tracasseries navrantes…

par Philippe Chapleau – Linges de défense – publié le 21 février 2023

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Le projet de Berlin d’installer en Slovaquie (dans la ville de Košice) un site de réparation et de maintenance des armements utilisés par les Ukrainiens se heurte à des soucis « douaniers » concernant leur réexpédition en Ukraine, a reconnu lundi le gouvernement allemand.

J’ai consacré un post en novembre dernier à ce hub de réparations mis en place par la co-entreprise KNDS (NEXTER et KMW). Il s’agit d’assurer le MCO des véhicules fournis aux Ukrainiens par les deux équipementiers et leurs pays. Les véhicules concernés sont les suivants:
– obusiers automoteur PzH 2000 (155 mm)
– obusiers automoteur CAESAR (155 mm)
– lance-roquettes multiple MARS II (version allemande du M270 MLRS)
– blindés antiaérien courte portée Gepard
– véhicules blindés de transport Dingos.

« Pour l’instant, nous avons encore des aspects douaniers qui doivent être réglés« , a expliqué un porte-parole du ministère allemand de la Défense. « Nous espérons pouvoir renvoyer plus rapidement en Ukraine les choses qui arrivent pour être réparées. Ce n’est pas le cas pour l’instant« .

Berlin travaille sur des « solutions alternatives« , a-t-il ajouté, refusant de donner plus de détails sur les autres options possibles. En Allemagne?

Berlin s’efforce maintenant de mettre en place des installations de maintenance aussi proches que possible de l’Ukraine où les équipements fournis pourront être entretenus et réparés. La position géographique de la Slovaquie, qui a une frontière avec l’Ukraine, en fait un partenaire de choix.

Filière petit calibre : vers la fin d’un serpent de mer ?

Filière petit calibre : vers la fin d’un serpent de mer ?

par – Forces opérations Blog – publié le

 

Régulièrement déterrée par la représentation nationale, la relance d’une filière souveraine de munitions de petit calibre trouve un nouvel écho avec l’enjeu de la relocalisation de certaines productions stratégiques pour les armées. Deux options sont étudiées, indiquaient hier les députés Vincent Bru (MoDem) et Julien Rancoule (RN), auteurs d’un rapport sur les stocks de munitions français.

Abandonné depuis deux décennies par la France pour des raisons économiques, ce marché du petit calibre « était unanimement considéré il y a encore peu comme abondant et fortement concurrentiel », rappelait Julien Rancoule. Pour ce dernier, cette analyse est désormais datée. L’inflation des prix, les pénuries de matières premières, une demande en croissance et l’évolution du contexte stratégique contribuent à rebattre les cartes dans les ministères concernés.

« Le ministère de l’Intérieur nous a fait part de ses difficultés à s’approvisionner en munitions de petit calibre au profit des forces de l’ordre au début du conflit ukrainien », complétait le député RN. Résultat : impossible de se fournir sur le marché international pour recompléter un stock dont la visibilité était descendue à deux mois. Et un projet de relocalisation aujourd’hui porté par le ministère de l’Intérieur.

« Particulièrement intéressant », ce projet vise à créer une filière de munitions de calibre 9 mm « à partir de la réhabilitation d’anciennes usines ». Bien qu’initialement destinée aux forces de sécurité intérieures, celle-ci pourrait ensuite s’ouvrir aux besoins des armées. Le plan, « semble-t-il assez avancé », passerait par la formation d’une société « type SAS publique-privée, ce qui permettrait d’avoir un avantage sur les prises de commandes directement par le ministère et la DGA ». Cette structure pourrait reposer sur l’entreprise bretonne Nobel Sport, plusieurs fois citée auparavant et « effectivement impliquée sur ce dossier ».

De 40 à 100 M€ seraient nécessaires pour mettre sur pied une filière du 9 mm jugée « viable » grâce aux seuls besoins exprimés par les forces de sécurité intérieure et les armées, mais aussi par d’autres acteurs tels que les douanes et les agents pénitentiaires, voire les sociétés de sécurité privée. Derrière l’indépendance des approvisionnements, l’intérêt est aussi d’ordre économique. Relancer l’activité en France permettrait d’économiser six centimes par munition de 9 mm par rapport à l’export. Pour le député RN, ce n’est « qu’une question de volonté politique pour que ce projet aboutisse à assez court terme au final parce qu’on nous a parlé de munitions dès fin 2024 ».

L’opération ne va cependant pas sans plusieurs réserves. « Tout d’abord, ce n’est qu’un projet, un projet qui n’est pas abouti », tempérait Vincent Bru. Sa rentabilité, ensuite, doit être garantie tant par l’assurance de débouchés à l’export que par l’élargissement à d’autres références, à commencer par les calibres 5,56 mm et 12,7 mm utilisés par les armées. À défaut de filière nationale, un autre scénario a priori moins risqué est avancé, celui d’une coopération avec « un voisin européen tel que notre partenaire belge ». Un voisin qui « a fait des propositions dans ce sens ».

Les BITD française et belge, faut-il le rappeler, disposent chacune d’un munitionnaire de premier plan : Nexter d’un côté et FN Herstal de l’autre. Les deux pays partagent par ailleurs un « ADN » commun par l’entremise de Nexter Arrowtech Belgium et du groupe EURENCO, tous deux implantés des deux côtés de la frontière. Qu’importe le format retenu, une telle alliance franco-belge capitaliserait en partie sur des moyens et savoir-faire existants et réduirait par là l’investissement étatique. Un paramètre qui aurait pour intérêt de rendre les deux projets compatibles, leur combinaison ne faisant que contribuer à renforcer la sécurisation des approvisionnements.

Crédits image : FN Herstal

Les Armées veulent une quarantaine de MALTEM, Matériel Léger de Traitement de l’Eau Mobile

Les Armées veulent une quarantaine de MALTEM, Matériel Léger de Traitement de l’Eau Mobile

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par Philippe Chapleau – Ligne de défense – publié le 8 février 2023

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Après les « modules et châssis roulants d’hygiène et de cuisson d’aliments » que recherche le SCA (voir aussi mon post du 20 décembre dernier), voici un nouvel appel d’offres pour du matériel de vie en campagne.

Cette fois, il s’agit du Matériel Léger de Traitement de l’Eau Mobile  ou MALTEM.

On connaissait la STEM (station de traitement des eaux mobiles) qui permet de produire et de distribuer de l’eau, en totale autonomie et à partir de sources naturelles. Et avant la STEM, il y avait l’UMTE, l’unité mobile de traitement d’eau).

Le MALTEM doit satisfaire le besoin de production en eau de consommation humaine (EDCH) en réalisant le pompage d’une eau brute (polluée, salée…), son traitement en EDCH puis le stockage et la distribution de l’EDCH sur le théâtre d’opérations. La capacité de production en fonction du type d’eau est dans la gamme 1,5- 4,5m3 par heure.

Il s’agit d’un système interarmées monté sur une remorque. MALTEM circule sur route, route dégradée, chemin et terrain naturel sur des théâtres extérieurs sur lesquels les armées sont engagées. Il est destiné à être déployé en permanence et doit être en mesure de résister aux conditions climatiques extrêmes.

Le marché en cours porte sur quelques 40 exemplaires et comprend des prestations de soutien dédié et des prestations de maîtrise technique.

Pour en savoir plus sur « la gestion de l’eau en opération extérieure », on lira ce document du CICDE.

Orion: quand l’externalisation n’est plus un vilain mot

Orion: quand l’externalisation n’est plus un vilain mot

 

par Philippe Chapleau – Ligne de défense – publié le 3 février 2023

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HEMEX Orion (voir mon post), le grand exercice militaire de 2023, vise à « entraîner les armées françaises dans un cadre interarmées et multinational, sur un scénario pouvant aller jusqu’à la haute intensité, qui implique une coordination multi-milieux et multi-champs avec l’ensemble des domaines émergents (influence, supériorité informationnelle, cyber…) ».

Orion va intégrer des entreprises privées qui ont contribué à son élaboration ou qui prendront part à son déroulement. Ces externalisations restent limitées mais elles méritent d’être signalées.

Ainsi, la phase 3 d’HEMEX Orion porte sur les « travaux civilo-militaires« . Cette phase, qui aura lieu de la mi-mars à la fin mars, s’articule autour de 5 thèmes:
1) soutien civil à l’engagement des armées via des acteurs publics et privés,
2) droit et normes: les contraintes,
3) RH et réserves,
4) rétroaction sécuritaire sur le territoire national,
4) communication et lutte informationnelle. 

Le thème 1 est indiscutablement lié au concept d’externalisation. Il reconnaît la nécessité d’un soutien civil aux armées engagées dans l’exercice mais aussi, dans une perspective plus large, dans toute opération qu’elle soit de haute intensité ou pas. Ce soutien, comme l’a bien rappelé un général de la division Emploi des forces lors d’un briefing de 2022, concerne l’apport des acteurs publics et privés. Ces derniers disposent d’équipements et offrent des prestations que ce soit dans le transport, le stockage, l’énergie, la restauration, le logement, le génie civil et même l’assistance médicale. Et, comme en témoignent de nombreux posts sur ce blog, de nombreuses armées ne rechignent pas à utiliser ces capacités… 

ORION, d’autres externalisations

Pour l’élaboration du scénario, le ministère français des Armées a fait appel à une société canadienne, Calian, qui fournit « des solutions de simulation et d’entraînement pour les forces armées » et qui est « spécialisée dans la simulation de situations de haute intensité ». Calian est donc à ce titre une ESSD: une entreprise de services de sécurité et de défense.

Une société française, Crisotech (filiale de Deveryware), a été retenue, quant à elle, pour l’animation de l’environnement opérationnel dans les phases 3 et 4 d’Orion. Sa GREY CELL, composée d’une douzaine d’experts, sera chargée de « simuler les organisations gouvernementales d’Arnland », pays qui va donc être attaqué et en partie envahi, ce qui provoquera des mouvements de réfugiés, des déplacés et des prisonniers de guerre. 
Crisotech animera aussi l’exercice AsterX 2023 (le premier date de 2021) qui se tiendra en parallèle d’Orion et qui contribuera de nouveau à l’entraînement du commandement de l’Espace.

Enfin, lors de la phase 2, l’exercice verra la participation d’une force adverse (FORAD), armée par des unités françaises et alliées, dimensionnée en conséquence. L’ESSD ARES (ex-SDTS) sera engagée avec ses avions lors de cette phase d’actions aéronavales en Méditerranée.  ARES fournira des plastrons.

La log à la peine.

De récents déboires en Roumanie (voir mon post) ont démontré le manque de moyens des forces armées en matière de restauration, hébergement etc. Comment va-t-on accueillir, nourrir, loger, les milliers de soldats déployés dans l’est de la France en particulier? Pour les logisticiens et le Commissariat, c’est un casse-tête dont certains cadres n’hésitent pas à faire part. Le COM LOG pourrait ainsi envisager de sous-traiter certaines fonctions de transport (carburant entre autres).

L’Europe voulait la paix, mais doit préparer la guerre

L’Europe voulait la paix, mais doit préparer la guerre

 

par Pierre d’Herbès – Revue Conflits – publié le 24 janvier 2023

https://www.revueconflits.com/leurope-voulait-la-paix-mais-doit-preparer-la-guerre/


L’invasion russe de l’Ukraine a brutalement confronté l’Europe à sa propre impuissance. Réduites au rang de quasi-spectatrices du conflit, les nations du continent n’ont d’autre choix que le réarmement et la coopération militaire. Une situation qui régénère, de facto, l’OTAN dans sa vocation défensive. Même si les défis opérationnels de l’Alliance sont aujourd’hui nombreux. Du côté français, la conjoncture ouvre des opportunités alors que les forces de Paris accentuent leur manœuvre en Roumanie et dans les pays baltes.

La réalité, glaciale, s’est définitivement imposée en février dernier, lors de l’invasion russe de l’Ukraine. L’Europe ne dispose pas de suffisamment de capacités coercitives aptes à dissuader l’action d’un belligérant sur son sol. Malgré les difficultés éprouvées par la Russie face à la défense ukrainienne – appuyée par l’aide internationale- aucun pays d’Europe ne serait en possibilité de mener une contre-attaque décisive contre les forces de Moscou ; il en irait de la même manière dans le reste de l’Europe orientale. C’est la raison pour laquelle l’OTAN, auparavant abondamment critiquée, voit maintenant sa légitimité se raffermir.

L’Alliance est-elle en mesure d’assurer durablement la sécurité de l’Europe ? De fait, aucun pays d’Europe de l’Est ne serait capable d’assurer seul sa défense face à Moscou. A contrario, la tendance à se reposer sur les capacités de l’OTAN, et donc sur l’armée américaine, a largement grevé les capacités militaires des pays européens. Une donnée qui doit dorénavant pousser les pays du continent au réarmement et à la résolution de leurs lacunes capacitaires. L’enjeu réside autant dans la montée en puissance de l’OTAN que dans la sortie de la dépendance militaire à Washington. Cette dernière, d’ici quelques années, du fait de son basculement de puissance vers l’Indopacifique, ne sera plus en mesure d’assigner qu’une part minoritaire de ses forces à l’Alliance.

L’impérative montée en puissance

La plupart des pays du continent ne disposent que d’une autonomie stratégique réduite, voire nulle. Leur engagement en opération est alors conditionné à l’intervention d’un État disposant des moyens logistiques (production, stockage, transport, MCO, etc.) et opérationnels (renseignement, projection de forces et de puissance, ouverture de théâtre, etc.) adéquats, dans les quatre dimensions, terre, mer, air et espace. Un rôle assumé depuis 30 ans, en coalition, par les États-Unis ; et dont est aussi capable, à une plus petite échelle, la France, comme en ont témoigné avec succès les opérations Eufor, Barkhane ou encore Takuba.

Or, l’Europe doit faire face aujourd’hui à l’éventualité d’autres attaques russes à l’Est de son territoire. Sans compter les menaces réelles d’autres états belligérants comme la Turquie ou même l’Azerbaïdjan. Peu de pays européens seraient en mesure de leur imposer leur volonté, même un aussi petit État que Bakou. La question d’un réarmement massif, visant l’ensemble du spectre capacitaire, apparaît donc comme un impératif stratégique.

Après l’électrochoc ukrainien, plusieurs pays ont ainsi annoncé des politiques de défense ambitieuses, notamment l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la Pologne. Cette dernière affiche, toutes proportions gardées, le plus gros effort du continent : passage progressif du budget militaire à 3% du PIB, commandes exponentielles de matériel (blindés, chasseurs, armement anti-char, hélicoptères de combat, artillerie lance-roquette, etc.) et augmentation de la dimension de ses forces. Varsovie veut s’imposer comme une puissance militaire incontournable en Europe. C’est l’un des principaux soutiens à l’Ukraine sur le continent.

La logistique : un point saillant

Depuis la fin de la guerre froide, les capacités logistiques des pays de l’OTAN n’ont pas vu leurs capacités évoluer, voire se sont érodées. Cela malgré l’ouverture progressive de l’Alliance aux pays d’Europe centrale et orientale, anciens membres du pacte de Varsovie. En cause, les faiblesses capacitaires décrites plus haut, mais aussi le manque d’infrastructures. Les pays d’Europe de l’Est, les « neuf de Bucarest », se caractérisent ainsi par un faible coefficient de mobilité, du fait d’une faible infrastructure ferroviaire, routière et aéroportuaire. Ces lacunes auraient un impact direct délétère sur les capacités de projection, de mobilité et de résilience des forces de l’Alliance, dans le cadre d’une riposte à une attaque russe. C’est donc bien la capacité de l’OTAN à générer, transporter et ravitailler (régénérer) ses forces, dans toutes les dimensions, qui est ici remise en question.

Plusieurs initiatives doivent apporter une réponse à cette faiblesse structurelle. La coopération structurée permanente (CSP) européenne poursuit un programme de construction de réseaux d’hubs logistiques militaires en Europe. Le projet est mené par l’Allemagne, la France et Chypre. Complémentaire et très prometteur, le chantier du « Solidarity Transport Hub » (CPK en polonais) mené par Varsovie intéresse l’OTAN de prés. Le CPK sera un complexe de transport multimodal aéroportuaire, ferroviaire et autoroutier. Situé au carrefour des grands axes de communication d’Europe de l’Est, il fera de la Pologne le point nodal de la mobilité centrale-européenne : notamment dans le cadre du nouveau corridor de transport (marchandises et passagers) : « mer Baltique – mer Noire – mer Égée » encouragé par l’UE. L’envergure du CPK en fait un candidat idéal pour être le hub logistique militaire d’Europe de l’Est. Il imposera la Pologne comme un pilier stratégique de la sécurité européenne.

Une carte à jouer pour la France

Dotée d’une armée opérationnelle, autonome et expérimentée, la France est en mesure d’exercer un vrai leadership dans la montée en puissance des armées européennes. Même si, parallèlement, Paris doit aussi travailler à la massification, et à la conversion partielle, de son outil de défense aux nouvelles exigences de la haute intensité. Celui-ci s’était forgé, depuis 30 ans, dans une logique expéditionnaire adaptée à des conflits de basse à moyenne intensité. Elle y a affiné ses doctrines de projection de force et de puissance : des capacités maitrisées par un club très restreint de puissances.

Dans une intervention télévisée, au début du mois de mars, le président Macron rappelait la nécessité de disposer d’une défense européenne autonome. Le retour en force de l’OTAN n’est pas nécessairement contradictoire avec cette doctrine. D’autant que le contexte européen, après huit mois de guerre, l’y contraint diplomatiquement. Parallèlement, la volonté d’autonomie stratégique européenne voulue par la France a, in fine, buté sur l’atlantisme britannique et germanique. Un changement d’approche s’impose même si la finalité ne change pas.

Avec l’échec maintenant consommé du couple franco-allemand, la France aurait une carte à jouer en s’investissant, via l’OTAN, puis de manière bilatérale, en direction des PECO (Pays d’Europe centrale et orientale). Notamment la Pologne, dont les achats successifs à l’industrie de défense américaine sont probablement moins le résultat d’un atlantisme à tout crin que de son isolement politique au sein de l’Union européenne. Une double politique de coopération militaire appuyée, et d’investissement dans les secteurs critiques attenants, dont les infrastructures logistiques, procurerait à Paris une position de force en Europe de l’Est. In fine, c’est potentiellement par l’OTAN que la France pourrait continuer le développement de son propre système d’alliance. Celui-ci s’étend déjà à la Grèce et poursuit son développement outre-mer (Émirats arabes unis, Indonésie, etc.).  L’investissement estonien dans le Sahel ne serait-il d’ailleurs pas la réciproque du déploiement de la mission française Lynx sur son territoire depuis 2017 ? À ce titre, le déploiement de la mission Aigle en Roumanie, depuis février 2022, va dans le bon sens, mais doit être amplifié.

M. Lecornu : le président Macron a demandé « l’instruction de la cession de chars Leclerc » à Kiev

M. Lecornu : le président Macron a demandé « l’instruction de la cession de chars Leclerc » à Kiev

https://www.opex360.com/2023/01/19/m-lecornu-le-president-macron-a-demande-linstruction-de-la-cession-de-chars-leclerc-a-kiev/


 

« La Crimée est notre terre, notre territoire, notre mer et nos montagnes. Donnez-nous vos armes et nous récupérerons nos terres », a lancé M. Zelenski. Et cela alors que, la veille, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait assuré que les Alliés fourniraient à l’Ukraine des armes « plus lourdes et plus modernes » pour l’aider à se défendre contre la Russie.

Après avoir obtenu des systèmes d’artillerie avancés, comme le M142 HIMARS américain, le PzH2000 allemand ou encore le CAESAr français, ainsi que des batteries de défense aérienne Patriot [et peut-être Mamba], l’Ukraine insiste désormais pour disposer de chars de conception occidentale. Et la France lui a promis de lui livrer, d’ici deux mois, des AMX-10RC… tandis que le Royaume-Uni lui enverra 14 Challenger 2, avec une trentaine d’obusiers automoteurs AS-90 et d’autres véhicules blindés.

Seulement, et au-delà des problèmes logistiques [l’AMX-10 RC et le Challenger 2 n’utilisent pas de munitions aux normes de l’Otan] et de maintien en condition opérationnelle [MCO], cela reste insuffisant… Reste que la Pologne est prête à livrer 14 Leopard 2 [de fabrication allemande] à l’Ukraine. De même que la Finlande, voire le Danemark. Sauf que, pour cela, une autorisation de Berlin est nécessaire. Or, le chancelier Olaf Scholz, n’est pas enclin à la donner… Comme du, reste, 43% des Allemands, à en croire un sondage de la Deutsche Presse-Agentur [cela étant, 37% sont favorables à la livriaosn de Leopard 2 et 16% sont indécis].

D’après le Wall Street Journal, qui cite des responsables allemands, M. Scholz pourrait autoriser l’envoi de Leopard 2 en Ukraine qu’à la condition que les États-Unis livrent également des chars M1 Abrams. Or, pour Washington, il en est hors de question.

« Je ne pense pas que nous en soyons là », a déclaré Colin Kahl, le numéro trois du Pentagone, alors qu’il était interrogé sur ce sujet. « Le char Abrams est un équipement très compliqué. Il est cher, il requiert une formation difficile […]. Je crois qu’il consomme 11 litres de kérosène au km », a-t-il expliqué. « Ce n’est pas le système le plus facile à entretenir », a-t-il ajouté, sans pour autant exclure une évolution de la position américaine.

En attendant, et après les cinquante véhicules de combat d’infanterie [VCI] Bradley promis à Kiev le 5 janvier [en plus des quarante Marder allemands dont la livraison a été annoncée le même jour, ndlr], les États-Unis devraient débloquer une nouvelle tranche d’aide, d’un montant de 2,5 milliards de dollars. Et dans la liste des équipements susceptibles d’être fournis à l’armée ukranienne figureraient une centaine de blindés de transport d troupes Stryker.

Si obtenir des Leopard 2 et des M1 Abrams est difficile pour Kiev, qu’en est-il des chars Leclerc? L’idée d’en livrer à l’armée ukrainienne a été avancée dans une tribune publiée en septembre dernier dans les pages du quotidien Le Monde par Pierre Haroche, un expert en sécurité internationale passé par l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire avant d’atterrir à l’Université Queen Mary de Londres.

Depuis, l’ambassadeur de France en Ukraine, Étienne de Poncins, a confirmé l’intérêt de Kiev pour le char Leclerc lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 9 novembre. Puis, un peu plus d’un mois après, alors qu’il était en visite officielle à Paris, le Premier ministre ukrainien, Denys Shmyhal, a affirmé que les Ukrainiens seraient « très reconnaissants » si la France leur en livrait…

En tout cas, l’exécutif français examine la question. C’est en effet ce qu’a affirmé Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors de la dernière séance des questions au gouvernement au Sénat, le 18 janvier, dans une réponse au sénateur François Bonneau [Union centriste].

« La France conforte son aide militaire en livrant des chars de combat légers AMX-10 RC. Nous saluons ce geste, mais il est impossible de différer davantage la livraison de matériels blindés plus performants – chars lourds, missiles, lanceurs sol-air – , pour mieux protéger les civils. […] Allez-vous compléter ces livraisons par des chars Leclerc et des systèmes anti-missiles? », avait demandé le parlementaire.

Selon les explications données par M. Lecornu, tout cession éventuelle d’armes à l’Ukraine est évaluée selon trois critères. « Premièrement, qu’elle réponde à une logique défensive, pour maîtriser l’escalade. Deuxièmement, qu’elle ne détériore pas notre modèle de sécurité et de défense […]. Troisièmement, le maintien en condition opérationnelle de ce qui a déjà été livré à l’Ukraine », a-t-il dit, avant de faire observer que la maintenance des Leclerc « est une question très sensible ».

Cela étant, a poursuivi M. Lecornu, « le Président de la République a demandé au Gouvernement de fournir une réponse rapide, d’où la livraison des chars AMX-10, saluée par l’Ukraine », et « il a également souhaité l’instruction de la cession de chars Leclerc à l’aune de ces trois critères ».

Pour rappel, l’armée de Terre ne comptera que 200 chars Leclerc portés au standard XLR à l’horizon 2030, sur les 406 lui ont été livrés à partir des années des 1990. Et ceux qui ont été mis sous cocon ont été « cannibalisés » pour faire fonctionner ceux en première ligne. Qui plus est, les équipages sont loin du compte, s’agissant des heures d’entraînement, avec seulement 54 heures par an alors que l’objectif fixé par la LPM 2019-25 est de 115 heures…

La livraison de radars GM-200 et le soutien des CAESAr ont été au menu de la visite de M. Lecornu à Kiev

La livraison de radars GM-200 et le soutien des CAESAr ont été au menu de la visite de M. Lecornu à Kiev

http://www.opex360.com/2022/12/29/la-livraison-de-radars-gm-200-et-le-soutien-des-caesar-ont-ete-au-menu-de-la-visite-de-m-lecornu-a-kiev/


 

En revanche, ce déplacement a été l’occasion pour M. Lecornu d’évoquer avec Oleksii Reznikov, son homologue ukrainien, ainsi qu’avec le président Volodymyr Zelenski, les capacités qui font actuellement défaut aux forces ukrainiennes.

Il s’est agi de « bâtir un agenda de soutien militaire de la France à l’Ukraine pour les prochaines semaines et les prochains mois. J’ai des propositions à faire au président de la République, d’une part, et d’autre part, […] on a créé un fonds de soutien, assez inédit d’ailleurs [car] on est le seul pays à l’avoir mis en place, de 200 millions d’euros […] qui permettra à l’Ukraine de directement s’approvisionner auprès des industries de défense françaises. C’était l’occasion de faire un point d’étape important sur ce sujet », a en effet expliqué M. Lecornu, sur les ondes de RTL, ce 29 décembre.

Mais au-delà d’éventuelles livraisons d’équipements militaires, l’un des enjeux majeurs est d’assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] de ceux qui ont déjà été envoyés aux forces ukrainiennes. À commencer par les 18 Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], prélevés sur la dotation de l’armée de Terre française. Or, ces pièces d’artillerie ont été intensivement utilisées.

« Certains dégâts deviennent sérieux sur les CAESAr », a admis M. Lecornu, d’après Le Figaro. Et leur taux de disponibilité « inquiète » l’armée ukrainienne. On savait que l’un d’entre-eux avait récemment été touché par une munition rôdeuse russe de type « Lancet » [et il est désormais hors d’usage]. Mais d’autres, avance le quotidien, sont « immobilisés pour maintenance ». Et d’ajouter : « La partie ‘camion’ a souffert. Des tourelles doivent parfois être remplacées. Les tubes des canons vont aussi bientôt devoir être réparés ».

A priori, l’idée est de permettre à l’Ukraine, quand c’est possible, d’assurer elle-même la maintenance des CAESAr. Sur ce point, M. Reznikov a dit souhaiter « davantage de coopération avec les entreprises françaises pour faciliter les réparations » sur place.

Cela étant, et comme l’a encore montré la nouvelle vague de 120 missiles russes tirés contre des infrastructures essentielles ukrainiennes, ce 29 décembre, l’urgent pour Kiev est de renforcer ses capacités de défense aérienne. Déjà, l’Ukraine a déjà reçu des systèmes IRIS-T SLM, Hawk et NASAMS de la part de certains de ses partenaires. Et les États-Unis lui ont promis une batterie Patriot PAC-3 qui ne sera cependant opérationnelle d’ici plusieurs semaines.

« On a besoin de donner des moyens de légitime défense à l’Ukraine. On n’est pas sur des moyens offensifs mais bien sur des moyens défensifs », a fait valoir M. Lecornu auprès de RTL. « Donc, on l’a fait avec des batteries de missiles CROTALE récemment [deux unités, pour la défense à courte portée, ndlr] ainsi qu’avec des missiles MISTRAL [à très courte portée, ndlr] », a-t-il ensuite rappelé.

Ces moyens devraient être complétés par au moins un radar de détection aérienne GM-200 [ou Ground Master 200], produit par Thales. En tout cas, Kiev en a fait la demande auprès de la France.

« On a évidemment des discussions sur les radars de longue portée, comme le radar de Thales GM-200. C’est un des dossiers qu’on a fait aboutir lors de ce déplacement à Kiev », a affirmé le ministre des Armées.

Selon Thales, le GM-200 est un radar de moyenne portée qui « couvre une gamme complète de menaces, depuis les engins volant à faible vitesse et basse altitude, jusqu’aux objectifs furtifs et hautement manœuvrants » et il « peut également détecter les hélicoptères dissimulés derrière le relief ou la végétation et pouvant surgir inopinément ».

Ce radar, basé sur le GM400α [de longue portée, ndlr], possède de « capacités de détection et d’alerte » offrant aussi aux combattants une « protection face aux roquettes, aux tirs d’artillerie et de mortiers ». En outre, il permet également de disposer « simultanément des coordonnées des tirs et des impacts pour de multiples menaces ».

Par ailleurs, l’Ukraine souhaite également obtenir au moins un un système franco-italien Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAM/T] « Mamba ». Récemment, M. Reznikov a assuré que « Paris avait réagi positivement » à cette demande… Mais qu’il restait à convaincre l’Italie, qui n’en possède que cinq exemplaires.

A priori, la président du conseil italien, Georgia Meloni, qui vient de débloquer une nouvelle aide de 10 millions d’euros en faveur de l’Ukraine, a promis des systèmes de défense aérienne à M. Zelensky. Mais sous réserve, à précisé son ministre de la Défense, Guido Crosetto, que cela « n’affaiblisse pas les capacités » des forces transalpines.

En tout cas, selon M. Lecornu, des discussions sont encore en cours avec l’Italie sur ce sujet. Mais, a-t-il dit, « il est encore trop tôt pour se prononcer ». Cela étant, a-t-il continué, le président Macron « nous a justement demandé des schémas du possible mais ce sont des unités dont a besoin pour protéger le sol et le ciel français ». Pour rappel, l’armée de l’Air & de l’Espace ne dispose que de huit systèmes Mamba.

Les vestes thermiques de l’armée de Terre fournies par Marck, Leo Minor et Goldteck Textil

Les vestes thermiques de l’armée de Terre fournies par Marck, Leo Minor et Goldteck Textil

 

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 20 décembre 2022

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Adieu la polaire! L’armée française a enfin attribué à trois sociétés le contrat pour la fabrication de ses futures vestes thermiques polyvalentes . La valeur totale de ce marché hors TVA est de 22 941 000 euros.

Ont été retenus:
– Marck et Balsan pour un marché de 11 778 000 € (photo ci-dessous)
– Leo Minor pour un marché de 4 233 000 €
– Goldeck Textil gmbh pour un marché de 6 930 000 € (photo ci-dessus). L’Autrichien Goldeck Textil fournira 90 000 vestes thermiques polyvalentes de la marque Carinthia, développées pour les opérations hivernales ou en zones climatiques froides.

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Ce contrat va permettre à l’armée de Terre va dire adieu à la polaire, jugée trop lourde et trop épaisse. Elle sera remplacée par une « veste thermique polyvalente ». J’ai consacré deux posts à ce remplacement: voir mon post du 23 septembre 2020 et celui du 17 décembre 2021