Justice et reconnaissance : acquittement d’un Gendarme du GIGN, symbole du courage des forces de l’ordre

Justice et reconnaissance : acquittement d’un Gendarme du GIGN, symbole du courage des forces de l’ordre

Dans une décision marquée par la sagesse et la reconnaissance de la complexité des missions des forces de l’ordre, la Cour criminelle de Saint-Omer (62) a rendu un verdict de clémence à l’encontre d’un membre dévoué du GIGN. 

Le 22 février, après un examen minutieux et quatre jours d’audience chargés d’émotion, le Gendarme impliqué dans l’intervention tragique à Fouquières-lès-Lens (62) en 2018, qui a conduit à la mort d’Henri Lenfant, âgé de 22 ans, a été acquitté.

Face à une situation d’extrême tension et dans le cadre de ses fonctions pour garantir la sécurité publique, l’agent a dû prendre une décision rapide lors d’une tentative d’interpellation qui a malheureusement tourné au drame.

L’engagement sans faille des Gendarmes du GIGN, reconnus pour leur professionnalisme et leur courage, a été une fois de plus mis en lumière lors de cette opération délicate visant à interpeller des individus sur un parking près de l’aire d’accueil des gens du voyage.

La réactivité de l’agent, appelé en renfort, face à un suspect refusant d’obtempérer et mettant potentiellement en danger la vie d’autrui, souligne la complexité des décisions que les membres des forces de l’ordre doivent prendre dans l’instant, sous la pression et dans des circonstances souvent imprévisibles.

Bien que le parquet ait requis deux ans de réclusion, estimant qu’il n’y avait pas légitime défense, la Cour a jugé autrement, reconnaissant implicitement les défis auxquels sont confrontés les Gendarmes dans l’exercice de leurs fonctions. 

L’acquittement du Gendarme souligne la nécessité de soutenir nos forces de l’ordre qui sont régulièrement confrontées à des situations périlleuses pour assurer notre sécurité.

La réaction vive des proches d’Henri Lenfant à l’annonce du verdict, bien que compréhensible dans le contexte douloureux de la perte d’un être cher, ne doit pas occulter l’engagement des forces de l’ordre à servir et protéger avec honneur et détermination. 

La sécurité renforcée autour du tribunal pour ce procès témoigne de l’importance accordée à la protection de nos institutions judiciaires et de ceux qui y œuvrent.Ce verdict n’est pas seulement l’acquittement d’un Gendarme; il représente une reconnaissance des risques et des sacrifices endurés par les membres des forces de l’ordre dans l’accomplissement de leur devoir. Il rappelle à la société la nécessité de soutenir ceux qui nous protègent, tout en continuant à œuvrer pour la justice et la compréhension mutuelle dans des situations extrêmement complexes.

Photo par Florence Piot

Démantèlement du groupe de cybercriminels Lockbit

Démantèlement du groupe de cybercriminels Lockbit

Grâce à des efforts concertés menés par les autorités françaises et européennes, le groupe de cybercriminels Lockbit, à la tête d’un réseau de ransomware d’envergure mondiale, a été sérieusement démantelé.

Illustration.

Illustration. (Photo: LP/L’Essor)


Rédaction de l’Essor – publié le 22 février 2024

https://lessor.org/operationnel/demantelement-du-groupe-de-cybercriminels-lockbit


Depuis son apparition à la fin de l’année 2019, le groupe de cybercriminels Lockbit était devenu synonyme de menace majeure dans le monde de la cybercriminalité. Leur modèle de « ransomware as a service », permettant à des groupes d’attaquants d’accéder à leurs logiciels malveillants, a entraîné des milliards d’euros de dégâts à l’échelle mondiale, touchant plus de 2.500 victimes, dont plus de 200 en France.

Baptisée « Cronos » et initiée par les autorités françaises en collaboration avec plusieurs pays partenaires (dont le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse, le Japon, l’Australie, le Canada et la Suède), une opération de démantèlement a été menée durant la semaine du 19 février 2024. Coordonnée au niveau européen par Europol et Eurojust, cette opération a été le fruit d’une coopération durable et de plusieurs réunions de coordination entre les agences de sécurité.

Les efforts conjoints ont permis de prendre le contrôle d’une partie significative de l’infrastructure de Lockbit, y compris sur le darknet, et de saisir de nombreux serveurs utilisés par le groupe criminel, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas. En outre, plus de 200 comptes de crypto-monnaie liés à l’organisation criminelle ont été gelés.

En France, l’enquête, ouverte en 2020 par la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris, a été menée par les gendarmes de l’Unité nationale cyber (UNC) – C3N. Les investigations ont abouti à des interpellations en Pologne et en Ukraine, ainsi qu’à des perquisitions. Ces actions sont intervenues dans le cadre d’une instruction judiciaire visant des chefs d’extorsion en bande organisée, d’association de malfaiteurs, et d’autres délits liés à la cybercriminalité.

Un portail créé pour que les victimes récupèrent leurs données

L’implication d’Europol a été cruciale dans la coordination de cette opération d’envergure internationale. Le Centre européen de lutte contre la cybercriminalité (EC3) d’Europol a joué un rôle central dans le partage d’informations et l’organisation des activités opérationnelles. Les experts d’Europol ont été déployés sur le terrain pour soutenir les forces de l’ordre et faciliter les échanges d’informations entre les pays participants.

Au-delà du démantèlement de l’infrastructure de Lockbit, cette opération a également permis de fournir des outils de décryptage pour récupérer les fichiers cryptés par le ransomware, disponibles gratuitement sur le portail « No More Ransom » en 37 langues.

Qui sont les 14 gendarmes dont la mémoire est honorée le 16 février 2024

Qui sont les 14 gendarmes dont la mémoire est honorée le 16 février 2024

Ces quatorze militaires de la Gendarmerie sont décédés dans l’exercice de leurs fonctions entre mars 2023 et janvier 2024. L’Arme leur rend hommage à l’occasion de sa traditionnelle journée d’hommage à ses héros.

Des gendarmes rendant hommage à leurs morts en service lors d'une cérémonie. (Photo d'archive / RG Auvergne-Rhône-Alpes - 2021)

Des gendarmes rendant hommage à leurs morts en service lors d’une cérémonie. (Photo d’archive / RG Auvergne-Rhône-Alpes – 2021)

 

l’Essor – publié le 17 février 2024

https://lessor.org/vie-des-personnels/qui-sont-les-14-gendarmes-dont-la-memoire-est-honoree-le-16-fevrier-2024


Ce vendredi 16 février 2024, partout en France, la Gendarmerie met à l’honneur ses héros. En plus des gendarmes s’étant particulièrement illustrés, qui sont décorés à l’occasion de la désormais traditionnelle « journée d’hommage aux héros de la Gendarmerie nationale », les personnels de l’Arme honorent la mémoire de leurs camarades décédés en service ou en mission. Depuis le dernier hommage, en février 2023, quatorze gendarmes ont perdu la vie en service. Parmi eux, quatre sont décédés dans le cadre d’une mission.

Adjudant Fabrice Danican

L’adjudant Fabrice Danican, affecté à la brigade territoriale autonome (BTA) d’Houaillou (Nouvelle-Calédonie) est décédé en service le 17 mars 2023 à l’âge de 47 ans. Nous ne disposons pas de précisions sur les circonstances de ce décès survenu alors qu’il était en service.

Major Arnaud Blanc

Le 25 mars 2023, le maréchal des logis-chef Arnaud Blanc, affecté à l’Antenne du GIGN (AGIGN) de Cayenne (Guyane), est décédé en mission atteint par des tirs d’arme à feu alors qu’il participait à une opération de lutte contre l’orpaillage illégal. Pacsé avec deux enfants (âgé de 5 et 2 ans), il était âgé de 35 ans. Ce sous-officier est le second membre d’une antenne GIGN mort en mission. En mai 2016, l’adjudant Alain Nicolas de l’antenne GIGN d’Orange avait été tué par un forcené lors d’une intervention à Gassin (Var).

Inscrit au tableau d’avancement avant sa mort, Arnaud Blanc devait passer adjudant en fin d’année. Il a été promu major à titre posthume et fait chevalier de la Légion d’honneur.

Une quinzaine de jours après la mort d’Arnaud Blanc, le tireur présumé, un Brésilien de 20 ans, avait été arrêté suite à une intense traque dans la forêt amazonienne mobilisant près de 500 militaires. Soumis à une forte pression, il s’était finalement rendu. Trois autres membres de la bande armée impliquée dans la fusillade mortelle ont également été arrêté par la suite.

Adjudant-chef Nicolas Mory

Affecté à la brigade de recherches (BR) de Meaux (Seine-et-Marne), l’adjudant-chef Nicolas Mory est décédé subitement le 31 mars 2023 à l’âge de 41 ans. Sa mort est survenue suite à un malaise cardiaque du militaire à son domicile, alors qu’il était officier de police judiciaire (OPJ) de permanence. Nicolas Mory était marié et trois enfants âgés de 16, 9 et 7 ans.

Adjudant-chef de réserve Patrick Hervé

Ancien sous-officier d’active de la Gendarmerie, l’adjudant de réserve Patrick Hervé s’était engagé en tant que réserviste opérationnel après avoir pris sa retraite militaire. Affecté à la Compagnie de réserve territoriale (CRT) 40/3 de Mont de Marsan (Landes), il est décédé en mission le 11 avril 2023, dans un accident de la circulation routière alors qu’il effectuait une mission de sécurité routière et avait tenté d’intercepter un automobiliste dangereux. Âgé de 59 ans, il a été promu adjudant-chef (R) à titre posthume. Patrick Hervé était marié, avec deux enfants majeurs.

Maréchal des logis-chef Yannick Pierre

Le gendarme Yannick Pierre, âgé de 25 ans et affecté au Peloton motorisé (PMO) de Labouheyre (Landes) était dans le même véhicule que l’adjudant de réserve Patrick Hervé lorsqu’ils ont été victime d’un accident de la route. Grièvement blessé, il est décédé le lendemain, le 12 avril 2023, des suites de ses blessures. Âgé de 25 ans, il était pacsé, et n’avait pas d’enfant.

Major Loïc Jeansanetas

Affecté au peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) de Vichy (Allier), le gendarme Loïc Jeansanetas, âgé de 27 ans, est décédé des suites de graves blessures le 22 avril 2023. Une semaine plus tôt, le 15 mars, il avait été victime d’une explosion lors d’une opération d’interpellation à domicile, sur la commune de La Chapelle. Blasté et très grièvement brûlé à la suite de cette explosion, il avait été hospitalisé avec un pronostic vital engagé sur six mois… Loïc Jeansanetas était pacsé et allait être père de son premier enfant. Il a été promu major à titre posthume.

Major Marc Boulestin

Alors qu’il allait bientôt fêter son 55e anniversaire, le major Marc Boulestin est décédé « brutalement », en position de service, le 25 avril 2023. Il a été retrouvé inanimé dans son logement de service. Depuis 2022, il commandait la communauté de brigades (Cob) de Sauzé-Vaussais (Deux-Sèvres) qui regroupe les brigades de proximité de Sauzé-Vaussais, de Chef-Boutonne et de Lezay. Cette Cob rayonne ainsi sur 31 communes, dont le secteur de Sainte-Soline, où la construction d’une « méga-bassine » de rétention d’eau à usage agricole est très contestée depuis 2022, au point de donner lieu, à deux reprises en quelques mois, à d’importants affrontements entre opposants et forces de l’ordre chargées d’interdire l’accès au site. Quelques années plus tôt, en mai 2007, Marc Boulestin avait été blessé par balle après avoir été la cible de tirs de fusil de chasse en intervenant, de nuit, au domicile d’un forcené. Malgré sa blessure et plusieurs autres tirs en sa direction, il était alors parvenu à neutraliser l’auteur des coups de feu, évitant ainsi d’autres victimes.

Adjudant-chef Pascal Sellom

L’adjudant-chef Pascal Sellom, affecté à la brigade de proximité de Corcieux (Vosges), est décédé le 12 juillet 2023, à l’âge de 39 ans. Nous ne disposons pas de précisions sur les circonstances de ce décès survenu alors qu’il était en service.

Adjudant Richard Chrétien

L’adjudant Richard Chrétien, affecté au groupe vétérinaire du régiment de cavalerie de la Garde républicaine, à Paris, est décédé à la suite d’un arrêt cardiaque, le mardi 8 août 2023. Il était alors de permanence dans son logement de service. Âgé de 56 ans, il était marié et père de deux enfants.

Brigadière Mahyra Kalla

Affectée à la brigade territoriale autonome (BTA) d’Oraison, dans les Alpes-de-Haute-Provence, la brigadière Mahyra Kalla, est décédée à l’âge de 20 ans, le vendredi 11 août 2023. Deux mois plus tôt, le 10 juin 2023, la gendarme adjointe volontaire (GAV) avait été victime d’un grave accident de la circulation alors qu’elle allait prendre son service. Plongée dans le coma suite à cet accident, elle a finalement succombé à ses blessures dans la structure médicale où elle était hospitalisée, en région lyonnaise.

Gendarme Cédric Lillo

Le gendarme Cédric Lillo, affecté au peloton de surveillance et d’intervention (Psig) de Joigny (Yonne), est décédé subitement le 28 octobre 2023, à l’issue d’une séance de sport programmée. Malgré les premiers secours prodigués par ses camarades et son rapide transfert vers l’hôpital, le sous-officier âgé de 25 ans n’a pas pu être sauvé. Originaire du Vaucluse, Cédric Lillo vivait en concubinage et n’avait pas d’enfant.

Adjudant Sébastien Liotard

Le 7 décembre 2023, l’adjudant Sébastien Liotard, affecté à la communauté de brigades (CoB) et la brigade de proximité de Saint-Germain-l’Herm, dans le Puy-de-Dôme, est décédé après avoir été victime d’un malaise cardiaque dans les locaux de service de son unité. Il s’apprêtait alors à partir en patrouille. Âgé de 48 ans, il était divorcé et père d’un enfant.

Adjudant-chef Franck Fontaine

Chef du groupe de sécurité de l’Ambassade de France à Aboudja (Nigeria), l’adjudant-chef Franck Fontaine est décédé en service le 10 décembre 2023, à l’âge de 54 ans. Il a été victime d’un malaise cardiaque pendant une séance de sport. Dans le cadre de sa mission en ambassade, il était affecté au Commandement de la Gendarmerie pour l’outre-mer (CGOM) ainsi qu’à celui de la Gendarmerie pour les missions extérieures (CGMEx). Franck Fontaine était marié et père de deux enfants, dont l’un sert au sein d’un escadron de gendarmerie mobile.

Adjudant-chef Thomas Binder

Enfin, depuis le début de l’année 2024, un premier décès en service est déjà à déplorer avec la mort accidentelle de l’adjudant Thomas Binder, affecté au peloton de gendarmerie de haute-montagne (PGHM) d’Hohrod, dans le Haut-Rhin, victime d’un éboulement le lundi 29 janvier 2024, alors qu’il était en mission d’entrainement au secours en montagne avec ses camarades dans le massif des Vosges.

Le choix du 16 février

La journée du 16 février n’a pas été choisie au hasard puisque c’est à cette date, en 1791, que la Maréchaussée devient officiellement la Gendarmerie nationale. Près de 200 ans plus tard, le 16 février a été choisi pour commémorer les Morts de la Gendarmerie, tués dans l’accomplissement de leur devoir. Depuis 2022, cette journée s’est élargie aux « héros » de l’Arme qui sont également mis à l’honneur à cette occasion.

Sur ces quatorze gendarmes décédés dans l’exercice de leurs fonctions entre mars 2023 et février 2024, quatre ont péris au cours d’une mission. Pour les autres, une majorité sont décédés des suites d’un accident ou d’un malaise cardiaque. Il s’agit donc là de la principale cause de décès en service de gendarmes ces douze derniers mois.

En 2022, neuf gendarmes étaient décédés dans l’exercice de leurs fonctions, dont quatre au cours d’une mission.

Plus de 30 millions de Français ciblés par une cyberattaque du tiers-payant

Plus de 30 millions de Français ciblés par une cyberattaque du tiers-payant

https://lavoixdugendarme.fr/plus-de-30-millions-de-francais-cibles-par-une-cyberattaque-du-tiers-payant/

Plus de 30 millions de Français ont été victimes d’une cyberattaque de leur tiers-payant. Qu’est-ce que ça implique ? Leurs données personnelles ont été volées et sont maintenant exposées. Cela inclut leur identité, leur numéro de sécurité sociale, leurs données personnelles et des précisions sur leur assurance santé. Les données médicales et les coordonnées n’ont pas été piratées. Dans un communiqué, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a indiqué que les Français concernés par ce piratage ne sont pas directement visés. La véritable cible de ces attaques sont les intermédiaires du système du tiers payant.

Viamedis et Almerys, intermédiaires entre les professionnels de santé et les assurances, semblent les principales victimes de cette cyberattaque. La principale mission de ces entreprises est de vérifier l’éligibilité au tiers payant pour les patients.

Par ailleurs, si beaucoup de données ont été volées, outre les informations de santé et les coordonnées bancaires, les informations personnelles des victimes telles que l’adresse, le numéro de téléphone ou encore l’adresse mail n’ont pas été volés. La CNIL a souligné que les données personnelles telles que les adresses, numéros de téléphone, et adresses électroniques n’ont pas été compromises. Les victimes doivent toutefois rester prudents. Elles ne sont pas, en effet, à l’abri de tentative de fraude ou d’usurpation d’identité.       

Cette affaire révèle les failles dans la sécurité ciblée par les cyberattaques, c’est pourquoi la CNIL va faire des « audits » et ainsi vérifier les systèmes de sécurité de chaque entreprise touchée par ces attaques.

Si les experts en cybersécurité ne tirent pas la sonnette d’alarme dans ce cas précisément, ils indiquent tout de même que ce phénomène va se multiplier et que des données beaucoup plus confidentielles pourraient être volées.

Fait plus inquiétant encore, comment les cybercriminels vont utiliser les données qu’ils ont volées. C’est bien là que se trouve le cœur du problème !

Photo de Jefferson Santos sur Unsplash

Les minutes du huis clos sanglant entre Arnaud Beltrame et Radouane Lakdim

Les minutes du huis clos sanglant entre Arnaud Beltrame et Radouane Lakdim

La cour d’assises spéciales de Paris s’est penché sur les dernières minutes de la prise d’otages du Super U de Trèbes, durant lesquelles l’officier a été touché de plusieurs balles et égorgé par le terroriste.

La cour d'assises spéciale de Paris, où se déroule depuis le lundi 22 janvier 2024, le procès de sept personnes jugées pour complicité avec le terroriste responsable des attaques de Carcassonne et Trèbes, en mars 2018. (Photo: P-M.Giraud/L'Essor)par Pierre-Marie Giraud – L’Essor – publié le 25 janvier 2024

https://lessor.org/societe/trois-calibres-differents-utilises-dans-le-super-u


La cour d’assises spéciale de Paris, où se déroule depuis le lundi 22 janvier 2024, le procès de sept personnes jugées pour complicité avec le terroriste responsable des attaques de Carcassonne et Trèbes, en mars 2018. (Photo: P-M.Giraud/L’Essor)

Pourquoi l’antenne GIGN (AGIGN) de Toulouse n’a-t-elle pas donné l’assaut dès les mots « Attaque, assaut, assaut », criés par le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, otage depuis près de trois heures de Radouane Lakdim ? Comment et par quelle(s) arme(s) l’officier a-t-il été blessé par balles avant d’être égorgé par le terroriste ?

La cour d’assises spéciale de Paris, où sont jugés depuis lundi des proches de Radouane Lakdim, auteur des attentats de Carcassonne et de Trèbes en 2018, tente de répondre à ces questions. Mercredi en fin d’après-midi, le président Laurent Raviot a fait diffuser dans la salle l’enregistrement audio de la négociation avec Radouane Lakdim. Le 23 mars à 14h13, la cellule de négociation du GIGN central à Satory, appelle le Super U de Trèbes où se trouve le terroriste, qui a déjà tué par balles deux hommes près de trois heures auparavant.

En mars 2018, les quatorze antennes GIGN n’étaient pas rattachées – comme aujourd’hui – au GIGN central et restaient sous le commandement opérationnel des régions de gendarmerie où elles étaient implantées. Mais, pour la négociation, le GIGN de Satory prenait la main lorsque la situation s’aggravait. Le GIGN pouvait également prendre la suite de l’antennes GIGN engagée.

Radouane Lakdim se trouve dans un petit bureau face au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame qui a pris la place de Julie, prise en otage. »Allô, bonjour, c’est Radouane ?« , demande l’un des négociateurs. « Non, moi je suis le lieutenant-colonel Beltrame, je suis l’otage« . Le négociateur demande alors à l’officier si Radouane Lakdim accepte de parler. Celui-ci prend le combiné et exige d’une voix forte la libération de Salah Abdeslam, seul survivant des commandos des attentats du 13 novembre 2015 (130 morts). Il refuse ensuite de parler à sa mère. C’est le moment où Arnaud Beltrame crie « attaque, assaut, assaut ». Des mots que les négociateurs n’entendent pas. Pendant les minutes qui suivent, on entend les râles d’Arnaud Beltrame qui vient vient d’être égorgé de plusieurs coups de poignard après avoir été blessé par trois balles.

« Arnaud c’est toi qui fais ces bruits ? Tu es blessé ? « , demande le négociateur. Il est 14h27, les gendarmes de l’AGIGN de Toulouse donnent l’assaut. Ils neutralisent le terroriste de cinq balles. Arnaud Beltrame décèdera de ses blessures quelques heures plus tard.

Trois calibres différents utilisés dans le Super U

Après le témoignage des gendarmes mardi et mercredi, c’est au tour des experts d’apporter jeudi matin leurs lumières à la cour. Un expert balistique explique qu’il a examiné « les 18 étuis percutés », retrouvés sur les différentes scènes de crime de Carcassonne et à Trèbes. 13 balles de calibre 7,65 mm, ont été tirées, dit-il, par le pistolet semi automatique, de marque Ruby, de Radouane Lakdim. C’est une arme « très fiable », née en 1910, utilisée durant la Grande Guerre dans les tranchées, puis par la Police et la Gendarmerie. A l’époque, il n’y avait pas de registres des armes tenus par les fabricants et, donc, pas de possibilité aujourd’hui de retracer le trajet de cette arme de catégorie B (arme de guerre) et interdite à la vente et à la revente. Selon cet expert, le Ruby du terroriste « ne présente pas d’anomalie de fonctionnement et était bien entretenu« . Cinq autres étuis de 9 mm ont été expertisés : quatre tirés par des pistolets automatiques Glock, utilisés par l’AGIGN de Toulouse et un tiré par le pistolet Sig Sauer du lieutenant-colonel Beltrame. Le dix-neuvième étui est d’un calibre de 5,56 mm (OTAN) qui alimente les fusils d’assaut HK G36, en dotation dans antennes GIGN. Par ailleurs, 39 cartouches non percutées ont été retrouvées, dont 13 de calibre 9 mm, calibre du pistolet d’Arnaud Beltrame, qu’il avait remis à Radouane Lakdim pour accompagner l’échange avec Julie.

L’officier a été touché par trois balles, vraisemblablement tirées par Radouane Lakdim : l’une au bras gauche, l’autre à la main gauche et la dernière au pied droit. Sans que l’on puisse dire à ce moment du procès si elles proviennent toutes les trois du Ruby du terroriste ou de deux armes différentes, celle de Radouane Lakdim et celle d’Arnaud Beltrame. Par ailleurs, selon une autre experte, des résidus de tirs – ces micro particules émises dans l’environnement du tireur lors d’un tir – ont été découvertes sur les mains de Redouane Lakdim, celles de Jean-Michel Mazières, première personne tuée par le terroriste au début de son périple sanglant. Une experte en empreintes digitales a d’autre part relevé les empreintes de Radouane Lakdim sur la queue de détente du Sig Sauer d’Arnaud Beltrame ainsi que sur le chargeur de cette arme qui contenait encore douze munitions.

42 hélicoptères H145 commandés pour la gendarmerie et la sécurité civile française

42 hélicoptères H145 commandés pour la gendarmerie et la sécurité civile française

helicoptere-DGSCGC.jpeg

 

par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 21 janvier 2024

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Airbus Helicopters va fournir au ministère de l’Intérieur français 42 hélicoptères H145 : 36 pour la Sécurité Civile (qui dispose déjà de 4 hélicoptères H145-D3 acquis en 2021 et 2022) et 6 pour la gendarmerie. Selon La Tribune, ce contrat a été signé fin 2023.

Dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi) et de la loi de finances pour 2023, le ministère de l’Intérieur avait autorisé la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) à commander 36 nouveaux hélicoptères H145 pour une somme de 471 millions d’euros.

Cette commande permettra de remplacer les 33 hélicoptères EC145 exploités depuis près de 20 ans. Les livraisons débuteront en 2024 (trois appareils puis huit en 2025, cinq en 2026, six en 2027, huit en 2028 et trois en 2029). 

Pour la gendarmerie, outre deux appareils pour la métropole, deux H145 pourraient être affectés à la Guyane, un troisième à Mayotte et un quatrième à la Réunion. 

En 2022, le parc de la Gendarmerie était composé de 56 hélicoptères : 15 EC145, 15 EC135 et 26 Écureuil AS350. Elle doit renouveler son parc d’AS350.

H160.jpg

Une partie sera remplacée par les 10 H160 acquis en 2021 grâce au plan de relance (des H160 que la Gendarmerie Nationale a choisi de baptiser du nom de Pégase). Le reste le sera par des hélicoptères H145 D3 (dont les six désormais en commande). 

Génération Kalachnikov

par Pierre-Marie Giraud (avec l’AFP) – L’Essor – publié le lundi 25 décembre 2023

Bourreaux ou victimes, ils sont mineurs et de plus en plus nombreux. Les règlements de comptes meurtriers, liés aux trafics de drogue, voient une présence croissante de très jeunes tueurs à gage utilisant le redoutable fusil d’assaut kalachnikov contre d’autres jeunes. (MIS A JOUR)

Un fusil d'assaut AK-47 (Photo d'illustration: D-G.Sommavilla/Pexels)

Un fusil d’assaut AK-47 (Photo d’illustration: D-G.Sommavilla/Pexels)

Comme à Marseille, épicentre de ces « narcomicides« , où parmi les 48 personnes tuées en 2023 dans le cadre de trafics de drogues, sept étaient des mineurs et où, parmi les 118 blessés, figuraient 18 mineurs. Des chiffres révélés par le procureur de Marseille Nicolas Bessonne. Le magistrat ajoutait que, sur la totalité des personnes mises en examen pour homicides ou tentatives d’homicides, 11 % étaient mineurs (six au total) et 51 % âgés de 18 à 21 ans.

Fin novembre, le directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux, révélait que sur 450 victimes recensées en France en 2023, 30 % avaient moins de 20 ans et que 20 % des auteurs de ces homicides avaient de 16 à 19 ans. Début avril à Marseille, Mattéo, tout jeune majeur, a été mis en examen pour l’assassinat de deux adolescents de 15 et 16 ans.

L’AK-47 comme dénominateur commun

Le bureau régional de l’AFP dans le Midi décompte soigneusement le nombre d’assassinats liés à la drogue dans la cité phocéenne: de 2016 à 2023, plus de 180 personnes ont été tuées! Un chiffre supérieur à celui des attentats sanglants de 2015 à Paris (Charlie-Hebdo, Hyper Cacher, Bataclan, terrasses) qui avaient totalisé 150 morts. Dans ces deux séries sanglantes, le même et seul point commun: l’utilisation dans la grande majorité des cas du fusil d’assaut automatique AK-47.

Arme robuste, fiable, et simple à utiliser, cette kalachnikov possède un calibre 7,62 mm, à comparer avec celui du pistolet semi-automatique Colt 45 (11,43 mm), l’arme des règlements de comptes pendant les décennies de l’après-guerre. Les balles d’AK-47 sont beaucoup plus rapides et possèdent une portée bien supérieure à une arme de poing. La munition de 7,62 mm sort en effet du canon de la kalachnikov à la vitesse de 720 mètres par seconde (m/s), trois fois plus vite que la balle de 11,43 mm du colt 45. Elle pénètre en vrillant dans les corps, aggravant les blessures. De plus, les 32 cartouches d’un chargeur du fusil d’assaut AK-47 peuvent être lâchées, en trois secondes, en mode rafale. Il faut cinq secondes pour tirer les 8 balles d’un Colt 45.

Complexité de la prise en charge médicale

Une seule et même balle de kalachnikov peut traverser successivement trois corps humains, rappelle un expert en balistique. Les chirurgiens marseillais qui opèrent régulièrement des victimes touchées par des balles d’AK-47, connaissent bien les dégâts provoqués par cette arme, et bien souvent irréversibles. Un médecin-chef, ancien médecin des commandos marine qui a participé à de nombreuses opérations extérieures (Opex), expliquait ainsi il y a cinq ans à L’Essor: « La balle de 7,62 mm, très puissante et lourde (9,8 grammes), possède une grosse force d’impact » . Il ajoutait que la gravité de la blessure était due au fait que la même balle pouvait toucher plusieurs organes. C’est une balle « full metal jacket » (entièrement métallique) qui cause des lésions profondes et d’importantes hémorragies. Au niveau de l’abdomen, elle peut toucher à la fois la rate et le foie. Il notait également que 25 à 40% des ces blessés sont hémorragiques. Il faut donc « en priorité contrôler l’hémorragie, entamer une transfusion très rapidement avant d’entamer l’opération dans l’heure qui suit«  la survenue de la blessure par balle.

Victimes collatérales

Autre effet de la puissance et de la portée d’une balle de kalachnikov, l’augmentation du nombre des victimes collatérales. À Marseille en 2023, quatre personnes, qui n’avaient absolument rien à voir ni de près ni de loin avec le trafic de stupéfiants, ont été tuées. Le cas le plus emblématique reste celui de Socayna. Cette étudiante de 24 ans avait été tuée d’une balle de 7,62 mm dans la tête alors qu’elle travaillait dans sa chambre, au 3e étage d’une immeuble au pied duquel deux bandes rivales s’affrontaient au fusil d’assaut.

Au fil des ces dix dernières années, la kalachnikov est devenue une arme de guerre qui est de plus en plus facile à se procurer sur le marché clandestin, pour quelque 1.500 euros pièce en moyenne, munitions comprises. Ce qui n’est pas un problème pour le milieu des trafiquants où un point de deal peut dépasser les 10.000 euros de recette quotidienne. Un spécialiste des armes rappelle à L’Essor que l’AK-47 a été fabriquée à cent millions d’exemplaires en Russie, en Chine et dans les ex-pays de l’Est, sans compter ses multiples copies. C’est un arme robuste qui ne demande pas beaucoup d’entretien, qui s’enraye rarement et ne craint pas trop l’eau ou le sable.

Facile à prendre en main

En quelques heures, un néophyte peut la prendre en main. Elle n’a pas pratiquement pas de recul, peut tirer au coup par coup ou en rafale. Son chargeur courbe peut contenir 30 balles. En scotchant deux chargeurs l’un sur l’autre, le tireur peut changer en quelques secondes son chargeur et lâcher 60 balles en une dizaine de secondes avec une portée précise jusqu’à 400 mètres. Facilement transportable dans un sac à dos avec six chargeurs, elle donne au tireur une puissance de feu de près de 200 balles. Il suffit de tenir fermement le dessus de canon pour éviter que les balles ne soient tirées vers le haut.

Pour toutes ces raisons, la « kalach » est devenue l’arme à la mode dans les règlements de comptes. Elle fascine les plus jeunes qui la considèrent comme un objet de jeu vidéo et non comme une arme qui fauche indistinctement jeunes et moins jeunes.

(Article mis à jour avec le 48 e tué avec une fusil d’assaut à Marseille depuis le début de 2023)

Le ministère de l’Intérieur veut s’équiper de LGBT (lance grenades bitubes)

Le ministère de l’Intérieur veut s’équiper de LGBT (lance grenades bitubes)

 

par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 14 décembre 2023

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2023/12/12/lance-grenades-bi-tubes-24297.html


Police et gendarmerie vont percevoir des lance-grenades bitubes selon un avis (n° 23-170724) publié le 9 décembre 2023. Cet avis porte sur l’acquisition de lance-grenades de calibre 40X46 et de leurs accessoires au profit des forces de la sécurité intérieure.

Le marché porte précisément sur 800 (au minimum, 3000 au maximum) lance-grenades d’une capacité de tir de deux coups, de calibre 40 × 46 , tirant 1 coup par canon, destiné au tir des munitions de maintien de l’ordre. Ce type de lanceur doit être équipé d’une poignée « pistolet » ainsi que d’une crosse fixe et /ou télescopique. 

Le marché, d’une valeur estimée à 5,3 millions d’euros, comporte trois lots:
-Lot n°1 : lance-grenades calibre 40 × 46, pièces détachées correspondantes et formation initiale ;
Poste 1 : Lance -grenades calibre 40 x 46;
Poste 2 : Ensemble des pièces détachées nécessaires à la maintenance et à la réparation du lance-grenade par l’administration ; Poste 3 : Formation initiale portant sur l’entretien, la maintenance, le contrôle et la réparation du lancegrenade ;
Poste 4 :Fourniture initiale de 20 jeux d’outillage permettant le contrôle des armes ;

– Lot 2 : housse de transport ;

– Lot 3 : brêlage permettant l’emport de 20 grenades.

Pourquoi en acheter des nouveaux ? Maxime Sirvins, du média politis_fr, l’explique dans un récent article: « Une partie de la réponse peut se trouver dans le fait que les lanceurs multicoups actuels ont tendance à s’enrayer en plus d’une transition progressive du 56mm au 40mm (comme le lanceur du Centaure par exemple). » Son article, très bien documenté, est à lire ici

Parmi les armes de ce type, citons le Flas

Des hélicoptères H145 D3 à l’horizon pour la Gendarmerie nationale

Des hélicoptères H145 D3 à l’horizon pour la Gendarmerie nationale

– Forces opérations Blog – publié le

La flotte vieillissante d’hélicoptères Écureuil des Forces aériennes de la Gendarmerie nationale (FAGN) sera progressivement réformée et remplacée par des hélicoptères H145 D3, révèle un rapport parlementaire relatif au projet de loi de finances pour 2024. 

Fin de service à l’horizon pour les 26 AS350Ba et B2 Écureuil de la Gendarmerie nationale. Une partie sera remplacée par les 10 H160 acquis en 2021 grâce au plan de relance. Le reste le sera par des hélicoptères H145 D3, indique le député MoDem Jean-Pierre Cubertafon, rapporteur pour avis sur les crédits de la Gendarmerie nationale pour l’exercice 2024

Le PLF 2024 prévoit ainsi 95,6 M€ en autorisations d’engagement et 21,7 M€ en crédits de paiement pour, entre autres, commander les premiers exemplaires dans le cadre d’un contrat conclu avec Airbus Helicopters. Une opération conduite conjointement avec la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC), dont les équipages disposent déjà de quatre H145 D3. Ceux-ci permettent entre autres d’affiner le cahier des charges pour le renouvellement complet des 33 EC145-C2 de la Sécurité civile, manœuvre en cours de contractualisation via la DGA avec une notification qui pourrait intervenir fin 2023 pour 36 appareils, voire début 2024.

La cible finale dont bénéficieront les FAGN n’est pas détaillée, mais au moins quatre H145 seraient affectés aux DROM-COM, dont deux en Guyane, un à Mayotte et un à la Réunion. Selon le rapporteur, « l’immensité de la forêt guyanaise » conjuguée aux nombreuses missions qui y sont menées nécessiteraient d’y déployer un troisième H145, « ce qui permettrait d’accroître la disponibilité des vecteurs aériens ». Le taux de disponibilité des moyens aériens des gendarmes est d’ailleurs l’objet d’un nouvel indicateur mis en place en 2024. 

Modèle à cinq pales doté d’une capacité d’emport supérieure, le H145 D3 succèdera à une machine monoturbine qui ne répondait plus à la réglementation européenne régissant le survol des zones urbaines. « Polyvalents, ces hélicoptères apporteront une capacité renforcée de projection de personnels d’intervention et une efficacité renforcée par une technologie de pointe (biturbines, équipés de boules optiques de surveillance etc.) », relève le député. Ils contribueront aussi à l’unification des parcs et donc à faciliter les opérations de maintenance.

Quant aux flottes d’EC135 Ketoupa et d’EC145 Choucas en service, celles-ci seront sanctuarisées car elles « répondent pleinement aux besoins de sécurité publique générale et d’intervention en milieu spécialisé et hostile (zones de montagne et Outre-mer) tout en satisfaisant aux exigences de la réglementation civile relative au survol des agglomérations et de navigabilité », pointe le député. 

L’entrée en service des H160 demandera un surplus de patience. La livraison des deux premiers appareils pourrait en effet être reculée de l’été 2024 à 2025. Un décalage sans conséquences pour l’engagement des FAGN dans la sécurisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, nous explique-t-on. La flotte actuelle sera renforcée pour l’occasion, un effort ponctuel en appareils et en équipages déjà réalisé auparavant et rendu possible par la très bonne disponibilité des EC135 et EC145.

Crédits image : Airbus Helicopters

Dans les coulisses de la fabrication en Alsace des blindés “Centaure” (diaporama et vidéo)

Dans les coulisses de la fabrication en Alsace des blindés “Centaure” (diaporama et vidéo)


Les Centaure dans l’usine Soframe (Photo DC/LVDG)

Les livraisons des nouveaux blindés de la Gendarmerie, les “Centaure” vont bon train avec une totalité des 90 exemplaires prévue pour le premier trimestre 2024. C’est à Duppigheim en Alsace, dans les ateliers de l’entreprise française Soframe, que le Véhicule d’intervention polyvalent de la Gendarmerie (VIPG), est construit. Visite exclusive et en images de cette usine d’où sortent chaque mois une dizaine d’exemplaires de ces véhicules français qui devraient tous être livrés au premier trimestre 2024.

 

Le logo Centaure a été peint sur la carrosserie (Photo DC/LVDG)

Une trentaine des 90 “Centaure”, commandés par le ministère de l’Intérieur pour remplacer les “antiques” et non moins valeureux véhicules blindés à roues de de la Gendarmerie (VBRG), sont d’ores et déjà opérationnels au groupement blindé de gendarmerie mobile de Satory (GBGM), ainsi qu’au centre national d’entraînement des forces de Gendarmerie (CNEFG) de Saint-Astier en Dordogne.

Créée en 1978, Lohr défense, devenue Soframe en 2000, est la filiale Sécurité et Défense du groupe Lohr, spécialiste mondial depuis depuis plus de 60 ans dans la conception, la fabrication et la commercialisation de systèmes de transports de biens et de personnes et leader mondial des véhicules de porte- voitures. (1 500 salariés).

Soframe, qui a notamment développé et produit pour les troupes aéroportées le célèbre Fardier, véhicule 4×4 léger polyvalent et aérotransportable, est leader mondial dans la conception et la fabrication de solutions de blindage et de cabines blindées ainsi que dans les véhicules anti-émeutes lanceurs d’eau. Le montant du marché des VIPG est estimé à 57,4 millions d’euros. Soframe, qui s’est implantée à l’étranger, et qui s’appuie sur la mutualisation des capacités industrielles du groupe Lohr, a remporté le marché face à de gros acteurs comme Arquus (ex-Renault Trucks Defense) et Nexter.

Des premiers retours d’expérience excellents

Les premiers retours d’expérience du “Centaure” sont excellents et unanimes. Le 12 octobre, devant les députés de la commission de la Défense nationale qui l’ont auditionné pour le budget 2024, le général d’armée Christian Rodriguez, a été dithyrambique. Le Directeur général a notamment évoqué les capacités d’autodéfense de l’engin doté de buses diffusant du gaz lacrymogène à 360°, destinées à empêcher des adversaires de s’approcher de lui.

Capable d’être engagé dans tout le spectre d’interventions, jusqu’en situation très dégradée

Le VIPG est directement issu de la famille de véhicules blindés d’infanterie ARIVE produits à près de 1800 exemplaires et qui ont fait de Soframe le premier constructeur français de véhicules blindés entre 2017 et 2019.

Capable de faire face aux situations variées du spectre d’intervention : paix, crise, crise majeure, conflit armé, le VIPG Centaure offre à la fois aux Gendarmes de la protection mobile dans toutes les circonstances y compris en atmosphère contaminée après une attaque NRBC, des systèmes de détection, d’acquisition, de communication et de riposte adaptés à l’ensemble des missions et ceci, conformément au principe de gradation, de maîtrise et d’adéquation de la riposte.

Un système acoustique de détection d’origine de tirs

Les principaux équipements du VIPG

Une tourelle permet de détecter des tirs supersoniques (avec ou sans réducteurs de son, isolés, multiples ou en rafales) et de riposter automatiquement vers la position d’où provient le tir.

  • Caméra d’identification longue distance jour / nuit . Couplée avec une télémétrie laser, cette caméra permet d’identifier un individu à plus de 5 km.
  • Lance-grenades lacrymogènes et d’autodéfense 30 coups – 40 mm.
  • Système d’autoprotection périmétrique : le VIPG est doté d’un système périphérique de buses projetant des agents répulsifs, gaz lacrymogènes ou autres, dédié à la protection immédiate du véhicule et de ses personnels.

Lame d’abordage et de dégagement d’obstacles

Mitrailleuse 7,62mm (au besoin en cas de conflit armé) pilotée depuis l’intérieur du véhicule grâce à une caméra jour / nuit. Cadence : 1000 coups par minute