Orion 4: les sapeurs d’Angers ont ouvert la voie aux Leclerc de la 2e brigade blindée

Orion 4: les sapeurs d’Angers ont ouvert la voie aux Leclerc de la 2e brigade blindée

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 4 mai 2023

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Ils n’étaient qu’une quarantaine sur les quelque 12 000 soldats français et étrangers engagés dans Orion 2023, le plus grand exercice militaire de ces trente dernières années; mais les sapeurs angevins du 6e régiment du génie ont rempli leur mission avec efficacité.

La phase 4 de l’exercice Orion s’est jouée ces quinze derniers jours dans l’est de la France, dans un quadrilatère de 400 km sur 250 km, en partie dans les camps de Champagne (Suippes, Mailly, Sissonne, Mourmelon, Bitche) mais aussi en terrain libre, sous l’œil intéressé des populations locales.

A Givry-sur-Aisne, un bourg de 300 habitants sur les bords de la rivière, les curieux étaient nombreux, dès le petit matin, pour observer la manœuvre des engins du génie. « Les militaires du 6e RG ? Ils sont déjà à l’œuvre et préparent le franchissement« , explique le colonel Cedric Méreuze qui commande le 31e régiment du génie. « Pourquoi ce franchissement ? Parce que les ponts sur la rivière ont été détruits ou endommagés par l’ennemi qui se replie. Parce qu’il faut faire franchir l’Aisne aux unités de la 2e brigade blindée qui a lancé sa contre-attaque ».

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Selon le scénario de la phase 4 d’Orion, l’État Mercure souhaite rétablir son influence régionale sur l’État Arnland. Il a d’abord apporté un soutien matériel et financier à la milice Tantale en lutte contre les forces gouvernementales d’Arnland. Puis il a lancé une attaque aéroterrestre pour faire reculer les forces d’une coalition rassemblée, sous commandement français et sous mandat Onu et Otan, pour protéger l’intégrité de l’État Arnland. Les brigades alliées, soutenues par l’aviation et l’artillerie, ont d’abord contenu les assaillants puis ont contre-attaqué ; d’où l’impératif et rapide franchissement de l’Aisne par les unités blindées en vue d’une action décisive.

« A six heures du matin, le génie de combat a aménagé deux points de passage sur la rivière », explique le major Patrick, le chef de la section du 6e régiment du génie d’Angers qui renforce le 31e régiment du génie de Castelsarrasin. « En 15 minutes, nous avons déployé un engin de franchissement de l’avant qui permet des franchissements continus aux véhicules jusqu’à 70 tonnes puis un pont flottant motorisé (PMF) ».

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Le major commande la quarantaine de sapeurs angevins dont le sergent Jonathan. Lui a supervisé la mise en place du PMF qui « peut être utilisé comme un pont ou comme un bac naviguant d’une rive à l’autre ». Aussitôt les engins de franchissement installés, les VBL (véhicules de combat légers) de la 2e brigade blindée ont traversé la rivière et lancé des patrouilles alors que les chars Leclerc blindés frappés de la croix de Lorraine du 12e régiment de cuirassiers franchissaient l’Aisne à leur tour en vue de la bataille de Mourmelon.

Mission accomplie pour les sapeurs : la contre-offensive franco-alliée a pu se poursuivre victorieusement.

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« Ils ouvrent la voie », avec les sapeurs légionnaires du 1er REG

« Ils ouvrent la voie« , avec les sapeurs légionnaires du 1er REG

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 10 novembre 2022

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


A plusieurs reprises, ces dernières semaines, j’ai eu l’occasion d’écrire sur le déminage, en particulier en Ukraine. Ils ouvrent la voie, sapeurs légionnaires du 1er REG, un livre (160 pages, 21€) de Victor Ferreira qui vient de sortir chez Mareuil éditions, tombe à pic. 

950 légionnaires du 1er régiment étranger de génie (1er REG) sont stationné à Laudun (Gard).  Le 1er REG est est le régiment de génie combat de la 6e brigade légère blindée. Il a été créé le 1er juillet 1984.

Ce livre permet de saisir chaque instant de la vie de ces légionnaires du 1er REG, au régiment comme sur le terrain : le réveil, la montée des couleurs, le sport, la consultation à l’infirmerie, le repas, l’entraînement, etc.

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Les photographies ont été réalisées sur une même période de quelques mois par le photographe Victor Ferreira mais aussi par les légionnaires sur le terrain. Les différentes missions ou situations dont les photos témoignent se déroulent donc quasi simultanément, que ce soit au quartier, en exercice ou en opération.

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Victor Ferreira s’est engagé dans la Légion étrangère en 1984, qu’il a quittée en 2007 en tant qu’adjudant-chef. Aujourd’hui reporter-photographe, Victor est le co-auteur de Légionnaire et Démineur parus chez Mareuil Éditions.

Gard : l’armée déploie un pont flottant pour franchir le Rhône à Laudun

Gard : l’armée déploie un pont flottant pour franchir le Rhône à Laudun

Le support flottant peut transporter jusqu’à trois engins en plus des hommes présents sur les bords. Ici, un griffon et petit véhicule protégée ont franchi le Rhône / Chloé Lopez

Près de 500 militaires de différentes unités de l’armée de terre ont réalisé un franchissement « tactique » du Rhône par moyens génies en zone hostile dans le cadre de l’exercice Rubicon à Laudun-L’ardoise. Un support flottant à deux portières a été utilisé pour transporter les hommes et les véhicules. 

Ils étaient environ 500 militaires sur le terrain. Ce lundi 7 novembre, plusieurs unités de l’armée de terre ont pris part aux côtés des hommes du 1er régiment étranger de génie (REG) de Laudun-L’ardoise. Ensemble, ils ont débuté un franchissement « tactique » du Rhône par moyens génies en zone hostile. Cela s’inscrit dans le cadre de l’opération Rubicon.

« On a installé un embarcadère de fortune, raconte le lieutenant-colonel Benoît. On a ensuite mis en place ce que l’on appelle un support flottant à deux portières qui va permettre de transporter les véhicules et les hommes d’un point A à un point B. » Cela ressemble à une grande navette où deux à trois véhicules (selon leur taille) peuvent être transportés. Le trajet entre les deux rives dure une dizaine de minutes.

Près 60 véhicules doivent franchir le Rhône

À l’arrivée, les passagers sont débarqués en premier puis les engins sortent tour à tour. « Le but est vraiment de rester le moins de temps possible parce que ça peut vite devenir dangereux », explique le capitaine Thibault. Au total, entre 50 et 60 véhicules doivent franchir le Rhône. L’opération va durer dans la nuit de lundi 7 à mardi 8 novembre.

Lancement des grandes manoeuvres pour le futur Engin du génie de combat

Lancement des grandes manœuvres pour le futur Engin du génie de combat


Comme pressenti durant Eurosatory, le ministère des Armées a lancé les grandes manœuvres au profit du génie de combat. La Direction générale de l’armement (DGA) explore désormais le marché pour répondre aux besoins du programme d’« Engin du génie de combat » (EGC).

Renouveler le génie de combat

Quelque peu « oublié » dans la loi de programmation militaire 2019-2025, le renouvellement des matériels majeurs du génie de combat est encore revenu en filigrane lors de récentes auditions parlementaires. Le sujet est maintenant l’objet d’une demande d’informations, étape préalable au lancement d’une procédure d’acquisition en bonne et due forme. 

Mission essentiellement assurée par des engins blindés du génie dont l’âge moyen est aussi élevé que leur taux de disponibilité est faible et, dans une moindre mesure, par l’engin du génie rapide de protection (EGRAP) et l’engin du génie d’aménagement (EGAME). Peu protégés, les deux derniers ne peuvent être considérés comme des engins de combat, pointe la DGA. 

Avec l’EGC, il s’agira de rationaliser cette capacité d’appui au contact « en adaptant les technologies les plus récentes aux contraintes des engagements futurs ». Ses mission principales ? Garantir le maintien du rythme du groupement tactique interarmes (GTIA) en appuyant les manoeuvres offensives et défensives et le déploiement d’urgence. 

Entre un système unique, un ensemble de plateformes distinctes, des véhicules à roues ou à chenilles, l’adaptation d’une base civile ou le développement d’un véhicule militaire, la question reste ouverte. La DGA n’exclut pas d’adopter une démarche incrémentale au cours de laquelle l’EGC incorporerait progressivement des innovations issues du secteur civil, notamment en matières d’énergie et d’automatisation. 

Deux industriels français se sont déjà positionnés. CNIM Systèmes Industriels (CSI), en coopération avec Texelis et Nexter, devrait proposer une solution dévoilée durant le dernier salon Eurosatory. Moins prolixe sur le sujet, Arquus annonçait en mars 2021 préparer une réponse en partenariat avec Volvo.

Ni le calendrier, ni les cibles du programme ne sont connus, mais le scénario du lancement d’un appel d’offres l’an prochain semble se confirmer. Il pourrait être suivi par la notification d’un contrat en 2024. Les commandes pourraient porter sur entre 70 et 150 exemplaires, estimait-on il y a peu dans les rangs industriels. 

Les performances attendues

Pour la DGA, le principal défi sera de trouver le bon équilibre entre « l’aptitude à réaliser des travaux de terrassement », « une mobilité tactique suffisante permettant d’accompagner due déplacement des unités appuyées » et « une capacité à agir sous le feu ». Aux industriels de parvenir à concilier les exigences de puissance, de mobilité et de protection.

Côté performances, c’est peu dire si le trio piloté par CSI avait visé juste en planchant sur sa solution. Les fonctions du futur EGC restent liées aux travaux du génie. Il devra donc principalement être en mesure de creuser une position de tir pour char lourd en moins d’une heure, de creuser 15 m de fossé anti-char ou de tranchée en une heure, ou encore de lever et déplacer une charge d’au moins 3 tonnes.  

L’aérotransportabilité par A400M en un seul fardeau devra être assurée, limitant le poids de l’ensemble du système à environ 30 tonnes. Pour tenir la cadence du GTIA, l’EGC sera capable d’évoluer à 60 km/h sur route durant plus de 350 km, et avec une autonomie maximale de 600 km. En terrains boueux ou sablonneux, la vitesse moyenne descend à 20 km/h sur six heures consécutives. Ses capacités de franchissement seront similaires aux véhicules 4×4 et 6×6 mobilisés par les GTIA de l’armée de Terre.

Quant à la survivabilité, l’EGC présentera nativement un bon niveau de protection contre les menaces balistiques, potentiellement renforcé au moyen de kits additionnels selon les missions, et d’un très bon niveau contre les mines. L’ajout d’un tourelleau téléopéré SCORPION de 12,7 mm, donc a priori le modèle T2 déjà monté sur Griffon, est envisagé. L’intégration dans la bulle SCORPION et, plus tard, dans TITAN, sera assurée par l’intégration d’équipements communs comme la radio CONTACT et le système d’information SICS. 

D’autres opérations majeures sont prévues au profit des sapeurs. Le franchissement et le bréchage, par exemple, ont été cités au rang des rattrapages prioritaires par le CEMAT, le général Schill. « Nous avions prévu d’acquérir plus tard des capacités de bréchage et de franchissement. Il nous faudra probablement le faire maintenant, car nous avons vu combien les Russes ont eu de difficultés à franchir les cours d’eau et les zones minées », expliquait-il fin juillet aux députés de la commission défense. Attendu en 2021, le lancement de l’opération SYFRALL a été reporté à 2022. 

Crédits image : 13e RG